LE MEURTRE DE VANILLE AURAIT-IL PU ETRE EVITE ?

Le mobile s'éclaircit concernant le décès de Vanille, 1 an, retrouvée morte à Angers dimanche.

La mère de Vanille, la petite fille retrouvée morte dimanche à Angers dans un conteneur à vêtements, a été mise en examen, mardi 11 février, pour « meurtre sur mineur de moins de 15 ans » et placée en détention provisoire, a fait savoir Eric Bouillard, procureur de la République d’Angers.

Un « meurtre sur mineur de moins de 15 ans »

« Le mobile du passage à l’acte semble être lié à son départ du centre maternel, départ qui lui avait été annoncé, nous dit-elle, le 3 décembre 2019, jour où elle a décidé, par divers moyens (…), de donner à la mort à son enfant », avait déclaré lundi le procureur de la République d’Angers.

Lundi après-midi, l’autopsie avait confirmé, comme l’avait indiqué sa mère aux enquêteurs « de manière relativement détaillée », que la fillette a été tuée vendredi, par « étouffement ».

La mère a avoué durant sa garde à vue « avoir donné la mort à son enfant vendredi, avant même l'heure à laquelle elle devait la remettre » à sa référente de l'aide sociale à l'enfance (ASE), avait indiqué le procureur dimanche. Vanille est morte le 7 février, jour de son premier anniversaire.

Un geste prémédité

Selon le procureur, la mère avait expliqué en garde à vue avoir prémédité son passage à l’acte pour le jour du premier anniversaire de la fillette, le 7 février. Elle encourt la réclusion criminelle à perpétuité.« La date anniversaire de Vanille était le 7 février, jour de son décès, que [la mère] a mis à profit pour son passage à l’acte », avait dit le procureur. Un geste que personne ne pouvait d'ailleurs prévoir, selon les déclarations du président du Conseil départemental, qui affirme par ailleurs que les services sociaux ont suivi toutes les procédures.

« Il n'y avait aucune violence, rien ne laissait présager une telle issue », a-t-il dit. Au contraire, la mère était décrite comme une personne « qui s'investissait de plus en plus » auprès de son enfant.

Pourquoi un tel geste ?

Le procureur a expliqué, ce lundi, que celui-ci était lié au départ de la mère du centre maternel d’Angers, un foyer pour femmes enceintes et mères isolées, qui l'hébergeait.

Le départ était prévu ce lundi 10 février, après lui avoir été notifié le 3 décembre dernier. Nathalie Stephan était hébergée dans ce centre depuis un an. Sa fillette avait été confiée à l'ASE et placée dans une famille d'accueil par le juge des enfants, mais elle pouvait continuer à voir sa mère régulièrement pendant un temps donné durant la semaine.

Des dysfonctionnements ?

Y-a-t-il eu dysfonctionnement de la part des services de l'Etat ?

« Il n'y a absolument pas eu de négligence de la part des services d'aide à l'enfance », a certifié le procureur.

C’est pourtant la vingt-quatrième fois que l’alerte enlèvement était déclenchée, et c’est la première fois qu’elle ne permet pas de retrouver l’enfant en vie.

Cette mobilisation des médias et des services de l'État connaît habituellement 100% de réussite. Le plan alerte enlèvement est un dispositif d’alerte massive et immédiate, déployé pour aider à la recherche d’un enfant présumé enlevé. Adopté en France en 2006, il est largement inspiré du plan « Amber Alert », créé au Texas en 1996, après l’enlèvement et l’assassinat d’Amber Hagerman, une petite fille de 10 ans.

Pourtant, dimanche 9 février, à Angers, la petite Vanille disparue vendredi a été retrouvée morte...




Jenny Chase pour DayNewsWorld