DEUX MILLIARDS D'EUROS POUR LE SOUDAN

 EN PROIE A UNE GRAVE CRISE HUMANITAIRE

La communauté internationale, réunie lundi à Paris lors d’une conférence humanitaire pour le Soudan, a promis de fournir une aide de plus de 2 milliards d’euros, a annoncé le président français. Le pays est déchiré depuis un an par la guerre.

“Au total, nous pouvons annoncer que plus de 2 milliards d’euros seront mobilisés”, a déclaré le président français Emmanuel Macron. Il a précisé qu’avant la réunion de lundi, seuls 190 millions d’engagements avaient été enregistrés.

Sur les 2 milliards, les pays membres de l’Union européenne participeront à hauteur de 900 millions d’euros dont 110 millions par la France. La Suisse a mis à disposition 19 millions de francs pour le Soudan pour 2024.

La conférence s’est terminée sur une déclaration commune appelant “tous les acteurs étrangers” à cesser d’apporter leur soutien armé aux belligérants au Soudan.

Une guerre civile sanglante

Cela fait en effet un an que le Soudan est en proie à une guerre civile sanglante dans laquelle s’affrontent l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide, un groupe de paramilitaires. Les combats ont fait des dizaines de milliers de victimes et quelque six millions de personnes ont été déplacées, une majorité d’entre elles à l’intérieur du pays. Le Soudan est ainsi devenu l’une des plus grandes crises humanitaires dans le monde. Un an après le début de la guerre, un Soudanais sur deux a besoin d’aide humanitaire.

Des affrontements meurtriers ont éclaté samedi 15 avril 2023 au Soudan entre les Forces armées soudanaises dirigées par le général Abdel Fattah al-Burhan, et les Forces de soutien rapide, une milice paramilitaire dirigée par le général Hemetti..

"Pour l'Aïd, notre pays saigne: la destruction, la désolation et le bruit des balles ont pris le pas sur la joie", a déclaré le général Burhane aux 45 millions de Soudanais.

Ces violences ne sont pas une surprise. C’est l’aboutissement de plusieurs mois de tension entre les deux groupes et surtout leurs deux chefs. À l'origine de cette situation, une lutte de pouvoir entre les deux généraux les plus puissants du Soudan. D'un côté, le chef de l'armée, Abdel Fattah al-Burhan, qui dirige de facto le pays. De l'autre, son numéro deux, le général Mohamed Hamdane Daglo, surnommé « Hemetti », à la tête des Forces de soutien rapide (RSF, en anglais), une puissante force paramilitaire.

Pour comprendre cette rivalité, il faut remonter au 11 avril 2019. Ce jour-là, le dictateur Omar el-Béchir est renversé par un coup d’État militaire. Al Burhan et sa junte prennent le pouvoir. Hemetti est numéro deux du régime. Le Soudan se dirige vers un transfert du pouvoir aux civils, mais en octobre 2021, les militaires font un nouveau putsch. Al Burhan et Hemetti sont à la manœuvre pour faire échouer la transition démocratique.

Comment en est-on arrivé là ?

En octobre 2021, les deux généraux ont donc fait front commun pour évincer les civils avec lesquels ils partageaient le pouvoir depuis la chute du dictateur Omar el-Béchir en 2019.

« Un mariage de raison » pour le putsch, explique le chercheur Hamid Khalafallah. « Ils n’ont jamais eu de partenariat sincère mais des intérêts communs face aux civils ».

Et les brèches de l’union sacrée sont rapidement apparues au grand jour : Le chef des Forces de soutien rapide (FSR), Hemedti, a plusieurs fois dénoncé l’« échec » d’un putsch qui a réinstauré « l’ancien régime » de Béchir, selon lui. Puis le conflit s’est intensifié quand il a fallu signer les conditions d’intégration de ses hommes aux troupes régulières, dans le cadre de l’accord avec les civils qui devait relancer la transition démocratique.

Pour les experts, cet accord a ouvert la boîte de Pandore : en laissant les militaires négocier entre eux, « Hemedti est passé du statut de second à celui d’égal de Burhane », affirme Kholood Khair, qui a fondé le centre de recherche Confluence Advisory à Khartoum. Se sentant « plus autonome face à l’armée », Hemedti a vu une opportunité de réaliser « ses très grandes ambitions politiques », abonde Alan Boswell, en charge de la Corne de l’Afrique à l’International Crisis Group.

La question épineuse restait à régler : comment intégrer les Forces de soutien rapides de Hemetti au sein de l’armée régulière. Et puis qui pour contrôler les soldats ? 

Qui pour contrôler les armes ?

Autre pomme de discorde, la présence depuis le règne d'Omar el-Béchir de nombreux officiers islamistes dans l'armée soudanaise, que le général Hemedti souhaitaient purger. Depuis le coup d’État d’octobre 2021, le courant islamiste, qui bénéficiait déjà d’importants soutiens au sein de l’armée, s’est renforcé avec la bénédiction du général al-Burhan. C’était l’un des principaux points de crispation avec le général Hemedti.

Les deux généraux ont des positions opposées.

L'armée voulait une intégration très rapide, dans une échéance d’un ou deux ans. Le général Al-Burhan, soutenu par l’Égypte, et sous pression de certains cadres islamistes de l’armée, conditionnait la signature de l’accord à l’intégration des RSF dans les rangs de l’armée, sous son commandement.

Les RSF voulaient garder une autonomie jusqu'à une dizaine d'années. Hemetti refusait catégoriquement de laisser son rival commander ses hommes et acceptait de placer ses forces seulement sous l’autorité d’un chef d’État civil, et à condition que l’armée soit purgée de ses éléments islamistes. Cette réforme de la sécurité, enjeu central du transfert de pouvoir vers les civils, a donc mis le feu aux poudres.

Ancienne rivalité de puissance économique

Mais la rivalité entre les deux hommes est plus ancienne. Depuis des années, les Forces de soutien rapide du général Hemetti n’ont cessé de monter en puissance. Constituée de 80 à 120 000 hommes, bien équipés, bien entraînés, cette force en forme d’électron libre, qui ne répondait pas au pouvoir central, a suscité un mécontentement dans l’état-major de l’armée régulière. Avec l’envoi de mercenaires au Yémen et la manne financière de la contrebande d’or pour le compte des Émirats arabes unis, Hemetti est aussi devenu l’un des hommes les plus riches et puissants du pays.

La rivalité entre Al-Burhan et Hemetti est également personnelle. Les deux officiers se connaissent bien, ils ont tous les deux opéré au Darfour pendant la guerre civile dans les années 2000 puis durant la guerre du Yémen. Et ils sont en concurrence depuis plusieurs années pour récupérer un certain nombre de réseaux de ressources depuis la révolution de 2019.

Tout cela n’a fait qu’envenimer les choses au fil des mois. Avec une accélération durant les négociations politiques. Chaque camp a recruté massivement, notamment parmi la jeunesse du Darfour, la grande région de l’Ouest. Et les affrontements pouvaient éclater.

Un an après le début de la guerre, un Soudanais sur deux a besoin d’aide humanitaire. Le Soudan est ainsi devenu l’une des plus grandes crises humanitaires dans le monde.




Andrew Preston pour DayNewsWorld

COMPRENDRE LA COLERE DES AGRICULTEURS FRANCAIS

La mobilisation des agriculteurs durera « le temps qu'il faudra pour que les réponses soient apportées », prévient Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA. A travers blocages et manifestations, la France des tracteurs connaît une poussée de fièvre éruptive, réclamant de nombreuses mesures d'urgences et des ajustements plus globaux. 

Face à leur malaise grandissant les agriculteurs ont décidé de se faire entendre. Sur les remorques et dans les bétaillères, des citernes, une construction modulaire, des groupes électrogènes et des tentes, les agriculteurs ont prévu de dresser le camp et d’occuper certaines autoroutes de France

 "Voulons-nous encore manger français ?", "agriculteurs = réalistes, administration = utopiste", ou encore : "Notre fin sera votre faim".

Les doléances pleuvent.

"Avec la hausse des charges, la trésorerie est de plus en plus tendue et même si les prix ont augmenté, on est loin du compte". 

"Concurrence déloyale par rapport aux produits importés", "normes qui étouffent", "collègues qui n’ont pas touché les aides de la PAC en temps et en heure" :

Les conducteurs ont tous les âges, mais un même ras-le-bol. 

Nos revendications ? 

Stop à l’excès de normes, et redégageons du revenu sur nos exploitations pour permettre aux jeunes de s’installer et de remplacer les 45 % d’agriculteurs qui partiront à la retraite d’ici 2030, synthétise Yannis Baltzer, président des JA du Bas-Rhin. 

Notons que l’endettement et la perte de compétitivité pousse, chaque jour, un agriculteur à mettre fin à sa vie… 

Un constat alarmant qui cristallise la situation agricole et qui met en péril notre souveraineté alimentaire.

Le modèle agricole français sous tutelle européenne

La baisse de l’emploi agricole, l’agrandissement des exploitations, la motorisation et l’utilisation des engrais et des produits phytosanitaires caractérisent les transformations majeures de l’agriculture française depuis les années 1950. En sortie de guerre et afin d’assurer le développer de la production agricole, l’agriculture française est ainsi passée sous la tutelle de l’Europe grâce à la création de la PAC, Politique Agricole Commune en 1962.

Pour stimuler l’agriculture, 3 outils ont ainsi été créés : les taxes à l’importation, la garantie des prix aux agriculteurs et les restitutions aux exportations. Les subventions allouées par la PAC sont réparties selon le modèle suivant : 70% des subventions sont dites "directes", autrement dit les agriculteurs reçoivent "un revenu de base", calculées en fonction de la surface d’exploitation, indépendamment de la manière dont la production est menée. 

Le reste des subventions, cofinancé par les états membres, porte sur le développement rural, c’est-à-dire un soutien complémentaire qui vise à soutenir les agriculteurs qui mettent en place des pratiques respectueuses de l’environnement, qui lancent leur activité ou qui souffrent de désavantage compétitif du fait de leur zone géographique.

De moins en moins d'agriculteurs, qui sont de plus en plus vieux

En incitant les agriculteurs à s’agrandir et gagner en compétitivité, c’est naturellement que depuis 60 ans, l’agriculture française a perdu 80% de ses exploitations et plus de cinq millions d’emplois agricoles. Aujourd’hui, la politique agricole française se base donc sur la productivité grâce à l’augmentation croissante des grosses exploitations. 

Et pour cause, en 2010, les très grandes exploitations représentaient 33% des exploitations françaises contre 67% en 2016. Selon le recensement agricole de 2020, on compte environ 389.800 exploitations en France métropolitaine. C'est 100.000 de moins qu'il y a 10 ans. En moyenne, elles s'étendent sur 14 hectares supplémentaires qu'en 2010.

La proportion d'agriculteurs exploitants en France a fortement diminué. S'ils représentaient 7,1 % de l'emploi total en 1982, ils ne pesaient plus que pour 1,5 % en 2019, soit 400.000 personnes.

Ils sont considérablement plus âgés que l'ensemble des personnes en emploi : 55 % d'entre eux ont 50 ans ou plus, contre 31 % pour le reste des travailleurs. Seul 1 % d'entre eux a moins de 25 ans. Ils déclarent également un temps de travail hebdomadaire bien au-dessus de l'ensemble des personnes en emploi : 55 heures par semaine en moyenne, contre 37 heures pour le deuxième groupe.

Depuis toujours l’agriculture est un secteur important même s’il tend à diminuer avec les années, jusqu’à représenter 1,6% du PIB national. Au niveau européen, la France est toujours le premier producteur agricole avec un chiffre d’affaires de 70,7 milliards d’euros en 2016, le second après l’Allemagne pour l’agroalimentaire avec 370 milliards d’euros. 

Un podium qui risque d’être chamboulé par une compétitivité toujours plus féroce et la venue d'autres pays dans l'Union. Les nouveaux accords de libre-échange [accords entre le Canada et l’Europe, la Nouvelle-Zélande, le Maroc ou l’Argentine] fracassent encore plus les paysans

La concurrence accrue de nos voisins européens a grandement fragilisé la situation agricole française.


L’agriculture d’aujourd’hui n’est plus la même qu’hier. Le monde paysan qui est devenu minoritaire, voire marginal en France, voit son modèle totalement bouleversé . La compétition croissante de nos voisins européens a considérablement fragilisé la situation agricole hexagonale. 

A juste titre, une étude de l'INSEE depuis les années 2000 révèle que la part des importations alimentaires a doublé, faisant grimper à 20% la part des mets étrangers dans l'assiette d'un citoyen français. Les produits alimentaires, bien que provenant d'importations, sont indéniablement plus abordables.

Depuis plusieurs années, la France a adopté une politique axée sur le pouvoir d'achat du consommateur, le conditionnant à opter pour des achats à moindre coût. Lorsque l'on considère que le coût horaire en Pologne est quatre fois inférieur à celui en France, la compétition devient féroce malgré la légèreté de leurs normes environnementales et sanitaires. Par manque de rentabilité, la France a ainsi relégué une partie de ses cultures..

Face à cette concurrence, de nombreux agriculteurs français ont engagé une course à la rentabilité et à l'expansion, les obligeant à investir massivement dans des équipements répondant à leurs nouveaux besoins. 

Ces investissements colossaux ont entraîné la plupart des agriculteurs dans une spirale infernale d'endettement, d'où peu ont réussi à émerger. Un fardeau colossal, sachant qu'en 2017, près de 20% des agriculteurs n'ont pas perçu de revenu...

Aujourd'hui, le monde agricole est en proie à une crise économique, mais aussi sociale. En plus de la pression financière due aux changements de production, les agriculteurs doivent faire face à une pression morale sans précédent. Les consommateurs remettent en question depuis plusieurs années l'agriculture conventionnelle issue de la pétrochimie, en faveur d'une agriculture biologique respectueuse de la vie.

Le "bashing agricole", ou la dénigrement de l'agriculture traditionnelle, est devenu monnaie courante, ébranlant la confiance que nous accordons à nos agriculteurs.




Alyson Braxton pour DayNewsWorld

LE CONSTAT ALARMANT DU 

MINISTRE ALLEMAND DE LA DEFENSE 

L'EUROPE DOIT ETRE PRETE A LA GUERRE …

L’Europe doit être prête à la guerre d’ici la fin de la décennie, selon le ministre allemand de la Défense.

L’Europe « pourrait être confrontée à des dangers » en provenance de Russie d’ici la fin de la décennie. Les pays de l’UE doivent développer leurs industries de défense afin d’être prêts, a déclaré le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, lors d’une interview à Welt am Sonntag samedi (16 décembre).

« Les menaces [de Vladimir Poutine] envers les États baltes, la Géorgie et la Moldavie doivent être prises très au sérieux. Il ne s’agit pas de simples menaces dans le vent. Nous pourrions être confrontés à des dangers d’ici la fin de la décennie », a déclaré M. Pistorius.

Il est grand temps pour les pays européens de s’adapter à l’évolution du paysage géopolitique, d’autant plus que les États-Unis pourraient réduire leur présence sur le continent, a-t-il ajouté.

« Il faudra du temps à l’industrie de la défense pour augmenter ses capacités. Nous avons maintenant cinq à huit ans pour rattraper notre retard, tant en ce qui concerne les forces armées que l’industrie et la société », a insisté le ministre de la Défense.

100 milliards d’euros pour la Bundeswehr

Après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le gouvernement allemand a intensifié ses efforts pour reconstruire ses forces armées en difficulté, en s’appuyant également sur un fonds spécial de 100 milliards d’euros mis en place par le gouvernement à la suite de l’attaque

M. Pistorius a été nommé ministre de la Défense au début de l’année, pour remplacer Christine Lambrecht .

Le mois dernier, M. Pistorius a présenté de nouvelles lignes directrices en matière de défense, fixant comme objectif à la Bundeswehr, l’armée allemande, d’être « prête à la guerre » et à l’Allemagne d’assumer un rôle de chef militaire en tant qu’« économie la plus grande et la plus peuplée » de l’Europe.

Sa rhétorique a suscité une certaine controverse en Allemagne, compte tenu de la culture pacifiste du pays, façonnée par l’expérience de la Seconde Guerre mondiale.

Dans l’interview, M. Pistorius a réitéré l’appel des lignes directrices en faveur d’une collaboration accrue en matière de défense européenne.

Le Triangle de Weimar, un forum informel entre l’Allemagne, la Pologne et la France.

Les lignes directrices de 2023 décrivent le rôle de l’UE en matière de défense comme étant principalement « complémentaire » aux capacités défensives de l’OTAN « par le biais de mesures économiques, humanitaires et financières ». M. Pistorius a plutôt estimé qu’il était possible de renforcer la coordination par le biais du Triangle de Weimar, un forum informel entre l’Allemagne, la Pologne et la France.

« Nous sommes très intéressés par [l’ajout d’une composante militaire au Triangle de Weimar] », a déclaré M. Pistorius, ajoutant qu’il avait invité le nouveau Premier ministre polonais Donald Tusk à Berlin et qu’il envisageait de se rendre en Pologne dès que possible au cours de la nouvelle année. La promesse faite par le gouvernement de relancer le forum et d’encourager des liens plus étroits avec la Pologne est restée largement sans suite sous le gouvernement du prédécesseur de M. Tusk, Mateusz Morawiecki.

Autonomie stratégique de l’UE : entre géopolitique et protectionnisme

Les appels qui se multiplient pour que l’Europe renforce son autonomie et réduise sa dépendance vis-à-vis des autres pays dans les domaines stratégiques ont divisé l’UE, alors que la concurrence s’intensifie sur la scène internationale.a défense, un point sensible

Le concept d’autonomie stratégique de l’Europe en matière de défense s’est imposé comme une évidence après l’agression russe en Ukraine, les analystes suggérant que l’Europe doit trouver sa place dans la complexité géopolitique du monde actuel.

Les sentiments isolationnistes aux États-Unis

Ionela Maria Ciolan, experte en politique étrangère et en défense au Centre Wilfried Martens pour les études européennes, a déclaré que l’architecture de sécurité européenne de l’après-Guerre froide s’est effondrée alors que la Russie « cherche à redessiner les frontières européennes par la force ».

« Pendant ce temps, les sentiments isolationnistes aux États-Unis, alimentés par la perception de l’insuffisance des contributions européennes en matière de défense, pourraient tendre davantage les relations transatlantiques si Donald Trump devait être [réelu] », a-t-elle noté.

Si un tel scénario se réalise, Mme Ciolan s’attend à ce que le soutien américain à l’Ukraine diminue et à ce que les Européens deviennent de plus en plus responsables de la sécurité du continent européen et de la lutte contre la menace russe.

La stratégie de réduction des risques vis-à-vis de la Chine

« Les Européens devraient combler les lacunes en matière de capacités militaires au sein de l’OTAN et de l’UE. Le concept d’autonomie stratégique de l’UE n’est pas un défi lancé aux États-Unis ou à l’OTAN, mais un effort pour renforcer ensemble les capacités de défense européennes. »

« Concrètement, l’autonomie stratégique de l’UE en matière de sécurité et de défense signifie également le renforcement du pilier européen de l’OTAN », a-t-elle poursuivi, insistant sur le fait que l’Europe devrait s’appuyer sur des fournisseurs nationaux ou des pays qui partagent les mêmes valeurs qu’elle.

Nous avons déjà réduit notre dépendance vis-à-vis de la Russie, mais nous devons intensifier notre stratégie de réduction des risques vis-à-vis de la Chine […] 

La politique de l’UE vis-à-vis de la Chine devrait être basée sur les principes de coopération lorsque c’est possible, de concurrence lorsque c’est nécessaire et de confrontation lorsque c’est nécessaire », a-t-elle conclu.




Alyson Braxton pour DayNewsWorld

LA FRANCE CHAMPIONNE DU MONDE DES IMPOTS

Difficile de faire l'étonné, chaque citoyen français en est malheureusement de plus en plus conscient, la France est championne du monde pour les impôts.

En 2022 46,1 % du PIB

Avec un montant de prélèvements obligatoires représentant en 2022 46,1 % du PIB, elle devance la Norvège et l’Autriche.

Selon l'édition 2023 des "Statistiques des recettes publiques" que vient de publier l'OCDE, la France est redevenue en 2022 championne du monde des impôts, avec un taux de prélèvements obligatoires (PO) représentant 46,1 % du PIB, contre 45,2 % en 2021. 

Elle a détrôné de sa première place le Danemark, où le niveau d'imposition a enregistré l'année dernière une baisse spectaculaire de 5 points de PIB, à 41,9 %, "essentiellement du fait de la contraction des recettes de l'impôt sur le revenu", explique l'OCDE. Le Danemark se trouve désormais relégué au septième rang mondial.

C'est la Norvège que l'on retrouve, derrière la France, à la deuxième place du classement 2022 des pays les plus imposés (44,3 % du PIB, + 1,8 point par rapport à 2021), en raison principalement d'un bond des recettes de l'impôt sur les sociétés (IS) provenant des bénéfices exceptionnels réalisés par les entreprises du secteur de l'énergie.

Avec un ratio PO/PIB de 43,1 %, l'Autriche monte sur la troisième marche du podium, devançant la Finlande (43 %) et l'Italie (42,9 %).

Le Mexique le taux le plus bas des pays de l'OCDE

À l'autre bout de l'échelle, le Mexique est, parmi les 38 pays de l'OCDE, celui qui présente le niveau de prélèvements obligatoires le plus bas (16,9 % du PIB), suivi par la Colombie (19,7 %), la Turquie (20,8 %) et l'Irlande (20,9 %). 

En comparaison, ce ratio s'établit à 27,2 % en Suisse, 27,7 % aux États-Unis, 35,3 % au Royaume-Uni et 39,3 % en Allemagne.

En moyenne, le montant des impôts a représenté 34 % du PIB dans la zone OCDE en 2022, en recul de 0,2 point par rapport à 2021, notamment en raison principalement des réductions des taxes sur l'énergie décidées face à l'envolée des cours. 

La baisse constatée en 2022 a fait suite à deux années d'augmentation pendant la pandémie de Covid-19 (+ 0,2 point en 2020 et + 0,6 point en 2021).

Enfin sur le long terme, le ratio impôts/PIB s'inscrit en forte hausse dans les pays de l'OCDE, étant passé de 24,9 % en moyenne en 1965 à 34 % en 2022. 

Au cours de cette période, il a augmenté de près de 13 points en France (de 33,4 % à 46,1 %) mais d'un peu plus de quatre points seulement aux États-Unis (de 23,5 % à 27,7 %).

Mais où va donc tout ce "pognon de dingue" qui tombe dans l'escarcelle de l'Etat alors que tous les services publics agonisent la bouche ouverte ?




Boby Dean pour DayNewsWorld

 CHANGER LA POLITIQUE D'IMMIGRATION 

EN FRANCE

 MAIS AVEC PLUS DE COURAGE POLITIQUE

Après la réforme des retraites, le projet de loi sur l'asile et l'immigration suscite actuellement de vifs débats, le texte le plus controversé de ce début de quinquennat. Reporté deux fois, il refait surface trois semaines après l'attentat d'Arras, dans un contexte de conflit au Proche-Orient. Un sondage Odoxa pour Public Sénat révèle que plus des deux tiers des Français soutiennent ce projet de loi, considérant qu'il permettra un meilleur contrôle de l'immigration, alors que 74 % des Français estiment qu'il y a une surpopulation d'immigrés, selon un sondage Odoxa publié en mai 2023. En effet, la proportion d'immigrants dans la population n'a cessé d'augmenter, avec une transformation majeure de la provenance des immigrants, principalement d'origine extraeuropéenne et de confession musulmane. Ces différences culturelles et religieuses rendent souvent l'assimilation difficile.

Ce projet de loi, qui sera examiné par les sénateurs à partir du 6 novembre et par les députés en décembre, a fait l'objet de négociations intensives depuis plus d'un an. L'exécutif, disposant d'une majorité relative au Parlement, doit rechercher des alliés pour son adoption.

Des chiffres étonnants chez les électeurs LFI

Un sondage Opinion Way pour Le Parisien a fourni des chiffres remarquables qui reflètent le sentiment général. 77 % des Français estiment que la société a du mal à intégrer les étrangers. 80 % pensent que la France ne gère pas efficacement les expulsions. 

81 % critiquent les lacunes de la lutte contre l'immigration clandestine. 78 % sont en faveur d'un référendum sur l'immigration, bien que cela soit actuellement impossible en raison des règles constitutionnelles, que le président Emmanuel Macron envisage peut-être de modifier. 91 % souhaitent un renforcement des mesures d'expulsion pour les étrangers représentant une menace grave pour l'ordre public. Il est à noter que 85 % (!) des électeurs de La France Insoumise partagent cette volonté répressive. 78 % demandent une réduction du nombre de recours possibles contre les décisions d'expulsion. 65 % des partisans de Jean-Luc Mélenchon soutiennent cette position.

L'article qui cristallise les passions

L'article 3 du projet de loi cristallise les passions. Il concerne la régularisation des travailleurs sans papiers dans les secteurs en tension. Ces dernières semaines, la pression s'est accentuée autour de cet article, qui divise particulièrement Les Républicains et les centristes. Il propose la création d'une carte de séjour temporaire pour les travailleurs étrangers dans des secteurs en pénurie de main-d'œuvre.

Les Républicains s'opposent fermement à l'idée de délivrer une carte de séjour "de plein droit" aux sans-papiers employés dans les secteurs en tension, craignant que cela ne constitue un "appel d'air" migratoire. Les centristes, quant à eux, y sont favorables. Ils ont proposé une réécriture de l'article, qui prévoit une "régularisation exceptionnelle dans le cadre du pouvoir discrétionnaire des préfets", tout en supprimant l'exigence de l'autorisation écrite de l'employeur pour demander la régularisation, afin d'éviter les "trappes à bas salaire".

Malgré ces désaccords, le président du Sénat, Gérard Larcher, a appelé à la prudence lors d'une réunion de groupe, soulignant qu'il ne faut pas "casser toute la vaisselle". Un Sénat qui rendrait une copie blanche serait du plus mauvais effet pour Gérard Larcher, qui défend le rôle de stabilisateur du Sénat. « En ces temps où l’équilibre institutionnel a été profondément modifié du fait de l’absence de majorité à l’Assemblée nationale où le fait majoritaire n’est plus, le Sénat a un rôle essentiel dans le fonctionnement de nos Institutions. Il est parvenu à être le point d’équilibre d’une démocratie à la peine », revendiquait-il le 2 octobre dernier.

Marine Le Pen, qui n'avait pas encore pris position sur le projet de loi, a indiqué qu'elle pourrait finalement voter en faveur de cette "petite loi avec des petites mesures qui améliorent un tout petit peu la situation" si l'article 3 était supprimé, cherchant ainsi à contrarier la stratégie des Républicains. Cependant, la gauche continue de présenter un front désuni sur la question de l'immigration, avec La France Insoumise refusant de soutenir la régularisation des travailleurs sans papiers.

La possibilité d'un 49.3

Il reste à voir si le gouvernement, désespéré, recourra à l'article 49.3 de la Constitution pour faire adopter le texte de force. Gérald Darmanin défend son projet de loi sur l'immigration comme "un texte d'intérêt général pour les Français", et il dispose d'un atout majeur : une grande majorité de Français réclament un durcissement incontestable des politiques en matière d'immigration et d'immigrants.

Le projet de loi présenté par le ministre de l'Intérieur s'inscrit dans une longue tradition de politique d'immigration qui oscille entre fermeté et permissivité. Mais cette initiative parait insuffisante à nombreux experts pour changer fondamentalement la situation.

Une loi de plus très peu efficace en matière de contrôle

En 1985, la France a renoncé au contrôle de ses frontières terrestres en signant les accords de Schengen, favorisant la libre circulation des flux, y compris humains. Toutefois, après la crise migratoire de 2015 et l'arrivée massive de migrants illégaux en Europe, la Commission européenne s'est montrée impuissante. 

Pour contrer cela, elle a créé l'Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, communément appelée Frontex, dont le rôle est de protéger les frontières. Cependant, le budget initial alloué à Frontex était dérisoire, bien en deçà du budget annuel d'une petite ville française, reflétant les contradictions entre le respect des frontières et les principes d'ouverture et de droits individuels de l'Union européenne.
Par conséquent, les frontières de l'espace Schengen restent poreuses, permettant aux migrants d'entrer librement en Europe par diverses voies.

La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) toute puissante

En dépit des tentatives de la France de rétablir des contrôles durables avec l'Espagne et l'Italie après les attentats de 2015, la Cour de justice de l'Union européenne a rappelé que de tels refoulements sont contraires aux accords de Schengen dans un arrêt en septembre dernier. La tendance globale est à davantage d'ouverture et à une moindre fermeté, comme en témoignent les décisions antérieures de la CJUE.

La solution réside dans les États membres de l'Union européenne. Le ministre de l'Intérieur milite aux côtés de l'Italie pour la création de zones internationales à proximité des points d'entrée illégaux, afin d'empêcher les migrants de pénétrer sur le sol européen tant que leur situation administrative n'est pas réglée, au lieu de les laisser se disperser dans toute l'Europe, d'où ils ne repartent généralement pas. Certains estiment que la révision des accords de Schengen est nécessaire pour aborder ces problèmes, sans nécessairement s'en retirer.

L'attractivité de la France pour les migrants s'explique largement par la générosité de son système d'accueil. Certains dispositifs, tels que l'Aide médicale de l'État (AME) ou le droit inconditionnel au logement, ne sont pas imposés par les obligations européennes. Ils auraient pu être inclus dans le projet de loi actuellement en discussion, mais ils ne l'ont pas été. En conséquence, de nombreuses associations œuvrant pour l'accueil des migrants influencent la politique publique en agissant contre les expulsions et en multipliant les recours juridiques.

Un autre problème majeur réside dans les expulsions, qui butent sur des contraintes budgétaires et diplomatiques. 

Les centres de rétention administrative (CRA) manquent de places, les coûts liés aux expulsions sont élevés, et les relations diplomatiques avec les pays d'origine compliquent les retours forcés. 

Bien que des mesures aient été prises pour créer plus de places en CRA, il est nécessaire de doubler voire tripler leur nombre. La France pourrait également exercer des pressions diplomatiques pour faciliter les expulsions, notamment en réduisant la délivrance de visas ou de passeports diplomatiques. ..

Allez encore du courage  mesdames et messieurs les dirigeants ... pour une réelle efficacité en matière d'immigration !




Garett Skyport pour DayNewsWorld

FIN DE LA LONGUE GREVE DU SECTEUR AUTOMOBILE AUX ETATS-UNIS

Aux États-Unis, un accord préliminaire a mis fin à une grève de six semaines impliquant le géant de l'automobile General Motors et le syndicat automobile UAW. Cette entente historique, annoncée le lundi 30 octobre, intervient quelques jours après que ses concurrents Ford et Stellantis aient également été touchés par une grève similaire depuis la mi-septembre.

Le président des États-Unis, Joe Biden, a immédiatement salué ces accords sociaux qualifiés d' "historiques"  entre le syndicat UAW et les trois principaux acteurs de l'industrie automobile américaine : General Motors, Stellantis et Ford. 

Ces accords sont le fruit de plusieurs semaines de négociations et de sacrifices consentis par les travailleurs du secteur, qui ont joué un rôle crucial pour maintenir l'industrie automobile à flot, notamment lors de la grande crise économique de 2009, selon le président américain.

La grève a débuté le 15 septembre en raison de l'absence d'accord lors de la révision des conventions collectives. Elle a mobilisé plus de 45 000 des 146 000 membres de l'UAW employés par ces trois géants de l'automobile américaine. C'est la première fois depuis la création du syndicat en 1935 que les "Big Three" ont été simultanément touchés par une grève d'une telle ampleur, qui s'est intensifiée au fil des six semaines de conflit.

Après avoir lancé des débrayages dans des usines secondaires et des centres de distribution de pièces détachées, l'UAW a frappé fort en ciblant les usines les plus importantes et les plus rentables de chaque groupe automobile basé à Detroit, dans le Michigan. La Kentucky Truck Plant de Ford, générant un chiffre d'affaires annuel de 25 milliards de dollars, a été touchée par la grève le 11 octobre. Le constructeur a finalement trouvé un accord préliminaire le 25 octobre, après 41 jours de grève, suivi par Stellantis (Chrysler, Jeep, etc.) trois jours plus tard.

Shawn Fain, président de l'UAW, s'est réjoui des résultats des négociations en déclarant : « Ford a mis sur la table 50 % de plus que lorsque nous avons débrayé. Une fois de plus, nous avons obtenu ce que l'on nous disait impossible il y a encore quelques semaines. » Des hausses salariales sur quatre ans, des ajustements en fonction du coût de la vie, des avantages sociaux, des améliorations pour les retraités, et des mesures spécifiques à chaque groupe font partie des accords préliminaires.


Stellantis s'est engagé à créer 5 000 emplois, une décision majeure étant donné les précédentes suppressions de postes envisagées, notamment en ce qui concerne la controverse sur la fermeture d'une usine à Belvidere, dans l'Illinois, qui a finalement été évitée. L'accord avec Stellantis prévoit également une augmentation de 25 % des salaires de base d'ici 2028.

Ford a également accepté une hausse de 25 % du salaire de base, un compromis en-deçà des 40 % initialement réclamés par Shawn Fain au début de la grève, mais nettement supérieur aux 9 % proposés par le groupe en août.

Ces accords préliminaires devront encore être validés par une commission nationale du syndicat avant d'être soumis au vote des membres, une étape qui pourrait prendre jusqu'à deux semaines, selon une source proche des négociations la semaine dernière.

Néanmoins, le syndicat a déjà annoncé que les employés de Ford et de Stellantis reprendront le travail immédiatement, sans attendre ces votes.




Abby Shelcore pour DayNewsWorld

AU ROYAUME-UNIS L'INFLATION GALOPANTE TUE

L' inflation au Royaume-Uni reste la plus élevée des pays du G7 et atteint "des niveaux qui n'avaient pas été vus depuis les années 70", selon les chercheurs. Elle se situait à 6,7% sur un an en août, en léger recul par rapport au mois précédant et au plus bas depuis février 2022. 

Cette inflation galopante met en danger les conditions de vie des Britanniques, en particulier les plus vulnérables. 

Selon une étude publiée le lundi 25 septembre 2023 dans la revue britannique médicale BMJ : " l'économie influence directement la santé de la population. 

"Selon cette étude, le nombre de décès précoces , c'est-à-dire avant 75 ans, pourrait augmenter de près de 6,5% en raison d'un coût de la vie de plus en plus élevé.

" 14% de la population britannique souffre de pauvreté alimentaire en 2023 ".

Cette crise "risque d'écourter des vies et de creuser considérablement les écarts de richesse et les écarts dans la santé" entre les riches et les pauvres au Royaume-Uni, selon les projections de cette étude. 

"Les ménages les plus pauvres en ont fait les frais, car ils consacrent une part plus importante de leurs revenus à l'énergie, dont le coût est monté en flèche", lit-on dans l'étude. 

Encore plus alarmant, l'étude de l'Université de Sussex indique que " 14% de la population britannique souffre de pauvreté alimentaire en 2023. L'accès à la nourriture au Royaume-Uni est très inégal ". Avoir faim est devenu la " nouvelle norme " pour des millions de ménages britanniques.

Une espérance de vie qui stagne au Royaume-Uni

Les chercheurs ont évalué l'impact de l'inflation sur les taux de mortalité en Écosse en 2022-2023 en évaluant différents scénarios, avec et sans les mesures prises par le gouvernement pour atténuer cette crise du coût de la vie, notamment pour aider les ménages face aux coûts de l'énergie. 

Sans aucune mesure d'atténuation, l'inflation pourrait augmenter les décès précoces de 5% dans les zones les moins défavorisées et de 23% dans les plus défavorisées, selon les projections des chercheurs. Avec les mesures du gouvernement, l'inflation entraîne une hausse des décès précoces respectivement de 2% et de 8%.

Les chercheurs ont travaillé sur l’Écosse, mais assurent que "des effets similaires sont probables" dans l'ensemble du Royaume-Uni, car ils ont "modélisé l'impact des mesures prises par le gouvernement britannique". 

"Notre analyse contribue à démontrer que l'économie a une incidence sur la santé de la population", concluent les chercheurs. "Depuis 2012, les conditions économiques au Royaume-Uni ont entraîné un tassement de l'espérance de vie et creusé les inégalités en matière de santé."

Loin d'être optimiste sur l'évolution de la situation, l'étude de la Resolution Foundation conclut en indiquant que si les Britanniques n'arrivent pas à endiguer l'inflation, les conditions de vie de leur population pourraient chuter à des niveaux comparables à ceux des années 50.




Jenny Chase pour DayNewsWorld

DES EXPLOSIONS DE LA TAXE FONCIERE

 EN FRANCE

Cette année, les taxes foncières sur les propriétés bâties (TFPB) atteignent des niveaux remarquablement élevés. 

La presse économique parle même d'une "explosion" de cet impôt, avec des augmentations à deux chiffres qui dépassent largement le taux d'inflation (+51,9 % à Paris, +31,5 % à Grenoble, +21,2 % à Troyes, +20,5 % à Metz, +19,6 % à Issy-les-Moulineaux, etc.).

Bien que la Direction générale des finances publiques ait souligné en août dernier que ces hausses spectaculaires et médiatisées ne définissent pas nécessairement une tendance, il est indéniable que quelque chose se trame en matière d'imposition foncière. Examinons les raisons derrière cette augmentation potentiellement tendancielle.

Premièrement, il est important de noter que nous parlons ici uniquement de la taxe foncière sur les propriétés bâties, qui ne constitue qu'une partie de la somme totale indiquée sur la première page de votre avis d'imposition. 

En réalité, d'autres prélèvements sont associés à la TFPB, tels que la taxe d'enlèvement des ordures ménagères, la taxe Gemapi pour la gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations, ainsi que certaines taxes spéciales d'équipement. Ces impôts annexes suivent leur propre dynamique et contribuent à l'augmentation totale de la facture.

La taxe foncière sur les propriétés bâties est calculée de manière assez simple : elle résulte du produit d'une assiette, en l'occurrence l'estimation de la valeur de votre bien immobilier, multipliée par un taux d'imposition. L'évolution annuelle de ces deux composantes est partagée entre plusieurs acteurs :

- La valeur locative cadastrale, qui fluctue chaque année en fonction d'un indice de révision, précédemment déterminé par les parlementaires dans le cadre de la loi de finances.

- Le taux d'imposition, quant à lui, relève des collectivités locales récipiendaires de l'impôt, comme les communes et les intercommunalités, qui le votent chaque année en même temps que leur budget primitif.

En 2023, l'assiette de la taxe foncière sur les propriétés bâties a connu une augmentation record de 7,1 %. 

Cette hausse exceptionnelle fait suite à une augmentation déjà notable de 3,4 % en 2022. Pour mettre ces chiffres en perspective, rappelons qu'entre 2005 et 2015, l'augmentation annuelle moyenne était de 1,6 %. C'est là le principal moteur de l'augmentation de la taxe foncière.

Alors, pourquoi une telle augmentation, alors que l'on pourrait s'attendre à ce que les parlementaires veillent à préserver le pouvoir d'achat de leurs concitoyens ? 

Depuis les années 1980, les parlementaires ajustaient l'indexation annuelle de l'assiette en tenant officiellement compte de la variation des loyers, mais en réalité en fonction du contexte économique et social.Cependant, dans le cadre de la loi de finances pour 2017, les parlementaires ont décidé de dépolitiser cette augmentation en l'automatisant, basée désormais sur l'indice des prix à la consommation. 

Malheureusement, personne n'aurait pu prévoir le retour de l'inflation que nous connaissons aujourd'hui, et les parlementaires ont renoncé à une prérogative historique qui était la leur.
Tant qu'il y aura de l'inflation, conformément au cadre actuel, l'assiette de la taxe foncière continuera donc d'augmenter.

On pourrait penser que si l'assiette augmente au rythme de l'inflation, le taux de la taxe foncière pourrait rester stable. Cependant, ce n'est pas le cas, pour plusieurs raisons :

D'une part, les autres sources de revenus des communes et de leurs intercommunalités augmentent moins rapidement que l'inflation. Les dotations de l'État, qui étaient traditionnellement ajustées en fonction de l'inflation et d'une partie de la croissance, se sont stabilisées après quelques années de baisse.


D'autre part, nous sommes actuellement dans la première moitié du cycle électoral local, avec les maires élus en 2020, rééligibles en 2026, qui ont naturellement augmenté les taux des impôts locaux en 2022 ou en 2023 pour financer la mise en œuvre de leurs programmes, évitant ainsi d'avoir à le faire à l'approche des prochaines élections.

Enfin, la taxe d'habitation ayant été supprimée, tout comme la taxe professionnelle il y a une décennie, aucun nouvel outil fiscal n'a été mis en place pour combler ce vide. 

En conséquence, lorsque les collectivités locales ont besoin d'augmenter leurs ressources budgétaires, elles n'ont pratiquement d'autre choix que d'augmenter la taxe foncière.

Ces explications ne couvrent que les raisons principales de cette hausse. 

Les élus locaux invoquent également la nécessité d'investir dans des projets publics conformes aux attentes des citoyens, de rétablir l'équilibre budgétaire après des années de dépenses publiques massives, d'absorber les augmentations budgétaires imposées par l'État, comme la hausse des rémunérations des fonctionnaires, entre autres justifications plus ou moins légitimes.

Qu'en est-il de l'avenir ? 

En 2023 , sera-t-elle une année record  ou simplement une étape  supplémentaire dans la hausse continue de la taxe foncière ? 

Les prévisions sont incertaines, même pour les meilleurs analystes. 

Mais il est peu probable que la facture ne cesse de s'alourdir dans les années à venir.

Cela s'explique en grande partie par les investissements nécessaires pour adapter nos villes aux défis du changement climatique, auxquels les municipalités et leurs intercommunalités sont confrontées en priorité.




Abby Shelcore pour DayNewsWorld

LES DIX ANS DES ROUTES DE LA SOIE

 UN PROJET TITANESQUE CHINOIS

Le 8 septembre 2013, Xi Jinping, fraîchement nommé chef de l’Etat, évoquait pour la première fois son projet de "ceinture économique de la route de la soie". En dix ans, la Chine a investi autour de 1.000 milliards de dollars dans plus de 150 pays. Aujourd’hui, ces150 pays ont adhéré à ce qui est devenu un label et, surtout, un réseau complexe de corridors terrestres et maritimes à l’échelle du globe. Dix ans après, quel bilan doit-on tirer du « projet du siècle », selon les mots de Xi Jinping ?

Historiquement, les routes de la soie étaient un réseau d'échanges commerciaux reliant le monde chinois au bassin méditerranéen, depuis l'Antiquité. Les fouilles archéologique ont ainsi révélé l'existence de circulation monétaire sur de très longues distances.

Les Nouvelles Routes de la Soie, un projet stratégique chinois initié en 2013, vont bien au-delà de leur héritage historique. L'objectif est de relier économiquement la Chine à l'Europe en intégrant les régions d'Asie centrale grâce à un réseau étendu de corridors routiers et ferroviaires. Ce programme vise à instaurer une nouvelle génération de plates-formes commerciales transnationales. En outre, dans son volet maritime, ce réseau de voies commerciales englobe les régions côtières africaines de l'océan Indien.

En anglais, l'expression Belt and Road Initiative (BRI) a remplacé à partir de 2017, dans la terminologie officielle, l’expression « One Belt, One Road » (« une ceinture, une route ») ou OBOR pour gommer l’image « prédatrice » du projet.

tAujourd'hui, ces Routes de la Soie sont devenues un label beaucoup plus vaste que la simple "route" et la "ceinture", s'étendant jusqu'en Amérique du Sud. Elles rassemblent principalement des nations du "Sud global", des pays en développement souvent mécontents de l'ordre économique mondial dominé par l'Occident et les États-Unis. Depuis le plan Marshall, le monde n'a pas vu un tel projet d'envergure, ce qui suscite des inquiétudes en Occident, où l'on voit la Chine construire un puissant instrument de puissance économique et politique à l'échelle mondiale.

Les objectifs économiques chinois

Les objectifs de la Chine dans cette initiative sont multiples sur le plan économique. Elle cherche à augmenter ses exportations, à écouler sa surcapacité industrielle, et à trouver de nouveaux marchés pour ses entreprises de construction et de travaux publics. L'Asie centrale offre un marché en plein essor pour ces ambitions. De plus, ces nouvelles voies commerciales permettent à la Chine de diversifier et de sécuriser ses approvisionnements énergétiques, réduisant sa dépendance envers les pays du Golfe et la Russie. En établissant des accords de coopération avec des pays tels que le Sri Lanka, le Bangladesh ou la Birmanie, la Chine renforce également la sécurité de ses nouvelles routes d'approvisionnement.

Les objectifs politiques

Politiquement, l'objectif est autant intérieur qu’international. Sur le plan interne, il s’agit pour la Chine d’assurer l’intégrité de son territoire. La province du Xinjiang, très riche en matières premières et au carrefour des routes d’hydrocarbures, est régulièrement en proie à des conflits ethniques. Pékin souhaite que l’aide au développement des pays limitrophes (Afghanistan, Kazakhstan, Tadjikistan, Kirghizstan), réduise l’instabilité aux frontières et à l’intérieur du pays. L’objectif interne se greffe à un objectif de politique régionale en Asie centrale : étendre l’influence chinoise face à l’acteur historique russe, et s’affirmer comme un acteur stabilisateur des relations internationales.

Le déploiement des routes de la soie

Dans un premier temps, les projets colossaux de la Chine ont impressionné et attiré les convoitises des gouvernements africains. De nombreuses infrastructures ont vu le jour sur le continent africain grâce aux investissements chinois même si le robinet s'est refermé ces dernières années, face au poids des dettes contractées et au ralentissement de l'économie chinoise.

Au Mozambique, un pont suspendu, le plus long d'Afrique, enjambe désormais la baie de Maputo. Coût de cet ouvrage : plus de 750 millions d'euros.

Au Kenya, une ligne de chemin de fer de quelque 500 kilomètres relie depuis 2017 la capitale Nairobi et le hub portuaire de Mombasa, pour 5 milliards de dollars, l'un des projets les plus coûteux du pays depuis son indépendance. Djibouti , qui cumule les mégaprojets et accueille la première base militaire extérieure de Pékin, a pour sa part vu se développer le terminal de Doraleh, pour 590 millions de dollars

Cependant, l'offre chinoise est de plus en plus critiquée, en particulier pour le financement en échange de contrats attribués aux entreprises chinoises, au détriment d'autres acteurs internationaux ou africains. Le concept de "partenariat gagnant-gagnant" vanté par la Chine atteint ses limites, générant endettement, réseaux d'influence, dépendance et impacts environnementaux et sociaux locaux. Ses détracteurs parlent aujourd’hui d’une diplomatie du piège de la dette.

La " diplomatie du piège de la dette "?

Ainsi , le port d'Hambantota au Sri Lanka est désormais sous le contrôle d'une entreprise d'État chinoise pour 99 ans, afin de rembourser une partie des dettes. De nombreux pays se rendent compte que ces investissements ne sont en réalité que des prêts à des taux d'intérêt en constante augmentation, créant une dette financièrement insoutenable à l'échelle nationale. Un chercheur indien cristallise ces critiques dans une expression qui fait mouche : la " diplomatie du piège de la dette" .

De même pour le Monténégro. Une autoroute rebaptisée la plus chère du monde, dont les travaux ont été financés par des prêts chinois a littéralement fait plonger les finances publiques de ce petit pays dans le rouge, créant une allégeance à Pékin dangereuse.

Si l’Italie envisage de sortir du projet Belt and Road Initiative, Berlin de son côté s’interroge. La Chine est le premier partenaire commercial de l’Allemagne. C’est par le port de Hambourg mais aussi de Duisbourg que transitent les principales marchandises. Duisbourg, le plus grand port fluvial d’Europe, dans la vallée du Rhin, est devenue l’une des dernières stations pour les trains chinois. Les débats sur la dépendance vis-à-vis de la Chine ont mis un coup d’arrêt à de nombreux projets.

S’ouvrir l’accès à des installations stratégiques en Asie, en Afrique, dans le golfe Persique, en Europe et jusqu’aux Amériques, tel semble être l’objectif réel de Pékin.

Bruxelles a donc cherché à reprendre la main, notamment pour ne pas laisser le champ libre à Pékin, notamment en Afrique. L’UE a lancé son propre chantier de développement d’infrastructures qui a pour nom « Global Gateway »

Un bilan contrasté en Afrique et des succès...

En Afrique cependant, le bilan est plutôt contrasté. En effet la Chine est parvenue à faire intégrer la très grande majorité des pays africains, à l’exception de l’île Maurice et de l’Eswatini - qui reconnaît Taïwan. La Chine a démultiplié ses capacités de financement, largement plus que d’investissement, estampillant également tous les projets infrastructurels comme faisant partie des nouvelles routes de la soie, et même pour ceux lancés avant 2013. De ce point de vue, le projet est relativement un succès.

En outre les routes de la soie ne sont pas uniquement fixées sur le secteur des l' infrastructures, mais aussi sur d’autres secteurs liées au développement de coopération dans l'agriculture, la santé, l’éducation par exemple qui correspondent aux volontés locales de développement des pays partenaires.

À l’heure de la guerre en Ukraine et du ralentissement économique de la puissance chinoise, difficile d’évaluer l’ampleur de la Belt and Road initiative, comme on l’appelle en anglais.

Toutefois, le projet est loin de représenter une offensive économique planifiée de la part de la Chine. 

Le saupoudrage des investissements entre des secteurs très variés (transports et énergie, mais aussi agriculture, immobilier, finance...) et sur tous les continents font perdre au projet de sa consistance et de sa lisibilité, ce que les critiques internes dénoncent en Chine même au sein du PCC...

Mais la réalité est là : les entreprises chinoises arborent leurs logos sur tous les continents , quand l'influence des Européens décline. Elles sont venues au secours de pays qui en avaient cruellement besoin.




Jaimie Potts pour DayNewsWorld

L'AUSTERITE UN MAL NECESSAIRE

QUE GOUVERNEMENT ET FRANCAIS REFUSENT

Aujourd’hui, la dette de l’Hexagone est lourde : 111,6% du PIB fin 2022, que Bruno Le Maire souhaite abaisser à 108,3% en 2027.

Pour réduire l’endettement de la France, 10 milliards d’euros d’économies d’ici 2027 sont donc à l’ordre du jour, à piocher à volonté dans la protection sociale ou la santé, ou encore en misant sur les nouvelles réformes, comme celle des retraites ou de l’assurance chômage

Les coups de rabot sont une spécialité française. Depuis 2007, les acronymes se succèdent. La RGPP avec Nicolas Sarkozy, la MAP de François Hollande, puis, sous le premier quinquennat d’Emmanuel Macron, le plan CAP 2022, sont autant de lancers ratés – ou semi-ratés - pour redresser les comptes dégradés de la France.

Que le budget 2024 permette de réaliser « au moins 10 milliards d’euros d’économie » comme l’affirme le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire, la Cour des comptes semble pourtant en douter. Hypothèses économiques trop optimistes, rentrées fiscales qui diminuent, besoin de financer une transition verte, les magistrats financiers estiment les efforts promis insuffisants. Et le professeur d'économie Jean-Marc Daniel nous livre une analyse brillante à ce sujet dans un article de TheConversation.

Des efforts insuffisants

Lorsqu'on analyse les finances publiques de la France, on constate d'emblée une augmentation spectaculaire du poids des dépenses par rapport au PIB. Celui-ci est passé de 34,7 % en 1960 à 55,4 % en 2019, juste avant la pandémie de Covid-19, et à 59 % en 2021, après la période de confinement.
Cette évolution semble traduire un refus implicite de la population d'accepter la réalité des charges publiques ou du moins une volonté explicite du gouvernement de ne pas confronter la population à cette réalité. La conséquence la plus tangible est une augmentation constante de la dette publique. Au premier trimestre 2023, celle-ci a dépassé le seuil symbolique des 3 000 milliards d'euros, soit 112 % du PIB. Au moment de l'introduction de l'euro en 2002, la dette s'élevait à 936 milliards d'euros, ce qui représente plus que trois fois son montant actuel.

Il est fort probable cependant que la population ait compris qu'une augmentation des dépenses publiques aujourd'hui devra être financée ultérieurement. Cela a engendré un réflexe d'épargne pour faire face à cet avenir fiscal incertain : il vaut mieux constituer des réserves au moment où un effort sera demandé. Cette tendance a conduit à une augmentation du prix des actifs. Les bulles immobilières et le retour en force de l'or sont les manifestations les plus évidentes de cette situation. Le taux d'épargne des ménages, qui était de 14,5 % en 2003, s'élève désormais à 18,3 %.
Ce mécanisme, connu sous le nom d'"équivalence ricardienne", a été mis en évidence en 1974 par l'économiste américain Robert Barro dans un article intitulé "Are Government Bonds Net Wealth?". Barro énonce le "théorème de Barro-Ricardo", selon lequel "le désendettement public - c'est-à-dire le déficit budgétaire - engendre un accroissement équivalent de l'épargne privée".

Un endettement public aux conséquences néfastes

L'endettement public présente des inconvénients majeurs.
Tout d'abord, il y a une question d'équilibre entre l'offre et la demande. Toute dépense publique non financée par une ponction sur la dépense privée accroît la demande. Si cette augmentation se maintient dans le temps, elle entraîne soit une dépendance accrue vis-à-vis des importations, creusant le déficit de la balance des paiements courants, soit une possibilité offerte au système productif d'augmenter ses prix provoquant ainsi de l'inflation.
Dans la pratique, la France a accumulé plutôt des déficits extérieurs. Son actif extérieur net, c'est-à-dire la différence entre la valeur des avoirs français à l'étranger et celle des avoirs détenus par des étrangers en France, est de plus en plus négatif. Il est passé de -40 milliards d'euros fin 2001 (soit 2,7 % du PIB) à -800 milliards d'euros fin 2021 (soit 32 % du PIB). Ce qui entraîne une perte de souveraineté qui, bien qu'elle soit souvent négligée, représente une menace pour les générations futures.
Le deuxième inconvénient réside dans le caractère anti-redistributif de la dette publique. On pourrait qualifier cette situation de "Robin des Bois à l'envers", où l'État joue un rôle inverse de celui de Robin des Bois en prélevant des impôts sur l'ensemble de la population pour verser des intérêts aux détenteurs de titres publics qui sont généralement parmi les plus fortunés. Avec la hausse actuelle des taux d'intérêt, ce mécanisme ne fera que s'accentuer.
En outre, on peut ajouter à ces éléments l'étouffement progressif des marges de manœuvre de l'État, contraint de consacrer de plus en plus de ressources au paiement des intérêts de la dette ( 42 Mds en 2023 et risque de s'élever à 70 Mds en 2027.) , les perturbations dans le financement de l'économie causées par la ponction sur l'épargne opérée par l'État, ainsi que la fragilisation de nos relations avec nos partenaires européens en raison du non-respect des traités .


Pour une politique d'austérité ?

Faut-il alors revenir aux politiques de rigueur ? C'est le premier ministre socialiste Pierre Mauroy qui a introduit cette expression en mars 1983. Critiqué pour avoir abandonné les promesses de 1981 et pour mener une politique similaire à celle de Raymond Barre, son prédécesseur plus libéral, il prétendait que ce n'était pas le cas. Selon lui, "la rigueur, c'est l'austérité plus l'espoir".
Dans le contexte actuel, des mesures similaires, également appelées "austérité", semblent s'imposer. L'enjeu réside davantage dans leur contenu que dans leur principe. En 2017, dans son document intitulé "Des politiques meilleures pour une vie meilleure", l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) écrivait :

"L'assainissement budgétaire, qui consiste à retrouver la maîtrise des budgets publics, nécessite des choix politiques difficiles concernant les dépenses et les recettes publiques. 

Cela implique de réexaminer les systèmes de protection sociale pour éviter les gaspillages et renforcer les incitations au travail, ainsi que de réduire les salaires des fonctionnaires."
L'OCDE a étudié les plans de redressement budgétaire de 24 pays entre 1978 et 2002, soit 85 périodes d'assainissement, et a constaté que, en général, ces mesures ralentissent la croissance à court terme, mais que celle-ci se redresse assez rapidement tandis que la croissance à long terme s'améliore.

Deux cas sont particulièrement mis en avant dans cette étude : le Danemark entre 1983 et 1986 et l'Irlande en 1987, où l'austérité a même été accompagnée d'une accélération de la croissance dès le départ.
L'une des raisons de leur succès réside dans le fait que l'austérité a été associée à des mesures favorisant l'investissement privé, qui a pris le relais des dépenses publiques. Cela fonctionne à trois conditions. Tout d'abord, il est essentiel de ne pas pénaliser les entreprises en augmentant leurs impôts. 

Cela s'applique également aujourd'hui, alors que la fiscalité doit devenir un outil privilégié de transition écologique : il est nécessaire d'alléger leur charge fiscale tout en la rendant plus écologique. Ensuite, il faut compter sur les effets ricardiens chez les ménages, dont la volonté de désépargne se manifestera dès qu'ils prendront conscience des effets positifs de la politique suivie. Enfin, il est crucial que la volonté de mener une politique d'assainissement budgétaire soit claire, de sorte que la dynamique double de l'investissement des entreprises et de la désépargne des ménages puisse s'affirmer pleinement.

Il est essentiel de reconnaître les défis posés par l'augmentation continue des dépenses publiques et de la dette publique en France.

Les politiques d'austérité peuvent être légitimes si elles sont mises en œuvre de manière réfléchie et accompagnées de mesures favorables à l'investissement privé et à la stimulation de l'économie.




Garett Skyport pour DayNewsWorld

EMEUTES EN FRANCE

UN SURSAUT REPUBLICAIN APRES L'ATTAQUE

DU DOMICILE D'UN MAIRE ?

A l’appel de l’Association des maires de France, des rassemblements de soutien au maire de L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne) ont été prévus après l’agression dont lui et sa famille ont été victimes, devant les mairies. Les sirènes des mairies ont retenti en soutien aux élus victimes de violences.

Les maires de France ont appelé population et élus à se rassembler lundi à midi devant toutes les mairies invoquant "une mobilisation civique" après la violente attaque contre le domicile du maire de L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne) qui a suscité une vague d'indignation à travers le pays.Toutes les mairies de France feront sonner leurs sirènes à 12h à l'occasion de ces rassemblements.

Une marche solidaire d'élus et une foule dense d'habitants se sont élancées sous les applaudissements lundi de l'hôtel de ville de L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne), au lendemain de l'attaque à la voiture-bélier contre le domicile du maire.

Un millier d'habitants de la commune (environ 30.000 habitants) ont participé à cette marche circulaire autour de l'hôtel de ville menée par le maire Vincent Jeanbrun (LR).

Acclamé par la foule, l'élu marchant derrière une banderole "Ensemble pour la République !" était encadré en tête de cortège des ténors de son parti, dont le président du Sénat Gérard Larcher, la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse et le patron des Républicains Eric Ciotti.

Début des rassemblements de soutien devant les mairies

La classe politique a condamné unanimement hier l'attaque à la voiture-bélier du domicile de Vincent Jeanbrun, maire de L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne), en marge d'une nouvelle nuit d'émeutes après la mort du jeune Nahel.

 "Nous ne laisserons rien passer, nous serons aux côtés des maires", a tonné Elisabeth Borne, qui s'est rendue dans la ville pour apporter son soutien à l'édile. Le chef de file LR Eric Ciotti a quant à lui qualifié Jean-Luc Mélenchon de "factieux" pour ne pas avoir appelé au calme et a estimé que l'Insoumis était un "danger pour la République".

En réclamant la justice avant le calme, le leader insoumis pense qu'il peut dompter la colère. "Que ses partenaires aient appelé à l’accalmie, Jean-Luc Mélenchon n’en fait que peu de cas. Force est de constater la paralysie politique et intellectuelle de la gauche qui dénonce les injustices, qui, parfois, soutient les émeutes, mais qui ne semble pas avoir de solution politique à l’exception d’une réforme nécessaire de la police..."

Quant à Macron , son voyage à Marseille dans des cités difficiles n’aura rien changé ni rien apaisé durablement. Il disait pourtant vouloir « transformer la colère en projet » mais les mots sont tombés un peu à plat face à l’étendue des trafics de drogue, et face au déclin des services publics sur le terrain, face à une mère pleurant son fils. La colère s'est muée en émeutes.

Un tribut économique très lourd

Emmanuel Macron a jugé hier que le "pic" des émeutes suivant la mort de Nahel était "passé", tout en restant "très prudent" sur le retour au calme. Le président en a profité pour annoncer une "loi d'urgence" pour accélérer la reconstruction dans les villes touchées par les destructions.

Le Medef a estimé hier à un milliard d'euros les dégâts causés aux entreprises, 300 agences bancaires et 200 commerces ayant été pillés. Côté services publics : 209 locaux de la police nationale ont été brûlés ou dégradés et 150 mairies attaquées depuis mardi dernier.

Le tribut économique est déjà lourd, gardons-nous d’un énième "plan banlieue"

Lorsqu’il finance des actions ciblées, l’argent public peut être utile dans les quartiers. Mais croire qu’on achète la paix et la prospérité à coups de milliards d’euros est une illusion dont il est temps de revenir .

Une France en crise perpétuelle

C’est la France qui, dans son ensemble, est terriblement meurtrie depuis plusieurs jours par des émeutes que l’on dit plus violentes que celles de 2005. Elles vont porter préjudice à la saison touristique et inquiètent sur sa capacité à organiser les JO de 2024.

La France traverse une crise un peu perpétuelle. Selon l'essayiste algérien Boualem Sansal, " elle est entrée dans la zone des tempêtes : les crises se suivent et se ressemblent, dans tous les domaines ou presque ". Après la crise terroriste, celle des gilets jaunes, et les dérapages lors des manifestations contre la réforme des retraites, il ne manquait plus que ce réveil des banlieues pour montrer à quel point l’État est impuissant."

Et de continuer : " La France est un État faible et des émeutiers à l’Algérie en passant par les islamistes, beaucoup l’ont compris et agissent en conséquence"

Qui reprendra en main la situation, dans les prochains jours. Les forces de l’ordre, déployées en nombre, ou les trafiquants de drogue, dont les émeutes perturbent le business ?




Jaimie Potts pour DayNewsWorld

LA FIN DE L'ARGENT MAGIQUE A UN PRIX

CELUI DE L'AUSTERITE DEGUISEE

AVEC LES EFFETS D'ANNONCES DE BRUNO LE MAIRE

C’est l’heure des comptes. Après l’ère du « quoi qu’il en coûte » pour passer la pandémie, voici celle de payer l'ardoise de Macron et de l'argent magique !!

Car pour Matignon, le temps presse : suspendues durant le Covid, les règles budgétaires européennes s'appliqueront à nouveau l'an prochain. Et la forte remontée des taux d'intérêt alourdit significativement la charge de la dette, qui pourrait devenir le premier poste de dépenses de l'État, dans un contexte de ralentissement de la croissance. "Ce contexte économique (...) vient contraindre notre équation de finances publiques et augmente d'autant l'exigence (...) de réduction de dépenses", explique-t-on au cabinet de Bruno Le Maire.

La fin du "quoi qu’il en coûte"

Le gouvernement acte donc la fin du "quoi qu’il en coûte". Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a profité ce lundi 19 juin 2023 des assises des finances publiques pour détailler sa feuille de route ces prochains mois. Objectif : redresser des comptes dégradés par les crises successives. Selon le ministre, "au moins 10 milliards d'économies" ont été identifiées pour redresser les finances publiques d'ici à 2027.

L'ardoise à payer

Après les dépenses exceptionnelles liées à la crise des Gilets jaunes, puis du « quoi qu’il en coûte » durant la pandémie, l’exécutif cherche à assainir les finances publiques et s’est fixé l’objectif de ramener le déficit à 2,7 % du produit intérieur brut (PIB) en 2027, sous la limite de 3 % fixée par l’Union européenne. Pour l’heure, selon l’Insee, la dette publique française a atteint près de 2 950 milliards d’euros fin 2022, à hauteur de 111,6 % du PIB. Quant au déficit, il se situait l’année dernière à 4,7 % du PIB. Des chiffres qui rangent la France du côté des plus mauvais élèves européens,

Mais quels leviers pour '"au moins 10 milliards d'euros d'économies" pour permettre le redressement des comptes publics de la France d'ici 2027 ?

Pour revenir dans les clous, le gouvernement entend ainsi réduire la dépense publique à 53,5% du PIB en 2027, contre 57,5% en 2022. Il table sur la fin du bouclier énergétique, les gains des réformes comme celles des retraites ou de l'assurance-chômage, le plein-emploi ou encore une croissance de l'économie qu'il anticipe plus dynamique, après un coup de frein en 2023.

Mais aussi l'ouverture d'un chantier pour limiter les arrêts maladies d'ici l'automne, le remboursement des "frais de santé de confort ou de facilité", la fin de dispositif Pinel dans le logement et le recalibrage du dispositif de prêt à taux zéro - deux mesures déjà annoncées par le gouvernement qui doivent permettre des économies globales de plus de deux milliards d’euros à terme, selon Bruno Le Maire.

Autre mesure retenue, la réduction du coût des aides à l'emploi (apprentissage, CPE, ...) dans les départements où le chômage est faible et où il y a des tensions dans certains métiers.

En outre, le ministère a acté la fin des avantages fiscaux sur les énergies fossiles (gazole non routier agricole et non agricole, le transport routier), étalée progressivement sur 4 ans.

"Il est temps de revenir à la normale"

Après les aides massives déployées face aux crises sanitaire et énergétique, "il est temps de revenir à la normale. Mais cela ne veut pas dire l'austérité", a justifié Bruno Le Maire dans Le Journal du Dimanche début juin.

Ceci n’est pas un programme d’austérité a également martelé la Première ministre lors de son discours de clôture des états généraux des finances publiques ce midi, tout en annonçant… exactement le contraire. « Ni hausse d’impôt, ni coup de rabot », a tenu à rappeler Élisabeth Borne, qui a expliqué à plusieurs reprises que l’austérité était « contreproductive ».

Mais entre refus d’augmenter les impôts et tension sociale, avec le pouvoir d’achat au centre des préoccupations face à une inflation élevée, les marges de manœuvre sont étroites, estiment des économistes.

Et l'hypocrisie gouvernementale est à son comble !




Tom Morgan pour DayNewsWorld

POUR UNE LOI DU TRIBUNAL PENAL INTERNATIONAL

AFIN DE METTRE FIN AUX CRIMES FISCAUX

 DES ETATS ET DE LEURS DIRIGEANTS

Pour mettre un terme aux crimes fiscaux commis par les États et les dirigeants à forte fiscalité, il est temps d'envisager l'adoption d'une nouvelle loi par le Tribunal Pénal International. Cette loi viserait à punir les responsables de ces crimes contre le peuple et les entreprises, en imposant des peines de prison si lourdes que les États et les dirigeants seraient incités à se conformer à un taux d'imposition maximal de 5% pour éviter d'être condamnés.

Reconnaître les crimes fiscaux :

Les pratiques abusives et les politiques fiscales oppressives des États à forte fiscalité peuvent être considérées comme des crimes contre le peuple et les entreprises. Ces crimes privent les citoyens de ressources nécessaires pour leur bien-être et entravent le développement économique. Il est donc crucial de les reconnaître comme tels et de les traiter avec la sévérité qu'ils méritent.

Responsabiliser les dirigeants :

En instaurant des peines de prison sévères pour les dirigeants impliqués dans des crimes fiscaux, on envoie un message clair selon lequel ils sont personnellement responsables de leurs actions. Cela inciterait les dirigeants à agir de manière responsable et à veiller à ce que les ressources publiques soient utilisées de manière éthique et efficace.

Dissuasion et changement de comportement :

Les peines de prison très lourdes seraient dissuasives pour les États et les dirigeants à forte fiscalité, les incitant à repenser leurs politiques fiscales et à adopter un taux d'imposition plus raisonnable. La perspective de sanctions pénales significatives les encouragerait à préférer une approche plus équitable et transparente en matière de fiscalité.

Renforcement de la crédibilité internationale :

L'adoption d'une telle loi par le Tribunal Pénal International renforcerait la crédibilité de la communauté internationale dans sa lutte contre les crimes fiscaux. Elle montrerait que les abus fiscaux ne sont pas tolérés et qu'il existe un mécanisme juridique international pour tenir les responsables de tels actes criminels pour compte.

Protection des droits du peuple et des entreprises :

La nouvelle loi du Tribunal Pénal International viserait à protéger les droits fondamentaux du peuple et des entreprises, en garantissant un environnement fiscal équitable et propice à la prospérité. Elle permettrait de restaurer la confiance des citoyens et des acteurs économiques, en assurant une répartition plus équitable des charges fiscales et en mettant fin aux pratiques abusives.

L'adoption d'une nouvelle loi du Tribunal Pénal International, avec des peines de prison sévères pour les crimes fiscaux commis par les États et les dirigeants à forte fiscalité, serait un pas décisif pour mettre fin à ces pratiques injustes.

Cela responsabiliserait les dirigeants, dissuaderait les abus fiscaux, renforcerait la crédibilité internationale et protégerait les droits du peuple et des entreprises. Cette mesure serait un signal fort indiquant que les crimes fiscaux ne seront pas tolérés et que des conséquences graves attendent ceux qui les commettent.

Oui il est temps de faire avec 5% d’impôts maxi, c'est possible !

Citoyens pensez à aller voter c'est l'arme absolue qui rendra tout cela possible !!




Tom Morgan pour DayNewsWorld

UN PLAN ANTI-FRAUDE SOCIALE DEMAGOGIQUE ?

Gabriel Attal dégaine son plan anti-fraude sociale . Le ministre chargé des Comptes publics a dévoilé, lundi 29 mai au Parisien, un vaste plan de lutte contre la fraude sociale qui doit permettre de doubler les redressements d'ici à 2027, avec un contrôle accru des retraités vivant hors d'Europe. Fraude aux allocations familiales, à la carte Vitale, aux retraités à l’étranger .

" C’est un chantier à dix ans pour lequel je fixe une première étape : en 2027, nous aurons deux fois plus de résultats qu’en 2022 ", affirme-t-il, en promettant la création de mille postes supplémentaires durant ce quinquennat et un investissement de 1 milliard d’euros dans les systèmes d’information, " notamment pour mieux croiser les données ".
Les redressements ont déjà augmenté de 35 % depuis cinq ans. Ces annonces surviennent trois semaines après un premier plan, présenté dans une interview au Monde, centré sur la lutte contre la fraude fiscale.

" Notre volonté est de regarder où sont les situations de fraude et y répondre, sans stigmatisation, sans instrumentalisation ", a affirmé M. Attal à des journalistes, et " de n’être ni dans le déni d’une grande partie de la gauche ni dans les mensonges d’une grande partie de l’extrême droite ".

La fraude aux prestations sociales seule est évaluée entre 6 milliards et 8 milliards d’euros par an, selon la Cour des comptes. " La fraude sociale, comme la fraude fiscale, est une forme d’impôt caché sur les Français qui travaillent ", déclare le ministre au Parisien.

Fusionner carte Vitale et carte d’identité

Gabriel Attal explique vouloir " renforcer " les conditions de résidence en France " pour bénéficier d’allocations sociales ". Il faudra désormais passer neuf mois de l’année dans le pays, contre six prévus actuellement, pour bénéficier des allocations familiales ou du minimum vieillesse. De même, pour les allocations personnalisées au logement (APL), qui ne nécessitent que huit mois de présence pour l’heure.

Autre annonce, avec potentiellement des répercussions concrètes pour les Français : le gouvernement réfléchit à une fusion entre la carte Vitale et la carte d’identité afin de lutter contre les fraudes aux prestations de santé. " On peut imaginer un modèle où, à compter d’une certaine date, quand vous refaites votre carte d’identité, cela devient automatiquement votre carte Vitale ", précise le ministre. Il ajoute qu’une mission de préfiguration serait lancée d’ici à l’été et pourrait parvenir à des conclusions d’ici à la fin de l’année. Au passage, l’idée d’une carte Vitale biométrique semble abandonnée, notamment compte tenu de son coût
Bercy veut en outre cibler les retraités vivant hors des frontières européennes afin de mieux identifier ceux qui sont morts mais dont les allocations sont toujours collectées. Cette annonce fait suite à une expérimentation menée depuis septembre 2022 en Algérie, au cours de laquelle 300 dossiers de retraités " quasi-centenaires " sur 1 000 cas étudiés ont été déclarés non conformes, affirme le ministre, rappelant que plus d’un million de pensions étaient versées à l’étranger, dont la moitié hors d’Europe.

Si personne ne nie que la fraude sociale existe en France, il convient toutefois de relativiser son importance. L’entretien de ce fantasme, selon lequel la France regorgerait de fraudeurs en puissance, a plusieurs objectifs parmi lesquels celui de retarder les réformes structurelles et celui de renforcer toujours plus l’arsenal répressif de l’administration ...

Pour lutter contre la fraude ne faudrait-il pas, surtout et avant tout, opérer une simplification radicale du système des  aides sociales ?




Abby Shelcore pour DayNewsWorld

POUSSEE PROTECTIONNISTE EN EUROPE DE L'EST CONTRE LES CEREALES UKRAINIENNES

Au cours du week-end, la Pologne et la Hongrie ont décidé d'interdire jusqu'au 30 juin les importations de céréales (et d'autres produits agricoles) en provenance d'Ukraine qui, selon Varsovie et Budapest, déstabilisent leurs marchés agricoles nationaux. Ces grains bénéficient depuis 2022 d'une exemption de droits de douane pour permettre à Kiev d'exporter malgré la fermeture de certaines voies maritimes par la Mer noire .

Mais ils ne sont pas toujours réexportés vers des pays tiers comme ils le devraient et s'empilent dans les silos des pays voisins ou proches voisins de l'Ukraine. Ils y font baisser les prix et alimentent la colère des agriculteurs locaux.

Samedi, Varsovie "a donc décidé d'interdire l'entrée, les importations de céréales en Pologne ainsi que de dizaines d'autres produits agroalimentaires", a expliqué le chef du parti au pouvoir, le conservateur Jaroslaw Kaczynski. 

Sans quoi, à ses yeux, "cela conduirait à une grave crise du secteur agricole en Pologne". 

La Pologne est un pays agricole, les acteurs du secteur votent, et les élections approchent. 

Le 5 avril 2023, le ministre polonais de l'Agriculture et du Développement rural, Henryk Kowalczyk, a dû démissionner de ses fonctions.

"Nous soutenons l'Ukraine, mais nous devons aussi défendre les intérêts de nos citoyens."

Du côté de la Hongrie, il s'agit des céréales, des oléagineux et de plusieurs autres produits agricoles, selon un communiqué du ministère de l'Agriculture. Et ce, là aussi, au nom de la défense des "intérêts de la communauté agricole hongroise".

La Pologne, mais également d'autres pays dans la région – la Slovaquie, la Hongrie, la Roumanie et la Bulgarie –, veulent que le sujet soit de nouveau posé sur la table à Bruxelles.

Réserve de crise agricole

Ce lundi d'ailleurs, la Slovaquie est elle aussi passée à l'acte, tout en continuant d'autoriser le transit, contrairement à la Pologne. La Bulgarie a indiqué son intention de lui emboîter le pas. Sofia estime que si une poignée de pays prononcent une interdiction d'importation, les flux vont se reporter sur les autres pays concernés.

L'annonce de Budapest et de Varsovie intervient alors que les Vingt-Sept ont adopté, il y a deux semaines, un plan d'aide de la Commission de 56 millions d'euros pour soutenir les agriculteurs affectés par la baisse des prix. Les fonds, tirés de la réserve de la PAC, doivent être déboursés d'ici septembre 2023, et la Pologne doit en être le principal bénéficiaire, le reste allant à la Roumanie et à la Bulgarie.

Un second plan d'aide est en préparation. Vu de Bruxelles, c'est donc un revirement de la part de Varsovie, qui plaidait jusqu'ici pour davantage de solidarité avec l'Ukraine. Un revirement qui risque de peser sur les discussions autour du renouvellement de l'accord de 2022, celui qui avait acté la levée des barrières tarifaires sur les produits ukrainiens pour un an.

Problème des droits de douane

Depuis le mois dernier, ces cinq États membres expriment en fait le souhait que la Commission revienne sur sa décision concernant les droits de douane. De nouvelles mesures, plaident-ils, pourraient être envisagées afin de remplir l'objectif initial, la réexportation des grains ukrainiens vers les pays d'Afrique et du Moyen-Orient, tout en évitant les externalités négatives, les effets pervers.

"L'objectif ultime n'est pas de maintenir indéfiniment l'interdiction d'importation mais de veiller à ce que les céréales ukrainiennes destinées à l'exportation soient acheminées là où elles doivent l'être", a tenté de dédramatiser lundi le vice-ministre polonais des Affaires étrangères, Pawel Jablonski.

D'après les données officielles ukrainiennes, quelque trois millions de tonnes de céréales quittent le sol ukrainien chaque mois via la mer Noire, en vertu d'un accord conclu sous l'égide des Nations unies et de la Turquie, alors que 200 000 tonnes supplémentaires sont acheminées à travers la Pologne vers des ports européens.

Compétence exclusive

La Commission européenne n'a vraiment pas apprécié l'initiative des pays d'Europe centrale. "Il est important de souligner que la politique commerciale relève de la compétence exclusive de l'UE et que les actions unilatérales ne sont pas acceptables", a insisté une porte-parole. "En ces temps difficiles, il est crucial de coordonner et d'aligner toutes les décisions au sein de l'UE", a-t-elle ajouté.

Les tensions actuelles, en creux, soulignent les grands défis que poserait une adhésion de l'Ukraine à l'UE, notamment pour la politique agricole commune et la politique de cohésion. 

Le pays de 604.000 km2 et 44 millions d'habitants a reçu en juin dernier le statut de candidat à l'UE.




Abby Shelcore pour DayNewsWorld

REFORME DES RETRAITES

VERS UN DURCISSEMENT DES ACTIONS ?

La colère gronde depuis le recours au 49.3 pour faire passer la réforme des retraites qui ravive les braises du mécontentement. Plus de 2500 personnes manifestent ce vendredi 17 mars 2023 sur cette place parisienne située devant l'Assemblée nationale. Selon un comptage de la police, il s'agit pour l'instant de 2 500 opposants au gouvernement qui manifestent pour l'instant dans le calme. Des rassemblements sont en cours à Toulouse et Bordeaux.

Tensions place de Concorde

Jeudi, un rassemblement similaire avait dégénéré en cours de soirée. Alors que près de 6 500 personnes s'étaient rassemblées ce jeudi 16 mars 2023 place de la Concorde pour montrer leur opposition au recours du 49.3 pour faire passer la réforme des retraites à l'Assemblée .

Le rassemblement avait dégénéré en début de soirée lorsque la police avait décidé d'évacuer la place parisienne. Des heurts avaient alors éclaté et de nombreux incendies (de poubelles ou de véhicules) avaient été allumés, avant que la situation ne se stabilise dans la nuit.

Au final, 258 personnes avaient été interpellées dans la capitale lors de ces débordements. Des scènes similaires avaient été constatées dans d'autres villes du pays, entraînant des dizaines d'interpellations supplémentaires.

La stratégie privilégiée par les syndicats depuis plusieurs années, soit des manifestations pacifiques, fondées sur le « nombre », malgré des succès passés, ne suffit pas – pour le moment – pour trancher le désaccord social sur la réforme des retraites.

Durcir le mouvement ?

Les syndicats ont longtemps hésité durant les dernières semaines entre continuer à manifester ou faire grève. Certains se disaient favorables à ce « durcissement » depuis le début, notamment des fédérations de la CGT – cheminots, énergie, chimistes (dont les raffineurs)… – mais aussi l’Union syndicale Solidaires (qui rassemble les syndicats SUD), connues pour son radicalisme et une type de syndicalisme « à l’ancienne », fondé sur le militantisme et, souvent, le conflit ouvert.

Mais que signifie le mot « durcissement » ? Il est censé illustrer une gradation dans l’action collective.

Celle-ci ne consistera plus seulement en des défilés pacifiques et intermittents.

Il s’agira d’actions plus déterminées, voire plus violentes et continues. L’objectif est d’engendrer des désordres dans l’économie ou dans la vie sociale ou quotidienne pour faire céder un gouvernement sourd aux seules manifestations de rue.

Vers de nouvelles formes d’actions ?

Tous les syndicats ne sont pas favorables à une telle évolution. Mais plus personne ne les exclut. Même la CFDT, qui a patiemment sculpté son identité réformiste depuis des années, ne la rejette pas, du moins par antiphrase.

Ainsi, son leader, Laurent Berger, faisant allusion aux « gilets jaunes », s’étonnait récemment que les formes d’actions « très violentes » (et minoritaires) aient obtenu gain de cause alors que les revendications portées par des manifestations pacifiques, bien plus nombreuses, laissent indifférents les pouvoirs publics.

Comment passer à ces nouvelles formes d’actions ? Grève d’un jour, voire reconductible… Dans certains secteurs, comme les éboueurs de Paris, c'est ce qui s'est dessiné cette semaine. La menace de « blocages » concernant l’approvisionnement en carburant est également agitée par certains militants.

Mais ce types d'action réussiront-elles à s’installer dans la durée et à peser ? On a vu, à l’automne dernier, que le gouvernement n’était pas sans moyens juridiques, par exemple en s’appuyant sur des réquisitions.

"Grève générale"

Une « grève générale » pourrait aussi se profiler même si elle n’est pas encore annoncée comme telle. L’intersyndicale préfère l’euphémisme de « mise à l’arrêt de tous les secteurs ».

Une telle grève paraît aussi hypothétique. Celles qui ont réussi – pour faire allusion au Front populaire ou à mai 1968 – n’ont pas été décrétées par les confédérations syndicales. Et le secteur privé, en particulier, ne semble pas prêt à une telle éventualité, d’autant plus que la responsabilité directe des entreprises n’est pas en cause dans la réforme. Comme une récente enquête du ministère du Travail vient de le rappeler, le taux de syndicalisation dans le secteur privé continue de reculer. Dès lors, pour les organisations syndicales, susciter et encadrer un tel mouvement paraît difficile. Les syndicats paient implicitement leur éloignement de bien des salariés à la base et notamment, des plus jeunes, même si leurs récents succès dans la rue montrent qu’ils sont bien vivants.

Le « durcissement » pourrait aussi venir d’une implication plus forte des organisations étudiantes. Présentes dans l’intersyndicale, ces dernières restent encore peu impliquées et les universités, sauf exception, ne connaissent pas de perturbations.

'Révolte des sous-préfectures"

Les confédérations syndicales, à l’instar de Laurent Berger, insistent par ailleurs beaucoup sur ce qui serait une « révolte des sous-préfectures ». Bref, le mouvement serait particulièrement actif dans les petites villes.

Un examen rapide révèle que la situation s’avère contrastée. Ce surcroît de manifestants dans certaines villes s’explique, semble-t-il par l’importance locale de l’emploi public. Cela confère à ces populations des taux de syndicalisation supérieurs à la moyenne.

Ainsi, cette « révolte des sous-préfectures » révélerait d’abord les forces et faiblesses de la syndicalisation. Mais les syndicats y voient surtout des exemples à suivre, traduction d’une colère profonde dans le tissu social.

Et pourtant l'exécutif reste sourd à la colère sociale qui gronde. Et dit ne pas vouloir renoncer à sa réforme des retraites. Aujourd’hui, bien qu’une très large partie de l’opinion se soit déclarée défavorable à la réforme, l’exécutif n’entend pas céder .

« On ne peut pas jouer avec l'avenir du pays », aurait martelé le chef de l'État jeudi 16 mars au matin.

L’exécutif a choisi de passer en force en ayant recours au 49.3.

C'est que les enjeux sont aussi multiples que considérables, au plan interne comme au plan international. La capacité de la France d’entreprendre, après le fameux quoiqu’il en coûte, un redressement de sa dépense publique sans creuser plus la dette, ne peut que rassurer ses partenaires politiques européens. Et c’est là un enjeu important, en cette période de hausse des taux d’intérêt.

Au-delà de la question des retraites, Emmanuel Macron met en jeu sa capacité à affirmer sa légitimité face à des oppositions aux formes multiples. Il s’agit là d’un test majeur.

Céder maintenant à la rue pourrait faire perdre toute autorité à Emmanuel Macron pour la suite du quinquennat et c'est ce que ce dernier redoute... dans une atmosphère pré-insurrectionnelle.




Alyson Braxton pour DayNewsWorld

REFORME DE LA RETRAITE

 LE GOUVERNEMENT DEGAINE LE 49.3

Pour la seconde fois sous l’ère d’Emmanuel Macron, le dossier des retraites se trouve mis sur la table des discussions : 

lors du premier quinquennat, la réforme avait franchi une étape parlementaire, puis elle avait été enterrée sous les sables de l’épidémie du Covid-19. Elle se voulait systémique, uniformisant et universalisant un système de calcul par points à la place des années de cotisation, mettant un terme aux régimes spéciaux.

Aujourd’hui, la nouvelle version de cette même réforme apparaît comme un défi majeur du second quinquennat d’Emmanuel Macron. Elle a conduit à une union syndicale rare en France et à une forte mobilisation dans la rue. Elle a aussi engendré des débats houleux à l’Assemblée nationale, mettant à jour les dissensions entre la droite représentée par Les Républicains et la Macronie.

La séquence continue ce jeudi 16 mars 2023 avec le recours au 49.3 .

Élisabeth Borne et ses ministres répétaient à l'envi qu'ils ne voulaient pas utiliser le 49.3 et qu'un accord était encore possible. Mais après un Conseil des ministres extraordinaire convoqué ce matin, le gouvernement a annoncé qu'il allait avoir recours à l'article 49.3 de la Constitution pour faire adopter le texte ce jeudi 16 mars à l'Assemblée nationale. 

"Sur le fondement de l'article 49 alinéa 3 de la Constitution, j'engage la responsabilité de mon gouvernement sur l'ensemble du projet de loi de financement rectificative de la Sécurité sociale pour 2023", a annoncé Elisabeth Borne. 

Emmanuel Macron et Élisabeth Borne ont en effet choisi le passage en force. Les députés n'ont pas voté sur ce texte dont la mesure phare est le recul de l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans.

Le choix du 49.3 pour la onzième fois

Un Conseil des ministres a été convoqué en urgence ce matin, afin d'établir la stratégie choisie pour adopter ce texte. Selon un participant à une ultime réunion du camp présidentiel autour d'Emmanuel Macron, « il a été considéré qu'il y avait trop d'incertitudes sur le vote » en raison du risque d'absence de majorité. « Le président voulait aller au vote, mais la Première ministre a considéré qu'en raison des incertitudes, elle devait demander au président de la République d'engager la responsabilité du gouvernement via le 49.3 », a ajouté ce participant.

Depuis quelques jours, les macronistes s'affairaient en effet pour savoir s'ils disposaient d'une majorité de députés disposés à voter en faveur du texte, tous les comptages montrant une marge de manœuvre extrêmement faible.

Aucune réforme névralgique ne peut être entreprise sans la garantie préalable d’un consensus avec une part majoritaire de la représentation. La majorité macroniste comptait sur le parti LR et sa droite modérée tiraillée entre ses aspirations centristes et sa peur d’être débordée par le RN.

Députés et sénateurs ont trouvé un accord mercredi sur une version commune du projet contesté, avec la mesure la plus décriée, le report à 64 ans de l'âge légal de départ à la retraite. Cela était indispensable pour un vote final, jeudi à l'Assemblée nationale.

Jeudi 16 mars, ce texte a été soumis au vote du Sénat, où la majorité de droite et centriste l'ont sans surprise approuvé, puis à l'Assemblée nationale, où le camp présidentiel ne dispose pas de la majorité absolue. Là, le vote était incertain : si le parti de droite Les Républicains disait vouloir adopter la réforme, avec cette idée que cette réforme, comme a dit Bruno Retailleau, c'est la réforme de la droite et que donc ne pas la voter serait incohérent, de nombreux frondeurs dans ses rangs entretenaient le suspense.

Un aveu d'échec qui montre que la majorité, très déstructurée, n'a pas pu convaincre sur ce texte, notamment à droite.

Aujourd’hui, bien qu’une très large partie de l’opinion se soit déclarée défavorable à la réforme, l’exécutif n’entend pas céder .

« On ne peut pas jouer avec l'avenir du pays », aurait martelé le chef de l'État ce jeudi 16 mars au matin.

C'est que les enjeux de cette affaire sont aussi multiples que considérables, au plan interne comme au plan international. La capacité de la France d’entreprendre, après le fameux quoiqu’il en coûte, un redressement de sa dépense publique sans creuser plus la dette, ne peut que rassurer ses partenaires politiques européens. Et c’est là un enjeu important, en cette période de hausse des taux d’intérêt.

Mais c’est dans la vie politique interne que le jeu bénéfice/perte est potentiellement le plus fort.

Il pourrait même marquer un tournant de ce deuxième quinquennat...... alors que l’on se pose toujours des questions sur la forme que prendra le mécontentement social.




Alyson Braxton pour DayNewsWorld

CAC 40

 142 MILLIARDS DE BENEFICES MAIS POUR QUI ?

Les entreprises françaises du CAC 40 ont dégagé 142 milliards d’euros de bénéfices cumulés en 2022 grâce aux records du luxe et de l’énergie, soit moins que le sommet de 2021, mais augurant néanmoins d’une année faste pour les actionnaires.

Le chiffre d’affaires atteint 1 729 milliards d’euros, en hausse de 19 % sur un an, grâce aux ventes gonflées par l’inflation pour de nombreux groupes. Le bénéfice net recule de 9 % par rapport aux près de 156 milliards de 2021, année marquée par le résultat hors norme de près de 25 milliards de Vivendi en raison d’une cession. En 2022, le géant de médias est même passé dans le rouge, affichant avec 1 milliard d’euros la pire perte du CAC 40.

Ce calcul ne prend pas en compte deux groupes, Pernod Ricard et Alstom, qui ont des exercices comptables décalés. Le recul agrégé masque néanmoins des records tous azimuts, à commencer par l’énergie et son fleuron TotalEnergies, qui affiche avec 19,5 milliards d’euros le plus gros profit de l’indice, devant le constructeur automobile Stellantis avec 16,8 milliards d’euros. Le plus gros profit d’une entreprise française en 2022 est cependant celui de CMA-CGM, troisième armateur mondial, non coté en Bourse, avec 24,9 milliards de dollars.

Le luxe brille

Au total, le secteur de l’énergie réalise 23,2 milliards d’euros de bénéfice (+14%) malgré d’importantes charges liées à la guerre en Ukraine. Hors effets comptables, les bénéfices bondissent davantage, reflétant l’année exceptionnelle alimentée par la hausse des prix de l’énergie, dans le sillage de la reprise post-Covid et de la guerre en Ukraine. 

La guerre a également laissé des traces sur les industriels comme ArcelorMittal, avec un milliard de dollars de provisions pour couvrir ses pertes ukrainiennes. Renault affiche la deuxième perte nette du CAC, de 338 millions d’euros, après une charge de 2,3 milliards causée par la vente d’Avtovaz, fabricant russe des Lada.

À l’inverse, le luxe (LVMH, Kering, Hermès, L’Oréal) a vu ses profits enfler de 23 %, soit 4,5 milliards d’euros de plus sur un an et une progression de 80 % comparé à 2019 - profitant de pouvoir répercuter la hausse des coûts de production sur les prix de vente. Les plus fortes hausses de bénéfice reviennent à Orange (+820% comparé à 2021, année plombée par une dépréciation) et au fabricant de semi-conducteurs STMicroelectronics (+118%), qui a profité de la « forte demande » mondiale pour la denrée rare des puces électroniques.

TotalEnergies va investir 16 milliards de dollars, dont 4 dans des « énergies bas carbone », et payer près de 9 milliards d’euros de dividendes.

Mais où vont  principalement ces profits ?

Actionnaires récompensés

Comme les bénéfices, les reversements aux actionnaires progressent, sous une pluie de critiques reprochant aux entreprises de ne pas verser autant aux salariés, ni d’en faire assez pour le climat. Aucun groupe du CAC 40 n’a annoncé baisser son dividende alors que ceux-ci avaient déjà atteint un record en 2022, en France (56,5 milliards d’euros) et dans le monde (1 560 milliards de dollars).

LVMH, qui a payé 5 milliards d’euros d’impôts sur les sociétés dans le monde, devrait verser au total quelque 6 milliards d’euros à ses actionnaires, dont près de 3 milliards reviennent à la famille du PDG Bernard Arnault, et distribuer 400 millions d’euros à ses quelque 39 000 salariés français. Société Générale veut redistribuer 90 % de son bénéfice aux actionnaires, avec une hausse du dividende, malgré la chute de son résultat sous l’effet de la cession de sa filiale russe Rosbank.

Le sujet des dividendes a toujours fait l’objet de vifs débats en France, dans la mesure où une (très) faible minorité de Français détient des actions, contrairement à la population de nombreux autres pays (États-Unis, Royaume-Uni, Pays-Bas, etc.) pour qui il s’agit de la principale source d’épargne constituée en vue, notamment, de la retraite. Du côté des compagnies, leur réticence à ralentir les versements de dividendes tient au fait que ceux-ci leur permettent d’attirer des actionnaires dont les placements tirent à la hausse leur valeur boursière.

Rachat d’actions

Outre les dividendes, de plus en plus d’entreprises choisissent de racheter leurs propres actions - une opération destinée à soutenir le cours en Bourse. TotalEnergies prévoit de débourser ainsi deux milliards d’euros au premier trimestre, soit autant que ce que le groupe a versé au titre d’une taxe sur les superprofits dans l’UE et au Royaume-Uni. Mais bien moins que Chevron ou ExxonMobil qui vont respectivement dépenser jusqu’à 75 milliards et 50 milliards de dollars pour racheter des titres. Stellantis va gratifier ses actionnaires avec 4,2 milliards d’euros de dividendes, dépenser 1,5 milliard en rachats d’actions… et débourser 2 milliards en primes pour ses salariés.

La question de l'investissement

Une partie des bénéfices des grands groupes,notamment des groupes pétroliers, est aussi destinée à l’investissement dans les hydrocarbures, mais aussi dans les énergies renouvelables. Sur ce dernier point, les compagnies – en particulier américaines – ont été vivement critiquées du fait des faibles montants investis dans le solaire, l’éolien et les autres énergies renouvelables comparativement aux sommes qu’elles versent aux actionnaires. C’est une des raisons qui a conduit le président américain Joe Biden à vouloir quadrupler la taxe sur les rachats d’actions entrée en vigueur en janvier 2023.

Faut-il taxer ces superprofits ?

La question de l’instauration d’une taxe sur les profits des géants du pétrole est toujours l’objet de nombreux débats. En Europe, certains pays comme la France avaient choisi d’instaurer un bouclier tarifaire alors que d’autres, tels le Royaume-Uni, l’Italie ou la Hongrie, ont opté pour la mise en place de taxes.

Si l’instauration de taxes exceptionnelles sur les superprofits des compagnies pétrolières peut s’avérer utile pour compenser la hausse des prix de l’énergie, elle pourrait cependant avoir des effets contre-productifs en retardant la transition énergétique. Si les énergies renouvelables sont destinées à devenir des sources d’énergie essentielles d’ici quelques années, elles ne peuvent remplacer « au pied levé » le pétrole : 

la transition n’est pas immédiate et demande en effet du temps. Afin de promouvoir le passage aux énergies renouvelables et assurer la transition énergétique, il convient de prendre garde à ne pas interrompre brutalement les investissements dans le secteur pétrolier, ce qui pourrait advenir en cas d’instauration de taxes très élevées. Cela est encore plus important dans le contexte actuel de la guerre en Ukraine, puisqu’il est nécessaire de remplacer le pétrole russe par du pétrole en provenance d’autres pays.

Taxer lourdement les entreprises lorsque celles-ci réalisent des investissements qui s’avèrent gagnants peut en outre être contre-productif puisque cela reviendrait à taxer les compagnies les plus innovantes...




Jaimie Potts pour DayNewsWorld

FRANCE / ÉTATS-UNIS / ROYAUME-UNI / ESPAGNE... QUELLES PERSPECTIVES POUR L'ACTION SYNDICALE DANS LE MONDE EN 2023 ?

Mardi 10 janvier, la Première ministre Élisabeth Borne a présenté les contours de la future réforme des retraites, qui prévoit notamment l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans. Aussitôt, huit syndicats, vent debout contre le projet, ont annoncé une première journée de mobilisation le jeudi 19 janvier. Et d'autres les mois suivants

Pour les syndicats, l’enjeu dépasse la contestation de la réforme : il s’agit également de retrouver de l’influence. Fin 2022, les grèves des contrôleurs de train ou encore des médecins généralistes ont été initiées par des mouvements nés sur Internet qui les ont court-circuités. En outre, le taux de syndicalisation stagne autour de 10 % en France, l’un des niveaux les plus bas en Europe, depuis près de 30 ans.

Qu’en est-il de l’action syndicale ailleurs dans le monde ? Cet essoufflement se retrouve-t-il ? Les difficultés économiques donnent-elles, au contraire, un élan nouveau aux syndicats ? En ce début d’année, les experts américains, britanniques, indonésiens ou encore espagnols de The Conversation vous proposent un tour d’horizon mondial.

Canada : les syndicats qui s’affirment obtiennent des résultats

Le mouvement syndical canadien compte parmi les plus solides de l’OCDE, le club des pays développés, une solidité liée aux lois qui protègent contre les phénomènes de « passager clandestin » : les travailleurs ne peuvent pas bénéficier des conventions collectives sans être syndiqués.

Le taux de syndicalisation au Canada se situe autour de 30 % des travailleurs depuis le début du siècle, même s’il est moitié moindre dans le secteur privé et qu’il y diminue lentement. L’indicateur reste en revanche élevé dans les services publics (plus de 75 %) et en progression.

Cette relative stabilité a permis aux travailleurs canadiens d’être mieux préparés à affronter l’impact de l’inflation sur leurs paies. Les syndicats ont formulé des revendications salariales plus élevées qu’au cours des dernières décennies, et ont plus fréquemment fait grève (poursuivant une tendance amorcée en 2021).

De janvier à novembre 2022, 156 mouvements de grèves ont eu lieu (un mouvement est comptabilisé dès qu’il implique au moins dix personnes sur une journée) tout secteur confondu. Au total, 1,9 million journées de travail ont été perdues, le chiffre le plus élevé depuis 15 ans.

Une vague printanière de grèves dans le secteur de la construction en Ontario, la province la plus peuplée du Canada, a bien symbolisé la montée du militantisme. Au plus fort de la vague, plus de 40 000 travailleurs, dont des charpentiers, des poseurs de placoplâtre et des ingénieurs, ont déposé leurs outils pour obtenir des salaires plus élevés. Des tentatives d’accords lancées par les autorités ont parfois été rejetés par les grévistes, prolongeant le mouvement.

Doug Ford, Premier ministre de l’Ontario s’est attiré les foudres des syndicats. Andrew Scheer/FlickR, CC BY-SA

Un autre fait historique est survenu plus tard dans l’année. Le gouvernement de droite de l’Ontario avait voulu faire usage d’une clause constitutionnelle rarement utilisée pour annuler le droit de grève de 55 000 travailleurs, personnel de soutien dans l’éducation. La menace des syndicats, des secteurs public comme privé, de déclencher une grève générale dans la province, a poussé le gouvernement à faire machine arrière.

Pendant ce temps, les blocages opérés par les employeurs (ou lock-out) ont pratiquement disparu. Cette tactique, par laquelle ces derniers suspendent l’activité jusqu’à ce que les travailleurs acceptent les conditions proposées, n’a été utilisée que huit fois de janvier à novembre dernier, alors qu’on en observait une soixantaine par an il y a dix ans.

La croissance annuelle des salaires a légèrement augmenté pour atteindre une moyenne de 5 % à la fin de l’année. Ce taux reste inférieur à celui de l’inflation (6,8 %), mais l’écart créé en 2021 se réduit.

Reste à voir si cette pression syndicale pourra être maintenue et faire face à la hausse rapide des taux d’intérêt, à une récession probable en 2023 et à la suppression continue par les gouvernements des droits syndicaux dans certaines provinces.

Royaume-Uni : un rameau d’olivier pour le service de santé ?

Phil Tomlinson, professeur de stratégie industrielle, Université de Bath

L’hiver de la colère se prolonge au Royaume-Uni : le pays subit sa plus grande vague de grèves depuis plus de 30 ans. La plupart ont lieu dans le secteur public, où l’évolution des salaires reste bien inférieure à l’inflation et accuse un retard considérable par rapport aux entreprises privées.

Le sentiment d’amertume est prononcé après une vague d’austérité et la baisse des salaires réels des années 2010. Les grèves – dont on estime qu’elles ont coûté 1,7 milliard de livres sterling (1,92 milliard d’euros) à l’économie britannique en 2022 – sont coordonnées par différents syndicats, ajoutant des désagréments publics supplémentaires.

Néanmoins, le gouvernement britannique refuse catégoriquement de céder. Il se retranche derrière les recommandations indépendantes des organes de révision des salaires du secteur public, même s’il ne les a pas toujours suivies. Il a également affirmé que des augmentations salariales du secteur public correspondant à l’inflation coûteraient à chaque ménage britannique 1 000 livres sterling (1 130 euros) de plus par an, bien que ce chiffre ait été démenti.

Le Trésor de Sa Majesté, le département gouvernemental en charge de la mise en place des politiques économiques, se fait également l’écho des préoccupations de la Banque d’Angleterre concernant le déclenchement d’une spirale salaires-prix. Elle semble pourtant peu probable : l’inflation actuelle est largement due à des chocs d’offre consécutivement à la crise sanitaire et que déclenchement de la guerre en Ukraine, et la croissance moyenne des salaires reste bien inférieure à l’inflation.

Il existe des arguments économiques en faveur d’un accord généreux, notamment dans le National Health Service (NHS) (le système de santé publique) : avec plus de 133 000 postes vacants non pourvus, de meilleurs salaires pourraient contribuer à améliorer la rétention et le recrutement du personnel.

Les travailleurs de la santé au Royaume-Uni ont plusieurs fois cessé le travail pour demander des revalorisations salariales, comme les ambulanciers le 21 décembre.

Bien sûr, financer ces mesures en période de récession implique des choix difficiles. Une augmentation des impôts s’avèrerait politiquement coûteuse, la charge fiscale n’ayant jamais été aussi élevée depuis 70 ans. Le recours à des emprunts publics pourrait, lui, aggraver l’inflation si la Banque d’Angleterre augmente la masse monétaire par le biais d’un assouplissement quantitatif.

L’opinion publique semble largement soutenir les grévistes, en particulier ceux du NHS. Toutefois, si le gouvernement cède dans un secteur, il crée un précédent pour les autres, avec des conséquences économiques potentiellement plus importantes.

Concernant le NHS, il pourrait plutôt avancer à 2023 les négociations de l’organe de révision des salaires du secteur public, afin de permettre une amélioration de l’accord, éventuellement accompagnée d’une prime pour difficultés. Ailleurs, il tiendra probablement bon en espérant que les syndicats perdront leur détermination.

Australie et Nouvelle-Zélande : les grèves restent rares malgré l’inflation

Jim Stanford, économiste et directeur du Centre for Future Work, Australia Institute

Les grèves en Australie sont devenues très rares au cours des dernières décennies en raison des lois restrictives adoptées depuis les années 1990. Malgré un taux de chômage historiquement bas et des salaires très en [retard sur l’inflation]. Ces lois permettent encore de court-circuiter la plupart des actions syndicales.

En 2022, le taux de syndicalisation est tombé à 12,5 % des employés, un niveau historiquement bas. En 1990 encore, il était supérieur à 50 % des travailleurs. Les membres d’un syndicat ne peuvent légalement faire grève qu’après que les négociations, les scrutins et les plans d’action spécifiques ont été rendus publics, révélant ainsi pleinement la stratégie du syndicat à l’employeur. Même lorsqu’il y a des grèves, elles ont tendance à être courtes.

Au total, 182 conflits du travail ont eu lieu au cours de l’année qui s’est terminée en septembre. (Les statistiques ne font pas de distinction entre les grèves et les lock-out des employeurs, qui sont devenus courants en Australie). Ce chiffre est similaire à celui des années précédant la pandémie et ne représente qu’une fraction des actions industrielles des années 1970 et 1980.

La seule poussée visible des actions de grève en 2022 reste une série de protestations d’un jour organisées par les enseignants et les personnels de santé en Nouvelle-Galles du Sud, l’État le plus peuplé du pays. Après avoir supporté une décennie de plafonnement austère des salaires par le gouvernement conservateur de l’État, c’en était trop lorsque l’inflation s’est fait sentir.

La plupart des autres travailleurs sont restés passifs, alors même que l’Australie a connu une croissance des salaires parmi les plus lentes de tous les grands pays industrialisés. Les salaires nominaux n’ont augmenté en moyenne que de 2 % par an en 10 ans jusqu’en 2021. Ce taux est passé à 3,1 % à la fin de 2022, mais cela reste moitié moins que le taux d’inflation de 7,3 %.

Le gouvernement travailliste nouvellement élu en Australie a adopté une série de réformes importantes du droit du travail à la fin de 2022, visant à renforcer les négociations collectives et la croissance des salaires. Cela pourrait annoncer une amélioration progressive du pouvoir de négociation des travailleurs dans les années à venir.

Les perspectives des relations industrielles en Nouvelle-Zélande sont, de leur côté, un peu plus hospitalières pour les travailleurs et leurs syndicats. Le taux de syndicalisation a augmenté en 2021, pour atteindre 17 % des salariés (contre 14 % en 2020). Le salaire horaire moyen ordinaire a connu une croissance impressionnante de 7,4 % au cours de la dernière période de 12 mois, grâce à une augmentation de 6 % du salaire minimum décidée par le gouvernement travailliste.

Les actions industrielles restent rares – peut-être en partie parce que les travailleurs réussissent à augmenter les salaires par d’autres moyens. Aucune donnée officielle sur les grèves n’est disponible pour 2022, mais en 2021, seuls 20 mouvements ont eu lieu, ce qui représente une forte baisse par rapport à une moyenne de 140 par an au cours des trois années précédentes.

Indonésie : colère contre les réformes du droit du travail

Nabiyla Risfa Izzati, maître de conférences en droit du travail, Universitas Gadjah Mada

Il y a quelques semaines, le gouvernement a remplacé sa « loi Omnibus » controversée par une nouvelle réglementation d’urgence, ce en réponse à la décision de la Cour constitutionnelle indonésienne qui l’avait jugée inconstitutionnelle en 2021.

Adoptée fin 2020, la loi omnibus incarnait l’ambition du président Joko Widodo d’attirer les investisseurs étrangers en réduisant les formalités administratives, mais au détriment des droits des salariés. Elle rendu plus facile les licenciements sans préavis.

Le président indonésien Joko Widodo a dû abandonner sa loi Omnibus, du moins officiellement. Picryl, CC BY-SA

Ont aussi été abaissées les indemnités de licenciement légales et la durée maximale des contrats temporaires a, elle, été allongée, tout en ignorant la protection des travailleurs. En 2022, la nouvelle formule de calcul du salaire minimum a également entraîné la plus faible augmentation annuelle jamais enregistrée. La loi a suscité de nombreuses critiques de la part des travailleurs, des militants et des organisations de la société civile.

Le nouveau règlement d’urgence est sans doute encore plus problématique. La majorité de ses dispositions ne font que copier la loi omnibus. Plusieurs changements et dispositions supplémentaires prêtent en fait à confusion et font double emploi avec les règlements précédents, tout en laissant de nombreuses failles qui pourraient être exploitées à l’avenir.

Pourtant, malgré les plaintes des travailleurs et des syndicats, arguant que les nouvelles règles ont été adoptées soudainement et sans consultation, il n’est pas question de faire grève. Le mode d’action reste peu populaire car elles ne peuvent être organisées qu’avec l’autorisation de l’entreprise concernée. Si les travailleurs organisent des grèves officieuses, les employeurs ont le droit de s’en débarrasser.

Les manifestations publiques constituent une alternative évidente, bien que les règles de la pandémie limitant la mobilité et les rassemblements de masse les aient rendues difficiles. Malgré tout, des milliers, voire des millions de travailleurs ont organisé des mouvements dans leurs villes respectives au cours du second semestre 2022.

Les travailleurs demandaient à ce que la loi Omnibus soit révoquée et que le gouvernement n’utilise pas les formules de calcul du salaire minimum stipulées dans la loi. Les protestations se sont intensifiées lorsque le gouvernement a augmenté les prix du carburant en septembre, ce qui a fait grimper l’inflation déjà élevée en raison de la hausse du cours des denrées alimentaires.

Les autorités politiques ont depuis publié un règlement distinct pour déterminer le salaire minimum de 2023. Les revendications ont donc abouti d’une certaine façon, mais les travailleurs comme les employeurs restent furieux que les règles relatives au salaire minimum aient à nouveau changé dans le cadre du règlement d’urgence.

Il est clair que les manifestants n’ont pas obtenu la suppression des autres règles issues de la loi omnibus. Certains travailleurs ont protesté sur les médias sociaux. Cela n’incitera peut-être pas le gouvernement à modifier la loi, mais quelques tweets viraux ont poussé plusieurs entreprises à changer leurs pratiques abusives.

La controverse devrait se poursuivre en 2023 et au cours de l’année électorale de 2024, notamment dans le contexte de possibles licenciements massifs en pleine récession mondiale.

États-Unis : la protestation des travailleurs montre des signes de vie

Marick Masters, professeur de commerce et professeur auxiliaire de sciences politiques, Wayne State University

Les travailleurs américains ont été de plus en plus nombreux à s’organiser et à rejoindre les piquets de grève en 2022 pour réclamer de meilleurs salaires et une amélioration des conditions de travail. Cela a suscité un optimisme certain chez les dirigeants syndicaux et les défenseurs des droits des travailleurs, pensant assister à un tournant des rapports de force dans le monde du travail.

Les enseignants, les journalistes et les baristas font partie des dizaines de milliers de travailleurs qui se sont mis en grève. Il a fallu un vote du Congrès pour empêcher 115 000 employés des chemins de fer de débrayer eux aussi. Au total, il y a eu au moins 20 arrêts du travail majeurs impliquant chacun plus de 1 000 travailleurs en 2022, contre 16 en 2021, en plus de centaines d’autres plus petits.

Les travailleurs de Starbucks, Amazon, Apple et des dizaines d’autres entreprises ont également déposé plus de 2 000 demandes pour former des syndicats au cours de l’année – un record depuis 2015. Les travailleurs ont remporté 76 % des 1 363 élections qui ont eu lieu.

Historiquement, cependant, ces chiffres restent tièdes. Le nombre d’arrêts de travail majeurs est en chute libre depuis des décennies : il s’élevait à près de 200 en 1980. En 2021, le taux de syndicalisation, 10,3 %, n’était pas loin du plus bas jamais enregistré. Dans les années 1950, plus d’un travailleur sur trois était membre d’un syndicat.

L’environnement reste encore très défavorable aux syndicats, avec un droit du travail timide et très peu d’employeurs montrant une réelle réceptivité à l’idée d’avoir une main-d’œuvre syndiquée. Les syndicats se trouvent limités dans leur capacité à modifier les politiques publiques. La réforme du droit du travail par le biais de la législation reste vague, et les résultats des élections de mi-mandat de 2022 ne devraient pas faciliter les choses.

Néanmoins, le soutien de l’opinion publique aux syndicats est à son plus haut niveau depuis 1965, puisque 71 % des citoyens disent approuver l’action syndicale, d’après un sondage Gallup du mois d’août. Et les travailleurs eux-mêmes montrent de plus en plus d’intérêt à les rejoindre. En 2017, 48 % des travailleurs interrogés ont déclaré qu’ils voteraient aux élections syndicales, contre 32 % en 1995, la dernière fois que la question a été posée.

Les succès futurs pourraient dépendre de la capacité des syndicats à tirer parti de leur popularité croissante et à surfer sur la vague des récentes victoires dans l’établissement d’une représentation syndicale chez Starbucks et Amazon, ainsi que sur le succès de la campagne « Fight for $15 », qui depuis 2012 a contribué à l’adoption de lois portant sur un salaire minimum de 15 dollars dans une douzaine d’États et à Washington DC. Les chances d’y parvenir sont peut-être grandes : il y a en tout cas des opportunités à faire germer.

Espagne : les mesures d’aide inégales pourraient causer des problèmes

Rubén Garrido-Yserte, directeur de l’Instituto Universitario de Análisis Económico y Social, Universidad de Alcalá

L’inflation mondiale provoque un ralentissement de l’économie mondiale et une hausse des taux d’intérêt à des niveaux jamais vus depuis avant 2008. Les taux d’intérêt continueront d’augmenter en 2023, affectant particulièrement des économies aussi endettées que l’Espagne.

Elle sapera à la fois le revenu disponible des familles et la rentabilité des entreprises (surtout les petites), tout en rendant plus coûteux le remboursement de la dette publique. Parallèlement, on devrait assister à une augmentation durable du coût du panier de la ménagère à moyen terme.

Jusqu’à présent, les actions gouvernementales ont partiellement atténué cette perte de pouvoir d’achat. L’Espagne a plafonné les prix de l’électricité, subventionné le carburant et rendu les transports publics gratuits pour les citadins et les navetteurs.

Des accords ont été passés avec les banques pour refinancer les prêts hypothécaires des familles les plus vulnérables. En outre, les retraites et les salaires du secteur public ont été augmentés et il est prévu de relever le salaire minimum.

Toutefois, nombre de ces mesures doivent nécessairement être temporaires. Le danger est qu’elles finissent par être considérées comme des droits auxquels il ne faut pas renoncer. Elles faussent également l’économie et créent des problèmes d’équité en excluant ou en soutenant insuffisamment certains groupes. Les salaires privés n’augmenteront pas suffisamment pour couvrir l’inflation, par exemple.

L’action a été telle qu’il y a eu très peu d’actions syndicales en réponse à la crise du coût de la vie. Le danger est qu’elles créent un scénario où le calme d’aujourd’hui peut être le signe avant-coureur d’une tempête sociale demain.




Pamela Newton pour DayNewsWorld

DERRIERE LA GUERRE DES BALLONS SE JOUENT

 DES ENJEUX DE PREMIERE PUISSANCE

ENTRE CHINE ET LES ETATS-UNIS

Une série aux allures de fiction à succès tient le monde en haleine. Depuis dix jours, le gouvernement américain dit avoir neutralisé quatre engins volants. Le dernier date de dimanche avec la destruction d'un nouvel "objet" au-dessus du lac Huron.

Près d’une semaine après qu’un avion de chasse américain a abattu un ballon espion chinois au-dessus de l'Atlantique, un nouvel objet volant a été abattu dimanche 12 février 2023. Le Pentagone a déclaré ce dimanche que des équipes américaines et canadiennes préparaient une opération pour tenter de récupérer le quatrième objet.

Les trois premiers engins volants ont été abattus par des chasseurs F-22 américains à l’aide de missiles AIM-9X, selon les autorités. Le premier objet volant était un ballon chinois, haut d’environ 60 mètres, et "portait une sorte d’énorme nacelle pesant plus d’une tonne", d’après le Pentagone. 

Sa taille serait comparable à celle de trois autobus. Un haut responsable du département d’État américain a indiqué que l’appareil avait "de nombreuses antennes, un ensemble probablement capable de collecter et de géolocaliser des communications", et qu’il était "équipé de panneaux solaires assez larges pour fournir l’énergie nécessaire au fonctionnement de multiples capteurs collectant du renseignement", a rapporté le Pentagone dans un communiqué de presse.

Le lundi 13 février 2023, c’est au tour de la Chine d’accuser les États-Unis d’avoir fait voler "illégalement" des ballons dans son espace aérien . "Rien que depuis l'année dernière, des ballons américains ont survolé la Chine à plus de dix reprises sans aucune autorisation", a indiqué devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise Wang Wenbin. Washington a rapidement rejeté les accusations de Pékin. La Chine a d'ailleurs annoncé dimanche 12 février 2023 qu’elle avait repéré, à son tour, un ballon suspect au large de ses côtes.

Episode d’espionnage à haute altitude ?

Pour Washington, pas de doute, ce sont des ballons- espions chinois, entrés sur le territoire américain depuis plusieurs jours déjà. Pékin réplique qu'il s'agit d' aéronefs civils utilisés à des fins de recherches, principalement météorologiques. Toujours est-il que les débris de ses différents objets abattus seront analysés. 

Un responsable du FBI, agence chargée de les examiner, a d'ailleurs récemment indiqué que seule une "petite partie" des équipements de surveillance du premier ballon avait été récupérée. Ils sont examinés dans les laboratoires de la police fédérale à Quantico, en Virginie, a-t-il ajouté.

Possible lien avec les tensions autour de Taïwan

Selon des spécialistes, les renseignements américains et canadiens reçoivent en continu d'énormes quantités de données et sont particulièrement à l'affût de potentiels missiles, pas d'objets lents comme des ballons. 

La secrétaire adjointe à la Défense des Etats-Unis, Melissa Dalton, a déclaré dimanche qu'après la détection du ballon chinois, la défense aérienne américaine a ajusté ses systèmes radar afin de pouvoir détecter des objets plus petits et se déplaçant plus lentement.

Les Etats-Unis estiment que le ballon était contrôlé par l'armée chinoise et faisait partie d'une flotte envoyée par Pékin au-dessus de plus de 40 pays sur cinq continents, à des fins d'espionnage. Pour certains analystes, cela pourrait être le début d'une opération majeure d'espionnage chinoise pour recenser les capacités militaires étrangères, avant une possible montée des tensions autour de Taïwan dans les années à venir.

Une véritable mission d’espionnage de haut vol, comme l'ont assuré dans la presse des responsables américains, ou un simple ballon scientifique brinquebalé par les vents ? 

Au-delà de la passe d’armes entre les deux pays, l’incident rappelle que ces engins, utilisés depuis plus de cinquante ans pour effectuer des mesures atmosphériques (ozone, CO2, méthane…), peuvent aussi répondre à des usages moins innocents.

Les ballons stratosphériques d’aujourd’hui sont très performants: ils évoluent entre 18 et 40 kilomètres d’altitude et le diamètre des plus imposants peut atteindre 130 mètres, pour un volume de 800 000 m3. 

Les plus grands ballons sont aujourd’hui capables de porter une tonne de charge utile. Quant à l’autonomie, elle peut être poussée jusqu’à trois mois environ. Idéales pour effectuer des mesures scientifiques, mais aussi des opérations de surveillance…

Une course féroce à l’innovation technologique

Mais le point le plus important selon le Wall Street Journal, c’est que ce n’est pas juste une question d’objets volants non identifiés mais surtout une nouvelle étape dans la rivalité entre les États-Unis et la Chine.

Une rivalité qui monte en puissance: le Wall Street Journal rappelle que vendredi dernier, le Département du Commerce des Etats-Unis a ajouté de nouvelles sociétés chinoises à la liste des groupes avec lesquels les entreprises américaines n’ont plus le droit de commercer.

Washington essaie ainsi de mettre en place un glacis pour entraver le développement technologique de la Chine. Outre les mesures prises contre Huawei et d’autres grandes entreprises chinoises, les États-Unis ont imposées en novembre 2022 des restrictions drastiques à l’exportation des semi-conducteurs de pointe, au nom de "la sécurité nationale". 

Des mesures inédites qui "visent à bloquer tout le système d’innovation chinois" et dont les conséquences - encore dures à évaluer - pourraient être lourdes pour Xi Jinping qui affiche sa volonté de hisser son pays à la première place des puissances mondiales dans tous les domaines d’ici 2049 - année du centenaire de la prise du pouvoir par les communistes - notamment dans la tech, un secteur au cœur des ambitions américaines.

Alors qu’est-ce qui relève de la guerre commerciale ou de l’espionnage ?

"Il y a une zone grise entre les deux, analyse Marc Julienne dans l'article de notre confrère Shirley Sitbon. Pour les Américains, empêcher les Chinois à progresser technologiquement est une question de sécurité".

Un flou aussi entretenu par le système chinois, où les liens entre le gouvernement et les entreprises privées sont parfois difficiles à déterminer tant ils peuvent être imbriqués d’une façon ou d’une autre.

Cette guerre de ballons ne fait que raviver les vives tensions entre ces deux puissances rivales que sont les Etats-Unis et la Chine pour une première place mondiale...




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

COMMENT L'EUROPE VEUT-ELLE SAUVER

SON INDUSTRIE FACE A LA MENACE AMERICAINE ?

Une contre-attaque face à Washington. La Commission européenne a présenté mercredi 1er février son Green Deal Industrial Plan *(Plan industriel du pacte vert), pour soutenir l'industrie européenne , qu'elle propose aux Vingt-Sept, alors que se profile une bataille mondiale pour le leadership dans ces industries.

« Egalité de traitement » à l'international

Ce que nous voulons, c'est garantir l'égalité de traitement à l'international, a déclaré Ursula von der Leyen, alors que les Etats-Unis ont prévu 500 milliards de dollars de subventions et allégements fiscaux sur une décennie pour leurs technologies "propres".

Les propositions faites par sa présidente, Ursula von der Leyen, visent notamment à répondre à l'Inflation Reduction Act, le programme d'investissements et de subventions de 430 milliards de dollars adopté par les Etats-Unis pour aider les entreprises américaines.

Le but de l'exécutif européen est simple : éviter les délocalisations en masse et investir dans la transition énergétique.

"Nous avons une occasion unique de montrer la voie avec rapidité, ambition et détermination, de sécuriser l'avance de l'industrie de l'UE dans le secteur des technologies zéro carbone", a expliqué Ursula von der Leyen devant la presse.

Les pistes avancées par la Commission seront discutées par le Parlement européen, ainsi que par les 27 chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE lors d'un Conseil spécial prévu à Bruxelles les 9 et 10 février. Les débats promettent d'être tendus, certains pays rejetant déjà l'idée d'assouplir les règles entourant les subventions d'Etat.

Assouplissement temporaire des règles en matière d'aides d'Etat aux entreprises

La Commission européenne souhaite introduire un « cadre temporaire de crise et de transition » 2025, pour assouplir les règles en matière d'aides d'Etat, soit les subventions accordées par les gouvernements nationaux aux entreprises.

Ce mécanisme permettra notamment de simplifier les procédures, aujourd'hui rigides, pour les projets de technologies renouvelables, mais aussi d'accorder des subventions plus élevées pour s'aligner sur des aides reçues « par des concurrents situés en dehors de l'UE », en l'occurrence aux Etats-Unis.

L'exécutif européen souhaite également permettre aux Etats membres d'accorder des avantages fiscaux à ce qu'elle nomme les "secteurs stratégiques zéro émission", une réponse directe au plan américain.

Ces propositions inquiètent certains Etats membres, aux moyens plus réduits. Ils craignent une remise en cause du fonctionnement du marché unique européen, avec des subventions massives de la France et de l'Allemagne à leurs entreprises.

"Le marché unique est la clé de notre compétitivité, et peu importe ce que nous faisons, nous devons éviter une course aux subventions", a précisé Margrethe Vestager, vice-présidente de la Commission.

Les échanges promettent d'être nourris notamment sur l'autre grand axe du Pacte vert, l'assouplissement des aides d'Etat.

La Commission opère en effet des changements en profondeur, tout en blindant son dispositif pour ne pas défavoriser les Etats les moins riches.

Utilisation des fonds existants en les orientant...

Sur la question très sensible des financements, plutôt que de lancer de nouveaux instruments, déjà sujet de controverse entre Etats membres, Bruxelles veut mobiliser les fonds existants provenant des programmes RepowerEU, InvestEU ou encore du fonds pour l'innovation. Au total, 390 milliards d'euros sont disponibles.

A plus long terme, d'autres financements seront nécessaires. C'est pourquoi Bruxelles a lancé l'idée d'un fonds de souveraineté pour financer des secteurs innovants, loin, lui aussi, de faire l'unanimité chez les Etats membres, et qui doit voir le jour d'ici à l'été.

"Le fonds de souveraineté doit préserver la cohésion et le marché unique contre les risques causés par une disponibilité inégale des aides d'Etat", a justifié Valdis Dombrowskis, le commissaire européen au Commerce.

La Commission reste floue sur les contours de ce fonds, mais explique que celui-ci pourrait être discuté lors des débats sur le budget de l'UE, prévu à l'été 2023. Certains espèrent que le mécanisme sera construit selon le modèle du plan de relance européen, qui a permis à l'UE d'emprunter de l'argent en son nom.

Une perspective qui ne réjouit pas certains pays, comme les Pays-Bas ou l'Allemagne. « Je ne suis pas certain que nous ayons besoin d'un [tel instrument] », a réagi lundi le ministre allemand des Finances, Christian Lindner, rapporte le site Politico.

"Il y a peu de chance que le sommet de février permette d'aboutir à un accord sur les financements", affirment des sources européennes, les esprits n'étant pas encore mûrs, malgré l'urgence de la situation.




Kelly Donaldson pour DayNewsWorld

GREVE EN FRANCE BRAS DE FER ENTRE SYNDICATS ET GOUVERNEMENT POUR LA REFORME DES RETRAITES

La réforme des retraites se présente comme le premier test social de grande envergure du second quinquennat d’Emmanuel Macron. Après plusieurs semaines d’attente, l’annonce officielle du contenu de la réforme, le 10 janvier, change finalement peu de choses : les lignes de fracture entre le gouvernement et les organisations syndicales sont plus importantes que jamais.

D’un côté, les différents ministres, Élisabeth Borne en tête, ont multiplié ces dernières semaines les interventions publiques pour justifier cette réforme comme un impératif budgétaire, tandis que les secondes ont répété à l’envie leur opposition à tout report de l’âge légal de départ à la retraite, finalement prévu à 64 ans à l'horizon 2030.

Dans ces conditions, les appels à la « mobilisation » des salariés se sont faits de plus en plus insistants, de premières journées d'action étant à prévoir dès la semaine du 16 janvier. Qu’attendre du conflit social qui s’annonce ?

Un million de manifestants

D'importants cortèges se déroulaient jeudi dans toute la France pour contester le projet de réforme de retraites du gouvernement tandis que des appels à la grève fortement suivis perturbaient notamment les transports publics. Selon une source policière, le million de manifestants en France sera dépassé

Une source policière a affirmé que le million de manifestants en France sera dépassé, alors que le comptage officiel des autorités sera donné en fin de journée ce jeudi.

La CGT annonce 400.000 manifestants mobilisés contre la réforme des retraites à Paris ce jeudi. Pour rappel, lors de la manifestation du 5 décembre 2019, premier jour de mobilisation contre la précédente réforme, le syndicat avait décompté 250.000 personnes.

Réforme « juste et responsable »

Le président de la République a été interrogé depuis l'Espagne ce jeudi 19 janvier 2023 sur la grève du 19 janvier contre la réforme des retraites. « C'est une réforme qui a été démocratiquement présentée lors de l'élection présidentielle et des élections législatives. Elle a été étudiée avec les organisations syndicales et elle a été validée par le gouvernement. C'est une réforme juste et responsable. La France est un peu décalée par rapport aux autres pays sur le sujet et si l'on veut être juste entre les générations, on doit faire cette réforme ».

Emmanuel Macron avait été interrogé précisément sur la question d'un référendum après le succès annoncé des manifestations de ce 19 janvier. Il n'a pas répondu à cette question se contentant de préciser que la « réforme se fera », dans un « esprit de dialogue mais avec responsabilité ».

Le chef de l'Etat a jugé « bon et légitime que toutes les opinions puissent s'exprimer » mais appelé à des manifestations dans le calme. « Je fais confiance aux organisateurs de ces manifestations pour que cette expression légitime de désaccord puisse se faire sans créer trop de désagréments pour l'ensemble de nos compatriotes et évidemment sans débordement ni violence ni dégradation », a-t-il ajouté.

Un front syndical uni

Au fil des années, le recours à la grève tend ainsi à se recentrer sur un noyau de plus en plus réduit de salariés, dans les services publics ou dans certains secteurs industriels, tandis qu’il se réduit à la portion congrue dans de larges fractions du monde du travail, notamment dans les métiers des services et dans les petites et moyennes entreprises. La dernière grande mobilisation interprofessionnelle de l’hiver 2019-2020, largement portée par les agents des transports publics, l’a bien mis en évidence. Un retour en force du conflit salarial

Malgré son affaiblissement, le syndicalisme demeure un acteur incontournable de la conflictualité sociale. Au moins pour le moment, le conflit qui s’ouvre réunit de surcroît – pour la première fois depuis 2010 – l’ensemble des organisations syndicales, déjà échaudées par la réforme de l’assurance-chômage et dont les militants rejettent massivement toute idée d’allongement de la durée du travail. Pour la première fois depuis 12 ans donc, les huit principaux syndicats appelaient d'une même voix les Français à descendre dans la rue.

Les retraites et l’enjeu de la repolitisation syndicale

Ainsi la réforme des retraites place les organisations syndicales sur une ligne de crête, en les enjoignant à relever un double défi d’ampleur. D’un côté, celui de tirer profit d’un cadre unitaire exceptionnel pour construire une mobilisation la plus large et la plus durable possible, en tenant compte du morcellement du monde du travail et en allant au-delà de journées d’action sans lendemains.

De l’autre, celui de réinscrire le refus de la réforme, massif et indissociable parmi l’opinion d’une opposition générale à la politique gouvernementale.




Andrew Preston pour DayNewsWorld

MALGRE L'APPEL DE DONALD TRUMP

 LES REPUBLICAINS N'ONT TOUJOURS PAS ELU

 LEUR SPEAKER

Du jamais-vu depuis un siècle. Le Parti républicain ne parvient pas, depuis mardi 3 janvier, à choisir son « speaker » de la Chambre des représentants. La faute à quelque vingt trumpistes qui font de la résistance en refusant de voter pour Kevin McCarthy.

Le républicain Kevin McCarthy, favori pour remplacer Nancy Pelosi à ce poste, s'accrochait toujours à sa candidature au début d'un quatrième jour de négociations. Les débats doivent reprendre à 12H00 (17H00 GMT) dans l'hémicycle de la Chambre des représentants.

Les onze premiers tours de scrutin se sont en effet soldés par autant d’échecs : alors qu’il faut 218 voix à Kevin McCarthy pour être élu, celui-ci n'a pas réussi à dépasser les 203 dans le meilleur des cas. Ce blocage du Congrès conduit les États-Unis à une « impasse historique », selon le New York Times. Une première depuis 1923, lorsqu'il avait fallu neuf tours de scrutin à la Chambre pour élire un président.

« Frange extrême »

Le Congrès se voit complètement paralysé par la fronde d'une vingtaine d'élus trumpistes, qui bloque l'élection d'un « speaker ». « Ils font du blocage parce qu’ils font partie du Freedom Caucus (le comité électoral le plus conservateur et d'extrême droite du Parti républicain, NDLR) et qu’ils considèrent Kevin McCarthy trop modéré », explique Anne Deysine, professeure des universités et autrice de Les États-Unis et la Démocratie (éd. L’Harmattan, 2019).

Kevin McCarthy a pourtant tendu la main aux électrons libres bloquant son élection, leur offrant des concessions de taille lors de négociations en coulisses. En vain.

Les justifications ne manquent pas pour faire barrage à Kevin McCarthy. « Il ne faut pas le prendre personnellement, mais l'avenir de notre pays en dépend », a assuré, durant les débats, le représentant du Texas, le trumpiste Chip Roy.

Kevin McCarthy est un membre de l'état-major républicain depuis plus de dix ans, un statut que dénoncent les plus conservateurs de son parti, pour qui Kevin McCarthy n’est pas un 'vrai' conservateur, mais fait partie du système.

Surtout, ces représentants conservateurs sont en position de force car ils profitent de la très fine majorité républicaine décrochée aux élections de mi-mandat – 222 sièges à la Chambre des représentants, la majorité étant à 218. Il suffit donc que cinq d’entre eux poursuivent dans leur refus de choisir Kevin McCarthy pour que le blocage se poursuive.

Troisième personnage le plus important de la politique américaine après le président et le vice-président, le « speaker » a besoin d'une majorité de 218 voix pour être élu. M. McCarthy plafonnait pour le moment à 201.

Mais combien de temps sa candidature restera-t-elle viable?

Membre de l'état-major républicain depuis plus de dix ans, l'élu ne dispose pas pour l'instant de concurrent crédible. Seul le nom du chef de groupe Steve Scalise circule comme possible alternative, sans que ses chances ne semblent sérieuses.

Ce qui n'est généralement l'affaire que de quelques heures pourrait s'étendre sur plusieurs semaines: en 1856, les élus du Congrès ne s'étaient accordés qu'au bout de deux mois et 133 tours.

L'agacement était d'ailleurs palpable dans les membres du « Grand Old Party », qui soutiennent largement la candidature de Kevin McCarthy, donnant lieu à des débats très animés dans l'hémicycle. L'état-major républicain sait aussi qu'il ne peut pas se permettre d'aller trop loin et de s'aliéner les républicains modérés.

L'ancien président Donald Trump lui-même, mercredi matin, a appelé sur son réseau social à tout faire pour « éviter une défaite embarrassante » : « Il est désormais temps pour nos grands élus républicains à la Chambre de voter pour Kevin » McCarthy, qui fera « un bon boulot, et peut-être même un super boulot ».

Des répercussions très concrètes

Ce blocage a des répercussions très concrètes: sans « speaker », les élus ne peuvent ni prêter serment ni donc voter de projet de loi. Mais les 434 membres de la Chambre des représentants, théâtre de ce singulier spectacle, continueront à voter jusqu'à ce qu'un président soit élu.

L'occasion également, pour les démocrates, de dénoncer la mainmise des fidèles de Donald Trump - dont beaucoup refusent toujours de reconnaître sa défaite en 2020 - sur le parti républicain, deux ans après l'attaque menée par ses partisans contre le siège du Congrès.

« Le chaos qui règne à la Chambre des représentants n'est qu'une autre illustration de la façon dont une frange extrême (...) les empêche de gouverner », a assuré le chef des démocrates au Sénat, Chuck Schumer. Chez les démocrates l’atmosphère est donc à l’unité… et à l’exploitation des divisions actuelles du camp adverse.

Mais le parti de Joe Biden a beau faire preuve d'unité autour de son chef Hakeem Jeffries, le camp ne dispose pas non plus d'assez de voix pour mettre fin à cette paralysie.




Jenny Chase pour DayNewsWorld

A CAUSE DE L' INFLATION LE GOUVERNEMENT ESPAGNOL SUPPRIME LA TVA SUR DENREES DE PREMIERE NECESSITE

Le gouvernement espagnol veut freiner l’inflation dans le secteur alimentaire, dont la hausse sur un an a atteint 15,3% en novembre.

Aussi le gouvernement de gauche espagnol a-t-il annoncé ce mardi 27 décembre la suppression de la TVA sur les denrées de première nécessité afin de compenser la forte hausse des prix, ainsi qu’une aide de 200 euros pour les familles les plus modestes. Ces annonces font partie d’une nouvelle série de mesures d’une valeur de 10 milliards d’euros.

Cela porte à 45 milliards d’euros le total des mesures prises cette année par le gouvernement pour aider les Espagnols à faire face à l’explosion de l’inflation, a précisé le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez lors de sa dernière conférence de presse de l’année.

Ces nouvelles mesures sont centrées sur les produits alimentaires, dont la hausse sur un an a atteint 15,3% en novembre.

Une aide de 200 euros pour certaines familles

Durant les six prochains mois, " la TVA baissera de 4% à 0% pour toutes les denrées de première nécessité ", comme le pain, le lait, le fromage, les fruits, les légumes ou les céréales, a ajouté Pedro Sanchez.

La TVA sur l’huile et les pâtes passera, elle, de 10% à 5%.

L’autre mesure choc adoptée mardi matin lors du dernier conseil des ministres de l’année porte sur la mise en place d’une

" aide de 200 euros " pour les familles dont les revenus sont inférieurs ou égaux à 27.000 euros par an, afin de " compenser la hausse des prix des produits alimentaires ".

En revanche, la ristourne de 20 centimes par litre de carburant dont bénéficient actuellement tous les automobilistes sera réservée, à partir du 1er janvier, aux " secteurs les plus touchés " par l’inflation, à savoir les transporteurs, les agriculteurs, les compagnies maritimes et les pêcheurs, a encore déclaré Pedro Sanchez.

Depuis l’invasion russe de l’Ukraine, le 24 février, le gouvernement espagnol a multiplié les aides pour tenter de contenir l’inflation, qui a explosé dans toute l’Europe.




Andrew Preston pour DayNewsWorld

NUCLEAIRE FRANCAIS

 ENCORE DU RETARD POUR L'EPR DE FLAMANVILLE

Nouvelle déconvenue pour le fleuron du renouveau nucléaire français.

L’EPR de Flamanville (Manche) va accuser un nouveau retard de six mois avant sa mise en service, désormais prévue d’ici à la mi-2024, a annoncé EDF ce vendredi 16 décembre 2022, au moment où la France relance un programme nucléaire pour assurer sa transition énergétique.

Ce qu’on sait des réacteurs nucléaires EPR2

Le démarrage de ce réacteur, le premier de cette génération prévu sur le sol français, interviendra ainsi avec un retard total de 12 ans par rapport à la planification initiale. Deux autres EPR fonctionnent déjà en Chine et un troisième en Finlande.

Ces six mois supplémentaires qui portent à 12 ans le retard par rapport à la date de démarrage initialement prévue, se traduisent par un coût total du projet, en chantier depuis 2007, passant de 12,7 à 13,2 milliards d’euros, soit quatre fois le budget initial de 3,3 milliards d’euros.

Révision nécessaire des soudures « complexes »

Le nouveau retard est dû à la nécessaire révision de procédures de traitement de quelque 150 soudures « complexes », au sein du circuit secondaire principal du réacteur, a expliqué à la presse le directeur du projet Flamanville 3, Alain Morvan.

Le problème est apparu cet été, quand il a fallu procéder au traitement thermique de « détensionnement » de ces soudures : le processus utilisé a fait apparaître une « non-conformité de comportement » de matériels sensibles à proximité, affectés par de trop fortes températures.

Comment le lobby du nucléaire tente de gagner la bataille des idées

« Nous avions un comportement des températures des vannes non conforme à ce que l’on attendait », a expliqué Alain Morvan, d’où la reprise des « études pour définir une méthode (…) permettant de garantir le bon niveau de réalisation de ces traitements thermiques ».

Ces modifications « ont été présentées à Bureau Veritas, qui les analyse, et d’ici la fin de l’année nous aurons l’autorisation de reprendre les traitements thermiques dits complexes », a assuré le directeur du projet.

Un autre arrêt prévu d’ici à la fin 2024

Ces opérations devraient donc pouvoir reprendre début 2023 mais tout le calendrier du projet s’en trouve bouleversé, avec un chargement du combustible désormais annoncé pour le 1er trimestre 2024. Le réacteur enverra ses premiers électrons quand il aura atteint près de 25 % de sa puissance, « environ trois mois plus tard », donc d’ici à la mi-2024.

EPR de Flamanville : « On peut imaginer la possibilité d’un sabotage »

Les 500 millions d’euros additionnels annoncés ce vendredi sont liés pour l’essentiel au maintien des personnels et entreprises sous-traitantes sur place.

Outre ces aléas techniques, un arrêt du réacteur est déjà prévu pour changer, d’ici à la fin 2024, le couvercle de sa cuve qui présente des anomalies, a rappelé Alain Morvan.

Pour autant, « l’EPR de Flamanville a franchi ces derniers mois de nouvelles étapes stratégiques, dans sa phase de pré-exploitation », se félicite EDF dans un communiqué, citant la reprise de certaines soudures ou les essais des matériels électriques.

Macron a annoncé la commande de six voire 14 nouveaux EPR

Depuis 2007, le chantier de ce réacteur conçu pour offrir une puissance et une sûreté accrues, accumule les déconvenues, qu’il s’agisse des anomalies sur l’acier du couvercle et du fond de la cuve ou des problèmes de soudures.

Les derniers en date interviennent alors qu’Emmanuel Macron a annoncé la commande de six voire 14 nouveaux EPR et que le Parlement doit se prononcer sur le modèle énergétique de la France.

Faute de pouvoir disposer de l’EPR de Flamanville l’an prochain, la France devrait donc de nouveau faire face à des tensions sur son approvisionnement en électricité lors de l’hiver 2023-24.

L’hiver actuel donne un avant-goût de ces tensions, avec vendredi 16 decembre 2022, 41 réacteurs en fonctionnement seulement sur 56.




Alize Marion pour DayNewsWorld

TWITTER FAIT SON OFFRE PAYANTE AU NOM DE LA LIBERTE D'EXPRESSION

Twitter tente de relancer ce lundi 12 décembre 2022 sa nouvelle offre d'abonnement payante, incluant notamment un système d’authentification des comptes. Reporté à plusieurs reprises, le lancement par Twitter de sa nouvelle offre d’abonnement doit finalement avoir lieu lundi 12 décembre, a annoncé samedi le réseau social. Twitter Blue sera accessible « pour 8 dollars [7,60 euros] par mois » ou « 11 dollars par mois » pour les utilisateurs d’iOS, le système d’exploitation d’Apple, a précisé le groupe dans un tweet – la différence de prix se justifiant par la commission que prend la marque à la pomme et contre laquelle le nouveau patron du réseau social, Elon Musk, s’était insurgé.

Peu de temps après le rachat par Elon Musk, le réseau social avait mis en place une première version qui permettait d'obtenir la petite coche bleue autrefois réservée aux personnalités comme les journalistes ou les hommes politiques. De nombreux faux comptes avaient alors émergé et l'entreprise avait dû supprimer l'option.

« Twitter Blue » à 8 dollars par mois.

La nouveauté est qu’avec cette refonte de Twitter Blue toute personne y souscrivant pourra désormais obtenir la certification. Cette dernière sera toutefois accordée « après vérification », précise le groupe, et adoptera dans le courant de la semaine un code couleur : or pour les entreprises et gris pour les organisations gouvernementales, conformément à ce qu’avait annoncé M. Musk à la fin du mois de novembre.

« La vérification étendue à tous va démocratiser le journalisme et donner plus de pouvoir au peuple », a-t-il tweeté dimanche.

Outre le badge, les abonnés à Twitter Blue pourront, avec cette nouvelle offre, avoir accès à la fonction permettant de corriger les tweets après leur publication ou à celle permettant de télécharger des vidéos de meilleure qualité.

Extension du programme Community Notes

Outre le lancement imminent de Twitter Blue, la plate-forme a également annoncé l’extension de Community Notes à l’ensemble de ses utilisateurs dans le monde. Lancé en 2021 et auparavant appelé Birdwatch, ce programme vise à améliorer la modération des contenus en adoptant une approche collaborative : les modérateurs qui en font partie ont la possibilité d’ajouter du contexte, sous forme de notes visibles publiquement, aux tweets pouvant prêter à confusion ou diffusant de la désinformation. Les autres utilisateurs du réseau peuvent ensuite évaluer ces notes en fonction de leur utilité.

Jusqu’ici, seuls les utilisateurs des Etats-Unis avaient la possibilité de voir ces éléments de contexte dans leur fil et celle de demander à devenir modérateur. Ce programme a désormais vocation à être étendu partout mais de façon progressive, « pays par pays », a précisé l’entreprise sur le compte officiel du programme Community Notes.

Des tweets de 4 000 signes

D’autres changements à venir ont par ailleurs été annoncés ces derniers jours par le nouveau patron du réseau social. l’homme d’affaires a affirmé qu’une limite de 4 000 signes était désormais envisagée au lieu des 280 initiaux. Le patron de l’entreprise a également assuré que ses équipes travaillaient actuellement à une fonctionnalité permettant aux internautes de savoir si leur compte fait l’objet de shadow banning de la part de Twitter, c’est-à-dire d’une réduction volontaire de leur visibilité par la plate-forme.

Eviter la désinformation ou les appels à la violence

La liberté d’expression comme clef de voûte de Twitter est donc un des piliers fondamentaux de la démocratie . Cependant Elon Trust sait aussi non seulement que Twitter restera soumis aux lois nationales mais qu'il devra introduire un autre facteur de limitation en admettant que la parole devrait y être libre « autant que raisonnablement possible »...Une volonté affirmée d'éviter le danger de la désinformation ou les appels à la violence qui peuvent circuler avec tant de vitesse et de facilité.

Opposé au bannissement des comptes – Elon Musk a d’ailleurs autorisé dernièrement le retour de dizaines de milliers de personnes qui avaient été exclues de la plate-forme –, l’entrepreneur libertarien souhaite davantage favoriser la « désamplification » des personnes enfreignant les règles du réseau social tout en rendant transparent le processus de décision.

« Twitter doit devenir de loin la source d’informations la plus fiable sur le monde. C’est notre mission. », assure Elon Musk dans son projet révolutionnaire et sa volonté de rupture au nom de la liberté d’expression.

« Et pour faire cela, je vais laisser n’importe qui me donner de l’argent pour apparaître comme une source légitime d’information, au lieu de garantir que toutes les sources légitimes d’information soient correctement authentifiées », a réagi un utilisateur.

« Vous illustrez le problème », lui a rétorqué Elon Musk.

"Les journalistes qui pensent qu’ils sont la seule source d’information légitime, c’est le grand mensonge". Ou contre la bien pensance....




Garett Skyport  pour DayNewsWorld

PLAFONNEMENT DU PRIX DU PETROLE RUSSE

OU DES SANCTIONS A DOUBLE TRANCHANT

POUR LES OCCIDENTAUX

Depuis minuit, les importations de brut russe dans l'Union européenne sont interdites. Ce lundi 5 décembre 2022, s'applique également l'imposition d'un prix plafond de 60 dollars au baril de pétrole russe vendu à l'international.

Cet accord interdit aux entreprises des pays signataires de fournir des services permettant le transport maritime (fret, assurance, etc.) de pétrole russe, sauf si le prix de ce dernier est inférieur ou égal à 60 dollars le baril. Or, les pays du G7 accueillent les principales sociétés de transport maritime et d'assurance au monde (principalement en Grèce et au Royaume-Uni), ce qui leur assure donc un pouvoir de dissuasion crédible.

La volonté affichée est de priver la Russie, deuxième exportateur mondial de brut, de moyens de financer sa guerre en Ukraine. Le pays a en effet tiré 67 milliards d'euros de ses ventes de pétrole à l'UE depuis le début du conflit, pour un budget militaire annuel d'environ 60 milliards d'euros, rappelle Phuc-Vinh Nguyen, expert des questions énergétiques à l'Institut Jacques-Delors.

La prudence affichée de l'Opep+

Ces mesures prises par les économies développées font entrer le marché pétrolier mondial dans une situation inédite dont il est difficile de mesurer les conséquences. Prudente, l'Opep+ a décidé dimanche de s'en tenir au statu quo tout en se disant prête à agir rapidement si c'était nécessaire.

Depuis ce lundi, la Russie doit donc trouver un débouché à 1,1 million de barils par jour, pour compenser l'arrêt de ses exportations de brut vers l'Union européenne.

.La prudence a prévalu ce dimanche à l'issue de la réunion de l'Opep+, à quelques heures de l'application de l'embargo des pays de l'Union européenne sur leurs importations de brut russe (certains pays comme la Hongrie en sont exemptés). Celle-ci est redoublée par l'imposition d'un prix plafond au baril de brut russe vendu sur le marché international, décidée par les pays du G7 auxquels s'est joint l'Australie.

Le partenariat formé par l'Opep et une dizaine d'autres pays exportateurs d'or noir, dont la Russie, préfère attendre de savoir comment va réagir et évoluer le marché pétrolier mondial. En effet, c'est une situation inédite, avec la possible imputation de la production de l'un des acteurs majeurs de la planète. En 2021, la Russie exportait 8,23 millions de barils par jour (mb/j), soit 12,3% du volume de pétrole vendu internationalement, selon le BP Statistical Review. Au mois d'octobre, ses exportations étaient tombées à 7,7 mb/j.

La demande atone de la Chine

Finalement, les rumeurs émanant du cartel suggérant une hausse de la production pour compenser la perte des volumes russes ou une baisse pour pallier une chute des prix en raison de la demande atone de la Chine ne se seront pas concrétisées. Les membres de l'organisation s'en tiennent à la décision prise en octobre de réduire à partir de novembre leur quota de 2 mb/j, mais sont prêts « à se rencontrer à tout moment et si nécessaire prendre des mesures immédiates pour faire face à l'évolution du marché et en assurer la stabilité », indique le communiqué.

De leur côté, les économies développées, Etats-Unis en tête, veulent réduire les revenus de Moscou mais aussi éviter de faire flamber les prix du baril, qui ont contribué à faire grimper l'inflation depuis des mois à travers le monde à des niveaux que l'on n'avait pas vu depuis les années 1970. En théorie, cela se tient. Déjà, les exportations de brut russe sont passées de 2,4 mb/j en janvier, à 1,5 mb/j en octobre. Pour le moment, la Russie a compensé ces pertes de parts de marché en Europe en vendant son brut avec une décote à la Chine et l'Inde. Cette dernière, qui n'en achetait que 100.000 b/j en janvier, en importait 10 fois plus en octobre, à 1,1 mb/j. Pour sa part, la Chine est passée de 1,6 mb/j à 1,9 mb/j en octobre. Il est peu probable que ces deux pays puissent absorber à partir de ce lundi l'achat d'un volume de 1,1 mb/j, estimé par l'AIE. D'autant que la reprise de l'économie en Chine, premier importateur mondial de pétrole, n'est pas attendue avant la fin du premier semestre de 2023, en raison de la pandémie du Covid-19 et de sa politique stricte de « zéro Covid » qui limite l'activité. La demande chinoise a déjà baissé de 4% en 2022 par rapport à 2021.

Les raffineurs européens doivent trouver de nouveaux fournisseurs

Néanmoins, si les Russes ont un problème de débouchés, les raffineurs européens, eux, doivent trouver une alternative. S'ils peuvent le faire auprès des pays du Golfe et des pays africains, ils courent le risque non négligeable de racheter du brut russe via des intermédiaires.

La Commission européenne en est consciente. Elle a d'ailleurs préparé des mesures visant à sanctionner les pays qui contournent l'embargo européen. Une menace à peine voilée à la Turquie, soupçonnée d'avoir mis en place une voie détournée pour acheminer du brut russe dans les pays européens. Mais des intermédiaires privés pourraient être tentés de le faire. Freightwaves, une agence d'informations spécialisée dans le transport maritime, cite un rapport du négociant maritime BRS, qui indique qu'« il y a aujourd'hui 1.027 tankers composant une « flotte fantôme » opérant pour le transport de pétrole du Venezuela, de l'Iran et de la Russie ». Plus de la moitié (503) sont des bateaux de fort tonnage, dont certains ont été vendus depuis l'invasion de l'Ukraine à de petites compagnies maritimes, « qui voient une opportunité financière de tirer profit de la situation dans laquelle se trouve la Russie ».

En attendant, ce qui va dicter la réaction des acteurs du marché pétrolier sera à nouveau le prix. C'est évident pour l'Opep+. Les prix du baril ont perdu quelque 8% depuis un mois, mais ils restent toutefois supérieurs de plus de 21% à leurs niveaux d'il y a un an. Vendredi, le baril de WTI évoluait autour des 80 dollars et celui du Brent autour de 85 dollars. Sans le dire formellement, le prix d'équilibre pour le cartel se situe autour de 90 dollars.

Mais le choix des Européens d'accepter un prix plafond de 60 dollars, et non de 30 dollars, ne devrait avoir qu'un impact limité. Le prix de la qualité du brut russe le plus vendu, l'oural, s'élevait vendredi à 69,45 dollars, à peine 1% de moins que son prix d'il y un an. Mais la Russie négocie déjà ce brut à un prix décoté à ses clients extra-européens, entre 48 et 50 dollars, selon Argus Media, un cabinet spécialisé dans les prix des matières premières. L'acceptation des Européens d'un plafond à 60 dollars a d'ailleurs provoqué la colère du président ukrainien Volodymyr Zelensky, pour qui, un tel prix « est tout à fait confortable pour le budget de l'État terroriste », a-t-il commenté, samedi, selon les services de la présidence.

Une sanction inutile ?

Le vice-premier ministre russe, Alexander Novak, a déclaré dimanche que la décision de l'Occident constituait une ingérence grossière qui contredisait les règles du libre-échange et déstabiliserait les marchés mondiaux de l'énergie en provoquant une pénurie d'approvisionnement. « Nous vendrons du pétrole et des produits pétroliers uniquement aux pays qui travailleront avec nous dans les conditions du marché, même si nous devons réduire un peu la production », a-t-il ajouté.

Le Kremlin a prévenu qu'il ne livrerait plus de pétrole aux pays qui soutenaient le mécanisme, une position réaffirmée dimanche par le vice-Premier ministre russe en charge de l'Energie, Alexandre Novak.

De quoi placer certaines nations « dans une position très inconfortable : choisir entre perdre l'accès au brut russe bon marché ou s'exposer aux sanctions », explique Craig Erlam, analyste chez Oanda, site spécialisé dans la négociation d'actifs. De quoi, aussi, pour les armateurs grecs et les compagnies d'assurance britanniques notamment, perdre des marchés au profit de nouveaux concurrents ne se soumettant pas à des mesures de restriction. Des assureurs ou des transporteurs pourraient émerger ailleurs.

On retrouve le même risque, notamment dans le secteur assurantiel, le développement d'une activité de fret maritime étant, par nature, « plus long ». L'effet négatif serait alors double pour les pays du G7 : non seulement leurs entreprises perdraient des marchés, mais l'effet des sanctions serait atténué.

Cité par les agences de presse russes, Alexandre Novak. a même affirmé que la Russie travaillait « sur des mécanismes pour interdire l'utilisation de l'outil de plafonnement, quel que soit le niveau fixé », qui est assimilé d'ailleurs par plusieurs membres de l'Opep+ à une manipulation des prix du baril.

Moscou a également la possibilité de refuser de vendre des produits raffinés, (essence, diesel, gasoil...) aux pays européens, dont l'embargo ne s'appliquera officiellement que le 5 février, ce qui pourrait provoquer une flambée des prix de ces produits déjà sous tension.

Depuis le début de son offensive en Ukraine, Vladimir Poutine affirme que les États-Unis et leurs alliés mènent une guerre économique contre la Russie en appliquant les sanctions les plus sévères de l'histoire moderne.

La Russie pourrait néanmoins disposer de suffisamment de pétroliers pour expédier la majeure partie de son pétrole sans qu'il ne soit soumis aux restrictions occidentales, ont déclaré en octobre à Reuters des acteurs de l'industrie et un responsable américain, soulignant les limites du plan des pays occidentaux, pourtant le plus abouti pour limiter les revenus de guerre de Moscou.




Alize Marion pour DayNewsWorld

LE CAMOUFLET PRIS PAR EMMANUEL MACRON FACE A L'INFLATION REDUCTION ACT  DE JOE BIDEN

Le président de la République français s’est envolé pour Washington accompagné d’une vaste délégation visant à défendre les atouts de la France .

Présentée comme une célébration de la relation « profonde » entre deux alliés, la visite d'Etat, explique Chris Coons, un influent sénateur proche de Joe Biden , d'Emmanuel Macron aux Etats-Unis ne produira pas de miracle pour les industriels européens, pénalisés par une loi américaine sur le climat. Axé principalement sur le climat et les dépenses sociales, le plan, baptisé « Inflation Reduction Act »(IRA), prévoit plus de 430 milliards de dollars d'investissement dont 370 milliards afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40% d'ici à 2030, soit le plus important effort jamais consenti par les Etats-Unis dans ce domaine.

Au premier jour d'une visite d'Etat célébrant l'amitié franco-américaine, le président français a toutefois plaidé pour « essayer ensemble d'être à la hauteur de ce que l'Histoire a scellé entre nous, une alliance plus forte que tout », estimant que sa seconde visite d'Etat aux Etats-Unis en quatre ans « montr(ait) aussi la force, le lien entre les Etats-Unis et la France ».

L'IRA ou « les Etats-Unis regardent d'abord les Etats-Unis »

Mais il a encore mis en garde son allié: le « risque c'est que face aux défis de l'époque les Etats-Unis regardent d'abord les Etats-Unis, c'est normal (...) et regardent ensuite la rivalité avec la Chine, et, en quelque sorte, que l'Europe et la France deviennent une sorte de variable d'ajustement » entre les deux premières puissances mondiales.

Dans un discours devant la communauté française à l'ambassade de France à Washington, le président français Emmanuel Macron a en effet prévenu mercredi les Etats-Unis que leur programme d'investissements et de subventions de 430 milliards de dollars pour aider leurs entreprises et lutter contre l'inflation risquait de « fragmenter l'Occident ».

Il a également mis en garde contre le « risque » que « l'Europe et la France deviennent une sorte de variable d'ajustement » de la rivalité entre les Etats-Unis et la Chine, les deux premières puissances mondiales.

Le président français a raconté devant ses compatriotes à l'ambassade avoir « dit avec beaucoup de franchise, d'amitié (aux élus américains) (...) que ce qui s'est passé ces derniers mois est un défi pour nous parce qu'on commence à se décaler sur les sujets énergétiques et le coût de la guerre (en Ukraine) n'est pas le même en Europe et aux Etats-Unis ». « Mais surtout, les choix faits, dont je partage les objectifs, en particulier l'Inflation Reduction Act (IRA, un programme de réformes et d'investissements environnementaux et sociaux pour les entreprises américaines) sont des choix qui vont fragmenter l'Occident », a déploré le président français.

Pour Emmanuel Macron, l'IRA « créé de telles différences entre les Etats-Unis d'Amérique et l'Europe que ceux qui travaillent dans nombre d'entreprises vont juste se dire +on ne fait plus d'investissements de l'autre côté de l'océan+ Atlantique. »

Lors de ce déjeuner avec des parlementaires américains, il avait dénoncé les mesures « super agressives » prises par le président démocrate Joe Biden pour doper l'industrie américaine, en plaidant pour une meilleure coordination économique de part et d'autre de l'Atlantique.

Pourtant l'espoir du président français Emmanuel Macron d'obtenir des exemptions pour les industriels européens, pénalisés par le « Inflation Reduction Act », la grande loi de Joe Biden sur le climat qui donne une préférence aux constructeurs automobiles américains, a radicalement été douché par Joe Biden lui-même. C’est LE point de crispation actuel entre les deux pays, et le sujet qui est revenu le plus durant cette conférence : le programme industriel américain, le « Inflation Reduction Act », jugé trop protectionniste par Paris.

« Les Etats-Unis ne s’excuseront jamais pour le plan que nous allons mettre en place »

Il n'y a pas d'évolution en vue pour le plan d'aide américain même si les présidents américain et français Joe Biden et Emmanuel Macron ont cherché jeudi à minimiser les tensions commerciales entre l'Union européenne et les Etats-Unis en affirmant vouloir « synchroniser » leurs approches en termes d'industrie verte et éviter la concurrence sur les emplois.

Pour autant, il y a peu de chance que Washington retouche l'Inflation Reduction Act, ce programme d'investissements de 430 milliards de dollars lancé pour aider ses entreprises américaines

« Nous avons le même objectif : investir massivement dans les énergies propres. Nos équipes vont continuer à se parler, pour nous coordonner », a tenté de rassurer Joe Biden.Tout en étant très clair : « Les Etats-Unis ne s’excuseront jamais pour le plan que nous allons mettre en place », a-t-il ajouté,

Dans le cadre du Inflation Reduction Act, c'est le plus grand investissement dans la transition vers l'énergie propre de l'histoire des Etats-Unis qui a été adopté et au forceps par l 'administration Biden Une grande victoire et réalisation de Biden donc sur laquelle il sera jugé à la prochaine élection présidentielle.Voulant redynamiser son industrie et rassurer une classe moyenne ébranlée par la mondialisation, tout en tenant tête à Pékin, le président démocrate américain a fait voter ce gigantesque programme d’investissements, l' IRA qui inquiète les Européens.

Le texte affole en effet à juste titre l’Union européenne, qui craint un exode industriel massif outre-Atlantique. Et pour cause, le tissu économique du Vieux continent, qui pâtit déjà de la crise gazière, risque d'en souffrir un peu plus, à défaut de subventions équivalentes.

« Pour moi, la bonne politique en la matière est de chercher en premier lieu le consensus européen et ensuite de parler aux Américains à partir d’un front commun. Il est évident que la France n’a pas le poids suffisant pour peser sur les décisions américaines. L’économie française représente 2% du PIB mondial tandis que les Etats-Unis sont aux alentours des 20%. C’est comme si on posait la question de savoir si la Belgique (0,5 % du PIB mondial) pouvait influencer les décisions de la France. Très généralement, dans le débat national, on s’intéresse particulièrement à la position de l’Allemagne et éventuellement de l’Italie. 

Je vois rarement les positions belges débattues en France. « Il faut être conscient que vu de Washington, notre pays est un acteur secondaire sur la scène européenne. Ce sont les Allemands qui dominent. Et sur l’aspect mondial, l’Etat français n’est pas au même niveau que la Chine auprès des Américains. Donc, le bon niveau pour combattre le protectionnisme américain est de porter ce sujet au niveau européen.  », conclut Gilles Babinet co-président du Conseil national du numérique, interrogé par un confrère d'Atlantico..

"Encore une fois, nous ne sommes pas dans un partenariat d’égal à égal. L’Etat français doit accepter de faire une politique de puissance moyenne.", concède-t-il.




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

AFFAIRE McKINSEY MACRON SUR LA SELETTE ?

Le parquet national financier (PNF) a ouvert deux enquêtes fin octobre pour « favoritisme » et « financement illégal de campagnes électorales » visant le rôle des cabinets de conseil pendant les campagnes présidentielles de 2017 et 2022. Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a assuré hier qu'il n'y avait eu ni « abus » ni  « dérives » dans la manière dont l'Etat a travaillé avec les cabinets de conseil. La veille, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, avait pourtant affirmé le contraire.

Vendredi dernier, Emmanuel Macron a , quant à lui, estimé qu'il n'était pas au « cœur de l'enquête », tout en déclarant : « Je ne crains rien Macron pourrait être convoqué à la fin de son second mandat

Le chef de l'État, dont le nom ne figure pas dans le communiqué du parquet, est protégé par son immunité pénale, prévue à l'article 67 de la Constitution. Selon cet article de la loi suprême, le chef de l'État « ne peut, durant son mandat et devant aucune juridiction ou autorité administrative française, être requis de témoigner non plus que faire l'objet d'une action, d'un acte d'information, d'instruction ou de poursuite ».

Si les magistrats instructeurs devaient estimer qu'Emmanuel Macron doit s'expliquer sur ces questions, ils pourraient le convoquer à la fin de son second mandat à l'Élysée, et seulement sur les actes qui n'ont pas été commis dans l'exercice de ses fonctions de président.

Ironie du sort :

Emmanuel Macron est un enfant du PNF. Sans l'intervention du Parquet national financier dans la campagne électorale de 2017 et la mise en cause de François Fillon soudain rattrapé par l'emploi présumé fictif de sa femme, l'actuel président aurait-il trouvé les clés de l'Elysée ? .

Pendant la présidentielle 2022, en pleine polémique, Emmanuel Macron avait estimé que le non-paiement de l'impôt sur les sociétés par McKinsey s'expliquait par les règles fiscales en vigueur. « S'il y a des preuves de manipulation, que ça aille au pénal », avait-il lancé.

Le président de la commission d'enquête du Sénat, Arnaud Bazin, et la rapporteuse Éliane Assassi ont indiqué pour leur part avoir « toute confiance en la justice pour mener cette enquête ». « Toute la lumière doit être faite sur cette affaire, qui revêt une importance majeure pour notre vie démocratique. »

Ils ont rappelé que le Sénat avait adopté mi-octobre à l'unanimité une proposition de loi qui vise à mieux encadrer les prestations des cabinets de conseil, mais qui doit encore être inscrite à l'ordre du jour de l'Assemblée.

La justice s'intéresse pourtant bien aux relations très étroites entre le chef de l'Etat et McKinsey.

 « C'est la première fois que le PNF ouvre une enquête contre un président de la République en exercice... après l'avoir fait contre son secrétaire général, Alexis Kohler, et son ministre de la Justice », rappelle un journaliste.




Andrew Preston pour DayNewsWorld

FRANCE

ASSURANCE CHOMAGE ET LA VOIE A LA MODULATION

Le Parlement doit adopter définitivement jeudi le projet de loi ouvrant la voie à une modulation de l’assurance chômage selon la conjoncture, une perspective qui hérisse la gauche, l’extrême droite et les syndicats.

Les sénateurs doivent entériner en fin de matinée, par un ultime vote, un compromis trouvé avec les députés sur ce texte, qui n’a pas nécessité pour le gouvernement de recourir à l’arme constitutionnelle du 49.3 grâce à un accord trouvé avec la droite.

Le projet de loi du ministre du Travail Olivier Dussopt prévoit dans un premier temps de prolonger les règles actuelles de l’assurance chômage, issues d’une réforme contestée du premier quinquennat Macron. Un décret a été pris en ce sens par anticipation fin octobre.

Il enclenche aussi la possibilité, par décret, de moduler certaines règles de l’assurance chômage afin qu’elle soit « plus stricte quand trop d’emplois sont non pourvus, plus généreuse quand le chômage est élevé », selon la promesse de campagne d’Emmanuel Macron.

Une concertation est en cours avec les partenaires sociaux, et le gouvernement fera connaître « les arbitrages retenus » le 21 novembre, pour une application de la modulation début 2023. « Nous travaillons sur une modulation de la durée maximum d’indemnisation », actuellement de 24 à 36 mois selon l’âge, a indiqué mardi M. Dussopt aux députés.

Ainsi « nous ne prévoyons pas de modifier les conditions d’affiliation au système d’assurance chômage ». Il faut six mois de travail sur une période de référence de 24 mois pour être éligible. L’exécutif martèle qu’il y a urgence face aux difficultés de recrutement des entreprises, et fait de cette réforme une première pierre de sa stratégie pour atteindre le plein emploi en 2027, soit un taux de chômage d’environ 5 % contre 7,4 % actuellement.

« Nous n’avons pas plié »

Députés et sénateurs sont parvenus à un compromis sur ce texte de loi en commission mixte la semaine dernière, mais au prix d’un durcissement imposé par les sénateurs LR, auquel le ministre était initialement opposé.

Il a été ajouté que le refus à deux reprises en un an d’un CDI après un CDD ou un contrat d’intérim sur le même poste, le même lieu et avec la même rémunération, entraînera la perte de l’indemnisation chômage. Ce sera à l’employeur (ou aux deux employeurs) d’en informer Pôle emploi, ce qui pose une « difficulté technique » pour que ce ne soit pas une « usine à gaz », selon M. Dussopt.

« Le gouvernement n’en voulait pas, mais nous n’avons pas plié », a affirmé le rapporteur du texte au Sénat Frédérique Puissat (LR). Son homologue à l’Assemblée Marc Ferracci (Renaissance) trouve la mesure « peu opérationnelle et fragile juridiquement », et y voit « une démarche un peu idéologique, même s’il y a un vrai sujet sur le refus de CDI ».

Une autre disposition, ajoutée par des amendements de la majorité présidentielle et des députés LR, fait encore débat : « l’abandon de poste » sera désormais assimilé à une démission, pour limiter l’accès à l’assurance chômage.

Les élus de droite « ont été force de proposition, tant à l’Assemblée qu’au Sénat », se félicite le député LR Stéphane Viry, qui estime cependant que le projet de loi « n’épuise pas » les réformes à mener. À l’unisson des syndicats, la gauche critique, elle, « une réforme de droite » dont l’objectif serait de « baisser les indemnités des chômeurs ».

Avant le vote définitif mardi à l’Assemblée, acquis par 210 voix contre 140, les Insoumis ont défendu en vain une dernière motion de rejet de ce texte portant, selon eux, « une vision jetable des salariés ». Les socialistes ont annoncé une saisine du Conseil constitutionnel. Les députés RN ont également voté contre le projet de loi, par lequel « punition et culpabilisation sont à l’ordre du jour », d’après eux.

Le projet de loi acte en outre l’ouverture d’une concertation sur la gouvernance de l’assurance chômage. Un autre volet programme une « simplification drastique » de la validation des acquis de l’expérience (VAE), selon la ministre déléguée Carole Grandjean.




Simon Freeman pour DayNewsWorld

ELON MUSK VEUT  REVOLUTIONNER TWITTER

AU NOM DE LA LIBERTE D'EXPRESSION

Le feuilleton à rebondissements lancé en octobre a enfin touché à sa fin.

Le vendredi 28 octobre, Elon Musk officialisait la nouvelle : il prend les rênes du réseau social Twitter, racheté pour la somme de 44 milliards de dollars américains.

Bien que Twitter compte bien moins d’utilisateurs que ses concurrents comme YouTube, Facebook, Instagram ou encore TikTok, Twitter est considéré comme un véritable outil d’influence, notamment du fait de son usage par de nombreuses figures du milieu politique, artistique et médiatique. En outre, il est fréquent que les médias dits « traditionnels » reprennent et commentent sur leur propre support ce qui a été dans un premier temps publié sur la plate-forme de l’oiseau bleu, ce qui accroît la perception et la réalité de son importance pour le discours public.

Dès le rachat officiel, le patron de Tesla et SpaceX indique acquérir le réseau social dans le but de révolutionner Twitter.

« La liberté d’expression »

Tout d'abord Elon Musk, cet « absolutiste de la liberté d’expression », a indiqué que la liberté d’expression devient la clef de voûte de Twitter. Elle existe selon lui si « des personnes que l’on n’aime pas sont autorisées à exprimer des idées que l’on n’aime pas ». Sur son support numérique préféré, il affirme que « les politiques d’une plate-forme de réseaux sociaux sont bonnes si les 10 % les plus extrêmes à gauche et à droite sont également mécontents ».

D'où sa prise de position relativement claire : celui-ci s’est exprimé contre les suspensions permanentes de comptes, disant préférer celles de caractère temporaire. En cela, il s’écarterait en effet de la pratique ancienne de Twitter, qui applique l’une ou l’autre de ces sanctions en fonction de la gravité des faits. Par conséquent une de ses toutes premières décisions pourrait consister à rétablir le compte de l’ancien président américain Donald Trump, suspendu pour « incitation à la violence » après l’assaut lancé contre le Capitole le 6 janvier 2021.

Seul aux commandes, le patron de Tesla commence déjà son grand remaniement Celui qui oeuvre à améliorer la situation, que ce soit au niveau bancaire (Paypal - à l'époque où il en était le directeur), au niveau de l'énergie (Solar City), au niveau de la transition vers l'après pétrole (Tesla) , au niveau de l'accès à l'espace (SpaceX), ou encore au niveau de l'accès à Internet pour tous (Starlink),a expliqué dimanche vouloir faire de Twitter « la source d’information la plus fiable sur le monde »…

Sa chasse aux faux-comptes et sa volonté de certifier (blue check) les utilisateurs sont un pas dans la bonne direction .

« Plus de pouvoir au peuple »

Sur le réseau social Twitter, l'encoche bleue de certification pourra ainsi être obtenue par tout le monde à condition de payer un abonnement de 8 dollars par mois. « La vérification étendue à tous va démocratiser le journalisme et donner plus de pouvoir au peuple », a-t-il tweeté dimanche.« Twitter Blue » à 8 dollars par mois.

Jusqu’à présent, seuls les comptes éligibles (gouvernements, médias, personnalités politiques, culturelles, etc) pouvaient en effet obtenir l’ajout d’une coche bleue à leur profil, en guise de gage d’authenticité. Or dès son acquisition de Twitter il y a dix jours, le patron de Tesla a lancé une refonte de ce système, afin que chacun puisse obtenir le fameux badge, et d’autres outils pratiques, en s’abonnant à « Twitter Blue » pour 8 dollars par mois.

Sur les iPhone, l’application mobile du réseau social mentionne déjà l’arrivée de la nouvelle formule, mais son lancement a été reporté au mercredi 9 novembre, le lendemain des élections parlementaires américaines, d’après le New York Times.

« Pouvoir au peuple : Votre compte recevra une coche bleue, tout comme les célébrités, les entreprises et les politiciens que vous suivez déjà », promet désormais Twitter.

« Pour le « peuple », contre les « élites » dirigeantes… »

Selon Barthélémy Michalon, Professeur au Tec de Monterrey (Mexique),la communication du patron de Twitter autour de sa prise de pouvoir épouse les contours de ce qui caractérise un discours populiste. Et il analyse comme suit dans le média en ligne TheConversation.

'' Elon Musk a en effet fait usage de l’outil qu’il s’apprêtait à acquérir pour s’adresser directement à la communauté d’utilisateurs de la plate-forme et recueillir son opinion sur différents sujets. Si certaines questions étaient d’ordre secondaire (comme le fameux « bouton d’édition » d’un tweet déjà publié), d’autres touchaient au fonctionnement même de la plate-forme et à son impact sur la démocratie.Des consultations qui ne sont pas sans rappeler la tendance, relativement marquée chez les formations politiques populistes, à convoquer des référendums ou à en promettre l’organisation dans leurs programmes électoraux. Ces sondages en ligne, véritables défis lancés sur la place publique au statu quo, visaient également à exercer une pression notable sur ceux qui étaient alors à la tête de Twitter, en l’occurrence le rejet de « l’élite » au pouvoir.

Musk est d'ailleurs allé bien plus loin dans cette direction, en affirmant que la mise à l’écart de l’équipe dirigeante en place était une condition indispensable à la mise en œuvre des transformations d’ampleur promises sur la plate-forme. Aussi a-t-il licencié les principaux dirigeants de la plateform dont le CEO Parag Agrawal Selon ses dires, c’est cette intention qui a guidé sa décision de « transformer Twitter en une entreprise privée » (elle était alors une entreprise « publique » au sens anglo-saxon, car cotée en bourse), et donc d’en prendre le contrôle de façon directe. Dans son offre d’achat, il promettait ainsi sans ambages : « je débloquerai le potentiel de Twitter ».

… et au nom d’une supposée « volonté générale »

Afin de satisfaire cette « volonté générale », Musk a mis sur la table une série de propositions pour faire évoluer la plate-forme, notamment lors d’une conversation publique, tenue le 14 avril dans le contexte de la conférence annuelle de TED. Musk propose ainsi de supprimer les comptes automatisés (bots),(... ). Il promet également d’éliminer les messages frauduleux (scams), qui visent à tromper leurs destinataires, à des fins économiques et/ou de piratage.''

Eviter la désinformation ou les appels à la violence

La liberté d’expression comme clef de voûte de Twitter est donc un des piliers fondamentaux de la démocratie . Cependant Elon Trust sait aussi non seulement que Twitter restera soumis aux lois nationales mais qu'il devra introduire un autre facteur de limitation en admettant que la parole devrait y être libre « autant que raisonnablement possible »...Une volonté affirmée d'éviter le danger de la désinformation ou les appels à la violence qui peuvent circuler avec tant de vitesse et de facilité.

«C'est d'ailleurs les craintes des entreprises pour faire de la publicité sur la plateforme, la possible augmentation des propos haineux ou de la désinformation au nom de la liberté d’expression voulue par le nouveau patron. Plusieurs groupes, dont Volkswagen​, General Mills​, Pfizer, ont ainsi marqué une pause dans leurs achats de publicité -, toujours en quête d'un environnement approprié (« Brand Safety ») pour promouvoir leurs marques. General Motors a suspendu temporairement ses publicités payantes sur Twitter.

La revanche de Musk sur les annonceurs

Le milliardaire semble cependant tenir sa revanche sur les annonceurs qui ont stoppé leur publicité sur le réseau social. Mardi 9 novembre 2022 , les équipes marketing ont reçu un document reprenant une session de questions-réponses auprès des employés. Devant servir dans l’argumentaire de ventes de créneaux publicitaires, il y est indiqué que Twitter accueille 15 millions d’utilisateurs quotidiens monétisables supplémentaires. Au total, la note interne indique que le nombre de comptes pouvant générer des revenus à « dépasser le quart de milliard ». Depuis le rachat d’Elon Musk, la croissance d’utilisateurs actifs chaque jour a grandi de plus de 20%.

Les derniers résultats officiels de Twitter, au deuxième trimestre, avançaient un nombre d’utilisateurs quotidiens monétisables de 237,8 millions et 16,6% de croissance sur l’année.

Cette hausse se vérifie partout, mais « encore plus aux Etats-Unis », précise le document. Un détail important puisque le territoire américain concentre la plus grande partie des utilisateurs de Twitter, et donc de ses potentiels revenus. Et aucune hausse des propos haineux ne serait observée.Malgré un pic de propos haineux et racistes (dus à des campagnes ciblées, assure Twitter), le document interne précise que les messages de ce type restent dans les normes historiques de la plateforme. Ces tweets représentent ainsi 0,25% à 0,45% des centaines de millions de publications par jour.

L’effet Elon Musk semble donc se vérifier.

« Twitter doit devenir de loin la source d’informations la plus fiable sur le monde. C’est notre mission. », assure Elon Musk dans son projet révolutionnaire et sa volonté de rupture au nom de la liberté d’expression.

« Et pour faire cela, je vais laisser n’importe qui me donner de l’argent pour apparaître comme une source légitime d’information, au lieu de garantir que toutes les sources légitimes d’information soient correctement authentifiées », a réagi un utilisateur.

« Vous illustrez le problème », lui a rétorqué Elon Musk. « Les journalistes qui pensent qu’ils sont la seule source d’information légitime, c’est le grand mensonge ». Ou contre la bien pensance...




Garett Skyport pour DayNewsWorld

JUGULER L'INFLATION UN PIS-ALLER INQUIETANT

Linflation est à son plus haut niveau au sein de la zone euro et de l’UE depuis plus de 20 ans. Elle a atteint près de 10% au sein de l’UE au mois de juillet. Un nouveau record depuis l'existence de la monnaie unique européenne. Les trois pays Baltes sont les Etats membres les plus grevés par l’inflation : l’Estonie a dépassé les 23%, la Lettonie et la Lituanie étant respectivement juste au-dessus et en dessous des 21%. Ce sont, pour le reste, principalement les pays de l’Est de l’Europe qui souffrent de la forte hausse des prix. Le reste de l'Europe n'est pas pour autant épargné. Ainsi aux Pays-Bas la hausse des prix dépasse 13 % sur un an. Le gouvernement néerlandais a pris moins de mesures que d'autres exécutifs européens pour soutenir le pouvoir d'achat des ménages et lutter contre l'inflation. Toujours selon les données d’Eurostat pour la même période, elle est de 8,8 % en Allemagne, de 10,3 % en Espagne, de 9 % en Italie. En Grande-Bretagne ce taux était de 10,1 % en juillet.

A l’autre bout du spectre, la France et Malte s’en tirent le mieux. Malte n’a notamment toujours pas relevé les prix de l’énergie réglementés par l’Etat, maintenant ainsi artificiellement l’inflation à zéro dans ce domaine...« Tout le monde devrait avoir autour de 9 % d’inflation normalement, mais la France fait exception », constate Éric Heyer, économiste et directeur du département analyse et prévisions de l’OFCE. Avec un taux d’inflation annuel de 6,7% au mois d’août , peut-on pour autant affirmer que la France se porte bien par rapport à ses voisins allemands, espagnols, italiens ou britanniques ?

Si l’inflation est plus faible en France, « c’est en partie grâce à notre mix énergétique », explique Éric Heyer. Continuer à miser sur le nucléaire nous permet notamment d’être plus indépendants que notre voisin allemand qui importe beaucoup plus d’énergies fossiles. D’après des chiffres de l’Agence internationale de l’Energie, le pétrole russe ne représentait que 17 % des importations d’or noir de la France en 2019, contre 34 % pour l’Allemagne.

La deuxième raison et « la plus importante », selon Éric Heyer, ce sont « les mesures pour soutenir les ménages, soit avec des chèques soit en bloquant les prix ». L’Allemagne, la Grande-Bretagne et l’Espagne ont préféré, par choix politique, l’aide financière aux citoyens en distribuant des chèques et des remises sur le carburant, sans pour autant bloquer les prix. La France a préféré miser gros sur le bouclier tarifaire en bloquant les prix du gaz jusqu'à fin 2022 .. « S’il n’y avait pas cette protection, la facture d’électricité augmenterait en janvier 2023 de 120 euros par mois et la facture de gaz de 180 euros par mois ». Dans la lignée de propos tenus par le ministre des Comptes publics Gabriel Attal, Bruno Le Maire a confirmé que tous les Français continueraient à bénéficier en 2023 d’une forme atténuée de « bouclier tarifaire » sur les prix du gaz et de l’électricité. La flambée des prix de l’énergie devrait donc être contenue et limitée au moins jusqu’au début de l’année 2023 pour les Français. Début 2023, « il y aura une augmentation pour tout le monde du prix du gaz et de l’électricité, qui sera la plus contenue possible, dans la mesure de ce que nous permettent nos finances publiques » , a garanti le ministre de l’Economie. Depuis l’automne 2021, le « bouclier tarifaire » et les remises gouvernementales sur le prix du carburant ont coûté 24 milliards d’euros, selon un récent chiffrage de Bercy.

Le bouclier tarifaire comme un pansement ?

Mais pour Jean-Marc Daniel, le bouclier tarifaire « est une modification artificielle des prix, qui, in fine sera juste un transfert pour les générations futures ». Ils permettent de limiter l’inflation « dans un temps limité » mais « la création de déficit budgétaire ne peut pas durer éternellement ». Et c’est une évidence pour tous les spécialistes, « l’inflation repartira à la hausse quand on lèvera ces boucliers tarifaires ».

Si l’État fait face à la crise avec les moyens du bord et réussit à limiter les effets de la baisse du pouvoir d’achat, c’est au prix d’une dette qui s’accumule et qu’il nous faudra bien absorber un jour ou l’autre.




Abby Shelcore pour DayNewsWorld

FRANCE 

LE COUPERET DE L'ARTICLE 49.3 POUR LE BUDGET

Cette fois, le couperet va tomber !. 

Le couperet du 49.3 était dans toutes les têtes depuis le début de l’examen du projet de loi de Finances (PLF) pour 2023 à l’Assemblée nationale. Les députés savaient que l’exécutif l’utiliserait, mais attendaient de savoir quand. Mardi 18 octobre, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a mis fin au suspense :

le recours au 49.3 sera "probablement pour demain", mercredi, dernier jour d’examen de la partie dépenses du PLF, a-t-il assuré .

Plusieurs poids lourds de la majorité ont poussé pour que le 49.3 soit enclenché le plus tôt possible. 

"C'est nous qui sommes dans l'arène et nous ne voulons pas nous transformer en punching-balls. On avait poussé pour que ça aille plus vite, le gouvernement a fait le choix d'aller jusqu'au bout", confie un dirigeant de Renaissance.

Mais Elisabeth Borne a opté pour la négociation avant le passage en force. "Pour trouver un compromis, il faut être deux :

les présidents de groupe [d'opposition] ont dit dès le début qu'ils ne voteraient pas le projet de loi de Finances.

Le blocage ne vient pas de nous, et vous l'avez bien montré", a déclaré la Première ministre, Élisabeth Borne, lors d’une réunion, mardi matin, avec les députés Renaissance

Cependant, "il faut donner sa chance au débat, d'autant plus que les Français n'aiment pas beaucoup le 49.3. Ces outils, comme la réquisition [dans les raffineries en grève, NDLR], doivent être utilisés avec précaution", a-t-elle ajouté.

Le 49.3 brandi par le gouvernement

L’article 49 alinéa 3 de la Constitution française permet au gouvernement de faire adopter un texte sans vote du Parlement. Celui-ci stipule :

"Le Premier ministre peut, après délibération du conseil des ministres, engager la responsabilité du gouvernement devant l'Assemblée nationale sur le vote d'un projet de loi de Finances ou de Financement de la Sécurité sociale. Dans ce cas, ce projet est considéré comme adopté, sauf si une motion de censure, déposée dans les vingt-quatre heures qui suivent, est votée dans les conditions prévues à l'alinéa précédent. Le Premier ministre peut, en outre, recourir à cette procédure pour un autre projet ou une proposition de loi par session."

Le gouvernement d’Élisabeth Borne, qui ne dispose pas de la majorité absolue à l’Assemblée nationale pour voter son projet de loi de Finances, peut donc l’adopter malgré tout en dégainant le 49.3. Cet article lui permet en effet d'adopter son texte sans passer par le vote des députés à l'Assemblée nationale. Le budget 2023 est ensuite examiné au Sénat. À l'Assemblée nationale, il existe néanmoins, pour les oppositions, un dispositif pour contrecarrer l'exécutif: la motion de censure. Elle permet non seulement de rejeter l'adoption du projet de loi, mais aussi de renverser le gouvernement.

Faute de majorité absolue

Le 49.3 est une arme constitutionnelle à disposition du gouvernement qui permet un "passage en force" lorsque sa majorité à l’Assemblée nationale est étriquée, voire relative. À l’inverse, en cas de majorité absolue et confortable, nul besoin pour le gouvernement, la plupart du temps, de se servir du 49-3. Lors du premier quinquennat d’Emmanuel Macron (2017-2022), une seule utilisation est recensée, par Édouard Philippe, en 2020, sur la réforme des retraites.

Le Premier ministre disposait de la majorité absolue mais l’opposition, en particulier La France insoumise, avait déposé un nombre très important d’amendements dans le but de faire obstruction au texte.

Plusieurs amendements, votés contre l'avis de l'exécutif, pourraient ainsi sauter. Les députés, dont certains membres de Renaissance, ont notamment approuvé une taxe sur les super-dividendes proposée par le président du groupe MoDem, Jean-Paul Mattei. Un amendement des Républicains rétablissant "l'exit tax" a aussi été voté contre l'avis du gouvernement.

Motion de censure ?

Élisabeth Borne, devrait être amenée à l’utiliser régulièrement. Les dernières élections législatives ne lui ont en effet donné qu’une majorité relative. Il apparaît donc improbable que la Première ministre parvienne à faire passer sans encombre l’ensemble de ses projets de loi.

Les oppositions divisées sur une motion de censure Pour être adoptée, une motion de censure nécessite les voix de la majorité des membres de l'Assemblée. Avec la composition actuelle de l'hémicycle, cela reviendrait à une alliance entre le parti Les Républicains (LR), le Rassemblement national (RN) et la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes). Or, si le RN et la Nupes vont déposer une motion de censure, les deux groupes devraient rester dans leur couloir et ne pas voter la disposition de l'autre. Si la motion est votée, le texte est rejeté et le gouvernement renversé mais ce scénario semble improbable.

Mais rien n'indique que ces oppositions ne pourraient pas joindre leurs forces dans l'avenir.

La menace d'une motion de censure plane en effet sur la réforme des retraites actuellement en concertation.




Britney Delsey pour DayNewsWorld

VERITABLE HUMILIATION POUR LES OCCIDENTAUX

LA DECISION DE L'OPEP SOULIGNE L'ALIGNEMENT

 DE L'ARABIE SAOUDITE SUR LA RUSSIE

Plutôt Poutine que les Occidentaux ! 

La décision de l’OPEP+ de réduire sa production de pétrole, alors que les États-Unis et la France réclamaient une hausse, souligne la solidité des liens tissés entre l’Arabie saoudite, leader du cartel, et la Russie.

Fin septembre et à la suite du G7, l'Union européenne annonçait ce qu'elle pensait être l'une des armes les plus efficaces pour assécher les finances guerrières de Moscou tout en luttant contre sa propre crise énergétique: un plafonnement du prix du pétrole.

Quelques semaines plus tard c'en est fait de l'Occident, qui voit son plan fortement mis à mal.

Les treize membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, menés par l'Arabie saoudite, et leurs dix partenaires conduits par la Russie ont en effet décidé ce mercredi 5octobre 2022 d'une baisse de « deux millions » de barils par jour pour le mois de novembre. Cette coupe drastique pourrait faire flamber les prix du brut au bénéfice des pays producteurs, dont la Russie, qui a besoin des ventes d'hydrocarbures pour financer son invasion de l'Ukraine.

Une gifle du prince saoudien MBS à ses alliés occidentaux

Il s’agit d’une véritable gifle donnée par l’homme fort d’Arabie saoudite, le prince héritier Mohammed Ben Salman, à ses alliés occidentaux. Ces derniers mois, Joe Biden et Emmanuel Macron avaient renoué avec MBS - au risque qu’on leur reproche de réhabiliter celui que la CIA juge responsable de l’assassinat du dissident saoudien Jamal Khashoggi. Les deux dirigeants se voient aujourd’hui éconduits dans leurs demandes.

À quelques semaines d'élections de mi-mandat forcément cruciales, l'administration Biden est bien sûr furieuse: luttant chez elle contre une inflation galopante –menée notamment par les prix de l'énergie–, elle a longuement pressuré ses alliés au sein de l'OPEP, à commencer par l'Arabie saoudite, pour qu'ils ne réduisent pas ainsi leur production.

Alignement avec la Russie contre « fist bump »

La décision de l'Opep+ tombe au plus mal pour Joe Biden. Dans un communiqué, il s'est dit « déçu de la décision à courte vue » du cartel de pays producteurs et exportateurs d'or noir. « Il est clair qu'avec sa décision aujourd'hui, l'Opep+ s'aligne avec la Russie », a ensuite déclaré, en durcissant le ton, sa porte-parole Karine Jean-Pierre.

Elle accuse ainsi Mohammed ben Salmane , Premier ministre en exercice, de s'aligner avec la Russie. C'est toute la politique de l'administration Biden dans le Golfe qui est remise en cause, après une visite estivale aux maigres résultats que d'aucuns avaient décrite comme « humiliante» pour les États-Unis. Le président américain s'était rendu en juillet à Jeddah, en Arabie saoudite, pour une visite officielle qui l'a notamment vu échanger un « fist bump », salut familier poing contre poing, avec le prince héritier MBS, et participer à un sommet avec de nombreux dirigeants arabes...Or avec cette décision de mercredi, les Saoudiens ont clairement fait comprendre qu'ils se moquaient de leurs relations avec Biden .

Réserves stratégiques

Le démocrate de 79 ans sait qu'une remontée des prix de l'essence à un mois des élections législatives de mi-mandat saperait les chances de son parti, qui jusqu'ici espère garder au moins le contrôle de l'une des deux chambres du Congrès, le Sénat.

Face à ce risque économique et électoral, la Maison Blanche esquisse déjà sa riposte. Elle va notamment « mettre sur le marché le mois prochain dix millions de barils pris sur les réserves stratégiques de pétrole ».

L'exécutif américain avait déjà décidé en mars de mettre à contribution pendant plusieurs mois ces réserves d'or noir, désormais au plus bas depuis juillet 1984.

Mais « les Etats-Unis ne peuvent pas puiser éternellement dans les réserves stratégiques (...) et l'Opep le sait »,constate l'analyste Andy Lipow (Lipow Oil Associates), pour qui la solution serait « de produire davantage de pétrole » sur le sol américain.

C'est pourquoi Joe Biden veut aussi réfléchir à la meilleure manière de « réduire le contrôle de l'Opep+ sur les prix de l'énergie », selon le long communiqué de la Maison Blanche .

Et quid de l'Union européenne ?

Mais l'expert signale que « cela pénaliserait les alliés européens et asiatiques »...

Comme d'habitude l'Union europénne est prise au dépourvue et peut bien partager son ire. En renchérissant ainsi le prix du brut, la décision du cartel pétrolier met fin à son plan de plafonnement du prix de pétrole .« Nous sommes déterminés à faire payer au Kremlin le prix de cette nouvelle escalade », avait déclaré mercredi 28 septembre la controversée présidente de la Commission Ursula von der Leyen avec un huitième train de sanctions.

Or cette coupe de la production mondiale risque de coûter cher à l'Europe et aux Etats-Unis et de contribuer à remplir les caisses du Kremlin.




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

L'OCDE PREVOIT UNE RECESSION

EN EUROPE POUR 2023

Les pays européens, comme l’ensemble du monde, vont « payer le prix de la guerre » en Ukraine en 2023, prédit l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dans un rapport publié lundi 26 septembre. « Les perspectives de croissance mondiale se sont assombries », écrit l’organisation, qui table sur une progression du PIB mondial de 2,2 % pour l'année à venir – contre 2,8 % initialement prévu en juin dernier.

Et la Zone euro occupe une place de choix dans ce tableau bien noir : sa croissance subit la révision la plus importante de toutes les régions du monde, prévue à 0,3 % – contre 1,6 % en juin. L’OCDE anticipe aussi un scénario de récession pour l’Allemagne en 2023, c’est-à-dire une période de recul de son activité économique sur au moins deux trimestres consécutifs. Le PIB allemand – la première économie européenne – devrait plonger l’année prochaine, en recul de 0,7 %, alors que la précédente prévision pronostiquait une progression de 1,7 %.

« Cette prévision de l’OCDE est réaliste. Il est cohérent de considérer que dans la Zone euro, c’est probablement l’Allemagne qui souffrira le plus cet hiver du choc énergétique », explique Gustavo Horenstein, économiste et gérant de fonds chez Dorval Asset Management. « La récession qui va toucher Berlin est attendue à cause de sa dépendance au gaz russe et de l’importance de l’industrie manufacturière dans son PIB – un secteur qui est très sensible aux questions d’approvisionnement énergétique. »

Contrairement à Berlin, ses principaux voisins européens devraient échapper à cette perspective : une croissance de 0,4 % est attendue en Italie, de 1,5 % en Espagne et de 0,6 % en France – tandis que Bercy table encore sur 1 % pour son budget 2023. Mais ces prévisions de l’OCDE pourraient encore être revues à la baisse en fonction de l’évolution, cet hiver, de la crise énergétique actuelle.

« S’il fait très froid, les stocks vont s’épuiser plus vite »

« Des incertitudes importantes entourent ces projections », relève l’organisation, qui pointe un risque « d’aggravation des pénuries de combustibles, en particulier de gaz » en cas d'hiver particulièrement rigoureux. La croissance dans la zone euro, prévue à 0,3 %, pourrait alors encore être réduite de 1,25 point de pourcentage supplémentaire dans ce scénario du pire. Cela aurait alors pour effet de plonger inévitablement la grande majorité des pays de la région en récession pendant toute l’année 2023.

La récession de plusieurs pays européens « va tout simplement dépendre des températures cet hiver », selon Gustavo Horenstein. « S’il fait très froid, les stocks vont s’épuiser plus vite. Le risque, c’est que la demande en gaz et en électricité pour se chauffer soit beaucoup plus élevée que les capacités de production (de ces deux énergies). »

Et dans un contexte de prix du gaz et de l’électricité déjà élevés, le risque de pénuries existe cet hiver selon l’OCDE : « Cela pourrait se produire si les approvisionnements supplémentaires non russes en provenance de pays non-membres de l’UE ne se matérialisent pas dans la mesure escomptée, ou si la demande de gaz est exceptionnellement élevée sous l’effet d’un hiver rigoureux. »

L’organisation reconnaît que les stocks de gaz de l’UE ont été “considérablement rehaussés” cette année – entre 80 % et 90 % dans la plupart des États membres – mais qu’ils pourraient s’avérer “insuffisants”. “Un hiver rigoureux pourrait accentuer sensiblement les phénomènes de pénurie”, prévient l’OCDE.

L’OCDE a établi trois scénarios relatifs aux niveaux des stocks de gaz européens sur l'hiver 2022-2023.

L’organisation internationale d’études économiques a d’ailleurs établi différents scénarios relatifs aux niveaux des stocks de gaz européens sur la période octobre 2022 - avril 2023. Le premier fait l’hypothèse d’une baisse de 10 % de la consommation de gaz, résultat de la mise en place de plans de sobriété énergétique par plusieurs pays européens. Dans ce cas-là, les stocks seraient suffisants pour cet hiver.

Dans les deux autres scénarios, la situation énergétique deviendrait vraiment tendue en Europe : dans le cas d’une consommation de gaz similaire à la période 2017-2021, il y aurait un « risque aigu de perturbation des approvisionnements » en énergie en février 2023. Et pour le scénario d’un « hiver rigoureux », la baisse du niveau des stocks de gaz en deçà de 30 % – correspondant à un niveau de fonctionnement normal – aurait lieu dès janvier.

Outre la météo hivernale, la « capacité de l’industrie en particulier, et des économies européennes en général, à gérer leur consommation d’énergie va aussi être importante », note Gustavo Horenstein.

« Probablement pas d’amélioration avant 2024 »

La hausse vertigineuse des prix de l’énergie menace d’ailleurs déjà l'activité d'un nombre croissant d'industries énergivores – certaines sont contraintes de réduire leur activité, à l’instar de Duralex et d’autres dans le secteur de la sidérurgie.

« La plupart des gouvernements, lorsqu’il s’agit de gérer les problèmes énergétiques, privilégient les ménages, les services aux collectivités, les hôpitaux… et l’industrie productive passe en dernier. En cas de récession, c’est probablement là qu’il y aura le plus de dégâts cet hiver en Europe », estime Gustavo Horenstein. En cas d'aggravation de la crise énergétique, les économies de gaz et d'électricité pourraient en effet toucher en priorité les industries qui, en réduisant leur production, auraient un impact sur l'économie de la Zone euro – ce secteur représentait 23 % du PIB européen en 2021, selon la Banque mondiale.

Quelles que soient les mesures prises à court terme, « la reconstruction du secteur énergétique européen va prendre des années », relève Gustavo Horenstein.

 « On va probablement passer par un moment difficile avec un ralentissement économique fort. La récession et l’inflation domestique à combattre sont devant nous, on ne verra probablement pas d’amélioration avant 2024. »




Larry Ricky pour DayNewsWorld

POURQUOI LA FRANCE EST MOINS TOUCHEE PAR L'INFLATION QUE LES AUTRES PAYS EUROPEENS

Linflation est à son plus haut niveau au sein de la zone euro et de l’UE depuis plus de 20 ans. Elle a atteint près de 10% au sein de l’UE au mois de juillet. Un nouveau record depuis l'existence de la monnaie unique européenne.Les trois pays Baltes sont les Etats membres les plus grevés par l’inflation : l’Estonie a dépassé les 23%, la Lettonie et la Lituanie étant respectivement juste au-dessus et en dessous des 21%. 

Ce sont, pour le reste, principalement les pays de l’Est de l’Europe qui souffrent de la forte hausse des prix. Le reste de l'Europe n'est pas pour autant épargné. Ainsi aux Pays-Bas la hausse des prix dépasse 13 % sur un an. Le gouvernement néerlandais a pris moins de mesures que d'autres exécutifs européens pour soutenir le pouvoir d'achat des ménages et lutter contre l'inflation. Toujours selon les données d’Eurostat pour la même période, elle est de 8,8 % en Allemagne, de 10,3 % en Espagne, de 9 % en Italie. En Grande-Bretagne ce taux était de 10,1 % en juillet.

A l’autre bout du spectre, la France et Malte s’en tirent le mieux. Malte n’a notamment toujours pas relevé les prix de l’énergie réglementés par l’Etat, maintenant ainsi artificiellement l’inflation à zéro dans ce domaine...« Tout le monde devrait avoir autour de 9 % d’inflation normalement, mais la France fait exception », constate Éric Heyer, économiste et directeur du département analyse et prévisions de l’OFCE. Avec un taux d’inflation annuel de 6,7% au mois d’août , peut-on pour autant affirmer que la France se porte bien par rapport à ses voisins allemands, espagnols, italiens ou britanniques ?

Le bouclier tarifaire

Si l’inflation est plus faible en France, « c’est en partie grâce à notre mix énergétique », explique Éric Heyer. Continuer à miser sur le nucléaire nous permet notamment d’être plus indépendants que notre voisin allemand qui importe beaucoup plus d’énergies fossiles. D’après des chiffres de l’Agence internationale de l’Energie, le pétrole russe ne représentait que 17 % des importations d’or noir de la France en 2019, contre 34 % pour l’Allemagne.

L'autre raison et « la plus importante », selon Éric Heyer, ce sont « les mesures pour soutenir les ménages, soit avec des chèques soit en bloquant les prix ». L’Allemagne, la Grande-Bretagne et l’Espagne ont préféré, par choix politique, l’aide financière aux citoyens en distribuant des chèques et des remises sur le carburant, sans pour autant bloquer les prix. La France a préféré miser gros sur le bouclier tarifaire en bloquant les prix du gaz jusqu'à fin 2022 .. « S’il n’y avait pas cette protection, la facture d’électricité augmenterait en janvier 2023 de 120 euros par mois et la facture de gaz de 180 euros par mois ». 

Dans la lignée de propos tenus ce week-end par le ministre des Comptes publics Gabriel Attal, Bruno Le Maire a confirmé que tous les Français continueraient à bénéficier en 2023 d’une forme atténuée de « bouclier tarifaire » sur les prix du gaz et de l’électricité. La flambée des prix de l’énergie devrait donc être contenue et limitée au moins jusqu’au début de l’année 2023 pour les Français. 

Début 2023, « il y aura une augmentation pour tout le monde du prix du gaz et de l’électricité, qui sera la plus contenue possible, dans la mesure de ce que nous permettent nos finances publiques » , a garanti le ministre de l’Economie. Depuis l’automne 2021, le « bouclier tarifaire » et les remises gouvernementales sur le prix du carburant ont coûté 24 milliards d’euros, selon un récent chiffrage de Bercy mais le spectre des Gilets jaunes aidant...

Les limites du bouclier tarifaire

Et pourtant pour Jean-Marc Daniel, le bouclier tarifaire « est une modification artificielle des prix, qui, in fine sera juste un transfert pour les générations futures ». Ils permettent de limiter l’inflation « dans un temps limité » mais « la création de déficit budgétaire ne peut pas durer éternellement ». Et c’est une évidence pour tous les spécialistes, « l’inflation repartira à la hausse quand on lèvera ces boucliers tarifaires ».

Si l’État fait face à la crise avec les moyens du bord et réussit à limiter les effets de la baisse du pouvoir d’achat, c’est au prix d’une dette qui s’accumule et qu’il nous faudra bien absorber un jour ou l’autre.




Garett Skyport pour DayNewsWorld

PENURIE DE GAZ EN EUROPE ? 

LE RUSSE GAZPROM SUSPEND SES LIVRAISONS

 AU FRANCAIS ENGIE

Depuis que les pays occidentaux ont imposé des sanctions à Moscou après le lancement de son offensive contre l’Ukraine, la Russie a plusieurs fois réduit ses livraisons de gaz à l’Europe, qui en est fortement dépendante. La Russie représentaiten effet jusqu’à l’an dernier quelque 40 % des importations gazières de l’UE.

Suspension des livraison de Gazprom à la France pour facture impayée

Et le géant russe Gazprom, notifiant au groupe français ne pas avoir reçu « en intégralité les sommes financières dues pour les livraisons », a annoncé mardi soir la suspension totale de ses livraisons au groupe français Engie dés jeudi 1er septembre 2022.

« Gazprom Export a notifié Engie d’une suspension complète des livraisons de gaz à partir du 1er septembre 2022 jusqu’à la réception en intégralité des sommes financières dues pour les livraisons », a indiqué le groupe russe dans un communiqué publié mardi soir sur son compte Telegram.

En vertu d’un décret du président russe Vladimir Poutine signé fin mars, Gazprom précise « qu’il est interdit de livrer davantage de gaz naturel à un acheteur étranger si l’acheteur n’a pas effectué le paiement en intégralité dans le délai fixé dans le contrat ».

Des stocks de réserve?

La Première ministre française Elisabeth Borne, voulant « rassurer les clients d’Engie », a toutefois affirmé que le groupe français avait « trouvé d’autres sources d’approvisionnement », sans préciser lesquelles, dans le magazine Quotidien sur la chaîne TMC.

Les livraisons de gaz russe à Engie avaient déjà considérablement diminué depuis le début du conflit en Ukraine, passant récemment à seulement 1,5 TWh (térawatt-heure) par mois, selon Engie. Ce chiffre est à rapporter à des approvisionnements « totaux annuels en Europe supérieurs à 400 TWh » pour Engie, ajoute le principal fournisseur de gaz en France, dont l’État français détient près de 24 %.

Fin juillet, Engie avait assuré avoir significativement réduit son « exposition financière et physique au gaz russe », qui ne représentait déjà plus qu’à peu près 4 % de ses approvisionnements. « C’est complètement dans la marge de la flexibilité de nos portefeuilles, donc on n’est pas du tout inquiets », avait alors déclaré sa directrice générale Catherine MacGregor.

Jeudi dernier, les stocks de gaz de la France ont dépassé le seuil de 90 % de remplissage pour l’hiver (91,47 % mardi matin), selon la plateforme européenne Agregated Gas Storage Inventory (AGSI).

Toujours est-il que les Européens s'empressent en ordre dispersé de trouver du gaz ailleurs loin d'être prêts devant ce défi qu'ils se sont imposé...

Les Européens à la recherche de gaz désespérément...

Pour contrebalancer la chute des livraisons russes, les différents États de l’Union européenne négocient en effet chacun de leur côté avec les pays fournisseurs de gaz.

Le voyage en Algérie la semaine dernière d’Emmanuel Macron, officiellement destiné à renforcer les relations entre Paris et Alger, a permis de maigres négociations pour obtenir plus de gaz. .

La France n’est d'ailleurs pas la première à tenter d’obtenir plus de gaz de son partenaire algérien. Mario Draghi est venu signer, en juillet, un nouveau contrat de 4 milliards de m³ de gaz supplémentaire pour l’Italie. L’Espagne avait négocié du gaz algérien quelques semaines avant. D’autres pays européens ont fait le choix d’alliances avec des partenaires différents, comme la Norvège et les États-Unis. De son côté, le chancelier allemand, Olaf Scholz, s’est rendu au Canada pour signer un accord dans la nuit de mardi pour des livraisons de gaz qui débuteront vers 2025. 

Un bon moyen pour le gouvernement de Justin Trudeau de compter sur un partenaire fiable qui va financer ses nouvelles infrastructures pour le gaz naturel liquéfié et l’hydrogène. En outre certains pays se retrouvent incapables de discuter avec d’autres fournisseurs de gaz pour des raisons de simple géographie. La Hongrie de Viktor Orban est allée demander plus de gaz directement à Moscou, alors que le nouveau gouvernement intérimaire en Bulgarie est tenté de faire de même.

Dans ce contexte de crise énergétique, « L’Institut Jacques Delors plaide depuis dix ans pour la création d’une centrale d’achat commune du gaz au niveau européen », une structure qui existe déjà pour l’uranium, rappelle Thomas Pellerin-Carlin.

Une solution difficile cependant à mettre en place dans la mesure où le choix du mix énergétique relève de la compétence des États, avec des situations très différentes...




Andrew Preston pour DayNewsWorld

UNE RENTREE DE TOUS LES DANGERS

POUR LE GOUVERNEMENT FRANCAIS ?

Le président de la République se prépare à une rentrée agitée, avec des Français rattrapés par les conséquences économiques de la guerre en Ukraine et une opposition politique en embuscade. D'ailleurs vendredi 19 août, à Bormes-les-Mimosas (Var), Emmanuel Macron a demandé aux Français « d'accepter de payer le prix de notre liberté et de nos valeurs ». « L'exécutif est en effet face à des enjeux considérables : sur le plan géopolitique avec la guerre en Ukraine, sur le plan énergétique avec potentiellement des restrictions cet hiver, et des enjeux climatiques très présents tout au long de l'été, liste le politologue Bruno Cautrès. Et puis, pour corser tout ça, des enjeux économiques avec la question de l'inflation et du pouvoir d'achat. ».

L'inflation et le pouvoir d'achat

En France comme en Europe, les conséquences économiques sont lourdes, à commencer par le retour de l'inflation . Le vote du projet de loi sur le pouvoir d'achat en juillet a permis au gouvernement d'apporter une première salve de réponses . Les plus de 20 milliards d’euros de mesures votées – non sans mal – cet été pour soutenir le pouvoir d’achat (remise carburant, prime de rentrée, revalorisation des minima sociaux, bouclier tarifaire sur le gaz et l’électricité, hausse du plafond de défiscalisation des heures supplémentaires…) suffiront-ils à calmer les inquiétudes des Français La flambée des prix, en particulier alimentaires et de l’énergie, va continuer à mettre l’exécutif sous pression. Si les prix à la pompe sont en recul, l’inflation a dépassé 6 % en juillet.

La souveraineté énergétique

La souveraineté énergétique sera aussi au menu de la rentrée. Il faut « oeuvrer pour notre souveraineté énergétique, pour accompagner les Français, nos entreprises dans le contexte de cette guerre », a déclaré Emmanuel Macron depuis le Var. En effet, l’autonomie risque d’être difficile à atteindre et de possibles pénuries d’énergies consécutives à la guerre menée par la Russie en Ukraine ne sont pas exclues. Dans ce contexte, l'Algérie, premier exportateur africain de gaz naturel,et où le président se rend en fin de semaine, pourrait être une des solutions alternatives en attendant de profonds changements dans la politique énergétique.

L'urgence climatique, après un été marquant

L'été a été marqué par des incendies et phénomènes climatiques d'une ampleur sans précédent, comme les orages de la semaine dernière en Corse . Ils ont rappelé l'urgence des questions liées au réchauffement climatique . C'est pourquoi le président de la République organisera fin août un séminaire gouvernemental consacré notamment à l'écologie alors que la Première ministre, Elisabeth Borne, doit aussi prononcer un « discours fort sur la sobriété et la transition énergétiques » lors de l'université d'été du Medef. Le chef de l'Etat lui a en outre demandé de « remettre à l'automne un agenda de planification écologique décliné par mois et années », précise l'Elysée.

La sécurité

La période estivale a aussi été marquée par le retour de la sécurité dans le débat public, après plusieurs faits divers, dont un tir par balle après un rodéo urbain et un mort et un blessé grave lorsd'un refus d'obtempérer à Vénissieux (Rhône) . Occupant tout l'espace médiatique pendant l'été - comme le faisait Nicolas Sarkozy en 2002 - après sa reconduction dans ses fonctions, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, présentera un projet de loi sécurité à l'automne. Le gouvernement pourrait convaincre Les Républicains avec son projet de loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur (Lopmi). Le texte doit permettre d'octroyer 15 milliards d'euros supplémentaires de budget en cinq ans et sera examiné en octobre au Parlement. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin a en revanche été sommé par l'Elysée et Matignon de reporter son projet de loi sur l'immigration. Il est prévu pour décembre, après l'organisation d'un « grand débat » au Parlement, comme l'a annoncé le ministre début août.

Le budget 2023

Le projet de loi de finances pour 2023 s'annonce périlleux pour l'exécutif, qui n'a plus que le mot « compromis » à la bouche.

Malgré ses promesses de changement de méthode, le gouvernement anticipe déjà un passage en force, avec un possible recours à l'article 49.3, pour faire adopter le projet de loi de finances 2023, faute de majorité absolue pour les macronistes à l'Assemblée. Traditionnellement, les oppositions votent contre pour exprimer leur désaccord avec la politique du gouvernement.

Des réformes explosives

L’automne doit aussi marquer le vrai coup d’envoi pour les réformes censées permettre d’atteindre les deux principaux objectifs de politique économique promis par le chef de l’Etat pour 2027 : le plein-emploi et un déficit public réduit à moins de 3 % du produit intérieur brut (PIB) ? « On peut aller vers le plein-emploi, mais il nous faut continuer à mener les réformes indispensables », avait-il rappelé dans son interview du 14-Juillet.

Parmi celles-ci, la réforme de l’assurance-chômage, destinée à la fois à faire des économies budgétaires et à inciter au retour à l’emploi, prévoit de moduler les indemnités des personnes concernées en fonction de la santé de l’économie. Un principe qui promet de cristalliser les tensions, tant du côté des oppositions que des syndicats. Un conditionnement du RSA à 15 ou 20 heures d'activité hebdomadaire, déjà expérimenté à Dijon et en Alsace, est également prévu.

L'autre est celle des retraites. La proposition faite par Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle prévoit de reporter l'âge légal de départ à la retraite à 65 ans, avec un système de carrières longues et de pénibilité. Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a néanmoins promis de consulter les syndicats juste après la première réunion du Conseil national de la refondation.

Une rentrée périlleuse donc pour le gouvernement et pour Emmanuel Macron qui a  tout intérêt à soigner sa rentrée pour mener à bien ses réformes. D'autant que selon la dernière enquête Ifop publiée par le Journal du Dimanche, la côte de popularité du président de la République n' est actuellement qu'à 37 % alors que celle de la Première ministre Élisabeth Borne est désormais plus haute (41%). Pour tenter de se redonner du souffle politique et incarner un changement de méthode, Emmanuel Macron lancera donc le 8 septembre le Conseil national de la refondation (CNR) qui permettra de réunir « les forces politiques, économiques, sociales, associatives, des élus des territoires et de citoyens tirés au sort », selon le chef de l'Etat.

Mais la CGT prévoit déjà une journée de grève interprofessionnelle axée sur le pouvoir d'achat, les salaires et la réforme des retraites, le 29 septembre.




Emily Jackson pour DayNewsWorld

SECOND VOLET DE MESURES

POUR LE POUVOIR D'ACHAT EN FRANCE

Après quatre jours de débats souvent houleux, l'Assemblée nationale a achevé, dans la nuit de mardi à mercredi, l'examen en première lecture du budget rectificatif pour 2022. 

En fin de semaine dernière, les députés avaient déjà adopté un projet de loi « d'urgence » en soutien au pouvoir d'achat, soit un total de vingt milliards d'euros d'aides. Ce second texte prévoit 44 milliards d'euros de dépenses supplémentaires. Ce projet du budget rectifié a été adopté par 293 voix contre 146, et 17 abstentions. 

Les Républicains, auxquels l'exécutif a donné à plusieurs reprises satisfaction, ont soutenu le texte. Les députés du Rassemblement national, en revanche, n'ont pas pris part au vote et ont quitté l'hémicycle.

Fin de la redevance audiovisuelle

La suppression de la redevance de l’audiovisuel public de 138 €, promesse de campagne d’Emmanuel Macron, a été votée avec les voix de la majorité présidentielle, de LR et du RN. La Nupes a voté contre à l’unanimité. LFI prévoit un recours devant le Conseil constitutionnel. Pour compenser la fin de la redevance, les députés ont affecté au financement de l’audiovisuel public une fraction de la TVA pour un montant d’environ 3,7 milliards d’euros.

Heures supplémentaires et RTT

L’augmentation du plafond de défiscalisation des heures supplémentaires a été votée. Les députés ont aussi adopté un amendement déposé par LR, permettant aux salariés de transformer leurs RTT en salaire.

Revalorisation du point d’indice des fonctionnaires

Les députés ont entériné la hausse de 3,5 % de la valeur du point d’indice des fonctionnaires, qui sert de base à leur rémunération.

Remise sur le carburant augmentée

Fin août, fini la ristourne de 18 centimes par litre. Elle sera remplacée par une remise, plus importante, de trente centimes par litre en septembre et octobre. Puis descendra à 0,10 € en novembre et décembre. S’agissant de la « prime transport » , versée par les entreprises qui le souhaitent à leurs salariés pour couvrir leurs frais de carburant, le plafond passe de 200 à 400 €.

Maintien du bouclier tarifaire sur l’énergie

Le texte prolonge, jusqu’à la fin de l’année, le bouclier tarifaire sur les prix de l’énergie, qui permet de plafonner la hausse des factures d’électricité à 4 % et de geler les prix du gaz à leur niveau d’octobre 2021. Amendement surprise : les députés ont également voté une aide exceptionnelle de 230 millions d’euros destinée aux Français qui se chauffent au fioul. Trois millions de foyers devraient en bénéficier.

Compensation de la hausse du RSA pour les départements

Pour compenser intégralement la hausse de 4 % du revenu de solidarité active (RSA), l’Assemblée a décidé d’allouer 120 millions aux départements qui le versent. La mesure a été votée par la gauche, le RN, LR mais aussi le groupe Horizons, contre l’avis du gouvernement. Une première.

La majorité prise en défaut sur deux mesures

A plusieurs reprises durant l'examen du texte, la majorité s'est donc retrouvée prise en défaut par le vote des députés, notamment lorsqu'ils ont approuvé le déblocage de 230 millions d'euros d'aides pour les foyers se chauffant au fioul ou encore concernant le financement du RSA (revenu de solidarité active), les départements le distribuant devraient recevoir 120 millions d'euros pour compenser la hausse de son montant.

Renationalisation totale d’EDF

Le projet de budget rectifié ouvre 44 milliards d’euros de crédits pour 2022, dont 9,7 millions pour financer la renationalisation d’EDF. Le but est de financer le groupe et d’investir notamment une « relance du programme nucléaire en France », avec six nouveaux réacteurs EPR, a indiqué le ministre de l’Économie.

Le projet de loi sur le pouvoir d'achat débarque à partir d'aujourd'hui au Sénat, à majorité de droite , et devra se prononcer sur plusieurs mesures. Ce sera ensuite au tour du budget rectificatif pour 2022.




Andrew Preston pour DayNewsWorld

COMBIEN A COUTE BRIGITTE MACRON

A L'ETAT FRANCAIS EN 2021 ?

La Cour des comptes a publié son rapport annuel sur « les comptes et la gestion des services de la présidence de la République. » et mentionne notamment le montant des dépenses rattachées à Brigitte Macron.

Si cette dernière ne possède aucun statut officiel à l'Elysée, elle est cependant la Première dame à qui certaines missions auprès du chef de l'Etat incombent. Le rapport liste d'ailleurs les « missions dévolues » à la première dame. Elle doit « représenter la France aux côtés du chef de l'État lors des sommets et réunions internationales, répondre aux sollicitations des Français qui souhaitent la rencontrer, superviser les réceptions officielles au palais de l'Élysée et soutenir des œuvres caritatives, culturelles ou sociales qui participent au rayonnement international de la France. »

Puis la Cour des comptes comptabilise ses dépenses. Selon la Cour des comptes, sur l'année 2021, Brigitte Macron a coûté « 292 454 € (contre 291 826 € en 2020). »

« En 2021, Madame Macron a participé à neuf déplacements officiels hors Île-deFrance avec le président de la République, dont trois à l'étranger, soit deux fois plus qu'en 2020 mais à un niveau demeurant inférieur à celui de 2019 (12 déplacements en 2019, quatre en 2020) » explique également le rapport.

Brigitte Macron « ne dispose d'aucun budget de représentation pour ses vêtements et bénéficie, pour ses activités publiques et officielles, des services de la coiffeuse maquilleuse de la Présidence. »




Emily Jackson pour DayNewsWorld

UN PLAN MARSCHALL POUR LA RECONSTRUCTION DE L'UKRAINE ESTIMEE A 750 MILLIARDS D'EUROS ?

Le sommet sur la reconstruction de l'Ukraine se tient depuis lundi 4 juillet 2022 à Lugano en Suisse avec la participation des délégations de 38 Etats et 14 organisations internationale. Une importante délégation ukrainienne y participe également.

Chaque année depuis cinq ans, une conférence de haut niveau se tient sur l’Ukraine et sur les réformes qu’il lui faut mener, notamment dans la lutte contre la corruption qui ronge l’économie de ce pays. Dans son rapport 2021, l'ONG Transparency International classe en effet ce pays 122e sur 180, encore très loin derrière ses voisins membres de l'UE (le moins bien placé, la Bulgarie, est au 78e rang).

La guerre menée par la Russie a cependant quelque peu bousculé le programme. Et c’est de la reconstruction dont il est question jusqu’à mardi à Lugano. S’exprimant dans un message vidéo, le président Zelensky a souligné que ce devait être «la tâche commune de tout le monde démocratique» et «la contribution la plus importante à la paix dans le monde».

Coût estimé à 750 milliards

Les participants ont réfléchi à un plan de relance pour le pays miné par la guerre en fixant des priorités et en identifiant les besoins de financement. Le coût de la reconstruction a été estimé ce lundi à au moins 750 milliards de dollars par le Premier ministre ukrainien, s'interrogeant sur « qui doit payer » avant de répondre qu'une « source clé » de financement devrait être la saisie des avoirs de la Russie et des oligarques russes gelés dans le cadre des sanctions internationales contre Moscou. Les estimations du montant des avoirs gelés vont de 287 à 479 milliards d'euros (300 à 500 milliards de dollars) selon M. Chmygal.

De son côté, la Kyiv School of Economics (KSE) avait estimé les dommages causés jusqu'à présent aux bâtiments et aux infrastructures à près de 104 milliards de dollars. En outre, l'économie du pays aurait déjà perdu 600 milliards de dollars d'après certaines estimations.

Forte implication du Royaume-Uni

Très impliqué, le Royaume-Uni, qui est l'un des alliés les plus actifs de l'Ukraine, soutiendra notamment la reconstruction de la ville et de la région de Kiev, à la demande du président Zelensky, a indiqué le Foreign Office dimanche. Londres compte également travailler avec Kiev et ses alliés pour accueillir la conférence sur la relance de l'Ukraine en 2023 et établir un bureau dans la capitale du Royaume-Uni pour aider à coordonner ces efforts de reconstruction.

Vers un « plan Marshall » pour l'Ukraine

Mais c'est surtout la perspective d'un « plan Marshall » qui est au centre des discussions. Les participants doivent, en effet, dessiner l'ébauche d'un plan similaire au programme économique américain qui avait permis de relever l'Europe occidentale des ruines de la deuxième guerre mondiale, cette fois à destination de l'Ukraine. Dans cette optique, la Banque européenne d'investissement (BEI) doit d'ailleurs proposer la création d'un nouveau fonds pour l'Ukraine, qui pourrait atteindre 100 milliards d'euros, selon des sources au fait du plan.

L'expression « plan Marshall » a été employée à plusieurs reprises au sujet de l'Ukraine par le chancelier allemand Olaf Scholz ou encore le président du Conseil européen Charles Michel. Celui adopté aux Etats-Unis en avril 1948 et intitulé « programme de reconstruction européenne » (European Recovery Programm, ERP) offrait à tous les pays d'Europe, y compris l'URSS et les autres pays communistes, de bénéficier de l'assistance américaine à la reconstruction matérielle et au redressement financier pour une durée de quatre ans. il faut

Le président de la confédération helvétique Ignazio Cassis a cependant rappelé que reconstruction et réformes n'étaient « pas en concurrence » pour préparer une Ukraine européenne, verte et numérique.

« Elles se renforcent », a ajouté M. Cassis qui a appelé à poursuivre, malgré la guerre, les efforts contre la corruption et pour garantir le fonctionnement de la justice.




Alyson Braxton pour DayNewsWorld

LES ENGAGEMENTS DES DIRIGEANTS

AU SOMMET DU G7

Réunies en Bavière au château d’Elmau du 26 au 28 juin 2O22 les puissances industrielles du G7 ont proposé un éventail de réponses aux crises mondiales. De la guerre en Ukraine aux menaces de pénuries alimentaires en passant par le péril climatique, retour sur les engagements pris par les dirigeants de l’Allemagne, du Canada, des Etats-Unis, de la France, de l’Italie, du Japon et du Royaume-Uni.

La guerre et la reconstruction de l' Ukraine

Les participants au sommet ont tenu à montrer un visage uni contre Moscou. Le G7, auquel s’est joint cinq pays émergents, dont l’Inde, a condamné l’invasion « illégale » de l’Ukraine, par la Russie. Les alliés ont notamment promis de fournir un soutien financier, humanitaire, militaire et diplomatique et de rester aux côtés de l’Ukraine « aussi longtemps qu’il le faudra ». L’aide financière débloquée pour ce pays en 2022 atteint désormais 29,5 milliards de dollars. Kiev devrait aussi recevoir de nouveaux armements, notamment des missiles antiaériens américains sophistiqués.

Pour tarir davantage les revenus de la Russie, les dirigeants du G7 vont lancer les travaux visant à mettre en place un mécanisme de plafonnement du pétrole russe, afin de frapper une importante source de revenus de Moscou, a dit un haut responsable de la Maison Blanche. Le G7 prévoit également d’imposer une interdiction de l’importation d’or russe. Pour contrôler le prix de l’or noir vendu par la Russie, les sept pays « envisagent une série d’approches », y compris « une éventuelle interdiction de tous les services qui permettent le transport maritime du pétrole brut et des produits pétroliers russes », à moins que le pétrole ne soit acheté en dessous du plafond qui serait fixé.

Les sept puissances, à l’issue de leur réunion, se disent « résolues à soutenir la reconstruction de l’Ukraine par le biais d’une conférence et d’un plan de reconstruction internationaux »​.

La Chine

Les dirigeants présents en Allemagne ont dénoncé les pratiques commerciales internationales « non transparentes et faussant le marché » de Pékin. Ils souhaitent donc s’affranchir de la dépendance à l’égard de la Chine, en « favorisant la diversification et la résistance à la coercition économique » et en « réduisant les dépendances stratégiques ». Les membres du G7 ont également fait part de leurs préoccupations concernant les violations des droits de l’homme en Chine, l’exhortant à respecter les libertés fondamentales. Ils ont souligné que la situation au Tibet et au Xinjiang, où sévit le « travail forcé », les « préoccupait grandement ».

Le communiqué final exhorte également la Chine à « honorer ses engagements » au titre de la déclaration commune sino-britannique, garantissant à Hong Kong certaines libertés et son autonomie pendant 50 ans dans le cadre du modèle « Un pays, deux systèmes ».

Atténuer la crise alimentaire

Le G7 s’est engagé à verser 4,5 milliards de dollars supplémentaires pour atténuer la crise alimentaire mondiale, portant le total des engagements communs à 14 milliards de dollars sur l’année. Les sept puissances ont également appelé pays et entreprises disposant d’importants stocks de nourriture à assumer leurs responsabilités pour atténuer la crise alimentaire déclenchée par le conflit en Ukraine. Elles exhortent aussi « tous les pays à éviter le stockage excessif de denrées alimentaires, qui peut entraîner de nouvelles hausses de prix ». En outre elle a aussi réitéré son « appel pressant à la Russie pour qu’elle mette fin, sans condition, au blocus des ports ukrainiens de la mer Noire, à la destruction d’infrastructures portuaires et de transport essentielles, silos et terminaux à grains, à l’appropriation illégale par la Russie de produits et d’équipements agricoles en Ukraine et à toutes les autres activités qui entravent la production et l’exportation de production et les exportations ukrainiennes de denrées alimentaires »​. La Russie nie pour sa part avoir bloqué le passage des cargos et accuse les sanctions occidentales de contribuer à la crise alimentaire.

Les engagements sur le climat

Les pays du G7 se sont accordés pour renforcer la coopération dans la lutte contre le réchauffement de la planète. Mais leurs ambitions, qui se heurtent aux craintes de pénuries d’énergie, ont déçu les défenseurs de l’environnement. Les puissances, qui doivent à court terme se passer du gaz russe, sont sous pression pour tenir leurs engagements climatiques.

Dans leur déclaration finale, les chefs d’Etat ou de gouvernement ont certes réaffirmé « leur engagement indéfectible » envers l’Accord de Paris qui vise à limiter le réchauffement climatique mondial à 1,5° par rapport à l’ère préindustrielle et leur objectif de parvenir à zéro émission nette de carbone d’ici à 2050. Ils ont aussi souligné « l’urgence accrue d’agir » pour réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre d’environ 43 % d’ici à 2030 par rapport au niveau de 2019. Le G7 s’est en outre engagé à ce que le secteur routier soit « fortement décarboné d’ici à 2030 ».

Le sommet a aussi convenu de créer un « Club Climat » composé de pays volontaires pour coordonner et accélérer les efforts de lutte contre le réchauffement climatique. Mais des voix critiques soulignaient à l’issue du sommet que l’idée restait vague et risquait de devenir « juste un autre club », selon Martin Kaiser, le directeur exécutif de Greenpeace en Allemagne.

L’énergie

Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz, le président américain Joe Biden, le Premier ministre britannique Boris Johnson, le Premier ministre japonais Fumio Kishida, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le président du Conseil européen Charles Michel, le Premier ministre italien Mario Draghi et le Premier ministre canadien Justin Trudeau, se sont engagés à mettre fin, d’ici à la fin de 2022, à tout nouveau soutien public direct au secteur international de l’énergie à base de combustibles fossiles non exploités. Toutefois, face à la ruée sur les sources d’énergie alternatives pour s’émanciper des combustibles fossiles russes, le G7 a convenu que des investissements publics pouvaient être réalisés dans le secteur du gaz « à titre de réponse provisoire ».

En annonçant ces engagement, bien que le G7 ne représente plus les sept plus grandes puissances économiques, Joe Biden tente de donner à ce groupe un tour plus politique, celui de la lutte des démocraties contre les autocraties...




Alize Marion pour DayNewsWorld

FAUT-IL S'INQUIETER DE LA MENACE DE PENURIE D'ENERGIE ?

Faut-il que la pénurie menace pour que les grands énergéticiens français EDF, TotalEnergies et Engie, dans une tribune commune publiée dans le Journal du dimanche, dimanche 26 juin 2022, en appellent à la sobriété, au nom de la cohésion sociale ?.

Faut-il que l’heure soit grave que le ministre de l’Economie présente ladite sobriété comme un passage obligé », sans alternative ?

Trois jours plus tôt, lors d’une visite dans un centre de commande national de gaz en Ile-de-France,Elisabeth Borne, accompagnée d’Agnès Pannier-Runacher, avait déjà planté le décor. « Nous devons faire preuve de sobriété énergétique. Je ne sais pas si c’est le bon terme, mais en tout cas nous devons réduire de 40 % d’ici à 2050 » appellent à la sobriété. Une feuille de route devrait s’appliquer dès cet été à l’Etat, aux administrations et aux grandes entreprises.

Voilà que les énergéticiens se transforment en « pères la morale ». « Nous appelons à une prise de conscience et à une action collective et individuelle pour que chacun d’entre nous change ses comportements et limite immédiatement ses consommations énergétiques, électriques, gazières et de produits pétroliers », ont écrit Jean-Bernard Lévy et Patrick Pouyanné, PDG d’EDF et de TotalEnergies, ainsi que Catherine MacGregor, directrice générale d’Engie, dans une tribune parue dans le Journal du dimanche

Dans la tribune du JDD, les trois dirigeants des fournisseurs d'énergie français appellent donc à « un effort collectif et immédiat » pour éviter un hiver sous tension. Les trois appellent les Français à réduire « immédiatement » leur consommation de carburant, d'électricité et de gaz. Selon les trois fournisseurs d'accès d'énergie en France, les risques de pénurie et la flambée des prix sont tels qu'ils vont jusqu'à menacer « la cohésion sociale » l'hiver prochain.

En effet « depuis maintenant des mois, le système énergétique européen subit de fortes tensions et le système énergétique français n'est pas épargné », exposent Catherine MacGregor, directrice générale d'Engie, Jean-Bernard Lévy, président-directeur général d'EDF, et Patrick Pouyanné, président-directeur général de TotalEnergies. « Agir dès cet été nous permettra d'être mieux préparés pour aborder l'hiver prochain, et notamment préserver nos réserves de gaz.

Ces tensions s'expliquent par la guerre en Ukraine et les sanctions occidentales, d'abord. Les livraisons de gaz russe par gazoduc ont « fortement baissé pour certains pays, dont la France ». « Bien qu'en augmentation, les importations de gaz naturel liquéfié (GNL) sont aujourd'hui encore trop limitées pour compenser ces baisses. Le niveau d'alerte sur les stocks de gaz au niveau européen est dès lors élevé et des mesures de rationnement sont mises en place dans certains pays », soulignent-ils.

Aussi le marché pétrolier mondial pourrait-il connaître des tensions entre le niveau de production et la demande durant l'été. Aux Etats-Unis, on entre dans la 'driving season', la période de l'année où les déplacements automobiles sont les plus importants, car les gens partent en vacances. Et donc celle où on a besoin de plus de carburant automobile. En Chine, l'assouplissement des confinements drastiques imposés à certaines villes va entraîner un retour à la normale des déplacements, et donc une augmentation de la demande pétrolière.

La météo y est aussi pour quelque chose. « Les conditions climatiques et la sécheresse viennent amputer la production hydraulique », écrivent les trois dirigeants dans leur tribune. Une grande partie du parc nucléaire français nécessite effectivement l'eau des rivières pour être refroidi. Par conséquent, un niveau des cours d'eau trop bas, comme cela a été le cas début juin par exemple dans le Rhône, peut mettre en péril ces activités.

A ces causes viennent s'ajouter d'autres handicaps comme le laissait entendre le gestionnaire du réseau de transport d'électricité (RTE) il y a deux semaines auprès de TF1. « Nous nous trouvons en effet dans une période charnière, marquée par une série d'événements à gérer : la fermeture des centrales au fioul et à charbon, celle [nucléaire] de Fessenheim, mais aussi du retard quant au développement d'autres modes de production », note RTE.

De plus au 24 mai, 27 des 56 réacteurs nucléaires français étaient à l'arrêt, selon EDF. Soit près de la moitié. Une situation sans précédent, qui s’explique par des fermetures planifiées mais également par un problème imprévu de corrosion. Alors que la moitié du parc nucléaire est à l’arrêt, le ministère de la Transition énergétique se réserve d’ailleurs « la possibilité de faire fonctionner la centrale [ à charbon] de Saint-Avold quelques heures de plus si nous en avons besoin l’hiver prochain ».

En fait le risque de pénurie plane si bien qu'à court terme , toute économie de gaz ou d’électricité faite aujourd’hui permettra de sécuriser les stocks pour l’hiver.  A moyen terme, le gouvernement afficherait des intentions plus ambitieuses. « L’objectif, c’est une feuille de route qui nous permette de réduire de 10 % la consommation d’énergie par rapport à notre référentiel habituel d’ici deux ans », a précisé la ministre de la Transition énergétique. Ce qui correspond à « la première marche du scénario de RTE, qui vise une réduction de 40 % d’ici à 2050 ».

La France n'est cependant pas le seul pays concerné . Pour compenser les baisses de livraisons de gaz russe, l'Allemagne va par exemple retourner au charbon. Un recours provisoire, promet le ministre de l'Economie et du Climat allemand, qui reconnaît qu'il s'agit d'une décision amère. La prolongation de certaines centrales sera une mesure à court terme, sur une période "limitée", jusqu'en mars 2024, assure Berlin.

D'autres pays d'Europe ont récemment annoncé des mesures similaires. L'Autriche, également dépendante du gaz russe, a également acté le redémarrage prochain d'une centrale à charbon désaffectée, afin de pouvoir pallier une éventuelle pénurie.

Dernier exemple en date : les Pays-Bas. Jusqu'ici, les centrales électriques au charbon néerlandaises ne pouvaient fonctionner à plus de 35% de leur capacité, selon une loi en vigueur depuis janvier 2022 pour réduire les émissions de CO2 du pays. Elles peuvent désormais « fonctionner à pleine capacité », a annoncé lundi 20 juin le ministre de l'Environnement et de l'Energie néerlandais, Rob Jetten.

Alors qu’elle prône la sobriété énergétique, Elisabeth Borne a annoncé jeudi dernier la prolongation du bouclier tarifaire jusqu’à la fin de l’année. Un bon signal pour inciter à réduire sa consommation?




Alize Marion pour DayNewsWorld

LE PROJET DE LOI POUVOIR D'ACHAT

APREMENT DEBATTU

Le texte, qui a vocation à aider les Français à faire face à l'inflation, doit être présenté en Conseil des ministres le 6 juillet puis examiné au Parlement dans la foulée. Ce doit être le premier grand texte du second quinquennat d'Emmanuel Macron. Le projet de loi « pouvoir d'achat », censé être présenté en Conseil des ministres mercredi 6 juillet et examiné au Parlement dans la foulée, doit permettre de soulager les Français, plombés par une inflation qui devrait atteindre en moyenne 5,5% en 2022.

Son contenu fait déjà l'objet d'une âpre bataille politique entre les oppositions et l'exécutif, les premières comptant sur l'absence de majorité absolue à l'Assemblée nationale du camp présidentiel pour imposer certaines de leurs mesures clés. C'est pourquoi le ministre de l’économie a alerté sur le niveau d’endettement de la France, ce lundi. Une manière d’appeler les oppositions à la retenue avant les débats du projet de loi pouvoir d’achat à l’Assemblée nationale.

La France a atteint sa « cote d’alerte » sur les finances publiques, a en effet estimé le ministre de l’économie Bruno Le Maire, lundi 27 juin, au moment où l’exécutif cherche un compromis avec l’opposition pour son projet de loi sur le pouvoir d’achat.

« Tout n’est pas possible, tout simplement parce que nous avons atteint la cote d’alerte sur les finances publiques », a affirmé M. Le Maire, ajoutant que « les conditions de financement ont changé » et qu’aujourd’hui la France emprunte « à plus de 2 % » pour financer les dépenses publiques, quand elle le faisait encore récemment à taux négatifs ou très faibles. Selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), la dette publique française a dépassé 2 900 milliards d’euros à la fin du troisième trimestre, soit 114,5 % du produit intérieur brut (PIB), du fait aussi d’une croissance économique en berne.

Le projet de loi pouvoir d’achat, objet de toutes les tractations

A droite, le nouveau président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale, Olivier Marleix, a fortement insisté sur le risque d’une augmentation de la dette française, lundi matin sur Europe 1, quelques minutes avant la prise de parole de M. Le Maire. « Sur la question du pouvoir d’achat et d’un tel problème pour nos compatriotes, évidemment on va tout faire pour converger avec le gouvernement » et « avancer sur ces mesures », a déclaré le député d’Eure-et-Loire alors que Les Républicains, s’ils refusent de participer au gouvernement, assurent qu’ils voteront possiblement des textes « au cas par cas ».

M. Marleix a toutefois posé deux conditions : la nécessité de prendre en compte le fait que la question du pouvoir d’achat est « un sujet d’ampleur pour la France qui travaille », et « il faudra évidemment que le gouvernement accepte d’envisager la question du financement de ces mesures ».

« On sera exigeants à l’égard du gouvernement pour que ce soit financé. La situation de la dette française aujourd’hui est très grave (…) Le gouvernement ne peut pas dire : “Allez hop, 30 milliards de dette supplémentaire !” Ce serait irresponsable », a-t-il estimé, promettant que les députés LR « feront des propositions sur le sujet du financement ».

A gauche, le député et secrétaire national du Parti communiste français, Fabien Roussel, a souhaité sur CNews « une forte augmentation du pouvoir d’achat » avec notamment « une baisse tout de suite de la TVA sur l’essence ». « On ne se contentera pas de miettes » et « on va tous descendre dans la rue s’il le faut pour obtenir ces mesures », a-t-il prévenu.

Un coup de pouce de huit milliards d’euros pour les prestations sociales

Interrogé sur la proposition faite par plusieurs partis de l’opposition, comme Les Républicains ou le Rassemblement national, d’une baisse de taxe sur les carburants, M. Le Maire a assuré que le gouvernement allait « discuter » avec ces formations mais que « l’esprit de compromis doit s’accompagner d’un esprit de décision ».

La prolongation de mesures existantes

Plusieurs mesures déjà mises en œuvre ces derniers mois pour lutter contre la hausse des prix devraient être prolongées. C'est le cas du bouclier tarifaire sur l'énergie (qui vient déjà d'être prolongé par décret jusqu'au 31 décembre 2022), et qui plafonne les tarifs de vente du gaz et de l'électricité. La remise de 18 centimes par litre sur les carburants tient encore aussi, au moins pour le mois d'août. Le gouvernement réfléchit en parallèle à un nouveau dispositif plus ciblé sur les gros rouleurs, mais son articulation avec la remise n'est pas tranchée, a assuré vendredi 24 juin la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher.

L'indemnité inflation, ponctuelle, devrait également faire son retour sous le nom de chèque alimentation. Le gouvernement a abandonné l'idée d'un chèque alimentaire mensuel, qui devait permettre l'accès à des produits de qualité. Cette nouvelle aide financière, dont le montant n'est pas encore fixé, sera versée « en une fois » et « à la rentrée », directement sur le compte bancaire des plus modestes, a annoncé la Première ministre, Elisabeth Borne. Tout en assurant que la réflexion continuait sur un chèque alimentaire plus ciblé sur les produits « de qualité » et « bio ».

Enfin, la prime Macron, qui avait fait son apparition durant la crise des « gilets jaunes », sera pérennisée et son plafond triplé. Les entreprises pourront donc verser jusqu'à 3 000 euros à leurs salariés, voire 6 000 euros pour les entreprises de moins de 50 salariés et celles qui ont un accord d'intéressement.

Des revalorisations de prestations sociales

Plusieurs prestations sociales doivent être revalorisées. Les pensions de retraite et d'invalidité des régimes de base, la prime d'activité (dont le montant forfaitaire est de 563,68 euros), mais aussi les prestations familiales et les minima sociaux, dont le revenu de solidarité active (550,93 euros pour une personne seule sans ressource), l'allocation aux adultes handicapés (919,86 euros au maximum), l'allocation de solidarité aux personnes âgées (916,78 euros pour une personne seule) devraient connaître une hausse de 4%, selon le projet de loi consulté. Ce coup de pouce sera rétroactif au 1er juillet. Le coût de ces revalorisation s'élève à « un peu moins de 7 milliards fin 2022 », selon Les Echos

Le projet de loi de finances rectificative, présenté en même temps que le projet de loi « pouvoir d'achat », devrait en outre intégrer une revalorisation de 3,5% de l'aide personnalisée au logement (APL), ce qui représenterait une dépense supplémentaire de 168 millions d'euros.

De nouvelles mesures mises en place

Le gouvernement prévoit par ailleurs une série de nouvelles mesures. Les fonctionnaires verront ainsi la fin du gel de leur point d'indice, qui sert de base à leur rémunération. Les syndicats de la fonction publique demandent entre 3% pour la CFDT et 20% pour la CFTC. Une hausse de 1% coûterait 2 milliards d'euros par an à l'Etat, selon le gouvernement, qui devrait annoncer la valeur du nouveau point le 28 juin.

Une baisse des cotisations des travailleurs indépendants est également prévue dans le projet de loi. Elle doit leur permettre de gagner « 550 euros par an au niveau du smic », avait assuré mi-mai le porte-parole de l'ancien gouvernement Gabriel Attal.

Le projet de loi prévoit par ailleurs un renforcement de la « prime de transport » versée par les entreprises à leurs salariés pour couvrir une partie du coût de leurs déplacements domicile-travail. Le plafond d'exonération fiscale et sociale de la prise en charge par l'employeur des frais de carburant de ses salariés sera ainsi doublé, de 200 à 400 euros pour les années 2022 et 2023. Les salariés pourront aussi cumuler cette prime avec la prise en charge par l'employeur de 50% du prix des abonnement aux transports en commun.

La suppression de la redevance audiovisuelle devrait par ailleurs être effective dès l'automne prochain, avec un gain pour les ménages de 138 euros, soit un manque à gagner pour l'Etat de plus de 3 milliards d'euros net.

Le texte veut également ouvrir la possibilité d'instaurer un dispositif d'intéressement par l'employeur même sans accord de branche ou avec les représentants du personnel. L'objectif étant de faire bénéficier les salariés du partage de la valeur créée dans l'entreprise. En revanche, la piste d'un « dividende salarié », qui devait rendre obligatoire la participation en entreprise, « ne figure pas dans le texte initial à ce stade », confirme le ministère du Travail.

Outre ces mesures, le gouvernement prévoit d'intégrer au projet de loi de finances rectificative un « bouclier loyer », visant à plafonner les hausses de loyer pendant un an à 3,5%, a confirmé Bruno.

« La politique, c’est des choix (…) Il est impératif de réduire l’endettement public », mais « il faut dans le même temps protéger nos compatriotes qui sont les plus fragiles, mais les protéger de manière responsable. », conclut Bruno Lemaire.




Andrew Preston pour DayNewsWorld

LA GUERRE EN UKRAINE VA LOURDEMENT PESER

 SUR LA CROISSANCE ET L'INFLATION 

DANS LE MONDE SELON L'OCDE

Dans ses dernières prévisions de mercredi, l'organisation internationale a doublé sa prévision d'inflation pour ses pays membres en 2022 à 8,5%.

Les conséquences de la guerre en Ukraine pourraient engendrer une flambée de l'inflation de 8,5% parmi les pays membres de l'OCDE en 2022, alerte l'organisation internationale dans ses dernières prévisions économiques mercredi, un niveau deux fois plus élevé que celui qu'elle anticipait en décembre.

La hausse des prix devrait ensuite ralentir en 2023, prévient l'OCDE, qui regroupe 38 pays développés à travers la planète, tout en mettant en garde contre une aggravation de ces perspectives en cas de nouveaux chocs économiques.

Une croissance mondiale pour 2022 abaissée à 3%

La croissance mondiale va fortement ressentir les conséquences de la guerre en Ukraine cette année, a également mis en garde l'organisation, faisant passer son anticipation de croissance à 3% contre 4,5% en décembre dernier. Particulièrement affectée, la zone euro devrait enregistrer une hausse de 2,6% de son PIB contre 4,3% prévus précédemment, et la France par exemple une progression de 2,4% contre 4,2% imaginés en décembre par l'organisation internationale basée à Paris.

«Le monde paiera un lourd prix à la guerre russe contre l'Ukraine», a alerté la numéro deux et cheffe économiste de l'OCDE, Laurence Boone, dans un texte introductif à ces prévisions intitulé «le prix de la guerre». «Une crise humanitaire se déroule sous nos yeux, laissant des milliers de personnes décédées, forçant des millions de réfugiés à fuir leur foyer et menaçant une reprise économique qui était en chemin après deux années de pandémie», poursuit-elle.

Une facture qui change entre les zones géographiques

La facture de la guerre varie nettement selon les zones géographique: la zone euro voit sa prévision de croissance nettement réduite à 2,6% contre 4,3% en décembre, avec un plongeon pour l'Allemagne à 1,9% (-2,2 points) et la France à 2,4% (-1,8 point). Le Royaume-Uni s'en sort plutôt bien cette année avec 3,6% anticipés (-1,1%) mais cale complètement à 0% concernant la prévision 2023, contre 2,1 anticipés auparavant.

Les États-Unis devraient quant à eux connaître en 2022 une croissance de 2,5%, contre 3,7% attendus en décembre, et la Chine de 4,4% (contre 5,1%). Jugée encore «temporaire» en septembre 2021 par l'OCDE, l'inflation s'est nettement tendue avec la persistance des problèmes dans les chaînes d'approvisionnement et la flambée des prix sur l'énergie, les aliments et les métaux, à la suite de la guerre.

Si l'OCDE voit ces pressions s'apaiser l'an prochain elle prévient cependant qu'au regard de l'incertitude ambiante, celles-ci pourraient encore s'aggraver.

Or une inflation qui s'emballe pourrait entraîner des hausses brutales de taux d'intérêt par les banques centrales, menaçant d'autant plus une reprise économique déjà chancelante, craint l'organisation.




Carl Delsey pour DayNewsWorld

LA COREE DU NORD FACE A 1,2 MILLIONS DE CAS COVID-19 EN TROIS JOURS

Après avoir nié la présence du virus SARS-CoV-2 sur son territoire pendant près de deux ans, Pyongyang a fait état d'une explosion des contaminations.

Alors que la quasi-totalité des pays ont été touchés à divers degrés par des vagues successives de Covid-19 depuis plus de deux ans, la Corée du Nord a toujours clamé faire partie des trois territoires, avec le Turkménistan et les îles Tuvalu, à n'avoir jamais été exposés au virus, observe Vice.

Si des doutes subsistent encore quant à cette absence du SARS-CoV-2 sur le territoire nord-coréen depuis le début de la pandémie, la situation a en tout cas changé depuis le jeudi 12 mai. Ce jour-là, les médias d'État ont rapporté –certes à demi-mot– le tout premier cas de Covid-19 dans le pays. Depuis, on compte près de 1,2 million de personnes infectées et cinquante décès des suites d'une infection au virus. Une évolution impressionnante en si peu de temps qui, selon Vice, pourrait être largement sous-estimée.Une question est désormais sur toutes les lèvres: comment le virus est-il rentré dans le pays? Surtout compte tenu du fait que «la Corée du Nord a été l'une des premières à sceller ses frontières étrangères en janvier 2020 et à paralyser le commerce international –y compris avec la Chine», rappelle Vice.

Selon Ethan Jewell, correspondant basé à Séoul pour NK News, l'une des pistes principales pour expliquer la propagation du virus sur le territoire nord-coréen serait pourtant bien à chercher du côté de la Chine, un pays également durement touché par le Covid-19 depuis plusieurs mois. Toujours d'après Vice, «il y a eu de nombreux rapports sur des personnes faisant des allers-retours illégaux [...] dans le but de fournir des ressources essentielles aux communautés nord-coréennes appauvries et affamées».

Un système médical sous tension

Selon Vice, des soldats nord-coréens auraient alors pu se trouver en contact avec certains de ces contrebandiers chinois. Ils se seraient ensuite rendus à une parade militaire organisée à Pyongyang le 25 avril dernier, transformant l'événement en cluster géant. Pour Hong Min, un chercheur de l'Institut coréen pour l'unification nationale, il n'y a aucun doute: «l'épidémie actuelle de Covid [en Corée du Nord] est étroitement liée au défilé du 25 avril».

D'autre part, face au nombre de cas qui ne cesse d'augmenter, le système de santé nord-coréen est à la peine. «En ville, vous avez un très grand hôpital général... mais si vous allez dans les villages, ils ont à peine des cliniques, explique Hong Lim. Le système médical est sous tension et la pénurie de médicaments est évidente.»

En raison du peu de personnes vaccinées et du manque de traitements disponibles, les experts estiment que la Corée du Nord pourrait instaurer des mesures draconiennes de confinement afin de limiter la propagation du virus, à l'instar de son voisin chinois.




Andrew Preston pour DayNewsWorld

POURQUOI LES REMUNERATIONS DES GRANDS PATRONS EXPLOSENT-ELLES ?

Comme chaque printemps, avec la publication des documents de référence des entreprises cotées, la rémunération des grands patrons suscite des réactions indignées. Cette année, une étude de Fintech Scalens, une plate-forme spécialisée dans les services aux sociétés cotées, a notamment montré que les dirigeants du CAC 40, les quarante entreprises les mieux valorisées à la bourse de Paris, ont vu leur rémunération doubler en un an, atteignant une moyenne de 8,7 millions d’euros. Même tendance haussière aux États-Unis : les 100 principaux dirigeants américains ont vu leur rémunération progresser de 31 % en 2021 pour s’établir à environ 20 millions d’euros par personne en moyenne (dont +569 % pour le patron d’Apple, Tim Cook, ou encore +65 % pour celui de Goldman Sachs).

Un nom a retenu en particulier l’attention de la presse française : celui de Carlos Tavares, le directeur général du groupe automobile Stellantis (né de la fusion entre Fiat Chrystler et PSA Peugeot Citroën), censé toucher 66 millions d’euros de rémunération totale en 2021, dont une part fixe de 19 millions d’euros. Ce chiffre, rendu public pendant l’entre-deux-tours de la campagne présidentielle, a été jugé « choquant » aussi bien par la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen, que par le président candidat Emmanuel Macron qui a en outre appelé à un plafonnement des rémunérations des dirigeants à l’échelle européenne.

Le cas de Carlos Tavares apparaît en effet d’autant plus polémique que, sous le mandat de François Hollande, une loi a été adoptée pour que la rémunération patronale soit soumise à l’approbation des actionnaires. Le 13 avril dernier, ces derniers se sont d’ailleurs opposés au versement des 66 millions d’euros lors de l’assemblée générale du groupe. Mais le vote a eu lieu au nouveau siège situé aux Pays-Bas, où ce vote n’a qu’une fonction consultative… La déléguée syndicale centrale CFDT, a ainsi amèrement regretté au sujet du déménagement : « on nous assurait pourtant que c’était par neutralité géographique, pas pour des avantages financiers… »

Une décorrélation de la performance

Lors de l’assemblée générale du groupe Stellantis, le président John Elkann avait justifié ce niveau de rémunération en expliquant vouloir « récompenser les performances » du dirigeant qui a mené à bien la fusion entre Fiat Chrystler et PSA Peugeot Citroën.

Pourtant, la question de savoir s’il faut récompenser financièrement la réussite, même si elle est largement débattue en psychologie depuis les travaux fondateurs d’Edward Deci, n’est pas ce qui est principalement en jeu ici. Ce qui choque, c’est le niveau de cette récompense. Comment peut-on l’expliquer ? Est-ce une pratique pertinente en termes de management ?

66 millions d’euros pour Carlos Tavares : le salaire du dirigeant de Stellantis contesté (France 24, 14 avril 2022).

Aux États-Unis, les dirigeants ont en moyenne gagné 254 fois plus que leurs salariés en 2021, contre 238 fois en 2020. Un niveau proche de celui observé en France. Or, si le niveau absolu de cet écart peut légitimement choquer, c’est surtout son évolution au cours des dernières décennies qui constitue le phénomène le plus surprenant.

En effet, cet écart n’était que de 1 à 20 aux États-Unis en 1965. C’était d’ailleurs l’écart maximal de rémunération que recommandait au début du XXe siècle le célèbre banquier J.P. Morgan, peu réputé pour son militantisme égalitaire. Qu’est-ce qui peut expliquer une telle inflation ? Ce n’est certainement pas un accroissement proportionnel du talent et des responsabilités des grands patrons : quel que soit l’indicateur choisi, rien n’indique que la performance des dirigeants (et des entreprises qu’ils dirigent) a été multipliée par 20 depuis les années 1960.

Consanguinité des conseils d’administration

En fait, l’explosion de la rémunération des dirigeants des sociétés cotées s’explique par la conjonction de deux effets pervers. Le premier de ces effets est la consanguinité des conseils d’administration et des conseils de surveillance, connue en France sous le doux nom de « barbichette », en référence à la comptine « je te tiens, tu me tiens par la barbichette », qui devient : « tu es membre de mon conseil, tu votes ma rémunération, je suis membre de ton conseil, je vote ta rémunération ».

Pour légitimer la rémunération des dirigeants, certains affirment qu’il existerait un « marché » des talents, et que les rémunérations, quelque exubérantes qu’elles soient, correspondraient au « prix de marché » des compétences. Or, si un tel marché existe pour les dirigeants des grands groupes, ce n’est certainement pas un marché libre et le prix n’y est certainement pas une mesure objective de la valeur. En effet, les conseils d’administration des groupes cotés sont souvent composés d’individus qui sont eux-mêmes dirigeants, et qui siègent souvent dans plusieurs autres conseils.

Il existe donc une forme de connivence plus ou moins affichée entre les dirigeants et ceux qui évaluent leur action et décident de leur rémunération. Cette situation n’est d’ailleurs pas spécifique au capitalisme français (même si les collusions entre anciens des mêmes grandes écoles et des mêmes grands corps ont tendance à la renforcer), puisqu’on la retrouve par exemple aux États-Unis.

La consanguinité des conseils d’administration et des conseils de surveillance, l’un des facteurs qui entretient les salaires des dirigeants à la hausse.

On peut ainsi expliquer le niveau de rémunération des grands patrons par le fait qu’ils se l’attribuent eux-mêmes, au travers de leurs administrateurs, avec lesquels ils partagent les mêmes intérêts et les mêmes réseaux. Cependant, si ce phénomène peut permettre de comprendre le montant des rémunérations, il n’explique pas leur multiplication depuis les années 1960. En effet, l’endogamie des instances de pouvoir est vieille comme le monde, et rien n’indique qu’elle soit pire aujourd’hui qu’elle ne l’était hier.

« Lake Wobegon effect »

Pour expliquer l’explosion de la rémunération des dirigeants, il faut donc invoquer un deuxième effet pervers, bien plus redoutable car largement contre-intuitif. C’est à partir des années 1990 que la réglementation a peu à peu imposé une révélation des niveaux de rémunération des dirigeants des entreprises cotées. Aux États-Unis, cela a pris la forme d’une nouvelle règle édictée par la Securities and Exchange Commission (SEC) en 1992. En France, c’est la loi NRE du 15 mai 2001, revue par la loi de Sécurité financière du 1er août 2003 qui a fixé ce cadre.

Dans les deux cas, l’objectif était le même : mieux informer les actionnaires sur les rémunérations des dirigeants, avec l’hypothèse sous-jacente que si ces rémunérations devenaient publiques, elles resteraient contenues. Or, paradoxalement, c’est exactement l’inverse qui s’est produit : c’est la publication des rémunérations qui a provoqué leur inflation.

En effet, dès lors que la rémunération est publique, elle devient une mesure de la valeur des dirigeants et donc un enjeu. Tant qu’elle était secrète, elle ne permettait pas de comparer les individus et restait donc une question purement privée. Devenue publique, elle s’impose comme l’étalon de leur talent. Lorsqu’une société cotée nomme un nouveau dirigeant et qu’elle décide de le payer moins que son prédécesseur, tout le monde le sait, et on va en déduire qu’il n’est pas aussi capable que celui qu’il remplace. De même, si le dirigeant d’une entreprise est moins payé que la moyenne de son industrie, tout le monde le sait, et on va en déduire qu’il n’est pas parmi les plus talentueux.

C’est parce que les rémunérations sont publiques que tous les dirigeants cherchent à gagner plus que la moyenne et que tous les conseils d’administration ne cessent de mieux les payer. En effet, un administrateur qui douterait publiquement de la compétence du dirigeant provoquerait un effondrement du prix de l’action. Réciproquement, pour influencer positivement la valeur actionnariale, un conseil d’administration a intérêt à donner tous les signes les plus patents, les plus mesurables et les plus visibles de l’extrême confiance qu’il a dans le talent exceptionnel du dirigeant : c’est ce qu’il fait en décidant de l’augmenter. Par conséquent, une fois publique, la rémunération des dirigeants devient instrumentalisée comme à la fois un outil de mesure et un mécanisme d’influence.

Le phénomène d’instrumentalisation de la moyenne est connu aux États-Unis sous le nom de « Lake Wobegon effect », du nom de la ville fictive de Lake Wobegon, où comme le veut la légende « toutes les femmes sont fortes, tous les hommes sont beaux et tous les enfants sont au-dessus de la moyenne ». S’il est impossible que tout le monde soit meilleur que la moyenne, le fait que chacun cherche à l’être provoque son inflation.

Une solution simple pour une anomalie récente

Que retenir de tout cela ? Au regard de l’histoire, l’explosion des rémunérations des patrons des grandes entreprises reste une anomalie, et c’est une anomalie récente (l’économiste français Thomas Piketty condamne à ce propos un « extrémisme méritocratique »). D’un point de vue managérial, les niveaux actuels de rémunération ne se justifient pas, car pendant longtemps les entreprises ont été très bien dirigées sans que leurs patrons ne soient aussi grassement payés.

De plus, de tels écarts de rémunération provoquent un profond sentiment d’iniquité, au risque d’une démotivation générale, bien plus préjudiciable à la performance des entreprises qu’une très hypothétique érosion du talent des dirigeants. Comme le dit avec malice le milliardaire américain Warren Buffett :

« Quand un dirigeant avec une réputation d’excellence rencontre une industrie avec une réputation de difficulté, c’est généralement l’industrie qui conserve sa réputation ».

Par conséquent, si nous voulons mettre fin à cette anomalie historique qu’est l’explosion des rémunérations des grands patrons (ou celle des stars de cinéma et des champions sportifs), la conclusion qui s’impose est limpide : il faut rendre ces rémunérations secrètes. Dès lors qu’elles seront secrètes, les rémunérations cesseront d’être une mesure de la valeur des individus, et donc d’être un enjeu. Bien entendu, rien ne dit qu’en devenant confidentielles, les rémunérations redescendront à des niveaux plus raisonnables (pour cela, il faudrait que la loi l’impose ou que les actionnaires l’exigent), mais a minima elles auront moins de raisons d’augmenter.

Reste un obstacle de taille : on voit mal comment l’opinion, scandalisée par les niveaux actuels de ces rémunérations, pourrait accepter qu’on décide de les cacher. J’invite nos lecteurs les plus pédagogues à résoudre cet épineux problème.

D'après Frédéric Fréry

Professeur de stratégie, ESCP Business School, CentraleSupélec – Université Paris-Saclay dans TheConversation




Boby Dean pour DayNewsWorld

DES RISQUES DE CRISE SOCIALE

FACE A LA LA BAISSE DU POUVOIR D'ACHAT

C’est le premier sujet de préoccupation des Français, celui qui a occupé une majeure partie de la campagne et restera au cœur de l’attention du président: le pouvoir d’achat. En la matière, Emmanuel Macron n’entame pas son second quinquennat doté d’un grand crédit. Fin mars, 74 % des Français estimaient que leur pouvoir d’achat s’était dégradé depuis son élection en 2017…C'est que l'inflation en France a bondi de 4,8 % sur un an en avril après 4,5 % un mois plus tôt selon l'estimation provisoire publiée ce vendredi matin par l'Insee.

La progression des prix en France continue d'être tirée par l'envolée des cours des hydrocarbures exacerbée par l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Sur douze mois, les prix de l'énergie augmentent encore de 26,6 %. Mais la hausse se nourrit aussi d'une « accélération des prix des services, de l'alimentation et des produits manufacturés », précise l'Insee.

Un impact évalué entre 168 euros et 421 euros

L'Hexagone redécouvre donc une valse des étiquettes sans précédent depuis le début des années 1980 et qui risque de durer. Après l'entrée en vigueur des accords commerciaux entre les producteurs et la grande distribution - qui font d'ailleurs l'objet d'une renégociation -, les prix des produits alimentaires s'envolent de 3,8 %, contre 2,9 % en mars. Les produits frais flambent de 6,6 %.

A elle seule, la hausse des prix alimentaires « pourrait amputer le pouvoir d'achat des ménages de 0,4 % à 1,1 % cette année, soit entre 168 euros et 421 euros avec « un impact trois fois plus important pour les 10 % les plus modestes par rapport aux 10 % les plus aisés », ont calculé les économistes d'Asterès. Mais les prix des services augmentent également, de 2,9 %.

«Les chocs de prix se propagent sur l'ensemble de l'économie, ce qui n'est pas de bon augure», résume Philippe Waechter, directeur de la recherche économique chez Ostrum Asset Management.

Baisse de la croissance

L'inflation risque d'entraîner des pertes de pouvoir d'achat même si l'exécutif a multiplié les dispositifs sous forme de « plan de résilience » pour aider des Français à passer cette période difficile. Chèque énergie, puis bouclier tarifaire sur les prix du gaz et de l'électricité.. .

En conséquence, la consommation des ménages est en baisse, et la croissance du PIB est nulle au premier trimestre 2022 en France, toujours selon l’Insee. En mars, la consommation a chuté de 1,3 % mettant à l'arrêt la croissance française au premier trimestre, a annoncé ce vendredi l'Insee.

Après avoir culminé à 7% en 2021, la croissance économique risque de marquer le pas dans les prochains mois. La plupart des instituts de prévision ont dégradé récemment leurs chiffres de croissance du PIB pour 2022.

« Pour le prochain gouvernement, l'équation va être très compliquée. Il devra gérer les effets de cette inflation sur le pouvoir d'achat des ménages », souligne l'économiste de Ostrum Asset Management Philippe Waechter. « Comme aucun gouvernement ne veut rentrer dans des procédures d'indexation, il y a forcement des pertes de pouvoir d'achat et donc des inégalités qui vont augmenter », rappelle-t-il.

Sur ce point, la hausse des prix des carburants ces dernières semaines a accentué les disparités territoriales en France. Tous les ménages vivant dans des zones rurales et dépendant de la voiture se retrouvent de fait pénalisés par la hausse des prix des carburants. Même si le gouvernement a mis en œuvre plusieurs mesures comme la remise de 18 centimes sur les prix du carburant ou encore le chèque inflation, ces dispositifs non ciblés profitent à un grand nombre de ménages sans distinction.

Plusieurs travaux récents d'économistes ont montré que ces mesures pouvaient creuser le fossé entre les catégories de population alors que ceux en bas de l'échelle sont les plus exposés.

Un risque accru de tensions sociales

Le prochain gouvernement aura également la lourde tâche de juguler les fortes tensions sociales si l'inflation se poursuit dans les prochains mois. Déjà au cours de la campagne présidentielle, de nombreuses opérations escargots et blocages de dépôts de carburants ont eu lieu sur tout le territoire. La grogne pourrait s'amplifier à mesure que l'activité économique marque le pas.La crise des gilets jaunes en 2018 et les multiples manifestations à l'encontre de la réforme des retraites ont montré que les tensions sociales étaient loin d'être apaisées sous la Macronie.

« L'inflation a généré des crises politiques tout au long du 20ème siècle. L'inflation a débouché sur des crises sociales dans beaucoup de pays », rappelle Anne-Sophie Alsif.




Abby Shelcore pour DayNewsWorld

GUERRE EN UKRAINE DES AVANCEES

 DANS LES POURPARLERS

Moscou et Kiev annoncent des avancées dans les discussions. « Nous pouvons dire que les deux parties se sont rapprochées. Elles ont fait des progrès significatifs aujourd’hui. Maintenant, les ministres des Affaires étrangères des deux pays vont se réunir et après, il est prévu une rencontre entre chefs d’Etat », s’est félicité Mevlüt Çavuoglu, le chef de la diplomatie turque dont le pays jouait le rôle de facilitateur dans l’affaire .

La Russie promet en effet un retrait de ses troupes autour de la capitale ukrainienne, en signe de bonne volonté. La Russie a décidé de réduire de manière drastique ses activités militaires autour de Kyiv et Tchernihiv, a déclaré mardi le vice-ministre russe de la Défense à l’issue d’une nouvelle session de pourparlers de paix entre l’Ukraine et la Russie, à Istanbul. L’état-major de l’armée russe devait fournir plus de détails à ce sujet après le retour à Moscou de la délégation de négociateurs. Vendredi, le ministère russe de la Défense avait déjà indiqué que ses forces allaient désormais se concentrer sur une « libération » complète du Donbass, région de l’est de l’Ukraine, précisant qu’il s’agissait d’une des options de départ de leur « opération spéciale », l’autre qui serait donc abandonné étant la conquête de l’ensemble de l’Ukraine. Le Donbass est la région de l’est de l’Ukraine constituée des régions administratives de Louhansk et Donetsk, peuplées en partie de russophones, où Moscou a reconnu l’indépendance des deux républiques séparatistes autoproclamées du même nom juste avant le début de son intervention le 24 février. L’armée russe contrôlerait à l’heure actuelle 93 % du territoire de l’oblast de Louhansk et 54 % du territoire de l’oblast de Donetsk, selon le ministère russe de la Défense. « Les principaux objectifs de la première phase de l’opération ont été globalement atteints », a déclaré dans un discours le général Sergueï Roudskoï, chef d’état-major adjoint.

Alexandre Fomine a présenté cette initiative comme un moyen d’établir la confiance entre les deux camps et d’aller plus loin dans les négociations, alors que l’Ukraine a proposé mardi sa neutralité en échange de garanties de sécurité et de futures discussions sur le statut de la Crimée, annexée par Moscou en 2014.

Selon Vladimir Medinsky, le chef négociateur russe, son pays ne serait pas opposé à une entrée de son voisin dans l’Union européenne....

L’Ukraine demande à l’avenir que des pays – on parle des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de la Chine, de la France, de la Turquie, de l’Allemagne, du Canada, de l’Italie, de la Pologne et d’Israël – se portent réellement garants de sa sécurité. En cas d’attaque et après consultation, les capitales concernées s’engageraient à envoyer, au bout de trois jours, des troupes, des armes et à assurer une zone d’exclusion aérienne. Kiev conditionne un tel accord à la tenue d’un référendum sur le sujet. Ce qui implique aussi le retrait total des troupes russes du territoire.

Pour ce qui est de la Crimée, Kiev proposerait un délai de quinze ans pour arriver à s’entendre sur un statut, Volodymyr Zelensky se proposant de négocier en direct avec Vladimir Poutine le sort des régions de Luhansk et Donetsk dans le Donbass.

Une fois ceci approuvé au niveau ministériel, un sommet pourrait être organisé entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky.




Alize Marion pour DayNewsWorld

GUERRE EN UKRAINE ET RISQUE DE CRISE ALIMENTAIRE MONDIALE

Alors que l'Europe craint de grelotter l'hiver prochain une autre calamité est en train de naître dans les vastes plaines céréalières ukrainiennes. Une crise alimentaire mondiale comme la planète n'en a jamais connue. A New York, devant le Conseil de Sécurité de l'ONU, le secrétaire général de l'organisation, le portugais Antonio Guterres, a poussé récemment un gros « coup de gueule », prédisant « un ouragan de famines et un effondrement du système alimentaire mondial ». Notamment au Maghreb et dans une bonne partie de l'Afrique avec les effets en cascade de déstabilisations sociales et politiques de ces pays, déjà très fragilisés par deux ans de pandémie.

Ukraine le grenier à céréales

La guerre en Ukraine a mis à feu et à sang le grenier céréalier de la planète. « Face aux sanctions occidentales après l'annexion de la Crimée, en 2014, Poutine a décidé d'investir massivement pour tendre vers l'indépendance alimentaire, en particulier dans les cultures céréalières, raconte Sébastien Abis, chercheur à l'Iris et directeur du Club Demeter. Quant à l'Ukraine, le virage a été pris à la fin des années 90, avec des volumes d'exportations de produits agricoles qui ont été multipliés par six en vingt ans ». Résultat, un tiers du blé tendre (servant notamment à la fabrication du pain) exporté sur la planète provient de ces deux pays, qui sont également incontournables sur les marchés du maïs, de l'orge, du tournesol ou encore du colza.

Mais depuis l'entrée en guerre, la donne risque de changer : Le ministre de l'Agriculture ukrainien estime que la production agricole locale sera a minima divisée par deux cette année.Les semis de printemps (colza, maïs, et tournesol) et les récoltes risquent d'être entravés vu le nombre d'hommes partis au front pour défendre leur pays .

« La révolution de la famine »

L’invasion russe a provoqué une onde de choc dans le monde émergent : les prix ont flambé à des niveaux qu’ils n’avaient plus atteints de­puis des décennies et les impor­tations de matières premières sont à la peine, ce qui engendre des pénuries (en particulier dans les pays les plus défavo­risés qui avaient déjà du mal à se remettre de la pandémie). Dans certaines régions du Ken­ya, le prix du pain a augmenté de 40 %. En Indonésie, le gou­vernement a plafonné ceux de l’huile. Le Yémen dépend de l’Ukraine et de la Russie pour plus de 40 % de ses importations de blé.

En Turquie, l’explosion du prix de l’huile de tournesol a poussé les clients à se ruer dans les magasins pour en stocker autant que possible. En Irak, des manifestations ont réuni des citoyens mécontents de la hausse des prix de l’alimentation qui ont baptisé leur mouvement « la révolution de la famine ».

Une cinquantaine de pays, essentiellement défavorisés, achètent au moins 30 % de leur blé à la Russie et à l’Ukraine. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), à elles deux, elles fournissent un tiers des exportations mondiales de céréales et 52 % du marché de l’huile de tournesol. « Si le conflit se poursuit, les répercussions seront vraisemblablement plus importantes que la crise du coronavirus, estime Indermit Gill, vice-président de la Banque mondiale en charge de la politique économique. »

Le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord sont particulièrement dépendants des importations russes et ukrainiennes de blé. L’Egypte, premier importateur au monde, achète près de 70 % de sa consommation à ces deux pays. Idem pour le Liban. Pour la Turquie, c’est plus de 80 %. En 2011, l’envolée du prix du pain a joué un rôle dans le déclenchement du Printemps arabe. Le gouvernement égyptien a déclaré que la crise ukrainienne lui coûterait environ un milliard de dollars en subvention du pain et qu’il se mettait en quête de nouveaux fournisseurs. Il a également introduit un contrôle des prix du pain non subventionné pour enrayer la flambée des tarifs; Une envolée des prix qui accroît le risque d’un soulèvement populaire en Egypte, des années d’austérité ayant déjà fortement érodé le pouvoir d’achat de la population. Le Liban, lui, n’a plus qu’un mois de stock de blé, a indiqué Amin Salam, son ministre de l’Economie. En raison de la crise économique qui frappe le pays, un quart des ménages ne sont pas certains de pouvoir manger à leur faim. « Nous nous sommes rapprochés des pays amis pour voir comment trouver du blé à des conditions raisonnables », a-t-il déclaré. 

En 2008, l’explosion des prix de l’alimentation avait provoqué des émeutes dans 48 pays.

Explosion du prix du pétrole et du gaz

Goldman Sachs affirme que l’attaque russe contre l’Ukraine a provoqué la plus forte déflagration sur le marché mondial des céréales depuis la crise soviétique de 1973 et pourrait avoir, sur les marchés pétroliers, un impact comparable à l’invasion du Koweït par l’Irak en 1990. La banque estime que le baril de pétrole devrait osciller autour de 130 dollars en moyenne d’ici à la fin de l’année, soit près du double de son cours moyen de 2021, à 71 dollars. Deuxième exportateur mondial de brut après l’Arabie saoudite, la Russie représente 12 % de l’offre mondiale, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). C’est aussi le premier exportateur mondial de gaz naturel et le plus gros producteur d’engrais. Si les prix des engrais augmentent, les agriculteurs en utiliseront moins, donc le rendement des récoltes va baisser et les prix vont augmenter, et ce sont les pays qui ont le moins de moyens qui seront les plus touchés. Certaines régions du monde, notamment en Afrique, étaient confrontées au problème de l’inflation avant même le déclenchement du conflit en Ukraine.

Les économies qui sont très dépendantes des importations d’énergie sont particulièrement menacées, estime S& P, qui évoque notamment l’Inde, la Thaïlande, la Turquie, le Chili et les Philippines. L’Inde importe par exemple près de 85 % du pétrole qu’elle consomme, tandis que la Thaïlande affiche la facture énergétique la plus élevée des grands pays émergents (6 % du PIB). Selon S& P, le choc sur les prix pourrait amputer les prévisions de croissance de nombreux pays en développement. Au Pakistan, où l’inflation est endémique, le gouvernement a annoncé fin février le déblocage de 1,5 milliard de dollars de subventions pour tenter d’empêcher le prix du carburant d’augmenter en raison de la crise ukrainienne. Or le Ramadan, période qui entraîne souvent un regain d’inflation, commencera d’ici peu. Devant les critiques qui accusent le gouvernement d’être incapable d’enrayer la hausse des prix, les partis d’opposition tentent de renverser le Premier ministre, Imran Khan.

Le programme alimentaire d'urgence en difficulté

L’augmentation des coûts pèse aussi sur la capacité du Programme alimentaire mondial (PAM) à aider les populations menacées par la famine, dont plus de trois millions de personnes en Ukraine. En effet la guerre a fait augmenter de 29 millions de dollars par mois une facture mensuelle de denrées et de carburant qui a déjà bondi de 44 % depuis 2019, portant le surcoût annuel à 852 millions de dollars. Dans ce contexte d’augmentation des prix et de budget limité, le PAM a dû réduire les rations qu’il distribue en Afrique de l’Est et au Moyen-Orient, notamment aux réfugiés. Confrontée à la sécheresse, aux violences et aux difficultés politiques, la Somalie frôlait la famine avant même que Moscou ne s’en prenne à Kiev. « Les pays comme la Somalie sont extrêmement vulnérables parce qu’ils sont touchés par des conflits armés prolongés et des chocs climatiques de plus en plus forts, donc la moindre fluctuation des prix alimentaires peut avoir un impact colossal, déplore Alyona Synenko, porte-parole pour l’Afrique du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Les gens ne vont plus y arriver. »

Famine et instabilité vont souvent de pair...




Alyson Braxton pour DayNewsWorld

CHAOS AU KAZAKHSTAN

 ETAT D'URGENCE ET DES DIZAINES DE MORTS

DANS UN PAYS COUPE DU MONDE

Les événements se sont précipités au Kazakhstan mercredi 5 janvier 2022. Internet et les téléphones portables étaient bloqués mercredi au Kazakhstan . Le pays a décrété l’état d’urgence sur tout son territoire, en proie à des manifestations violentes depuis plusieurs jours et où, malgré l'autoritarisme du régime de cette ex-république soviétique d’Asie centrale, la foule a pris d’assaut les bâtiments gouvernementaux.

Des « dizaines » de manifestants tués

Statues de Noursoultan Nazarbaïev, personnage central du pays, déboulonnées, bâtiments officiels mis à sac, sièges du parti au pouvoir dévastés, voitures de polices incendiées… La colère générée par l’augmentation brutale du prix des carburants, en particulier du gaz de pétrole liquéfié (GPL), a tourné à l’émeute et au chaos au Kazakhstan, faisant voler en éclats l’image de stabilité immuable de cette ex-République soviétique bâtie depuis son indépendance, il y a trente ans.

Des « dizaines » de manifestants ont été tués dans la nuit de mercredi 5 au jeudi 6 janvier dans la ville d’Almaty, la capitale économique du pays, située dans le Sud-Est et devenue en quelques heures l’épicentre des émeutes. « La nuit dernière, les forces extrémistes ont tenté de prendre d’assaut les bâtiments administratifs, le département de la police de la ville d’Almaty, ainsi que les départements locaux et les commissariats de police. Des dizaines d’assaillants ont été éliminés », a annoncé,ce matin, le porte-parole de la police, Saltanat Azirbek, cité par les agences russes Interfax-Kazakhstan, TASS et RIA Novosti.

Le ministère de l’intérieur kazakh a également avancé le nombre de douze morts dans les rangs des forces de sécurité et de trois cent cinquante-trois blessés. D’autres villes de ce pays d’Asie centrale d’à peine plus de 18 millions d’habitants, grand comme cinq fois la France, ont été également gagnées par la contestation dont les revendications se sont rapidement muées en faveur d’un changement de régime.

 A 230 kilomètres au nord d’Almaty, à Taldykorgan, l’Akimat, le siège de l’administration était ainsi en proie aux flammes. « Plus de mille personnes ont été blessées à la suite des émeutes dans différentes régions du Kazakhstan, près de quatre cents d’entre elles ont été hospitalisées et soixante-deux sont en soins intensifs », a précisé un peu plus tard le vice-ministre de la santé, Ajar Guiniat, à l’antenne de la chaîne Khabar-24.

Le président kazakh, Kassym-Jomart Tokaïev, avait auparavant dénoncé, dans une allocution télévisée, « des attaques massives contre les forces de l’ordre » affirmant que celles-ci avaient fait dans leurs rangs des morts et des blessés. « Des groupes d’éléments criminels battent nos soldats, les humilient, les traînant nus dans les rues, agressent les femmes, pillent les magasins », a-t-il décrit.

Dans un effort pour juguler la crise, le président Tokaïev avait déjà limogé le gouvernement et décrété l’état d’urgence dans plusieurs régions dont Almaty et la capitale, Nur-Sultan, récemment rebaptisée ainsi en l’honneur de l’ancien président Noursoultan Nazarbaïev. Un couvre-feu est en vigueur de 23h à 7h.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, Moscou et ses alliés de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) ont annoncé jeudi l'envoi d'une « force collective de maintien de la paix », comme l'a demandé cette ex-république soviétique.

Ce 5 janvier 2022 un jour historique : la page Nazarbaïev définitivement tournée.

Dans ce contexte, le président Tokaïev a annoncé qu'il dirigerait désormais le Conseil de sécurité, qui était depuis près de trois ans le vrai centre du pouvoir au Kazakhstan. Cela signifierait que l'ancien président Noursoultan Nazarbaïev, 81 ans, n'est plus au pouvoir.

En effet, lorsqu'en mars 2019, Noursoultan Nazarbaïev a décidé d'abandonner le fauteuil de chef de l'État, qu'il occupait depuis 1991, soit depuis 28 ans, il a gardé en réalité l'essentiel des attributs présidentiels en tant que chef du Conseil de sécurité. Ainsi en va-t-il dans les régimes autoritaires, où l'autocrate ne peut quasi jamais quitter le pouvoir jusqu'à sa mort. Noursoultan Nazarbaïev, pensait rester ainsi dans l’ombre du pouvoir depuis la fin de sa présidence en 2019 en gardant un statut sur-mesure de « Leader de la nation » et en installant un successeur à sa main.

Si ce 5 janvier 2022 pourrait bien entrer dans l'histoire du Kazakhstan, ce n'est donc pas seulement parce que le pays semble quasi hors de contrôle des autorités ce mercredi soir. C'est aussi peut-être qu’en cette folle journée, la page Nazarbaïev s’est définitivement tournée.

Désormais, c'est Kassym-Jomart Tokaïev qui annonce non seulement qu'il dirige seul le Conseil de sécurité, mais aussi qu'il va apporter des réponses « fermes » aux troubles en cours, mettant en avant le sacrifice des forces de l'ordre.

Mercredi après-midi, celui qui s'était fait officiellement nommer « Elbassy » (chef de la nation), a peut-être définitivement abandonné les rênes du pays, sous la pression de la rue qui depuis plusieurs jours criait « Shal, ket ! » (« Vieil homme, va-t-en ! »).

Le président Tokaïev demande l'aide de Moscou et de ses alliés

Le président Tokaïev a déclaré  mercredi soir qu'il faisait appel à une alliance de sécurité soutenue par Moscou, pour qu'elle aide à réprimer les manifestations, dirigées selon lui par des « gangs terroristes ». « Aujourd'hui, j'ai appelé les chefs d'États de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) à aider le Kazakhstan à surmonter cette menace terroriste », a-t-il déclaré à la télévision d'État, estimant que les protestataires avaient « reçu une formation approfondie à l'étranger ».

La réponse est venue plus tard dans la soirée. Le président de l'OTSC, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian, a indiqué sur Facebook que l'alliance avait décidé d'envoyer une « force collective de maintien de la paix » dans le pays, pour « une durée de temps limitée afin de stabiliser et normaliser la situation », provoquée par « une ingérence extérieure » selon lui.

Dans une brève allocution en langue russe diffusée mercredi  par la télévision d’Etat, le président Kassym-Jomart Tokaïev, 68 ans, a dénoncé tout à la fois des « conspirateurs motivés par le gain » et « des hooligans très bien organisés » ayant « scrupuleusement planifié leurs actions ». Les faits suggèrent au contraire que c’est la libéralisation brutale par le gouvernement des prix du carburant, et en particulier du GPL, qui a déclenché, à la base, le mouvement de colère. Les foyers du mécontentement font partie des régions où le GPL, dont le prix vient de doubler, est le carburant le plus utilisé.

Le dialogue aura donc fait long feu puisque, d’une part, le régime du président a choisi l’épreuve de force en lançant ses forces armées à la reconquête des villes et quartiers en proie aux manifestations et aux émeutes. Et que, d’autre part, il a demandé l’assistance de la Russie voisine et de ses alliés de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC).

L’intervention de l’OTSC, un développement critique.

« Une force collective de maintien de la paix de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) a été envoyée au Kazakhstan pour une période limitée afin de stabiliser et de normaliser la situation »​, a indiqué, ce jeudi matin, cette alliance militaire dans un communiqué diffusé sur Telegram par la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.

Comprenant des troupes russes, et probablement des contingents bélarusses, arméniens, tadjikes et kirghizes, leur mission sera de « protéger les installations étatiques et militaires » ​et « d’aider les forces de l’ordre kazakhes à stabiliser la situation et rétablir l’état de droit »

Une intervention militaire non sans risque

Effectivement, le suivi du trafic aérien montre des vols d’Antonov et d’Iliouchine russes en direction du Kazakhstan. Ces appareils appartiennent bien à l’armée de l’air russe. Ils auraient transporté des parachutistes qui ont été déployés à Almaty.

On ignore encore quel sera l’apport des autres pays de l’OTSC (Kazakhstan, Kirghizistan, Arménie, Russie, Tadjikistan, Biélorussie). Mais ces pays ne disposent pas des mêmes moyens d’intervention militaires que la Russie. Toutefois, l’Arménie, qui assure actuellement la présidence de l’OTSC, a confirmé ce matin sa participation à cette opération de stabilisation. « Pour les Russes, il s’agit de démontrer qu’ils n’agissent pas seuls »​, explique Marie Dumoulin, directrice de programme à l’European Council on Foreign Relations (ECFR). « Cette intervention des Russes, et de leurs alliés, n’est pas sans risques car elle pourrait perturber les équilibres ethniques au Kazakhstan ».

Les Etats-Unis appellent à la « retenue »

Le gouvernement américain appelle les autorités du Kazakhstan à la « retenue » et souhaite que les manifestations s’y déroulent « de manière pacifique », a dit mercredi la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki, alors que le pays d’Asie centrale vient de décréter l’état d’urgence.

Jen Psaki a aussi critiqué les « folles allégations de la Russie » sur une responsabilité supposée des Etats-Unis dans les émeutes qui secouent le Kazakhstan. « C’est absolument faux » et cela relève « de la stratégie de désinformation russe », a-t-elle asséné.

Un mouvement de colère après la hausse du prix du gaz

Le président du Kazakhstan promet donc désormais une réponse « ferme » aux manifestations qui secouent l'ex-république soviétique d'Asie centrale qu'il administre. Le mouvement de colère a débuté dimanche après une hausse des prix du gaz naturel liquéfié (GNL), dans la ville de Janaozen, dans l’ouest du pays, avant de s’étendre à la grande ville régionale d’Aktau, sur les bords de la mer Caspienne, puis à Almaty. Cette hausse est perçue par la population comme injuste au vu des richesses du pays.

Malgré ses énormes richesses en hydrocarbures et en minerais, l'économie du Kazakhstan souffre des conséquences de la pandémie. Le Khazakstan, première économie d’Asie centrale habituée par le passé à des taux de croissance à deux chiffres, souffre en effet de la baisse des prix du pétrole et de la crise économique en Russie, qui a mené à la dévaluation du tenge kazakh et à une forte inflation.

Le Kazakhstan, le plus grand des cinq pays ex-soviétiques d’Asie centrale, qui comprend une importante minorité considérée comme ethniquement russe, est d’une importance économique et géopolitique cruciale pour la Russie. Moscou avait appelé en vain  5 janvier 2022 à résoudre la crise par le dialogue « et non par des émeutes de rues et la violation des lois ».

Il était impossible ce jeudi 6 janvier 2022 d’avoir une vision complète de la situation dans le pays, journalistes et témoins ne pouvant plus être joints par Internet ou par téléphone. Mais en dépit de la coupure générale d’Internet et des communications mobiles, et de l’instauration de l’état d’urgence sur tout le territoire, de nombreuses images de chaos et de forces de l’ordre en déroute ont circulé sur les réseaux sociaux. Les unes montrent des policiers et des militaires fraternisant avec les manifestants. D’autres, des scènes de grande violence.

Le groupe spécialisé dans la surveillance du web NetBlocks a fait état sur Twitter d’une « coupure d’internet à l’échelle nationale, (…) susceptible de limiter sévèrement la couverture des manifestations antigouvernementales qui s’intensifient ».




Alize Marion pour DayNewsWorld

LE VARIANT OMICRON UNE MENACE POUR LA REPRISE ECONOMIQUE SELON L'OCDE

Il s'avère difficile d'établir de nouvelles prévisions économiques à l'heure où Omicron, un nouveau variant du Covid-19 , risque de tout remettre en cause. « Le fort rebond que nous avons observé marque le pas et les perturbations de l'offre, la hausse de l'inflation et l'impact continu de la pandémie assombrissent l'horizon. Les risques et les incertitudes sont importants - comme le montre l'apparition du variant Omicron - aggravant les déséquilibres et menaçant la reprise », témoigne ainsi l'économiste en chef de l'OCDE dans un communiqué.

Un ralentissement de la reprise économique

Après un pic attendu au dernier trimestre 2021, la reprise économique mondiale va ralentir. Selon les prévisions de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) publiées mercredi 1er décembre, la croissance du produit intérieur brut (PIB) mondial devrait passer de 5,6 % en 2021 à 4,5 % en 2022, puis à 3,25 % en 2023. « Après un rebond de 5,6 % en 2021, la croissance mondiale progresserait à un rythme soutenu de 4,5 % en 2022, pour se modérer à 3,2 % en 2023 », selon Laurence Boone Economiste en chef de l'OCDE. L’économie mondiale ne devrait pas rattraper avant 2023 son niveau d’avant la pandémie de Covid-19, avec un redressement beaucoup plus rapide dans les économies avancées que chez les émergents et les pays pauvres. Omicron menace pourtant de rendre ce pronostic désuet.

« Nous sommes préoccupés par le fait que le nouveau variant, la souche Omicron, ajoute davantage d'incertitude à celle déjà à l’œuvre, ce qui pourrait représenter une menace pour la reprise », a commenté Laurence Boone lors de sa conférence de presse.

L'incertitude des variants

Dès avant l'apparition de ce nouveau variant, l'équipe des économistes de l'Organisation pointait d'ailleurs le risque que la vitesse de déploiement des vaccins et l'efficacité de ces derniers ne suffisent pas à stopper la transmission de variants préoccupants du Covid-19.D'ailleurs le PDG de Moderna craint une « baisse significative » de l'efficacité des vaccins pour le variant Omicron. Ce qui nécessiterait de nouveaux vaccins, des campagnes répétées d'administration de doses de rappel, sans parler de possibles mesures de confinement plus strictes comme c'est le cas actuellement dans un certain nombre de pays européens .

Pic inflationniste en 2022

Dans ce cas , de nouvelles restrictions à la mobilité et des fermetures de ports pourraient entraver le commerce mondial. Ces fermetures, comme en Chine par exemple, réduiraient la disponibilité des marchandises le long des chaînes d'approvisionnement et allongeraient les délais de livraison. « Ces nouvelles perturbations de l'offre pourraient également créer une pression supplémentaire à la hausse sur certains prix », soulignent les économistes.

L'Organisation s'attend à ce que l'inflation atteigne un pic dans la majorité des pays industrialisés et émergents d'ici au premier trimestre de l'année prochaine.

Reprise conditionnée à une vaccination mondiale

Laurence Boone s'inquiète aussi du risque que la faible vaccination dans certains pays finisse par y favoriser la reproduction de souches plus mortelles du virus : 147 doses ont été administrées en moyenne pour 100 habitants dans les pays riches, contre 8 dans les pays pauvres,

« La reprise restera précaire » tant que l'on ne distribuera pas les vaccins partout dans le monde. Or, pour Laurence Boone, vacciner la population mondiale coûterait 50 milliards de dollars. Soit un montant bien pâle par rapport aux 10 000 milliards de dollars des plans de soutien mis en place par les pays du G20.




Kelly Donaldson pour DayNewsWorld

UN PORTRAIT D' EMMANUEL MACRON AU VITRIOL DANS LE TRAITRE ET LE NEANT

Les journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme publient Le traître et le néant (Editions Fayard), un bilan critique du quinquennat Macron.

« Après plusieurs années d'enquête, ce titre, Le traître et le néant, s'est imposé. Ce sont les deux aspects primordiaux de ce qu'est Macron et le macronisme.

Sa conquête du pouvoir s'est faite par des trahisons, qui ont ensuite continué à l'Élysée.

Mais aussi parce qu'il y a le néant de la République en Marche et de la situation politique avec la candidature d'un polémiste d'extrême droite et des partis politiques traditionnels totalement effacés », a jugé Fabrice Lhomme interrogé sur RMC. Le constat est posé et sans appel.

Fabrice Lhomme est journaliste au quotidien Le Monde et avec son compère Gérard Davet, il n'en est pas à son premier coup de maître. Après leur livre Sarko m'a tuer en 2011, Un président ne devrait pas dire ça en 2016- qui avait contribué à la non-candidature de François Hollande à sa propre succession en 2017- les journalistes publient ce mercredi 13 octobre 2021 un portrait de l'actuel président Macron au titre évocateur Le traître et le néant.

Il s'agit d'une nouvelle enquête qu'ils consacrent, cette fois, à l'accession au pouvoir d'Emmanuel Macron et à son quinquennat et ce n'est pas triste.

D'ailleurs ce livre a suscité un vent de panique à l'Elysée: la garde rapprochée d'Emmanuel Macron était à la recherche du manuscrit, donnant des sueurs froides aux conseillers du Président qui voulaient en empêcher la publication. Mais en vain.

Si Emmanuel Macron et ses proches n'ont pas répondu aux questions des journalistes du Monde, le livre laisse une grande place aux déçus du macronisme.

Les deux investigateurs ont en effet rencontré plus de 110 personnes de premier plan pour cette enquête où l' on y découvre des confidences, des anecdotes, des aveux. Des témoins qui confient également des documents aux enquêteurs.

Les trahisons d'Emmanuel Macron

Les premières confidences sont celles de François Hollande qui, mi-2016, avoue être politiquement trop faible pour virer Emmanuel Macron. Pour l'ancien président socialiste Macron aussi sera trahi, comme il l'a trahi lui-même, pensant certainement à Edouard Philippe venant de créer son propre parti Horizons... Edouard Philippe n'a-t-il pas dit qu'il pourra y avoir une double appartenance à Horizons et à un autre parti. C'est exactement ce qu'avait dit Macron à Hollande en 2016. Pour Alain Minc, l'un des très proches conseillers de Macron, « Edouard Philippe est beaucoup moins intelligent que le président, mais aussi beaucoup plus moral, ce qui explique qu'il ne l'a pas trahi », estime Gérard Davet.

Manuel Valls, Stéphane Le Foll, Gaspard Gantzer (ancien conseiller presse de François Hollande), Olivier Faure (à l'époque député et porte-parole du PS), reviennent en détails sur les mois qui ont précédé ce que les auteurs appellent la « trahison » du 16 novembre 2016 : la déclaration officielle de candidature d'Emmanuel Macron à la présidentielle. La transformation du ministre de l'Economie en candidat à la présidence de la République s'est faite par le non-dit et la duperie, écrivent sans réserve les deux journalistes.

Les anciens membres du gouvernement et alliés socialistes racontent les conversations, nombreuses, avec Emmanuel Macron, sur sa prise de distance avec la ligne de François Hollande (ses critiques des politiques du gouvernement), sur le mouvement qu'il lance de son côté, En Marche, et qu'il présente comme une sorte de laboratoire d'idées qui soutiendra quoiqu'il arrive une candidature de François Hollande, sur les rumeurs persistances qu'il est sur le point de s'émanciper, voire de se présenter à la présidentielle.Trahi par son ministre, mais aussi par tous ceux qui avouent avoir été séduits par Emmanuel Macron, chez les socialistes notamment. Christophe Castaner, l'un des premiers macronistes, le dit sans détour, en 2016 « on a un seul objectif, c'est l'empêchement de Hollande. » ..

Emmanuel Macron n'en est pas à une trahison prés, selon l'enquête. Celle du Modem notamment. Les deux journalistes reviennent en effet sur les relations entre Richard Ferrand et François Bayrou. Si ces derniers appellent aujourd'hui de leurs vœux la création d'une maison commune, leurs relations ont commencé sous de mauvais auspices.

« Un accord verbal avait été conclu entre la République en Marche et le MoDem pour leur réserver 144 circonscriptions. Au dernier moment, il y a eu un arbitrage entre Ferrand et Macron et le MoDem en obtient finalement 16. Quand Bayrou a appris ça, il a failli en venir aux mains avec Ferrand, le jour de l'investiture de Macron. (...). Pour le dédommager, les macronistes lui proposent alors 4 millions d'euros. Un député rapporte 40000 euros par an à son parti donc ils ont multiplié cette somme par 100 », explique Fabrice Lhomme.

"Pacte de corruption"

Un ouvrage dans lequel les auteurs reviennent également sur le financement de la campagne de 2017. Interrogé le député Les Républicains Olivier Marleix accuse l'ancien ministre de l'Economie d'avoir mis en place « un pacte de corruption ». On découvre aussi l'animateur Stéphane Bern en fou du roi qui rebaptise certains ministres pour amuser le Président, comme « Amélie de Mon machin » pour Amélie de Montchalin. Philippe de Villiers, ex-président du Conseil général de Vendée et l'un des représentants de la droite identitaire, détaille également à Davet et Lhomme sa vision de sa relation avec celui qui n'est encore qu'un ministre séducteur.

Lors d'un dîner à au restaurant la Rotonde le vicomte explique alors assister à un numéro de charme : Brigitte et Emmanuel Macron rêveraient de venir visiter le Puy du Fou. De Villiers assure ne pas être dupe et analyse ainsi les intentions du ministre : C'est tout bénéfice pour Macron, car après avoir rendu hommage à Jeanne d'Arc quelques semaines avant, avec le Puy du Fou, il envoie un message à la droite conservatrice, souverainiste, pour pas cher. Le créateur du Puy du Fou, Philippe de Villiers révèle aussi qu'Emmanuel Macron a essayé d'acheter le silence de son frère, le chef des Armées, Pierre de Villiers. Parmi les 110 personnes enquêtées, figure également, Bernard Tapie qui avait conseillé le président de la République au milieu de la crise des « Gilets jaunes », a rapporté RMC.

La politique du néant

Jacques Attali, qui avait découvert le jeune Macron, jette un regard sévère sur le quinquennat. « Il nous a dit que quelqu'un qui se dit ni de droite ni de gauche est en fait de droite. (...) Il vient encore de dire que Macron, c'est la politique du vide. Et c'est bien là tout le problème. De cette politique faite de godilles et de zigzags, on se retrouve dans le néant. Il s'est construit avec une politique de gribouille. (...) Ca lui permet de ne pas être une cible: un coup à gauche, un coup à droite, un coup au centre. C'est la gaudille permanente », regrette Gérard Davet.

Le dur bilan du fidèle Pierre Person

Pierre Person est pourtant l'un des fidèles du départ. Il fonde avec d'autres (dont Sacha Houlié, devenu député) en 2015 les Jeunes avec Macron, avant même la création d'En Marche. Il participe ensuite aux campagnes présidentielles et législatives comme conseiller politique, puis membre du bureau exécutif du parti. Bref, il est une pièce maîtresse de la macronie, jusqu'en septembre 2020 : le numéro 2 de LREM et député de Paris quitte la direction du parti. Il déplore que le mouvement ne produise plus d'idées nouvelles, et que le parti délaisse les marcheurs. Face à Davet et Lhomme, il se veut plus dur encore; « On arrive à l'Assemblée, raconte Person, on était absolument arrogants, on considérait que l'Assemblée était une chambre d'enregistrement », reconnaît-il notamment, donnant ainsi raison aux critiques des différentes oppositions tout au long du mandat.

*Et d'ajouter :

« Parce que je pense qu'il y a un réflexe de sur-loyauté à l'égard du président (...) Penser, à certains égards, peut être considéré comme étant déloyal. » . Impossible de créer une idéologie avec une formation constituée de personnes venant de différents courants de gauche et de droite. Encore moins quand la consigne est de soutenir aveuglément la ligne du président. Un parti, selon Pierre Person doit « ériger des sensibilités qui permettent en fait de s'affronter et de tracer une ligne » commune, « mais ça n'a jamais été une volonté » de la part du parti majoritaire. Un véritable problème à moins d'un an d'une présidentielle.

« On va arriver en 2022 et idéologiquement, je pense qu'on est à poil », concède-t-il.

« Il y a un mécontentement sourd qui est là ; mais comme il n'y a pas de débouché politique... on est dans le néant. », pourfend, la parole libre, François Hollande.« La trahison a enfanté le néant ».




Abby Shelcore pour DayNewsWorld

AFFAIRE HUAWEI

MENG WANZHOU RENTRE EN CHINE APRES TROIS ANS DE RESIDENCE SURVEILLEE AU CANADA TANDIS QUE DEUX CANADIENS SONT LIBERES EN CHINE

Fin d' une saga politico-judiciaire qui aura duré trois ans: la directrice financière du géant chinois des télécoms Huawei, Meng Wanzhou, a pu quitter le Canada pour la Chine à la faveur d'un accord avec les Etats-Unis, vendredi 24 septembre 2021.

La fille du patron de Huawei avait été arrêtée le 1er décembre 2018 à l'aéroport de Vancouver à la demande de Washington, qui voulait la juger pour fraude bancaire.

Peu après, deux Canadiens, l'ex-diplomate Michael Kovrig et l'homme d'affaires Michael Spavor, avaient été arrêtés en Chine pour espionnage. Cette interpellation avait provoqué une crise diplomatique sans précédent entre Ottawa et Pékin. Leur détention avait été perçue par le Canada comme une mesure de représailles.

Les deux hommes ont embarqué vendredi à bord d'un avion pour rentrer « à la maison », à annoncé le Premier ministre canadien, Justin Trudeau. Il n'a pas donné de détails sur les circonstances de leur libération, car « c'est une opération actuellement en cours ».

Les poursuites reportées jusqu'à fin 2022

Le départ de Meng Wanzhou pour la Chine est la concrétisation d'un accord entre le ministère de la Justice et le mastodonte chinois des télécoms, rendu public vendredi par un tribunal de New York. Lors d’une audience, le représentant du ministère de la Justice David Kessler avait proposé de « reporter » jusqu’au 1er décembre 2022 les « poursuites » engagées depuis fin 2018 contre Meng Wanzhou, notamment pour « complot » en vue de commettre une « fraude bancaire ».

L’accord, entériné et qualifié de « sérieux » par le tribunal fédéral de Brooklyn en début d’après-midi, prévoyait aussi que Washington recommande à Ottawa de faire « libérer » Mme Meng et abandonne de facto toute demande d’extradition. S'il n'est pas contesté ou rompu d'ici le 1er décembre 2022, les poursuites seront définitivement abandonnées, selon Washington.

Accusation de fraude bancaire...

La justice américaine accusait la numéro 2 de Huawei d'avoir menti à un cadre de la banque HSBC lors d'une rencontre à Hong Kong en 2013, à propos des liens entre le groupe chinois et une filiale nommée Skycom qui vendait des équipements à l'Iran, exposant l'établissement à des sanctions américaines. Selon les termes de l'accord, Meng Wanzhou a reconnu qu'elle avait fait à l'époque « de fausses déclarations » et « dissimulé la vérité » au cadre de HSBC sur les « activités de Huawei en Iran », pays soumis à des sanctions américaines et internationales.

Principale exigence, ne pas contester le récit des faits qui raconte sur quatre pages comment Huawei, dont Meng Wanzhou était directrice financière, contrôlait de fait une filiale télécom en Iran baptisée Skycom et s’est arrangé pour lui faire obtenir du matériel interdit, en dépit des embargos américains.

Comme toujours, c’est l’usage du dollar (dans les transactions réalisées par HSBC, maintenu dans l’ignorance des faits), qui permet à la justice américaine d’agir de manière supranationale chez des parties tierces.

Avec l’annonce des libérations, ce sont trois années de bataille judiciaire et de fortes tensions économiques et politiques entre Pékin, Washington et Ottawa qui devraient s’apaiser.

Le gouvernement chinois estime depuis 2018 que l'administration américaine - à l’époque du président d’alors Donald Trump - cherchait avant tout à affaiblir Huawei, entreprise chinoise de pointe et leader mondial des équipements et réseaux 5G, sans équivalent côté américain.Début 2020, Huawei était le premier fabricant mondial de téléphones intelligents avant d’être placé sur la liste noire de l’ancienne administration Trump. Il ne figure plus depuis parmi les cinq premiers mondiaux du secteur.

« Meng Wanzhou est le visage de cette nouvelle compétition féroce entre la Chine » et les États-Unis qui « menace de remettre en question la position hégémonique mondiale des Américains » et « l’ordre mondial libéral » qu’ils dirigent depuis la Guerre froide, observe Roromme Chantal, professeur à l’École des hautes études publiques (HEP) de Moncton et spécialiste de la Chine.

« La forme que prend cette compétition féroce est principalement une rivalité technologique », explique-t-il, évoquant une « Guerre froide 2.0 ».




Larry Ricky pour DayNewsWorld

AFGHANISTAN LES FILLES PRIVEES DE RENTREE

 DANS LES COLLEGES ET LES LYCEES

La rentrée dans les établissements du secondaire s'est faite sans les écolières, samedi 18 septembre 2021.Une rentrée 100% masculine en Afghanistan : seuls les collégiens et lycéens ont été autorisés à reprendre le chemin de l'école dans le pays, samedi 18 septembre 2021.

Dix jours après la réouverture des universités privées du pays, le ministère de l'Education afghan a annoncé vendredi que « tous les professeurs hommes et les élèves » du secondaire allaient retrouver leur établissement, sans faire aucune mention des enseignantes ou des collégiennes et lycéennes.

Ce flou risque d'alimenter un peu plus encore l'inquiétude d'une partie de la population afghane et de la communauté internationale qui redoutent de voir se reproduire le même scénario que lors du premier passage au pouvoir des fondamentalistes, entre 1996 et 2001.

En l'espace de vingt ans, le nombre d'écoles a triplé et le nombre d'enfants scolarisés est passé de 1 million à 9,5 millions, selon l'agence onusienne.

L'Unicef déplore la décision des talibans

« L'Unicef se félicite de la réouverture des écoles secondaires en Afghanistan, mais souligne que les filles ne doivent pas être laissées de côté », a réagi vendredi la directrice exécutive de l'agence onusienne, Henrietta Fore. « Il est essentiel que toutes, y compris les plus âgées, puissent reprendre leur éducation sans plus de retard, et que les enseignantes puissent elles aussi continuer à enseigner », a insisté l'Unicef dans un communiqué, rappelant les « progrès considérables dans le pays au cours des deux dernières décennies ».

Les femmes conservent certes le droit d'étudier à l'université, mais elles devront pour cela porter une abaya ainsi qu'un hijab et les cours se feront dans la mesure du possible en non-mixité. Aucune femme ne figure par ailleurs au sein du nouvel exécutif provisoire, présenté début septembre.

Depuis leur retour au pouvoir, les talibans ont tenté de rassurer la communauté internationale en assurant entre autres que les droits des femmes seraient respectés. Mais ces affirmations ont été fragilisées ces dernières semaines par plusieurs décisions prises par le nouvel exécutif afghan.Aucune femme ne figure par ailleurs au sein du nouvel exécutif provisoire présenté début septembre.

Et pas plus tard hier, vendredi 17 septembre2021, le ministère des Affaires féminines s'est vu remplacé par celui de la Promotion de la vertu et de la Prévention du vice, craint pour son fondamentalisme durant le premier épisode taliban.




Jaimie Potts pour DayNewsWorld

COVID-19 AGNES BUZYN CONVOQUEE

 PAR LA COUR DE JUSTICE DE LA REPUBLIQUE

EN VUE D'UNE MISE EN EXAMEN

Agnès Buzyn, l’ex-ministre de la santé de mai 2017 à février 2020, est convoquée, vendredi 10 septembre 2021, par les juges de la Cour de justice de la République. Elle risque une mise en examen pour « mise en danger de la vie d’autrui » dans le cadre de la gestion gouvernementale de la crise sanitaire.

Il s'agit d'un interrogatoire de première comparution à l'issue duquel Agnès Buzyn peut être mise en examen ou ressortir sous le statut plus favorable de témoin assisté, si elle parvient à convaincre les juges qu'il n'existe pas suffisamment d'indices graves ou concordants pouvant être retenus contre elle.

Agnès Buzyn avait démissionné de son poste de ministre de la Santé en février 2020 au tout début de l'épidémie de Covid-19, remplacée par Olivier Véran.

L’ex-ministre avait créé un tollé en qualifiant les élections municipales de « mascarade » et en déclarant qu’elle savait « que la vague du tsunami était devant nous » au moment de son départ du ministère, à la mi-février. Pourtant, en janvier, elle avait déclaré publiquement :

« Les risques de propagation du coronavirus dans la population sont très faibles », reconnaissant que cette analyse pouvait évoluer.

Devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur la gestion de la crise sanitaire, Agnès Buzyn avait indiqué fin juin 2020 avoir alerté l’Élysée et Matignon dès janvier de la même année sur le danger potentiel du coronavirus.

Cette convocation à la CJR intervient dans le cadre de l'enquête menée depuis juillet 2020 sur la manière dont le gouvernement a géré la pandémie.Outre Agnès Buzyn, l'instruction menée par la CJR vise également l'ancien Premier ministre Edouard Philippe ainsi qu'Olivier Véran. Des perquisitions avaient d'ailleurs été menées le 15 octobre dernier chez Edouard Philippe, Agnès Buzyn, Olivier Véran et chez le directeur général de la Santé Jérôme Salomon.

14 500 plaintes contre le gouvernement

L’enquête avait été ouverte en juillet 2020 après que la commission des requêtes de la CJR, composée de hauts magistrats, avait estimé que neuf plaintes visant l’exécutif étaient recevables. Depuis, d’autres plaintes ont été jugées recevables et jointes à l’enquête. Mercredi, le procureur général près la Cour de cassation François Molins, qui représente l’accusation à la CJR, a déclaré que « 14 500 plaintes » sur la gestion de la pandémie étaient arrivées à la CJR.

La CJR est la seule juridiction habilitée à poursuivre et juger les Premiers ministres, ministres et secrétaires d'Etat pour les crimes et délits commis « dans l'exercice de leurs fonctions ».




Andrew Preston pour DayNewsWorld

G7 POUR UN IMPOT MONDIAL

SUR LES SOCIETES MINIMUM DE 15%

Dans les faits :

Les membres du G7 se sont notamment mis d'accord sur le principe d'un « impôt minimum mondial sur les sociétés» pour les grandes entreprises, au taux fixé au minimum de 15%.

Ce dernier est certes moins important que les 21% proposés par la Maison-Blanche il y a quelques semaines, mais il doit permettre d'établir des règles du jeu plus équitables pour les entreprises britanniques en luttant contre les paradis fiscaux.

 «Nous sommes parvenus à un accord sur la taxation internationale du 21ème siècle», a salué Bruno Le Maire à l'issue de la réunion.

Réunis à Londres depuis hier, les ministres des Finances du G7 ont annoncé avoir conclu un accord sur une réforme fiscale visant les multinationales et l’instauration d’un impôt minimum mondial sur les sociétés.

Objectif : poursuivre les travaux engagés dans le cadre de l’OCDE sur ce dossier bloqué par la précédente administration américaine, et lutter contre l’évasion fiscale des grandes entreprises, au premier rang desquelles figurent les Gafa.

 Bruno Le Maire Ministre Français dans une vidéo diffusée sur Twitter dit :

 « Nous sommes parvenus à un accord sur la taxation internationale du 21ème siècle ».

 « La France peut être fière de cette étape, qui doit permettre notamment une juste taxation des géants du digital et une taxation minimale à l'impôt sur les sociétés, pour éviter l'évasion et l'optimisation fiscale qui révoltent à juste titre nos compatriotes».

 Le taux minimal de l'impôt sur les sociétés est fixé «à 15% au minimum, a précisé Bruno Le Maire, qui compte «se battre» pour l'augmenter le plus possible lors des prochains rendez-vous planifiés sur ce dossier.

Certains auraient souhaité que le G7 aille plus loin, en instaurant un taux minimum d'impôt sur les sociétés plus élevé.

C'est notamment le cas d'Oxfam, qui a qualifié l'accord de « compromis au rabais ».

« Le taux retenu de 15% est tout simplement trop bas », considère l'organisation, qui a dénoncé

 le « manque d'ambition » des Européens dans ce combat.

 Même constat pour Attac France, qui critique une « non-avancée historique » et une « occasion manquée ».

L'association défendait un taux bien plus élevé, établi à 25%. Bruno Le Maire souligne quant à lui que le taux de 15% n'est qu'un «point de départ» de futures négociations pour le revoir à la hausse.

Les membres du G7, dont la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni, ont aussi salué des réunions constructives et une victoire du multilatéralisme prometteuse pour l'avenir.

La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a noté « un engagement sans précédent » des ministres du G7. Le taux minimum d'impôt sur les sociétés « mettrait fin au nivellement par le bas de la fiscalité des entreprises », a-t-elle jugé.

« Il reste du travail important à accomplir mais la décision d'aujourd'hui crée une dynamique d'envergure pour les discussions qui auront lieu prochainement », a noté le secrétaire général de l'OCDE, Mathias Cormann.

Les réactions :

Première Gafa à réagir, Google a dit soutenir « fortement le travail en cours [...] Nous espérons que les pays continueront à travailler conjointement, pour garantir qu'un accord équilibré et durable sera finalisé sous peu », a déclaré la firme.

Peu après, Facebook s'est aussi félicité « des progrès importants réalisés au G7 », par l'intermédiaire de son responsable des affaires publiques, Nick Clegg.

 « Nous voulons que le processus de réforme fiscale internationale réussisse, et nous reconnaissons que cela pourrait signifier que Facebook paiera plus d'impôts, à différents endroits », a écrit le représentant.

De son côté, Amazon a salué « un pas en avant bienvenu dans l'effort » pour stabiliser le système fiscal international.

En parallèle, la fiscalité pesant sur les plus grands groupes doit aussi être revue.

«Nous nous engageons à parvenir à une solution équitable sur la répartition des droits d'imposition, les pays du marché se voyant attribuer des droits d'imposition sur au moins 20% des bénéfices dépassant une marge de 10% pour les entreprises multinationales les plus grandes et les plus rentables », lit-on dans le communiqué.

En somme, une partie des profits dépassant la marge de 10% seront donc «réaffectés, puis soumis à l'impôt, dans les pays où ils réalisent des ventes », a indiqué Rishi Sunak.

 L'idée est, encore une fois, d'éviter l'évasion fiscale des grandes entreprises et de « relever les défis fiscaux découlant de la mondialisation et de la numérisation de l'économie ».

L'analyse de tout cela :

Force est  de constater que les Etats d'une grande partie du monde sont à la remorque et ne savent plus comment

« Racketter » les entreprises pour financer leurs fonctionnaires, le train de vie de l'Etat, leurs armées, leurs services secrets, et tant de choses..., sans compter leurs politiques trop souvent discutables quand elle ne sont pas tout simplement inadmissibles voire intolérables...!

Mais pourquoi pas un impôt à taux fixe mondial, c'est-à-dire un taux qui serait à la fois le minimum mais aussi le maximum, puisque taux unique !!

Un taux unique raisonnable et raisonné bien sûr, car il faut bien comprendre que dénoncer l’évasion fiscale, ou les paradis fiscaux, n'est qu'une vilaine escroquerie !!!

En effets si la fiscalité de certains pays n’était pas aussi intolérable, les paradis fiscaux n'existeraient pas, les paradis fiscaux c'est une soupape face à la folie fiscale !

Dans l’hypothèse d'un taux si élevé que les entreprises, les humains qui les composent  ( travail ), les humains qui les financent ( avec le risque de perdre ce qu'ils ont investi ) ne gagnent plus rien, alors on pourrait dire que les Etats auraient réussi à rétablir une nouvelle forme d'esclavage version 2.0 !!

Autre point important, la concurrence fiscale est depuis longtemps un sport d'Etats pour attirer les entreprises à s’installer dans leur propre pays au détriment des autres !!!

 En conclusion :

Avant de voir un accord sur la fiscalité à l’échelle mondiale, il faudrait encore pouvoir convaincre les 138 pays de l’OCDE du bien-fondé des propositions du G7.

Les membres du G20 se retrouveront en juillet prochain, à Venise pour poursuivre les travaux engagés au G7, alors pas d'emballement excessif, en quelques mots.  

Un Big Bang fiscal annoncé qui risque fort de virer à une Arlésienne comparable à celle de la « fin des paradis fiscaux » proclamée depuis des années sans que Jersey, Guernesey et d’autres îles « paradisiaques » en souffrent véritablement !

Affaire à suivre.....!!!!




Jenny Chase pour DayNewsWorld

VIOLENTE PLONGEE DU BITCOIN

Chute vertigineuse pour la principale cryptomonnaie mercredi 19 mai 2021 :

le cours du bitcoin a chuté de près de 30 % dans la journée, flirtant avec la barre des 30 000 dollars avant de remonter autour de 39 587 dollars (-15% par rapport à la veille) dans la soirée. La principale cryptomonnaie est désormais loin (– 40 %) du record atteint le 14 avril, à 64 865,22 dollars.

40% de baisse en un mois

Ces derniers jours, des milliers d’investisseurs, particuliers et surtout institutionnels, ont revendu dans la panique les bitcoins qu’ils détenaient sur l’une des plates-formes dédiées.

Après Elon Musk, c'est au tour de la Chine d'envoyer valser le cours des cryptomonnaies.

Motif : mardi 18 mai 2021, les autorités chinoises ont interdit aux institutions financières du pays de proposer à leurs clients des services liés aux cryptomonnaies.

Qualifiant celles-ci de « fausses monnaies », trois grandes fédérations bancaires du pays ont également appelé, mercredi, à ne pas les accepter comme moyen de paiement, mettant en garde contre la spéculation. Les cryptomonnaies « ne sont pas de vraies devises », ont-elles ainsi estimé mercredi.

La Chine en guerre contre le bitcoin

La Chine , longtemps l’eldorado du bitcoin, est désormais en guerre contre celui-ci. Pékin met en effet le hola depuis quelques mois. Après avoir indiqué à certaines régions qu'elles devraient mettre un terme à leurs activités de minage de bitcoins pour répondre aux objectifs environnementaux, Pékin serre donc de nouveau la vis sur les cryptomonnaies, tournant opéré en réalité depuis 2019 quand le gouvernement a rendu illégal les paiements en cryptomonnaies, accusées d'être un instrument au service « d'activités criminelles ».

Le pays indiquait alors s'inquiéter des risques spéculatifs que faisaient peser les cryptomonnaies sur son système financier ainsi que sur la stabilité sociale.« Récemment, les cours des monnaies virtuelles se sont envolés puis effondrés » à l'étranger, tandis que les activités spéculatives « ont bondi », ont-elles relevé dans un communiqué commun.

Cela « porte gravement atteinte à la sécurité des biens des personnes et perturbe l'ordre économique mondial », ont fustigé la Fédération nationale de financement sur internet, la Fédération bancaire de Chine et la Fédération de paiement et de compensation.

Le yuan numérique

Mais ce décrochage tient aussi au yuan numérique qui est dans les tuyaux. Si la Chine interdit les transactions en cryptomonnaies, elle accélère par contre le développement de la sienne, le yuan numérique, qui sera émise et encadrée par la banque centrale. Elle pourrait faire ses débuts en 2022 lors des Jeux olympiques d'hiver de Pékin

Une façon de reprendre la main face aux initiatives privées en matière de paiement mais également l'ambition à terme de rivaliser un jour avec le dollar à l'international. .

Mercredi, les autres cryptomonnaies (ether, ripple, litecoin…) ont également décroché. Y compris le dogecoin, cette cryptodevise au départ née comme une plaisanterie, en 2013, et régulièrement vantée par Elon Musk sur compte Twitter. La capitalisation totale des cryptomonnaies est ainsi tombée à 1 390 milliards de dollars le 19 mai, contre 2 000 milliards sept jours avant, selon CoinMarketCap.

Cette plongée du bitcoin, un épisode de plus dans la forte volatilité des cours des cryptomonnaies, témoignede la volonté des Etats, la Chine en tête, de reprendre la main.




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

IMPOT L'OCDE RECOMMANDE DE TAXER

DAVANTAGE LES SUCCESSIONS

Pour l'Organisation, les impôts sur les successions ou donations souffrent de trop nombreuses exonérations - assurance vie, résidence principale, transmissions d'entreprise - et des abattements conséquents appliqués aux transmissions de patrimoine aux enfants. Il faudrait donc taxer les successions pour limiter la concentration des richesses.

Pour lutter contre les écarts de richesse qui se creusent, l'OCDE recommande d'augmenter l'impôt sur les successions ou donations, dont les recettes sont très faibles en raison des exemptions et abattements, plutôt que de rétablir l'impôt sur la fortune (ISF), les inégalités de patrimoine étant plus marquées que les inégalités de revenus, notamment en France.

L'Organisation part d'un constat: « Le patrimoine des ménages est fortement concentré dans le haut de la distribution » et « la part du patrimoine détenue par les plus riches a augmenté » depuis la fin du XXe siècle, souligne le rapport publié mardi 12 mai .

Sur un panel de 27 pays de l'OCDE ayant communiqué leurs données, les 10% les plus riches possèdent la moitié du patrimoine total , 18% étant même concentré entre les mains du 1% le plus riche. La France se situe dans la moyenne de l'OCDE avec 10% des ménages les plus fortunés qui possèdent la moitié du patrimoine total. Mais les écarts d'un pays à l'autre peuvent être considérables. Aux Etats-Unis, les 10% les plus riches détiennent ainsi 79% du patrimoine total du pays, et 1% d'entre eux possèdent même 42% de ce patrimoine. Inversement, en Slovaquie, cette répartition est beaucoup plus équitable, avec les 10% les plus riches possédant 34% du patrimoine national (dont 1% en détenant 9%).

Face à cela, « l'impôt sur les successions ou donations représente seulement 0,5% en moyenne des recettes budgétaires car les bases fiscales sont extrêmement réduites », a souligné Pascal Saint-Amans, directeur du Centre de politique et d'administration fiscales de l'OCDE. Si la France fait partie des pays où la part des recettes fiscales provenant d'impôts sur les successions ou dotations est la plus élevée avec 1,38%, aux Etats-Unis elle représente moins de 0,25%.

De nombreuses exonérations

L'étroitesse des assiettes fiscales s'explique par les nombreuses exonérations - assurance vie, résidence principale, transmissions d'entreprise, etc. - mais aussi par les abattements conséquents appliqués aux transmissions de patrimoine aux enfants . Or ces exemptions, qui favorisent l'optimisation et la fraude fiscale, ont « des effets régressifs : plus la richesse augmente, plus le taux effectif d'imposition est réduit », contribuant à saper l'équité et renforcer les inégalités, selon Pascal -Amans. En conséquence, en France, seules 35 % des successions sont imposables, selon la députée PS Christine Pires-Beaune, qui avait déposé une proposition de loi pour réformer cette fiscalité.

Des recommandation pour plus d'équité

L'OCDE recommande donc d' imposer les bénéficiaires sur les donations et héritages qu'ils reçoivent tout au long de leur vie plutôt qu'au coup par coup . Elle recommande également de revoir une particularité française, celle d' « appliquer un taux unique de 60% aux héritiers non-parents quand le taux peut être de 5% pour une succession en ligne directe pose une question de société ». Cette place accordée au lien de parenté est l'un des points régulièrement critiqués. La députée PS préconisait d'ailleurs de « défamilialiser » la taxation et de l'asseoir sur une base individuelle.

Le régime fiscal de l'assurance-vie est également en ligne de mire . Pascal Saint-Amans considère ainsi que la suppression du traitement fiscal préférentiel se justifierait « sur le plan économique et sur la base de ses effets régressifs ».

L'OCDE recommande par ailleurs plus largement la taxation du capital : «  l'instauration d'impôts bien conçus sur les revenus du capital , notamment sur les plus-values, doit également être une priorité ».




Andrew Preston pour DayNewsWorld

RACHAT DE SUEZ PAR VEOLIA

VERS UN NOUVEAU GEANT DE L'OR VERT

Huit mois après le début de leur guerre fratricide, Veolia et Suez sont parvenus à un accord.

Le leader mondial des services à l’environnement, Veolia, ambitionne de racheter le numéro deux, Suez. Les deux géants de gestion de l’eau et des déchets ont annoncé, lundi 12 avril, que leurs conseils d’administration respectifs étaient parvenus à un accord de principe sur les conditions d’un rapprochement, grâce à la discrète médiation de Gérard Mestrallet, ancien président-directeur général (PDG) de Suez puis du groupe d’énergie Engie.

Les deux entreprises se sont finalement accordées sur un prix de 20,50 euros par action Suez, alors que Veolia proposait initialement 18 euros, un montant jugé insuffisant par son rival. Veolia a finalement renchéri pour acheter son concurrent au prix d’une longue bataille.

Ce rapprochement doit permettre la constitution d’un « champion mondial de la transformation écologique », au chiffre d’affaires d’environ 37 milliards d’euros, selon un communiqué de Veolia. Le prix finalement retenu valorise l’ensemble de Suez à environ 13 milliards d’euros.

Un « nouveau Suez »

Dans le même temps, un « nouveau Suez » doit être mis sur pied, détenu par un groupe d’actionnaires majoritairement français comprenant des partenaires financiers des deux groupes et les salariés. Son périmètre sera constitué des activités de Suez dans l’eau municipale et le déchet solide en France, y compris le CIRSEE, principal centre de recherche sur l’eau et l’environnement en France. S’y ajoutent des activités de Suez, notamment dans l’eau et dans les zones géographiques suivantes : Italie (y compris la participation dans Acea), République tchèque, Afrique, Asie centrale, Inde, Chine, Australie, et les activités monde numériques et environnementales (SES).

M. Frérot, président-directeur général (PDG) de Veolia, se dit « très confiant » sur l’intégration des deux équipes qui, dit-il, ont « une culture commune ». Il a réitéré ses engagements sociaux, vis-à-vis des salariés de Suez très inquiets, pour une durée de quatre ans après la clôture de l’offre, qui ne pourra intervenir qu’après le feu vert des autorités de la concurrence, notamment de celui de la Commission européenne. Il a aussi réaffirmé sa volonté d’« intégration et de mixité des équipes de direction du siège et des pays ». Bertrand Camus, directeur général de Suez, et farouche opposant à l’offre publique d’achat (OPA), ne fera pas partie de l’équipe de direction du futur Veolia.

Les deux fleurons français s’affrontaient depuis l’année dernière, notamment depuis l’acquisition par Veolia en octobre de 29,9 % de Suez auprès d’Engie avant de lancer une OPA sur le reste des actions. Depuis sept mois, ils ont multiplié recours en justice, invectives par voie de presse, coups de pression et de semonce. En parallèle, chacun affichait régulièrement sa volonté de tendre la main à son rival, mais à ses conditions, donnant l’impression d’un dialogue de sourds.

L’affaire avait aussi pris un tournant politique, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire intervenant à plusieurs reprises, et encore fin mars, pour estimer qu’un accord restait « possible » entre les deux rivaux.

« Je me réjouis que Veolia et Suez soient parvenus à un accord à l’amiable, conformément au souhait exprimé par l’Etat depuis le début de cette opération industrielle », a réagi le ministre de l’Economie Bruno Le Maire dans un communiqué.

Selon le patron de Bercy, qui remercie l’ensemble des acteurs, cet accord « préserve la concurrence au services des clients entre deux grandes entreprises industrielles nationales dans le traitement de l’eau et des déchets. Il garantit leur bon développement sur les marchés nationaux et internationaux. Il préserve l’emploi. »




Alyson Braxton pour DayNewsWorld

LES CYBERATTAQUES PEUVENT PARALYSER L'ECONOMIE MONDIALE SELON LA FED

Le président de la Banque centrale américaine est plus inquiet du risque d'une cyberattaque à grande échelle que d'une crise financière mondiale semblable à celle de 2008. Les risques d'une crise ressemblant à celle dite des «subprimes», avec le besoin de renflouement des banques par les gouvernements «sont très, très faibles», a déclaré Jerome Powell au cours de l'émission 60 minutes sur la chaîne américaine CBS news.«Le monde change.

Le monde évolue ! Et les risques aussi !!

Et je dirais que le risque que nous surveillons le plus est le cyber risque», a-t-il dit, ajoutant que c'est une inquiétude partagée par de nombreux gouvernements, de grandes entreprises privées en particulier financières. C'est aussi contre ce risque que tous ces acteurs investissent le plus.

Jerome Powell a souligné que la Réserve fédérale (Fed) envisage différents types de scénarios. «Il existe des scénarios dans lesquels (...) le système de paiement ne peut pas fonctionner. Les paiements ne peuvent effectue et des choses de ce genre», a-t-il détaillé. La Fed envisage aussi la possibilité qu'une partie ou même une grande partie du système financier puisse s'arrêter. «Nous dépensons donc beaucoup de temps, d'énergie et d'argent pour nous prémunir contre ça», a souligné le patron de la puissante institution, en rappelant qu'il y a des cyberattaques de grandes institutions «tous les jours».

Vers un dollar numérique ?

Jerome Powell a par ailleurs été interrogé sur la possibilité de créer un dollar numérique alors que la Chine est devenue le mois dernier la première grande puissance économique mondiale à dévoiler une cryptomonnaie. Il a souligné que pour l'heure, la Fed évaluait cette possibilité. «Nous pensons qu'il est de notre devoir de comprendre. Comment cela fonctionnerait-il? Quelles en seraient les caractéristiques ?», a-t-il expliqué.

Il a également indiqué que la Fed était en train de développer un logiciel et même de concevoir l'apparence d'un dollar numérique américain, mais la décision finale de le rendre public ne sera prise qu'une fois son impact pleinement compris. Le dollar est «la monnaie de réserve du monde. Le dollar est si important (...) Nous n'avons pas besoin d'être les premiers à le faire. Nous voulons bien faire les choses. Et c'est ce que nous allons faire», a-t-il insisté.

En octobre dernier, Jerome Powell avait déjà indiqué que les États-Unis réfléchissaient à l'émission de leur cryptomonnaie mais il avait alors prévenu que l'évaluation complète des avantages et des risques prendrait du temps. La création d'un dollar numérique pourrait être bénéfique à l'économie américaine, a estimé plus récemment la secrétaire au Trésor, Janet Yellen dans un entretien au New York Times publié le 22 février dernier.

Elle avait alors évoqué la nécessité pour les Banques centrales de bien évaluer les problématiques associées, notamment la protection des consommateurs.




Andrew Preston pour DayNewsWorld

VERS UNE REPRISE ECONOMIQUE AUX ETATS-UNIS AVEC LE PLAN DE RELANCE

DE 1900 MILLIARD DE DOLLARS DE JOE BIDEN

Après des heures de débats et un vote marathon, le Sénat américain a approuvé le 6 mars 2021 le plan de 1.900 milliards de dollars voulu par Joe Biden pour relancer la première économie mondiale frappée par la pandémie.

Le texte repart cette semaine à la Chambre des représentants, où les démocrates, majoritaires, devraient l'approuver rapidement pour que Joe Biden puisse le promulguer d'ici le 14 mars.

Ce plan de relance, qui inclut le financement des vaccins et des fournitures médicales, étend l'aide au chômage et fournit une nouvelle série d'aides financières d'urgence aux ménages, aux petites entreprises et aux autorités locales, bénéficie selon les sondages d'opinion d'un large soutien.

Le président américain a salué le vote au Sénat d'un plan dont les Etats-Unis ont « désespérément besoin », selon lui, pour sortir de la crise née de la pandémie de coronavirus.

« Nous avons fait un pas de géant » pour venir en aide aux Américains, a dit, depuis la Maison Blanche, le chef de l'Etat, qui avait fait de ce plan de soutien massif l'une de ses promesses de campagne.

Ce sera le troisième plan d'aides exceptionnelles approuvé par le Congrès pendant la pandémie. Les républicains ont largement soutenu les plans précédents pour lutter contre le coronavirus et relancer la plus grande économie du monde, qui a perdu 9,5 millions d'emplois depuis l'année dernière.

Financement des vaccins et extension de l'aide au chômage

Le plan de relance, qui inclut le financement des vaccins et des fournitures médicales, étend l'aide au chômage et fournit une nouvelle série d'aides financières d'urgence aux ménages, aux petites entreprises et aux autorités locales, bénéficie selon les sondages d'opinion d'un large soutien.

Le plan des démocrates prévoit notamment des chèques de 1.400 dollars pour des millions d'Américains, ainsi que 350 milliards de dollars d'aide aux Etats et aux collectivités locales. Le texte prévoit aussi des milliards de dollars pour lutter contre la pandémie, dont 49 milliards pour le dépistage et la recherche, en plus de 14 milliards pour la distribution du vaccin

Vers un mini-boom économique au printemps?

Publiés vendredi les chiffres de l'emploi sont encourageants. Le taux de chômage aux États-Unis, bien que toujours élevé à 6,2% le mois dernier, a baissé par rapport à 6,3% enregistrés en janvier. Un signe annonciateur pour certains d'un mini-boom économique au printemps.

En février, 379.000 emplois ont été créés, près de trois fois plus qu'en janvier. Mais il faudra encore du temps pour retrouver le niveau d'avant la pandémie: 18 millions d'Américains touchent toujours une allocation, après avoir perdu leur emploi ou vu leurs revenus plonger.

« A ce rythme, il faudra deux ans pour revenir dans les clous » et retrouver le niveau de février 2020, a averti Joe Biden.




Britney Delsey pour DayNewsWorld

LES CHAUFFEURS UBER CONSIDERES

 COMME DES TRAVAILLEURS SALARIES

AU ROYAUME-UN

La Cour suprême britannique a estimé, vendredi 19 février, dans une décision très attendue, que les chauffeurs Uber pouvaient être considérés comme des « travailleurs » salariés, rejetant ainsi le recours du géant américain de réservation de voitures.

La justice aura donc donné à chaque fois raison à un groupe d’une vingtaine de chauffeurs qui estiment avoir droit au statut de travailleur, compte tenu du temps qu’ils passent en étant connectés à l’application et du contrôle exercé par le groupe.

La Cour suprême a estimé « qu’en se connectant à l’application Uber à Londres, un chauffeur dans le cadre de la plainte est considéré comme un travailleur en entrant dans un contrat.

La compagnie estimait que les chauffeurs sont des travailleurs indépendants, choisissant leurs horaires et lieux de travail, et collaborant parfois à plusieurs applications en même temps.

Cette décision signifie que les chauffeurs Uber, qui étaient jusque-là des travailleurs indépendants, devraient avoir droit par exemple à un salaire minimum et à des congés payés, ce qui pourrait chambouler le modèle économique d’Uber au Royaume-Uni mais augmenter de manière substantiel les coûts du géant américain de la réservation de voitures avec chauffeur (VTC), qui n'est toujours pas rentable.

Une décision qui pourrait aussi faire boule de neige pour l’ensemble des plates-formes numériques.




Jaimies Potts pour DayNewsWorld

LE MEA CULPA DE LA COMMISSION EUROPEENNE POUR SA GESTION DES VACCINS CONTRE LE COVID-19

Au terme de plusieurs semaines de polémiques sur les retards de livraisons de vaccins, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen était, mercredi matin, au Parlement européen pour s’expliquer. Elle a reconnu des erreurs et détaillé les pistes pour garantir l’approvisionnement futur des Vingt-Sept.

Ursula von der Leyen s'est tout d'abord employée à convaincre que l'Union européenne faisait « tout ce qui était possible » pour accélérer la production de masse de doses de vaccin et tenir l'objectif de vacciner 70 % des adultes d'ici à la fin de l'été.

Aujourd’hui, l’Europe a à sa disposition trois vaccins (Pfizer-BioNTech, Moderna et AstraZeneca) mais elle est à la traîne par rapport aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et à Israël : seules 26 millions de doses lui ont été livrées et 17 millions des 450 millions de citoyens européens ont pu être vaccinés.

« C'est un fait que nous ne sommes pas aujourd'hui là où nous voudrions être dans la lutte contre le coronavirus », a reconnu Ursula von der Leyen. « Nous avons été en retard pour l'approbation des vaccins. Nous avons été trop optimistes sur la production de masse. Et peut-être avons-nous eu aussi trop de certitudes sur le fait que les commandes seraient effectivement livrées dans les temps », a-t-elle ajouté.

Alors qu’AstraZeneca projette toujours de ne livrer que 40 millions de doses au premier trimestre, au lieu des 120 millions inscrites dans son contrat, von der Leyen est revenue sur la «task force» placée sous l’autorité du commissaire Thierry Breton, très récemment créée pour «détecter les problèmes de production et aider à les résoudre». Le Français n’a pas perdu de temps se rendant dès mercredi dans l’usine Thermo Fisher de Seneffe (Belgique), sous-traitant d’AstraZeneca en Europe.

Les Européens ont sous-estimé la complexité liée à la production de masse de ces doses. « On ne peut pas mettre en place un site de production du jour au lendemain. Sa production intègre jusqu'à 400 composants différents et implique jusqu'à 100 entreprises », a rappelé la présidente de l'exécutif européen. « L'industrie doit s'adapter au rythme inédit de la science […] Nous avons besoin d'une coordination accrue sur les ingrédients clés, nous devons améliorer la montée en puissance des capacités […] afin de s'assurer que nous serons en sécurité l'hiver prochain en dépit des variants », a-t-elle insisté.

Ursula von der Leyen . a également promis la création d'un « groupe de contact » entre la Commission et le Parlement. La question de la transparence sur les contrats signés avec les groupes pharmaceutiques est également revenue en boucle.

Trois contrats ont déjà été mis à la disposition des élus - quoiqu'en partie expurgés des clauses les plus sensibles - et un quatrième, celui signé avec Johnson & Johnson devrait rapidement être consultable.

De très nombreux eurodéputés ont encore demandé à la Commission de publier l’intégralité de ces documents, pour l’heure couverts par le secret des affaires. «Je suis convaincue que l’UE a fait son possible. Mais j’aimerais le prouver aux citoyens et, pour cela, il faut de la transparence», a déclaré l’eurodéputée écologiste luxembourgeoise, Tilly Metz.

«Le manque de transparence est l’humus des thèses conspirationnistes», a alerté le socialiste bulgare Petar Vitanov.




Abby Shelcore pour le DayNewsWorld

COVID-19 L'ANNULATION DES DETTES PUBLIQUES DETENUES PAR LA BCE EST INENVISAGEABLE

Alors que vendredi 5 février 2021 une centaine d'économistes ont lancé un appel pour annuler les dettes des Etats détenues par la Banque centrale européenne après la pandémie de Covid-19, Christine Lagarde s'est empressée de les mettre en garde.

« Une violation du traité européen »

Christine Lagarde a renvoyé dans leurs buts les 100 économistes qui ont lancé cet appel :.« Inenvisageable », répond dimanche 7 février la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, dans un entretien au Journal du dimanche. Pour l'ancienne ministre de l'Economie, il s'agirait d' « une violation du traité européen qui interdit strictement le financement monétaire des Etats ».

« Cette règle constitue l'un des piliers fondamentaux de l'euro », poursuit l'ex-patronne du Fonds monétaire international (FMI). « Si l'énergie dépensée à réclamer une annulation de la dette par la BCE était consacrée à un débat sur l'utilisation de cette dette, ce serait beaucoup plus utile ! À quoi sera affectée la dépense publique ? Sur quels secteurs d'avenir investir ? Voilà le sujet essentiel aujourd'hui », affirme Christine Lagarde au JDD.

« Les dettes se gèrent dans le temps long »

Pour Christine Lagarde, « il ne fait aucun doute » que les pays de la zone euro « parviendront » à rembourser cette dette. « Tous les pays de la zone euro émergeront de cette crise avec des niveaux de dette élevés », a estimé Christine Lagarde dans le JDD. Mais « il ne fait aucun doute qu'ils parviendront à la rembourser. Les dettes se gèrent dans le temps long. Les investissements réalisés dans des secteurs déterminants pour l'avenir engendreront une croissance plus forte », estime-t-elle.« La reprise sera créatrice d'emplois, et donc fédératrice. Nous allons vers une autre économie, plus numérique, plus verte, plus engagée face au changement climatique et pour le maintien de la biodiversité. »

2021, l'année de la reprise

Prévoyant une rebond du PIB européen de 6,5% en 2021, Christine Lagarde estime cependant que l'activité ne reviendra pas à son niveau d'avant la crise avant mi-2022. Après crise, elle conseille donc de ne pas serrer d'un coup tous les robinets des politiques budgétaires et de politique monétaire, comme ce fut le cas dans le passé. « Il faudra, à l'inverse, apporter aux économies un accompagnement graduellement diminué, au fur et à mesure que la pandémie s'éloignera et que la reprise se manifestera. L'économie devra alors réapprendre à fonctionner sans les aides exceptionnelles rendues nécessaires par la crise.

Je ne suis pas inquiète car la capacité de rebond est forte. Nos économies sont résilientes ».




Kelly Donaldson pour DayNewsWorld

COVID-19: UN PASSEPORT VACCINAL

POUR UN RETOUR A LA VIE NORMALE ?


Alors que la plupart des pays du monde ont commencé à vacciner leur population contre le Covid-19, une idée fait son chemin: la création d'un « passeport vaccinal » pour un retour à la vie normale

De la France à Israël en passant par la Suisse, la création d'un « passeport vaccinal », « passeport sanitaire » ou « passeport vert » a été émise au sein des sphères politiques et économiques. Il s'agit d'un document qui atteste qu'une personne a bien été vaccinée contre le Covid-19. Il permettrait, à ceux qui le détiennent, de voyager librement à l'étranger, de se rendre au restaurant ou d'aller au cinéma. Une initiative qui n'est pas sans rappeler le certificat international de vaccination délivré aux personnes qui se sont fait vacciner contre la fièvre jaune et qui est obligatoire pour se rendre dans certains pays d'Afrique ou d'Amérique du Sud.

Plusieurs projets en développement.

Le gouvernement israélien a par exemple présenté, début janvier, une application qui sera l'équivalent d'un passeport numérique pour obtenir un droit d'entrée dans les lieux publics, après un test PCR négatif ou une vaccination. Une application pourrait être lancée dès janvier, rapporte le Jerusalem Post.Sans ce sésame, les restaurants, cinémas ou encore salles de concert resteront inaccessibles. L'Estonie, elle, travaille en partenariat avec l'OMS sur la création d'un « Certificat international de vaccination numérique ».

Plusieurs initiatives privées existent également afin de réunir sur mobile l'ensemble des données de santé nécessaires pour franchir les frontières. L'Association internationale du transport aérien, l'Iata, qui réunit près de 300 compagnies aériennes, devrait aussi lancer son propre système de passeport sanitaire.Une coalition américaine de sociétés informatiques, d'institutions de santé et d'ONG a annoncé jeudi qu'elle allait travailler sur une version numérique et papier d'un tel document. Baptisée VCI (Vaccination Credential Initiative), la coalition comprend notamment le géant de l'informatique Microsoft et les éditeurs de logiciels Salesforce et Oracle.

L'industrie du tourisme, durement touchée par la crise coronavirus, considère ce passeport «  vaccinal » comme un espoir pour que les voyages redeviennent possibles sans trop de contraintes (test PCR négatif, quarantaine à l'arrivée dans un pays...). La compagnie aérienne australienne Qantas envisage d'ailleurs déjà d'exiger un tel document pour les voyageurs internationaux arrivant en Australie.

Ce document fait débat

L'instauration d'un « passeport vaccinal » fait cependant débat. En France, où la vaccination contre le Covid-19 n'est pas obligatoire, de nombreuses personnes y restent encore réfractaires. Si 47% des Français souhaitent se faire vacciner, selon le dernier sondage Elabe 40% ne veulent pas s'y soumettre. Un tel document pourrait donc diviser la société en deux, entre ceux qui disposeraient de ce sésame et pourraient reprendre une vie normale, et les autres. Une atteinte aux libertés individuelles qui pose question.

Comme avec les applications de traçage, la question de la protection des données de santé se trouve également posée.

Des incertitudes entourent également les différents vaccins développés à travers le monde: quels vaccins pourront être présentés selon les pays? Pour l'heure, ils affichent des taux d'efficacité différents et un niveau de développement variable.De plus s'ils empêchent de développer les symptômes de la maladie, on ne sait pas encore exactement combien de temps dure leur protection. Il existe également une inconnue concernant le fait que les personnes vaccinées puissent être porteuses du virus de façon asymptomatique et le transmettre.

Dans l'état actuel des connaissances, ce passeport serait donc une fausse sécurité.




Andrew Preston pour DayNewsWorld

CORONAVIRUS: 3 SCENARIOS CHOC

BOULEVERSANT L'ECONOMIE EN 2020

L'année 2020 a été pour le moins chaotique. La pandémie de Covid-19 et ses conséquences sur l'économie ont certainement déjoué les pronostics les plus catastrophistes. Après deux vagues de contaminations, des confinements et couvre-feu imposés aux populations, la chute record de l'activité, la multiplication des plans sociaux et des licenciements... qu'est-ce que 2021 nous réserve? Comme il y a un an, Saxo Banque s'est livrée à plusieurs « prévisions choc » pour l'année à venir.

« La pandémie de la Covid-19 et l'élection présidentielle américaine, particulièrement chaotique, ont précipité l'avènement d'un futur jusqu'alors lointain, accélérant pratiquement toutes les super tendances sociales et technologiques sous-jacentes », estime Steen Jakobsen, le directeur des investissements de Saxo Banque. « Pour faire court, les traumatismes de 2020 signifient qu'en 2021, le futur sera déjà là », ajoute-t-il.

Alors que les Etats s'endettent à des niveaux records pour financer leur soutien à l'économie et leurs plans de relance, l'établissement financier souligne notamment les risques liés au remboursement de la dette.

La France ne parvient plus à rembourser ses dettes et demande l'aide de l'Allemagne

Pour faire face au plongeon de l'activité provoqué par les mesures de restrictions sanitaires, la France a engagé un plan de relance de 100 milliards d'euros et multiplié les aides et dispositifs comme le chômage partiel à destination des entreprises. Résultat, le pays est l'un des Etats européens qui affichera l'un des plus hauts niveaux d'endettement dans les prochaines années.

La dette publique devrait passer de près de 100% du PIB avant la pandémie à 120% en 2021. Sans parler de la dette privée qui était déjà « en train de s'envoler " avant la crise, « pour atteindre près de 140% du PIB, un chiffre nettement supérieur à celui observé en Italie (106%) et en Espagne (119%) », souligne Saxo Banque.

Dans ces circonstances, l'établissement financier anticipe qu'une vague de faillites pourrait survenir en France en 2021, affectant en premier lieu le secteur tertiaire, comme la restauration et les entreprises liées au tourisme. Les prêts garantis par l'Etat ne joueraient plus leur rôle de garde-fou, les banques ne parviendraient plus à subvenir aux besoins de l'économie. Leur produit net bancaire, équivalent du chiffre d'affaires dans le secteur,chuterait et les provisions pour pertes de crédit augmenteraient brutalement. Les investisseurs se désengageraient alors massivement des groupes bancaires qui s'effondreraient comme jamais en Bourse.

« Compte tenu du piètre état des finances publiques et du niveau extraordinairement élevé de la dette publique, la France n'a d’autre choix que de venir demander assistance à l'Allemagne, afin de permettre à la Banque centrale européenne (BCE) d'injecter suffisamment de liquidités pour renflouer massivement le système bancaire et éviter un effondrement systémique », prévoit alors Saxo Banque.

« L'idée qui sous-tend derrière est un quantitative easing [assouplissement quantitatif, ndlr] infini »", explique Christopher Dembik, directeur de la recherche macro-économique chez Saxo Banque. Autrement dit, l'Allemagne donnerait son accord pour que la BCE soutienne l'économie française en rachetant des titres de dette de l'Etat et des entreprises tricolores de manière illimitée, dans le temps comme au niveau des montants.

L'arrivée d'un vaccin entraîne une vague de faillites aux Etats-Unis

Les annonces de vaccin contre le Covid-19 constituent des nouvelles rassurantes et positives. Gare toutefois à l'excès d'optimisme. Les plans de soutien et d'urgence des gouvernements ont atteint des montants historiques en 2020, jusqu'à 2 200 milliards de dollars mis sur la table aux Etats-Unis au printemps. Et le nouveau président élu Joe Biden souhaite un nouveau plan d'aides équivalent. Les banques centrales, comme la BCE ou la Réserve fédérale (Fed) outre-Atlantique, ont aussi injecté massivement des liquidités dans l'économie ces derniers mois.

« Avec le recul, il s'avère que l'économie a été stimulée à l'excès pendant la pandémie, et la forte reprise post-vaccin met rapidement l'économie en surchauffe », anticipe Saxo Banque. « L'inflation accélère et le taux de chômage chute tellement vite que la Fed laisse les taux longs augmenter, entraînant dans la foulée une hausse des taux des titres de dette plus risqués », poursuit la banque d'investissement. Résultat, alors que l'économie repartait et les entreprises parvenaient à se financer facilement auprès des banques et des investisseurs, les conditions de financement se trouvent brusquement resserrées. « Les taux de défaut des entreprises atteignent leur plus haut niveau depuis des années. Les premières à disparaître sont les entreprises surendettées du secteur de la distribution physique, qui éprouvaient déjà des difficultés avant la pandémie », prévoit Saxo Banque. La Fed commettrait donc une erreur stratégique, en relevant ses taux pour limiter l'inflation des prix et des salaires, provoquant par ricochet une nette hausse des taux d'emprunt bancaires et une vague de faillites historique aux Etats-Unis.

Les difficultés rencontrées par la première économie mondiale ne manqueraient pas d'avoir des répercussions sur les autres pays.

Amazon fait de Chypre un paradis fiscal privatisé, l'UE réagit en conséquence

Les géants de la tech américains sont de plus en plus influents et leurs produits incontournables. « On a vu ces dernières années des multinationales devenir plus puissantes que des Etats », souligne Christopher Dembik. Ces entreprises ne lésinent pas sur le lobbying et adoptent parfois des approches « quasi gouvernementales », estime Saxo Banque. Microsoft a par exemple créé un bureau de représentation des Nations Unies à New York et recruté un diplomate pour traiter des affaires gouvernementales européennes.

Facebook a de son côté mis en place une « Cour suprême » pour examiner notamment les réclamations des utilisateurs. En 2021, Saxo Banque anticipe qu'Amazon pourrait aller jusqu'à dicter à Chypre sa politique fiscale. Dans un contexte de pression croissante sur le mastodonte du e-commerce, accusé de nombreux maux dont l'évitement fiscal, Amazon déménagerait son siège social européen du Luxembourg à Chypre.

« Le pays accueille à bras ouverts le géant de la vente en ligne et les recettes fiscales qui lui permettront de réduire son ratio dette/PIB de près de 100% », prévoit la banque danoise. Chypre saisirait cette opportunité après avoir subi les mesures d'austérité imposées par l'Union européenne (UE) durant la crise de la dette souveraine en 2010-2012. Les conseillers d'Amazon aideraient alors l'île à réécrire son code fiscal pour répliquer celui de l'Irlande, « mais avec un taux d'imposition sur les sociétés et des taxes encore plus faibles, pour le plus grand bonheur des dirigeants et de la population, soumis à la manne financière que cela représente ».

Face à cette situation, l'Union européenne réagirait sans tarder et forcerait l'entreprise de Jeff Bezos à changer ses pratiques. De plus, cet événement enclencherait un mouvement d'harmonisation fiscale, dicté par l'UE. Des règles communes seraient alors adoptées à Chypre et dans l'ensemble des autres Etats membres. « Dans ce scénario, on assisterait plutôt à une harmonisation à la baisse de la fiscalité », explique Christopher Dembik, sans aller jusqu'au niveau de taxation de l'Irlande, particulièrement bas en Europe.

Les Gafa pourraient globalement subir la volonté des Etats de limiter leurs monopoles en 2021, alors que la pandémie de coronavirus n'a pas entamé leur puissance et qu'ils continuent d'étendre leurs activités.




Carl Delsey pour DayNewsWorld


CROISSANCE MONDIALE

UN OPTIMISME PRUDENT DE L'OCDE

La découverte de plusieurs vaccins efficaces change la donne et permet d’espérer un rebond économique à moyen terme mais les « perspectives à court terme » restent très incertaines. C'est le message de l'OCDE qui a revu et publié ce mardi 1 décembre 2020 ses prévisions de croissance au niveau mondial.

L'OCDE a publié ses perspectives pour l'économie mondiale. Pour 2020 l’organisation table désormais sur une récession mondiale de 4,2 % cette année, suivie d’un rebond de 4,2 % en 2021 et de 3,7 % en 2022.

En 2021, le rebond attendu s'établit à plus 4,2%, cette estimation était de 5% avant les reconfinements de l'automne.

« Nous prévoyons que d'ici la fin de 2022, le PIB mondial sera inférieur de quelque 7 000 milliards de dollars - ce qui représente environ un tiers de l'économie américaine - par rapport à ce qu'il aurait été dans nos projections d'avant la pandémie. L'impact est donc plutôt massif », a souligné le secrétaire général de l'OCDE Angel Gurria. La Chine, premier épicentre de la pandémie début 2020, a réussi à maîtriser le virus plus rapidement. Ainsi, son économie est la seule parmi les grands pays à échapper à la récession (+1,8% prévue cette année).

L'Organisation internationale souligne la très forte hétérogénéité des pays, selon l'ampleur de la pandémie, les différentes mesures mises en place pour y face, entre confinement et plans de soutien. Dans la zone euro, la chute d'activité a été estimée à 7,5% cette année.

En 2021, la croissance devrait afficher un rebond de 3,6% et 3,3% en 2022.Dans les économies développées, la Grande-Bretagne et l'Espagne, vont connaître cette année les plus fortes chutes, suivis de la France et l'Italie. L'Allemagne s'en sort mieux, ainsi que le Japon et les États-Unis. Du côté des émergents, l'Inde, le Mexique et l'Afrique du Sud enregistrent les pires performances.

Pour la reprise on peut compter vu la forte hausse du taux d'épargne, en particulier aux États-Unis, sur une consommation plus dynamique qui pourrait contrebalancer la détérioration des marchés de l'emploi avec une envolée prévue des défaillances et du chômage. Les PME sont particulièrement vulnérables et la dette des entreprises atteint des niveaux inquiétants, souligne l'OCDE.

La recrudescence de l'épidémie « et les mesures d'endiguement mises en place ont freiné le rythme de la reprise mondiale » souligne l'OCDE. L'institution prévient que cette tendance « devrait persister pendant un certain temps étant donné les défis à surmonter (...) avant de pouvoir distribuer un vaccin à grande échelle dans le monde ».

Quant à la réponse macroéconomique, l'OCDE est sur la même ligne que le FMI : les politiques monétaires et budgétaires actuelles, expansionnistes, doivent être poursuivies, le moment n'est pas venu de serrer la vis.

« S'assurer que la dette est supportable ne sera une priorité que lorsque la reprise sera sur les rails » prévient-elle.




Andrew Perston pour DayNewsWorld

KIM-JONG-UN AURAIT FAIT EXECUTER UN TRADER

A CAUSE D'UNE BAISSE DU WON

La Corée du Nord traverse une période d’instabilité économique depuis le début de la crise sanitaire, couplée par des sanctions internationales prononcées par l’ONU et les États-Unis à la suite de ses essais nucléaires.

Le dictateur nord-coréen Kim Jong-un aurait donc fait exécuter fin octobre un trader à cause d'une baisse spectaculaire de 20% du won face au dollar américain au cours des derniers mois. , rapporte le quotidien sud-coréen Hankyoreh. Le média, cité par BFM Bourse, se base sur un rapport fait ce vendredi devant le Parlement de Séoul par le service de renseignements de la Corée du Sud.

« Envoyer un avertissement public »

Or le dictateur voudrait resserrer son emprise sur l’économie et plus particulièrement sur le marché des devises. « Pendant longtemps, Kim-Jong-Un n’est pas intervenu sur le secteur privé... Il n’a pas seulement toléré mais encouragé la décentralisation et le passage à des relations de marché entre les entreprises industrielles et les particuliers. Aujourd’hui, il essaie de faire marche arrière », a déclaré Andrei Lankov, un expert nord-coréen de l’Université Kookmin à Séoul.

Selon lui, l’exécution du trader a pour but d’ ' « envoyer un avertissement public sur la nécessité d’aller dans le sens des directives du régime concernant l’utilisation des devises étrangères. »

L’un de membres de la commission des renseignements de l’Assemblée nationale sud-coréenne, Kim Byung-kee, a déclaré qu’il s’agissait là de la dernière exécution survenue dans le cadre de mesures « déraisonnables » prises par le dictateur.




Britney Delsey pour DayNewsWorld

COVID-19: EN LARMES LA PREMIERE MINISTRE DANOISE S'EXCUSE POUR LA MORT

 DE MILLIONS DE VISONS

Mette Frederiksen s'est interrompue à plusieurs reprises pour essuyer ses larmes.

Après l'abattage au Danemark de plus des deux tiers des quelque 15 à 17 millions de visons, après la découverte de foyers de Covid-19 dans les élevages du pays, la cheffe du gouvernement danois s'est pour la première fois excusée personnellement pour la gestion de cette crise.

« Je considère qu'il y a lieu de s'excuser pour le déroulement des faits.

Je n'ai aucun problème pour dire pardon pour ça car des fautes ont été commises », a-t-elle dit à la télévision TV2 en sortant de sa visite chez un éleveur à Kolding, dans l'ouest du pays, dont les bêtes ont été euthanasiées.

La Première ministre avait décidé l'abattage massif en raison d'une mutation problématique du coronavirus via ces mustélidés qui pouvait, selon des études préliminaires, menacer l'efficacité du futur vaccin pour les humains.

Quelques jours plus tard, le gouvernement avait toutefois reconnu qu'il n'avait pas de base légale suffisante pour faire éliminer les bêtes saines.

La démission du ministre de l'Agriculture

Le ministre de l'Agriculture s'était aussi excusé, avant de finalement démissionner.

Le 19 novembre 2020 , le ministère de la Santé avait conclu que cette menace potentielle pour les vaccins humains était « très probablement éteinte », en l'absence de nouveau cas détecté.

« C'est important de se rappeler que ce n'est pas de la faute des éleveurs, c'est la faute du coronavirus, si l'industrie ne peut pas continuer », a ajouté la cheffe du gouvernement, parlant d'une visite « émouvante .

Depuis le début de cette crise, un projet de loi a été déposé au Parlement visant l'interdiction des élevages de visons jusqu'en 2022.




Andrew Preston pour DayNewsWorld

PLUSIEURS VAGUES EPIDEMIQUES DE COVID-19 DEVRONT ETRE GEREES  SELON

 LE CONSEIL SCIENTIFIQUE

Dans son avis du 26 octobre 2020 publié vendredi soir, le Conseil scientifique a livré sa vision de l’avenir et elle n'est pas plaisante. Le Conseil scientifique a publié, dimanche, la note dans laquelle il préconisait un couvre-feu plus dur ou un reconfinement et anticipe d'autres vagues épidémiques.« Il y a […] devant nous de nombreux mois avec une situation extrêmement difficile », prévoit le Conseil scientifique .

Anticiper de nouvelles vagues

Même en cas de succès des mesures de restriction, la deuxième vague risque de ne pas être la dernière. Les scientifiques s’attendent donc à «des vagues successives de recrudescence jusqu’à l’arrivée des premiers vaccins et/ou traitements prophylactiques» attendus pour le deuxième trimestre 2021.« On peut avoir plusieurs vagues successives durant la fin de l'hiver/printemps 2021, en fonction de différents éléments : état climatique, niveau et efficacité opérationnelle de la stratégie 'tester, tracer, isoler' », souligne le Conseil scientifique.

Par conséquent, les autorités doivent se préparer à gérer des « vagues successives de recrudescence » jusqu'à l'arrivée d'un éventuel vaccin ou de traitement, attendus pour le deuxième trimestre 2021. Concernant la période actuelle, le Conseil scientifique émet l'hypothèse d'une sortie de seconde vague en fin d'année ou début d'année 2021.Le deuxième « déconfinement » ne sera pas comme le précédent, puisqu’il se déroulera en hiver.

Repenser la stratégie tester-tracer-isoler

Bien que l’autocritique ne soit pas la grande force du gouvernement, le Conseil scientifique lui recommande pourtant de «tirer des leçons du relatif échec de la stratégie « Tester-Tracer-Isoler » durant la période de mai à septembre 2020».

En effet, repérer tôt les cas et les isoler avec succès est la seule méthode pour «un contrôle de la circulation virale comme cela a été montré dans un petit nombre de pays d’Asie du Sud Est».

Les scientifiques appellent donc à une augmentation des «effectifs humains» dédiés et à «la mise en place de l’application "Tous Anticovid"sur une large fraction de la population». Le conseil recommande que les tests antigéniques puissent être réalisés de façon large en dehors des laboratoires de biologie. Ce qui permettrait de surveiller lycées, collèges et écoles pour protéger les personnels et éviter que les enfants ramènent le Covid à la maison.

Et après ? Face à cela, deux stratégies sont envisagées.

1° L’une consiste à alterner des périodes de restrictions avec des périodes de laisser-aller.

2° L’autre essaie de maintenir un contrôle de la circulation du virus à un taux bas. Cette «stratégie de suppression de la circulation virale comme l’ont effectué plusieurs pays d’Asie, le Danemark, la Finlande et l’Allemagne […] implique des mesures fortes et précoces à chaque reprise épidémique».

Aller vers une « suppression » du virus

« Passer de 40 000 contaminations par jour à 5 000 » d'ici au 1er décembre : c'est l'objectif fixé par Emmanuel Macron quand il a annoncé le 28 octobre le reconfinement. Ce seuil des 5 000 cas est également évoqué par le Conseil scientifique. Il est au cœur de la politique de « suppression de la circulation virale » qu'il prône.

Pour le Conseil, cet indicateur n'est pas seulement l'objectif à atteindre grâce au confinement, mais un seuil à ne plus dépasser dès la fin de la seconde vague. Cette politique, qui vise donc à maintenir constamment le virus sous un taux de 5 000 contaminations par jour, est suivie par « plusieurs pays d’Asie, le Danemark, la Finlande et l’Allemagne ». Cette option « implique des mesures fortes et précoces à chaque reprise épidémique », souligne l'instance, qui estime cependant qu'elle est « la meilleure garante du maintien de l'activité économique ».

Une stratégie de type « on/off »

C'est l'autre stratégie proposée par le Conseil scientifique pour la gestion des futures vagues épidémiques. Concrètement, cela signifierait alterner les périodes de restrictions (couvre-feu, confinement, etc.) et les périodes de levée des restrictions.

« Cette période de confinement pourrait être envisagée pour une courte durée, de quelques semaines (environ quatre semaines), et être suivie, selon les effets obtenus, par une période de couvre-feu sanitaire », estime le Conseil scientifique.

Outre les effets sur le plan sanitaire, l'instance explique que cette mesure « préserverait davantage qu’un confinement de certaines activités économiques et sociales ». La piste d'un couvre-feu jusqu'au début du mois de janvier 2021 avait d'ailleurs déjà été formulée par le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy .

« Est-ce possible sur le long terme ? Les Français accepteront-ils une telle stratégie, est-ce viable économiquement ? », s'interroge cependant le Conseil.

Selon l'instance, il s'agit là d'une condition sine qua non en vue du succès des futures stratégies choisies par les autorités

. « Il est essentiel que l’on commence à penser à d’autres modalités de vivre avec le Covid sur le long terme et que les choix puissent s’appuyer sur une vision issue de la société civile et non pas seulement sur les orientations données par les experts pour éclairer les décisions des autorités. »




Carl Delsey pour DayNewsWorld

LE TERRORISME ISLAMISTE ET LE COVID-19

 LES DEUX VIRUS QUE LA FRANCE-DOIT COMBATTRE

Au virus du Corona s'ajoute le virus du salafisme qui menace la France. 

Flambée de la pandémie, d'un côté, explosion de la violence islamiste, de l'autre : l'État est pris sous le feu nourri d'une double menace. La France est en effet passée cette semaine d'un choc à un autre, l'horreur du terrorisme venant s'ajouter à la lancinante crise sanitaire après l'assassinat de Samuel Paty, professeur à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), tué vendredi pour avoir enseigné la liberté d'expression en montrant à ses élèves des caricatures de Mahomet extraites de Charlie Hebdo. Après celui de Samuel Paty, il y a deux semaines, l’assassinat par un terroriste islamiste de trois fidèles à la basilique Notre-Dame de Nice fait résonner les sinistres échos des attentats de 2015 et 2016.

Un hommage national lui a été rendu quelques jours plus tard, mais le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer tient à ce que les établissements scolaires fassent leur propre hommage dès la rentrée du 2 novembre.

La mobilisation se fait en France: Soutien au courage et soutien à l’expression, barrage à l’obscurantisme .

« L'Éducation nationale ne peut plus fermer les yeux longtemps face à la pression malsaine et intolérable dont font l’objet des enseignants dans leur mission éducative quand ils abordent des sujets qui ne plaisent pas à une minorité »,a déploré Valérie Pécresse.

« La République est défiée depuis des années et elle regarde ailleurs. Cette tragédie abjecte doit être un électrochoc salutaire », a ajouté la présidente de la région Ile-de-France dans un entretien accordé à un confrère.

Mais comment lutter contre un intégrisme islamiste qui voudrait déchaîner la haine en France, conduire à une guerre civile ?

À propos de la sécurité, essentielle alors que la menace terroriste s’est encore intensifiée ces derniers jours, le ministre se veut rassurant. « Nous avons un plan de sécurisation pour chaque établissement scolaire », promet Jean-Michel Blanquer qui voit aussi dans le confinement une « protection indirecte ».« Cette crise sanitaire se combine avec des circonstances tragiques », reconnaît le ministre dans une vidéo adressée à l’ensemble de la communauté éducative et aux familles concernées dimanche 1er novembre.Triste aveu d'impuissance ?

Avoir les moyens de mener une lutte antiterroriste implacable et sans merci ...

Après les paroles il faut des actes.




Garett Skyport pour DayNewsWorld

ECHEC DE LA SUPER TAXE GAFA UN MANQUE A GAGNER DE

100 MILLIARDS DE DOLLARS

L'OCDE a certes finalisé l'architecture d'une nouvelle fiscalité des multinationales à l'heure de la révolution numérique, mais a échoué à trouver un accord politique.

La communauté internationale n’aura jamais été aussi proche d’un accord sur la façon d’imposer les multinationales à l’heure de la mondialisation et du numérique, la fameuse super « taxe GAFA » (Google, Apple, Facebook, Amazon), qui doit mettre de l’équité dans le système fiscal.

L'OCDE propose en effet aux Etats un impôt mondial de 12 % à 13 % sur les bénéfices des multinationales .

Objectif de la taxe GAFA

L'objectif vise à accorder les règles fiscales internationales à la révolution du commerce électronique et à éviter ainsi que les « géants de la tech » comme Google, Facebook et Amazon puissent déclarer leurs bénéfices dans des pays à faible imposition comme l'Irlande quel que soit le lieu où s'opèrent leurs activités.

En clair, les entreprises qui échappent à l’impôt seraient réintégrées dans le système.

Echec de l'accord politique

Mais les 137 n'ont pas réussi a se mettre d'accord pour taxer les géants du numérique. Les États-Unis restent en retrait, la France en première ligne. .

A défaut d'un cadre international, un nombre grandissant de gouvernements se tiennent prêts à imposer des règles nationales, avec le risque inhérent de s'exposer à des représailles commerciales dont l'administration Trump a brandi la menace.En juillet 2019, la France avait ouvert la voie en adoptant la taxe dite « la taxe Gafa » sur les activités des géants du numérique, qui s’applique depuis le 1er janvier 2019.

En représailles, l’administration Trump avait menacé de surtaxer « jusqu’à 100 % » l’équivalent de 2,4 milliards de dollars de produits français, notamment le vin. En janvier, Paris et Washington avaient décrété une trêve, la France s’engageant à reporter le paiement des acomptes pour 2020 prévus en avril et en novembre, afin de donner du temps aux négociations à l’OCDE.

Un manque à gagner de 100 milliards de dollars

« Dans le pire des scénarios, ces conflits pourraient réduire le PIB mondial de plus de 1% », note l'OCDE, qui pilote ces négociations internationales.

A l'inverse, de nouvelles règles sur la taxation des entreprises du numérique et un projet de taxe minimum mondial pourraient accroître de 1,9% à 3,2% les recettes fiscales issues de l'imposition des revenus des grandes entreprises, soit un montant compris entre 50 milliards et 80 milliards par an.Cette somme pourrait même atteindre les 100 milliards de dollars en y ajoutant la taxe américaine existante sur les bénéfices réalisés à l'étranger, ajoute l'OCDE.

Mais la taxe Gafa attendra.

Les membres de l'OCDE ne sont pas encore parvenus à se mettre d'accord pour taxer les géants du numérique. « Le paquet est presque prêt, mais il manque un accord politique », a reconnu Pascal Saint-Amans, le responsable de la politique fiscale de l'OCDE, lundi 12 octobre 2020.

Moult obstacles sur fond de Covid-19 et d'élection américaine

A mesure que le projet se précise techniquement, à l’heure des vrais choix politiques, il reste encore à lever moult obstacles : s’entendre sur le champ d’application de la taxe – seulement les GAFA, ou toutes les multinationales vendant à distance – et sur les clés précises de répartition du nouvel impôt, entre les pays, où les entreprises sont implantées, et leurs pays de « marché », où se trouvent leurs clients…

Le tout dans un climat politique stressé, entre l’élection présidentielle américaine et la gestion de la pandémie de Covid-19, et sur fond d’opposition latente des paradis fiscaux...




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

VERS UNE PRODUCTION EUROPEENNE

 D'HYDROGENE VERT

La France espère « trouver un projet commun franco-allemand » sur l'hydrogène, a affirmé dimanche le ministre de l'Economie Bruno Le Maire. « Je serai le 11 septembre à Berlin et nous allons regarder comment conjuguer nos efforts », a-t-il déclaré dans l'émission Grand rendez-vous Europe 1/Les Echos/CNews. « Nous allons regarder avec l'Allemagne comment on peut conjuguer les 7 milliards que la France met sur ce grand projet d'hydrogène, avec les 9 milliards que l'Allemagne met de son côté » a expliqué le ministre de l'Economie.

« J'espère bien que nous arriverons à trouver un projet commun franco-allemand, puis européen, sur l'hydrogène », a-t-il précisé.

Les plans de relance post-Covid feront-ils naître les champions européens de l’énergie décarbonée de demain? Alors que la France entend investir, comme l’Allemagne, plusieurs milliards d’euros dans l’hydrogène d’ici 10 ans, le gouvernement n’exclut pas de trouver des synergies industrielles au sein de l’espace européen.

Contexte politique favorable

Le contexte politique et industriel se prête en effet à un rapprochement franco-allemand sur la question de l’hydrogène vert. Berlin a dévoilé début juin un plan de développement de l’hydrogène propre, produit par électrolyse de l’eau avec de l’électricité issue de sources renouvelables, auquel l’Etat consacrera 9 milliards d’euros.

De son côté, Paris consacrera 7 milliards d’euros à un plan Hydrogène sur dix ans, dont 2 milliards iront au développement de la production d’hydrogène « vert » c’est-à-dire non issu des hydrocarbures, en 2021-2022, pour des applications notamment industrielles. « Sur l’hydrogène, nous ne finançons pas l’achat d’hydrogène, nous finançons la réalisation de produits industriels, par exemple de piles à combustibles (...), de réseaux de distribution », a expliqué le ministre de l’Économie.

La Commission européenne,quant à elle, a fait du développement de cet hydrogène propre au sein de l'UE un investissement prioritaire après la crise sanitaire, afin de décarboner les secteurs les plus polluants comme la sidérurgie et les transports, dans la course vers la neutralité climatique en 2050.


Décarboner les secteurs les plus polluants

Pour l’heure, au niveau industriel, l’hydrogène qui est produit n’est pas vert. Bien au contraire, il est issu de la combustion d’énergies fossiles (à 94% en France, et dans des proportions similaires ailleurs dans le monde), en grande majorité du charbon et du gaz naturel.

Si son bilan carbone est très négatif, sur le plan industriel, l’hydrogène fait rêver sous forme de gaz ou de liquide: il peut servir de carburant à des véhicules qui ne rejettent alors que de l’eau, à fabriquer de l’acier sans utiliser d’énergie fossile (or la sidérurgie représente près de 10% des émissions mondiales de CO2), à stocker de l’électricité produite par des éoliennes ou des panneaux photovoltaïques (puisque le soleil ne brille pas 24 heures sur 24, cela permet de stocker l’énergie produite le jour sous forme d’hydrogène et de la restituer ensuite)..

Il fait  sans conteste un parfait outil vers la transition écologique tant souhaitée. « L’hydrogène peut devenir l’un des piliers d’un modèle énergétique neutre en carbone. Cette molécule, qui renferme énormément d’énergie, va devenir indispensable compte tenu de l’étendue de ses propriétés : elle permet de stocker l’électricité, d’alimenter des voitures, de recycler du CO2, de rendre les processus industriels plus propres, etc. » C’était le discours de Nicolas Hulot, en juin 2018. Il était alors ministre de la Transition écologique et solidaire et présentait son plan de déploiement de l’hydrogène pour la transition énergétique.

Le contre-exemple du photovoltaïque

Objectif affiché: doper la recherche et l’industrie européenne dans ce domaine face à la concurrence à bas coût étrangère. « Nous ne refaisons pas avec l’hydrogène l’erreur que nous avons faite avec les panneaux photovoltaïques (...) on a tué l’industrie du panneau solaire européenne et subventionné l’industrie du panneau solaire chinois: il est hors de question qu’on refasse la même chose », a mis en garde Bruno Le Maire.

Après une crise sanitaire sans précédent le plan de relance économique présenté par le Gouvernement ce jeudi 3 septembre 2020 renvoie l’hydrogène sur le devant de la scène.

« Le plan Hulot s’appuyait, a priori, sur 100 millions d’euros de financements. Celui-là promet 2 milliards d’euros d’ici fin 2022 et 7 milliards d’euros d’ici 2030 pour le développement d’un hydrogène vert. C’est sans commune mesure et un changement d’échelle décisif », commente Marc Florette, membre de l’Académie des technologies, pour Futura.

Un défi à relever trés vite  !




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

FRANCE

LA MAGIE DU PLAN DE RELANCE DE JEAN CASTEX

Le gouvernement a dévoilé ce jeudi 3 septembre 2020 son plan de relance pour tenter d'enrayer les effets de la crise sanitaire sur l'économie française. Il doit non seulement permettre de protéger l'activité et l'emploi à court terme, mais aussi préparer la France à faire face aux défis économiques en 2030.

Quatre fois plus d'argent qu'après la crise de 2008

Sur le papier, le plan baptisé « France Relance » promet 100 milliards d'euros sur 2020, 2021 et 2022, avec l'essentiel des sommes débloquées à partir de l'année prochaine. Cela représente 4 points de PIB, soit « quatre fois plus » que ce qui avait été fait après la crise financière de 2008, se félicite-t-on à Matignon.

À crise exceptionnelle, remède exceptionnel

Selon le gouvernement, c'est un plan inédit par son ampleur qui a pour but d'accélérer la transition écologique et de relocaliser ou développer les compétences françaises. Une somme importante qui nécessite plusieurs sources de financement. Cette somme importante va avoir plusieurs sources : 40 milliards d'euros de la part de l'Union européenne, dans le cadre du plan de relance accepté par Bruxelles, mais également des emprunts ainsi qu'une mise à contribution de la Caisse des dépôts et consignations.. Concernant le financement de ce plan de relance, Jean Castex a affirmé qu'il « n'y aura pas de hausse d'impôts ».

« Nous ne reproduirons pas l'erreur de procéder à des hausses de fiscalité qui affaibliraient notre croissance et enverrait des signaux négatifs aux ménages comme aux entreprises », a-t-il justifié jeudi en conférence de presse.

« Le plan de relance de 100 milliards tout rond relève d'une communication bien huilée », selon François Ecalle, magistrat de la Cour des comptes en disponibilité... « Il faudra regarder dans les documents budgétaires annexés à la loi de finances 2021 pour voir de quoi il retourne exactement. Dans le ferroviaire, par exemple, ils le disent eux-mêmes : des dépenses déjà prévues sont intégrées au plan de relance… Il y a un peu de prestidigitation. », poursuit-il.

Moderniser l'appareil productif

L'exécutif affirme vouloir faire le pari de moderniser enfin l'appareil productif français grâce à l'opportunité ouverte de dépenser sans trop compter, vu le contexte économique international et le soutien massif de la Banque centrale européenne (BCE).

La baisse de prélèvements pour les entreprises de 10 milliards d'euros par an sera toutefois la seule mesure budgétaire pérenne. Celles-ci vont bénéficier d'une diminution des impôts dits de « production », c'est-à-dire ceux qui pèsent sur leurs comptes, même si elles ne parviennent pas à dégager du profit. L'exécutif a choisi de diviser par deux la contribution à la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) pour la partie qui revient au budget des régions, lesquelles auront droit à une compensation, normalement intégrale, soit 7,25 milliards d'euros. Les entreprises industrielles bénéficieront aussi d'une baisse de leur cotisation foncière (CFE) et sur le foncier bâti.

Bercy estime que ces baisses d'impôts iront en priorité aux entreprises de taille intermédiaire (pour 42 %), qui font tant défaut par rapport à leurs concurrentes allemandes, mais aussi aux PME (32 %). Le reste, pour 26 %, irait aux grandes entreprises.

35 milliards d'euros pour la compétitivité des entreprises et l'innovation

En tout, ce sont 35 milliards d'euros qui seront dédiés à la compétitivité des entreprises et à l'innovation, affirme Bercy. L'État veut impulser, via le programme d'investissement d'avenir lancé à la fin du mandat de Nicolas Sarkozy et poursuivi sous François Hollande, des investissements « dans des secteurs qui tireront notre croissance de demain ». Ainsi onze milliards d'euros sur deux ans sont prévus, notamment pour développer une filière de la voiture à hydrogène (2 milliards d'euros) et décarboner les grands sites industriels. Un milliard d'euros de plus seraient aussi dégagés pour soutenir l'investissement des entreprises dans les zones labellisées « territoires d'industrie » (400 millions d'euros) et sous forme d'aides à la relocalisation (600 millions d'euros) dans les secteurs stratégiques, comme le médicament.

Pour permettre aux entreprises fragilisées de traverser la crise, l'État va mettre 3 milliards d'euros de garanties sur la table pour permettre de lever, via l'intermédiation des banques, entre 15 et 20 milliards d'euros de « quasi-fonds propres » pour éviter leur étranglement par la dette accumulée pendant le confinement.

Si l'Etat a voulu miser gros sur la modernisation de l'appareil productif français à proprement parler, il veut aussi mettre le paquet sur la transition écologique.


Transition écologique

Une enveloppe de 30 milliards d'euros est annoncée pour y parvenir. Transports, bâtiment, énergie, industrie et agriculture sont concernés.

Onze milliards d'euros sont prévus pour les « mobilités », dont 4,7 pour le ferroviaire (petites lignes, trains de nuit, fret). La désignation des petites lignes concernées dépendra de la négociation avec les régions. Pour les transports en commun «du quotidien» et le soutien au vélo, 1,2 milliard d'euros est prévu.

En ce qui concerne le bâtiment, 4 milliards d'euros devraient permettre de rénover le bâti public, notamment les écoles, les collèges, les lycées et les hôpitaux, mais aussi celui de l'État. Les ménages, eux, vont bénéficier de 2 milliards d'euros au travers de Ma Prime Renov étendue même aux plus aisés d'entre eux. Enfin, 1,2 milliard d'euros sera consacré à «des aides pour une alimentation plus saine, plus locale, plus durable».

35 milliards d'euros pour « la cohésion sociale et territoriale »

Un dernier volet du plan est destiné à « la cohésion sociale et territoriale », pour 35 milliards d'euros. Sous cet intitulé un peu fourre-tout se cache l'enveloppe programmée pour protéger l'emploi via le dispositif de chômage partiel de longue durée (6,6 milliards d'euros), notamment dans les secteurs les plus impactés par la crise, tels que celui du secteur aérien. Un milliard d'euros de plus devra financer la formation des salariés concernés dans les secteurs d'avenir identifiés dans France Relance.

Ce volet met l'accent sur le renforcement des formations vers les secteurs de la transition écologique et numérique ainsi que sur les métiers du soin (« care ») notamment.

Entre 30 et 40 % de ce plan devraient être effectifs dès 2021, au travers du vote de la loi de finances d'ici à la fin de l'année

Un très rapide retour sur investissement espéré

À travers ce plan, le gouvernement espère créer un climat de confiance dans l'avenir qui suffise à débloquer au moins en partie les dizaines de milliards d'euros d'épargne accumulés jusqu'à présent. Et se fixe comme objectif, avec son plan de relance, conforme au montant recommandé par le Conseil d'analyse économique de 50 milliards d'euros sur une année, de revenir au niveau de PIB

Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a pour sa part affirmé que ce plan de relance va permettre que la France « ressorte plus forte de la crise », alors que Jean Castex prévoit que l'effet sur la dette sera « presque entièrement résorbé à partir de 2025 ». « On en attend un très rapide retour sur investissement », a déclaré le chef du gouvernement, alors que la crise provoquée par l'épidémie de coronavirus va faire bondir la dette publique à près de 121% du PIB cette année.Le but est de revenir en 2022 au niveau d'avant crise. Alors qu'une récession de 11% est prévue cette année, certains considèrent cependant que cela relèverait de l'exploit.

Ce que le gouvernement dit vouloir avec ce plan, c'est préparer la France du futur.

Jean Castex a rappelé trois priorités : « le verdissement de notre économie, la cohésion sociale et territoriale et rendre la France plus compétitive et plus souveraine ».

« La France sortira plus forte de la crise économique, avec une économie plus compétitive, plus solidaire, plus décarbonnée  », a promis Bruno Lemaire.

Et avec "un peu de prestidigitation aussi" ?






Joanne Courbet pour DayNewsWorld

CORONAVIRUS DE NOMBREUX PAYS EUROPEENS DURCISSENT LEURS MESURES SANIATAIRES

Le coronavirus, pour lequel aucun vaccin n’a encore été trouvé, continue de circuler activement, alimentant les craintes d’une seconde vague aux enjeux économiques et sociétaux potentiellement désastreux.

Plus de 16,5 millions de personnes ont été contaminées depuis la fin 2019 – dont près de 5 millions depuis le 1er juillet si bien, qu'après des mesures de déconfinement en Europe , de nombreuses restrictions se multiplient à nouveau pour tenter de freiner la pandémie de Covid-19.

Les autorités françaises ont ordonné la fermeture de lieux de rassemblement comme les plages, les parcs et les jardins publics la nuit dans la ville touristique de Quiberon, sur l’Atlantique. Selon le bilan établi lundi soir par la Direction générale de la santé, l’épidémie a fait dix-sept morts supplémentaires depuis vendredi en France et la circulation du virus reste « soutenue ».

L’Espagne, quant à elle, fait face à un important rebond du nombre d’infections, incitant certaines villes à se reconfiner comme Barcelone ainsi que la région de Madrid à prendre ce mardi de nouvelles mesures, comme le renforcement du caractère obligatoire du port du masque et la limitation des rassemblements à dix personnes. Le gouvernement allemand a d'ailleurs déconseillé, mardi, les voyages « non essentiels » vers les régions espagnoles d’Aragon, de Catalogne et de Navarre en raison du « nombre élevé d’infections ».Depuis dimanche, la Grande-Bretagne soumet, elle, les passagers en provenance d’Espagne à une période d’isolement, une mesure critiquée par Madrid qui a riposté en assurant être un « pays sûr ».

En Allemagne, l’Institut de veille sanitaire Robert-Koch (RKI) s’est alarmé, mardi, de l’augmentation des nouvelles infections dans le pays depuis plusieurs jours (+ 557 par jour en moyenne depuis une semaine), source de « grandes inquiétudes ». Le RKI a conseillé le port du masque à l’extérieur si la distanciation physique s’avérait impossible à respecter. Pour le RKI, les voyages à l’étranger sont également en partie responsables du retour relatif de la pandémie. la

Un nouveau durcissement des mesures a été pris en Belgique face à une recrudescence inquiétante des contaminations. A partir de mercredi, le nombre de personnes que les Belges sont autorisés à voir de façon rapprochée et régulière dans le cadre de leur « bulle de contact » sera notamment abaissé de quinze à cinq personnes, par foyer, pour les quatre prochaines semaines.

De son côté, la Grèce a annoncé mardi qu’elle rendait à nouveau le port du masque obligatoire dans les magasins, les banques, les services publics et la quasi-totalité des lieux clos, en réponse à une recrudescence des cas.




Jenny Chase pour DayNewsWorld

RECORD DE DEMANDEURS D'EMPLOI

EN FRANCE

Si le redémarrage de l’économie continue d’avoir des incidences positives sur le marché du travail, il est difficile, pour autant, de parler d’amélioration.

Recul du nombre de chômeurs de catégorie A en juin.

En juin, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) a baissé, sur l’ensemble du territoire , de près de 205 000, selon les données diffusées, lundi 27 juillet, par Pôle emploi et par la direction du ministère du travail chargée des études (Dares). Il s’agit d’un nouveau recul, de 4,6 %, qui se révèle encore plus fort que celui relevé le mois précédent (– 3,3 %).

La baisse en catégorie A concerne toutes les tranches d'âge : les moins de 25 ans (-4,6%), les 25-49 ans (-5%) et les 50 ans ou plus (-3,7%) .Plus forte chez les hommes (-5,8%) que chez les femmes (-3,3%), elle a été plus marquée sur la façade ouest (-6,9% en Bretagne), ainsi qu'en PACA et en Corse (-7,5%).

Ce recul en juin « est plus particulièrement porté par la baisse du nombre de ceux qui recherchent un métier dans la construction et le BTP, ainsi que dans l'hôtellerie et le tourisme », conséquence de la reprise de l'activité autorisée dans ces deux derniers secteurs en juin, souligne la Dares, le service statistique du ministère du Travail.

Une hausse historique sur le dernier trimestre

Pour autant, les effectifs des personnes dans cette situation se maintiennent à un niveau très élevé, à 4,22 millions. Depuis la mise en place, en 1996, de cette série statistique, jamais la barre des 4 millions d’inscrits dans la catégorie A n’avait été franchie, ce qui montre l’ampleur des ravages causés par la crise due au nouveau coronavirus.


 Le nombre d’individus à la recherche d’un poste tout en ayant travaillé (catégories B et C) a, de son côté, continué d’augmenter fortement en juin (+ 13,9 %), soit une progression presque aussi soutenue qu’en mai (+ 14,2 %). Au total, les rangs des demandeurs d’emploi, en activité ou non (catégories A, B et C), s’étoffent encore pour atteindre désormais 6,157 millions, un record depuis 1996. La hausse des entrées s'explique notamment par les retours de formation et les premières entrées sur le marché du travail (+41%). Les inscriptions pour licenciement économique restent faibles à 9 900 et quasi-stables.

Sur le deuxième trimestre, d’avril à juin, la hausse du chômage reste donc sans précédent : elle augmente de 23,2 % en catégorie A  et de 6,5 % pour les catégories A, B et C.




Carl Delsey pour DayNewsWorld

DES FAILLITES D'ENTREPRISES EN CASCADES

 POST-COVID

Une étude d'Euler Hermes dresse un scénario catastrophe qui devrait se produire entre la fin 2020 et le premier semestre 2021 avec en moyenne un bond de 35% des défaillances.

La vague tant redoutée de faillites en cascades devrait se produire entre la fin 2020 et le premier semestre 2021 selon une étude d'Euler Hermes avec une hausse record de +35% en moyenne des défaillances dans le monde. Les mesures de soutien étatiques aux entreprises tout comme le gel des procédures d'enregistrement des faillites décalent dans le temps les défaillances.

Parmi les pays les plus touchés figurent en tête les Etats-Unis avec une hausse de 57% des faillites devant le Brésil avec +45% et +20% en Chine.

En Europe, ce sont le Royaume-Uni et l’Espagne qui verront le plus d’entreprises mettre la clé sous la porte avec respectivement +45% et +41% surtout en 2021, selon Euler Hermes.

+25% en France. Certains pays comme la Suède, l'Irlande, l'Italie et le Portugal seront touchés de plein fouet dès 2020 par cette vague qui atteindra surtout l'année prochaine d'autres Etats comme la France, le Royaume-Uni ou l'Allemagne.

« En France, la vague de défaillances arrivera au quatrième trimestre 2020 et se prolongera sur le premier semestre 2021 », prédit l'assureur-crédit qui indique que les reports de charges et les prêts garantis par l'Etat d'une part, les fermetures de tribunaux de commerce et les gels des procédures collectives d'autre part ont retardé son arrivée.

Concrètement, l'étude estime que la France connaîtra 53.600 faillites en 2020 et 64.300 en 2021.  « En matière de volume, un triste record sera prochainement atteint », anticipe Euler Hermes.

Ce sont  les entreprises de taille intermédiaire  qui risquent d'être le plus touchées en France.

Le scénario catastrophe pourrait même devenir apocalyptique. Un arrêt prématuré des mesures de soutien pourrait aggraver la situation. Si l’économie mondiale devait mettre plus de temps que prévu à se remettre du choc, la hausse des défaillances pourrait même dépasser les 50%.

L'assureur-crédit Coface avait de son côté estimé début juin que les défaillances d'entreprises allaient augmenter d'un tiers entre 2019 et 2021 à travers le monde, et de 21% en France.




Andrew Preston pour DayNewsWorld

CORONAVIRUS  DES MILLIONNAIRES DEMANDENT

 A ETRE TAXES DAVANTAGE

"Les problèmes causés et révélés par le Covid-19 ne peuvent être résolus par la charité, aussi généreuse soit-elle", plaident des millionnaires dans une lettre.«Les problèmes causés et révélés par le Covid-19 ne peuvent être résolus par la charité, aussi généreuse soit-elle.

Les chefs de gouvernement doivent prendre la responsabilité de lever les fonds dont nous avons besoin et les dépenser équitablement» pour financer «adéquatement nos systèmes de santé, les écoles et la sécurité via une augmentation permanente des taxes sur la plus fortunés de la planète, des gens comme nous».

Un groupe de 83 millionnaires a ainsi appelé lundi à taxer davantage les plus riches de la planète «immédiatement» et «de manière permanente», afin de contribuer à la reprise après la crise générée par la pandémie de nouveau coronavirus.

Une récession historique

La pandémie de coronavirus a entraîné une récession historique à travers le monde, poussant les gouvernements à dépenser des milliards en aides aux ménages et entreprises frappés de plein fouet par la paralysie économique résultant du confinement.

Selon l'OCDE, le recul du produit intérieur brut mondial devrait atteindre au moins 6% cette année, et 7,6% en cas de deuxième vague épidémique, tandis que le rebond attendu pour 2021 serait de 5,2% sans retour du coronavirus, et de 2,8% avec.

« Un rôle essentiel à jouer pour guérir le monde »

«Alors que le Covid-19 frappe le monde, les millionnaire comme nous avons un rôle essentiel à jouer pour guérir le monde», demandent les signataires d'une lettre ouverte, parmi lesquels le cofondateur du géant américain des glaces Ben & Jerry's, Jerry Greenfield, ou le réalisateur britannique Richard Curtis.

Cette lettre, publiée avant la réunion des ministres des Finances du G20 et du sommet européen extraordinaire sur la relance de l'UE cette semaine, appelle les «gouvernements à augmenter les taxes de gens comme nous. Immédiatement, substantiellement et de manière permanente».

« Nous avons de l'argent, beaucoup»

«Nous ne sommes pas ceux qui soignent les malades dans les unités de soins intensifs. Nous ne conduisons pas les ambulances qui amènent les malades à l'hôpital. Nous ne sommes pas ceux qui regarnissent les rayons des épiceries ou qui délivrent de la nourriture de porte à porte», écrit ce groupe qui se baptise Millionaires for Humanity, sur un site internet éponyme.

«Mais nous avons de l'argent, beaucoup. On a absolument besoin d'argent maintenant et on continuera à en avoir besoin dans les années à venir» pour se remettre de la crise, dont l'impact «durera des dizaines d'années» et pourrait «pousser un demi-milliard de personnes dans la pauvreté».

Il y a un an, un petit groupe de milliardaires américains comprenant l'homme d'affaires George Soros, le co-fondateur de Facebook Chris Hughes et des héritiers des empires Hyatt et Disney entre autres, avaient également publié une lettre pour soutenir l'idée d'un impôt sur la fortune

Depuis des années, des milliardaires tels que Warren Buffett et Bill Gates demandent à être taxés davantage.




Carl Delsey pour DayNewsWorld

LES CINQ PREMIERES FORTUNES DE FRANCE

Chaque année depuis un quart de siècle, le magazine Challenges recense les 500 plus grosses fortunes de France. Voici le classement des cinq premiers de cordée de cette année 2020 .

La première place revient comme en 2019 à Bernard Arnault, qui fut l'homme le plus riche du monde avant d'être coiffé au poteau par le patron d'Amazon Jeff Bezos, et Bill Gates. Avec une fortune estimée à 100 milliards d'euros, le PDG de LVMH conforte toutefois sa place de numéro un en France.

Sur la deuxième marche du podium arrive la famille Hermes, forte d'un patrimoine avoisinant les 55,5 milliards d'euros.

Enfin, la troisième marche du podium est occupée par Alain et Gérard Wertheimer, à la tête de l'empire Channel, et leur famille (53 milliards d'euros)

Françoise Bettencourt-Meyers, petite-fille du fondateur de L'Oréal, arrive en 4ème position grâce à une fortune estimée à 51 milliards d'euros. Elle a dû céder sa médaille de bronze, remportée en 2019.

La 5e place revient à l'homme d'affaires François Pinault (propriétaire du Point) et sa famille (32 milliards d'euros).




Alyson Braxton pour DayNewsWorld

UN  INQUIETANT VIRUS DE GRIPPE PORCINE EN CHINE POURRAIT PROVOQUER UNE PANDEMIE

C'est une découverte pour le moins inquiétante, alors que la pandémie de coronavirus sévit dans le monde entier. Selon une étude parue ce lundi dans la revue scientifique américaine PNAS, des chercheurs ont découvert une souche de virus de grippe porcine en Chine présentant toutes les caractéristiques capables de provoquer une future pandémie.

Les virus s'appellent G4 et descendent génétiquement de la souche H1N1 à l'origine d'une pandémie en 2009 : ils « possèdent tous les traits essentiels montrant une haute adaptabilité pour infecter les humains », écrivent les auteurs, des scientifiques issus d'universités chinoises et du Centre chinois de prévention et de lutte contre les maladies.

Des ouvriers infectés

Le travail présenté est volumineux : de 2011 à 2018, 30 000 prélèvements nasaux ont été réalisés sur des porcs dans les abattoirs de 10 provinces chinoises et dans un hôpital vétérinaire, permettant d'isoler 179 virus de grippe porcine. La majorité était de la nouvelle variété, qui est devenue dominante chez les porcs depuis 2016. Les chercheurs ont ensuite réalisé diverses expériences en laboratoire et sur des furets, des animaux très utilisés dans la recherche sur la grippe car leurs symptômes sont comparables à ceux des humains : ils ont de la fièvre, toussent et éternuent.

Ils ont observé que les virus G4 étaient plus infectieux, se répliquaient dans des cellules humaines et provoquaient chez les furets des symptômes plus graves que d'autres souches. En outre, selon des tests in vitro, l'immunité obtenue après contact avec les virus humains de la grippe saisonnière ne protégerait pas contre le G4.

L'autre mauvaise nouvelle est que les ouvriers et personnes travaillant avec les porcs étaient relativement nombreux à avoir été infectés, 10,4 %, selon des tests sanguins qui ont cherché la présence d'anticorps au virus. 4,4 % de la population générale apparaissait également contaminée. Le virus serait donc déjà passé chez les humains, rapportent les scientifiques, mais il n'y a pas de preuve qu'il peut être transmis d'humain à humain. C'est aujourd'hui leur crainte.

Une surveillance de population exigée

« Les pandémies se produisent quand des virus de grippe A avec un nouvel antigène de surface HA devient capable de se transmettre d'humain à humain », concluent les chercheurs. « L'inquiétude est que les infections d'humains par les virus G4 ne mènent à une adaptation humaine et n'augmentent le risque d'une pandémie humaine ». Il faut urgemment, disent-ils, mettre en place une surveillance des populations travaillant au contact des porcs.

« Les travaux sont un rappel salutaire que nous courons constamment le risque de l'émergence de pathogènes zoonotiques, et que des animaux d'élevage, avec qui les humains sont plus en contact qu'avec des animaux sauvages, soient la source de virus pandémiques importants », a commenté James Wood, chef du département de médecine vétérinaire à l'université de Cambridge.




Emily Jackson pour DayNewsWorld


ZARA FERME 1200 ENSEIGNES

La crise du coronavirus n’aura épargné personne. Alors qu’il était leader sur son marché, le groupe espagnol Inditex (Zara, Massimo Dutti, Pull&Bear..) a publié des résultats trimestriels en large baisse.

Des chiffres bien inférieurs aux attentes pour la première fois depuis son entrée en bourse en 2001. La maison-mère de l’enseigne Zara connaît actuellement une chute de vente record (soit 44%).

Les consommateurs ne se pressent pas dans les boutiques depuis le déconfinement.

Les premiers chiffres témoignent déjà d’un recul de fréquentation de 59,8 % par rapport à la même période en 2019.

Une nouvelle stratégie : la vente en ligne

Pour faire face à ce lourd bilan, le géant de la fast-fashion espagnol a annoncé fermer 1200 boutiques partout dans le monde, soit 16 % de ses points de vente. Sont donc visées ses enseignes Zara, mais aussi Zara Home, Massimo Dutti, Oysho ou encore Stradivarius.

Désormais la griffe espagnole entend miser davantage sur son e-commerce en y consacrant 2,7 milliards d'euros supplémentaires, ses ventes ayant doublé ces derniers mois. Le groupe a d'ores-et-déjà placé ses objectifs.

D'ici 2022, le propriétaire de Zara vise 25% de son chiffre d’affaires par les ventes en ligne contre 14% jusqu'à présent.

Dans un article paru le 10 juin, le média de référence Business of Fashion analysait la manière dont l'exode des métropoles allait remodeler la vente en boutique.

Dans l'article, Doug Stephens de Retail Prophet explique que la révolution du télétravail accélérera l'avènement d'une ère post-numérique pour le shopping.

« Nous ne construisons pas notre vie autour du commerce de détail. Le commerce de détail se construit autour de nos vies », conclut l'article de BoF




Alyson Braxton pour DayNewsWorld

LA PIRE RECESSION EN TEMPS DE PAIX

SELON L'OCDE

L'économie mondiale va subir cette année sa pire récession en temps de paix sur les cent dernières années avant de renouer avec la croissance l'année prochaine, estime mercredi l'OCDE.

En raison de « l’incertitude exceptionnelle » de la conjoncture cette année, l’OCDE présente ses prévisions en prenant en compte deux scénarios. L’un avec une deuxième vague de la pandémie de Covid-19 se propageant sur la planète à la fin 2020, l’autre sans. Dans le premier cas , le plus défavorable, la contraction de l'économie mondiale serait de 7,6% cette année et la reprise en 2021 à 2,8%. Dans le second cas le PIB mondial devrait se contracter de 6,0% cette année avant de rebondir de 5,2% en 2021.

D'après les projections de l'OCDE, les Etats-Unis, première puissance économique mondiale, doivent se préparer à une contraction de 7,3% de leur PIB cette année avant un rebond de 4,1% l'année prochaine. Dans l'éventualité d'une seconde vague, la récession serait de 8,5% cette année, et le PIB américain ne regagnerait que 1,9% en 2021.

La Chine, encore championne de la croissance l'an dernier avec 6,1%, verra elle aussi son économie se contracter, de 2,6%, voire de 3,7% cette année si le virus y ressurgit massivement.

La zone euro s'oriente elle vers une contraction de 9,1% cette année, suivie d'une reprise de 6,5% l'année prochaine. Dans le scénario d'une deuxième vague, le recul serait là aussi plus marqué (-11,5%) et la reprise plus modeste en 2021 (+3,5%).

La France une récession brutale en 2020

Selon l’OCDE, la France enregistrera l’une des plus fortes chutes du PIB au monde. L’horizon économique de la France et des pays de la zone euro s’assombrit un peu plus. Selon les prévisions de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), publiées mercredi 10 juin, la contraction du produit intérieur brut (PIB) va se situer entre 11,4 % et 14,1 % en 2020 en France.

Soit la contraction la plus importante au monde, dans les mêmes proportions qu’en Espagne, en Italie et au Royaume-Uni. Même l’Argentine, qui vient pourtant d’entrer, fin mai, en défaut de paiement, s’en sortira mieux avec une chute de son PIB attendue entre 8,3 % et 10,1 %. C’est dans la zone euro que le décrochage, compris entre – 9,1 % et – 11,5 %, sera le plus brutal de la planète.

L’économie française cumule en effet les handicaps en cette période. « Ses avantages comparatifs se situent dans des secteurs parmi les plus touchés par la crise comme le transport aérien, le tourisme ou même le luxe, explique Daniel Cohen, directeur du département d’économie de l’Ecole normale supérieure. Et l’Hexagone n’a pas eu d’autre solution que le confinement massif, contrairement à l’Allemagne qui s’était préparée plus tôt à la pandémie. »

Les Etats incités à s'endetter pour soutenir les travailleurs

« D'ici la fin 2021, les pertes de revenus excéderont celles enregistrées au cours de toutes les récessions précédentes des 100 dernières années, à l'exception des périodes de guerre, avec des conséquences extrêmes et durables pour les populations, les entreprises et les gouvernements », souligne Laurence Boone, l'économiste en chef de l'OCDE, dans une introduction à ces prévisions actualisées.

Elle exhorte donc les gouvernements à ne pas craindre de recourir à l'endettement pour financer des mécanismes de soutien aux travailleurs les moins rémunérés et aux investissements, expliquant que les réponses apportées à la crise vont modeler les perspectives économiques et sociales des dix années à venir.

« Des politiques monétaires ultra-accommodantes et une dette publique plus élevée sont nécessaires et seront acceptées tant que l'activité économique et l'inflation resteront déprimées et que le chômage restera élevé », poursuit-elle.

«Partout, le confinement a renforcé les inégalités entre les travailleurs», les plus qualifiés à même de télétravailler alors que les jeunes et les moins qualifiés sont «souvent en première ligne» dans la lutte contre la pandémie, constate la chef économiste de l'OCDE. Le Covid-19 a aussi «accéléré le basculement d'une 'grande intégration' vers une 'grande fragmentation'» de l'économie mondiale avec l'apparition «de restrictions supplémentaires au commerce et à l'investissement», toujours selon Mme Boone.

Economie «plus juste et plus durable»

Pour permettre à l'économie de se redresser, l'OCDE préconise notamment de «renforcer les systèmes de santé», de «faciliter les évolutions des métiers tout en renforçant la protection des revenus», et de «rendre les chaînes d'approvisionnement plus résilientes».


« Les gouvernements doivent se saisir de cette opportunité pour concevoir une économie plus juste et plus durable, rendre la concurrence et les régulations plus intelligentes, moderniser la fiscalité, les dépenses et la protection sociale », préconise Laurence Boone. Elle pointe le rôle essentiel de la confiance sans laquelle ni la consommation ni l'investissement ne redémarreront.

Et puisque la menace d'une seconde vague de contagion entretient l'incertitude à un niveau élevé, Laurence Boone ajoute que le moment n'est certainement pas à attiser les flammes des tensions commerciales et que les gouvernements doivent coopérer en matière de recherche et de développement de traitements et d'un vaccin contre le SARS-CoV-2.

« Tant qu'un vaccin ou un traitement ne sera pas largement disponible, les responsables politiques du monde entier continueront de marcher sur une corde raide », écrit-elle.




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

L'ECONOMIE FRANCAISE UNE DES PLUS TOUCHEE

PAR LA CRISE DU CORONAVIRUS

Alors que l'épidémie de coronavirus semble « contrôlée » en France, les conséquences économiques s'annoncent sans précédent.

Le gouvernement a encore aggravé cette semaine sa prévision de récession cette année, avec une chute du produit intérieur brut (PIB) historique de 11%.

Par ailleurs, selon une note de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), organisme indépendant de recherches, publiée vendredi 5 juin 2020, l'économie française a sans doute été l'une des plus affectées par la crise sanitaire.

Selon cette note, qui étudie l'impact du Covid-19 sur le mois d'avril, moment où de nombreux pays ont confiné leur population, l'économie mondiale a connu ce mois-là une récession de 19%, tandis que le commerce mondial a chuté de 25%.

« On peut classer les pays dans le monde en trois catégories. On a les pays du sud de l’Europe, les autres pays développés et les pays du reste du monde et les pays asiatiques. Dans la première catégorie, il y a la France, l’Italie et l’Espagne. Ce sont les pays qui ont été le plus impactés », analyse Eric Heyer, économiste et directeur adjoint de l’OFCE, avec une chute de leur valeur ajoutée « de plus de 30 points ».

Très endeuillés, ces trois pays ont notamment mis en place un confinement strict pendant plus ou moins deux mois, avec notamment la fermeture des commerces non essentiels. En France, le déconfinement se fait progressivement depuis le 11 mai.

L'Allemagne résiste mieux

A l'inverse, les Etats-Unis (-22 points) ou l'Allemagne (-24 points) s'en sortent un peu moins mal, tandis que les économies émergentes résistent mieux à ce stade (-15 points). En ce qui concerne les pays asiatiques et ceux en développement, « on voit à la fois une chute beaucoup moins forte de la consommation et des investissements, puis globalement une intégration dans les chaînes de production moins importante, donc une incidence extérieure qui a beaucoup moins de poids », selon l'enquête.

Mais ce classement est « extrêmement fragile » étant donné le caractère inédit de cette crise, a prévenu Eric Heyer, directeur du département analyse et prévision à l'OFCE lors d'une visioconférence de presse.

Ces différences s'expliquent à la fois par l'ampleur des mesures de confinement prises, un peu moindre outre-Rhin et outre-Atlantique, mais aussi de la « structure sectorielle » des économies. Ainsi, l'Allemagne a connu un choc interne « extrêmement contenu » mais une perte de demande extérieure beaucoup plus importante du fait de son économie industrielle et ouverte. La France est de son côté victime de son exposition au tourisme, avec des secteurs de l'hôtellerie-restauration et du commerce beaucoup plus importants qu'ailleurs.Emploi : la France a limité les dégâts

Répercussions sur l'emploi

Une des grandes inconnues de cette crise sera son ampleur sur l'emploi, note à ce stade l'OFCE, avec « trois enjeux », selon Xavier Timbeau, son directeur : les risques de faillites des entreprises, les difficultés prolongées pour certains secteurs comme le tourisme et la restauration, et une relance trop faible de la consommation des ménages.

Jusqu'à présent toutefois, la crise se traduit par des destructions d'emplois « relativement limitées », du fait du soutien public massif au chômage partiel, à l'exception des Etats-Unis, où les destructions d'emplois pourraient concerner 22,4 millions d'emplois, et dans une moindre mesure de l'Allemagne où de nombreux « minijobs » ont été supprimés.

La France, où l'Etat a pris en charge 100% du chômage partiel, soit 84% du salaire net ou 100% du Smic, pendant deux mois, et l'Italie seraient les plus épargnées avec seulement 3% des emplois salariés frappés par la crise.




Garett Skyport pour DayNewsWorld

BAISSER LES SALAIRES

 POUR SAUVER LES EMPLOIS ?

La direction de la compagnie aérienne Ryanair défraie la chronique : elle menace en effet de « licencier 27 personnes » si le principal syndicat « ne s'engage pas rapidement à accepter des baisses de salaires ». L'effondrement de l'activité de la compagnie irlandaise l'exigerait.

Le syndicat majoritaire chez Ryanair en France dénonce « un chantage au licenciement » exercé par la compagnie aérienne irlandaise. Interrogé sur ce conflit, Bruno Le Maire a estimé mardi que le chantage n'était « jamais une voie »tout comme sa collègue chargée du Travail, Muriel Pénicaud, s'est dite « choquée » et a appelé Ryanair à « revoir sa copie », en réunissant « d'urgence » son comité social et économique (CSE), pour « discuter vraiment, mais pas comme un chantage ».

Le ministre de l'économie a cependant rappelé l'existence d'accords d'entreprises. « En revanche, qu'il y ait des accords d'entreprise de longue durée qui permettent de préserver l'emploi, en inventant des dispositifs imaginatifs (..) ça oui, c'est même souhaitable », a ajouté le ministre.

Les Accords de Performance collective

Face à la menace de licenciements massifs, le gouvernement encourage en effet à davantage de flexibilité. « Il y a des alternatives. J’appelle les entreprises en difficulté à négocier des Accords de performance collective (APC)», a ainsi martelé la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, dimanche 31 mai sur LCI.

Depuis 2017, un dispositif d' « accord de performance » permet à une entreprise d'ouvrir des discussions sur le temps de travail ou les rémunérations, en contrepartie d'un engagement à ne pas licencier, ou à augmenter à nouveau les salaires quand la situation économique s'améliore sans que soit remis en cause les cinq semaines de congés payés ou les minimas salariaux prévus par les conventions collectives.

Mais pour être valide, un APC doit être approuvé par les organisations syndicales majoritaires. Les salariés sont alors contraints d'en accepter le principe, sous peine de licenciement. Depuis 2017, 350 accords ont été passés, concernant à 67% le temps de travail. Mais leur nombre pourrait exploser dans le contexte actuel avec un accent mis cette fois-ci sur la rémunération.

Concrètement donc, le salarié accepterait une baisse de son salaire pour garder son travail. Les entreprises fragilisées par le contexte actuel sont de plus en plus nombreuses à envisager cette contrepartie. À l’instar de Derichebourg Aeronautics Services, sous-traitant d'Airbus et Dassault. L'entreprise, qui prévoit un plan social avec 700 suppressions de poste, s'est engagée à en réduire l'ampleur si les salariés acceptent de renoncer à leur indemnité de transport et/ou de repas. FO, le syndicat majoritaire, en a accepté le principe.

La compagnie aérienne Ryanair a pour sa part proposé à son personnel de choisir entre une baisse de salaire pendant cinq ans (-20% pour les pilotes, -10% pour les hôtesses et stewards dès le 1er juillet) ou un plan social qui toucherait un quart des effectifs.

Une option - largement répandue Outre-Rhin- qui permettrait de sauver l'emploi des Français mais décriée par syndicalistes qui déplorent que les efforts soient une fois de plus demandés aux salariés au lieu des actionnaires




Alize Marion pour DayNewsWorld

LA FRANCE CHAMPIONNE DE L'ATTRACTIVITE EUROPEENNE POUR LES INVESTISSEURS ETRANGERS

Du jamais vu !

En 2019, la France est devenue la première destination des investissements étrangers en Europe alors que l'irruption des « gilets jaunes » avait laissé craindre un repli de sa position sur le Vieux Continent. L'Hexagone a en effet enregistré l'an passé 1 197 projets d'implantations étrangères sur son territoire, un chiffre en hausse de 17 % par rapport à 2018. La France devance ainsi le Royaume-Uni et l'Allemagne, ses compétiteurs historiques .

Le chef de l'Etat Macron n'a d'ailleurs pas lésiné pour séduire les investisseurs étrangers. L'événement Choose France, organisé pour la troisième fois en grand à Versailles, a réuni en janvier 2020 pas moins de 200 chefs d'entreprise de plus de 40 nationalités différentes (de Netflix à YouTube, en passant par Snapchat, Lime, BMW, Fedex ou General Electric).

Les réformes économiques comme les ordonnances travail, la transformation du CICE en baisse de charges sociales pour les employeurs, les facilités de visa pour les entrepreneurs de la tech, etc.ont montré que la France se transformait en un pays « business friendly » pour les investisseurs. Les entreprises étrangères implantées en France emploient désormais 2 millions de personnes, représentent 21 % des dépenses de R & D privées et 31 % de nos exportations.

Mais la crise économique provoquée par le Covid-19 risque de rebattre les cartes.

Le baromètre annuel réalisé par le cabinet EY donne des indications sur l’état d’esprit des investisseurs étrangers aujourd’hui. Selon l'analyse d'EY, 65 % environ des investissements annoncés en 2019 (qui sont au nombre de 1 200) seraient maintenus, 25 % seraient reportés ou fortement révisés et 10 % annulés.

De plus si les projets d'investissements devraient se poursuivre dans certains secteurs « épargnés » comme la santé, les loisirs en ligne ou l'e-commerce, ils devraient cependant fortement ralentir dans l'aéronautique, l'automobile, les équipements industriels, la chimie et la plasturgie, notamment pour les sous-traitants.

La sortie du confinement et le plan de relance seront évidemment deux des enjeux clés des mois à venir pour rassurer les investisseurs, estime le cabinet.

Mais le cas d'Amazon qui a fermé ses entrepôts pendant plusieurs semaines à la suite d'une décision de justice celui de l'usine Renault de Sandouville, dont le tribunal du Havre a ordonné la fermeture provisoire pour des questions de procédures, ont marqué les esprits, et sans doute les représentants des entreprises étrangères basées en France. « Attention, la France est désormais sous surveillance.

Les investisseurs n'ont qu'une crainte, c'est que la France oublie le paquet compétitivité qu'elle avait mis en place et réagisse à la crise en imposant, par exemple, des contreparties lourdes et autoritaires sur les inévitables plans de sauvegarde de l'emploi à venir, en augmentant la fiscalité des entreprises, en freinant sur l'adaptation nécessaire du temps de travail, etc. Agir de la sorte serait une erreur monumentale car les investisseurs ont besoin de stabilité.

La compétition de la relance commence maintenant et, si la France fait un écart vers moins de flexibilité et revient à ces vieux démons, notre pays le paiera très cher. », souligne Marc Lhermitte, auteur de l'étude.




Alize Marion pour DayNewsWorld

UN PLAN SEGUR SANTE POUR SOIGNER

 L'HOPITAL PUBLIC MALADE

Après une épidémie de coronavirus qui semble refluer, le monde des soignants aura les yeux rivés ce lundi sur le lancement du « Ségur de la Santé », vaste concertation destinée à améliorer ses conditions de travail, ses rémunérations et la prise en charge des malades.

Cette grande concertation, du nom de l'avenue où se trouve le ministère de la Santé, lancée par le ministre Olivier Véran, doit aboutir " mi-juillet 2020 ".

Elle répond à la promesse d'Emmanuel Macron qui avait évoqué fin mars « un plan massif d'investissement et de revalorisation » pour l'hôpital.

Revalorisation des carrières du personnel soignant

« Le gouvernement doit se montrer à la hauteur de ce que les hospitaliers ont donné » pour faire face à la crise sanitaire du Covid-19, estime Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France (FHF).

« Il faut donner une reconnaissance aux infirmiers, aides-soignants, agents d'entretien, en leur offrant une rémunération plus décente, dès le début de carrière. Celle-ci doit être à la hauteur de leur utilité sociale. »

Interpellé lors d'une visite à l'hôpital, Emmanuel Macron a promis de « mettre fin » à la « paupérisation » des soignants, en engageant une hausse des rémunérations, parallèlement aux primes annoncées face à la crise du Covid-19.

Ce geste est attendu depuis des années par les syndicats, qui pointent la faiblesse des salaires hospitaliers, notamment pour les infirmiers  touchant 1 500 euros net en début de carrière.

L'exécutif a également promis de mettre sur la table des discussions la « question des montées en compétences », pour mieux valoriser toutes les carrières, tous les métiers et développer de nouveaux parcours professionnels. L'objectif est de renforcer l'attractivité des hôpitaux, qui peinent pour beaucoup à recruter et à fidéliser leurs salariés : près de 30% des postes y sont non pourvus et 30% des nouveaux infirmiers diplômés abandonnent la profession dans les cinq ans. Selon Frédéric Valletoux, il fautégalement « réduire les écarts de rémunérations entre public et privé, qui affaiblissent les hôpitaux »

Réorganisation du temps de travail

Olivier Véran a dit vouloir « revoir le cadre d'organisation du temps de travail à l'hôpital , estimant nécessaire de remettre en cause les « carcans qui empêchent ceux qui le souhaitent de travailler davantage ».Une annonce qui a fait bondir plusieurs syndicats, attachés aux 35 heures

La question n'est pas de « déréglementer le temps de travail », a toutefois précisé le ministre de la Santé, disant vouloir simplement permettre « aux salariés qui le souhaitent » d'organiser « leur temps de travail différemment ». Cette réforme correspond à une demande de longue date de la Fédération hospitalière de France (FHF), qui préconise une nouvelle gouvernance du système de santé avec moins d'administration, plus poids donné aux médecins et un « dispositif d'autonomie » des hôpitaux.

Meilleure gestion des soins

L'exécutif pourrait également réformer un peu plus la tarification à l'activité (T2A), instaurée en 2003. Ce système, qui fixe les ressources des hôpitaux en fonction des actes effectués, est souvent accusé de pousser à la « course au volume ». Il pourrait aussi mettre un coup d'arrêt aux fermetures de lits, très critiquées par les hospitaliers : en l'espace de vingt ans, près de 100 000 lits ont en effet été supprimés dans les cliniques et les hôpitaux.

Un plan massif d'investissement

Fin mars, Emmanuel Macron avait promis  « un plan massif d'investissement » à l'issue de la crise. Ce plan est destiné notamment à renouveler le matériel aussi bien dans les hôpitaux que dans les Ehpad . La Fédération hospitalière de France réclame pour sa part d'augmenter l'investissement dans les hôpitaux de "deux milliards par an".

La question de la dette des hôpitaux, aujourd'hui proche de 30 milliards d'euros, pourrait également revenir sur la table. Dans le cadre du « plan hôpital » décidé à l'automne 2019, le gouvernement avait annoncé une reprise de dettes « massive » de 10 milliards d'euros sur trois ans.

« Nous irons vite, nous irons fort. », a promis Olivier Véran qui semble avoir compris l'urgence de la situation.




Andrew Preston pour DayNewsWorld

COMMENT RELANCER L'ECONOMIE APRES LA CRISE DU COVID 19 ?

L'économie a lourdement pâti de la crise sanitaire provoquée par l’épidémie de Covid-19 qui a mis en valeur ses failles À court terme, le chômage et, comme l’a dit le Premier ministre Édouard Philippe, « l’appauvrissement » qui se profile pour une partie de la population remettent en débat l’organisation du temps de travail et les choix fiscaux du quinquennat.

Le gouvernement se doit donc de trouver un équilibre entre nécessité de reprise à court terme et ambition de transformation de l’économie française. Face à l’ampleur du choc, certains estiment que l’économie d’après ne pourra plus ressembler à celle d’avant. Et dès le 12 mars, Emmanuel Macron avait promis des « décisions de rupture ».

Taxer davantage

Si Emmanuel Macron avait supprimé l'ISF pour les plus riches au début de son quinquennat, espérant les voir financer l’économie, les dépenses engagées par l’État pour amortir la crise relancent le débat sur un rétablissement de l’impôt sur la fortune (ISF), remplacé en 2018 par l’impôt sur la fortune immobilière (IFI). Il est réclamé par la gauche et le Rassemblement national. Une sorte « d’impôt de guerre », pour le numéro un du PCF Fabien Roussel. « Le pouvoir politique aura du mal à y échapper d’une manière ou d’une autre », a aussi jugé l’ancien conseiller social de Nicolas Sarkozy, Raymond Soubie, évoquant plus largement la taxation du capital. Pour le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, ce serait toutefois « un très mauvais signal ». Diriger l'épargne, conséquente, des Français vers les entreprises pourrait également être envisagé

Travailler plus

Comment relancer la production après deux mois de confinement et avec des entreprises dans une situation financière fragile ? Les mauvais chiffres des demandeurs d’emplois sont arrivés, les prévisions de croissance plongent (–6 points de PIB pour les deux mois de confinement) et la crise de l’emploi se profile si bien que l'éternel débat a rejailli à la faveur de la crise du coronavirus. Comment peut-on donc redonner du travail aux centaines de milliers de personnes que la crise va mettre au chômage ?

A droite, les propositions se multiplient. Christian Jacob, le président de LR, plaide pour « sortir du carcan des 35 heures », et son parti planche sur un plan de relance, avec notamment les contributions de l’ex-ministre du Budget Eric Woerth. « Il faut se sortir du carcan des 35 heures (...) La question du temps de travail devra se poser dans un cadre de dialogue social, mais au niveau de l’entreprise ou dans les branches, pas de l'Etat », a-t-il lundi sur France Inter.

Et il prêche pour du cas par cas. « On peut très bien le faire dans le cadre de l’annualisation du temps de travail et de le faire par entreprise, au plus proche de la réalité, et dans une négociation sociale entre les salariés et le chef d’entreprise. (...) Cela permettrait aux salariés d’avoir une augmentation de salaire et donc de pouvoir d’achat, et de redonner de la compétitivité aux entreprises. (...) »

« Dans certains secteurs, la demande peut-être soutenue, mais les contraintes sanitaires font que la productivité baisse : c’est là que la question du travailler plus peut se poser » , a de son côté estimé Geoffroy Roux de Bézieux. Il avait auparavant évoqué une réduction de jours de congés ou de jours fériés pour « faciliter, en travaillant un peu plus, la création de croissance supplémentaire ».

Mais l’allongement de la durée du travail n’est pas à l'ordre du jour pour Laurent Berger. « Si on pense que l’on va s’en sortir positivement en promettant de la sueur et des larmes, on est chez les fous », estime-t-il dans l’hebdomadaire La Vie.Plutôt que de vouloir allonger la durée du temps de travail, « nous devons apprendre à travailler autrement et à travailler mieux », argumente-t-il, particulièrement inquiet de la situation des jeunes. La CGT reste de plus attaché aux 32 heures.

Pour l'instant, le gouvernement mise avant tout sur une reprise du travail. « Le problème du jour, c'est le retour au travail, et sauver l'emploi », a réagi la ministre du Travail, Muriel Pénicaud. Pour elle les entreprises ont déjà des marges de manœuvres négociables avec leurs salariés, notamment le quota de 200 heures supplémentaires sans charges sociales, encore très peu utilisé.

Dans les entreprises, syndicats et direction peuvent conclure des accords de « performance collective » pour renégocier le temps de travail et la rémunération des salariés en cas de difficultés, a rappelé la ministre du Travail Muriel Pénicaud.

 La croissance par le vert

Pour les défenseurs de l’environnement, les plans de relance sont une opportunité pour lancer la transition vers une économie bas carbone que l’on a peiné jusqu’ici à enclencher.

Même le ministre de l’Économie Bruno Le Maire estime que la France doit devenir la « première économie décarbonée de la planète », en investissant dans les véhicules électriques, la rénovation des bâtiments… Le ministre de l’Economie a notamment évoqué, ce lundi 18 mai 2020, une nouvelle prime pour l’achat d’un véhicule vert.

Le plan de relance qu’il présentera à la rentrée et les soutiens spécifiques aux filières automobile et aéronautique pourraient concrétiser cette ambition, avec des contreparties environnementales réclamées aux industriels .D'ailleurs le prêt de l'Etat de 7 milliard à Air France a été conditionné à un engagement écologique.  « Air France doit devenir la compagnie la plus respectueuse de l’environnement de la planète. C’est la condition à laquelle je suis le plus attaché.», avait souligné, le 24 avril 2020, Bruno Le Maire.

Mais certains milieux économiques réclament une pause dans l’application de nouvelles règles environnementales, le temps de surmonter la crise. D'autant que la chute libre du prix des énergies fossiles -l’or noir a abandonné près de 70% et les cours du charbon ont été divisés par deux- pourrait plaider dans ce sens...

Relocaliser la production

Pénurie de masques, de médicaments : l’épidémie a conduit l’exécutif à vouloir défendre une plus grande indépendance économique dans des secteurs clés, comme la santé.« Le jour d’après ne ressemblera pas au jour d’avant, nous devons rebâtir notre souveraineté nationale et européenne », a affirmé le président Emmanuel Macron.

Bruno Le Maire ainsi demandé aux constructeurs automobiles de « relocaliser certaines productions » en contrepartie du soutien public. Les laboratoires pharmaceutiques réfléchissent plus que jamais à la nécessité de relocaliser la production, notamment celle des médicaments dits «essentiels» pour ne plus dépendre uniquement de la Chine et de l'Inde. Philippe Aghion, professeur d'Economie au Collège de France, plaide pour la création d'une « Darpa européenne », inspirée de l'agence de financement de la recherche du Pentagone américain, pour une « vraie politique d'investissement européen, avec une vision de long terme ». « Pas forcément à 27 », mais au moins avec l'Allemagne, qui a perdu beaucoup moins d'emplois industriels que la France.

Mais relocaliser des usines en France pourrait s’avérer difficile, alors que la compétitivité va rester capitale pour les industries fragilisées par la crise.« Un mouvement de relocalisation ne pourra s’enclencher sans une réflexion sur notre compétitivité et nos coûts de production », a prévenu sur Twitter le président du Medef.

Reste que cela ne pourra se faire sans de nouveaux investissements, alors que les pouvoirs publics ont déjà déversé des centaines de milliards d'euros pour sauvegarder le tissu économique européen pendant le confinement.




Jenny Chase pour DayNewsWorld

FAUT-IL ALLONGER LE TEMPS DE TRAVAIL ?

Les mauvais chiffres des demandeurs d’emplois sont arrivés, les prévisions de croissance plongent (–6 points de PIB pour les deux mois de confinement) et la crise de l’emploi se profile si bien que l'éternel débat a rejailli à la faveur de la crise du coronavirus.

Sur le temps de travail, c'est le Medef qui a tiré le premier  par la voix de son président, Geoffroy Roux de Bézieux « L’important, c’est de remettre la machine économique en marche et de reproduire de la richesse en masse, pour tenter d’effacer, dès 2021, les pertes de croissance de 2020 », avait-il asséné dès le 14 avril, après un mois de confinement en proposant de limiter notamment les congés et en allongeant le temps de travail des salariés pour accompagner la reprise.

Des mesures drastiques

La semaine dernière, plusieurs groupes de réflexion libéraux ont remis l’idée sur le tapis, pour sortir, selon eux, de cet « écroulement de l’économie », selon une expression employée par le gouvernement. L’Institut Montaigne, dans un rapport, « Rebondir face au covid 19 ", place ainsi toute la question autour de « l’enjeu du temps de travail ».

Derrière l’idée de travailler plus, celle « d’agir sur l’offre, c’est-à-dire sur l’activité des entreprises, afin de faciliter leur reprise d’activité » , la productivité ayant diminué « du fait de la réduction des interactions sociales et de la désorganisation des chaînes de production ». Il faut donc, estime dans sa note l’économiste Bertrand Martinot, « assouplir quelques verrous juridiques persistants » en permettant aux entreprises de « déroger au temps de repos minimum quotidien de 11 heures minimum par jour dans le cadre d'un accord sur le droit à la déconnexion ».

Autres pistes : supprimer des vacances et un jour férié, faire en sorte que les formations de salariés ne soient plus effectuées sur leur temps de travail ou inciter à l’accroissement du temps de travail, sans pour autant que la rémunération supplémentaire correspondante ne soit versée immédiatement.

Pour l’Ifrap, la Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques, le dogme du « travailler plus » est également une évidence pour sauver les entreprises et éviter les licenciements.

Vieux routier des relations sociales en France, et ancien conseiller social de Nicolas Sarkozy, Raymond Soubie s’est même étonné de ne voir « personne anticiper » les plans sociaux, et la situation des entreprises qui seront face à des « marchés durablement réduits ».

Lui pronostique la disparition de « dizaines de milliers, et probablement des centaines de milliers d’emplois ». Si bien qu’il préconise de revoir « d’urgence » . les règles des plans sociaux pour les entreprises les plus en difficultés, et pour les autres de passer des accords prévoyant des efforts des entreprises sur l’emploi en échange d’efforts des salariés sur le temps de travail.

Un débat politique

A droite, les propositions se multiplient. Christian Jacob, le président de LR, plaide pour « sortir du carcan des 35 heures », et son parti planche sur un plan de relance, avec notamment les contributions de l’ex-ministre du Budget Eric Woerth. « Il faut se sortir du carcan des 35 heures (...) La question du temps de travail devra se poser dans un cadre de dialogue social, mais au niveau de l’entreprise ou dans les branches, pas de l'Etat », a-t-il lundi sur France Inter.

Et il prêche pour du cas par cas. « On peut très bien le faire dans le cadre de l’annualisation du temps de travail et de le faire par entreprise, au plus proche de la réalité, et dans une négociation sociale entre les salariés et le chef d’entreprise. (...) Cela permettrait aux salariés d’avoir une augmentation de salaire et donc de pouvoir d’achat, et de redonner de la compétitivité aux entreprises. (...) »

Mais l’allongement de la durée du travail n’est pas à l'ordre du jour pour Laurent Berger. Pour lui aussi, on « tarde trop » à se préoccuper de l’emploi alors que « le risque de faillites en cascade et son lot de drames sociaux et territoriaux se confirme ».

« Si on pense que l’on va s’en sortir positivement en promettant de la sueur et des larmes, on est chez les fous », estime-t-il dans l’hebdomadaire La Vie.

Plutôt que de vouloir allonger la durée du temps de travail, « nous devons apprendre à travailler autrement et à travailler mieux », argumente-t-il, particulièrement inquiet de la situation des jeunes. La CGT reste de plus attaché aux 32 heures.

Pour l'instant, le gouvernement mise avant tout sur une reprise du travail. « Le problème du jour, c'est le retour au travail, et sauver l'emploi », a réagi la ministre du Travail, Muriel Pénicaud.

Pour elle les entreprises ont déjà des marges de manœuvres négociables avec leurs salariés, notamment le quota de 200 heures supplémentaires sans charges sociales, encore très peu utilisé.




Jenny Chase pour DayNewsWorld

DES VACANCANCES D'ETE POUR LES FRANCAIS

Enfin une bonne nouvelle pour les Français en cette période de pandémie de Covid-19 « Les Français pourront partir en France en juillet et août »,annoncé Edouard Philippe.

Tout en ajoutant cependant, «il n'y a pas beaucoup de certitude à ce sujet», se gardant l’hypothèse d'une seconde vague de l'épidémie et de possibles «restrictions très localisées».

« Les Français peuvent prendre leurs réservations », a encore encouragé Édouard Philippe.

Il promet par ailleurs, en accord avec les professionnels du secteur, «un remboursement intégral des Français en cas d'annulation de leur réservation liée au Covid.»

La date de réouverture des restaurants, cafés et bars sera fixée la semaine du 25 mai, a-t-il encore annoncé.

«Si l'épidémie ne se dégrade pas, les cafés et restaurants des départements verts pourront ouvrir le 2 juin 2020», ambitionne encore le gouvernement.

Voilà qui confirme l'information de Nicolas de Villiers, le président du Puy du Fou, qui assurait hier, mercredi, que des représentants ministériels lui ont assuré que «les restaurants pourront rouvrir dès le 2 juin 2020 prochain dans les zones vertes».




Boby Dean pour DayNewsWorld

L'ALLEMAGNE S'ATTAQUE A L'UNION EUROPEENNE

Le 5 mai 2020, un tribunal allemand a pris une décision qui pourrait mettre en péril la zone euro . La Cour constitutionnelle allemande a en effet sommé mardi la Banque centrale européenne de justifier « dans les trois mois »  ses rachats de dette publique, fragilisant ainsi son vaste soutien à l'économie en pleine pandémie de coronavirus.

La politique de « quantitative easing »( QE) de la Banque centrale européenne a été en effet jugée en partie inconstitutionnelle en Allemagne selon les juges de la Cour de Karlsruhe

Cette décision porte sur les rachats de dette souveraine de la BCE. Ils font partie du fameux QE , l’assouplissement quantitatif lancé en mars 2015 pour soutenir l’économie en zone euro.

« Pour la première fois de son histoire, la Cour constitutionnelle allemande constate que les actions et décisions des institutions européennes n'ont manifestement pas été prises dans le cadre des compétences européennes et ne peuvent donc pas avoir d'effet en Allemagne » a déclaré Andreas Vosskuhle, président de la Cour constitutionnelle allemande

Cet arrêt retentissant sonne comme un défi aux institutions européennes en visant le programme anti-crise mené depuis 2015, au moment même où l'institut de Francfort le renforce face aux conséquences de la crise sanitaire.

Formellement cependant, l’arrêt rendu mardi « ne concerne pas »  le programme d’urgence contre la pandémie (PEPP), annoncé mi-mars par la BCE et doté de 750 milliards d’euros d’ici à la fin de l’année, rappellent les magistrats.

La Bundesbank pourrait cesser d’acheter de la dette pour la BCE

Concrètement, la puissante Banque centrale allemande se verra interdire de participer à ces rachats massifs d'obligations souveraines si « le Conseil des gouverneurs de la BCE » ne démontre pas leur « proportionnalité », a décidé la juridiction suprême allemande.

En clair, l'institution de Francfort doit établir d'ici le mois d'août, de manière « compréhensible et détaillée », que les effets positifs de ce programme l'emporte sur ses inconvénients. La BCE n'a cessé depuis des années de plaider pour cet « assouplissement quantitatif » ou « QE », décrié notamment en Allemagne, expliquant vouloir stimuler l'offre de crédit, donc in fine la croissance et l'emploi en zone euro.

Pour les juges allemands, la BCE n’a pas justifié le principe – sacrosaint en Allemagne – de proportionnalité entre les moyens importants débloqués et sa mission d’assurer la stabilité des prix en zone euro, soit un taux d'inflation proche mais en dessous de 2%. On soupçonne outre-Rhin que cette politique monétaire aurait davantage servi à subventionner les pays du sud de la zone euro, au détriment de l’épargnant allemand, tout en faisant fi des traités qui imposent de répartir les financements dans la zone à due proportion de la participation de chaque pays au capital de la BCE*.

L'Allemagne est donc réticente à payer pour les pays qu'elle appelait naguère le « club med » : Italie, Grèce, Portugal et Espagne, qu'elle accuse de laxisme budgétaire. On pourrait ajouter la France.

Saisie par plusieurs requérants eurosceptiques, la Cour constitutionnelle reconnaît certes n'avoir « pas pu établir de violation » par la BCE de l'interdiction qui lui est faite de financer directement les Etats européens.

Mais dans une décision d'une rare virulence, les magistrats de Karlsruhe jugent « douteuse » la compétence de l'institut de Francfort pour racheter massivement de la dette publique, soit l'essentiel des 2 600 milliards d'euros injectés sur les marchés entre mars 2015 et décembre 2018 dans le cadre du « QE », réactivé en novembre dernier.

« En raison de leur responsabilité en matière d’intégration, le gouvernement fédéral et le Bundestag allemand sont obligés de s’opposer au traitement antérieur du PSPP (le programme de rachat de la BCE) », a indiqué la décision.

Reste à savoir si le gouvernement fédéral et le Bundestag allemand vont suivre la Cour constitutionnelle allemande .

Mais plus globalement, cette décision pose la question fondamentale de l’adhésion de l’Allemagne à la zone euro alors que l’institution monétaire apparaît le seul pilier solide de la zone euro pour faire face à la crise sanitaire et économique provoquée par le Covid-19 .




Jaimie Potts pour DayNewsWorld

DU DECONFINEMENT AU RECONFINEMENT

Si la France prépare actuellement sa sortie de crise, l’hypothèse d’un « reconfinement » n’est pas exclue par le gouvernement d’Édouard Philippe. Dans d’autres pays, la question de tout refermer s’est déjà posée. Japon

Au Japon

Le Japon n’a jamais édicté un confinement à proprement parler, afin de ne pas porter atteinte aux libertés civiles, se justifie le gouvernement.

Mais différentes mesures ont été prises :

l’état d’urgence a été déclaré et dans plusieurs régions, les Japonais ont été priés de rester chez eux.

C’est le cas sur l'île d'Hokkaido, qui a été l’un des premiers foyers du virus dans l’archipel.

Face aux nombreux cas recensés, le gouverneur de l’île avait déclaré l’état d’urgence dès la fin février. Les écoles avaient été fermées et les rassemblements interdits.

Les personnes infectées étaient, quant à elles, répertoriées et mises en isolement. Le reste de la population devait également éviter les déplacements.

Grâce à ces mesures, la courbe avait connu une baisse rapide à tel point que l’état d’urgence a été levé dès le 19 mars 2020.

Mais vingt-six jours plus tard, le 12 avril 2020 dernier, le gouverneur de l’île d'Hokkaido a dû faire marche arrière et de nouveau restreindre les déplacements.

Le nombre de cas avait en effet augmenté de façon significative.

Le Japon tout entier est confronté à ce problème : le nombre de malades est en recrudescence, alors qu’il était à son taux le plus bas début mars.

Une aggravation certainement due aux règles sanitaires qui sont de moins en moins respectées.

En Chine

Les autorités chinoises n’ont jamais été très transparentes sur les chiffres du Covid-19.

Si le pays s’est vanté d’être sorti de la crise avant tout le monde, il n’ébruite pas désormais les nouvelles flambées épidémiques auquel il doit faire face.

Dans la plus grande discrétion, les quelque 600 000 habitants du district de Jia, dans le centre de la Chine, ont donc été de nouveau confinés à partir du 31 mars 2020, alors que le reste du pays sortait petit à petit d’un long sommeil.

Si ce deuxième confinement inquiète autant, c'est qu'il est peut-être la première étape de la tant redoutée « seconde vague. »

En Allemagne

Outre-Rhin, le processus de déconfinement a lentement débuté le lundi 20 avril 2020.

Mais le soulagement aura été de courte durée. Le taux de contagion, tombé à 0,7 en avril, est repassé à 1 en seulement quelques jours.

Les spécialistes sont formels :

s’il atteignait 1,3, un second confinement serait nécessaire dès juin.

« Un certain nombre d’éminents épidémiologistes estiment que la question n’est pas de savoir s’il y aura une deuxième vague mais quand celle-ci interviendra », estime le journal Der Spiegel.

Ainsi, si le second confinement n’a pas lieu en juin, il pourrait être inéluctable au cours de l’été ou à la rentrée.

La chancelière Angela Merkel reste donc prudente, avant de crier victoire.

Face à une seconde vague les gouvernements n'auraient pas d'autre option que de reconfiner.




Britney Delsey pour DayNewsWorld

L' EUROPE  TROUVE ENFIN UN COMPROMIS ECONOMIQUE FACE A LA CRISE DU CORONAVIRUS

Les ministres des Finances des 27 avaient jusqu’au 10 avril pour proposer un plan de gestion de l’épidémie. Le scénario d’une crise profonde prenait chaque jour un peu plus forme au sein de l’Union européenne (UE). Divisés sur la riposte économique commune à apporter pour faire face aux conséquences de la pandémie de Covid-19, les ministres des finances de la zone euro, réunis jeudi 9 avril 2020, par visioconférence ont enfin trouver un terrain d’entente, avant un prochain Conseil des chefs d’Etat et de gouvernement. Mais, déjà, la fracture Nord-Sud, qui avait failli faire imploser l’UE en 2010, lors de la crise de la dette de la zone euro et du sauvetage de la Grèce, a ressurgi avec force durant les laborieuses tractations des jours derniers.

Un ressaisissement était espéré pour voir l’Europe faire front de concert en imaginant des solutions collectives.

Les pays de l'Union européenne sont finalement parvenus, jeudi, à un accord sur une réponse économique commune face au coronavirus. Un terrain d'entente a été notamment trouvé avec les Pays-Bas, qui bloquaient les discussions depuis mardi.

Ce vaste plan porterait l'ensemble des mesures adoptées par l'Union européenne pour lutter contre les effets de la pandémie à 3 200 milliards d'euros, soit le plus important dans le monde. « La réunion s'est achevée sous les applaudissements des ministres », a annoncé sur Twitter le porte-parole du président de l'Eurogroupe, Mario Centeno. « Aujourd'hui, nous avons répondu à l'appel de nos citoyens en faveur d'une Europe qui protège » avec « des propositions audacieuses qui semblaient impossibles il y a à peine quelques jours »

Bruno Le Maire a déclaré que l'Europe avait conclu le plus important plan économique de son histoire. « Tout le monde avait en tête que c'était soit un accord, soit le risque d'une dislocation européenne », a-t-il dit.

Le ministre allemand des Finances, Olaf Scholz, a lui salué « un grand jour pour la solidarité européenne ». « Il est important que nous tous apportions une réponse commune qui permette à nos États de surmonter les défis sanitaires mais aussi les défis économiques » suscités par la pandémie de Covid-19, a indiqué le ministre.

Trois axes principaux

Le plan de relance  pour riposter à la crise provoquée par la pandémie de Covid-19 s'articule autour de trois axes :

1° Le Mécanisme européen de stabilité (MES) pour 240 milliards, la Banque européenne d'investissement (BEI) à concurrence de 200 milliards

2° Le plan « Sure » ("Support to mitigate unemployment risks in emergency") avec 100 milliards au bénéfice des chômeurs partiels proposé par la Commission européenne. « La seule condition pour accéder aux prêts du MES sera de soutenir les dépenses sanitaires », a expliqué le président de l'Eurogroupe, Mario Centeno, jeudi soir.

3° Et le fonds de relance à définir.

Les chefs d'État et de gouvernement, qui n'étaient eux-mêmes pas parvenus à s'entendre lors d'un sommet le 26 mars, devront encore valider ces propositions.

Le fonds de relance et la question non tranchée des « corona bonds »

La brûlante question des « corona bonds », destinés à soutenir l'économie à plus long terme après la crise, considérée comme moins urgente, n'a pas été tranchée jeudi.

Les pays les plus affectés par le virus, en particulier l'Italie, réclament la création d'un « fonds » de relance qui puisse être financé par de la dette commune, sous la forme d'euro-obligations parfois appelées « corona bonds » ou « eurobonds ». Or, la mutualisation des dettes constitue une ligne rouge pour Berlin et La Haye, qui refusent de s'inscrire dans une démarche commune avec les États très endettés du Sud, jugés laxistes dans leur gestion.

Le torchon brûlait en effet au sein de l’UE entre des pays du Sud, comme l’Italie et l’Espagne, parmi les plus touchés par la pandémie et aux finances fragiles, et ceux du Nord, emmenés par les Pays-Bas − chef de file des Etats dits « frugaux » − et par l’Allemagne et l’Autriche, partisans de la maîtrise des finances. Les premiers, soutenus par la France et sept autres pays européens (la Grèce, le Portugal, la Slovénie, la Belgique, le Luxembourg et l’Irlande, rejoints depuis par Chypre) plaident pour la création d’un coronabond.

Tandis que Bruno Le Maire a dit jeudi que l'accord ouvrait la voie à de la dette commune, son homologue néerlandais Wopke Hoekstra a souligné le contraire. « Nous sommes et resteront opposés aux 'corona bonds'. Ce concept n'aidera ni l'Europe ni les Pays-Bas sur le long-terme », a dit le ministre néerlandais de l'Économie à l'issue des pourparlers.

L'Eurogroupe n'a pris aucune décision concernant ces obligations, mais le texte final évoque un « fonds de relance » dont « les aspects juridiques et pratiques », notamment le « financement », devront encore être définis par les chefs d'État ou de gouvernement.

Vers une solidarité européenne...

Ce consensus constitue un soulagement pour les Européens qui parviennent à afficher une unité face aux conséquences économiques désastreuses du virus, après des semaines d'atermoiements mettant en évidence une fracture entre les pays du Nord et ceux du Sud.

Une réponse unitaire était d'autant plus indispensable que l'économie européenne se dirige en 2020 vers une profonde récession, le Fonds monétaire international estimant même que le coronavirus pourrait engendrer au niveau mondial « les pires conséquences économiques depuis la Grande Dépression » de 1929.

Mercredi matin, après 16 heures de discussions, La Haye avait été unanimement pointée du doigt pour son inflexibilité, entravant toute perspective d'accord sur une activation sans condition de ce fonds de secours européen MES, créé en 2012 pour les États en difficulté. Les États membres reprochaient aux Pays-Bas (soutenus, selon une source européenne, par l'Autriche, la Suède et le Danemark) de bloquer l'activation du Mécanisme européen de stabilité (MES), en conditionnant strictement les prêts que pourrait octroyer ce fonds de secours de la zone euro à des réformes économiques. Bloquer l'usage du mécanisme européen de stabilité (MES) «parce qu'on tient obstinément, idéologiquement, religieusement, à la mise en place d'une conditionnalité sévère est irresponsable», avait déclaré Jean-Claude Juncker au quotidien français Libération

Une telle « conditionnalité », qui renverrait à l'époque où la Grèce avait été contrainte de mettre en œuvre des réformes parfois douloureuses en échange d'argent frais, aurait été vécue comme une humiliation par l'Italie et l'Espagne, les deux pays européens pour l'instant les plus touchés par l'épidémie. L'Allemagne a finalement proposé d'alléger les conditions d'octroi des prêts.

Créé en 2012 lors de la crise de la dette et financé par les États membres, le MES pourrait prêter aux États jusqu'à 2 % de leur PIB, soit jusqu'à 240 milliards d'euros pour l'ensemble de la zone euro.

Pour Jean-Claude Juncker, l'inflexibilité des Pays-Bas etait d'autant plus incompréhensible que «le MES ne serait pas suffisant pour relancer» les économies européennes.

Pour y parvenir, l'ancien président de la Commission soutint la création d'une capacité d'emprunt européen, autour de l'émission de «coronabonds».«En décembre 2010, en qualité de président de l'Eurogroupe, j'avais proposé la création d'eurobonds afin que tous les membres de la zone euro bénéficient du même taux d'intérêt. Mais il faut bien faire la différence avec les 'coronabonds': il ne s'agit pas de mutualiser les dettes nationales du passé, une idée contre laquelle la moitié de l'Europe s'était élevée, mais de mutualiser la dette qui naîtra de la mise en place des moyens budgétaires nécessaires pour répondre à la crise du coronavirus», a-t-il expliqué. «Il s'agit d'organiser solidairement ce financement de la crise actuelle en cumulant les différents instruments: Banque européenne d'investissement, MES, budget européen et enfin 'coronabonds'», avait-il ajouté...

A la question de savoir si l’Union européenne survivra à la crise, deux commentaires :

« Le Covid-19 agit comme un stress test, titrait fin mars le quotidien allemand Die Welt : il révèle l’égoïsme des Etats membres. ». 

L’ex-premier ministre finlandais Alexander Stubb rappelle, quant à lui, les trois phases classiques des crises européennes: «D’abord la prise de conscience, puis le chaos et, enfin, une solution imparfaite.»




Joanne Courbet pour DayNewsWorld


L’OCDE A PROPOS DE L'APRES CORONAVIRUS

L’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), a présenté son bilan de l’actuelle crise sanitaire et proposé des pistes pour le rebond des économies mondiales.

En amont du sommet virtuel du G20 qui s’est tenu vendredi 27 mars, le Secrétaire général de l’OCDE Angel Gurría a dévoilé les dernières estimations de l’impact économique du Covid-19.

Pour l’OCDE le confinement affectera directement les secteurs représentant jusqu’à un tiers du PIB dans les plus grandes économies. Chaque mois de confinement entraîne une perte de 2% dans la croissance du PIB annuel.

Le secteur du tourisme est, à lui seul, exposé à une chute de l’activité qui s’élève à 70%.

La lutte contre la pandémie se combine avec des efforts budgétaires énormes consentis pour restaurer une activité économique normale dès que possible.

De nombreuses économies se dirigent donc vers une récession.




Andrew Preston pour DayNewsWorld

 CORONAVIRUS  

UN PLAN DE BATAILLE POUR LA GUERRE

 ECONOMIQUE ET FINANCIERE

Le coronavirus va plonger la France dans la récession en 2020, a estimé mardi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, qui a annoncé 45 milliards d'euros d’aides directes et 300 milliards de garanties de l’État aux prêts bancaires des entreprises

« Nous sommes dans une guerre économique et financière. Elle sera longue et violente », a prévenu Bruno Le Maire lors d'une conférence de presse téléphonique ce mardi. Le ministre de l'Economie a tenu à détailler les mesures dévoilée  par Emmanuel Macron la veille au soir en précisant les conséquences sur la croissance.

La dette publique de la France devrait dépasser son PIB en 2020, en raison des efforts à consentir pour contrer les retombées du coronavirus. C'est ce qu'a annoncé le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, « Nous serons au-delà du 100% de dette publique », a reconnu le ministre , sans donner de précision sur le déficit budgétaire attendu pour cette année où il prévoit désormais une croissance négative de -1%.

Une enveloppe de 45 milliards d’euros

Un plan de soutien de 45 milliards d'euros viendra soutenir les entreprises et les salariés. pour limiter les dégâts, notamment des faillites en cascade d'entreprises, trop fragiles pour encaisser un arrêt total de leur activité pendant des semaines.Il comprend les mesures de chômage partiel sur deux mois, ainsi que le report des charges fiscales et sociales des entreprises. Des annulations de charges sont aussi envisagées.

Un fonds de solidarité - censé leur apporter « un filet de sécurité »- de un milliard d'euros vise les petites entreprises qui ont été frappées de plein fouet par la crise, notamment la restauration, le tourismes et l'alimentation. Elles toucheront un forfait de 1500 euros. Pour être éligibles, elles devront afficher une perte de 70% entre mars 2019 et mars 2020. « Si nous mettons autant d'argent maintenant sur la table, c'est pour aider (l'économie) à redémarrer rapidement », une fois l'épidémie vaincue, a justifié M. Le Maire. « Le but est de permettre le redémarrage de l'économie dès que ce sera possible », a indiqué le ministre en précisant que ce montant est une « première évaluation » qui pourra être revue si la situation l'impose.

Jusqu'à la nationalisation d'une entreprise

« Aucune entreprise ne sera livrée au risque de faillite », a promis Emmanuel Macron.

Bruno Le Maire, s’est effectivement déclaré prêt à recourir à « tous les moyens » y compris la capitalisation ou une prise de participation pour « protéger » les entreprises françaises menacées par la crise du coronavirus.

Et si le président de la République s’est refusé la veille a utiliser le mot « confinement », Bruno Le Maire n’hésite pas aujourd’hui à employer un autre terme emblématique: « nationalisation. »

« Je n’hésiterai pas à employer tous les moyens qui sont à ma disposition (...) Cela peut passer par de la capitalisation ou une prise de participation. Je peux même employer le terme de nationalisation si c'est nécessaire. »

A ces 45 milliards d'euros s'ajoutent aux garanties de l'Etat de 300 milliards d'euros pour assurer les prêts bancaires.

« Les banques devront prêter, elles n'auront aucune raison de refuser des prêts », a assuré Bruno Le Maire en précisant que « l'heure n'est pas aux dividendes mais au soutien à l'économie ».

Pour Bruno Le Maire, « la protection des entreprises et des salariés est nécessaire afin d'éviter que la casse économique se transforme en casse sociale ».

Car le ministre de l’Économie insiste: « La guerre sanitaire, j’espère que c’est une affaire de semaines. La guerre économique et financière, c’est une affaire de mois. Il faudra donc du temps pour faire redémarrer l’économie, pour lui redonner toute sa puissance. »




Andrew Preston pour DayNewsWorld

LA PANDEMIE DU CORONAVIRUS PROVOQUE-ELLE

 UN ETAT DE GUERRE ?

Voilà que le grand corps malade de la mondialisation est maintenant miné par la pandémie du Coronavirus. À ce jour, la seule parade connue passe par le confinement des hommes et des échanges… commerciaux.

Comme dans un scénario de science-fiction, le réel glisse dans un univers aux logiques radicalement différentes.

Psychose ?

En Italie, Bergame compte ses morts submergée par une forte hausse des décès liés à l'épidémie du Covid-19, qui frappe très durement le pays. De partout dans le monde, impacté par le Covid619, les magasins sont dévalisés, rayons de pâtes et de papier toilettes en premier, les rues se vident, les stades se ferment, les événements culturels sont déprogrammés, on observe des scènes de  psychose face aux mesures de confinement. Les bourses dévissent, le brent est au plus mal...

La crise provoquée par le coronavirus Covid-19  est la plus importante de ces 20 dernières années, elle est plus importante que la crise de 2008-2009 tant dans son ampleur que surtout dans son imprévisibilité.

Comment affronter cette nouvelle pandémie ?

En Allemagne comme aux États-Unis, on a parlé d'un « bazooka » pour faire face à la crise.

Le monde aurait-il basculé dans un état de guerre ?

Un état de guerre ?

Mario Centeno, président de l'Eurogroupe, a livrée son côté un sombre diagnostic sur l'impact économique du coronavirus sur l'économie de l'Union européenne. « Le confinement forcé met nos économies dans une situation semblable à celle d'une guerre », a jugé lundi Mario Centeno, président de l'Eurogroupe, juste avant une vidéoconférence des 27 ministres des Finances de l'UE, consacrée au coronavirus.

« Nous savons que le virus n'a pas atteint son pic. Nous ne devons pas nous voiler la face », a prévenu M. Centeno, qui préside le groupe des 19 pays ayant adopté la monnaie unique.

Selon l’OCDE «l’économie mondiale est en danger» et s'apprête à affronter «le plus grave danger depuis la crise financière», alors que la maladie a «déjà engendré des souffrances humaines considérables.

Il a fallu en effet moins d'un mois pour que le commerce mondial déraille. Au plus fort de la crise en Chine, 80 % du PIB du pays était impacté. Une onde de choc pour le commerce mondial. La Chine compte pour un quart de la production mondiale. Elle concentre 27% de la production d’ordinateurs mondiale et 60% de la production de paracétamol…mais est aussi un donneur d’ordre de poids en Asie ainsi qu’un gros marché mondial pour des secteurs comme le luxe (35% des ventes), l’automobile (40% des ventes de Volkswagen) ou l’électronique (20% des ventes d’Apple), souligne un rapport de KYU associés. Aujourd’hui, 50 à 70 % de l’économie chinoise a redémarré mais, désormais, ce sont désormais les entreprises européennes qui sont à l’arrêt. Selon Euler Hermes, la baisse des exportations mondiales se chiffrerait à 320 milliards de dollars de biens et de services pour ce seul trimestre.

Gita Gopinath, économiste en chef du Fonds monétaire international, résume l'enjeu: « empêcher qu'une crise temporaire ne nuise de façon irrémédiable à des personnes et des entreprises en raison de pertes d'emplois et de faillites », grâce à une réponse vigoureuse et coordonnée des gouvernements et des banques centrales.

Face aux difficultés économiques, les autorités et institutions publiques mettent la main à la poche pour assurer l'urgence et tenter de maintenir l'économie.

Des réponses à l'échelle de chaque pays.

La Chine a débloqué 43 milliards de dollars pour aider ses entreprises, le Japon quatre milliards de dollars, l'Angleterre 35 milliards d'euros. Et l' Italie avec une enveloppe d'un montant total de 25 milliards d'euros, toujours pour lutter contre l'épidémie de Covid-19, qui a déjà fait plus de 600 morts dans le pays. Le Canada avec la création d'un fonds d'un milliard de dollars canadiens M. Trudeau, prévoyant de nouvelles annonces dans les prochains jours.L'Allemagne outre une artillerie lourde de mesures avec le blocage d'une enveloppe supplémentaire de 12,8 milliards d'euros sur quatre ans pour des investissements d'infrastructure.

Donald Trump , de son côté, a proposé un vaste plan de relance de 700 milliards de dollars et une des propositions phares du locataire de la Maison Blanche est de supprimer les charges sociales jusqu'à la fin de l'année, afin de gonfler le pouvoir d'achat des ménages. Chaque pays a ainsi répondu, individuellement et de son côté, débloquant des fonds pour aide à surmonter les conséquences économiques de l'épidémie.

"Mais en 2008-2009, c'est le G20 lui-même qui avait pris les rênes d'une telle réponse, au point d'être qualifié de « gouvernement économique mondial ».

Onze ans plus tard, la guerre commerciale, le Brexit, la montée du populisme sont passés par là. Rien ne dit que le groupe des vingt premières économies mondiales voudra endosser à nouveau ce rôle."

Et la première des solidarités ne consiste-elle pas pour les Etats  à anticiper et pour les citoyens d'être éduqués au moment où l'on vit une guerre sanitaire?




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

CORONAVIRUS ET KRACH PETROLIER

Les marchés mondiaux ont subi une forte chute ce lundi 9 mars 2020.

L’effondrement du prix du pétrole et l’épidémie de coronavirus ont provoqué l’angoisse des Bourses. De nombreux indices ont complètement dévissé ce lundi. Les cours du baril s’effondraient de 25 %, lundi, l’Arabie saoudite et la Russie ayant engagé une guerre des prix. L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), dont l’acteur principal est l’Arabie Saoudite] et la Russie (2e producteur mondial d’or noir) se sont réunis vendredi 6 mars 2020, à Vienne, en Autriche, pour évoquer une baisse de la production.

Leur but était de maintenir les prix en réponse à la baisse de la demande engendrée par le coronavirus. Mais le ministre russe de l’énergie, Alexander Novak, a fait voler en éclats l’alliance entre Moscou et Riyad qui présidait depuis trois ans à l’équilibre délicat du marché. Mais ils n’ont pas trouvé d’accord.

Affaiblissement de l' OPEP

La Russie ayant refusé de réduire sa production, l’Arabie Saoudite a répliqué en ouvrant littéralement les vannes : sa production journalière de pétrole a augmenté d’un million de barils par jour. Il n’en fallait pas plus pour provoquer une descente vertigineuse du prix de l’or noir. En quelques heures, le monde du pétrole est passé d’une situation tendue à une crise majeure. Les cours ont chuté lourdement en Asie.

Le baril de brent de la mer du Nord a plongé de 25 %, à 33,90 dollars (30 euros). Ce décrochage ne semble pas près de s’arrêter. Les observateurs du marché s’accordent à dire que, dans les prochaines semaines, le cours pourrait atteindre son niveau historiquement bas de 2016, en dessous de 30 dollars.

En Asie, la chute a atteint 30 % ce lundi, la plus importante baisse depuis la guerre de Golfe en 1991. Sur les marchés européens, la baisse était légèrement moindre (- 20 %).

Un choc dont les conséquences économiques et sociales risquent d’être sévères. L’épidémie de coronavirus qui continue de se propager et d’inquiéter, mais aussi l’effondrement du marché pétrolier ont agi comme un catalyseur.

Baisse de la bourse

La bourse a dévissé ce 9 mars 2020. Que ce soit la Bourse de Hong Kong (- 4 %), celle de Londres (- 7 %), le CAC 40 à Paris (- 8,3%, pire séance depuis 2008) ou encore Francfort (- 7,9%), aucune place financière n’a été épargnée par un plongeon brutal. A tel point qu’à Wall Street (- 6 % pour le Nasdaq), les échanges ont été suspendus durant un quart d’heure à l’ouverture – un « coupe-circuit » destiné à éviter une panique générale qui n’avait jamais été utilisé depuis sa mise en place à New York, en 2013.

Un ralentissement économique mondial est de plus en plus probable.

Avant ce lundi, le cours de pétrole avait déjà baissé à cause des conséquences économiques du coronavirus qui ralentit l'activité et entraîne donc une baisse de la consommation de pétrole.

Moins de pétrole consommé, c’est une production mondiale qui ralentit et qui crée moins de richesses, d’où l’inquiétude généralisée des marchés, accentuée par la décision de l’Arabie Saoudite de « noyer » le cours du pétrole. « On est dans un rapport de force habituel, l'Arabie Saoudite a souvent eu ce genre de comportement

« Un recul prolongé de la consommation, en plus de fermetures prolongées d’entreprises, attaquerait les bénéfices, conduirait à des suppressions d’emplois et pèserait sur le moral » des acteurs économiques, écrivaient lundi les analystes de Moody’s.

Bataille économique et politique

Mais au-delà de cette plongée des cours du pétrole, c'est un enjeu de stratégie géopolitique qui se joue. En effet il s'agit avant tout d' une bataille économique et géopolitique entre les trois plus gros producteurs mondiaux que sont les Etats-Unis, la Russie et l’Arabie saoudite. Historiquement, le cartel de l’OPEP, dirigé par Riyad, menait le jeu au niveau mondial. Cependant, depuis 2015, l’échiquier de l’or noir est totalement bouleversé, avec le développement rapide du pétrole de schiste aux Etats-Unis, et en particulier dans la région texane du bassin permien.

Et Poutine, excédé par les sanctions américaines qui ont sabordé le Nord Stream 2, en ne cédant pas aux demandes du royaume saoudien de stabilisation des prix de l'or noir, lors de la réunion de l'Opep de vendredi dernier a, en réalité, une déclaration de guerre contre l'administration Trump qui ne se gêne pas d'employer le pétrole comme arme économique et politique.

« On la considère comme l'équivalent d'une déclaration de guerre sur le marché pétrolier. Une rupture entre deux des plus grands producteurs de brut, l'Arabie saoudite et la Russie, sur la façon de répondre à l'effondrement de la demande provoquée par l'épidémie galopante de coronavirus, a provoqué une chute des cours du pétrole », écrit le « Financial Times ».




Simon Freeman pour DayNewsWorld

CORONAVIRUS  L'ECONOMIE MONDIALE VACILLE

Dans un monde suspendu au coronavirus, l’économie vacille. Le monde s’immobilise à mesure que le nouveau coronavirus se propage. Bien avant l’éclosion de l’épidémie, le Fonds monétaire international (FMI) avait prévenu que la reprise mondiale serait « poussive », « fragile » et susceptible de vaciller au moindre risque. Depuis l'épidémie le FMI a d’ores et déjà abaissé ses prévisions de croissance mondiale pour 2020, prenant en compte l’impact sur la Chine, deuxième économie mondiale. Mais c’était avant la contagion au reste du monde.

Le Covid-19 répandu dans le monde entier

Le coronavirus s'est en effet répandu comme une traînée de poudre. Plus d'une quarantaine de pays sont désormais concernés par l'épidémie qui a touché les rives du Brésil, n'épargnant plus le continent sud-américain. Au dernier comptage, 81.000 personnes ont été contaminées par le Covid-19 qui a fait 2.761 morts dans le monde, dont seulement 40 en dehors de Chine.

L'épidémie est entrée dans une « phase décisive », estime l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Au cours des deux derniers jours, le nombre quotidien de nouvelles personnes contaminées dans le monde a été supérieur à celui enregistré en Chine, où le virus est apparu en décembre.

Avec 528 cas recensés et 14 morts, l'Italie est devenue l'épicentre du Vieux Continent. Plus personne n'est épargné. La Grèce, l'Espagne, le Royaume-Uni, la Croatie, l'Autriche, le Danemark et l'Allemagne comptent au moins une personne contaminée après un séjour dans la péninsule. Ailleurs en Europe, de nombreux pays comme l'Estonie, la Suisse, la Norvège, les Pays-Bas, la Roumanie ou la Macédoine du Nord sont également touchés.

Pour les économistes le coronavirus pourrait être « le choc externe » de trop.

L’économie mondiale fait face à son pire risque de récession depuis la crise financière de 2008.

« A l’exception partielle de la peste noire en Europe au 14e siècle, chaque pandémie majeure a été suivie d’une récession économique », observe le professeur Robert Dingwall, chercheur à l’Université de Nottingham Trent en Angleterre. « Je ne pense pas qu’il y ait de bonnes raisons de penser que ce serait différent cette fois », dit-il.

Des mesures radicales contre le coronavirus

D’autant que la liste des mesures radicales pour tenter d’endiguer le nouveau virus s’allonge chaque jour un peu plus, le virus parti de la Chine continentale se propageant comme une traînée de poudre sur tous les continents.

Dès janvier, des usines de production avaient été arrêtées en Chine et des villes entières confinées. Vendredi, l’emblématique salon horloger de Bâle a été ajourné et le salon de l’automobile de Genève a été annulé. L’Arabie Saoudite a arrêté d’accueillir les pèlerins à La Mecque. L’incertitude plane en outre sur la tenue des Jeux olympiques de Tokyo en juillet. L'Iran interdit aux personnes malades ou soupçonnées de l'être de voyager à l'intérieur du pays. Les Etats-Unis et la Corée du Sud ont annoncé la suspension d'exercices militaires conjoints. En Italie, le choc entre la Juventus et l'Inter Milan ainsi que quatre autres matches du championnat se dérouleront ce week-end à huis-clos, a confirmé jeudi la Ligue italienne de football.

De lourdes conséquences économiques

Les conséquences économiques sont déjà énormes dans certains secteurs comme les transports, le luxe, le tourisme. Les voyageurs chinois, si nombreux d'habitude dans les grandes capitales européennes, font cruellement défaut. De même, les destinations asiatiques sont boudées par les touristes. L'Italie (dont le tourisme représente 13% du PIB) risque de voir aggravées ses difficultés.« Nous avons réalisé un calcul préliminaire qui estime que cette crise coûtera au moins 22 milliards de dollars [environ 20 milliards d'euros] au secteur » du tourisme dans le monde, explique Gloria Guevara, la présidente du Conseil mondial des voyages et du tourisme (WTTC) dans un entretien au quotidien « El Mundo ».Le manque à gagner pourrait grimper à 49 milliards de dollars (44,6 milliards d'euros) si la crise durait aussi longtemps que celle du SRAS qui s'était déployée en six mois entre 2002 et 2003 et à 73 milliards de dollars (66,5 milliards d'euros) si elle se prolongeait davantage, selon Oxford Economics.

La dépendance à la Chine

La dépendance à la Chine, à son immense marché et à ses gigantesques capacités de production est encore plus visible dans des domaines comme l'automobile (certains équipementiers sont en grande difficulté), l'agroalimentaire (les exportations sont piégées), le secteur pharmaceutique, etc. Certaines entreprises sont déjà au chômage technique. « La contraction de la production en Chine a eu des effets dans le monde entier, témoignant de l’importance croissante de la Chine dans les chaînes d’approvisionnement mondiales et sur les marchés des matières premières », explique l’OCDE.

Une perte d’un demi-point de pourcentage pour la croissance mondiale repose sur « l’hypothèse que le pic épidémique sera atteint en Chine au premier trimestre 2020 et que dans les autres pays, l’épidémie se révélera plus modérée et circonscrite », précise l’organisation internationale basée à Paris. Une épidémie plus durable, qui s’étendrait largement en Asie-Pacifique, en Europe et en Amérique du Nord, pourrait même diviser par deux la croissance mondiale cette année, avertit l’organisation.

Inquiétudes des banques centrales et plans d'urgence

Les banques centrales s'inquiètent. Dans un entretien au « Financial Times », Christine Lagarde, la présidente de la BCE, explique que la crise ne nécessite pas pour l'heure de réponse monétaire, mais que le choc pourrait faire long feu. Son impact sur l'économie mondiale pourrait être supérieur à celui du SRAS, en 2002, a estimé de son côté Klaas Knot le gouverneur de la banque des Pays-Bas. Les marchés boursiers se sont tous enfoncés à nouveau jeudi.

Des plans d'urgence sont prêts à être activés, notamment par le Fonds monétaire international, pour aider financièrement les pays qui ne parviendraient pas à faire face à l'épidémie.

« Nous avons des instruments de financement rapides, de facilités de crédit pour soutenir les pays » en cas d'épidémie ou de désastres naturels, a détaillé le porte-parole de l'institution, rappelant le cas d'Ebola.

Mais à Barry Glassner, sociologue américain auteur de La culture de la peur (Culture of Fear), de conclure que « les nations et les individus ont besoin de prendre leurs précautions, dont celle de contrer la peur, qui se répand au moins aussi vite que le virus lui-même ».




Jenny Chase pour DayNewsWorld

FERMETURE DE LA CENTRALE DE FESSENHEIM

CONCESSION FAITE AUX ECOLOGISTES

UNE ABERRATION FRANCAISE

Le réacteur n° 1 de la centrale de Fessenheim, plus ancienne centrale nucléaire française en activité, doit être définitivement mis à l’arrêt dans la nuit du vendredi 21 au samedi 22 février 2020. Et ce après des années de débat sur le sort de la centrale alsacienne, bâtie dans les années 1970, tout près de la frontière avec l’Allemagne

L’opération doit commencer à 20 h 30 ce vendredi et s’achever à 2 heures du matin samedi. .« Une équipe de quart, composée de dix à quinze à personnes », Une nuit éprouvante pour l 'équipe de quart qui va lancer le processus d’arrêt du réacteur n° 1, réalisant les gestes pour le découpler définitivement.

Mais certains salariés menacent de désobéir et de ne pas appliquer les procédures d’arrêt du réacteur à eau pressurisée de 900 mégawatts (MW).

Le réacteur n° 2 arrêté le 30 juin

Si la procédure suit son cours normalement, la puissance du réacteur doit baisser progressivement et il sera déconnecté du réseau électrique national lorsqu’il sera descendu à 8 % de sa puissance habituelle.

La procédure est identique à celle d’une opération de maintenance classique. Mais, cette fois, aucune remise en service n’aura lieu. Le réacteur n° 2 doit, lui, être arrêté le 30 juin.

Un décret publié au Journal officiel mercredi « abroge l’autorisation d’exploiter la centrale nucléaire de Fessenheim dont EDF est titulaire », inscrivant noir sur blanc le caractère définitif de cet arrêt.

L’évacuation du combustible de la centrale sera, selon le calendrier prévu, achevée en 2023. Ensuite doit se poursuivre la phase de préparation au démantèlement, processus inédit en France à l’échelle d’une centrale entière qui devrait commencer à l’horizon 2025 et se poursuivre au moins jusqu’en 2040.

Pour Matignon, la fermeture de Fessenheim « constitue une première étape dans la stratégie énergétique de la France, qui vise un rééquilibrage progressif » entre les différents types d’énergies, avec une diminution progressive de la part du nucléaire – actuellement de 70 %, la plus importante au monde – et une augmentation de celle de l’électricité d’origine renouvelable.

Mais la polémique sur le bien-fondé de cette fermeture ne va pas cesser avec l’arrêt du réacteur n° 1. En effet il n’y a aucune justification économique à cette fermeture, l’unité étant en parfait état de marche et certifiée par l’autorité indépendante de sûreté nucléaire. Elle rapporte de plus 200 millions d’euros net par an et son démantèlement va sûrement coûter plus d’un demi-milliard selon la Cour des Comptes.

Mais l’État actionnaire s’incline devant l’État politique et se tire une balle dans le pied. Il faut offrir un symbole aux écologistes qui mettent en avant le risque nucléaire et la gestion des déchets. Mais les écologistes occultent le fait que l’énergie nucléaire ne produit pas de gaz à effet de serre et que c’est donc une des solutions dans la lutte contre le réchauffement climatique, les énergies renouvelables pour l’instant incapables de prendre le relais en quantité suffisante et par nature instables.

En revanche, l’arrêt de Fessenheim va obliger l’Allemagne, par exemple, à produire plus d’électricité à partir du charbon.

Un choix irresponsable ?

Le député LR du Haut-Rhin Raphaël Schellenberger a demandé aux salariés « pardon pour ce choix irresponsable dont vous êtes les premières victimes ». Si la ministre de la transition écologique Elisabeth Borne a assuré qu’il n’y aurait « aucune perte d’emploi » , les élus locaux craignent que l’Etat abandonne ce territoire abreuvé depuis quarante ans par les taxes versées par EDF. Ils redoutent que des centaines de familles dotées de revenus confortables ne le quittent.

À l’heure actuelle, la fermeture de cette entreprise rentable et socialement sûre est clairement une décision prise pour faire plaisir aux écologistes.




Paul Emison pour DayNewsWorld

LE CONSEIL D'ETAT SOMME LE GOUVERNEMENT

DE REVOIR SA COPIE

SUR LA REFORME DES RETRAITES

C'est un avis très sévère.

Ce vendredi 7 janvier 2020, le Conseil d'Etat a vivement critiqué la méthode avec laquelle le gouvernement a conduit son projet de réforme des retraites, présenté le matin même en Conseil des ministres. Ce qui laisse présager de futurs débats âpres et longs.

Saisie le 3 janvier 2020, l'institution n'a disposé que de trois semaines pour rendre ses conclusions sur les deux projets de loi (organique et ordinaire).

Un temps jugé bien trop court, d'autant que le gouvernement a, en outre, modifié le texte à six reprises durant cette période.

Le Conseil d'Etat souligne qu' « eu égard à la date et aux conditions de sa saisine, ainsi qu'aux nombreuses modifications apportées aux textes pendant qu'il les examinait, la volonté du gouvernement de disposer de son avis dans un délai de trois semaines ne l'a pas mis à même de mener sa mission avec la sérénité et les délais de réflexion nécessaires pour garantir au mieux la sécurité juridique de l'examen auquel il a procédé », déclare la juridiction dans son avis.

Une « situation d'autant plus regrettable » qu'il s'agit d'une réforme « inédite depuis 1945 et destinée à transformer pour les décennies à venir […] l'une des composantes majeures du contrat social », ajoute la plus haute juridiction administrative du pays.

Des projections financières « lacunaires »

Outre les deux textes de loi, une étude d'impact financier de cette réforme lui a aussi été transmise. Et cette étude n'a pas non plus, en l'état, satisfait les juristes. La première mouture était « insuffisante », et même une fois le texte complété, « les projections financières restent lacunaires », en particulier sur la hausse de l'âge de départ à la retraite, le taux d'emploi des seniors, les dépenses d'assurance-chômage et celles liées aux minima sociaux, arguent-ils.

Dans certains cas, l'étude d'impact « reste en deçà de ce qu'elle devrait être, de sorte qu'il incombe au gouvernement de l'améliorer encore avant le dépôt du projet de loi au Parlement », relève le Conseil d'Etat.

Le recours à de trop nombreuses ordonnances

L'institution pointe également le choix de recourir à 29 ordonnances, y compris « pour la définition d'éléments structurants du nouveau système de retraite », ce qui « fait perdre la visibilité d'ensemble qui est nécessaire à l'appréciation des conséquences de la réforme et, partant, de sa constitutionnalité et de sa conventionnalité ».

Cette critique fait écho à l'explosion du nombre d'ordonnances, autrefois exceptionnelles.  « La nouveauté avec le gouvernement Philippe est l'utilisation des ordonnances pour des réformes très politiques comme le droit du travail et la réforme ferroviaire, relevait déjà le site juridique Dalloz-actualité, en mars 2018.

L'objet des ordonnances n'est alors pas tant de permettre une mise en application plus rapide, que d'éviter un enlisement des débats parlementaires : les lois d'habilitation peuvent être adoptées sans attendre la finalisation d'un texte précis." Une méthode dont le Conseil d'Etat pointe aujourd'hui la limite.

Comme exemple de conséquences de la réforme : celle portant sur la « conservation à 100 % des droits constitués » au moment de la bascule entre le système actuel et le futur « système universel » est jugée « particulièrement cruciale », à tel point « qu'en l'absence d'une telle ordonnance » la réforme « ne s'appliquera pas » aux personnes nées à partir de 1975.

Les engagements auprès des enseignants « contraires à la Constitution »

Le Conseil d'Etat estime aussi que l'engagement pris par le gouvernement de revaloriser les salaires des enseignants et des chercheurs via des lois de programmation est condamné à disparaître du texte. « Ces dispositions constituent une injonction au gouvernement de déposer un projet de loi et son ainsi contraires à la Constitution », a estimé l'institution.

La fausse promesse d'un « régime universel de retraite »

Le Conseil d'Etat relève également que le projet de réforme n'instaure pas « un régime universel qui serait caractérisé, comme tout régime de sécurité sociale, par un ensemble constitué d'une population éligible unique, de règles uniformes et d'une caisse unique ». Et pour cause, le texte crée « cinq régimes », avec « à l'intérieur de chacun de ces régimes » des « règles dérogatoires à celles du système universel ».

Cet avis intervient alors que la contestation contre la réforme des retraites a connu une nouvelle journée de mobilisation dans toute la France, avec un léger regain de mobilisation. . « Sur la forme et sur le fond, le Conseil d'Etat confirme en tout point ce que nous exprimons depuis le début. Il y a un vrai problème de consistance juridique du texte », a réagi samedi François Hommeril, le président de la CFE-CGC .

Les syndicats ont également appelé à poursuivre le mouvement la semaine prochaine.

Un avis qui va servir à ceux qui disent que le gouvernement improvise,  ou en tout cas qu'il n'est pas allé assez loin dans la réflexion  et la mise au point d'un texte,  non pas consensuel,  mais d'un texte cohérent !!!!




Garett Skyport pour DayNewsWorld

ABANDON DE LA TAXE GAFA PAR LA FRANCE

FACE AUX ETATS-UNIS

La France et les Etats-Unis ont repoussé le spectre d’une guerre commerciale entre les deux pays. Paris a accepté de geler sa taxe sur les géants du numérique, dans l’attente d’un accord international.

Le locataire de la Maison Blanche a réussi à obtenir la suspension de la fameuse taxe GAFA jusqu’à une date fixée au-delà du mardi 3 novembre , soit le jour des élections américaines.

La fameuse taxe Gafa a été mise en place par la France début 2019. Elle consiste en une taxation de 3 % du chiffre d’affaires des grandes entreprises du web qui génèrent au moins 750 millions d’euros de revenus dans le monde, et plus de 25 millions d’euros en France.

Cette entente cordiale est arrivée quelques heures à peine avant l’événement Choose France durant laquelle 200 chefs d’entreprise français et étrangers se sont réunis à Versailles pour parler d’investissements industriels et de recherche & développement.

Le but avoué de cette négociation était d’éviter une guerre économique qui aurait pu coûter 2,4 milliards de dollars à la France. Donald Trump avait en effet envisagé de taxer les exportations françaises en guise de riposte à cet impôt jugé « discriminant » et « déraisonnable » par l’administration étasunienne.

Il n'était pas dans l’intérêt de la France de déclencher une guerre commerciale avec les États-Unis, d’autant que le ministre de l’Économie, actuellement à Davos, doit rencontrer son homologue américain pour discuter (encore) des négociations à mener dans le cadre de l’OCDE, perçue comme étant le « bon format » pour fixer les règles du jeu.

Le matamore Bruno Le Maire, à Davos où il devrait rencontrer Steven Mnuchin, son homologue américain, a du baisser les armes !

Garett Skyport pour DayNewsWorld

RETRAITES

AGE PIVOT, PENIBILITE ET EMPLOI DES SENIORS

Ce mardi, Muriel Pénicaud reçoit les syndicats au ministère du Travail pour évoquer la pénibilité et l'emploi des seniors. Dans le projet de loi de réforme des retraites, c’est le flou qui continue de dominer concernant la façon dont seront gérés certains aspects du texte, dont deux qui sont aujourd’hui à l’ordre du jour: la pénibilité et l’emploi des seniors. Ce mardi 14 janvier, la ministre du Travail Muriel Pénicaud reçoit les syndicats pour plancher sur ces thèmes qui, pour des raisons différentes, sont tout aussi sensibles que l’âge pivot, finalement suspendu.

Critères de pénibilité.

La meilleure prise en compte de la pénibilité est une obligation pour le gouvernement, qui entend mettre fin aux régimes spéciaux tout en introduisant des spécificités « qui ne seront pas liées à des entreprises, mais à des métiers ». Pour ce faire, la CFDT et l’Unsa ont une idée toute trouvée: la réintroduction des quatre critères de pénibilité, supprimés par les « ordonnances Macron » au début du quinquennat. Ces critères, qui avaient été définis en 2015, portaient sur la manutention manuelle de charges lourdes, les postures pénibles, les vibrations mécaniques et les agents chimiques dangereux. Ne reste dorénavant dans le « compte personnel de prévention » que le travail de nuit, le travail répétitif, le travail dit « en 3x8 », le travail en milieu « hyperbare » (sous forte pression), bruits et températures extrêmes. “Avec les critères reconnus aujourd’hui, c’est 180.000 personnes concernées, si on met les quatre autres critères, ça fait 800.000 personnes, et là, ça commence à avoir du sens”, justifiait Laurent Berger

Mais le gouvernement est, pour le moment, complètement opposé à cette option. Le secrétaire d’État en charge du dossier, Laurent Pietraszewski, a clairement fermé la porte, au motif que ces critères « n’étaient pas ou peu évalués dans la vie des entreprises ». Une réticence d’ailleurs partagée par le Medef.

De son côté, l’exécutif souhaite plutôt encourager « des dispositifs de reconversion » pour les personnes exerçant un métier pénible. Autre piste formulée par Édouard Philppe: rendre « plus généreux » le système actuel, en faisant baisser par exemple le nombre de nuits travaillées pour pouvoir bénéficier de la prise en compte du critère.

L' emploi des seniors.

Autre point qui sera discuté entre Muriel Pénicaud et les partenaires sociaux: l’emploi des seniors. Un secteur sur lequel la France est très en retard en comparaison de ses partenaires européens, selon les chiffres de la Dares (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques). Un rapport de la Cour des comptes publié en octobre chiffre le taux d’emploi des 55-64 ans à 52,3%. Or, et même si l’âge pivot a été retiré (provisoirement) du texte, le gouvernement a bien l’intention d’inciter les Français à travailler plus longtemps. Un vœu qui entre en contradiction avec la cruelle réalité du marché de l’emploi des seniors.  40% des salariés aujourd’hui, quand ils arrivent à la retraite, ne sont déjà plus au travail.

Reste maintenant à savoir quelles pistes seront évoquées ce mardi. Le Medef propose d’instaurer une « retraite progressive »”, en proposant aux salariés concernés de passer à 80% puis 60% de temps de travail, en compensant le reste du salaire manquant par une pension versée par la caisse de retraite. En d’autres termes, de soulager les entreprises du coût des seniors.

Les syndicats réformistes préfèrent des solutions de reclassement et le lancement de campagnes d’information pour « valoriser l’intergénérationnel », comme le veut la CFDT.

Jenny Chase pour DayNewsWorld

CARLOS GHOSN VICTIME D'UN COMPLOT

Carlos Ghosn est de retour devant les caméras ce mercredi 8 janvier 2020 pour une contre-attaque médiatique. L’ancien PDG de Renault-Nissan a affirmé se présenter devant la presse, mercredi 8 janvier, pour « laver son honneur », lors de sa première apparition publique, à Beyrouth, depuis son arrivée le 30 décembre au Liban, son pays d’origine.

PRESUME COUPABLE A CAUSE D'UNE COLLUSION ENTRE NISSAN ET LE PARQUET

Carlos Ghosn avait été arrêté le 19 novembre 2018. L'homme d'affaires franco-libanais fait l'objet de quatre inculpations au Japon. Le clan Ghosn a dénoncé le système juridique au Japon et une « conspiration » ourdie par des cadres de Nissan, des hauts fonctionnaires du ministère de l'Économie et des hommes du parquet de Tokyo pour l'évincer.

« J'étais présumé coupable à cause d'une collusion entre certains cadres de Nissan avec la complicité du parquet de Tokyo et d'un cabinet d'avocats Latham Law Firm », assure-t-il.

La décision de la justice ne serait pas tombée « avant cinq ans », selon Carlos Ghosn. « Je n'ai pas fui la justice, j'ai échappé à l'injustice et à la persécution », a-t-il martelé en anglais. Il a estimé n’avoir « pas eu d’autre choix » que de fuir le Japon, où il est inculpé notamment pour malversations financières, une accusation d’après lui « sans fondement ».« J'ai préparé mon évasion car j'ai perdu tout espoir d'un procès équitable et quand la date du procès a été repoussée le 25 décembre jusqu'à 2021. » , a-t-il dit.

L'affaire de sa fuite au Liban, le 29 décembre, a pris une ampleur internationale et des enquêtes sont en cours au Japon et en Turquie, où Carlos Ghosn a fait escale. Il fait l'objet depuis la semaine passée d'une demande d'arrestation émanant d'Interpol. Beyrouth affirme qu'il est entré « légalement » au Liban, muni d'un passeport français.

Celui qui s'est « senti comme mort depuis le jour de mon arrestation. J'étais perdu dans un système que je ne comprenais pas, comme paralysé ou anesthésié » affirme que « Quand je suis sorti du Japon, c'était comme si je revenais à la vie », décrit le fugitif le plus célèbre du moment.

Et d'insister : « Il y a eu un sapage organisé de ma réputation », a attaqué l’ancien patron qui a nié toutes les accusations contre lui et parle d’une affaire « politique » pour se débarrasser avec lui et donc de l’influence de Renault dans l’alliance avec Nissan.

QUI FAISAIT PARTIE DU COMPLOT ?

Il a dénoncé un « coup monté » contre lui et s'est dit décidé à « laver son honneur ».

« Ce sont des responsables de Nissan, du ministère public japonais qui sont à l’origine de mon calvaire », a-t-il déclaré, ajoutant que « la collusion entre Nissan et les procureurs est à tous les niveaux. (…) Quand j’ai demandé à mes avocats (…) ils ont dit qu’ils craignaient que cinq ans s’écoulent peut-être au Japon avant que je n’obtienne un verdict », a-t-il ajouté.

Selon lui « cette affaire coïncide avec le début du déclin des performances de Nissan début 2017 ». « Mon calvaire s’explique aussi par l’amertume au Japon face à l’interférence de l’Etat français dans l’alliance », a-t-il insisté. Il a porté une série d’accusations :

« Qui faisait partie de ce complot ? A l’évidence (Hiroto) Saikawa [le directeur général de Nissan, poussé à la démission après avoir reconnu avoir perçu une prime indue] en faisait partie, Hari Nada [ancien bras droit de Carlos Ghosn] en faisait partie et (Toshiaki) Onuma [le sponsable du Secrétariat chez Nissan]. Mais il y a bien d’autres personnes. (Masakazu) Toyoda, membre du conseil d’administration, faisait le lien entre le conseil de Nissan et les autorités ».

DES PREUVES REELLES

« Je peux toujours faire plein de choses et je peux laver mon honneur et j'ai toutes les preuves pour montrer mon innocence », affirme l'ancien patron

« Je suis prêt à vous remettre tous les documents qui montrent qu'il n'y a pas de manipulation. Mes avocats vont vous les donner », affirme-t-il.

« Je suis innocent de toutes les accusations et je peux le prouver, j'ai les documents. Si je ne peux avoir la justice au Japon, je l'aurais ailleurs », conclut-il. Et d'ajouter :

« J'ai plaidé mon innocence en menottes et en laisse il y a un an devant un juge japonais et devant les médias » rappelle-t-il.

« Ils ont voulu tourner la page Ghosn et ils ont réussi car il n'y a plus de croissance, d'augmentation des dividendes ou d'avancées technologiques », clame Carlos Ghosn.
« Il n'y a aucun pays démocratique dans le monde où les accusations, même si elles étaient vraies, sont sanctionnées au niveau criminel », avance l'ancien dirigeant de l'alliance franco-japonaise.
Garett Skyport pour DayNewsWorld

TENSIONS ENTRE USA RUSSIE ET EUROPE

AUTOUR DU NORD-STREAM 2

La bataille économique et géopolitique entre Washington, Bruxelles et la Russie fait rage. En cause, la construction d’un gazoduc qui va faciliter les livraisons de gaz naturel russe à l’Europe. Les USA ont en effet décidé de prendre des sanctions économiques en imposant des sanctions contre les entreprises associées à la construction du gazoduc russe, sur fond d’offensive commerciale.

L'Union européenne, Berlin en tête, et Moscou ont fermement dénoncé ce samedi 21 décembre les sanctions américaines contre le gazoduc Nord Stream 2. Les mesures « affectent des sociétés allemandes et européennes et constituent une ingérence dans nos affaires intérieures », a réagi avec fermeté une porte-parole d'Angela Merkel.

Contourner l'Ukraine

Nord Stream 2 est le nom d’un gazoduc, en cours de construction et presque achevé, qui passe sous la mer Baltique en contournant notamment l’Ukraine. D’une capacité de 55 milliards de m3 par an -autant que son frère aîné, Nord Stream 1- il doit permettre de doubler les livraisons directes de gaz naturel russe vers l’Europe occidentale via l’Allemagne, principale bénéficiaire du projet. Quelque 18% de la consommation annuelle de gaz naturel de l’UE provient de la Russie via l’Ukraine. Aux yeux de ses défenseurs, la mise en service du pipeline se justifie plus que jamais car il permet de contourner le territoire ukrainien. Les approvisionnements européens avaient été à plusieurs reprises perturbés dans les années 2000 par des conflits entre Moscou et Kiev.

Il représente en tout cas un investissement d’une dizaine de milliards d’euros financé pour moitié par le géant russe Gazprom et l’autre moitié par cinq sociétés européennes (OMV, Wintershall Dea, Engie, Uniper et Shell).

Mais depuis ses débuts, de nombreux obstacles se sont dressés sur le chemin de ce projet. Nord Stream 2 n’a ainsi obtenu que fin octobre le feu vert du Danemark pour traverser ses eaux, ce qui risque fort de retarder sa mise en service, initialement prévue fin 2019.

L' offensive commerciale des USA

Pour Washington, et certains pays européens (la Pologne, les pays baltes et l’Ukraine) ce tube va accroître la dépendance des Européens au gaz russe, que Moscou pourrait utiliser pour exercer des pressions politiques. Il sacrifie aussi les intérêts de l’allié ukrainien, qui tire des revenus importants du transit du gaz russe vers l’Europe.

Pour certains observateurs, au-delà du conflit géopolitique avec la Russie, l’opposition américaine au Nord Stream 2 fait partie d’une offensive commerciale des États-Unis : Washington, grand producteur de gaz, veut accroître ses exportations de gaz naturel liquéfié (GNL) vers l’Europe.

Les sanctions promulguées vendredi 19 décembre comprennent le gel des avoirs et la révocation des visas américains pour les entrepreneurs liés au gazoduc. Le département d’État américain doit communiquer dans les 60 jours suivant leur promulgation les noms des entreprises et des personnes qui ont participé à la pose de conduites pour Nord Stream 2.

L’une des principales cibles est Allseas, entreprise suisse propriétaire du plus grand navire de pose de pipelines du monde, le Pioneering Spirit, engagé par le russe Gazprom pour construire la section offshore.

Des sanctions inacceptables pour la Russie et l' Europe

Sans surprise, la décision de Donald Trump a suscité de vives réactions chez les parties prenantes du projet. « Un Etat avec une dette publique de 22 000 milliards de dollars interdit à des pays solvables de développer leur économie réelle », a déclaré la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova sur sa page Facebook, dénonçant « l’idéologie américaine (qui) ne supporte pas la concurrence mondiale ».

« Bientôt, ils demanderont qu’on arrête de respirer ». L’Union européenne de son côté dénonce avec force l’ingérence des États-Unis dans sa politique énergétique. « Par principe, l’Union européenne s’oppose à l’imposition de sanctions contre des entreprises européennes se livrant à des activités légales », a affirmé un porte-parole de l’UE. La Commission européenne est en train d’analyser les répercussions possibles des sanctions américaines, a indiqué le porte-parole. « L’objectif de la Commission a toujours été d’assurer que Nord Stream 2 opère de façon transparente, avec un niveau approprié de surveillance réglementaire ».

« Le gouvernement rejette ces sanctions extraterritoriales. Elles affectent des sociétés allemandes et européennes et constituent une ingérence dans nos affaires intérieures », a réagi Ulrike Demmer, une porte-parole d’Angela Merkel.

Alize Marion pour DayNewsWorld

AVANCEES OU STATU QUO SUR LA REFORME DES RETRAITES ?

Les discussions engagées par Edouard Philippe avec les partenaires sociaux sur le projet de réforme des retraites n'ont pas permis de lever les désaccords de fond, notamment sur « l'âge d'équilibre » malgré quelques signes d'ouverture.

Les syndicats ont cependant obtenu la tenue de discussions début janvier sur quatre chantiers : pénibilité, transitions vers le futur système unique de retraites par points, minimum contributif et fins de carrière.

1° Age d'équilibre

Sur l'instauration progressive à partir de 2022 d'un âge pivot à 64 ans à l'échéance 2027, le chef du gouvernement a dit avoir pris acte de l'hostilité des syndicats, la CFDT au premier chef, mais maintient le principe de cette option « juste » selon lui pour rééquilibrer financièrement le système.

« L'âge d'équilibre, ce n'est pas simplement demander à certains de partir un peu plus tard, c'est aussi pour beaucoup de permettre de partir beaucoup plus tôt », a-t-il notamment plaidé alors que la CFDT reste fermement opposée à un scénario paramétrique « inacceptable »

Edouard Philippe s’est redit «radicalement opposé» à deux solutions alternatives: une baisse des pensions, d’une part, et une augmentation des cotisations d’autre part, qui alourdirait le coût du travail.

Le premier ministre a avancé des arguments principalement budgétaires. «Personne ne croira dans notre nouveau système, personne ne croira dans nos nouveaux droits si nous ne disons pas comment nous les financerons», a-t-il plaidé. Le futur système devra donc être solide, financièrement, d’une manière ou d’une autre.

Néanmoins, Edouard Philippe a laissé la porte ouverte à un aménagement des «trajectoires» de l’âge d’équilibre, par exemple par la «reconnaissance de la pénibilité, du handicap ainsi que [par] la retraite progressive», a-t-il suggéré

2° Minimum de pension

Il a en outre identifié des pistes d'amélioration pour le minimum contributif prévu par la réforme, parmi lesquelles une hausse au-delà de 85% du smic pour les carrières complètes. Aucun chiffre précis n’a toutefois été évoqué jusqu’ici. De leur côté, plusieurs partenaires, dont la CFDT, souhaitent le porter à 100% du smic.

3° Les régimes spéciaux

Tout en maintenant l'objectif d'une suppression des régimes spéciaux, il a indiqué que les discussions au sein de la SNCF et de la RATP avaient ouvert des voies d'aménagement.

« En ce qui concerne les agents de SNCF au statut, le gouvernement confirme son accord pour la mise en place de mesures favorisant la progressivité de la mise en œuvre de la réforme et le respect des droits acquis », a-t-il dit. Pour les agents de la RATP, « les derniers échanges ont permis d'aboutir à des avancées importantes sur la question des transitions, ces avancées sont sur la table, chacun les jugera. »

4° Les enseignants...

Edouard Philippe a rappelé qu’il s’était «engagé à revaloriser les revenus des professeurs et des chercheurs», pour qu’ils puissent bénéficier d’un niveau de pension «égal à celui d’agents de corps équivalent». La hausse débutera en janvier 2021. Une «trajectoire très claire de revalorisation» des rémunérations sera définie dans une loi de programmation, sur la base de discussions qui auront lieu d’ici l’été 2020. Les enseignants-chercheurs bénéficieront du «même travail» et d’une loi de programmation dédiée.

Le futur système de retraite «reconnaîtra les spécificités» du métier des marins, a également déclaré l’occupant de Matignon, «en particulier dans le cadre des âges d’ouverture des droits».

Edouard Philippe a conclu que le système universel pouvait être «encore amélioré» même si des «désaccords» subsistaient sur «la méthode et la façon» de mettre en œuvre ce nouveau système. Il recevradonc à nouveau les partenaires sociaux «dans les premiers jours de janvier» afin de poursuivre le dialogue avec eux.

Si Edouard Philippe a appelé les syndicats à la «responsabilité» afin qu’une trêve ait lieu dans la grève  à la SNCF comme à la RATP, la CGT-Cheminots et plusieurs autres organisations opposées à la réforme restent, sur ce point, fermes: «pas de trêve» pour les fêtes de fin d’année.

Jaimie Potts pour DayNewsWorld

COMPRENDRE LA RETRAITE PAR POINT

L'exécutif a présenté une reforme des retraites basée sur un système de points qu'il a appelé «  système universel de retraites ». Ainsi le Premier ministre a détaillé le nouveau système de retraite par point .

De nombreux régimes fonctionnent par points, et la plupart des Français sont concernés par ce système. Exemples :

la retraite complémentaire des salariés du secteur privé, celle des travailleurs indépendants, la retraite des professions libérales…

Le point devient donc le nerf de la guerre. Finis les trimestres de cotisation, les actifs cumuleront désormais des points pendant leur carrière. Au moment de partir à la retraite, ce nombre total de point est converti en pension.

Dans certaines situations d’inactivité, par exemple si vous êtes au chômage, en congé maternité ou en arrêt maladie, vous obtiendrez tout de même des points de retraite.

C’est ce que l’on appelle la solidarité au sein d’une même génération.

Mais combien vaudra le point ?

Édouard Philippe a annoncé que les partenaires sociaux fixeront la valeur du point « sous le contrôle du Parlement ».

« La loi prévoira une règle d'or pour que la valeur du point acquis ne puisse pas baisser », avec une indexation sur les salaires et non pas sur l'inflation.

Mais la valeur du point qui va déterminer le montant des pensions est à ce jour inconnue, et les syndicats opposés à la réforme, comme la CGT et FO, craignent que celle-ci ne serve de variable d'ajustement budgétaire.

Carl Delsey pour DayNewsWorld

AUNG SAN SUU KYI REFUTE LE GENOCIDE

DES ROHINGYAS

Aung San Suu Kyi, chef du gouvernement de Birmanie, est venue mardi 11 décembre au tribunal international de La Haye (Pays-Bas) représenter son pays, accusé dans les massacres des Rohingyas.

Mandatée par les 57 Etats membres de l’Organisation de la coopération islamique, la Gambie a estimé mardi que la Birmanie a violé la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, un traité de droit international approuvé en 1948.

Aussi la dirigeante birmane, Prix Nobel de la paix en 1991, a- elle fait fait face à ses accusateurs, notamment la Gambie, qui représentait les pays musulmans.

« Nous demandons à la Birmanie d'arrêter ses tueries insensées, ses actes de barbarie et de brutalité qui ont choqué et continuent de choquer », a déclaré Abubacarr Tambadou, ministre gambien de la Justice.

Aung San Suu Kyi s’est défendue mercredi 11 décembre devant la Cour internationale de justice en déclarant que la Gambie avait dressé un « tableau trompeur et incomplet » de la situation de la minorité musulmane rohingya.

« Malheureusement, la Gambie a présenté à la Cour un tableau trompeur et incomplet de la situation dans l’Etat de Rakhine », a affirmé Aung San Suu Kyi mercredi, lors d’une audience à laquelle elle assiste pour défendre son pays. Elle s'est faite l'avocate de la politique birmane, rappelant que la situation qui règne dans cette région de l'ouest du pays résulte de problèmes remontant à des siècles, la minorité rohingya, étant une population originaire de l'actuel Bangladesh. Il s'agit d'un « conflit armé interne », selon elle.

Si la dirigeante birmane de 74 ans a reconnu que les militaires avaient peut-être utilisé une «force disproportionnée» lors des exactions contre la minorité musulmane, elle a cependant estimé que « l’intention génocidaire » ne pouvait pas être « la seule hypothèse » dans la situation de la minorité musulmane rohingya.

Elle a demandé de s'abstenir de toute action qui pourrait aggraver la situation. et mettre en péril la paix et la réconciliation.« Veuillez garder à l'esprit cette situation complexe et le défi lancé à la souveraineté et à la sécurité dans notre pays lorsque vous évaluez l'intention de ceux qui ont tenté de faire face à la rébellion », a-t-elle déclaré devant la CIJ, plus haute juridiction de l'ONU.

Depuis août 2017, quelque 740 000 Rohingya se sont réfugiés dans ce pays voisin de la Birmanie, à majorité bouddhiste, pour fuir les exactions de l’armée birmane, qualifiées de « génocide» par des enquêteurs de l’ONU.

Larry Ricky pour DayNewsWorld

REFORME DES RETRAITES

LES ANNONCES D'EDOUARD PHILIPPE

Au lendemain d'une nouvelle journée de manifestation le Premier ministre s'est longuement exprimé mercredi devant le Conseil économique, social et environnemental (CESE).
Dès les premiers mots de son intervention, Édouard Philippe a tenu à afficher sa détermination en affirmant que «le temps [était] venu de construire un système universel de retraites». «Nous proposons un nouveau pacte entre les générations», a-t-il assuré, promettant de «préserver ce lien indéfectible» qui constitue «le pacte social» de notre pays.

«Le système sera donc le même pour tous les Français, sans exception, au lieu d’être organisé par statuts. Le temps du régime universel est venu, celui des régimes spéciaux s’achève», a-t-il résumé.

Il a ainsi répondu à ses adversaires politiques en assurant que « l’ambition d'universalité portée par le gouvernement est une ambition de justice sociale. Nous ne stigmatisons personne (...) Il n'y aura ni vainqueur, ni vaincu ».

Voici donc les grandes lignes à retenir de son intervention :

1° Les Français nés avant 1975 pas concernés

Les travailleurs nés avant 1975 ne seront pas concernés pas le nouveau système universel, a expliqué le premier ministre. «Ceux qui entreront sur le marché du travail en 2022 intégreront le nouveau système. La génération 2004 sera la première à intégrer le système universel de retraites dès son premier travail», a-t-il ajouté

Pour les autres « la transition sera très progressive » a-t-il ajouté, assurant que « toute la partie de carrière effectuée jusqu'à 2025 donnera lieu à une retraite calculée sur les anciennes règles » et que « seules les années travaillées à partir de 2025 seront régies par le système universel ».

2° La mise en place d'un système par points dans une retraite par répartition

Le premier ministre a confirmé la mise en place d'un système de retraites par points, et non plus par trimestres. Aux partenaires sociaux de fixer la valeur du point «sous le contrôle du Parlement», valeur qui ne devrait pas baisser puisque « la loi prévoira une règle d'or pour que la valeur du point acquis ne puisse pas baisser» avec «une indexation non pas sur les prix mais sur les salaires qui dans notre pays augmentent plus vite», a affirmé Edouard Philippe

3° La suppression des régimes spéciaux

La suppression progressive des 42 régimes de retraite existants, dont les régimes spéciaux, aura bien lieu. «Nous mettrons fin aux régimes spéciaux», mais «progressivement, sans brutalité, avec respect», a affirmé le Premier ministre.

4° Une retraite minimum à 1000 euros

Une pension minimale de 1000 euros nets par mois pour une carrière complète au SMIC sera garantie. Ce minimum de pension «sera garanti par la loi à 85% du SMIC dans la durée et évoluera comme celui-ci», a ajouté le Premier ministre

.« Le système universel permettra de mieux protéger les Français les plus fragiles, qui sont de fait trop souvent les oubliés du système », a-t-il plaidé. Une bonne nouvelle notamment pour les agriculteurs et les femmes dont le niveau de pension est souvent inférieur à ce montant.

5° Un âge légal à 62 ans et un âge pivot à 64 ans

Le Premier ministre a affirmé que l 'âge légal de départ sera maintenu à 62 ans tandis qu'un âge pivot sera instauré à 64 ans avec un système de «bonus-malus». « Pour atteindre l'âge d'équilibre de 64 ans en 2027, il nous faudra mettre en place un système de bonus-malus qui incitera les Français à travailler plus longtemps », a déclaré le Premier ministre.

Les pompiers, les gendarmes ou encore les militaires conserveront les bénéfices liés à l’âge. Ils continueront à bénéficier des bonifications. Pour les aides-soignants, les seuils seront adaptés pour la reconnaissance de la pénibilité et des dispositifs pourront être mis en place pour proposer un temps partiel sans perte de salaire en fin de carrière.

6° Les «riches» mis à contribution par solidarité

«Au-delà de 120.000 euros annuels de revenus, les plus riches paieront une cotisation de solidarité plus élevée qu'aujourd'hui», a détaillé Édouard Philippe. Ces propos reprennent le rapport de Jean-Paul Delevoye qui suggère que ces hauts-revenus continuent à cotiser au-delà de 120.000 euros à hauteur de 2,81%.

Le projet de loi sur la réforme des retraites sera soumis au conseil des ministres le 22 janvier 2020 et discuté au Parlement fin février, a indiqué Edouard Philippe.

« Le projet de loi de réforme des retraites sera prêt à la fin de l'année, nous le soumettrons au conseil des ministres le 22 janvier 2020 et il sera discuté au Parlement à la fin du mois de février », a souligné le chef du gouvernement.

Jenny Chase pour DayNewsWorld

RETRAITE "PAS D'ANNONCES MAGIQUES"

L'exécutif s'emploie à préparer le terrain pour la déclaration attendue d'Edouard Philippe sur la réforme des retraites. Chacun en distillant sa petite phrase. Interrogé sur les manifestations qui agitent la France depuis jeudi en marge d'un sommet sur le processus de paix en Ukraine, le chef de l'État a réagi lundi soir pour la première fois depuis le début de la mobilisation.

« J'ai pleinement rassuré Vladimir Poutine en lui disant que les manifestations à Paris ne concernait absolument pas la réforme des retraites menée en Russie », a répondu ironiquement le président au journaliste de la chaîne d'infos qui lui demandait si la grève contre la réforme des retraites inquiétait les visiteurs étrangers.

Puis il a ajouté, que « chacun autour de la table sait ce qu'est une réforme indispensable à son pays et ce qu'elle implique d'être menée. Ça relève de l'action du gouvernement et des annonces qui seront faites demain (mercredi, ndlr). Je n'ai pas senti une grande inquiétude, je vous rassure. ». Emmanuel Macron , malgré le mouvement social, persiste et signe.

Le premier ministre de son côté s'est également exprimé, devant les députés de la majorité, avant sa prise de parole mercredi. «Ce n'est pas parce que je fais un discours (mercredi midi) que les manifestations vont cesser. Ce discours va même susciter de nouvelles questions.

Et c'est normal. Il y aura des questions et il y aura des débats dans l'hémicycle sur des sujets légitimes», a lancé le chef du gouvernement lors de cette réunion hebdomadaire, qui se tient à huis clos. Le premier ministre aurait également déclaré qu'il ne fera «pas d'annonces magiques» qui puissent faire «cesser les manifestations» et «les questions» des Français sur la réforme des retraites.

Si 76 % des Français se disent favorables à une réforme des retraites, 64 % ne font pas confiance à Emmanuel Macron et au gouvernement pour la mener à bien, selon un sondage Ifop publié par Le Journal du dimanche.

Dans cette « bataille de l’opinion », l’exécutif est  aussi critiqué de toutes parts sur la méthode avec laquelle il mène son projet depuis près de deux ans, marquée par un flou qui a exacerbé les inquiétudes des Français.

«  Nous aurons un travail d’explication très fort à mener», admet le premier ministre. Un travail qui aurait dû être fait en amont...

Question de méthode à un moment où la parole publique est décrédibilisée.

Garett Skyport pour DayNewsWorld

QUELLES CONCESSIONS

POUR LA REFORME DES RETRAITES ?

La grève contre la réforme des retraites se poursuit dans les transports en commun.

Jeudi 5 décembre 2019 au moins 800 000 personnes avaient manifesté dans toute la France si bien que les syndicats, ragaillardis, ont décidé d'une nouvelle grève le mardi 10 décembre 2019 pour obtenir d'éventuelles concessions de l'exécutif.

L'exécutif, de son côté, laisse la porte ouverte à de nouvelles négociations. « Il reste des marges de négociation », a assuré la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye.

Lundi, Agnès Buzyn, la ministre des Solidarités et de la Santé, recevra tous les partenaires sociaux, avec le haut-commissaire aux Retraites Jean-Paul Delevoye. Puis ce sera au tour des annonces très attendues d'Édouard Philippe, mercredi midi, devant le Conseil économique, social et environnemental (Cese).

Son projet de réforme censé être présenté dans son « intégralité », sera scruté à la virgule près.

Mais quelles concessions l'exécutif pourrait-il faire ?

1° Un renoncement aux mesures d'économies

Pour Emmanuel Macron le futur « système universel » censé remplacer les 42 régimes existants devra être « équilibré financièrement » dès le départ. Or , selon le rapport publié jeudi 21 novembre par le Conseil d'orientation des retraites (COR), le système de retraites actuel devrait atteindre un déficit entre 7,9 et 17,2 milliards d'euros en 2025. A charge donc au gouvernement d' équilibrer les comptes de l'assurance-retraite d'ici 2025 en prônant des mesure pour pallier ce déficit annoncé. Parmi les pistes évoquées : l'allongement de la durée des cotisations ou la mise en place d'un âge-pivot de départ à la retraite à 63 ou 64 ans, avec application de décote avant. Des réformes dites « paramétriques », que le leader de la CFDT, Laurent Berger, seul soutien du gouvernement, refuse catégoriquement.

« Si l'on veut réussir la réforme, il peut être avisé de renvoyer aux partenaires sociaux les mesures d'équilibre à un horizon plus lointain. Ce n'est pas une urgence », explique  le député LREM Sacha Houlié chez un confrère.

2° Une entrée en application de la réforme repoussée

Le rapport Delevoye propose une entrée en vigueur du système à points à partir de 2025, pour les générations nées à partir de 1963. Mais le gouvernement envisage depuis plusieurs semaines de décaler cette date d'entrée en application. Le 27 novembre, Édouard Philippe avait indiqué que des personnes à « 10 ou 15 ans » de la retraite pourraient être concernées, donc nées en 1968 ou 1973.Ce qui exclurait les cinquantenaires pour qui la réforme ne s'appliquerait donc pas

Ce compromis, entre le projet Delevoye et l'idée désormais abandonnée de la « clause du grand-père » (une réforme qui ne s'appliquerait qu'aux nouveaux entrants sur le marché du travail), semblerait « le bon curseur », selon la formule d' Édouard Philippe

3° La revalorisation du salaire des enseignants

Face à la forte mobilisation des enseignants (51,15 % dans le primaire et 42,32 % dans le secondaire), le Premier ministre comme le ministre de l 'éducation nationale ont tenté de calmer les esprits en promettant des hausses de salaires. Des simulateurs ont en effet circulé ces dernières semaines, affichant de fortes baisses de pensions pouvant aller jusqu'à 900 euros par mois si le calcul de la pension prenait en compte l'ensemble de la carrière et non plus les six derniers mois avant la retraite, comme aujourd'hui. « Le système universel de retraite, ce n'est pas la baisse des pensions des enseignants. Au contraire, c'est la revalorisation progressive de leur traitement, de façon à ce que leur pouvoir d'achat ne baisse pas », a tenté de rassurer le Premier ministre ce vendredi. La mesure, qui devrait être intégrée dans le budget de 2021, coûterait entre 400 et 500 millions d'euros par an.

Pour certains observateurs cependant ces quelques concessions ne suffiraient pas à apaiser les tensions.

« Macron est dans une impasse. S'il cède, son électorat venant de droite sera mécontent et il perdra énormément dans cette partie de l'opinion qu'il cherche à conquérir. Et s'il ne cède pas, l'élection présidentielle de 2022 sera un référendum pour ou contre cette réforme », selon l' analyse Jean-Christophe Cambadélis pour un confrère.

Garett Skyport pour DayNewsWorld

LA REFORME DES RETRAITES DEVOILEE EN FIN DE SEMAINE PROCHAINE

Si l'on en croit l' Elysée «l'architecture de la réforme » devrait être enfin dévoilée au courant de la semaine prochaine et Emmanuel Macron se dirait « calme » et « déterminé » malgré le mouvement social organisé dès ce jeudi 5 septembre 2019.

Pour l'instant en effet, alors que les grèves et les manifestations contre la réforme des retraites ont débuté, jeudi 5 décembre, bien inspiré serait celui qui connaîtrait le contenu de la réforme.

Jusqu'à présent le gouvernement a donné l'impression de naviguer à vue au gré de l'opinion publique.

Dans une large majorité les Français, à 63%, soutiennent une grève qui ne ferait pas même paniquer le chef de l'État.

« Le chef de l'État est calme et déterminé à mener cette réforme, dans l'écoute et la consultation" »,

« il est attentif au respect de l'ordre public et aux désagréments subis par les Français », selon la présidence.

Et de continuer :

« Le Haut Commissaire Jean-Paul Delevoye achèvera les consultations avec les partenaires sociaux en début de semaine et s'exprimera pour effectuer une synthèse de ces discussions, puis le Premier ministre s'exprimera vers le milieu de la semaine prochaine sur l'architecture générale de la réforme », a précisé l'Élysée.

Et pourtant se joue aujourd'hui et dans les jours suivants la bataille de l'opinion.

S'il revient effectivement à Emmanuel Macron et son premier ministre de déterminer les derniers arbitrages, ces derniers dépendront cependant de l’ampleur de la mobilisation sociale des prochains jours.

Garett Skyport pour DayNewsWorld

PLAN D'URGENCE POUR L'HOPITAL PUBLIC

DES MESURES JUGEES INSUFFISANTES

Des milliers de soignants ont défilé jeudi 14 novembre dans les rues de la capitale pour alerter sur la dégradation rapide de la situation à l’hôpital public.

« La situation est encore plus grave que celle que nous avions analysée », a alors reconnu, le même jour, Emmanuel Macron lors d’un déplacement à Epernay (Marne).

Une semaine plus tard le premier ministre, Edouard Philippe, et la ministre de la santé, Agnès Buzyn, ont présenté un plan d’urgence d’ampleur pour l’hôpital public, exsangue après des années de restrictions budgétaires. Les deux premiers plans en faveur des urgences, présentés en juin et en septembre, n’avaient pas permis en effet de mettre fin au mouvement de grève commencé en mars et qui touche désormais plus de 260 services.

Cette fois le plan présenté se veut à la hauteur pour sauver ce « trésor national » qu’est l’hôpital public, selon l’expression de Mme Buzyn et pour tenter d’éteindre l’incendie avant la journée de mobilisation en faveur des retraites du 5 décembre.

Le Premier ministre a ainsi annoncé une rallonge de 300 millions d’euros en plus dès 2020, soit 1,5 milliard supplémentaire sur les trois prochaines années et également une reprise partielle mais conséquente de la dette des hôpitaux (10 milliards sur 30 milliards, soit un tiers). L’Objectif national de dépenses d’Assurance-maladie(Ondam) dévolu spécifiquement à l’hôpital passera donc à 2,4 %, contre 2,1% fixé initialement.

Quant à la ministre de la Santé, elle a notamment annoncé une prime de 800 euros net pour 40 000 infirmiers et aides-soignants vivant à Paris et en petite couronne, et gagnant moins de 1 900 euros par mois. Agnès Buzyn a par ailleurs annoncé une prime au mérite annuelle de 300 euros qui « pourra bénéficier à 600 000 professionnels de santé ». La prime d'engagement dans la carrière hospitalière sera également revalorisée.

Mais les annonces, si elles constituent un premier pas, n'en demeurent pas moins insuffisantes pour le collectif Inter-Urgences qui réclamait principalement une hausse des salaires et des effectifs ainsi qu'un arrêt des fermetures de lits.

A moins de trois semaines d’une grève illimitée contre sa réforme des retraites le 5 décembre, qui s'annonce très suivie, le président de la République avait dit avoir « entendu la colère et l’indignation » de l’hôpital.

Et pourtant la mobilisation est pour l'instant toujours appelée à se poursuivre: le collectif Inter-Hôpitaux avait annoncé une nouvelle « manifestation nationale » le samedi 30 novembre; et les internes en médecine sont également appelés à une grève illimitée à partir du 10 décembre pour dénoncer la « dégradation des soins ».

Nul doute que la colère, non éteinte aujourd'hui, des soignants converge également avec celle des manifestants contre la réforme des retraites le 5 décembre. Une agrégation des mécontentements  dangereuse...pour le gouvernement.

Garett Skyport pour DayNewsWorld

VERS LA PRIVATISATION DE LA FRANCAISE DES JEUX

L'Etat français est en passe de céder l’un de ses bijoux de famille: la Française Des Jeux. L’entrée de la FDJ à la bourse de Paris est en effet fixée au 21 novembre 2019. Dès le 7 novembre, ceux qui le souhaitent vont pouvoir souscrire des actions de la FDJ.

La FDJ a vu le jour en 2009, mais tout a commencé en 1933. L'État s'inspire de la loterie des gueules cassées de 14-18 et crée la Loterie nationale. Depuis, la marque FDJ est entrée dans le patrimoine et ses différents jeux suscitent la passion chez beaucoup. C'est une société prospère avec un chiffre d'affaires colossal de 1,8 milliard d'euros en 2018.

Ce 7 novembre, l’Etat met donc le destin de la Française des jeux (FDJ) entre les mains des investisseurs. Lui qui détenait jusqu’à présent 72% de la société héritière de la Loterie nationale, créée en 1933 afin de financer la réinsertion des « gueules cassées », a décidé d’en céder 52% sur Euronext.

Cette privatisation a été votée dans le cadre de la loi Pacte et validée le 17 octobre par l’Autorité des marchés financiers.

Elle doit permettre à l’Etat de récolter plus d’1 milliard d’euros (l'opération pourrait même rapporter jusqu'à 1,9 milliard d'euros) afin d’accélérer les dotations au fonds pour l’innovation.

Mais au prix de brader nos bijoux de famille cependant et de fiscaliser les gains...

Et ne se prive-t-on pas aussi « d’un rendement annuel de 100 millions d’euros pour un one shot d’un milliard. », comme l'a dénoncé Christian Eckert, ancien secrétaire d’État chargé du Budget entre 2014 et 2017 ?

Andrew Preston pour DayNewsWorld

MORATOIRE SUR LA FRACTURATION HYDRAULIQUE EN GRANDE-BRETAGNE

Le gouvernement britannique a annoncé samedi 2 novembre 2019 suspendre la fracturation hydraulique destinée à extraire du sous-sol du gaz de schiste en raison des risques de secousses sismiques, faisant ainsi marche arrière sur ce sujet impopulaire, au tout début de la campagne des législatives.

Un moratoire sur la fracturation hydraulique

Cette décision, qui survient au début de la campagne électorale lancée par Boris Johnson en vue des élections anticipées du 12 décembre, a été prise après le compte-rendu d'un incident en août dernier sur un site contrôlé par le groupe d'énergie britannique Cuadrilla près de Blackpool, dans le nord de l'Angleterre, où un tremblement de terre de magnitude 2,9 a secoué des habitations.« Après avoir examiné le rapport de l'OGA (...), il est clair que nous ne pouvons pas exclure de nouvelles conséquences inacceptables pour la population locale », a déclaré dans un communiqué la ministre chargée des Entreprises et de l'Energie, Andrea Leadsom. « Pour cette raison, j'ai conclu que nous devrions instaurer un moratoire sur la fracturation hydraulique en Angleterre avec effet immédiat », a-t-elle annoncé.


Forte mobilisation des environnementalistes

Le procédé de fracturation hydraulique qui consiste à créer des fissures souterraines et y infiltrer un mélange d'eau, de sable et de produits chimiques pour permettre l'extraction de gaz ou de pétrole capturé dans la roche, avait été dénoncé par les environnementalistes. Ces derniers considèrent en effet que cette technique va à l'encontre de l'engagement du Royaume-Uni de réduire à néant les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050. Plusieurs centaines de manifestants ont d'ailleurs été arrêtés ces dernières années pour avoir tenté de perturber les opérations de Cuadrilla dans le cadre d'un mouvement « anti-fracking » (anti-fracturation hydraulique).

Pour une moindre dépendance énergétique

Le Royaume-Uni voulait à l'origine suivre l'exemple des Etats-Unis, où l'industrie du schiste a connu un boom spectaculaire renforçant l'indépendance énergétique du pays, grâce à la technique de la fracturation hydraulique. Boris Johnson avait en effet par le passé indiqué son soutien pour cette industrie entendant réduire fortement la dépendance du pays à l'égard des importations de gaz naturel -en provenance de la Norvège et du Qatar- utilisé pour chauffer 80% des foyers britanniques.

Le gouvernement conservateur avait escompté en 2016 l'ouverture de 20 puits d'ici à mi-2020. Or, à ce jour, seuls trois ont été forés, sans qu'aucune exploitation de gaz de schiste ait débuté et sans que les pouvoirs publics sachent quelles quantités pourraient être extraites à terme. Le site de Preston New Road est en effet le seul projet de fracturation hydraulique en cours au Royaume-Uni.

Les autres nations du Royaume-Uni - l'Ecosse, le Pays de Galles et l'Irlande du Nord – sont, quant à elles, opposées au déploiement de cette technique.

En ce début de campagne électorale où l'environnement sera l'un des sujets phares, le chef du Labour, Jeremy Corbyn, a qualifié le moratoire de « manœuvre électorale pour tenter de gagner quelques voix ».

S'il arrivait au pouvoir, il a promis sur Twitter un « vrai changement », avec l'interdiction définitive de cette technique, comme elle l'a été en France et en Allemagne.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

TROIS LAUREATS POUR LE PRIX NOBEL D'ECONOMIE

ESTHER DUFLO  ABHIJIT BANERJEE

ET MICHAEL KREMER

Le prix Nobel d’économie a été attribué lundi à la Franco-Américaine Esther Duflo et aux Américains Abhijit Banerjee et Michael Kremer pour leurs travaux sur la réduction de la pauvreté dans le monde.

Les deux premiers, mari et femme dans le civil, travaillent sur la pauvreté et ont créé leur laboratoire au sein du MIT, à Boston. Le tandem Duflo-Banerjee mènent des recherches au plus près du terrain, de l’Inde à la Chine en passant par le Chili ou le Mexique. Ils observent de quelle façon les habitants les plus pauvres de la planète prennent leurs décisions économiques.

Et cela afin de définir quelles seraient les meilleures politiques pour les sortir de leur condition. Ils ont introduit dans la discipline la notion d'expérimentation en situation réelle, grâce à des évaluations d'impact aléatoires.

A partir de ce travail minutieux, les deux chercheurs ont remis en cause certaines idées reçues sur la lutte contre la pauvreté, comme l'utilité de subventionner les prix des produits alimentaires de base, l'efficacité du micro-crédit, ou encore le lien de causalité entre la pauvreté d'un pays et la situation de famine qui peut s'y installer. Ces analyses à contre-courant, le tandem Duflo-Banerjee les a développés dans un livre, Repenser la pauvreté, paru en France aux éditions du Seuil.

« Je suis ravie que l'innovation sociale soit reconnue sur le même plan que les innovations technologiques », déclare celle qui en 2012 a été conseillère économique d'Obama sur le développement.

Michael Kremer, ancien du MIT aujourd’hui à Harvard, a publié, en 2004, un article marquant dans la revue Econometrica, où il utilisait une méthode banale de la recherche médicale, « l’évaluation par échantillonnage aléatoire » (randomized controlled trials, RCT), pour évaluer l’impact de l’administration d’un médicament à des enfants kényans sur leur fréquentation scolaire.

Le principe de la RCT est d’évaluer l’efficacité d’un traitement en comparant la situation d’un échantillon de population « traitée », dite « population test », à celle d’une population non traitée, dite « population témoin » ou « groupe de contrôle ».Michael Kremer a « démontré à quel point cette approche peut être puissante en utilisant des expériences de terrain pour tester diverses interventions susceptibles d’améliorer les résultats scolaires dans l’ouest du Kenya », explique l’Académie.

Les travaux conduits par les lauréats « ont introduit une nouvelle approche (expérimentale) pour obtenir des réponses fiables sur la meilleure façon de réduire la pauvreté dans le monde », a annoncé à Stockholm le secrétaire général de l’Académie royale des sciences, Göran Hansson. Leurs recherches, ainsi que celles de Michael Kremer ont transformé l'économie du développement, affirme l'institution suédoise.

« Malgré de récentes et importantes améliorations, l’un des défis les plus urgents de l’Humanité est la réduction de la pauvreté dans le monde, sous toutes ses formes », rappelle l’académie.

Quelque 700 millions de personnes vivent encore dans l’extrême pauvreté, selon la Banque mondiale.




Jaimie Potts pour DayNewsWorld

DIESELGATE UN PROCES HORS-NORME

C'est un procès hors-norme pour un scandale sans précédent qui s'ouvre ce lundi 30 septembre 2019 au tribunal régio­nal de Brunswick (Basse-Saxe, nord de l’Allemagne).

En septembre 2015, le groupe allemand Volkswagen admettait en effet avoir équipé 11 millions de véhicules d’un logiciel frauduleux pour manipuler leurs émissions de gaz toxiques.

Des révélations qui ont provoqué une avalanche de poursuites judiciaires contre le constructeur et ses dirigeants.

Les propriétaires de quelque 450 000 véhicules en Allemagne, se sentant floués par le constructeur, se sont alors rassemblés dans une requête commune gérée par l' association de consommateurs, VZBZ.

Cette association, unique requérant, accuse Volkswagen d'avoir sciemment trompé ses clients avec un logiciel espion installé dans chacune des voitures et permettant de biaiser les chiffres lors des contrôles anti-pollution.

Que risque Volkswagen ?

Concrètement, les juges devront trancher une cinquantaine de points, mais la question principale sera de déterminer si Volkswagen a « causé un préjudice » et agi « de manière contraire à l'éthique ».

Même s'il s'avérait défavorable à Volkswagen, le jugement n'entraînera pas directement un remboursement. A chaque plaignant de faire ensuite valoir ses droits individuellement.

Pour Volkswagen, le scandale du diesel « appartient à l'histoire du groupe » au même titre que « la coccinelle et la Golf », reconnaît Ralf Brandstätter, responsable de la marque VW.

Mais il assure que le groupe a « profondément changé » : le constructeur mise 30 milliards d'euros sur sa nouvelle gamme électrique pour « regagner l'estime de la société ».

Andrew Preston pour DayNewsWorld

LE NAUFRAGE DU VOYAGISTE THOMAS COOK

Le voyagiste britannique Thomas Cook a annoncé lundi qu’il faisait faillite après avoir échoué au cours du week-end à trouver des fonds nécessaires pour sa survie.

Un rapatriement d'envergure

L'Autorité de l'aviation civile (CAA) et le gouvernement sont sur le pied de guerre pour organiser un rapatriement massif de quelque 600.000 touristes dans le monde dont 150.000 pour la Grande-Bretagne, deux fois plus que lors de la faillite de la compagnie aérienne britannique Monarch il y a deux ans.

Ils ont activé un plan d'urgence baptisé « Opération Matterhorn », du nom d'une campagne de bombardement américaine lors de la deuxième guerre mondiale. « Notre plan d'urgence a permis d'acquérir des avions du monde entier - certains venant de Malaisie - et nous avons envoyé des centaines de personnes dans des centres d'appels et dans les aéroports », a déclaré le ministre des Transports Grant Shapps.

Le plus ancien tour opérateur indépendant du monde

Né en 1841, le tour opérateur indépendant le plus vieux du monde, compte 22.000 employés dont 9.000 au Royaume-Uni. Thomas Cook gère des hôtels et des complexes touristiques, des liaisons aériennes et des croisières. Il opère dans 16 pays et fait affaire avec 19 millions de clients par an.

En 2007, Thomas Cook avait fusionné avec MyTravel pour devenir l’un des plus importants voyagistes européens, opérant en Allemagne, dans les pays scandinaves, en Russie et encore ailleurs.

Le voyagiste très lourdement endetté a vu son horizon s’assombrir ces dernières années à cause de la concurrence acharnée des sites en ligne à bas prix et la situation géopolitique.

Une dette abyssale

Thomas Cook avait annoncé une perte abyssale d’1,5 milliard de livres pour le premier semestre, pour un chiffre d’affaires de quelque 10 milliards.

Son destin s’est joué en quelques jours seulement : des créanciers lui ont demandé la semaine dernière de trouver 200 millions de livres (227 millions d’euros) de financements supplémentaires pour qu’un plan de sauvetage déjà accepté de 900 millions de livres  par le chinois Fosun, premier actionnaire, soit validé. Des discussions marathon ont eu lieu tout le week-end, mais en vain.

Fosun Tourism Group s'est dit déçu par l'échec d'un accord entre Thomas Cook, ses banques et ses créanciers, précisant qu'il y avait été favorable tout du long. Le plan de recapitalisation n'était « plus applicable compte tenu de la liquidation judiciaire » de Thomas Cook, dit un communiqué du groupe chinois.

De son côté l’autorité britannique de l’Aviation (CAA) a indiqué que le groupe Thomas Cook, « tour opérateur et compagnie d’aviation à la fois, a cessé ses activités avec effet immédiat. Toutes les réservations Thomas Cook, vols et séjours, sont désormais annulées ».

Londres a refusé de renflouer ce fleuron de l’industrie.Thomas Cook ne représentait pas un intérêt stratégique fort.

«C’est beaucoup d’argent des contribuables et cela constitue un aléa moral, a expliqué le premier ministre Boris Johnson aux journalistes qui l’accompagnaient dans l’avion vers New York. D’une façon ou d’une autre, l’Etat doit arrêter d’intervenir pour sauver des voyagistes en faillite. .»

Jaimie Potts pour DayNewsWorld

BAISSE DES IMPOTS DE 9,3 MILLIARDS D'EUROS

POUR LES MENAGES FRANCAIS EN 2020

La pression fiscale qui pèse sur les ménage va baisser, en net, d’un peu plus de 9 milliards d’euros pour les ménages en 2020 après une réduction de 10,2 milliards d’euros cette année.

C’est en le chiffre qui ressort du projet de loi de finances (PLF) dont la présentation est prévue à la fin du mois.

Comment explique-t-on cet allégement de 9,3 milliards pour l'année prochaine ?

Cet allègement fiscal s’explique en partie par les 17 milliards d’euros de mesures annoncées par Emmanuel Macron en réponse à la crise des gilets jaunes.

Dans le détail, la baisse de l'impôt sur le revenu de 5 milliards d'euros pour les classes moyennes, décidée au terme du Grand Débat, pèse lourd dans ce décompte.

A cela s'ajoutent la suppression de la taxe d'habitation pour 80 % des Français, soit 3,7 milliards d'euros en 2020, et la défiscalisation des heures supplémentaires qui devrait réduire la facture fiscale de 800 millions d'euros l'an prochain.

À l’inverse, certaines taxes vont augmenter . Ainsi, la hausse de la fiscalité pesant sur le tabac devrait rapporter 500 millions d’euros à l’État.

Par ailleurs, les mesures de restriction du CITE (crédit d’impôt pour la transition énergétique) généreront quelque 100 millions d’euros de recettes.

Les baisses d’impôts promises confirment le virage emprunté par le gouvernement après la crise des gilets jaunes alors que la pression fiscale n’avait diminué que de 1,1 milliard d’euros en 2018.

Cette nouvelle réduction d’impôts porte à 20,6 milliards d’euros la baisse des prélèvements obligatoires depuis le début du quinquennat.

Sur le quinquennat, le gouvernement a promis une baisse de 27 milliards.


Garett Skyport pour DayNewsWorld

CONCESSION FRANCAISE SUR LA TAXE GAFA

FACE AUX ETATS-UNIS

Au G7, la France s'est dépêchée d’apaiser la colère des Etats-Unis sur la taxation du numérique face aux menaces brandies par Donald Trump.

Et si victoire politique il y a, elle revient surtout à Donald Trump : les États-Unis ont en effet obtenu de la France une concession sur la taxe Gafa, sans renoncer officiellement à surtaxer le vin français à l'export, ce qui était pourtant l'objectif d'Emmanuel Macron.

Paris propose en effet de rembourser aux entreprises la différence entre sa taxation du numérique et la future imposition internationale de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

L'OCDE travaille depuis 2011 sur une réforme de la fiscalité internationale pour stopper la réduction de l'assiette fiscale des États, incapables, en raison de la territorialité et de l'optimisation fiscale, de taxer efficacement les activités numériques des entreprises.Au G20 Finances de Fukuoka (Japon), début juin, l'OCDE a obtenu l'engagement des principales économies mondiales de se mettre d'accord sur une seule piste commune d'ici au prochain G20 Finances prévu à Washington, en octobre, avec l'objectif de parvenir à un accord mondial en 2020.

Or votée à Paris le 11 juillet 2019, la taxe de la France, faisant cavalier seul en attendant les résultats de l'OCDE , dite « taxe GAFA », est accusée par Washington de « discriminer » les géants américains du numérique que sont Google, Amazon, Apple et Facebook et l'Amérique a brandi la menace de mesure de rétorsion, notamment en taxant davantage encore le vin français à l'export.

Aussi dimanche 25 août a été élaborée une solution de compromis, lors d’une réunion à Biarritz entre le ministre français de l’économie, Bruno Le Maire, son homologue américain, Steven Mnuchin, et le conseiller économique de Donald Trump, Larry Kudlow.

« Tout ce qui aura été versé en excédent à la France par rapport à la solution internationale viendra en déduction pour les entreprises ».

M.Trump et M. Macron sont tombés d'accord sur cet arrangement commun.

Mais Paris s’était déjà engagé de longue date à démanteler sa taxe « imparfaite », qui porte notamment sur la publicité ciblée en ligne, la vente de données à des fins publicitaires et la mise en relation des internautes par les plates-formes, dès qu’une solution multilatérale sera trouvée.

En acceptant de rembourser éventuellement les Gafa en cas de trop-perçu, Emmanuel Macron espérait ainsi pousser Donald Trump à lever ses menaces de surtaxer le vin français à l'export en représailles de l'initiative française. Mais le président américain ne lui a pas fait ce cadeau.

Interrogé sur le sujet, Donald Trump s'est contenté de plaisanter sur le goût de son épouse pour le vin français !!

La proposition adoptée dimanche n'est donc qu'une concession de Paris afin d’éviter des représailles commerciales de la part des Etats-Unis.

Simon Freeman pour DayNewsWorld

LA TAXE GAFA OU LA MENACE DE DONALD TRUMP

"FACE A LA STUPIDITE DE MACRON"

L’administration Trump riposte à la « taxe GAFA » française.

L’Amérique réagit d'une seule voix. Républicains et Démocrates sont unis contre une mesure de « racket» de la part de la France, voilà ce que l'on peut entendre de toute part dans la classe dirigeante et politique aux USA !Taxation des GAFA par la France: Trump n'y va pas par quatre chemins. Il menace en effet de répliquer «  à la stupidité de Macron ». Le président américain Donald Trump s'en est directement pris à son homologue français Emmanuel Macron sur Twitter, suite à sa volonté de taxer les GAFA, ces géants américains de la tech (Google - Amazon - Facebook - Apple). Il déclare que « si quelqu'un devait les taxer, ce serait leur pays d'origine, c'est-à-dire les USA ».

Sur le réseau social, Donald Trump annonce également une « action substantielle réciproque face à la stupidité de Macron », apparemment en s'en prenant aux vins français, dans une menace à peine voilée : « J'ai toujours dit que le vin américain est meilleur que le français », conclut-il dans son tweet.

Donald J. Trump

@realDonaldTrump

France just put a digital tax on our great American technology companies. If anybody taxes them, it should be their home Country, the USA. We will announce a substantial reciprocal action on Macron’s foolishness shortly. I’ve always said American wine is better than French wine!

Le principal conseiller économique de la Maison Blanche, Larry Kudlow, s'est lui aussi exprimé sur la question. Il a estimé vendredi que la taxe française sur les géants du numérique (Gafa) était « une très, très grosse erreur ».« Nous ne sommes pas contents que la France soit allée de l'avant avec cette sorte d'impôt sur le numérique », a déclaré M. Kudlow.

Il a ajouté que des auditions auraient lieu en août dans le cadre de l'enquête lancée par le Représentant au Commerce (USTR) contre cette initiative française. Le président Donald Trump décidera ensuite ou non « de lancer des représailles », a indiqué M. Kudlow sur la chaîne CNBC.

La La taxe dite Gafa, acronyme désignant les géants du numérique Google, Amazon, Facebook et Apple, crée une imposition des grandes entreprises du secteur non pas sur le bénéfice, souvent consolidé dans des pays à très faible fiscalité comme l'Irlande, mais sur le chiffre d'affaires, en attendant une harmonisation des règles au niveau de l'OCDE.

Robert Lighthizer le représentant américain pour le commerce, avait déjà annoncé, mercredi 10 juillet 2019, l’ouverture d’une enquête contre la France en représailles de la taxe dite GAFA (pour Google, Apple, Facebook et Amazon), qui doit prélever 3 % des revenus générés en France par certains opérateurs offrant des services digitaux

Le Royaume -Unis avait déjà mesuré combien il serait délicat de négocier un quelconque accord de libre-échange avec les Etats-Unis de Donald Trump après le Brexit.

Emmanuel Macron président français et son ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, vont expérimenter la difficulté de s’attaquer seuls à Washington.

Paris met en avant sa souveraineté, mais  la taxe GAFA à la française semble être surtout une manœuvre désespérée de faire rentrer des recettes dans les caisses d'un pays qui ne semble pas comprendre que trop de fiscalité tue la fiscalité et que des mesures d’économie doivent faire partie des réflexions que l'Etat français doit s'imposer !!!

Le ministre Français de l’économie, Bruno Le Maire, avait réagi jeudi 11 juillet 2019 en affirmant que des pays alliés devaient régler leurs « différends autrement que par la menace » et ajouté au Sénat que « La France est un Etat souverain, elle décide souverainement de ses dispositions fiscales, et elle continuera de décider souverainement de ses décisions fiscales ».

La taxe GAFA  s'articule de la façon suivante :

Les entreprises concernées doivent réaliser 750 millions d’euros de chiffre d’affaires, dont 25 millions d’euros en France.

La taxe affecte une trentaine de compagnies, dont les GAFA, mais aussi des entreprises européennes et chinoises et une seule française, Criteo.

La loi est rétroactive et qu’elle puisse conduire à une double taxation est intolérable et contraire à tout éthique fiscale dans une démocratie qui se respecte !!

Unanimes les sénateurs dans leur ensemble (Républicains comme Démocrates) et les membres de l'administration de notre Président Donald Trump exhortent la France de revenir en arrière avec la mise en place de cette taxe faute de quoi la riposte des Etats-Unis et les rétorsions vont être terribles et feront très mal !!!

Simon Freeman pour DayNewsWorld

RATIFICATION DU CETA OU L' ACCORD CONTROVERSE

Le projet de loi sur la ratification du Ceta est voté, aujourd’hui, en France. Depuis son application provisoire, en 2017, ce traité de libre-échange commercial concentre les critiques. Il vient d'être ratifié par le parlement.

En raison des protestations de l’opposition, le vote sur projet de loi de ratification du Ceta a d'ailleurs été repoussé par les députés de l’Assemblée nationale et a fait l’objet d’un scrutin public, ce mardi 23 juillet.

Les points de tension concernent notamment les risques sanitaires, agricoles et environnementaux.

Un accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne

Il s’agit d’un accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne. Négocié depuis 2009, le texte a été signé en 2016 par le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, et le président du Conseil européen, Donald Tusk. Le Ceta (pour Comprehensive Economic and Trade Agreement) est appliqué de manière provisoire depuis 2017, uniquement sur son volet commercial. Son application totale nécessite la ratification de tous les États.


L'Accord économique et commercial global (AEGC) entre l'Union européenne et le Canada (CETA) dit de « nouvelle génération » réduit donc grandement les barrières tarifaires et non-tarifaires, mais traite également de nombreux aspects liés à l'exportation de biens et de services et à la mise en place d'un cadre d'investissement stable et favorable aux entreprises européennes et canadiennes.

Pourquoi le Canada ?

Le Canada est un partenaire commercial important de l'UE au 12ème rang des relations commerciales de l'Union européenne, tandis que l'UE est le deuxième partenaire commercial du Canada après les Etats-Unis. Le volume des échanges de biens entre les deux partenaires s'élève à près de 60 millIards d'euros par an. L'UE exporte principalement des machines, des équipements de transport et des produits chimiques vers le Canada. Les services commerciaux représentent quant à eux près de 26 milliards d'euros (en 2012), principalement des services de transports, de voyage et d'assurance.

De plus le Canada et l'UE ont une relation étroite en termes d'investissements, le Canada étant le quatrième investisseur étranger dans l'UE avec plus de 142 milliards d'euros (en 2012) tandis que l'UE est le deuxième investisseur étranger au Canada avec près de 260 milliards d'euros (en 2012).

Face à un un protectionnisme croissant ?

« En ces temps d’incertitude, avec un protectionnisme croissant à travers le monde, le Ceta souligne notre ferme engagement en faveur d’un commerce durable », avait justifié la commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, à l’issue du vote de l'accord au parlement européen. « Rien dans cet accord » n’affectera « la sûreté de la nourriture que nous mangeons ou des produits que nous achetons, ni n’entraînera la privatisation des services publics », avait-elle argué.

L' objectif principal est d’abaisser les barrières commerciales. Concrètement, les droits de douane seront supprimés sur 98 % des biens échangés. L’accord prévoit également d’élargir certains services à la concurrence et de renforcer la coopération des deux zones en matière réglementaire. Autre point important, la reconnaissance, par le Canada, de 145 indications géographiques protégées (IDP), dont 42 sont françaises. En majorité des fromages.

Les critiques du CETA

Dès sa mise en œuvre, le Ceta a concentré les critiques. Hier, Nicolas Hulot n' a-t-il pas demandé aux députés de ne pas ratifier un accord qui conforterait « l’un des pires élèves du G20 » en matière environnementale ?

Des doutes sur un « abaissement des normes sanitaires » ont également été exprimés. Contrairement à l’Union Européenne, le Canada autorise l’élevage de bœufs nourris aux antibiotiques ou à la farine animale.

Début juillet, à quelques jours du vote, le débat s'était cristallisé sur les farines animales, bannies en Europe après qu’elles eurent provoqué la crise de la « vache folle » ou de l’encéphalopathie spongiforme bovine .

Un trou dans la législation autorise en fait les éleveurs canadiens à nourrir leurs bœufs avec des farines produites à partir de ce qu’il reste de leurs congénères une fois découpés à l’abattoir – le sang, les poils, le gras – et à les envoyer sur le sol européen sans que le consommateur en soit informé. Les autorités canadiennes ont d'ailleurs reconnu le 19 juillet auprès d’Agra Presse que, « malgré une interdiction de principe de l’alimentation des ruminants à base de farines issues de ruminants, la législation canadienne autorise l’utilisation de certaines protéines, comme les farines de sang et la gélatine ».

Enfin, les tribunaux d’arbitrage prévus par l’accord restent très controversés. Ceux-ci permettent à une entreprise privée d’attaquer un État, si elle s’estime lésée par des réglementations trop vigoureuses.

Pour les adversaires du Ceta cet accord est anti-démocratique, trop favorable aux multinationales, dangereux pour l’agriculture européenne et léger sur l’environnement. Pour l’instant, le gouvernement a tenté d’apporter une garantie en négociant un « veto climatique ».

Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État auprès du Ministre de l’Europe, se félicite d’une « augmentation de 6,5 % des exportations françaises » au Canada, entre 2017 et 2018. Des pics de 10 % ont été atteints, notamment pour les cosmétiques et les produits pharmaceutiques. À l’inverse, les exportations du Canada vers l’UE ont régressé dans le même temps de 3 % et jusqu’à 9 % vers la France.

Dans une étude le Centre d’études prospectives et d’informations internationales relativise l’impact économique du Ceta. Il chiffre les variations dues au traité à 0,5 % pour la majorité des secteurs en France. Les autres effets, notamment sur les émissions de gaz à effets de serre, restent encore flous.

Britney Delsey pour DayNewsWorld

POURQUOI LE PLAN DE LICENCIEMENTS DE CONFORAMA EST UN SCANDALE

Cest en arrivant à leur travail que les salariés de l’enseigne Conforama ont appris la fermeture de 32 magasins en France et la suppression de 1900 postes (1/5ème des effectifs français).

A ces suppressions d’emplois, il faut ajouter les 100 prévus dans les Boutiques Dépôts.

Les salariés de Conforma sont abasourdis.

Pour autant, début mars 2019 les syndicats de chez Conforama avaient fait part de leurs inquiétudes quant à l’avenir de l’enseigne.

En janvier 2018, le groupe avait cédé dans l’urgence à Carrefour, 17% de sa participation au capital de Showroom. Privé, n° 2 du déstockage en ligne, engrangeant ainsi 78,5M d’euros.

Depuis le début de l’année 2018, Conforama est sous le coup d’un mandat ad hoc d’un administrateur judicaire, après avoir affiché des pertes historiques sur l’année 2017.

Mais comment Conforama a-t-il pu en arrivé là ?

Petit historique :

Conforama est né en 1967 dans les dépendances d’un vieille ferme de la banlieue lyonnaise, grâce à la rencontre d’un marchand de meubles du Nord avec un fabricant de meubles bordelais et des chercheurs de formules discount passionnés d’informatique.

Depuis l’enseigne est passée dans les mains du Groupe Agache Willot, Bernard Arnault, François Pinault Printemps La Redoute qui en 2011 l’a cédé à Steinhoff International pour la somme de 1,2 Mds d’euros.

Le Groupe Steinhoff est implanté en Afrique du Sud où il a son siège depuis 1997.

C’est par Markus Jooste que le scandale est arrivé ces derniers mois, un scandale dont il est en effet tenu pour le responsable direct  suite à des fraudes comptables et des malversations estimées à 6,5 Mds d’euros par le Cabinet d’audit Pricewaterhouse –Cojers (PwC) à l’issue d’un audit.

Une procédure judicaire a été entamée par le Groupe Steinhoff lequel tente de récupérer 59 millions de dollars de rémunération indue versée à son Ancien Directeur Général, Markus Jooste.

Steinhoff, portrait d’un groupe taiseux ou le discret propriétaire de Conforama !

Même si Markus Jooste qui a démissionné fin 2017 , fait l’objet de poursuites judiciaires mises au jour publiquement, les méthodes impénétrables du Groupes Steinhoff, un poids lourds du meuble  (second groupe mondial après IKEA) sont restés les mêmes depuis l’origine. « C’est un groupe taiseux, pas show off pour deux sous » explique Yves Marin , spécialiste de la distribution chez Kurt Salmon.

« Ce sont des faiseurs et pas des parleurs » ajoute t-il à la différence d’un IKEA. La preuve, personne ne sait encore pour quelles raisons, le groupe, implanté au début en Basse Saxe a décidé d’installer son siège en Afrique du Sud.

On sait seulement que Bruno Steinhoff, son fondateur, Directeur non exécutif du Groupe depuis 2008 est arrivé en Afrique du Sud en 1997 après avoir pris une participation de 35% dans le Groupe GommaGomma. Gomagomma a conservé le nom éponyme du groupe allemand(Steinhoff) et Markus Jooste en prendra les fonctions exécutives qu’il conservera jusqu’en 2017, bien au delà (après 2008)  du retrait de Bruno Steinhoff.

Bien que le marché du meuble soit devenu détestable année après année, le Groupe Steinhoff fait preuve d’une boulimie d’achats en Europe et aux Etats Unis, des achats pas toujours couronnés de succès de 2011 à 2017.

Entre boulimie et malversations on comprend mieux pourquoi le Groupe Steinhoff et la marque française du Groupe Conforama, achetée en 2011 rencontre aujourd’hui de sérieuses difficultés financières.

Ce que l’on comprend moins, c’est pourquoi en décembre 2017, la BCE (Banque Centrale Européenne dont Christine Lagarde devrait prendre la direction fin octobre 2019) a fait bénéficié « en loosdé » le Groupe Steinhoff d’une aide colossale, via la Banque Centrale de Finlande  (le pays fait parti de l’UE et est dans la zone euro) représentant environ 900 000 d’actions cotées en bourse à 0 (ou très voisin de zéro). L’action  vaut en bourse aujourd’hui entre 0,60-et 0,80 euro !

L’opération qui n’a été dénoncée par aucun député européen a scandalisé plusieurs organes de la Presse Financière dont notre excellent confrère Pierre Jovanovic. (Voir sa revue de Presse de fin décembre 2017).

Interrogé sur le sujet, Mario Draghi,  (Président de la BCE et ancien de la Goldman Sachs)  a justifié cette opération en indiquant qu’il avait lancé celle-ci pour dynamiser l’inflation et la  croissance. Vu l’évolution de la valeur en bourse de Steinhoff, le but recherché ( ?) a été raté.

Par suite, la BCE a enregistré de sérieuses pertes financières sur cette opération.

L’affaire Steinhoff a fait tousser, en interne à la BCE et chez ses détracteurs qui n’ont jamais accepté que des risques liés à des entreprises privées soient transférés au public (la BCE est financé avec l’argent du peuple) . La seconde question et pas la moindre qui a été posée et qui est restée posée est celle de savoir pourquoi la BCE s’est investie dans une opération d’intérêts privés … d’origine Sud Africaine ! L’Afrique du Sud est elle en Europe ???

Quelques mois plus tard la BCE a soldé dans la douleur le dossier Steinhoff ; mais la question qui reste toujours et encore posée est de savoir pourquoi un tel engagement financier alors que dès décembre 2017, Steinhoff affichait un déficit d’exploitation de 4 milliards de dollars.

Quels sont les liens entre cette fâcheuse décision avec le fait que c’est la Banque Rothschild qui s’occupe depuis de nombreux mois du redressement de Steinhoff ?

Enfin,  pour finir, on rappellera cette maxime d’Honoré de Balzac : «  Il y a deux histoires : « l’histoire officielle et l’histoire secrète ou sont les véritables causes des événements ».

Clara Mitchell pour DayNewsWorld

LADY DIANA ACTRICE DANS BODYGUARD

AUPRES DE KEVIN COSTNER

Décidément Kevin Costner n'en finit pas de livrer des confidences sur le film Bodyguard, sorti en 1992.

En 2012, Kevin Costner faisait une révélation surprenante lors d'un passage dans le talk-show d'Anderson Cooper : juste avant sa mort tragique survenue en 1997, Lady Diana lui avait donné son consentement pour jouer dans la suite du film «Bodyguard».

«Je lui ai assuré que je prendrais soin d’elle comme j’avais pris soin de Whitney Houston dans le premier film. (...)

Elle voulait que j’écrive un rôle sur mesure pour elle», avait-il confié à l'époque.

C'est encore sur ce film que l'acteur de 64 ans a confié au magazine People une autre information étonnante.

Dans une interview donnée le 28 juin dernier à People TV, Kevin Costner l'acteur oscarisé pour Danse avec les loups (1990) révèle en effet que c'est grâce à une seule personne qu'il a pu échanger avec la princesse de Galles :

Sarah Ferguson, duchesse d'York et belle-soeur de Lady Diana.

« Sarah était vraiment importante. Je respecte toujours Sarah, car c’est elle qui a été vraiment importante. Je respecte toujours Sarah, car c’est elle qui a organisé la conversation entre Diana et moi » rapporte Kevin Costner.

« Elle était tellement favorable à cette idée » poursuit-il. Le comédien raconte que la mère du prince William et du prince Harry avait cependant exprimé certaines inquiétudes concernant le rôle.

« Je me souviens juste du fait qu’elle était incroyablement douce au téléphone et elle a posé la question suivante, d'une voix très respectueuse : 'Allons-nous avoir une scène de baisers ?'. Elle était nerveuse parce que sa vie était très régentée. »

«  Elle demandait ça de façon très respectueuse. Elle était nerveuse parce que sa vie était très contrôlée.

Et je lui ai répondu : "Oui, il y aura un peu de scènes d'amour, mais on peut faire en sorte que tout se passe bien"», a-t-il conclu.

A cette époque-là, Lady Diana était déjà divorcée d'avec le prince Charles mais sa vie était encore très régentée .

Le projet de la suite de Bodyguard ne verra finalement jamais le jour. Il était bien avancé puisque Kevin Costner a déclaré avoir reçu le scénario de «Bodyguard 2» la veille de la mort de Diana en août 1997.

Un jour seulement avant la mort de la princesse Diana, à Paris, dans un terrible accident de voiture.

Emily Jackson pour DayNewsWorld

ACCORD COMMERCIAL ENTRE L'UNION EUROPEENNE ET LE MERCOSUR CONTESTE

Un marché intégré de 780 millions de citoyens-consommateurs est né entre l’Europe et le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay et le Paraguay. Il s'agit de l’accord de libre-échange conclu quelques instants plus tôt, entre l’Union européenne (UE) et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay), qualifié par Cecilia Malmström, la commissaire européenne au commerce, d' « historique ».

« Je mesure mes paroles avec soin car c'est un accord réellement historique », a réagi le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, depuis le Japon où il participait au sommet du G20.

La conclusion de ce pacte envoie « un réel message en soutien à un commerce ouvert, équitable, durable », a-t-il insisté. « Cela montre que dans ces temps turbulents (...), des compromis peuvent être trouvés. »

Des échanges commerciaux gagnants-gagnants

Le texte conclu vendredi 29 juin doit permettre d’accroître considérablement les échanges commerciaux avec l’Amérique du Sud, en supprimant plus de 90 % des taxes que s’imposaient les deux continents. Il contient aussi des garanties pour contrer ses potentiels effets négatifs

Le traité de libre-échange prévoit « des baisses de tarifs douaniers de 4 milliards d’euros annuels rien que pour les Européens, soit des baisses quatre fois plus importantes que celles permises par l’accord conclu entre l’UE et le Japon [en 2017] », a précisé Mme Malmström.

L’accord éliminera à terme 91 % des droits de douane imposés par le Mercosur aux produits européens, ce que la Commission évalue en valeur à 4 milliards d’euros. A l’inverse, l’UE supprimera de son côté 92 % des taxes actuellement appliquées aux biens sud-américains qui arrivent sur son sol.

Les taxes aux importations de voitures (35 %), pièces détachées (de 14 % à 18 %), produits chimiques (jusqu’à 18 %), de vins (27 %) ou de spiritueux (de 20 % à 35 %) devraient disparaître. Fromages et aux produits laitiers de l’UE : ils bénéficieront, selon le commissaire européen à l’agriculture, Phil Hogan, de « larges quotas » sans taxes...

Pas moins de 357 indications géographiques, un record, devraient par ailleurs être reconnues et protégées par les partenaires sud-américains, du speck tyrolien au comté français en passant par le prosciutto di Parma (contre143 seulement dans le cas du CETA, l’accord de libre-échange avec le Canada).

A l’inverse, l’UE ouvre son marché aux produits agricoles sud-américains – sa concession la plus lourde – par le biais de quotas : 99 000 tonnes de bœuf par an à taux préférentiel (7,5 %), un quota supplémentaire de 180 000 tonnes pour le sucre et un autre de 100 000 tonnes pour les volailles. Au premier semestre 2019, selon Eurostat, l’UE a produit 13,7 millions de tonnes de bœuf.

Les pays du Mercosur ouvriront pour la première fois leurs marchés publics aux entreprises européennes ; une avancée décisive pour l’UE.

Des inquiétudes de la part des agriculteurs et des ONG

Le PIB de l'UE et du Mercosur représente un quart de celui de la planète, soit 18 000 milliards d'euros. L'accord, un des plus vastes jamais conclus par les 28, suscite cependant la profonde inquiétude des agriculteurs européens, qui craignent une concurrence jugée déloyale, ainsi que des ONG, préoccupées par ses conséquences pour le climat.

Le compromis comporte « certains défis pour les agriculteurs européens et la Commission européenne sera à leur disposition pour les aider », a concédé le commissaire à l'Agriculture, Phil Hogan. Il leur promet « une aide financière » jusqu'à un milliard d'euros « en cas de perturbation du marché » .« Pour que cet accord soit gagnant-gagnant, nous ne nous ouvrirons aux produits agricoles du Mercosur qu' avec des quotas soigneusement gérés qui garantiront qu'aucun produit ne risque d'inonder le marché européen », a-t-il insisté

Les négociations ont aussi été attaquées dans une lettre ouverte par 340 ONG européennes et sud-américaines, dont Greenpeace et Friends of the Earth, sur deux autres fronts : l'environnement et les droits de l'Homme.

Ces organisations, déjà opposées pour certaines aux précédentes négociations commerciales de l'UE avec les États-Unis ou le Canada, condamnent « la détérioration des droits humains et de la situation écologique au Brésil » depuis l'investiture en janvier du président Jair Bolsonaro.

Bruxelles met en avant que l'accord inclut un chapitre sur le développement durable, qui couvre « la conservation des forêts, le respect des droits des travailleurs et la promotion d'un comportement responsable des affaires ».Il fait explicitement référence à l’accord de Paris sur le climat.

« Les normes de sécurité alimentaire de l'UE resteront inchangées et toutes les importations devront être conformes » à ces règles, comme c'est déjà le cas actuellement, ajoute aussi la Commission.

Toujours selon la Commission, ce chapitre « comportera des règles claires et rigoureuses, ainsi qu’un mécanisme d’évaluation indépendante et impartiale de ces questions par un groupe d’experts »., qui n’est pas détaillé.

Des difficultés pourraient encore émerger du processus de ratification par chacun des États de l'UE ainsi que par le Parlement européen.

Andrew Preston pour DayNewsWorld

COMMENT RETARDER L'EXPLOSIVE

REFORME DES RETRAITES EN FRANCE

Le gouvernement semble vouloir jouer la montre sur le plan de la réforme des retraites.

S'appuyant sur les pistes d'économies à venir sur l'assurance-vieillesse, dans le cadre du vote du prochain projet de loi sur le budget de la Sécurité sociale, le gouvernement n'est plus aussi pressé de faire voter cette loi sur la réforme des retraites. Une loi qui a pour objet d'aligner tous les régimes de retraite les uns sur les autres, dans un système par points dans lequel « chaque euro cotisé ouvre la voie aux mêmes droits ».

Ayant terminé la concertation avec les partenaires sociaux, le haut commissaire à la réforme des retraites Jean-Paul Delevoye a pour rendre sa copie jusqu'au 12 juillet.

Mais l'exécutif pourrait changer le calendrier en décalant de septembre à décembre la présentation de la réforme en conseil des ministres, selon les informations des Echos. Et la loi ne serait alors votée qu'après les élections municipales en mars 2020.

C 'est que comme la réforme est un sujet explosif le gouvernement préférerait déjà traiter en premier la question du « travailler plus ». Nul doute : les Français n'ont plus le choix il faut travailler plus longtemps pour financer notamment le système de retraites, la baisse de 5 milliards d'euros de l'impôt sur le revenu, et la dépendance. D'où l'idée d'instaurer un «  âge pivot » à 64 ans assorti d'une décote dissuasive qui s'élève pour l'instant à 5% par an. Une manière de faire rentrer rapidement de l'argent dans les caisses sans attendre 2025.

Emmanuel Macron lors de son discours post-grand débat puis Édouard Philippe devant l'Assemblée nationale avaient prévenu.

Par ailleurs, le projet de loi unique pensé par le haut commissariat il y a un an pourrait être abandonné au profit d'une loi-cadre, c'est-à-dire d' un texte posant simplement les grands principes, appelant d'autres lois, des ordonnances, décrets, etc.

Une manière de retarder l'échéance...

L'universalisation des régimes de retraite n'est peut-être pas pour demain...

Jaimie Potts pour DayNewsWorld

BORIS JOHNSON NE PAIERA PAS LE BREXIT

Considéré comme le favori pour succéder à Theresa May, Boris Johnson a prévenu samedi que s'il devenait Premier ministre, il refuserait que le Royaume-Uni paie la facture du Brexit jusqu'à ce que l'Union européenne accepte de meilleures conditions de retrait. Fervent défenseur d'un Brexit dur il promet de faire en sorte que le pays quitte l'Union au plus tard le 31 octobre prochain, qu'un accord ait été trouvé ou non.

La survie du parti conservateur en dépend, estime-t-il. De plus, Boris Johnson met en garde Bruxelles, en précisant qu'il refuserait que le Royaume-Uni paie la facture du Brexit jusqu'à ce que l'Union européenne accepte de meilleures conditions de retrait.

«Nos amis et partenaires doivent comprendre que l'argent sera conservé jusqu'à ce que nous ayons plus de clarté sur le chemin à prendre», a dit ce partisan du «Brexit» dans un entretien au «Sunday Times». Au total, le montant de la facture n'a pas encore été précisément établi, mais il devrait s'élever à «39 milliards de livres», selon Johnson, soit entre 40 et 45 milliards d'euros.

«Dans un bon accord, l'argent est un excellent solvant et un très bon lubrifiant», commente celui qui a été chargé des Affaires étrangères, à l'occasion de sa première prise de parole depuis la démission de Mme May vendredi de la tête du Parti conservateur.

L'accord conclu entre Londres et Bruxelles, rejeté par le parlement britannique, prévoit notamment le règlement des engagements pris par le Royaume-Uni dans le cadre du budget pluriannuel en cours (2014-2020), qui couvre également la période de transition prévue par l'accord. Le texte ne donne pas de chiffres pour la facture, mais une méthode de calcul.

Grand artisan du Brexit

Theresa May reste chef du gouvernement d'ici fin juillet, jusqu'à ce que le parti désigne son nouveau chef, qui deviendra aussitôt Premier ministre. M. Johnson est perçu comme le favori parmi la dizaine de candidats.

«Bojo» (54 ans) a été l'un des grands artisans de la victoire du Brexit au référendum de juin 2016. Il veut que le Royaume-Uni quitte l'UE le 31 octobre, accord renégocié ou pas. Apprécié par la base de son parti, l'ancien maire de Londres suscite en revanche des réactions plus contrastées chez les députés tories.

La justice britannique a rejeté le 7 juin les poursuites engagées contre Boris Johnson pour mensonge pendant la campagne du référendum du Brexit. Boris Johnson était accusé d'avoir sciemment menti, alors qu'il était maire de Londres, en disant que le Royaume-Uni versait 350 millions de livres (400 millions d'euros) par semaine à Bruxelles.

Fervent défenseur d'une ligne dure sur le Brexit, l'ancien maire de Londres promet également de diriger le pays avec une «équipe d'élite».

«J'ai vraiment le sentiment d'être le candidat le mieux équipé, non seulement pour organiser le Brexit», mais aussi pour redonner des couleurs au parti conservateur, ajoute-t-il.

Britney Delsey pour DayNewsWorld

UN BRAS DE FER REUSSI DE TRUMP AVEC LE MEXIQUE CONTRE L'IMMIGRATION CLANDESTINE

Le président américain Donald Trump menaçait d'appliquer dès lundi des droits de douane de 5% sur tous les produits mexicains si son voisin du Sud ne s'engageait pas à des mesures suffisantes contre l'immigration clandestine.

Selon le Bureau américain des douanes et de la protection des frontières (CBP), plus de 144 200 migrants ont été arrêtés ou refoulés en mai à la frontière sud des Etats-Unis. Une hausse de 32% par rapport au mois précédent et de 178% par rapport à mai 2018, et un record sur ces treize dernières années. La majorité de ces migrants sont originaires du «triangle nord» centraméricain (Guatemala, Honduras, Salvador)

Après plusieurs jours de négociations et dix heures d’intenses discussions vendredi sur la question migratoire avec son voisin du Sud, les Etats-Unis ont finalement trouvé un accord avec le Mexique

Le Mexique va accentuer le contrôle à ses frontières pour limiter l'immigration clandestine, en priorité à la frontière sud du pays, avec le Guatemala. De quoi lever la menace de droits de douane sur les produits mexicains brandie par le président américain.

Les Etats-Unis et le Mexique ont arraché un accord sur l'immigration ce vendredi soir à Washington, au terme de plusieurs jours de difficiles négociations, levant ainsi la menace de droits de douane sur les produits mexicains brandie par Donald Trump et potentiellement dommageables à leurs économies.

« Les Etats-Unis sont parvenus à un accord signé avec le Mexique. Les tarifs douaniers prévus pour être appliqués lundi par les Etats-Unis, contre le Mexique, sont donc suspendus indéfiniment », a écrit M. Trump sur Twitter.

Il a ajouté que Mexico allait prendre « des mesures fortes pour endiguer le flux migratoire » traversant son pays à destination de la frontière sud des Etats-Unis où la police et la douane se disent débordées par le nombre des arrivées.

« Cela va permettre de réduire grandement, ou éliminer, l'immigration illégale venant du Mexique et entrant aux Etats-Unis », a-t-il assuré.

La Garde nationale déployée à la frontière sud

Les États-Unis estimaient que le Mexique ne faisait pas suffisamment pour contrôler sa frontière avec le Guatemala, au sud de son territoire laissant se développer sur son sol des réseaux qui acheminent les migrants vers les États-Unis. Ceux-ci viennent essentiellement du Guatemala, du Honduras et du Salvador et ne font que transiter sur le sol mexicain.

« Le déploiement de sa Garde nationale à travers le Mexique, en priorité à sa frontière sud ", figure ainsi parmi les mesures de l'accord, précise la déclaration.

Le chiffre de 6000 hommes a été annoncé jeudi par Mexico suite à de longues discussions au département d'État américain entre les délégations des deux pays.

Attendre l'asile depuis le Mexique

Le Mexique devrait aussi accéder à une autre demande américaine. Tous les migrants venant faire une demande d'asile aux États-Unis seront renvoyés au Mexique en attendant qu'elle soit traitée par les tribunaux américains.

Alors qu’il quittait le département d’Etat à Washington, vendredi soir, le ministre des Affaires étrangères mexicain Marcelo Ebrard a qualifié l’accord de «juste équilibre», notant que les Etats-Unis «avaient des demandes plus drastiques au départ». «Grâce au soutien de tous les Mexicains, l’imposition des taxes douanières sur les produits mexicains exportés aux Etats-Unis a pu être évitée», s’est félicité sur Twitter le président mexicain Andrés Manuel López Obrador.

L'utilisation de l'arme commerciale dans ce dossier avait inquiété les milieux d'affaires, tant les relations économiques sont étroites entre les deux pays.

Selon la Chambre de commerce, la taxe de 5% aurait coûté plus de 17 milliards de dollars par an aux consommateurs américains ; 87 milliards si la facture douanière grimpait à 25%.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

GUERRE COMMERCIALE SINO-AMERICAINE OU L'ETAT D'URGENCE SUR LA TECH

Donald Trump a signé mercredi 15 mai un décret interdisant les entreprises de télécommunications américaines d'utiliser du matériel étranger, visant, sans les nommer, la Chine et Huawei, que le président américain accuse d'espionnage.

« Espionnage économique et industriel »

En pleines tensions commerciales avec Pékin, le président américain a déclaré une « urgence nationale » pour prendre ce décret.  Bien qu'ils ne soient pas nommés explicitement dans le décret, la Maison Blanche vise la Chine et Huawei en particulier, évitant ainsi que des « adversaires étrangers exploitent de façon croissante des vulnérabilités dans les services et les infrastructures technologiques de l’information et de la communication aux États-Unis ».

Le texte permet donc de prendre des mesures qualifiées « d'urgence nationale » contre des « actes malveillants favorisés par Internet, dont l’espionnage économique et industriel ».

Huawei dénonce une mesure illégitime

Le groupe chinois a vivement rétorqué dénonçant aussitôt des « restrictions déraisonnables [qui] empiéteront sur les droits de Huawei ». Ajoutant que d'empêcher le commerce de ses appareils sur le territoire américain « ne rendra pas les États-Unis plus sûrs ou plus forts » réduisant ainsi le pays à « des alternatives de qualité inférieure et malgré tout plus coûteuses, laissant les États-Unis à la traîne pour le déploiement de la 5G » . Huawei se qualifie en effet comme « le leader sans rival de la 5G », dont le déploiement sur le territoire américain a totalement été radié par cet accord.

C'est une des mesures les plus sévères prises pas le gouvernement Trump contre le secteur technologique chinois en pleine expansion internationale, en particulier dans les pays émergents d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie.

Un décret avant tout symbolique

Pour le numéro un mondial des équipements télécoms, l’impact de ce décret est cependant davantage symbolique qu’économique. Huawei, dont le chiffre d’affaires atteignait 93,5 milliards d’euros en 2018, réalise en effet l’essentiel de ses ventes en Asie et en Europe. Le continent américain ne représente que 6,6 % de son résultat annuel.

Mais le géant chinois, qui entend faire la course en tête sur la 5G, doit faire face depuis novembre 2018 à une vague mondiale de suspicion sur la sécurité de ses équipements télécoms.

Son président, Liang Hua, s’est d'ailleurs de nouveau défendu mardi 16 mai contre les accusations d'espionnage lors d’un déplacement à Londres et, s'est dit prêt à signer des accords de « non-espionnage » avec les gouvernements.

Emily Jackson pour DayNewsWorld

LES MESURES ANNONCEES PAR EMMANUEL MACRON NE SONT PAS A LA HAUTEUR DES DEMANDES

DES GILETS JAUNES

Lors d'une conférence de presse, un exercice inédit depuis son élection en 2017, devant quelque 320 journalistes, le chef de l’Etat a salué jeudi les « justes revendications à l’origine » du « mouvement inédit » des gilets jaunes qui a profondément chamboulé le quinquennat depuis le 17 novembre dernier.

Mais dès le préliminaire il a averti qu'il n' avait pas fait « fausse route », pensant « très profondément que les orientations prises durant ces deux premières années, à bien des égards, ont été justes ». « Les transformations en cours et les transformations indispensables à faire dans notre pays ne doivent pas être arrêtées, parce qu’elles répondent profondément à l’aspiration de nos concitoyens », a-t-il insisté. Il ne changera donc pas le cap de sa politique.

Le chef de l'Etat était très attendu par les « gilets jaunes » sur le volet fiscal, social,et législatif.

Par ses annonces d'Emmanuel Macron a-t-il répondu jeudi soir aux principales revendications portées par les « gilets jaunes » ?

Une baisse des impôts mais pas de rétablissement de l'ISF

Emmanuel Macron a proposé de réduire « significativement » l'impôt sur le revenu, pour répondre à l'injustice fiscale au cœur de la mobilisation des « gilets jaunes ». Cette baisse d'impôt autour de 5 milliard sera financée non seulement par la suppression de certaines niches fiscales pour les entreprises mais aussi par la nécessité de travailler davantage et des réductions de la dépense publique. Cette baisse d'impôt devrait toucher les deux premières tranches. Au gouvernement de « définir le quantum ».

Par contre il s'est prononcé contre le rétablissement de l'impôt sur la fortune (ISF), une des principales revendications des « gilets jaunes », présentant sa décision de supprimer cet impôt comme une « réforme pour produire, pas une réforme pour les plus fortunés ». Il a toutefois souligné que l'impact de cette suppression serait "évalué en 2020", en vue d'éventuelles corrections.

Pas de référendum d'initiative citoyenne, mais un RIP assoupli

Emmanuel Macron a écarté l'une des principales revendications des « gilets jaunes »qui demandaient plus de démocratie directe avec le RIC. Il estime en effet que le RIC, tel qu'il est proposé, semble « remettre en cause la démocratie participative », ajoutant ne pas croire « à la République du référendum permanent ». Toutefois il se dit favorable à « plus de place à la voie référendaire dans notre démocratie ». Ainsi, le chef de l' Etat a indiqué vouloir « aller plus loin sur le référendum d'initiative partagée » en proposant d’abaisser à 1 million le nombre de signatures nécessaires pour saisir le Parlement. Cette mesure figurerait dans la réforme constitutionnelle que le chef de l’Etat veut voir revenir au Parlement « à l’été ». Actuellement, le référendum d'initiative partagée, en vigueur depuis 2015, nécessite le soutien de 20% des parlementaires et de 10% du corps électoral, soit près de 4,5 millions de signatures.

L'introduction d'une dose de proportionnelle

Pour parer à une crise de représentation au sein des assemblées le chef de l'État s'est dit jeudi « favorable » à l'introduction d'une dose de 20% de proportionnelle à l'Assemblée nationale (contre 15% jusqu'ici).

Le président a par ailleurs évoqué une baisse du nombre de parlementaires (577 députés et 348 sénateurs actuellement), qui serait de l'ordre de 25% à 30%, ainsi qu'une limitation des mandats dans le temps.

Pas de reconnaissance du vote blanc, pas de vote obligatoire.

Si dans une allocution télévisée du 16 décembre 2018 , le chef de l'Etat s'était dit prêt à ouvrir le débat sur la prise en compte du vote blanc, il a finalement écarté cette possibilité arguant que vote blanc était ne prendre aucune décision . « Blanc, ça ne décide pas. C'est trop facile, c'est l'agrégation des rejets », a-t-il déclaré. Il a aussi balayé l'éventualité d'un « vote obligatoire », qu'on ne « répond pas à une crise démocratique par la contrainte ».

Les retraites réindexées

Le président de la République a annoncé que les retraites 3de moins de 2 000 euros » seront réindexées sur l’inflation dès le 1er janvier 2020, mesure attendue, mais aussi qu’aucune pension n’augmentera moins vite que les prix à partir de 2021.

Emmanuel Macron a par ailleurs souhaité que « la retraite minimale » pour une carrière complète soit portée à 1 000 euros, un montant selon lui « significativement supérieur » au minimum vieillesse qu’il a promis de relever à 900 euros, un montant selon lui « significativement supérieur » au minimum vieillesse qu’il a promis de relever à 900 euros l’an prochain.

Il a aussi ajouté qu’il ne comptait pas revenir sur l’âge légal de départ à la retraite, privilégiant la piste menant à l’allongement de la durée de cotisation.

Emmanuel Macron a souhaité que les caisses d’allocations familiales (CAF) aient la « prérogative pour prélever les pensions alimentaires familiales » et ainsi aider les familles monoparentales.

« Ces fameuses familles monoparentales sont souvent ces mères vivant seules », a souligné le président de la République, estimant qu’ « on ne peut pas faire reposer sur des mères l’incivisme de leurs anciens conjoints ».

Un « nouvel acte de décentralisation » d'ici un an

Le président a annoncé « un nouvel acte de décentralisation » dans les territoires, qui devra aboutir "au premier trimestre 2020". Cette nouvelle décentralisation doit être « adaptée à chaque territoire » et porter « sur la politique de la vie quotidienne » comme « le logement, le transport, la transition écologique pour garantir des décisions prises au plus près du terrain », a-t-il ajouté.

Dans le même temps, Edouard Philippe présentera en mai « une profonde réforme de l’administration » destinée à déployer « plus de fonctionnaires sur le terrain ». Le chef de l’Etat a également annoncé la création dans chaque canton d’ici à la fin du quinquennat d’un « endroit où l’on puisse trouver une solution aux problèmes », baptisé « France services ».

Pour ce faire le président abandonnera certainement l’objectif de 120 000 suppressions de postes de fonctionnaires qu’il avait fixé si le gouvernement le juge nécessaire.

Si Emmanuel Macron n'exclut pas la réorganisation des services public il a souhaité « ne plus avoir d’ici à la fin du quinquennat de nouvelles fermetures, ni d’hôpitaux, ni d’écoles sans l’accord du maire ».

Un « conseil de défense écologique »

Emmanuel Macron a souhaité la mise en place d’un « conseil de défense écologique » qui réunira les ministres dédiés pour faire les « choix stratégiques » imposés par l’urgence climatique.

Majoritairement, les «gilets jaunes» ont été particulièrement déçus par ce qu’ils nomment les «mesurettes» du président de la République. Certains estiment qu’il n’a fait que se «congratuler», d’autres jugent que son discours n’était «que du théâtre».

En réaction, les figures du mouvement appellent à reprendre la rue.

Britney Delsey pour DayNewsWorld

NON A LA TAXE GAFA !!!

Alors que les géants du numérique sont en moyenne deux fois moins imposés que les entreprises traditionnelles en Europe, les Etats européens ont échoué à s'entendre sur la création d'une taxe commune sur leurs chiffres d'affaires. Par suite, plusieurs pays dont la France mettent en place leur propre « axe GAFA » en ordre dispersé.

La taxe a cette semaine été votée en France en première lecture à l'Assemblée Nationale. Elle concerne les activités numériques qui « créent de la valeur grâce aux internautes français ». Elle repose aussi sur « la notion de “travail gratuit” des utilisateurs ».

Et au ministre français de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, de le confirmer: l 'Hexagone commencera à prélever la taxe sur les Gafa à compter du 1er janvier prochain.

«La taxe s'appliquera en tout état de cause au 1er janvier 2019 et elle portera donc sur l'ensemble de l'année 2019 pour un montant que nous évaluons à 500 millions d'euros», a affirmé Bruno Le Maire, lors d'une conférence de presse, à Paris.

Car les géants du numérique profitent largement de ces écarts entre pays de la zone pour minorer leurs impôts. Car même si les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon), et plus largement les multinationales de l'économie digitale (Uber, Airbnb, etc.), se déploient dans des secteurs différents, ils ont une particularité commune : proposer leurs services sur le web leur permet de localiser leur siège social (et donc leurs bénéfices) dans un pays différent de celui où se trouvent leurs utilisateurs. Leur modèle repose sur des algorithmes et bases de données.

Or dans les pays européens, les règles actuelles d'imposition des bénéfices sont fondées sur le principe de l'établissement stable. Autrement dit, l'entreprise paye des impôts sur ses bénéfices dans le pays où elle est présente physiquement. Une présence qui se mesure par le nombre employés ou encore le montant des actifs corporels : usines, terrains, machines, etc.

Si bien qu'en l'absence d'harmonisation fiscale européenne, les GAFA peuvent implanter leurs filiales européennes – et donc leur présence physique – dans les pays qui proposent les taux d'imposition les plus faibles, tout en limitant leur présence physique dans les autres.

Par exemple, Google France n'a déclaré en 2017 qu'un chiffre d'affaires de 325 millions d'euros et a payé en France 14 millions d'euros d'impôts. Pourtant, les seules recettes publicitaires réalisées en France auraient rapporté à Google environ 2 milliards d'euros, estime le Syndicat des régies internet.

Résultat : en moyenne dans l'UE, les entreprises du numérique sont soumises à un taux d'imposition effectif deux fois moins élevé que celui applicable aux entreprises traditionnelles, selon la Commission européenne. Ce qui crée des conditions de concurrence défavorables et prive les États membres d'importantes recettes fiscales.

L'idée est donc de taxer à hauteur de 3%, dans tous les Etats membres de l'UE, le chiffre d'affaires (et non pas les seuls bénéfices comme dans le système classique) généré par certaines activités numériques : la vente de données personnelles, la vente d'espaces publicitaires en ligne ciblant les utilisateurs selon les données qu'ils ont fournies, et les services qui permettent les interactions entre utilisateurs et facilitent la vente de biens et de services entre eux.

Une taxe ne frappant que les très grandes entreprises de l'économie numérique (et donc les plus susceptibles de se livrer à une planification fiscale agressive), celles qui réalisent un chiffre d'affaires mondial annuel supérieur à 750 millions d'euros, dont 50 millions imposables dans l'Union européenne.

Soit 120 à 150 entreprises concernées seulement: des géants de la tech dont la moitié est américaine, un tiers asiatique et un tiers européen. Les recettes fiscaless comptées sont conséquentes : 5 milliards d'euros par an, dont 500 millions à peine pour la France.

La France est petite joueuse !

Seule une société française, Criteo, en fait partie. Elle est l'un des symboles de la French Tech, fondée en 2005, et est cotée au Nasdaq, à New-York, où elle est valorisée à hauteur de 1,34 milliard de dollars au 9 avril 2019. Plusieurs ex-entreprises françaises devenues des filiales de groupes étrangers devraient être concernées comme Le Bon Coin, Rakuten France et Meetic,notamment.

Selon Attac cependant, 64% du chiffre d'affaires des Gafam échappera à la taxe. "Le projet du gouvernement est loin de résoudre l'anomalie qu'il prétend combattre", souligne l'ONG. Dans son rapport, Attac estime en effet à 9,4 milliards d'euros le chiffre d'affaires réalisé grâce à des ventes en France qui ne sont pas déclarées dans l'Hexagone. En moyenne, ces entreprises dissimulent 74% de leur chiffre d'affaires, avec des écarts allant de 58% pour Amazon à 85% pour Google, selon le document.

On comprend mieux dès lors l'acharnement de Bercy ! Mais les pays concernés ne pourraient-ils pas prendre des mesures de rétorsion? Si le géant Google a dit qu'il paierait, il n'en est pas de même pour d'autres qui ont vu leur valeur en bourse baisser à l'annonce de la taxe...

D'ailleurs certains pays se sont opposés à un projet du même ordre au niveau européen, dont l’Irlande. Et ce sont les Etats Unis qui ne veulent surtout pas d'une telle réglementation. Washington a jugé la semaine dernière la loi française « extrêmement discriminatoire à l’égard des multinationales basées aux Etats-Unis ».

Larry Ricky pour DayNewsWorld

UN REFERENDUM SUR LA PRIVATISATION D'AEROPORTS DE PARIS EN DEPIT DES ARGUMENTS FALLACIEUX

DE MARLENE CHIAPPA

Au moment où le Parlement a définitivement adopté ce jeudi le projet de loi Pacte, porté par le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, dans lequel figure entre autre la décision de privatiser Aéroports de Paris (ADP), l'ambiance à l'Assemblée était des plus tendue, de nombreux députés de l'opposition ayant lancé il y a deux jours une procédure de référendum d'initiative partagée sur la privatisation de Aéroports de Paris (ADP), .

Et la secrétaire d’Etat, à l’égalité entre les femmes et les hommes, égale à elle-même, a ajouté de l'huile sur le feu. Elle est en effet montée au créneau mardi pour défendre la vente par l’Etat du groupe Aéroports de Paris, arguant que « gérer la partie centre commercial » n’était pas une « mission de l’Etat » !Un argument des plus discutables ! Un raccourci fallacieux !

Avec cette défense de la vente d’ADP en raison de ses activités commerciales, Marlène Schiappa fait un raccourci fallacieux.

Le groupe Aéroports de Paris est en effet un groupe international qui déploie des activités beaucoup plus variées que ne le laisse croire la secrétaire d’Etat : il possède notamment les plus gros aéroports français : Roissy-Charles-de-Gaulle (72,2 millions de passagers), Orly (33,1 millions de passagers), Le Bourget et une dizaine d'autres aérodromes ;

Il est le premier propriétaire foncier d’Ile-de-France, grâce aux 6 686 hectares des aéroports,et possède aussi plus d’un million de mètres carrés de bâtiments, hangars, hôtels, bureaux, etc. ;

ainsi qu' une filiale dans la téléphonie (Hub One).Sa participation dans le capital de nombreux aéroports internationaux a été développée, et enfin, ces aéroports sont aussi des centres commerciaux importants !

Si cette activité est lucrative, elle est doncd’être la seule mission d’ADP, qui génère un chiffre d’affaires de près de 4,5 milliards d’euros. Par ailleurs, le fait de rapporter de l’argent à l’Etat fait partie des missions de l’Agence des participations de l’Etat dans son objectif de « la valorisation dans la durée du patrimoine des Français ».

Quant à l’argument sur les « missions essentielles de l’Etat », il est contredit par les actuels investissements de la puissance publique. Si l'Etat détient les secteurs-clés comme notamment l’énergie (EDF, Engie), le transport public (SNCF, RATP), l’Etat détient également des parts d’un opérateur de télécommunications (Orange), d’un constructeur automobile (Renault) ou aéronautique (Airbus), d’un chantier naval (Naval Group, ex-DCNS)... Sans compter les diverses participations de la Caisse des dépôts dans l’immobilier, les forêts ou les stations de ski.

Si le gouvernement français semble réticent sur le référendum d'initiative citoyenne, le groupe socialiste à l'Assemblée nationale, de son côté, a annoncé mardi avoir réuni les 185 signatures de parlementaires nécessaires pour engager la procédure d'organisation de son pendant parlementaire qu'est le référendum d'initiative partagée contre la privatisation d'Aéroport de Paris.

Des députés et sénateurs socialistes mais aussi Les Républicains, communistes et membres du groupe Libertés et territoires, au total 197, ont déjà donné leur accord, a annoncé le député socialiste Boris Vallaud.

Pour la première fois, le seuil des 185 parlementaires nécessaire pour déclencher le processus conduisant à l’organisation d’un référendum d’initiative partagée (RIP) a donc été atteint.

La disposition est prévue dans la loi Pacte qui doit être votée définitivement cette semaine.

Bien entendu l'organisation d'un tel référendum suppose également de réunir plus de 4,5 millions de signatures d'électeurs (10 % du corps électoral) en neuf mois pour soutenir cette proposition de référendum.

Mais entre ces deux étapes il y a celle, encore très incertaine, de la validation de la démarche par le Conseil constitutionnel. Ce dernier doit se prononcer sur la conformité de l’initiative aux règles du RIP.

« Nous ne voulions pas que soit à nouveau commise l'erreur qui s'est transformée en scandale, de la privatisation des autoroutes, avec la privatisation des aéroports de Paris », a déclaré Boris Vallaud lors d'une conférence de presse.

C'est la première fois que la mesure, qui avait été voté en 2008 sous Nicolas Sarkozy, et entrée en vigueur sous François Hollande, est lancée.

Andrew Preston pour DayNewsWorld

LES REVELATIONS CHOC DE CARLOS GHOSN

LA JUSTICE NIPPONNE EN QUESTION

Poursuivi par la justice japonaise depuis plusieurs mois, Carlos Ghosn a décidé de nous livrer dans une vidéo sa version des faits avant vient d’être de nouveau arrêté. Et en même temps d'égratigner le système juridique japonais qui ne semble rien à voir avec un procès équitable.

La rigidité d'un système juridique

C'est tout d'abord son épouse Carole qui nous a livré quelques détails sur la justice nipponne. « On m’a fouillée plusieurs fois, j’étais en pyjama !

Une femme m’a suivie jusque dans ma douche, mes toilettes.

Je me suis sentie humiliée. »raconte-t-elle dans le Journal du dimanche, le 7 avril 2019, alors que l'on venait une fois encore arrêter son mari.

Elle s'insurge contre le système et appelle la France à l'aide, non pas pour que son époux bénéficie d'un traitement de faveur mais pour qu'il ait un procès équitable.

« Je viens de recevoir un message il y a quelques minutes seulement de mes confrères les avocats japonais qui viennent de prendre une décision tout à fait inhabituelle […]

Ils viennent d'écrire au procureur en chef de Tokyo pour lui demander - je cite - d'arrêter de torturer Carlos Ghosn », a déclaré Maître Zimeray, avocat de la famille le 8 avril. « Techniquement, quand on essaie d'interroger quelqu'un huit heures par jour, y compris le soir, y compris la nuit (…) cela s'appelle une torture.

Depuis qu'il a été ré-arrêté il est sous ce régime-là », a précisé l’avocat, ajoutant que les Nations unies avaient une expression pour qualifier le système japonais : « le système de l’otage. » Une expression qui fait froid dans le dos.

Trois bol de riz par jour et des interrogatoire incessants.

Le premier interrogatoire de Carlos Gohosn a eu lieu à bord de son jet privé sur le tarmac, le 19 novembre 2019, sur le tarmac de l’aéroport Haneda de Tokyo.

Il dure trois heures et donne le ton des mois qui suivront.

Des mois de garde à vue renouvelable !

A un nouveau mandat d’arrêt, une nouvelle garde à vue !

Emprisonné, le magnat de l'automobile Carlos ne pouvait voir son épouse que 15 minutes par jour, en présence d’un garde et avec l’obligation de lui parler en japonais.

Difficile de se comprendre quand ni l'un ni l'autre ne maîtrise bien la langue ! Il aurait également été forcé à signer des documents écrits en japonais, qui ne lui auraient été traduits qu’à l’oral.

Rien d'étonnant à ce que l'état de santé du PDG de détériore.

« La première semaine, il a perdu dix kilos. Il a eu de la fièvre. Il était privé de ses médicaments pour le cœur : seuls les médicaments japonais sont autorisés », a récemment expliqué Carole Ghosn. Il n'est nourri que de trois bols de riz par jour.

De son côté, Anthony Ghosn, fils du couple, dénonce les conditions d’interrogatoire. L’ancien grand patron serait soumis à la question deux à trois fois par jour, parfois très tôt le matin ou très tard le soir, et durant une à deux heures à chaque reprise. Dans une vidéo enregistrée avant son arrestation, l'ancien PDG de Renault-Nissan réaffirme son innocence et dénonce l'égoïsme de certains dirigeants de Nissan.

«C’est une histoire de conspiration, de complot, de trahison», s'insurge Carlos Ghosn.

«C’est une histoire de conspiration, de complot, de trahison». Voilà comment Carlos Ghosn résume l’affaire qui lui a déjà valu trois mises en examen et un nouveau placement en détention à la prison de Kosuge, à Tokyo. L’ancien dirigeant de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi dénonce à nouveau les manœuvres de hauts dirigeants chez Nissan qui auraient orchestré sa chute.

«Il y avait la peur que la prochaine étape de l’Alliance en terme de convergence menace certaines personnes ou éventuellement l’autonomie de Nissan, qui au passage n’a jamais été menacée ces 19 dernières années», explique-t-il. «Mais cette autonomie est basée sur la performance», souligne Carlos Ghosn qui affirme que certains dirigeants au sein de l’actuel management se sentaient mis en péril, du fait des «résultats médiocres» du constructeur.

Ces dirigeants ont joué «un jeu très malsain», affirme l'ancien patron.Carlos Ghosn balaye à ce titre toutes les charges qui pèsent contre lui, réaffirme son amour pour le Japon, se dit aujourd'hui «inquiet» pour l’avenir du constructeur nippon.

Face aux nombreuses critiques internationales ,  Shin Kukimoto,  procureur adjoint de Tokyo, a protesté :

« Chaque pays a sa propre histoire, sa propre tradition, ses propres systèmes judiciaires.

Je ne critique pas les règles des autres pays juste parce qu’elles sont différentes, et je trouve cela malvenu de le faire. », a-t-il déclaré.

Alize Marion pour DayNewsWorld

CAROLE GHOSN RENTREE EN FRANCE EN SECRET

Carole Ghosn avait rejoint son mari au Japon.

Elle était à Tokyo,aux côté de son mari, jeudi 4 avril, lors de son énième arrestation.

Elle ne pouvait plus en principe quitter le Japon, son passeport libanais lui ayant été confisqué par la police japonaise.

Mais c'était sans compter sur le passeport américain que détient l'épouse de Carlos Ghosn.

Carole Ghosn, a donc décidé de quitter le Japon pour rentrer en France après la nouvelle arrestation de son mari à Tokyo, jeudi 4 avril.

« La police japonaise m’avait pris mon passeport libanais mais il me restait mon passeport américain », explique-t-elle dans une interview donnée au Journal du dimanche.

Elle se serait sentie en danger.,

« J’ai attendu de savoir si Carlos allait rester en prison ou s’il pouvait sortir vite.

Quand j’ai compris et que les avocats m’ont dit que je ne pourrais plus communiquer avec lui pendant des jours, j’ai pris ma décision », raconte-t-elle.

« Vendredi soir, l’ambassadeur de France m’a accompagnée à l’aéroport, il ne m’a pas lâchée jusque dans l’avion ». « Jusqu’à la dernière seconde je ne savais pas si on me laisserait décoller ».

« J’ai cru revivre la scène du film Argo, jusqu’à la dernière seconde je ne savais pas si on me laisserait décoller.

C’était irréel. !!! »

Enfin la France commence-t-elle à réaliser que la situation des Ghosn est des plus délicates et que Carlos Ghosn a le droit à un procès équitable ???

« Tout le monde l’a laissé tomber, par lâcheté, y compris les patrons. Ça me dégoûte. », conclut Carole Ghosn.

Britney Delsey pour DayNewsWorld

CARLOS GHOSN SEUL CONTRE TOUS

Les enquêteurs du bureau des procureurs se sont rendus au petit matin à l'immeuble de Carlos Ghosn ce jeudi matin à Tokyo.

Il a été conduit au centre de détention de Kosuge , où il a déjà passé plus de 100 jours avant d'être libéré sous caution il y a à peine un mois.

Comme ce qui s'est passé après son arrestation initiale le 19 novembre, il peut rester en garde à vue jusqu'à 22 jours.

Dans le détail, avant la fin des premières 48 heures, le bureau des procureurs doit demander une prolongation de dix jours à un juge, puis à nouveau de dix jours, pour les besoins de l'enquête.

Le tribunal donne son feu vert dans l'écrasante majorité des cas.

A l'issue de cette période, le suspect peut être inculpé, relâché sans poursuites (dans 50% des cas) ou arrêté de nouveau pour un autre motif.

Une fois la garde à vue arrivée à terme, en cas d'inculpation, le suspect peut ensuite rester emprisonné, dans l'attente du procès.

Seul contre tous ?

"Une petite équipe d'intrigants" contre un homme combatif qui se dit "innocent", citoyen français qui émet des doutes sur la justice japonaise. Les avocats de M.Ghosn veulent un procès équitable.

Un acharnement...Un engrenage infernal que subit le capitaine d'industrie qu'est avant tout Carlos Ghosn  fier d'avoir été à la tête de l'Alliance.

Carl Delsey pour DayNewsWorld

PRIVATISATIONS EN MARCHE

Les députés donnent leur feu vert à la privatisation d’Aéroports de Paris.

En effet l’Assemblée nationale a adopté en nouvelle lecture l’article 49 du projet de loi Pacte, qui prévoit de supprimer l’obligation pour l’Etat de détenir la majorité du capital d’ADP.

« On ne pourra pas dire que le débat sur la privatisation d’Aéroports de Paris a été escamoté. » lancé a le ministre de l’économie, Bruno Le Maire.

Mais l’opposition comme la majorité se sont inquiétés du fait que l’exécutif cède une entreprise « stratégique » pour la France en termes d’aménagement du territoire, d’emploi local ou de sécurité des frontières.

« Un choix stupide », « un sacrilège », la privatisation d’Aéroports de Paris passe donc mal à l’Assemblée. Même M. de Courson tout en soutenant le projet, a toutefois jugé « non recevable » le principal argument du gouvernement et de la majorité qui, pour justifier la privatisation, mettent en avant le « fonds d’innovation de rupture », une enveloppe qui sera abondée par le fruit de la transaction et qui doit servir à financer des projets technologiques (intelligence artificielle, nanoélectronique, etc.).

« Tout ça ne tient pas debout ! », a lancé également le député Les Républicains Daniel Fasquelle.

Petit historique

L’Assemblée nationale avait autorisé, jeudi 4 octobre, la privatisation de Groupe ADP (ex-Aéroports de Paris) ainsi que celle de la Française des jeux (FDJ), mesures phares du projet de loi Pacte (plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises).

Et ce au grand dam des oppositions de droite comme de gauche :dans la bouche d'Eric Woerth comme dans celle de Boris Vallaud «Renoncez à ces privatisations!». «Si nous avons une coalition d'opposition entre la droite, la gauche, les insoumis et le PCF, c'est que nous avons tous le sentiment d'une grande braderie des biens de la nation», a résumé Philippe Gosselin chez les Républicains

L'Assemblée nationale a donné, par 39 voix contre 7, son feu vert à la privatisation d'Aéroports de Paris (ADP) dans le cadre de l'examen en première lecture de la loi Pacte. Le régime juridique et le cahier des charges d'ADP ont cependant été modifiés. Ainsi si l'Etat ne doit plus conserver 50% des parts, la future privatisation d'ADP prendra la forme d'une concession limitée à 70 ans «pour ne pas conférer un droit illimité à un acteur privé», a précisé le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire.

«L'État disposera d'un pouvoir de décision, c'est également l'État qui fixera les orientations sur le développement des aérodromes, c'est encore lui qui, faute d'accord, imposera la réalisation d'investissements nécessaires au service public aéroportuaire», a détaillé le ministre.

Histoire de ne pas commettre les mêmes erreurs que lors de la privatisation des autoroutes. Cette concession sera donc encadrée par «un cahier des charges strict et contraignant» fixant les critères - prix et projet - de l'opération. L’Etat retrouvera la pleine propriété du foncier et des infrastructures et les modalités de fixation de l’indemnité que recevra ADP dans 70 ans.

Le groupe français Vinci, déjà actionnaire d'ADP, s'est montré intéressé pour cette opération. Le gouvernement serait disposé à ouvrir la possibilité d'une participation des collectivités franciliennes.

D'aucuns redoutent cependant «l'actionnaire non souhaitable» en clair chinois.Les députés ont dans la foulée voté, par 48 voix contre 12, l'article du projet de loi qui permet le transfert au privé de la majorité du capital de la Française des Jeux (FDJ) , actuellement détenu à 72% par l'État. Ce dernier doit conserver «au minimum» 20% des parts. Le dossier de la FDJ n'est pas encore terminé. Avant toute privatisation, le gouvernement entend créer une nouvelle autorité de régulation des jeux.

Afin de se conformer à la réglementation européenne qui prévoit un contrôle public étroit sur les entreprises en situation de monopole, l’Etat pourrait en outre conserver une participation importante dans l’exploitant du Loto, de l’ordre de 25 % ou 30 %. Le sujet est sensible compte tenu des risques d’addiction et de blanchiment d’argent.

Pourquoi ces privatisations ?

Les opérations envisagées chez ADP, la FDJ et bientôt chez Engie peuvent au total rapporter en théorie près d'une vingtaine de milliards d'euros à l'État. (ADP : 9,5 milliards , Engie 7,8 milliards,. FDJ pas cotée mais valorisée autour de 3 milliards d'euros).

Le produit de ces cessions contribuera ainsi à alimenter le fonds pour l’innovation doté de 10 milliards d’euros créé en début d’année mais aussi à participer pour moitié au désendettement de l’Etat.

Face à l'opposition qui l'accuse sans surprise de «brader les bijoux de famille», Bruno Le Maire revendique de «redéfinir les rôles respectifs de l'État et des entreprises»: «Le rôle de l'État n'est pas d'encaisser des dividendes». Bruno Le Maire se veut partisan d’un Etat « stratège plutôt que rentier » , « un État capable d’inventer et construire l’avenir des Français ». Encore faut-il avoir envie de confier l’invention et la construction de votre avenir à l’État ?

Le gouvernement espère que les investisseurs particuliers souscriront massivement à cette émission d’action pour « redynamiser l’actionnariat populaire ».Il faut dire que l’actionnariat populaire fond comme neige au soleil....

Encore faut-il être convaincus des bienfaits d’être actionnaire d’une entreprise « privatisée »

Jaimie Potts pour DayNewsWorld

L’INCROYABLE LIQUIDATION JUDICAIRE DE L’IMPRIMERIE ARJOWIGGINS

DE JOUY SUR MORIN (SEINE ET MARNE)

Sans être passé par la case « redressement judiciaire » (et ses négociations obligées qui durent dans le temps), l’imprimerie Arjowiggins Security , de Crève Cœur (ca ne s’invente pas !) de Jouy sur Morin a été liquidée en moins de 15 jours, alors qu’elle avait un carnet de commandes plein jusqu’en 2020 et qu’elle détenait à son actif, de nombreux Brevets High Tech.

Du jamais vu ! Et pour certains, nombreux, du suspect !

Du suspect parce que les autres unités du Groupe Arjowiggins (les sites sarthois de Saint Mars la Bière ou de Besse sur Braye, de Château Thierry aussi) qui ne fabriquent pas, eux,  du papier stratégique, viennent d’être sauvés grâce à l’offre de reprise du Groupe Scandinave Lassabo qui a jusqu’au 15 mars 2019 pour compléter son offre de rachat devant le Tribunal de Commerce de Nanterre. Le patron norvégien, Terge Haglund est d’ailleurs déjà venu saluer les salariés (rassurés depuis) des deux sites sarthois, mardi dernier, 12 mars.

Pour une meilleure compréhension de la situation, précisons que c’est l’avocat Thomas Hollande, le fils de l’ancien Président de la République qui est en charge des intérêts des salariés dans le dossier de reprise ?

Du suspect parce que c’est  l’entreprise Arjowiggins Security seule , qui a définitivement fermé ses portes le 31 janvier 2019, alors que c’est elle qui fabriquait nos cartes grises et nos billets de banque.

Arjowiggins Security fabriquait aussi, par exemple, les billets de banque de l’Arabie Saoudite et d’Israël .

Les passeports d’Alexandre Benalla sont très certainement sortis, eux aussi, de Crève Cœur…

Ce papier qui disparait était donc un papier très sensible, stratégique.

L’entreprise de Jouy sur Morin qui disposait d’un savoir faire de 400 ans était de fait classée « entreprise stratégique » Sa disparition va obliger l’Etat français à faire fabriquer ses papiers officiels à l’étranger, en Espagne ou en Bulgarie ?? Une drôle de situation !

C’est un fleuron de l’industrie française qu’Emmanuel Macron et Bruno Le Maire viennent de sacrifier, cyniquement et dans la plus grande opacité.

L’imprimerie-fabrication de papier couché technique de Jouy sur Morin appartenait jusqu’en 2018 au Groupe Sequana.

L’histoire de Sequana remonte à la création en 1848 de la Maison Worms qui devint la Banque Worms, bien introduite sous le Gouvernement de Vichy.

En 1997, le Groupe bancaire Worms est repris en main par la Famille Agnelli (à la tête de Fiat Automobile de Turin) après être passé par la case « nationalisation » en 1981.

En 2007 Worms se recentre sur ses sociétés papetières et devient la Société Sequana, dont l’Etat est l’actionnaire majoritaire.

Tout avait donc bien commencé, sous les meilleurs auspices de la Famille Lebard, dont le père Daniel  sorti pourtant  « rincé » en 2007 de la sombre « affaire Rhodia », « l’histoire du plus gros scandale financier français »  dans lequel l’Ancien Ministre des Finances de Nicolas Sarkozy, Thierry Breton a été  délictueusement mêlé et également une histoire à la fin de laquelle le Banquier suisse Edouard Stern a été curieusement assassiné.

Pascal Lebard , le fils de Daniel, qui gérait auparavant un portefeuille pour les Worms et les Agnelli décide en 2007 de prendre la direction et 22 % du Capital de Sequana. Mais l’entreprise qui, avant cette date était rentable, pique du nez rapidement suite au retournement du marché du papier.

Redoutant un « accident industriel à la Boussac » Sequana devient pour l’exécutif en place en 2012, « un dossier politique qui risque d’embraser la filière bois et le Syndicat CGT du Livre ».

Mais qui était Président de la République à cette date ? Devinez ? François Hollande bien sûr, un François Hollande dont le Secrétaire Général de l’Elysée de l’époque  n’était autre qu’un certain Emmanuel Macron…

Pour éviter des procédures de licenciements, le CIRI (Comité Interministériel de Restructuration Industrielle) et le FSI (Fonds Stratégique d’Investissement) apportent alors par l’intermédiaire de la BPI (Banque Publique d’Investissement) 135 millions de fonds publics qui disparaissent progressivement à coup de cessions d’actifs et de restructurations. Par ses participations l’Etat devient néanmoins majoritaire !

Mais Sequana continue sans cesse à perdre de l’argent si bien que le Groupe se trouve en position d’intéresser un fonds d’investissement mené par Jacques Veyrat et sa société Impala. Pour mémoire, Jacques Veyrat a commencé sa carrière professionnelle à la direction du CIRI en 1989…

Impala fait une belle opération financière dans un aller-retour éclair à la suite duquel il revend  début 2018 Arjowiggins Security à un fonds vautour suisse, Blue Motion Technologie Holding, qui ne perd pas de temps et vide immédiatement les caisses de l’entreprise. Fin 2018 Arjowiggins Security est agonisant .

Scandales financiers après scandales financiers, force est de constater que l’Etat, qui a toujours occupé des positions clés dans l’entreprise n’a pas assumé son rôle de stratège, ceci alors même qu’il a donné beaucoup d’argent (au total près de 250 000 000 euros), trouvé dans la poche des contribuables. Et la réponse à la question qui revient en boucle en ce moment : « mais  qu’est que vous avez fait de notre pognon » apparait immédiatement..

C’est la raison pour laquelle la « blitz liquidation » d’Arjowiggins a échauffé les esprits, ceux notamment des 240 ouvriers (qui disposent d’un savoir faire unique) qui se sont mis à incendier rouleaux après rouleaux, toutes les douze heures, en pleine crise des Gilets Jaunes, le papier stratégique en stock et les 500 autres emplois indirects alentours.

Le coup de plume sur le devenir d’Arjowiggins a scandalisé et interrogé.

Car en effet, Emmanuel Macron, comme Bruno Le Maire (et toute leur clique) ont aujourd’hui, selon notre excellent confrère Pierre Jovanovic  « du sang de la France sur les mains ».

Car lecture faite de cette odyssée industrielle hémorragique, on cherche à comprendre pourquoi l’Etat ,qui en avait pourtant les moyens, financiers et règlementaires a abandonné cette imprimerie,  physiquement comme une installation militaire ou comme une installation nucléaire , ceinturée de barbelés. Entreprise stratégique oblige !

Pourquoi l’Etat n’a pas immédiatement créé une agence publique ou  un EPIC ,  Etablissement Public de reprise de ce joyau industriel ?

Pour Pierre Jovanovic , en liquidant brutalement cette entreprise, « ces responsables politiques n’ont pas agit par hasard ». Emmanuel Macron, qui ne s’est pas montré à Jouy sur Morin aurait selon lui « supprimé à l’Etat  toute possibilité de revenir en arrière pour le cas où la France déciderait de sortir de l’UE et de l’euro ». Une politique de la terre brulée préventive pour le cas ou les populistes viendraient à gagner les élections européennes du 26 mai 2019…

En attendant cette date, on comprend mieux pourquoi il est de plus en plus difficile et long d’obtenir une carte grise, un passeport, une carte d’identité ou une carte vitale. …

Mais aussi, en plongeant dans les détails de l’aventure de Sequana et d’Arjowiggins Security, on appréhende  mieux pourquoi les Gilets Jaunes dénoncent de plus en plus fort « la disparition des services publics », une critique qui arrive en tête dans les cahiers de doléances du Grand Débat.

Ceci explique cela car sur cet exemple, l’Etat est fortement responsable de cette situation.

Clara Mitchell pour DayNewsWorld

CLASSEMENT FORBES

LES PLUS GROSSES FORTUNES

Bernard Arnault reste toujours le plus riche des Français. Le PDG du géant mondial du luxe LVMH, Bernard Arnault, reste la première fortune française et la quatrième mondiale, selon le palmarès Forbes publié ce mardi 5 mars.

Sa fortune pèse 76 milliards de dollars, soit 66,9 milliards d’euros. Dans le classement français, il devance l’héritière de L’Oréal, Françoise Bettencourt Meyers.

La fille unique de Liliane Bettencourt reprend « le titre honorifique de femme la plus riche du monde » avec une fortune de 43,4 milliards d’euros (49,3 milliards de dollars, 15e au rang mondial).

Quatre autres femmes, toutes héritières, sont milliardaires en France : Marie Besnier-Beauvalot, Carrie Perrodo, Anne Beaufour et Marie-Hélène Dassault.

La fortune des ultra-riches continue de croître

Sur la troisième marche du podium, François Pinault, à la tête de Kering, rival de LVMH. Sa fortune a augmenté de près de 12 % en un an pour s'établir à 26,1 milliards d’euros (29,7 milliards de dollars).

Toujours dans le secteur à forte croissance du luxe, on trouve les propriétaires de Chanel, les deux frères Wertheimer, avec une fortune estimée pour chacun d’eux à 12,8 milliards d’euros (14,6 milliards de dollars).

La fortune de la famille Dassault est, elle, estimée à 24 milliards de dollars, scindée en quatre parts égales représentant les quatre enfants de Serge Dassault, décédé en 2018.

« Le cru 2019 des milliardaires hexagonaux voit se dessiner deux nouvelles tendances : le club des ultra-riches s’étoffe et leur fortune a continué de croître », constate le magazine.

Xavier Niel perd dix places

« La chute la plus remarquée concerne Xavier Niel, le fondateur d’Iliad-Free, qui perd dix places, après une année noire en Bourse », souligne Forbes. Il se retrouve ainsi 18e du classement avec une fortune estimée à 4,1 milliards de dollars (3,6 milliards d’euros).

De manière générale, les patrons des sociétés de technologie appliquée à la finance « sont redescendus de leur piédestal, après de mauvaises fortunes en Bourse ».

Boby Dean pour DayNewsWorld

LA BANQUE UBS LOURDEMENT CONDAMNEE

3,7 milliards d'euros, telle est l'amende infligée à la banque UBS pour démarchage bancaire illégal et blanchiment aggravé de fraude fiscale. La plus lourde peine jamais prononcée par la justice française dans une affaire d'évasion fiscale !

Accusé d’avoir instauré « une organisation structurée et ancienne » pour faciliter la fraude fiscale en France, UBS est condamné à payer 3,7 milliards d’euros d’amende et 800 millions de dommages et intérêts à l’État français. C’est exactement ce qu’avait requis le parquet national financier (PNF).

La banque suisse a annoncé qu’elle allait faire appel. Même si cette condamnation est contestée en appel, c’est la plus lourde peine infligée par la justice française dans une affaire d’évasion fiscale.

C’était le premier grand procès d’évasion fiscale en France qui se termine par un jugement exceptionnel tant par sa sévérité que par les montants demandés.

Le tribunal correctionnel de Paris a en effet condamné mercredi 20 février la banque UBS la première banque privée du monde à une amende record de 3, 7 milliards d’euros. Un montant qui équivaut à la somme récupérée par l’État auprès des clients d’UBS.

L’Union des banques suisses est renvoyée devant la justice française pour démarchage illégal et recel de blanchiment aggravé de fraude fiscale, ce qui signifie qu’elle est soupçonnée d’avoir envoyé des agents de Suisse vers la France, entre 2004 et 2009, afin de proposer aux clients français des montages financiers leur permettant d’échapper au fisc.

Durant des manifestations sportives, spectacles ou séjours offerts aux clients, des contacts étaient noués et de nombreux comptes avaient ainsi été ouverts...

Jaimie Potts pour DayNewsWorld

ATTENTAT MEURTRIER CONTRE LA CATHEDRALE DE SOLO DANS LE SUD DES PHILIPPINES

Au moins 18 personnes ont péri dimanche dans un double attentat contre une église de l'île de Jolo, dans le sud des Philippines, qui demeure un bastion de l’organisation islamiste Abou Sayyaf.

L'attentat intervient deux jours après l'annonce de l'approbation massive, lors d'un référendum lundi dernier, de la création dans le sud des Philippines de la région autonome Bangsamoro, dans le cadre du processus de paix avec l'insurrection musulmane.

Des photos diffusées par l’armée montrent les portes et les fenêtres de la cathédrales pulvérisées, ses bancs retournés.

Un photographe présent sur les lieux a aussi vu de nombreux corps jonchant le sol.

Cinq soldats et 12 civils ont été tués dans ce double attentat qui a également fait 57 blessés, a déclaré l'officier. « C'est probablement un acte terroriste. Il y a des gens qui ne veulent pas la paix », a-t-il ajouté.

Le porte-parole du président philippin Rodrigo Duterte a condamné « un acte terroriste ».

« Nous poursuivrons jusqu’au bout du monde les cruels auteurs de ce crime ignoble jusqu’à ce que chacun des tueurs soit amené devant la justice et mis derrière les barreaux », a déclaré dans un communiqué ce porte-parole.

La province de Sulu, à laquelle appartient Jolo, bastion d'Abou Sayyaf, a globalement voté contre la création de la nouvelle région autonome Bangsamoro, .

L’île de Jolo est en effet un des principaux bastions d’Abou Sayyaf, une ramification extrémiste de l’insurrection séparatiste musulmane. Spécialisée dans les enlèvements crapuleux, cette organisation a été,créée dans les années 1990 grâce aux financements d’un membre de la famille du chef d’Al-Qaida Oussama Ben Laden.

Elle est aussi accusée des pires attentats dans l’archipel, en particulier celui contre un ferry qui avait fait plus de100 morts en 2004.

La mise en place de cette zone sur un territoire à majorité musulmane – alors que l’archipel est majoritairement catholique – vise au rétablissement de la paix après des décennies d’un conflit qui a fait des dizaines de milliers de morts.

Britney Delsey pour DayNewsWorld

JEAN-DOMINIQUE SENARD

NOUVEAU PRESIDENT DE RENAULT

Renault tourne la page Carlos Ghosn. Jeudi 24 janvier, le conseil d'administration de Renault se réunit ce jeudi pour mettre en place une gouvernance « pérenne » selon Bruno Le Maire.

Incarcéré depuis plus de deux mois au Japon, celui qui dirigeait Renault depuis 2005 a accepté de démissionner juste avant la tenue du' conseil d'administration chargée de nommer ses successeurs.

Le groupe français a choisi l'actuel patron de Michelin Jean-Dominique Senard en tant que nouveau président du conseil d'administration.

A 65 ans, M. Senard devient donc le onzième président dans l'histoire de Renault.

Thierry Bolloré, qui avait repris les rênes de l'entreprise après l'arrestation de Carlos Ghosn a été, de son côté, confirmé au poste de directeur général de l'entreprise.

Les deux fonctions sont donc désormais séparées, comme le souhaitait l'Etat, principal actionnaire de Renault avec 15% du capital et 22% des droits de vote.

A Thierry Bolloré revient le rôle d'assurer la gestion au quotidien tandis que Jean-Dominique Senard lui se concentrera sur les grandes orientations pour le groupe tout en reprenant la présidence de l'alliance Renault-Nissan, poste qu'occupait également Carlos Ghosn.

La succession de Carlos Ghosn ne balaie pas pour autant les incertitudes pour le constructeur français.

Il faut aussi attendre la fin de l'enquête interne lancée sur les pratiques au niveau de Renault-Nissan-Mitsubishi, la coentreprise de droit néerlandais qui gère les synergies entre les membres de l'Alliance que doit sauver M. Senard.

Une tâche ardue tant les relations entre Renault et Nissan sont délétères depuis l'arrestation et la mise en examen de Carlos Ghosn.

Britney Delsey pour DayNewsWorld

OPERATION SEDUCTION D'EMMANUEL MACRON DEVANT 150 GRAND PATRONS ETRANGERS

Ayant décidé de ne pas participer au forum de Davos qui rassemble le gotha de l’économie mondiale, et ce pour régler l'urgence sociale, Emmanuel Macron a choisi de réunir ce lundi à Versailles 150 patrons français et étrangers.

Ce sommet intervient alors que l’économie nationale s’essouffle, que les créations d’emplois plafonnent et que les défaillances d’entreprises devraient reprendre selon Euler Hermès

Depuis son investiture, M. Macron a reçu à plusieurs reprises de grands groupes internationaux pour les convaincre d'investir en France.

Et il renouvelle cette année l'expérience réussie de l'an dernier où 3 milliards d'investissements sur 5 ans avaient été annoncés en France, avec des engagements d'entreprises comme Google.

Le but affiché : vanter l'attractivité de la France et rassurer en plein mouvement des « gilets jaunes ». En réunissant 150 patrons à Versailles, « notre volonté est de mettre en avant les opportunités dans les territoires en faisant connaître les différentes régions et leurs savoir-faire.

Nous aurons également des entreprises françaises de différentes tailles, représentant le tissu économique en région », a souligné l’Élysée.

« Quand des grands groupes viennent en France, ce sont des emplois dans les territoires. C'est pour cela qu'on se bat pour qu'il y ait des investissements en région », ajoute-t-on de même source.

Quasiment tout le gouvernement doit accueillir et s'entretenir à partir de 15 heures avec des chefs d'entreprises du monde entier.

L'an dernier, le slogan était « France is Back ». Cette année, l'opération « Choose France » se déroule dans le contexte des « gilets jaunes », mouvement qui à l'étranger inquiète quant à la stabilité du pays.

Au chef d 'Etat de donner des gages sur le fait que le cap ne changera pas à l'issue du grand débat, et notamment au sujet de la fiscalité qui continuera d'encourager l'investissement. Au chef de l'Etat de convaincre que la poursuites de ses réformes augmentera l'attractivité France, et de décrocher de nouveaux investissements étrangers.

Des investissements s’élevant à plusieurs centaines de millions d’euros devraient être annoncés à l’occasion de ce second sommet « Choose France », affirme la présidence de la République.

Abby Shelcore pour DayNewsWorld

CARLOS GHOSN LACHE PAR L'ETAT FRANCAIS

L'Etat français avait jusque-là soutenu Carlos Ghosn. Il vient de le lâcher demandant désormais la désignation d’un successeur à la tête de Renault. Un conseil d’administration devrait être convoqué dans les prochains jours.

« J’ai toujours indiqué, en rappelant la présomption d’innocence de Carlos Ghosn, que s’il devait être durablement empêché, nous devrions passer à une nouvelle étape. Nous y sommes », a reconnu Bruno Le Maire, ministre de l’Economie.

Incarcéré au Japon depuis le 19 novembre pour abus de confiance et malversations financières, Carlos Ghosn va ainsi perdre son dernier titre, celui de PDG de Renault, Nissan et Mitsubishi l'ayant révoqué du poste de président du conseil d'administration dès la fin novembre.

« Dans cette nouvelle étape, nous avons besoin maintenant d’une nouvelle gouvernance pérenne pour Renault », a ajouté le ministre de l'Economie, alors que plusieurs émissaires du gouvernement français dépêchés à Tokyo se sont entretenus mercredi avec des protagonistes du dossier Renault-Nissan.

Le ministre n’a pas précisé si le nouveau PDG prendrait aussi la tête de l’alliance avec les japonais Nissan et Mitsubishi mais s'est voulu rassurant. « Nous souhaitons la pérennité de l’alliance.

La question des participations au sein de l’alliance n’est pas sur la table », a-t-il affirmé.

L'État français est le premier actionnaire de Renault, avec 15,01% du capital. Nissan en détient 15%, mais sans droits de vote en assemblée générale. Renault contrôle pour sa part 43% de Nissan, qu'il a sauvé de la faillite il y a près de 20 ans. Nissan possède par ailleurs 34% de Mitsubishi Motors, dernier venu dans l'alliance née en 1999.

Interrogé sur l'éventuelle candidature de Jean-Dominique Sénard, le président sortant de Michelin, Bruno Le Maire en a loué les qualités sans se prononcer pour autant.

«C'est un grand industriel, un homme qui a une conception sociale de l'entreprise et qui l'a démontré à plusieurs reprises», a-t-il déclaré, soulignant qu'il était aussi «un spécialiste du secteur automobile».

Il a toutefois assuré que «l'État se prononcera sur la base des candidats qui lui seront soumis comme actionnaire de référence».

Sous le coup de trois inculpations, le Samouraï français est actuellement en détention provisoire jusqu'au 10 mars au moins. C'est pourquoi ses avocats ont fait appel et demandent sa libération sous caution.

Britney Delsey pour DayNewsWorld

PENELOPEGATE OU LE RENVOI DEVANT LA CORRECTIONNELLE

Le parquet requiert le renvoi de François Fillon, ancien candidat à la présidentielle, et de son épouse Penelope Fillon devant un tribunal correctionnel, ce vendredi 11 janvier. C’est désormais au juge de décider s’il y aura un procès ou non.

Dans l’affaire des emplois présumés fictifs, selon des informations du Monde, le parquet national financier (PNF) a signé, mercredi 9 janvier, un réquisitoire en faveur du renvoi devant le tribunal correctionnel de François Fillon, de son épouse Penelope et de son ancien suppléant à l’Assemblée nationale, Marc Joulaud.

Le parquet « souhaite voir juger [le couple] pour diverses infractions : détournement de fonds publics, abus de biens sociaux, escroquerie aggravée et complicité de ces délits ».

Au juge de décider

Au juge d’instruction de décider si un procès en correctionnelle aura lieu pour l’ancien candidat à la présidentielle , son épouse et son ancien suppléant parlementaire Marc Joulaud, également mis en examen.

En octobre les juges d’instructions chargés de l’enquête sur les emplois présumés fictifs de l’épouse de François Fillon, avaient notifié la fin de leurs investigations suite à l'enquête lancée après des révélations du Canard Enchaîné.

En effet, le journal avait révélé des soupçons d’emploi fictif de Penelope Fillon, l’épouse du candidat en titrant dans son édition du 25 janvier 2017« Les 600 000 € gagnés par Penelope qui empoisonnent Fillon ».

Elle a été employée de 1986 à 2013 comme assistante parlementaire de son mari et de son suppléant, Marc Joulaud et son activité pose question.

Alyson Braxton pour DayNewsWorld

NOUVELLE INCULPATION POUR CARLOS GHOSN

Mauvaise nouvelle pour Carlos Ghosn. L'homme d'affaires, qui a été inculpé une première fois le 10 décembre pour n'avoir déclaré que la moitié de sa rémunération de 2010 à 2015, est ce vendredi accusé pour avoir minoré ses revenus de la moitié également de 2015 à 2018 à hauteur de 4 milliards de yens (31 millions d'euros)

Le parquet accuse le PDG de Renault également d'abus de confiance aggravé, le patron ayant tenté de faire couvrir par Nissan des pertes sur des investissements personnels au moment de la crise financière d'octobre 2008.

Le bras droit de ce dernier, Greg Kelly, soupçonné d'avoir participé à la manœuvre de dissimulation des revenus, a également été mis en examen. Tout comme Nissan, en tant qu'entité morale.

En effet selon les juges la responsabilité du constructeur est engagée puisqu'il a transmis de fausses déclarations aux autorités boursières dans le cadre de ses rapports financiers annuels.

Le PDG de Renault a clamé son innocence lors d'une audience mardi 8 décembre, sa première apparition publique depuis son arrestation, affirmant être «faussement accusé et détenu de manière injuste».

Il aassuré « avoir agi avec honneur, légalement et avec la connaissance et l’approbation des dirigeants » du constructeur nippon.

Son avocat Motonari Otsuru a annoncé ce vendredi avoir déposé une demande de libération sous caution qui a cependant peu de chance d'aboutir car pour être accordée, il fallait que le prévenu ne rejette pas les accusations portées contre lui.

Motonari Otsuru a donc jugé probable que Carlos Ghosn, arrêté depuis le 19 novembre, soit maintenu en détention jusqu'au début de son éventuel procès, qui pourrait se tenir dans environ six mois.

Alyson Braxton pour DayNewsWorld

PREMIERE COMPARUTION DE CARLOS GHOSN

DEVANT UN JUGE

Amaigri, menotté, une corde autour de la taille, sandale vertes en plastique au pied, avant le début de la séance qui a duré quasiment deux heures, le PDG de Renault Carlos Ghosn est apparu publiquement pour la première fois devant un tribunal japonais, à la demande de ses conseils, ce matin.

Un moment d'exception avant le procès lui-même, qui a permis à Carlos Ghosn d'apparaître devant le public restreint de la salle d'audience et de clamer son innocence. Les avocats du patron de l'alliance Renault-Nissan avaient en effet demandé, en application de l'article 34 de la Constitution, à entendre de la bouche d'un juge les raisons du maintien en détention de leur client. Une procédure de comparution de ce type rare, seulement 0,6% des détenus ayant fait une telle requête l'an dernier.

Lors de cette première séance devant le juge Yuichi Tada, près de deux mois après son arrestation surprise à Tokyo, Carlos Ghosn est parvenu à poser les bases de sa défense en clamant son attachement à Nissan et sa fierté de l'avoir redressé. «J'ai été injustement accusé et placé en détention sur la base d'accusations sans fondement», a-t-il affirmé.

S'exprimant en anglais, Carlos Ghosn a rappelé avoir dédié « deux décennies de sa vie à relever Nissan et bâtir l'alliance », une entreprise qu'il dit aimer. Le Franco-libano-brésilien affirme « avoir agi avec honneur, légalement et avec la connaissance et l'approbation des dirigeants de la compagnie », selon une déclaration écrite qu'il a lue. Ainsi, selon lui, tout ce qu'il a fait a été avalisé par l'entreprise. Pour Carlos Ghosn, c'est une manière de faire endosser une responsabilité plus importante par Nissan.

Il a également assuré ne pas avoir fait couvrir des pertes personnelles à Nissan détaillant les transactions pour lesquelles il est accusé d'abus de confiance. Les sommes versées par une filiale de Nissan à l'homme d'affaires saoudien Khaled Juffali l'ont été, selon le prévenu, en rétribution de services rendus pour aider le groupe dans la région du Golfe.

Pour l'avocat de Carlos Ghosn, Motonari Hatsuru, l'objectif de cette audience était « de connaître le motif précis de la détention et les soupçons qui pèsent encore sur Carlos Ghosn » et de faire libérer son client.

Mais le juge a justifié le maintien en détention de l'ancien président de Nissan par un risque de fuite à l'étranger « où il a des bases » et d'altération des preuves. « Il y a suffisamment d'éléments pour estimer que le suspect pourrait inciter des personnes concernées à dissimuler des infractions », a argué le magistrat Yuichi Tada.

Même si cette comparution n'a quasi aucune chance de changer le cours des choses, la portée symbolique reste cependant forte pour M. Ghosn qui a enfin pu rompre le silence médiatique et donner sa version des faits.

Alyson Braxton pour DayNewsWorld

CARLOS GHOSN PRET A SE DEFENDRE

COMME UN LION

DEVANT LE TRIBUNAL DE TOKYO

Le patron franco-libano-brésilien, placé en garde à vue au Japon depuis le 19 novembre dernier, pourra enfin s'expliquer mardi 8 janvier devant le tribunal de Tokyo.

En activant l'article 34 de la Constitution japonaise, les avocats de Carlos Ghosn provoquent en effet la comparution de leur client et oblige ainsi le procureur à clarifier publiquement le motif de sa détention prolongée.

Le fils du PDG de Renault, Anthony Ghosn, dans un entretien au JDD ce dimanche affirme que son père est « prêt à se défendre de façon vigoureuse » devant un tribunal de Tokyo mardi prochain.

« Pour la première fois, il pourra s’exprimer sur les faits qu’on lui reproche, donner sa vision.

Je pense que tout le monde sera assez surpris en entendant sa version de l’histoire. Jusqu’à maintenant, on a seulement entendu l’accusation. Il aura dix minutes pour s’exprimer » et « il ne lâchera rien », poursuit Anthony Ghosn.

Pour deux des filles du PDG de Renault qui se sont exprimées dans les colonnes du New York Times, Hiroto Saikawa, le directeur général de Nissan, aurait provoqué l'affaire dans le seul but de rééquilibrer le rapport de force en faveur de Nissan au sein de l'alliance entre Renault et le constructeur automobile japonais.

Les conditions de détention du patron français dans la prison japonaise ne sont pas des plus confortables.Selon son fils,

« il résiste, même s’il a perdu une dizaine de kilos en mangeant trois bols de riz par jour. Les conditions ne sont pas très saines". « Le procureur a le droit de l’interroger à n’importe quel moment, deux ou trois fois par jour.

Il peut venir tôt le matin et tard le soir. Les interrogatoires durent une ou deux heures », explique encore Anthony Ghosn ." Mais il prend tout ça comme un challenge " (un défi) et " il lit des livres qu’on lui fait passer presque chaque jour" selon son fils.

Jusqu'à présent Carlos Ghosn se trouve en détention prolongée au Japon pour minoration illégale de ses revenus dans des rapports annuels de Nissan remis aux autorités boursières  et pour un possible abus de confiance, accusations que l'intéressé nie catégoriquement.

Le pouvoir japonais voudrait-il reprendre la main sur un empire automobile redressé par un patron français de génie en broyant ce dernier dans ses geôles pour « fraude fiscale » ?

La France en premier chef et la communauté internationale dans son ensemble, qui n'ont eu que peu ou pas de preuves de la culpabilité du patron Carlos Ghosn, sont restées bien passives dans cette affaire.

Alyson Braxton pour DayNewsWorld

AFFAIRE CARLOS GHOSN LE PDG DE RENAULT DERRIERE LES BARREAUX POUR NOEL

La justice japonaise a décidé dimanche de prolonger sa garde à vue jusqu'au 1er janvier. « Aujourd'hui, la décision a été prise de maintenir M. Ghosn en détention. La garde à vue viendra à expiration le 1er janvier », a dit le tribunal du district de Tokyo dans un communiqué.

Cette décision judiciaire est le dernier rebondissement en date dans la saga qui passionne le Japon et le monde des affaires depuis l'arrestation du capitaine d'industrie le 19 novembre à Tokyo à l'arrivée de son jet privé.

L’ex-président de Nissan (et toujours PDG de Renault), a fait l'objet vendredi 21 décembre d'un nouveau mandat d'arrêt, le troisième, sur des charges supplémentaires, concernant cette fois l'abus de confiance aggravé.

Cette nouvelle arrestation est liée aux pertes subies au moment de la crise des subprimes de 2007-2008 par la société gérant la fortune de M. Ghosn.

Ces pertes, d’un montant de 1,85 milliard de yens (14,5 millions d’euros), auraient été imputées en octobre 2008 à la comptabilité de Nissan.

Carlos Ghosn aurait donc fait passer des pertes personnelles sur les comptes de l'entreprise Nissan  en 2008. Entre 2009 et 2014, une filiale de Nissan aurait par ailleurs versé 14,7 millions de dollars (12,8 millions d’euros) à ce gestionnaire de fortune.

Le parquet soupçonne ainsi Carlos Ghosn d'avoir « failli à sa fonction de PDG et d'avoir causé un préjudice à Nissan »

Ce type de délit est normalement prescrit au bout de sept ans, d'après la loi japonaise. Mais les procureurs soutiennent qu’elle ne s’applique pas à M. Ghosn en raison du temps qu’il a passé à l’étranger ces dix dernières années.

Le Franco-libano-brésilien a déjà été inculpé le 10 décembre pour ne pas avoir déclarer aux autorités boursières près de 5 milliards de yens (38 millions d'euros) de revenus sur cinq années, de 2010 à 2015. Son bras droit l'américain Greg Kelly, arrêté en même temps que lui, a aussi été mis en examen.

Au ministre de la justice, Takashi Yamashita , en réponse aux critiques émises contre le fonctionnement de la justice japonaise, de déclarer que les procédures « se font dans le respect des textes » et que, de ce fait, « il n’y a pas lieu de critiquer. »

Jenny Chase pour DayNewsWorld

TRUMP N’A ETE QUE TRES PARTIELLEMENT ENTENDU PAR LA FED ALORS QU’ELLE PRESCRIVAIT UNE NOUVELLE AUGMENTATION DE SES INTERETS

Comme d’habitude, c’est par un tweet , son arme de communication préférée, que le Président américain avait appelé lundi dernier la FED à ne pas augmenter son taux d’intérêts , alors qu’elle prévoyait de le faire passer de 2,25% à 2,50% , ou dans une fourchette comprise entre ces deux taux.

La FED n’a pas suivi la recommandation pourtant impérieuse du Président. Elle a augmenté son taux directeur mercredi 19 décembre 2019. Celui-ci a été fixé à 2,50%

Pour Donald Trump cette augmentation était tout simplement une erreur, « inspirée par des chiffres sans signification »..

La FED est actuellement présidée par Jérôme Powell, un proche de Donald Trump, lequel cependant, fin novembre avait publiquement estimé que « jusque là, il n’était pas, ne serait ce qu’un peu satisfait de sa nomination de Jay Powell ». Selon Donald Trump et son légendaire instinct, cette nouvelle hausse va renchérir tous les crédits à la consommation et les crédits immobiliers, des mesures qui vont forcement être impopulaires.

Et on sait que Donald Trump pense déjà à sa ré-election !

Mais surtout, ces hausses vont renforcer le dollar, ce qui va contrecarrer ses objectifs de réduction du déficit commercial des US, rendant les importations moins chères et les produits américains plus onéreux à l’exportation.

Mais également, cette augmentation est totalement inopportune compte- tenu des incertitudes qui pèsent sur l’économie américaine et mondiale. Cette augmentation a déjà eu un impact immédiat sur les bourses qui ont immédiatement dévissées. C’est le Nikkei qui a ouvert le bal ;  quelques heures après les bourses européennes ont affiché une très nette baisse. Wall Street n’a pas fait exception.

Sur cette dernière décision de la FED, le Président américain a  frontalement attaqué, en disant : « c’est incroyable, avec un dollar très fort et virtuellement onéreux, aucune inflation, le monde qui explose autour de nous, Paris qui brûle et la Chine sur une pente descendante, la FED procède quand même à une nouvelle hausse de ses intérêts ».

Cette critique ouverte n’a pas été du goût, bien évidemment, des responsables de la FED qui depuis sa création revendique son indépendance vis-à-vis du pouvoir politique.

Notez bien que tout est dans le mot " indépendance" !

En effet, selon la doxa économique et monétaire qui domine depuis de  nombreuses décennies, une Banque Centrale doit être indépendante. Une indépendance considérée comme un postulat, une condition indispensable.

Oui, mais ! Les Banques Centrales ne sont indépendantes que vis-à-vis des autorités politiques. Au demeurant, dans les faits elles n’ont aucun pouvoir réel ou plus justement que des broutilles de pouvoir.

Tout se passe à l’étage supérieur, en haut de la pyramide (laquelle figure sur le billet de un dollar)

C’est à ce dernier étage que se tient une organisation internationale, très peu connue du grand public, créée en 1930 (au lendemain de la crise de 1929) sous la forme d’une société anonyme. Cette société anonyme est la Banque des règlements iinternationaux (BRI), Bank for International Settlement en anglais. C’est la plus ancienne des organisations financière internationales.

Elle est installée à Bâle (en Suisse). C’est elle qui détient toutes les banques centrales, et qui détient par suite la FED, laquelle a toujours fonctionné avec des capitaux publics,(très  peu)  et des capitaux privés dominants, ces capitaux privés provenant essentiellement de la dynastie des Rothschild, mais aussi des Rockefeller, des frères Lehmann, des Goldman Sax etc..(Il a toujours été très difficile de connaitre très exactement  poids respectifs des ces familles ; c’est le secret le mieux gardé du monde).

Néanmoins, on sait que c’est la dynastie des Rothschild qui détient la plus grande part de ses capitaux. Cette dynastie est la plus puissante de la Terre, sa richesse étant estimée à 500 000 milliards de $ (pour donner une échelle le budget de la France pour 2018 s’est élevé à 2200 milliards d’€). Rappelons que le rôle d’une Banque Centrale est de créer la monnaie, de la mettre en circulation et de veiller au fonctionnement de leur système de distribution.

La FED a donc le pouvoir  d’imprimer de l’argent, pour le compte du gouvernement américain « qui lui reverse des intérêts pour l’extrême faveur qui lui est faite », lesquelles intérêts qui constituent la charge de la dette dans les budgets publics vont directement dans la poche de cette petite caste. Même si au US comme en France, la dépense publique est alimentée par de nombreux gaspillages et des doublons inutiles, on comprend mieux après ces explication où va notre argent…

Le pouvoir de ces familles qui représentent 1% de la population mondiale est donc considérable. C’est une élite qui oblige, de façon très maline l’Etat américain (comme beaucoup d’autres Etats occidentaux) à prélever toujours plus d’impôts.

Vous aurez donc compris à la lueur de ces explications pourquoi Donald Trump, qui s’est imposé victorieusement lors des dernières élections présidentielles américaines en défendant les Américains et l’Amérique (American First), et en s’érigeant en candidat anti-système, vient de prendre de sérieux risques, politiques et personnels.

L’actuel Président de la FED, Jérôme Powell, qui est pourtant un proche de Donald Trump, n’a pas pu résister aux pressions des financeurs de la FED (Rothschild and C°)….

Il faut néanmoins saluer la courte victoire qu’il a obtenu, à savoir que la FED n’augmentera que 2 fois au lieu des trois prévues initialement ses taux d’intérêts en 2019.

Courageux Donald par ailleurs, qui s’est ainsi exposé personnellement, dans un contexte général « flippant » pour les Américains.

Rappelons avant de finir, qu’au moins 7 Présidents américains qui se sont opposés à l’oligarchie financière et au cartel des banques ont été assassinés : Abraham Lincoln, Garfield, McKinley, John Kennedy et peut être même Franklin D. Roosevelt….

Clara Mitchell pour DayNewsWorld

PLAN D'URGENCE SOCIALE ET ECONOMIQUE

DU GOUVERNEMENT FRANCAIS

Nombreux étaient les dossiers sur la table du conseil des ministres ce mercredi 19 décembre. Hausse du Smic, élargissement et augmentation de la prime d’activité, annulation de la hausse de la CSG pour les retraités modestes…

Le projet de loi sur les mesures d’urgence a été déposé mercredi « avant midi » à l’Assemblée, a annoncé à l’issue du Conseil des ministres Benjamin Griveaux.

À l’issue du conseil des ministres , le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux est revenu sur la mise en application des différentes réformes liées au pouvoir d’achat, annoncées par Emmanuel Macron le 10 décembre, en réponse au mouvement des Gilets jaunes.

1° Le Smic et la prime d'activité:

Le décret revalorisant le Smic de 1,5 % au 1er janvier prochain a été adopté, ce mercredi, en Conseil des ministres, a annoncé Benjamin Griveaux dans son compte rendu. Cette revalorisation mécanique portera, en brut, le Smic horaire de 9,88 à 10,03 euros et le Smic mensuel de 1.498,47 à 1.521,22 euros pour un temps plein, soit une hausse de 22,75 euros, a-t-il précisé.

Cette hausse automatique est calculée selon deux critères: l'inflation constatée pour les 20% de ménages aux plus faibles revenus et la moitié du gain de pouvoir d'achat du salaire horaire base ouvrier et employé (SHBOE).

Pour atteindre l'objectif présidentiel d'une hausse de revenus de 100 euros net pour les salariés gagnant autour du Smic, l'exécutif a choisi de passer par la prime d'activité. Le porte-parole du gouvernement a confirmé l’élargissement de la prime d’activité à 5 millions de foyers en France. Les personnes éligibles à cette prime pourront en bénéficier dès le 5 février à partir du moment où elles auront fait la demande auprès de la Caisse d’allocations familiales. Mais 45% des personnes au Smic n'auront pas les 100 euros car elles sont dans des foyers qui touchent à deux plus de 3.000 euros net par mois.

2°La prime exceptionnelle

Une prime exceptionnelle versée par les entreprises aux salariés rémunérés jusqu'à 3.600 euros devra être versée avant le 31 mars, elle concernera «4 à 5 millions de salariés», a annoncé mercredi Benjamin Griveaux. Cette une prime exceptionnelle, qui pourra atteindre 1.000 euros, sera exonérée de toute charge sociale et de l'impôt sur le revenu. Elle devra être versée avant le 31 mars 2019. Les employeurs ne sont pas obligés de verser cette prime. Quelques grands groupes ont déjà annoncé qu’ils le feraient.

3° La CSG

La suppression de la hausse de la CSG, pour les retraités touchant moins de 2.000 euros par mois, s’appliquera, au plus tard, le 1er juillet 2019. Les 3,5 millions de foyers de retraités concernés par cette annonce devront bel est bien supporter la hausse de la CSG à partir de janvier 2019 avant d’être « intégralement remboursés au plus tard le premier juillet […] à travers un gros chèque ou un virement », a précisé Muriel Pénicaud, lundi 17 décembre.

4° Les heures supplémentaires

Le texte prévoit sans surprise la défiscalisation des heures supplémentaires à partir du 1er janvier.

​Un ensemble de mesures d'un coût estimé à 10 milliards d'euros.

Jaimie Potts pour DayNewsWorld

FRANCE APPEL A LA GREVE DANS LE TRANSPORT ROUTIER

Alors que la France commence dans certaines régions à vivre au ralenti économiquement suite au mouvement des « gilets jaunes », les fédérations CGT et FO du transport routier appellent à la grève à partir de dimanche soir. Soutenant « les gilets jaunes » elles entendent défendre le pouvoir d'achat.

Elles appellent à la grève à partir de ce dimanche soir, à partir de 22H et pour une durée indéterminée qualifiant de « miettes » les mesures annoncées mardi par le Premier ministre. FO, 3eme organisation du secteur, appelle «immédiatement le gouvernement à ouvrir les négociations avec les employeurs, en particulier, sur la prime transport. ». Le secteur , regroupant les chauffeurs routiers, les ambulanciers, les transporteurs de fonds ou les déménageurs, compterait quelque 700.000 salariés.

Dans le viseur des deux syndicats également: une récente décision du Conseil d'État rabotant les heures supplémentaires des chauffeurs routiers. Les deux organisations contestent une décision du Conseil d'Etat, qui a annulé les dispositions d'un décret de 2016 fixant des majorations de 25% et 50% pour les heures supplémentaires des chauffeurs routiers, les ramenant à 10%. La CGT estime que cette décision « risque d'avoir des répercussions négatives sur (le) pouvoir d'achat » des routiers.

Décision qui leur ferait « perdre entre 300 et 1200 euros par mois », selon Patrice Clos, secrétaire général de FO Transports et Logistique. « Nous sommes persuadés que depuis la décision du Conseil d'Etat le verrou des heures supplémentaires majorées a sauté pour le transport routier de marchandises. » peut-on lire dans un communiqué conjoint des deux syndicats.

Pour le ministère des Transports il s'agit d' « une grève qui n’a aucune raison d’être » arguant que cette décision, datée du 28 novembre et annulant un décret du 17 novembre 2016, « n'aura aucune conséquence et ne change rien en pratique » affirme le ministère. « Elle était attendue pour des raisons juridiques et avait été parfaitement anticipée par le gouvernement. », ajoute-t-il.

«Un article du projet de loi d'orientation des mobilités (article numéro 42), qui vient d'être présenté en Conseil des ministres, prévoit de sécuriser la primauté de l'accord de branche pour déterminer les taux de majoration des heures supplémentaires. Cela restera donc toujours l'accord de branche qui s'appliquera en la matière, aujourd'hui comme demain», précise-t-on encore au ministère.

La France risque d'être économiquement paralysée à moins de trois semaines des fêtes de fin d'année.

Jaimie Potts pour DayNewsWorld

LE BREXIT UN COUT POUR L'ECONOMIE BRITANNIQUE

Le gouvernement britannique a clairement indiqué qu' « no deal » entraînerait une chute du PIB de 9,3 % en 15 ans. Seul l'accord prôné par May pourrait limiter la casse

« D'un point de vue purement économique, quitter l'UE aura un coût. [...] Ce que la Première ministre essaie de faire, c'est minimiser ce coût », a affirmé en début de matinée le ministre des Finances Philip Hammond.

Quel que soit le scénario de sortie de l'Union européenne (UE), le Brexit va faire entrer l'économie britannique dans une zone de fortes turbulences. Tel est l'avertissement lancé mercredi 28 novembre par le gouvernement anglais dans un rapport qui souligne que l'accord négocié par Theresa May limitera, lui, les dégâts.

Un rapport décisif qui pourrait faire adhérer les députés récalcitrants à l'accord scellé par la Première ministre dimanche avec les 27 autres pays de l'UE alors que pour l'instant le vote des députés britanniques le 11 décembre sur l'accord s'annonce loin d'être gagné pour Mme May.

Le rapport pointe du doigt qu'une sortie sans accord amputerait le produit intérieur brut du Royaume-Uni de 9,3 % en 15 ans tandis que l'accord trouvé par Mme May, décrié, y compris par le Parti conservateur de la Première ministre, coûtera, lui, 3,9 % au PIB du pays. le rapport de 83 pages. Le document souligne toutefois que tous ces chiffres doivent être pris avec des pincettes « en raison des incertitudes inhérentes à ce type d'analyse économique »

« D'un point de vue purement économique, quitter l'UE aura un coût. [...] Ce que la Première ministre essaie de faire, c'est minimiser ce coût », a affirmé en début de matinée le ministre des Finances Philip Hammond sur la BBC Radio 4. Bien que le gouvernement ne donne pas de chiffres concrets, selon des économistes cités par l'agence PA, un PIB moins élevé de 3,9 % représente environ 100 milliards de livres d'ici à 2030.

Un chiffre bien plus élevé que l'actuelle contribution du gouvernement britannique au budget de l'UE.

Andrew Preston pour DayNewsWorld

 

COMPRENDRE LA DECHEANCE SUBITE

DE CARLOS GHOSN

Alors que la garde à vue de Carlos Ghosn au Japon a été prolongée de dix jours, Thierry Bolloré a été nommé provisoirement aux commandes du constructeur français. « Il y a une gouvernance solide qui assure le bon fonctionnement de Renault », a rassuré Bruno Le Maire mercredi 21 novembre.

Le conseil d’administration de Renault a maintenu le patron dans ses titres et fonctions tout en reconnaissant son incapacité transitoire à diriger l’entreprise. « M. Ghosn, temporairement empêché, demeure président-directeur général », souligne le communiqué publié à l’issue de la réunion.

A Paris, le constructeur français et l’Etat actionnaire ne disposent d’aucun élément sur l’enquête elle-même et les faits reprochés à M. Ghosn. « J’appuie la demande du conseil de Renault d’obtenir toutes les informations de la part de Nissan au sujet de M. Ghosn », a déclaré mercredi M. Le Maire.

Le PDG du groupe, à la tête de l’alliance entre le français Renault et le japonais Nissan depuis 1999, est soupçonné d'avoir dissimulé au fisc nippon la moitié de ses revenus pendant plusieurs années. Un scandale qui pourrait faire les affaires de Nissan.

Mais, selon plusieurs experts du secteur, ces révélations tombent à point nommé ces derniers n'y voyant qu'un « coup d’Etat » orchestré par Nissan.

En effet Carlos Ghosn s'apprêtait à faire une sorte de fusion-acquisition entre les deux groupes. Or Nissan pèse désormais plus lourd que son partenaire français et redoutait sans doute une intégration renforcée qui lui aurait fait perdre son indépendance.

L’alliance entre les groupes français et japonais remonte à 1999 alors que Nissan est alors au bord de la faillite. Avec un plan de restructuration sévère (21 000 salariés à la porte, la fermeture d'un site industriel, et la rupture des relations avec les fournisseurs historiques par la concurrence) le constructeur d'automobile Nissan est sauvée

Cette alliance repose sur un montage particulier, avec une participation croisée des deux entreprises. Renault détient 43,4% du capital de Nissan, et le japonais 15% du Français. Une société néerlandaise, détenue à égalité par les deux groupes, voit le jour en 2003 : Renault-Nissan. Deux entités indépendantes.

L'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi est devenue le premier constructeur automobile mondial : 10,5 millions de véhicules vendus dans le monde l'an dernier. Elle regroupe 470 000 salariés et 122 sites industriels dans tous les continents.

En 1999, au moment du rapprochement, Renault affiche une meilleure santé que son homologue japonais. Mais près de vingt ans plus tard le rapport de force s’est inversé, Nissan frôlant presque les 100 milliards de chiffre d’affaires soit deux fois plus que Renault avec 58 milliards.

Or le fleuron de l’industrie nippone redoutait une intégration renforcée qui lui aurait fait perdre son indépendance et plaidait en vain pour « un rééquilibrage » de son alliance avec Renault, en passant de 15 à 25% de parts au sein du constructeur français.

« L’Etat français a désormais un poids plus important. Du point de vue de Renault, c’est un problème important, et pour nous, Nissan, c’est un motif d’inquiétude », dénonçait le directeur de la compétitivité de Nissan lors de la conférence de présentation des résultats semestriels dès 2015.

Si Carlos Ghosn a sauvé Nissan, il n'en reste pas moins un étranger dont la mainmise sur l’alliance agace. La petite berline Micra est fabriquée uniquement en France par exemple et une partie des bénéfices récupérés par Renault. De plus les rémunérations excessives de Carlos Ghosn ont suscité de plus en plus de critiques . En 2016, il a perçu une rémunération globale de 15,6 millions d’euros, faisant de lui le troisième patron le mieux payé des dirigeants du CAC 40.

Une déchéance tellement subite qu’elle pourrait en fait cacher un « coup d'Etat » du groupe japonais, selon certains experts, pour un réequilibrage des pouvoirs au sein de l'Alliance en faveur du fleuron japonais.

Renault, le plus affecté par l'affaire qui touche son PDG, est pour l'instant resté prudent sur cette affaire.

Andrew Preston pour DayNewsWorld

 


LE GRAND CAPITAINE D'INDUSTRIE CARLOS GHOSN DECHU

Carlos Ghosn , président du groupe Renault Nissan a été arrêté à Tokyo lundi 19 novembre après une enquête interne de Nissan, selon le quotidien japonais Asahi. Il est soupçonné d’avoir sous-évalué sa rémunération et surtout d’avoir utilisé de l’argent du groupe à des fins personnelles.

Ghosn a été arrêté sur ordre du parquet de Tokyo. La direction de Nissan a fait savoir que le conseil d’administration allait statuer sur son départ de la présidence du groupe.

Les procureurs enquêtent sur le volet de déclarations erronées de revenus aux services fiscaux, mais les médias avancent déjà beaucoup d'autres soupçons, aidés par des sources internes de Nissan. L'achat de résidences de luxe payées par une obscure filiale d'investissement, l'encaissement indu de primes destinées à d'autres administrateurs du groupe.

 

« L'enquête a montré qu'au fil des ans, Ghosn et Kelly ont déclaré des montants de rémunération inférieurs aux montants réels dans des rapports à la Bourse de Tokyo afin de réduire le montant déclaré de la rémunération de Carlos Ghosn », indique le constructeur automobile japonais. Selon l'agence de presse japonaise Jiji, Carlos Ghosn aurait sous-évalué sa rémunération de près de la moitié.

On lui reproche d'avoir sous-estimé ses revenus de l'ordre de 5 milliards de yens (38 millions d'euros) sur cinq ans à compter de 2011 dans des rapports financiers annuels officiels déposés par Nissan.

Cette affaire a fait l’effet d’une bombe sur les marchés financiers. L'action du constructeur français perdait près de 10% en début d'après-midi, après avoir abandonné près de 15% en fin de matinée. A la Bourse de Francfort, le titre Nissan a reculé dans les mêmes proportions. Au Japon, l’action Nissan s’est effondrée.

Cette affaire touche l'un des plus importants constructeurs automobiles au monde. Avec 10,6 millions d'automobiles et utilitaires légers vendus en 2017, l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi a même atteint pour la première fois la première place mondiale du secteur, devant Volkswagen, Toyota et General Motors.

Cette affaire tombe au plus mauvais moment pour le groupe Renault-Nissan. La légitimité et le talent du dirigeant franco-brésilien de 64 ans n'est pas mis en cause, le monde des affaires reconnaît que Carlos Ghosn est sans doute l’un des patrons d’entreprise les plus emblématiques qui a réussi à sauver Nissan de la faillite et mener une stratégie gagnante chez Renault en développant le low cost et en tissant des liens gagnant-gagnant avec Nissan.

L’alliance Renault-Nissan (à laquelle il faut ajouter Mitsubishi) forme un système industriel qui parvient à dégager des synergies sur les fabrications, le commercial et la recherche.

Or, Carlos Ghosn est le principal artisan de cette alliance qui a porté le groupe au sommet. Carlos Ghosn dirige 120 000 salariés et 38 usines à travers le monde. Il s’était donné pour mission de préparer l’alliance pour aborder l'avenir portant sur la mobilité, l’électrique et la maturité des marchés chinois.

En France, l'Etat, actionnaire principal de Renault (à hauteur de 15%), est pour le moment resté discret se refusant à tout commentaire.

Lors d'une conférence de presse au siège du groupe à Yokohama, Hiroto Saikawa a assuré que « l'alliance entre les trois entités » (Renault, Nissan et Mitsubishi Motors) ne serait « pas affectée par cet événement » reconnaissant que l'impact sur Renault serait, lui, « significatif ».

La firme au losange a annoncé que son conseil d'administration « se réunirait au plus vite » pour réfléchir à une réaction.

Jaimie Potts pour DayNewsWorld

INAUGURATION DU PREMIER TGV AU MAROC

EN GRANDE POMPE

Emmanuel Macron et le roi du Maroc inaugurent ce jeudi la première ligne à grande vitesse (LGV) d'Afrique, longue de 350 km entre Tanger et Casablanca, via Rabat. Cette LGV, bâtie avec le soutien de la SNCF et les rames TGV, fournies par Alstom, mettront Casablanca à 2h10 de Tanger contre 4h45 actuellement, et Rabat la capitale politique du pays, à 1h20, au lieu de 3h40 actuellement.

Cette ligne est considérée comme une vitrine pour le développement économique du royaume et pour le savoir-faire des entreprises françaises.

LGV Maroc est d’abord le fruit d’un partenariat stratégique franco-marocain, voulu, dès 2007 par Nicolas Sarkosy et le roi du Maroc. La France a financé 51 % du coût du projet via différents prêts, soit 1,1 milliard d’euros.

La SNCF apporte son expertise de la grande vitesse concernant la conception, la construction de la LGV. Elle en assure également l’exploitation et l’entretien. Le tout, avec l’objectif d'un transfert de savoir faire.

Emmanuel Macron est accompagné au Maroc des patrons des entreprises françaises ayant participé au projet: Alstom (fourniture des rames), le consortium Ansaldo-Ineo (signalisation et télécoms), Cegelec (sous-stations électriques) et le consortium Colas Rail-Egis Rail (voies et caténaires). La SNCF assure l'assistance à maîtrise d'ouvrage auprès de l'Office National des Chemins de Fer marocains (ONCF). Paris tente de se positionner pour obtenir d'autres contrats en Afrique même si le TGV français a connu peu de succès à l'étranger jusqu'à présent (Espagne, Corée, Italie).

Le Maroc, lui, s'emploie à se positionner comme un « hub africain » pour les investisseurs étrangers. Cette voie à grande vitesse va permettre de développer au niveau économique un pays en reliant deux grands pôles du royaume.Un chantier de huit ans pour un train qui va relier la capitale économique, Casablanca, à Tanger, deuxième pôle économique du royaume. Avec Tanger Med, premier port d’Afrique et l’écosystème automobile créé autour de l’usine Renault, Tanger est en effet devenu le deuxième pôle économique du pays après Casablanca.

La date effective de mise en service commerciale pour les voyageurs ordinaires n'est pas encore connue mais l'ONCF table sur six millions de passagers après trois ans d'exploitation, soit le double d'aujourd'hui.

La ligne TGV devrait ensuite rejoindre deux autres grandes villes du Maroc : Marrakech et Agadir, plus au sud.

Et ce malgré les critiques des détracteurs du TGV représentés par le collectif Stop TGV pour qui l’Etat devrait plutôt investir dans les trains régionaux afin de désenclaver le monde rural dans ce pays de 35 millions d’habitants au réseau ferroviaire peu développé.

Carl Delsey pour DayNewsWorld

L'ENORME FRAUDE FISCALE CUMEX FILES

DE 55 MILLIARDS D'EUROS

Le CumEx Files: c'est un nouveau scandale d'évasion fiscale. Plusieurs Etats de l'Union européenne, parmi lesquels la France, l'Allemagne et le Danemark, ont perdu quelque 55 milliards d'euros à cause d'un vaste montage financier impliquant des traders, des banques et des avocats, révèlent jeudi 18 octobre Le Monde et dix-sept autres médias européens qui ont enquêté conjointement.

L’énorme fraude fiscale baptisée « CumEx Files », révélée en Allemagne, a coûté 55 milliards d’euros à une dizaine de pays européens, soit bien plus que les évaluations initiales, affirment 19 médias jeudi dans une enquête conjointe.

Contrairement aux affaires précédentes d'évasion fiscale, telles que celle des « Panama Papers », ce scandale ne concerne pas l'utilisation de paradis fiscaux.

Le mécanisme de fraude .

Il consiste en fait à duper les Etats européens qui ont mis en place une taxe sur les dividendes des actionnaires.

Ce montage litigieux attribué à un avocat allemand de renom, Hanno Berger, consiste à acheter et revendre des actions autour du jour de versement du dividende, si vite que l’administration fiscale n’identifie plus le véritable propriétaire.

La manipulation nécessitant l’entente de plusieurs investisseurs permet de revendiquer plusieurs fois le remboursement du même impôt sur le dividende, lésant ainsi le fisc.

Tel est le mécanisme de la fraude révélée par 19 médias européens ce jeudi.

Exemple de la France.

La France, par exemple, prélève une taxe de 15 à 30% à chaque fois qu'une entreprise reverse une partie de ses bénéfices à ses actionnaires. Mais certains actionnaires étrangers peuvent bénéficier d'un remboursement de cet impôt au titre de conventions établies entre plusieurs pays.

Qu'apprend-on ? Qu'en France, pendant quinze ans, un trafic d'actions sophistiqué impliquant des banques françaises comme la BNP Paribas et la Société générale a été réalisé.

Le but : transférer rapidement les actions entre différents propriétaires étrangers afin que les Etats européens peinent à en retrouver les véritables détenteurs, et rembourse ainsi plusieurs fois la taxe sur les dividendes.

11 Etats concernés pour un coût de 55,2milliards d'euros

Les investigations de 19 médias européens concluent que le « cum ex » a coûté 55,2 milliards d’euros à 11 États, soit l’Allemagne, la France, l’Espagne, l’Italie, les Pays-Bas, le Danemark, la Belgique, l’Autriche, la Finlande, la Norvège et la Suisse.

L’affaire a éclaté en 2012 en Allemagne, entraînant l’ouverture de six enquêtes pénales et la tenue prochaine d’un premier procès à Wiesbaden, dans l’ouest, visant Hanno Berger et plusieurs négociants en Bourse.

Sur la foi « d’informations des autorités fiscales et d’analyses des données de marchés », l’enquête conjointe des 19 médias détaille désormais le préjudice supposé par pays.

Pour l’Allemagne, l’enquête arrive à 31,8 milliards d’euros extorqués au fisc allemand. L’escroquerie aurait aussi coûté « au moins 17 milliards d’euros » à la France, 4,5 milliards à l’Italie, 1,7 milliard au Danemark et 201 millions d’euros à la Belgique».

Garett Skyport pour DayNewsWorld

 

HARO SUR LES PRELEVEMENTS OBLIGATOIRES

EN FRANCE PLUS DE 1000 MILLARDS PAR AN

Les prélèvements obligatoires ont dépassé la barre des 1.000 milliards en France puisque impôts et cotisations sociales ont atteint 1.038 milliards d'euros en 2017, selon le rapport du député En Marche Joël Giraud sur le projet de loi de Finances.

Six prélèvements sont essentiels pour les finances publiques.

Alors que le gouvernement se targue d'avoir accordé 6 milliards d'euros de baisses d'impôts dans le projet de budget pour 2019 le chiffre de 1000 milliards donne matière à être relativisé.

Les entreprises et les ménages paient désormais plus de 1.000 milliards de prélèvements obligatoires chaque année.

Plus précisément, la somme des impôts et des cotisations sociales a atteint 1.038 milliards en 2017, selon le rapport du député Joël Giraud (LREM) sur le projet de budget, publié ce vendredi soir.

Certes des baisses d'impôts ont été annoncéescomme pour la taxe d'habitation, la fiscalité du capital, et les baisses de cotisation.

Mais les prélèvements obligatoires vont continuer d'augmenter en 2018 en valeur absolue, pour se situer autour de 1.057 milliards d'euros.

Avec le Danemark, la France figure parmi les pays de l'OCDE où les acteurs économiques sont les plus imposés.

Bien entendu cette donnée dépend aussi de la façon dont la protection sociale est financée (retraite ou assurance santé publique ou privée).

Mais le taux de prélèvements obligatoires aura atteint un pic en 2017.

Et quels sont les prélèvements qui rapportent le plus pour atteindre la somme de 1.000 milliards ?

1° Les cotisations sociales, pèsent 385 milliards

2° La TVA, avec 160 milliards de recettes réparties entre l'Etat, les régions et les administrations de Sécurité sociale.

3° La CSG-CRDS, à 107 milliards d'euros avec une hausse vertigineuse ces dernières années ( taux augmenté et son champ d'application élargi d'année en année). En 2018 elle rapportera 125 milliards en raison de la hausse de la CSG décidée par Emmanuel Macron.

5° L'impôt sur le revenu (73 milliards)

6° L'impôt sur les sociétés (36 milliards)

Sans compter l'impôt sur les sociétés, la TICPE (taxe sur les produits pétroliers) et la taxe foncière et bien d'autres.

Britney Delsey pour DayNewsWorld

 

PRIX NOBEL D'ECONOMIE

Le prix Nobel d'économie a été attribué, lundi 8 octobre, aux chercheurs américains William Nordhaus et Paul Romer.

Il récompense leurs travaux sur la compatibilité entre les impératifs d’innovation, de lutte contre le changement climatique et la croissance économique.

Le premier, professeur à l'université de Yale, est récompensé pour ses travaux « intégrant le changement climatique dans les analyses macroéconomiques de long terme ».

Ses travaux font aujourd’hui autorité et servent à prédire ou quantifier les conséquences des politiques climatiques, comme par exemple la taxe carbone.

Le second, ancien économiste en chef de la Banque mondiale et enseignant à l'université de New York, est salué pour ses recherches « intégrant les innovations technologiques dans les analyses macroéconomiques de long terme ».

Il a montré comment « l’accumulation d’idées soutient la croissance économique sur le long terme » et a mis l'accent sur le rôle des forces économiques et des régulations dans « l’inclination » des entreprises à innover.

Les deux lauréats « ont mis au point des méthodes qui répondent à des défis parmi les plus fondamentaux et pressants de notre temps :

conjuguer croissance durable à long terme de l'économie mondiale et bien-être de la population de la planète », a indiqué l'Académie royale des sciences.

Ils se partageront le prix de 9 millions de couronnes.

Boby Dean pour DayNewsWorld

 

PRIVATISATIONS EN MARCHE

L’Assemblée nationale a autorisé, jeudi 4 octobre, la privatisation de Groupe ADP (ex-Aéroports de Paris) ainsi que celle de la Française des jeux (FDJ), mesures phares du projet de loi Pacte (plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises).

Et ce au grand dam des oppositions  de droite comme de gauche :

dans la bouche d'Eric Woerth comme dans celle de Boris Vallaud «Renoncez à ces privatisations!». «Si nous avons une coalition d'opposition entre la droite, la gauche, les insoumis et le PCF, c'est que nous avons tous le sentiment d'une grande braderie des biens de la nation», a résumé Philippe Gosselin chez les Républicains

L'Assemblée nationale a donné, par 39 voix contre 7, son feu vert à la privatisation d'Aéroports de Paris (ADP) dans le cadre de l'examen en première lecture de la loi Pacte. Le régime juridique et le cahier des charges d'ADP ont cependant été modifiés. Ainsi si l'Etat ne doit plus conserver 50% des parts, la future privatisation d'ADP prendra la forme d'une concession limitée à 70 ans «pour ne pas conférer un droit illimité à un acteur privé», a précisé le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire.

«L'État disposera d'un pouvoir de décision, c'est également l'État qui fixera les orientations sur le développement des aérodromes, c'est encore lui qui, faute d'accord, imposera la réalisation d'investissements nécessaires au service public aéroportuaire», a détaillé le ministre.

Histoire de ne pas commettre les mêmes erreurs que lors de la privatisation des autoroutes. Cette concession sera donc encadrée par «un cahier des charges strict et contraignant» fixant les critères - prix et projet - de l'opération. L’Etat retrouvera la pleine propriété du foncier et des infrastructures et les modalités de fixation de l’indemnité que recevra ADP dans 70 ans.

Le groupe français Vinci, déjà actionnaire d'ADP, s'est montré intéressé pour cette opération. Le gouvernement serait disposé à ouvrir la possibilité d'une participation des collectivités franciliennes. D'aucuns redoutent cependant «l'actionnaire non souhaitable» en clair chinois.

Les députés ont dans la foulée voté, par 48 voix contre 12, l'article du projet de loi qui permet le transfert au privé de la majorité du capital de la Française des Jeux (FDJ) , actuellement détenu à 72% par l'État. Ce dernier doit conserver «au minimum» 20% des parts. Le dossier de la FDJ n'est pas encore terminé. Avant toute privatisation, le gouvernement entend créer une nouvelle autorité de régulation des jeux.

Afin de se conformer à la réglementation européenne qui prévoit un contrôle public étroit sur les entreprises en situation de monopole, l’Etat pourrait en outre conserver une participation importante dans l’exploitant du Loto, de l’ordre de 25 % ou 30 %. Le sujet est sensible compte tenu des risques d’addiction et de blanchiment d’argent.

Pourquoi ces privatisations ?

Les opérations envisagées chez ADP, la FDJ et bientôt chez Engie peuvent au total rapporter en théorie près d'une vingtaine de milliards d'euros à l'État. (ADP : 9,5 milliards , Engie 7,8 milliards,. FDJ pas cotée mais valorisée autour de 3 milliards d'euros).

Le produit de ces cessions contribuera ainsi à alimenter le fonds pour l’innovation doté de 10 milliards d’euros créé en début d’année mais aussi à participer pour moitié au désendettement de l’Etat.

Face à l'opposition qui l'accuse sans surprise de «brader les bijoux de famille», Bruno Le Maire revendique de «redéfinir les rôles respectifs de l'État et des entreprises»: «Le rôle de l'État n'est pas d'encaisser des dividendes». Bruno Le Maire se veut partisan d’un Etat « stratège plutôt que rentier » , « un État capable d’inventer et construire l’avenir des Français ». Encore faut-il avoir envie de confier l’invention et la construction de votre avenir à l’État ?

Le gouvernement espère que les investisseurs particuliers souscriront massivement à cette émission d’action pour « redynamiser l’actionnariat populaire ».Il faut dire que l’actionnariat populaire fond comme neige au soleil....

Encore faut-il être convaincus des bienfaits d’être actionnaire d’une entreprise « privatisée ».

Jaimie Potts pour DayNewsWorld

 

MORT DE L'ALENA  OU UN NOUVEL ACCORD DE

LIBRE-ECHANGE ENTRE ETATS-UNIS ET CANADA

Après avoir annoncé un nouvel accord de libre-échange dimanche, désormais appelé « Accord économique Etats-Unis, Mexique, Canada », soit l'AEUMC, le Premier ministre canadien a annoncé « une bonne journée » pour son pays.

La méthode Trump a été récompensé dimanche dans la nuit. Donald Trump avait qualifié, durant toute sa campagne électorale de 2016, l’Alena de « désastre » pour les travailleurs et l’industrie américains. Il menaçait déjà de quitter cet accord unilatéralement.

Les Etats-Unis, le Canada, et le Mexique sont enfin parvenus à un accord sur la réforme du traité commercial Aléna qui lie ces ces trois pays depuis 1994, quelques heures seulement avant la date-butoir fixée par Washington.

Le Canada a rejoint, dimanche 30 septembre l’accord de modernisation du traité de libre-échange nord-américain (Alena) signé sous George Bush père, en 1992, et entré en vigueur sous Bill Clinton, en 1994.

L'Aléna, accord trilatéral liant les trois pays depuis 1994, est rebaptisé « Accord économique Etats-Unis, Mexique, Canada », soit l'AEUMC, selon une déclaration conjointe.

« L'AEUMC offrira à nos travailleurs, agriculteurs, éleveurs et entreprises un accord commercial de grande qualité qui donnera lieu à des marchés plus libres, à un commerce plus équitable et à une croissance économique solide dans notre région »", souligne un communiqué commun.

« Nous célébrons l'accord trilatéral. Il ferme la porte à la fragmentation commerciale de la région. Aléna 2 donnera de la sécurité et de la stabilité au commerce du Mexique avec ses partenaires en Amérique du Nord », a tweeté Jesus Seade, qui représentait le président-élu mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador durant les négociations.

Fin août, les Etats-Unis et le Mexique avaient annoncé un accord commercial après des semaines de négociations  tout en espérant que le Canada se joindrait à eux pour donner naissance à l’accord de modernisation de libre-échange.

Quels sont les aménagements contenus dans le nouvel Alena ?

1° L' assouplissement du marché laitier : l’accord offre aux Etats-Unis un accès à environ 3,5 % du marché laitier canadien, évalué à 16 milliards de dollars, tout en protégeant le Canada d’éventuels tarifs douaniers automobiles. Washington aurait en conséquence lever les droits de douane, imposés sur l’acier et l’aluminium, et accepter de ne pas en imposer sur l’importante industrie automobile canadienne, menace brandie par le président américain. Le gouvernement de M. Trudeau aurait aurait obtenu également en échange le maintien « intact » du système d’arbitrage des litiges commerciaux dans le nouvel Alena, l’AEUMC. (USMCA en anglais). Le Québec qui produit les trois quarts du lait verra ses producteurs laitiers dédommagés par le gouvernement fédéral pour toutes les pertes liées.

2° La mise en place d'un chapitre sur l'environnement. Washington et Ottawa se sont également mis d'accord pour que le nouveau traité commercial crée un chapitre sur l'environnement, une première depuis la création de l'Aléna en 1994.

3° La confirmation de l'exception culturelle canadienne, très chère aux Québécois.

Cet accord s'apparente à un armistice dans la guerre commerciale qui opposait les deux pays, comparable à celui scellé cet été avec les Européens.

Reste le principal conflit à venir : l'affrontement commercial entre les Etats-Unis et la Chine ou « une nouvelle guerre froide entre puissance dominante et puissance ascendante ».

Jaimie Potts pour DayNewsWorld

 

L'ADULTERE N' EST PLUS UN DELIT EN INDE

Après la dépénalisation de l'homosexualité au début du mois de septembre, c'est au tour de l'adultère d'être enfin dépénalisé en Inde .

La Cour suprême d'Inde a dépénalisé jeudi l'adultère dans ce pays d'Asie du Sud, où il était passible d'une peine de prison, jugeant cette loi discriminatoire envers les femmes. Un article de loi datant de l'époque coloniale britannique permettait d'infliger jusqu'à cinq ans de prison à tout homme ayant eu des relations sexuelles avec une femme mariée sans le consentement de son mari.

« Considérer l'adultère d'un point de vue de la criminalité est une mesure rétrograde », a déclaré un panel de cinq juges de la Cour suprême dans une décision à l'unanimité.

Aux termes de cette disposition, les femmes ne pouvaient pas elles-mêmes porter plainte pour adultère, ni ne pouvaient être jugées responsables d'adultère, en faisant uniquement une affaire d'hommes.

La haute instance judiciaire a estimé que cette loi privait les femmes de leur dignité et leur choix individuel et les traitait comme la propriété de leur époux.

Pour autant les juges ont toutefois précisé que l'adultère constituait bien un motif légitime de divorce.

En 1954, cette même Cour suprême avait maintenu la pénalisation de l'adultère en considérant à l'époque « qu'il est communément accepté que c'est l'homme le séducteur, pas la femme ».

En Inde les normes sociales sont très régressives et les lois communautaires ont toujours une importance majeure dans le pays.

Ainsi le système des castes imprégnant encore fortement les relations sociales les «panchayats» (conseil d'anciens) restent très influents dans les campagnes. Ils approuvent les «crimes d'honneur» ou les viols de femmes n'ayant pas obéi aux coutumes.

Ainsi il y a trois ans, deux sœurs âgées de 15 et 23 ans avaient été violées et exhibées nues dans leur village.

Le conseil de village avait décidé de cette humiliation publique en guise de sanction envers leur frère qui s'était enfui avec une femme mariée appartenant à la caste supérieure des Jats

Le poids des traditions communautaires risque de peser encore quelque  temps cependant.

Britney Delsey pour DayNewsWorld

 

PRINCIPALES MESURES DU BUDGET

DE LA SECURITE SOCIALE FRANCAISE

Reste à charge zéro, financement des plans santé et pauvreté mais aussi quasi-gel des pensions de retraite et des allocations familiales, médicaments moins bien remboursés au profit des génériques… Voici les principales mesures du projet de budget de la Sécurité sociale pour 2019.

La mesure entrera en vigueur au 1er janvier 2020 et concernera les patients qui refusent les génériques sans justification médicale.

Médicaments génériques

Les patients refusant sans justification médicale les médicaments génériques proposés par leur pharmacien seront moins remboursés à partir de 2020, selon une disposition du projet de budget de la sécurité sociale dévoilé ce mardi. "Le taux de substitution générique/princeps dépasse à ce jour les 80% en France" mais les "mécanismes en faveur de la substitution montrent aujourd’hui un certain essoufflement", justifie le gouvernement. Avec ces mesures il espère à court terme "moins de 100 millions d’euros" d’économies.

Plan santé

Le secteur de la santé, qui devra réaliser 3,8 milliards d’euros d’économies, bénéficiera d’une rallonge budgétaire de 400 millions d’euros afin de financer les principales dispositions du plan santé, parmi lesquelles la création de postes d’assistants médicaux et le financement des communautés professionnelles territoriales de santé.

Pour enrayer la course aux volumes dans les hôpitaux, de nouveaux modes de financement seront mis en place avec la création de forfaits pour les pathologies chroniques, dont le diabète et l’insuffisance rénale chronique dès 2019.Reste à charge zéro

Promesse phare du candidat Macron, "le reste à charge zéro", c’est-à-dire le remboursement intégral par la Sécu et les complémentaires de certaines lunettes, prothèses dentaires et auditives, sera progressivement mis en œuvre jusqu’en 2021, grâce notamment à la fixation de tarifs plafonds.

Fusion de la CMU-C et de l’ACS

La couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) et l’aide au paiement d’une complémentaire santé (ACS) seront fusionnées à compter du 1er novembre 2019 pour améliorer le remboursement des soins de 1,4 million de Français.

Revalorisation de "prestations prioritaires"

La prime d’activité, le minimum vieillesse et l’allocation adulte handicapée (AAH) bénéficieront de revalorisations exceptionnelles de plus de 4% par an, conformément aux engagements présidentiels.

Un même congé maternité pour les indépendantes travailleuses indépendantes, cheffes d’entreprises et agricultrices pourront bénéficier en 2019 d’un congé maternité aussi long que celui des salariées.

Les quelque 20.000 femmes concernées chaque année devront à l’avenir prendre au minimum huit semaines de congé maternité contre un peu plus de six à l’heure actuelle) et pourront en prendre au maximum 16 (au lieu de presque 11).

Coup de pouce aux parents d’enfants handicapés

Majoration de 30% du montant du complément mode de garde (CMG) pour les familles ayant un enfant bénéficiaire de l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH), soit un gain potentiel maximum de 140 euros par mois pour une famille employant un assistant maternel ou une garde à domicile.

Maisons de retraite

Pour accélérer les recrutements de personnels, les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) bénéficieront de 125 millions d’euros supplémentaires. Des crédits sont également prévus pour augmenter le nombre d’infirmiers de nuits dans ces structures ou pour y développer des plans de prévention.

Quasi-gel des pensions et allocations Les pensions de retraite versées par l’Assurance vieillesse et les allocations familiales ne seront revalorisées que de 0,3% en 2019 et 2020, soit bien en deçà de l’inflation.

Baisses de cotisations

Transformation du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) en baisse de cotisations patronales, ce qui privera la Sécu d’au moins 20 milliards d’euros de recettes.

Pour les salariés, exonération de cotisations sur les heures supplémentaires dès le 1er septembre 2019.

CSG des retraités

Un geste en direction des retraités modestes: 350.000 foyers seront exonérés de la hausse du taux de CSG de 1,7 point, pour un coût de 350 millions d’euros.

Prévention

La vaccination contre la grippe par les pharmaciens, expérimentée dans deux régions, sera étendue à deux régions supplémentaire cet hiver avant une généralisation pour l’hiver 2019–2020.

Le champ d’intervention du fonds de lutte contre le tabac aux addictions liées aux substances psychoactives sera élargi grâce à de nouvelles ressources "correspondant au produit des amendes forfaitaires sanctionnant la consommation de cannabis", à hauteur de 10 millions d’euros en 2019.

Britney Delsey pour DayNewsWorld

 

LE BUDGET 2019  BAISSE POUR LES MENAGES OU POLITIQUE DU RABOT

Le gouvernement présente ce lundi 24 septembre son budget pour 2019 qui doit concilier les promesses d'Emmanuel Macron et la maîtrise des comptes publics. Avec des contraintes et sans marge de manœuvre :

le déficit public doit rester dans les clous alors qu'il n'est pas certain que les mesures d'économie suffisent à contenir la hausse des dépenses publiques.

Aussi le gouvernement est-il sur une ligne de crête entre la nécessité de commencer le processus de baisse de la dette et celle de ne pas trop plomber la croissance.

Or, Emmanuel Macron a dévissé dans les sondage à -29% de cote de popularité ce qui le conduit faire un geste en faveur du pouvoir d'achat de certaines catégories de Français.

D'autant que l'entrée en vigueur de la hausse de la CSG début 2018 a contribué à installer l'image d'un gouvernement généreux avec les riches, quitte à aller puiser chez les classes moyennes.

Selon Bercy, six milliards d'euros devraient donc être restitués aux ménages l'année prochaine sous forme de baisses d'impôts.

Un chiffre trompeur puisqu'il intègre 4 milliards d'euros de suppression des cotisations salariales, une mesure déjà entrée en vigueur, en deux temps, en 2018 selon l’Observatoire français des conjonctures économiques. OFCE évalue plutôt à 3,5 milliards d’euros la baisse d’impôts en 2019 .

Quelles sont les baisses d'impôts annoncées par Bercy ?

Pour calmer le mécontentement provoqué par la hausse de 1,7 point de CSG au 1er janvier 2018 qui a frappé de plein fouet les retraités, le Premier ministre a promis d'en exempter toutes les personnes se trouvant juste au-dessus du revenu fiscal de référence, à savoir 14.404 euros pour une personne seule et 22.051 euros pour un couple. Ce coup de pouce fiscal devrait concerner jusqu'à 300.000 personnes et coûter près de 350 millions d'euros à l'État.

Votée dans le cadre du projet de loi de finances 2018, la baisse de la taxe d'habitation va se poursuivre en 2019 avec une nouvelle étape de 3 milliards d'euros, appliquée à 80% des foyers assujettis à cet impôt. Une troisième baisse, d'un montant équivalent, est d'ores et déjà programmée en 2020, qui permettra aux 17 millions de foyers concernés de ne plus payer du tout de taxe d'habitation.

Les 20% de ménages les plus aisés, pour l'instant exclus du dispositif, seront alors eux aussi concernés, l'objectif étant une disparition pure et simple de cet impôt en 2021.

La continuité du prélèvement forfaitaire unique évalué à 300 millions d'euros. La réforme de la fiscalité du capital ("flat tax") mise en place début 2018 va continuer de produire ses effets. Le gouvernement estime ainsi qu'il contribuera à hauteur de 300 millions d'euros à la baisse des impôts en 2019.

Des heures supplémentaires vont rapporter davantage aux salariés. « Dès le 1er  septembre 2019, les cotisations salariales sur les heures supplémentaires seront supprimées pour tous les salariés », a annoncé fin août Édouard Philippe. Cette mesure devrait rapporter « en moyenne plus de 200  euros supplémentaires par an » pour les salariés payés au Smic, et coûter deux milliards à l'État, a-t-il précisé. À la différence du dispositif mis en place sous Nicolas Sarkozy, les "heures sup'" ne seront en revanche pas défiscalisées.

L'épargne se verra facilitée pour les agriculteurs avec l’assouplissement du « dispositif de dotation pour aléas » qui permet aux agriculteurs de se constituer durant les bonnes années une épargne de précaution.. L'abattement sur les bénéfices pour les jeunes agriculteurs sera, lui, révisé pour le recentrer sur les plus bas revenus.

Avec l'entrée en vigueur du prélèvement à la source au 1er janvier 2019, le gouvernement a décidé de verser dès le 15 janvier un chèque représentant 60% du crédit d'impôt perçu par les contribuables pour les services à domicile , aux réductions d'impôt en faveur de l'investissement locatif (Pinel, Duflot, investissement social...) et aux réductions et crédits d'impôts en faveur des dons aux œuvres, des personnes en difficulté et des cotisations syndicales.« Ces différentes dispositions conduiront à verser une avance de plus de cinq milliards d'euros à plusieurs millions de contribuables dès le 15 janvier » «souligne Bercy.

Mais pour obtenir ces baisses d’impôts pour les ménages Bercy opèrent tout simplement des transferts qui se traduisent par des augmentations ou des gels par ailleurs.

Ainsi le gel du point d'indice des fonctionnaires se poursuit pour 2019, ce qui exclut une revalorisation générale des traitements des salariés de l'État. Parallèlement, les ministères ont reçu pour consigne de sabrer dans leurs effectifs avec la suppression de 4.500 postes dans la fonction publique d'État.

Le gouvernement économisera également 3 milliards en 2019 grâce à la revalorisation plus faible que prévue de deux prestations sociales - l'aide personnalisée au logement et les allocations familiales- et des pensions de retraite. Les personnes concernées verront donc leur pouvoir d'achat s'éroder au regard de l'inflation, à 1,3% l'an prochain.

La hausse de la fiscalité énergétique va se poursuivre en 2019, notamment en ce qui concerne les carburants. Selon le ministère de la Transition écologique, les taxes sur le diesel augmenteront de 6,5 centimes d'euro par litre l'année prochaine, quand celles sur l'essence progresseront de 2,9 centimes.

Le taux réduit de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) sur le gazole non routier sera par ailleurs supprimé pour les entreprises du secteur industriel et du bâtiment. La taxe générale sur les activités polluantes (TGAP) devrait quant à elle augmenter sensiblement, afin de compenser une baisse de la TVA sur le recyclage.

En conclusion, la diminution est notable

Mais elle ne concerne pas toutes les catégories de la population de la même façon compte tenu des importants transferts (notamment entre actifs et retraités) pour lesquels le gouvernement a opté. « Je pense que les gens vont s'y perdre, c'est d'une illisibilité totale. Emmanuel Macron est le champion du monde des transferts, à mon sens, inutiles », a dénoncé Eric Woerth, président (LR) de la commission des Finances à l'Assemblée. D'autant que la baisse de 6 milliards va être rognée par le quasi-gel de certaines prestations sociales (pensions, APL, allocations familiales). L'OFCE - qui a opté pour un comptage plus complet - confirme une hausse du pouvoir d'achat en 2019, mais pas de la même ampleur (3,5 milliards).

Dans ce grand jeu de réformes fiscales, le gouvernement espère contenir le déficit à 2,8 % du PIB l'an prochain, malgré une croissance revue à la baisse à 1,7 % .

Mais la réforme de l'Etat, qui, à terme, permettrait une baisse pérenne des dépenses publiques, n'a pas été pleinement engagée et le gouvernement est donc obligé de pratiquer ce qui peut apparaître comme une politique du rabot.

Andrew Preston pour DayNewsWorld

 

LA RESURRECTION DU PRELEVEMENT A LA SOURCE

MODE D'EMPLOI OU UNE GAGEURE

Le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé mardi soir que l'impôt serait bien prélevé à la source à partir du premier janvier 2019.

Et à partir de cette date, vous ne paierez plus votre impôt sur le revenu avec un an de décalage, il sera directement prélevé sur votre salaire ou votre pension de retraite.

Le prélèvement de l'impôt à la source entrera en vigueur début 2019. L'intérêt majeur pour le gouvernement est d 'avoir de la trésorerie en collectant l'impôt des ménages en temps réel, c'est-à-dire au moment du versement des revenus imposables.

Actuellement, comme l'impôt est prélevé avec un an de retard, les contribuables qui voient leurs revenus baisser (retraite, chômage), doivent attendre un an avant que leur impôt ne baisse, ce qui les met dans une situation difficile.

Qui sera concerné ?

La réforme s'applique aux salariés, comme aux retraités et aux indépendants. Les salaires, les revenus de remplacement (retraite, chômage, maternité, etc.) et les revenus fonciers sont aussi concernés. Les revenus des capitaux mobiliers et les plus values immobilières ne rentrent pas dans ce champ car ils sont déjà prélevés à la source.

Qui collectera l'impôt ?

La retenue à la source fait entrer dans le circuit de recouvrement de l'impôt un nouvel acteur : le tiers payeur c'est à dire l'employeur. L'impôt versé apparaîtra sur la fiche de paie comme c'est le cas aujourd'hui pour les cotisations sociales. En ce qui concerne les retraités et les chômeurs, ce seront les caisses de retraite et d'assurance-chômage qui joueront ce rôle.

Les professions libérales et les indépendants verseront un acompte mensuel ou trimestriel, calculé en fonction de leurs revenus des mois précédents, et ajusté ensuite selon leurs revenus effectifs.S'ils anticipent une forte baisse de leurs revenus, ils pourront signaler leur situation à l'administration fiscale. Cette possibilité répond par exemple aux besoins des artisans qui perdent un gros client, ou des agriculteurs soumis aux aléas climatiques. Les revenus fonciers se verront appliquer le même système d'acompte.

Qu'en est-il des crédits d'impôts ?

Il est impossible de suspendre les crédits d'impôt l'année de transition sous peine de plomber certaines filières (emploi à domicile, bâtiment, associations caritatives). Les crédits d'impôt seront donc maintenu continueront d'être perçus par le contribuable l'année suivante.

Le crédit d'impôt pour l'emploi à domicile pourrait toutefois être mensualisé. La question est actuellement à l'étude. En revanche le dispositif « tout-en-un » prévu pour les particuliers employeurs ne sera pas prêt en janvier 2019.

Maintenant quelle options choisir pour le taux d'imposition ?

Si vous avez déclaré vos revenus en ligne cette année, vous aurez remarqué une nouvelle option vous permettant de choisir (ou non) le taux auquel vous serez imposé l'an prochain. Comment cela fonctionne-t-il, et dans quel cas cette option peut-elle s'avérer judicieuse ? Une fois terminée que vous aurez terminé votre déclaration, vous découvrez le taux d'imposition personnalisé qui vous sera appliqué à partir de l'année prochaine.

Il existe plusieurs options possibles :

En effet, avec l'entrée en vigueur du prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu au 1er janvier 2019, chaque mois une part de votre salaire net sera prélevée au titre de cet impôt. Idem pour les revenus fonciers, les pensions alimentaires, les revenus des indépendants, etc.

Par défaut, c'est donc un taux "personnalisé" qui apparaît, calculé comme l'impôt sur le revenu actuel sur la base du revenu annuel du foyer fiscal. Mais là deux alternatives se présentent, pour des cas particuliers où les contribuables souhaitent modifier ce taux : le taux "individualisé" ou le taux "neutre". A quoi servent-ils, dans quel cas les utiliser ?

1° Le taux individualisé aux couples ayant des salaires déséquilibrés

Il s'agit de moduler le taux qui sera prélevé à chacun des membres du couple, en fonction du revenu de chacun, pour que le taux de prélèvement global soit le bon.

2° Un taux "neutre" pour rester discret

Vous avez touché un héritage, vous êtes propriétaire d'une grande maison ou vous touchez des rentes, mais vous n'avez pas envie que votre employeur se rende compte que votre taux d'imposition est élevé par rapport à ce qu'il vous verse tous les mois. Dans ce cas, vous pouvez opter pour le "taux neutre", calculé uniquement sur la base du revenu versé par l'employeur.

3°Le contribuable ne sera donc pas prélevé de la totalité de son impôt sur le revenu via le prélèvement à la source : le taux qui affectera son salaire sera équivalent à celui d'un célibataire sans enfant. Par contre, il devra s'acquitter de la différence en la versant directement, via un versement "classique" comme à l'heure actuelle, à l'attention du Trésor.

4° Notons que le prélèvement à la source est une gageure en France!

En effet, en France, l'impôt est calculé au niveau de la famille, contrairement aux autres pays où l'impôt est individualisé. Par ailleurs, il existe généralement beaucoup moins de crédits et réductions d'impôt chez nos voisins européens. Le prélèvement à la source est concevable seulement quand le système fiscal est simple. Mais avec un impôt aussi complexe que le nôtre, un tel prélèvement relève de la gageure

Peut-on changer d'avis ?

Oui, mais pas indéfiniment. Même s'il la déclaration est exigible à compter de ce mardi vous pourrez toujours changer votre mode de prélèvement sur votre espace particulier du site www.impots.gouv.fr. jusqu'au 15 septembre prochain seulement.

En cas de changement de situation (mariage, naissance, baisse ou hausse des revenus...) le contribuable devra demander une mise à jour.

Le contribuable ne donnant aucune information à son employeur ou sa caisse de retraite puisque . c'est l'administration qui reste l'interlocuteur de contribuable pour ses impôts, la confidentialité est préservée.

La France entre dans le club des pays développés aux prélèvement à la source presque toujours à des fins budgétaires. Le gouvernement augmente sa trésorerie...sans pour autant baisser l'impôt !

Jaimie Potts et Joanne Courbet pour DayNewsWorld

 

ENTERREMENT DE PREMIERE CLASSE

DU PRELEVEMENT A LA SOURCE ?

Le gouvernement va-t-il abandonner le prélèvement à la source ?

En moins d'une semaine, la réforme emblématique du prélèvement à la source se retrouve brutalement à la limite d'être ensevelie.

Le ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, a évoqué pour la première fois, samedi 1er septembre, un possible « arrêt » de la réforme de la récolte de l'impôt sur le revenu. Cela faisait des mois que l'exécutif se targuait de mener à bien cette réforme symbolique déjà abandonné sous Hollande. Et c'est Macron lui-même qui met le feu aux poudres : " J'ai besoin d'une série de réponses très précises", déclare le président lors d'une conférence de presse à Helsinki (Finlande).

Le ministre Darmanin penaud rétropédale.

« C'est une grande réforme, il est normal que le président et le Premier ministre surveillent que ça se passe bien », déclare-t-il.

Puis Gérald Darmanin avoue qu' une réunion avec le président est prévue mardi prochain pour décider du destin du prélèvement à la source. « Nous choisirons ensemble politiquement mardi lors d'une réunion avec le président l'avancée ou l'arrêt de la réforme, puisque le président de la République l'a évoqué », concède-t-il.

On ne parle plus de report, mais d' « arrêt » pur et simple.

Car la réforme inquiète l'exécutif, déjà mal en point.

Bien sûr il y a les risques techniques de la mise en œuvre. . Ce « big bang » va-t-il se passer correctement ? L’efficacité de l’administration fiscale est certes réputée. Mais la manœuvre est délicate. « Avec 3 millions d’entreprises et 38 millions de foyers fiscaux, il n’est pas possible qu’il n’y ait strictement aucun incident », constate, lucide, Bruno Parent, le patron de la direction générale des finances publiques (DGFIP), avant de nuancer : « Nous nous organisons pour qu’il y en ait le moins possible et, quand cela arrive, pour les corriger au plus vite. ».

Mais selon « Le Parisien », le contribuable court le risque d’être prélevé plusieurs fois, ou à la place d’un homonyme. Des bugs « depuis résolus », assure Gérald Darmanin.« Calamiteux », juge Le Parisien samedi 1er septembre, citant une note du fisc tirant le bilan de la phase d’essai du prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu. D’après ce document confidentiel consulté par le quotidien, le test auprès de certaines entreprises en vue de son entrée en vigueur, théoriquement prévue début 2019, s’est soldé par des centaines de milliers d’erreurs...

Selon le site Internet du journal, la direction générale des finances publiques (DGFiP) a fait parvenir en juillet une note au ministère de l’économie, évoquant un nombre extrêmement irrégulier d’erreurs d’un mois à l’autre : elles auraient été inexistantes en janvier, avant de culminer à plus de 350 000 le mois suivant...(Citant un document "ultra-confidentiel" de la DGFiP)

D'où des inquiétudes au sommet de l'Etat :

1° De possibles bugs techniques auront vite fait de placer le gouvernement sous le feu des critiques. Le double défi de la réforme est qu’elle doit s’appliquer à tous les contribuables, et que ce seront de surcroît les entreprises qui géreront la collecte de l’impôt. Une responsabilité supplémentaire accueillie fraîchement par le patronat. Et pour cause.

De plus de précédents projets de grande envergure comme celui du logiciel de paie des militaires (Louvois) ou la tentative de créer un opérateur national de paie commun à l’ensemble des agents de l’Etat ont avortés et ces expériences donnent à réfléchir.

2° Une autre grande crainte du gouvernement est d'ordre économique. Elle serait de voir le prélèvement à la source brouiller les repères des contribuables en matière de revenus, en particulier les 40 % de ménages qui ne sont pas mensualisés. Recevoir une fiche de paie amputée du montant de l’impôt pourrait les inciter à moins dépenser, par précaution ce qui aurait des conséquences négatives sur l’activité économique déjà atone.

3° Et surtout l'enjeu politique inquiète au sommet de l' Etat. De plus les douceurs promises de la baisse de la taxe d'habitation passerait inaperçue. En effet un éventuel fiasco dans la mise en place de la réforme pourrait déstabiliser l'exécutif -déjà fragilisé- à une date trop proche des élections européennes de 2019, prévues le 26 mai. Un revers à ces premières élections depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron à l'Elysée serait fatale à la majorité.

Dans ce contexte, Emmanuel Macron ne ferait plus ce qu'il a dit. Mais bien par précaution ou calcul politicien, il dirait la  réforme promise qu'il ne ferait pas.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

 

DONALD TRUMP S'EN PREND A L'OMC

LES CONSEQUENCES D'UNE SORTIE DES ETATS-UNIS

DE L'OMC

« S'ils ne font pas de progrès, je me retirerai de l'OMC », a averti Trump en qualifiant l'accord portant création de l'organisation de « pire accord commercial jamais conclu ».

Décidément Donald Trump a le goût pour les sorties et ne s'en prive pas. La dernière pourrait avoir de lourdes conséquences : le voilà qui se dit prêt à retirer les États-Unis de l'Organisation mondiale du commerce.

Pas de réformes suffisantes à son goût.

« S'ils ne font pas de progrès, je me retirerai de l'OMC », a averti Trump en qualifiant l'accord portant création de l'organisation de « pire accord commercial jamais conclu ». Des propos tenus jeudi dans une interview à l'agence Bloomberg News.

Cette menace n'est pas la première.

Trump s'en était déjà pris dans le passé aux organes de règlement des différends de l'OMC, les accusant d'être défavorables aux États-Uni .

« Nous avons de profonds désaccords avec les Etats-Unis sur la politique commerciale » , a précisé la commissaire européenne devant les eurodéputés.

La Chine, elle aussi, est engagée dans une guerre commerciale avec les États-Unis. Elle a rejoint l'OMC en 2001, une adhésion qualifiée d'« erreur » par le représentant américain au Commerce Robert Lighthizer avec qui les Européen vont devoir composer.

En effet Cecilia Malmström a évoqué la création d'un groupe de travail qu'elle va diriger avec le représentant américain au Commerce, Robert Lighthizer. Ce groupe de travail doit plancher sur la suppression des barrières douanières concernant les produits industriels.

Or les menaces de Donald Trump interviennent alors que son administration fait face à des pressions au sein de l'OMC de la part de ses partenaires commerciaux qui ont saisi l'organisation pour contester les nouveaux droits de douane imposés par Washington sur leurs importations.

Certes l'Union européenne est prête à supprimer tous les droits de douane sur les importations d'automobiles en provenance des Etats-Unis. Mais qu'importe l'Europe ? Il s'agit des grosses Jeep (Cherokee, Wrangler, Grand Cherokee),des sportives Ford Mustang, de gros " SUV " Ford Edge aux ventes très faibles, quelques anecdotiques voitures de GM (Cadillac, Chevrolet Corvette). Pas plus de 40.000 unités au total !

Une telle levée des droits de douane sur les modèles " made in USA " ne coûterait pas grand-chose à l'Union...

Fin de la trêve conclue en juillet entre les Etats-Unis et l'Union européenne : Le président américain exige avec sa façon musclée de négocier un abaissement de leurs barrières commerciales.

Les Etats-Unis "délivrés" des règles de l’OMC ?

Mais quelles conséquences du retrait des Etats-Unis de l'OMC ?

L’OMC a deux attributions principales. Celle de libéralisation des échanges commerciaux entre ses 164 pays membres - notamment en négociant la plus grande baisse possible droits de douane - et celle de proposition d' un cadre juridique qui veille au respect des accords. L’OMC constitue de fait un obstacle aux guerres commerciales mais Donald Trump voudrait en fait en provoquer depuis son entrée à la Maison-Blanche. Pas étonnant alors qu'il jette méchamment son dévolu sur cet organisme international.

Ainsi en quittant l’OMC les Etats-Unis se délivreraient de règlements que Donald Trump considère comme des obstacles. Par exemple, les droits de douane aux Etats-Unis ne seraient plus régulés et le pays pourrait librement pratiquer des « prix de dumping ». Cette pratique permettrait donc de favoriser la production nationale. Les producteurs américains qui utiliseraient des intrants importés perdraient alors en compétitivité .

L'administration Trump n’a eu de cesse dénigrer l’efficacité des accords multilatéraux et a favorisait les accords plus confidentielles à deux Etats. « Nous n'aimons pas les palabres infinies, nous préférons les actions bilatérales pour négocier. Les réunions multilatérales prennent beaucoup de temps et nous sommes animés d'un sentiment d'urgence », lançaitt le secrétaire américain au Commerce, Wilbur Ross, en juin dernier. Une façon de ne conclure que des accords bilatéraux avec les pays les plus offrants...

Mais il n'est pas sûr pour autant que ce retour au protectionnisme des années 1930 bénéficieraient réellement aux Etas-Unis dans la mesure où par mesure de rétorsion, de nombreux pays modifieraient à leur tour leur régime de taxation.

Il s'agit maintenant d'entrer dans le vif du sujet et d'agir intelligemment  sous menace d'un retrait de l'OMC des Etats-Unis.
N'oublions pas qu' en 1995, l’OMC succède à l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT), créé en 1947 sous l’impulsion des Etats-Unis pour instaurer un « code de bonne conduite libérale et multilatérale » qui évite justement les guerres économiques dévastatrices.

Joanne Courbet  pour DayNewsWorld

 

MATRAQUAGE FISCAL SUR LES CLASSES MOYENNES

EN FRANCE

La pression fiscale ne fait qu'augmenter subrepticement sur les particuliers et en particulier les classes moyennes depuis qu' Emmanuel Macron est à la tête de l'Etat. On est loin des promesses de campagne mensongères d'un Président cynique et immature.

Il est bien devenu le Président des riches qui n'ont pas réinvesti dans l'économie les sommes qu'ils ont récupérées grâce aux cadeaux fiscaux accordés sous Macron.

La rentrée de septembre risque fortement d'être houleuse...

La pression fiscale ne cesse en effet d’augmenter comme si les particuliers avaient désormais vocation à financer l’essentiel des nouvelles politiques publiques selon le journal Atlantico qui donne les derniers chiffres de la situation mensuelle du budget de l’État.

« En un an, les recettes fiscales nettes ont baissé de 3,5 milliards, c’est-à-dire de 2,4%. Mais le produit de l’impôt sur le revenu a augmenté de 1,5 milliard. Le produit de la taxe sur les carburants a augmenté de 500 millions (environ 10%). Le produit de la TVA a augmenté de 2 milliards (soit 4% de hausse).

Autrement dit, en un an, les particuliers ont vu leur pression fiscale augmenter de 4 milliards € ! »

Emmanuel Macron ne possède plus beaucoup de marge pour parvenir à un impôt juste. Il lui reste comme option certes la baisse de la dépense publique puisque les entreprises françaises doivent , avec une fiscalité moindre proche la moyenne européenne, gagner en compétitivité pour une meilleure croissance qui se traîne.

Mais a-t-il encore auprès des Français , blasés par les affaires et l'outrecuidance du gouvernement, assez de légitimité pour agir ?

Garett Skyport pour DayNewsWorld

 

TREVE MOMENTANNEE DE LA GUERRE COMMERCIALE ENTRE UNION EUROPEENNE ET ETATS-UNIS

La rencontre entre Donald Trump et Jean-Claude Juncker qui a eu lieu mercredi à la Roseraie de la Maison Blanche, a débouché sur une trêve dans la guerre commerciale.La conférence fut convoquée à la dernière minute dans la roseraie de la Maison Blanche. D'après le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, Washington et Bruxelles veulent une solution sur le dossier des taxes sur l'acier et l'aluminium. Donald Trump et Jean-Claude Juncker ont annoncé qu'ils étaient parvenus à désamorcer des mois de conflit commercial entre Washington et Bruxelles se traduisant par des taxes douanières punitives réciproques.

Les taxes sur les voitures européennes bien suspendues :

Aucun nouveau tarif douanier ne sera pour le moment imposé sur les importations de voitures européennes aux États-Unis, un dossier particulièrement sensible pour l'Allemagne, où ce secteur clé emploie quelque 800.000 personnes.

De plus on apprend que Washington et Bruxelles entendaient trouver une solution immédiate dans le dossier des taxes douanières sur l'acier et l'aluminium et «les représailles» européennes. «La première phase est de résoudre immédiatement ces questions donc il n'y aura pas de tarifs douaniers de part et d'autre sur ça» a indiqué le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin . «Les bases (d'un accord) sont posées et j'espère que nous résoudrons (ce dossier) rapidement», a-t-il également déclaré.

Le président des Etats-Unis et le patron de la Commission européenne se sont, en outre, engagés en faveur de davantage de libre-échange.

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a certes fait comme si l’affaire était jouée d’avance : « j’avais l’intention de parvenir à un accord aujourd’hui. Et nous avons un accord aujourd’hui », a-t-il déclaré ce mercredi 25 juillet. En réalité nul ne tablait réellement sur un compromis, lequel a fait dire à Donald Trump qu’« aujourd’hui est un très grand jour pour le commerce libre et équitable ». « Super d’être à nouveau sur la bonne voie avec l’UE », s’est réjoui le locataire de la Maison Blanche sur Twitter.

Les Américains et les Européens se sont entendus pour la mise en place d' un groupe de travail en faveur de plus de libre-échange transatlantique. « Nous nous sommes mis d’accord pour travailler vers l’objectif d’avoir zéro droit de douane, zéro barrière non tarifaire et zéro subvention sur les biens industriels hors automobile », a expliqué M. Trump en lisant le communiqué commun européo-américain. Les deux parties travailleront à mettre fin à la guerre de l’acier et de l’aluminium même si les droits imposés par Washington et les représailles décidées par Bruxelles ne sont pas suspendus. Les Européens ont cependant obtenu l’essentiel : la menace immédiate de droits de douane sur l’automobile est repoussée. Comme gage les Européens doivent acheter plus de gaz naturel et de soja américains. L’achat de soja, dont le cours baisse et qui n’est pas soumis à droits à l’importation en Europe, permettra aux « farmers » frappés par les contre-sanctions chinoises de trouver un débouché tandis que l’acquisition de gaz naturel liquéfié permet une moindre imbrication géostratégique entre l’UE – en particulier l’Allemagne, via le pipeline à travers la baltique Northstream – et la Russie.

De plus à l’approche des élections de mi-mandat, surtout dans les terres agricoles du Midwest, frappées par les représailles chinoises et mexicaines qui taxent le soja et le porc, les Républicains commençaient à montrer leur mécontentement même si Donald Trump avait annoncé, mardi, 12 milliards de dollars (10,2 milliards d’euros) d’aides aux agriculteurs. S'ajoutent la grogne des constructeurs automobiles américains mais aussi celle des industriels les plus protectionnistes tels le fabricant de motocycles Harley Davidson ou celui de lave-linge Whirlpool qui ont annoncé cette semaine de mauvais résultats en raison de la guerre commerciale.

Juncker estime qu’il ne s’agit pas d’une relance du traité de libre-échange transatlantique, contesté par les opinions publiques.

Mais, l'Europe a encore bien du mal à parler d'une seule voix, l'Allemagne jugeant la rencontre « constructive » tandis que la France se dit plus circonspecte . «La Commission peut continuer à compter sur notre soutien», a insisté Angela Merkel. Le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas, s'est félicité que «l'Europe prouve qu'elle ne se laisse pas diviser». «Et nous l'avons vu: quand l'Europe se montre unie, notre parole a du poids.» «Je l'ai dit: la réponse à America First ne peut être que Europe United», a rappelé le chef de la diplomatie. «Une bonne discussion commerciale ne peut se faire que sur des bases claires et ne peut pas être conduite sous la pression», a souligné de son côté le locataire de Bercy

Le groupe de travail, présidé par la commissaire européenne au commerce, Cecilia Malmström, et le représentant américain au commerce, Robert Lighthizer,une fois parvenu à la fin de ses travaux – « d’ici à quelques mois », espère M. Juncker rendra ses conclusions.

Les deux ensembles économiques vont œuvrer également à une réforme de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) au détriment de la Chine, semble-t-il..

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

 

VERS UNE GUERRE PSYCHOLOGIQUE

ENTRE ETATS-UNIS ET IRAN

La pression entre l'Iran et les Etats-Unis est montée de plusieurs crans ce dimanche . Sur Twitter, le président américain s'en est ainsi pris nommément au président iranien Hassan Rohani, tandis que le responsable de la diplomatie américaine a critiqué vivement le régime de Téhéran. La réaction de Donald Trump ne s'est pas faite attendre face aux avertissements du président iranien Hassan Rohani qui lui demandait de cesser sa politique hostile à l'encontre de Téhéran sous peine de déclencher «la mère de toutes les guerres».

Le temps d'un tweet,et le président américain a donné une réponse sans ambages à son homologue iranien, Hassan Rohani «Ne menacez plus jamais les États-Unis», a écrit Donald Trump, dimanche, dans un message presque entièrement rédigé en majuscules sous conditions de s'exposer à des «conséquences telles que peu au cours de l'Histoire en ont connues».

Cette mise en garde belliqueuse continue dans le même ton :«Nous ne sommes plus un pays qui supporte vos paroles démentes de violence et de mort. Faites attention!»

Téhéran a réagi sans maille à partir : «Les déclarations de Trump contre l'Iran sont dans le cadre d'une guerre psychologique. Il n'est pas en position d'agir contre l'Iran», a rétorqué ce lundi le général Gholam Hossein Gheypour, chef de la milice l'Iran

De son côté, Mike Pompeo a vivement critiqué le régime de Téhéran et promis le soutien de Washington à la diaspora iranienne.

Les enjeux de cette guerre psychologique :

Hassan Rohani a demandé clairement à son homologue américain de renoncer à sa politique d'isolement de Téhéran en le menaçant qu'une guerre avec son pays serait «la mère de toutes les guerres», selon des propos rapportés par l'agence Isna. Le guide suprême de la Révolution iranienne, l'ayatollah Ali Khamenei a apporté son appui à Hassan Rohani.

En effet dimanche, lors d'une allocution en Californie devant une majorité de citoyens américains d'origine iranienne, le secrétaire d'État américain, Mike Pompeo, a réaffirmé la volonté de son administration d'isoler économiquement Téhéran. Il a en outre exhorté l'Europe de «cesser de flirter avec un régime révolutionnaire» accusé de «corruption», de «terrorisme», de violations des droits de l'Homme et de persécutions religieuses. Il faut savoir que contrairement à Washington qui a déchiré l'accord sur le nucléaire avec les Iraniens en mai, les alliés européens tentent, quant à eux, de sauver l'accord sur le nucléaire. Le président iranien a également exclu toute renégociation de l'accord sur le nucléaire avec Washington.

Le secrétaire d'État américain a donc appelé tous les pays à ramener «au plus près de zéro» leurs importations de pétrole iranien d'ici au 4 novembre. Faute de quoi, ils s'exposeront aux sanctions américaines dont la première vague va s'abattre le 6 août sur le secteur automobile et l'aéronautique civile.

Hassan Rohani a mis en garde le locataire de la Maison-Blanche : « Ne jouez pas avec la queue du lion [...] vous le regretterez », a assuré le chef d'Etat iranien. En effet en réponse au boycott de son pétrole, Téhéran se dit prête à fermer le détroit d'Ormuz par où environ 30% des exportations maritimes de pétrole transitent. Cette étroite voie, située à l'extrémité des eaux du Golfe, entre l'Iran au nord, Oman et les Emirats arabes unis au sud est un carrefour commercial important pour le monde. «Nous sommes le garant de la sécurité de ce détroit depuis toujours, ne jouez pas avec la queue du lion, vous le regretterez», a prévenu dimanche Hassan Rohani.

Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que le président iranien brandit la menace d'un blocage du détroit d'Ormuz. Mais l'armée américaine se dit prête à agir pour la protection de la liberté de navigation.

Un gouvernement « qui ressemble » à une mafia:

Mike Pompeo n'a pas hésité à disqualifier le régime iranien en assurant que ce dernier est dirigé «par quelque chose qui ressemble plus à une mafia qu'à un gouvernement». Il accuse les dirigeants iraniens d'avoir bénéficié de détournements de fonds, de contrats avantageux et d'autres gains mal acquis. Dans ce contexte, les États-Unis n'ont «pas peur» de sanctionner «au plus haut niveau» le régime de Téhéran, a-t-il expliqué. «Les dirigeants du régime, notamment ceux à la tête des Gardiens de la Révolution (l'armée d'élite iranienne, ndlr) et de la Force Qods (chargée des opérations extérieures, ndlr) doivent payer chèrement pour leurs mauvaises décisions», a-t-il estimé. Avant de s'en prendre à la violence du régime de Téhéran, il s'en est pris également à l'échec économique de celui-ci. « Le rial est en chute libre. Un tiers des jeunes Iraniens sont au chômage. Un tiers des Iraniens vivent en dessous du seuil de pauvreté. Mais si vous êtes un membre politiquement lié à l'élite du régime, l'économie iranienne va très bien », a-t-il en effet expliqué. Ces tweets ne font que relayer les propos qu'il avait tenus en Californie devant une majorité de citoyens américains d'origine iranienne.

Washington lance une chaîne de télévision en farsi:

Pour accentuer la pression sur le régime, Washington s’apprête, outre des sanctions économiques, à lancer une chaîne multimédia (télévision, radio, numérique et réseaux sociaux) 24 heures sur 24 en langue farsi, «afin que les Iraniens ordinaires en Iran et à travers le monde sachent que l'Amérique est à leurs côtés»

« Il appartient au peuple iranien de définir la direction du pays », a ajouté le chef de la diplomatie américaine, précisant que Washington « appuiera la voix longtemps ignorée du peuple iranien ».

Cet affrontement par messages interposés n'est pas sans rappeler l'épisode d'escalade verbale entre Donald Trump, coutumier de propos agressifs, et le président de la Corée du Nord, Kim Jong-un qui s'est soldé par un sommet réussi en juin 2018.

Alyson Braxton pour DayNewsWorld

 

UNE AMENDE RECORD DE 4,3 MILLIARDS D'EUROS INFLIGEE A GOOGLE PAR BRUXELLES DANS UN CONTEXTE TENDU ENTRE L'UE ET LES ETATS-UNIS

 

La Commission européenne condamne le géant pour abus de sa position dominante dans la recherche avec son système d'exploitation pour mobile Android.

Amende la plus importante jamais prononcée

Une nouvelle amende record pour Google en Europe. La Commission européenne condamne le géant à verser 4,3 milliards d'euros, cette fois dans le dossier antitrust de son système d'exploitation pour mobile, Android.

« Google utilise Android comme un véhicule pour consolider la position dominante de son moteur de recherche. Ces pratiques ont privé ses concurrents de la possibilité d’innover et de lui livrer concurrence par leurs mérites. Elles ont privé les consommateurs européens des avantages d’une concurrence effective sur le marché important des appareils mobiles. Cette pratique est illégale au regard des règles de l’UE en matière de pratiques anticoncurrentielles. » a déclaré la commissaire à la concurrence européenne, Margrethe Vestager.

C'est le montant le plus élevé jamais imposé par Bruxelles. Le montant de l’amende s’expliquerait par le fait que « les infractions durent depuis 2011, qu’elles sont très graves et que les revenus de Google ont progressé dans l’intervalle », a précisé la commissaire danoise. Le précédent record était déjà détenu par Google, qui a reçu une amende de 2,4 milliards d’euros en juin 2017 cette fois là pour avoir favorisé son comparateur commercial, Google Shopping, aux dépens d’autres sur son moteur de recherche.

La commission européenne somme en outre l'entreprise américaine «de mettre fin à ses pratiques illégales dans les 90 jours» sous peine de se voir infliger des astreintes allant jusqu'à 5% du chiffre d'affaires journalier moyen mondial de sa maison-mère, Alphabet.

Le roi de la Silicon Valley va évidemment faire appel de cette décision. Sa ligne de défense se base sur le nombre d’opportunités créées pour tous par son système d’exploitation mobile, mais aussi sur la facilité avec laquelle il est possible de changer d’application. « Android, c'est plus de choix pour tous. Pas moins. Les caractéristiques d'une concurrence efficace sont un écosystème dynamique, la rapidité d'innovation et la baisse des prix, ce qui est le cas aujourd'hui» a réagi un porte-parole de Google.

Les accusations de la commission européenne

L'entreprise américaine est accusée de profiter de la position dominante sur Android pour asseoir la suprématie de ses propres applications. La Commission vise avant tout Google search, le moteur de recherche en ligne de Google.

La Commission européenne accusait premièrement l'américain d'obliger les fabricants de smartphones à préinstaller «Google Search» et de le paramétrer comme service de recherche par défaut, ou exclusif, sur la grande majorité des appareils sous Android vendus en Europe.

La Commission accusait deuxièmement Google d'avoir empêché les fabricants de vendre des smartphones fonctionnant sous des systèmes d'exploitation concurrents, et troisièmement d'avoir accordé des incitations financières aux fabricants et aux opérateurs de réseaux mobiles à la condition qu'ils préinstallent en exclusivité Google Search sur leurs appareils.

Le géant de la Silicon Valley fait appel

Google rétorque qu’Android est un système ouvert et libre, ce qui est vrai. Mais pour financer l’entretien (et les MÀJ) de ce dernier, la firme a mis en place un accord nommé MADA (Mobile Application Distribution Agreement), qui lui permet d’engranger beaucoup d’argent. Chaque constructeur qui souhaite l’utiliser et proposer par défaut une des applications de Google (majoritairement Chrome) doit obligatoirement accepter les dix autres applications du pack virtuel de la firme : Search, Chrome, Play Store, Play Music, Play Movies, Drive, Photos, Maps, Gmail, Hangouts (messagerie), YouTube...«des applications conçues pour travailler ensemble». Quand on connaît la popularité de YouTube ou du PlayStore, on comprend que cet accord est quasiment inévitable.

Quoiqu'il en soit, le système Android domine le monde des smartphones, avec une part de marché de l'ordre de 85,9% en 2017 contre environ 14% pour iOS, le système d'exploitation d'Apple. Plus de 1,3 milliard de smartphones ont été vendus en 2017 sous Android, contre environ 215 millions pour iOS, et 1,5 million pour les autres systèmes d'exploitation.

Cette décision de la commission européenne pourrait encore aggraver les tensions entre Bruxelles et Washington, à une semaine d’une rencontre entre le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, et Donald Trump, placée sous le signe du commerce. L’administration américaine a déjà à plusieurs reprises, y compris sous le mandat de Barack Obama, accusé Bruxelles de s’en prendre spécialement aux géants californiens des technologies pour des raisons protectionnistes.

L’UE et les États-Unis se disputent déjà sur plusieurs questions liées au commerce ou à l’OTAN alors que le président Donald Trump menace actuellement de taxer les importations de voitures européennes aux US.

Britney Delsey pour DayNewsWorld

 

GEOFFROY ROUX DE BEZIEUX

LE NOUVEAU PRESIDENT DU MEDEF

Cet entrepreneur sportif ancien rugbyman, qui a fait son service dans les commandos de marines, a été élu le 3 juillet à la tête de l’organisation patronale avec la volonté de transformer le Medef en force de « propositions ».

Président du Medef à 56 ans, il l'a emporté haut la main avec 10 points d'avance sur son rival Alexandre Saubot, l'ancien patron de l'UIMM, avec 55,8% des suffrages exprimés. Il connaît bien le MEDEF, pour y avoir passé cinq ans comme vice-président en charge de l'économie, du numérique et de la fiscalité aux côtés de Pierre Gattaz.

Geoffroy Roux de Bézieux, dont le titre de noblesse a été acquis par un ancêtre, échevin de Lyon en 1769, est né à Paris le 31 mai 1962. Après des études à Neuilly puis l'Essec, il commence sa carrière chez L'Oréal avant de faire fortune dans la téléphonie mobile. Aujourd'hui patron du fonds d'investissement Notus, il a investi dans Oliviers&Co, qui vend de l'huile d'olive de qualité premium jusqu'en Chine, mais aussi dans l'alimentation avec le Fondant baulois.

Lors de sa campagne pour la présidence du Medef, Geoffroy Roux de Béziers a mis en avant la « révolution technologique », notamment l'intelligence artificielle, et a reçu le soutien de plusieurs patrons de la French Tech : Frédéric Mazzela (Blablacar), Marc Simoncini (Meetic), Pierre Kosciusko-Morizet (PriceMinister). Il entend porter les enjeux de la fiscalité des Gafa (Google, Apple, Facebook et Amazon) en Europe.

La campagne n'a pas été de tout repos dans la mesure les grandes fédérations se sont divisées, l'industrie et la banque soutenant Alexandre Saubot, tandis que l'assurance et le bâtiment ont supporté GRDB. Pour réconcilier ces deux tendances le nouveau président a proposé à son d'être « invité permanent » au conseil exécutif pour y apporter ses compétences sociales.

L'homme ne cache pas ses convictions libérales en matière d'économie et estime que la France est "gérée comme un ménage surendetté". Et il met la droite et la gauche dos à dos sur la politique fiscale : "Depuis trente ans, gauche et droite confondues, on a augmenté les impôts à chaque fois qu’on avait un problème. Sur les ménages mais surtout sur les entreprises", a-t-il affirmé.

Il a pour vaste ambition de « transformer le Medef pour aider à transformer le pays », tache des plus ardue tant le syndicat patronal traverse une crise, de légitimité et de représentativité. Pour se faire le Medef va devoir se réformer de l'intérieur tout proposant de nouveaux services de conseil juridique, fiscal ou à l'export. Il compte sur l'aide de Patrick Martin, candidat du Medef Auvergne-Rhône-Alpes, pour mener ce chantier à bien.

Deux grands chantiers occuperont son mandat. Le premier est celui de l'apprentissage et de la formation professionnelle, alors que Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, a donné une impulsion de réformes qu'il va falloir mettre en œuvre. Et l'Europe, qui « est en grand danger » et que le monde de l'entreprise sera appelé à défendre face à la montée des populismes et du protectionnisme.

« Le patronat européen aura un rôle majeur à jouer », a-t-il déclaré lors de son élection.


Paul Emison pour DayNewsWorld

 

VERS LA FIN DU « VERROU DE BERCY »

EN MATIERE DE FRAUDE FISCALE ?

Il faut savoir que le « verrou de Bercy » est un monopole du ministère du budget en matière de poursuites pénales pour fraude fiscale. En effet jusqu'à présent seul Bercy disposait du droit de déposer plainte contre un individu soupçonné de malversations fiscales, un procureur ou une partie civile ne le pouvant pas. Selon la décision du ministre des finances, les fraudeurs pouvaient donc éviter des poursuites judiciaires

Mais face à la pression de l'opinion et depuis l'affaire Cahusac le gouvernement accepte la proposition des sénateurs en vue de faire évoluer ce mécanisme qui donne à l'administration le monopole des poursuites pour fraude fiscale.

Le Sénat a commencé l'examen du texte en première lecture avant l'Assemblée. Il doit l'achever mercredi.Gérald Darmanin a annoncé face aux sénateurs que le gouvernement soutiendrait l'évolution proposée par le rapporteur général de la commission des finances, Albéric de Montgolfier (LR).

L'évolution proposée ne comporte pas de disposition sur le « verrou de Bercy », mais pour le rapporteur de la commission des Finances, Albéric de Montgolfier, elle donne l'occasion de le supprimer. Le ministre de l'Action et des Comptes publics a invité les sénateurs à « discuter des critères du 'verrou' ». « C'est la première fois que le gouvernement vous propose de juger de ce qui relève du 'verrou' », a-t-il déclaré en préambule de l'examen de la loi sur la fraude.

Le Sénat a donc entamé mardi 3 juillet l’examen du projet de loi sur la lutte contre la fraude fiscale sur lequel ont été déposés plusieurs amendements pour supprimer le « verrou de Bercy » et le remplacer par un autre mécanisme. Dans son rapport, le rapporteur de la commission des Finances Albéric de Montgolfier estime que les cas les plus graves représenteraient entre 1.200 et 1.400 dossiers chaque année, soit un volume un peu plus important que dans le système actuel (environ 1.000 plaintes).

La commission a ainsi décidé « de supprimer le verrou de Bercy et de le remplacer par un mécanisme qui réserve le cumul des sanctions administrative et pénale aux cas de fraudes les plus graves", a-t-il précisé. Celles-ci doivent respecter trois critères cumulatifs : l'application de pénalités d'au moins 80 %, un montant supérieur à un seuil fixé par décret en Conseil d'État, enfin, soit une réitération des faits, soit des comportements aggravants. Reste enfin à régler le sort de la Commission des infractions fiscales (CIF), chargée de filtrer les plaintes de l'administration « Il faut sans doute améliorer » cet amendement, a nuancé le ministre.

Ce n'est qu'une première étape. Le débat pourrait rebondir lors de l'examen de la loi sur la fraude à l'Assemblée nationale, après l'été.

Celles-ci doivent respecter trois critères cumulatifs : l’application de pénalités d’au moins 80 % ; un montant supérieur à un seuil fixé par décret en Conseil d’État ; enfin, soit une réitération des faits, soit des comportements aggravants. Pour la première fois, je donnerai, non pas un avis favorable, mais un accord de principe » à cette suppression, a ajouté le ministre des comptes publics Gérald Darmanin. « L’Assemblée nationale souhaitera sans doute améliorer l’écriture de cet article », a-t-il ajouté, estimant que « les clés du verrou se trouvent sans doute au Parlement et il vous reviendra d’établir des critères ».

Mais pour l’opposition les propositions restent insuffisantes.

« Les dispositions qui organisent le verrou de Bercy ne sont pas supprimées », a estimé la socialiste Sophie Taillé-Polian, pour qui « l’aménagement proposé est largement insuffisant ». « Il ne s’agit pas d’engorger les tribunaux, mais les critères proposés sont trop restreints et, de surcroît, cumulatifs », a-t-elle jugé.

L’opposition aurait souhaité se rapprocher de la proposition acceptée fin mai par les députés de tous bords, au terme d’une mission d’information menée par Emilie Cariou (La République en marche, Meuse) : remplacer l’actuel dispositif par un examen conjoint des dossiers par le fisc et le parquet.

Le débat autour du « verrou de Bercy » n’a pas fini de rebondir.

Andrew Preston pour DayNewsWorld

 

LES RAISONS D'UNE ENVOLEE DU PRIX DU GAZ DE 7,5% EN JUILLET EN FRANCE

Les tarifs du gaz grimpent en flèche au 1er juillet. Une fois de plus le gouvernement a tranché : à partir du 1er juillet, les tarifs du gaz augmentent de 7,45 % chez Engie donc pour près de 5 millions de clients alors que la Commission de régulation de l’énergie (CRE) avait proposé à la mi-juin au gouvernement une augmentation de 6,5 %. Soit une hausse de plus de 8 euros par mois en moyenne sur la facture. L'augmentation des tarifs du gaz annoncée vendredi s'ajoute à plusieurs autres ces derniers mois: +2,1% en juin et +0,4% en mai.

Trois raisons se trouvent à l'origine de cet alourdissement de la facture des ménages. Tout d’abord, la hausse des coûts d’approvisionnement du gaz dans le contexte de l’envolée de ceux des produits pétroliers puis la répercussion du coût des infrastructures, en particulier dans le transport, le stockage et la distribution, le réseau français ayant connu d’importants investissements s'élevant à 600 millions d’euros par an sur dix ans pour modernisation des infrastructures. Et enfin l’installation du compteur communicant de gaz Gazpar, mis en œuvre par le réseau de distribution GRDF, est également intégrée dans ces coûts. Tout comme la mise en place en début d’année de nouvelles règles pour le stockage de gaz, essentiel pour pouvoir assurer un passage de l’hiver sans encombre.

Vers la fin des tarifs réglementés?

Près de 5 millions de ménages sont toujours clients d’Engie aux tarifs réglementés de vente (TRV), définis par l’Etat, alors que plus de 6 millions ont basculé sur des offres moins chères chez des concurrents, comme ENI, Total Spring ou EDF.

Près de 60% des 11,5 millions de sites résidentiels et professionnels alimentés au gaz ont donc déjà quitté les tarifs réglementés pour des offres de marché, un chiffre en hausse continue, selon la CRE. Fin mars, sur le marché du gaz naturel, l'offre de marché la moins chère proposée à Paris est inférieure de 4% au tarif réglementé pour les utilisateurs de gaz pour la cuisson et de 8% pour les clients se chauffant au gaz.

Ces tarifs réglementés sont en outre amenés à prochainement disparaître en France.

En juillet 2017, le Conseil d'État a en effet jugé les tarifs réglementés contraires au droit européen, imposant donc à l'État de les supprimer. Les fournisseurs alternatifs de gaz espéraient que ces tarifs disparaissent rapidement. Mais l'exécutif envisage une fin progressive, avec une extinction à l'horizon 2023 pour tous les particuliers.

Certains concurrents d’Engie en ont profité pour dénoncer une nouvelle fois les tarifs fixés par l’Etat. « Cette nouvelle hausse montre encore que les tarifs réglementés de vente ne protègent pas le consommateur », a ainsi estimé Daniel Fava, le président d’ENI France, deuxième fournisseur de gaz aux particuliers après Engie.

Fin mai, le médiateur national de l'énergie avait appelé le gouvernement à préciser «rapidement» la manière dont il entendait mettre en application la suppression des tarifs réglementés du gaz, avec notamment un calendrier «très clair» pour que les consommateurs puissent prendre leur dispositions.

« On nous avait promis “ni augmentation ni privatisation du gaz”. Nous aurons les deux ! », a immédiatement réagi sur Twitter l’ancien candidat souverainiste à la présidentielle, Nicolas Dupont-Aignan.

La hausse du 1er juillet pourrait donc rapidement prendre un tour politique.

Carl Delsey pour DayNewsWorld

 

MISE EN EXAMEN DU CIMENTIER LAFARGUE

POUR « COMPLICITE DE CRIMES CONTRE L'HUMANITE » EN SYRIE

La filiale du cimentier franco-suisse Lafarge-Holcim a été accusée d'avoir financé des groupes djihadistes en Syrie - dont l'organisation Etat islamique -, pour maintenir son activité en pleine guerre . Elle a été mise en examen en tant que personne morale jeudi 28 juin pour « complicité de crimes contre l'humanité » . A ce chef d 'accusation s'ajoutent ceux de « violation d’un embargo », « mise en danger de la vie » des anciens salariés de l'usine de Jalabiya, dans le nord de la Syrie et « financement d’une entreprise terroriste ». Pour l'entreprise, cette mise en examen signifie son placement sous contrôle judiciaire avec une caution fixée à 30 millions d'euros.

Le groupe a annoncé par voie de communiqué qu'il ferait appel des infractions reprochées, « qui ne reflètent pas équitablement les responsabilités de Lafarge SA ». « Nous regrettons profondément ce qui s’est passé dans notre filiale syrienne et, dès que nous en avons été informés, nous avons immédiatement pris des mesures fermes. Aucune des personnes mises en examen n’est aujourd’hui dans l’entreprise. » s’est défendu Beat Hess, le président du conseil d’administration de LafargeHolcim.

Dans cette enquête ouverte en 2017 par le parquet de Paris, huit anciens dirigeants et cadres de Lafarge ont déjà été mis en examen, pour financement d'une entreprise terroriste et/ou mise en danger de la vie d'autrui. Au tour de Lafarge SA de donner dorénavant des explications aux deux juges financiers Charlotte Bilger et Renaud Van Rymbeke, saisis du dossier avec le juge antiterroriste David de Pas.

Le groupe Lafarge qui a fusionné avec le cimentier suisse Holcim en 2015 est en effet soupçonné d'avoir versé près de 13 millions d'euros entre 2011 et 2015 pour maintenir en activité son usine de Jalabiya en 2013-2014 dans une région du nord de la Syrie, sous contrôle de l'EI. Il est accusé non seulement de s’être acquitté d’une taxe à l’Etat Islamiste afin de faciliter la circulation de ses employés, mais aussi d’avoir acheté des matières premières dont du pétrole contrôlées par le groupe et d’avoir vendu du ciment à des distributeurs en lien avec les djihadistes.

L'ONG Sherpa et le Centre européen pour les droits constitutionnels et humains (ECCHR), dont la plainte avait déclenché l’ouverture de cette information judiciaire, demandaient que le cimentier français soit aussi mis en examen pour complicité de crimes contre l'humanité en Syrie. Aujourd'hui, Sherpa salue dans un communiqué une «décision historique» qui «doit décider Lafarge à prendre ses responsabilités et à ouvrir un fonds d'indemnisation indépendant afin que les victimes voient leur préjudice rapidement réparé». Dans un communiqué, les deux associations ont qualifié cette mise en examen d’« historique ».« C’est la première fois qu’une entreprise est mise en examen pour complicité de crimes contre l’humanité dans le monde, ce qui marque un pas décisif dans la lutte contre l’impunité des multinationales opérant dans des zones de conflits armés », déclarent les deux associations demandant au groupe Lafarge de « prendre ses responsabilités » en ouvrant un fonds d’indemnisation pour les anciens employés de sa filiale syrienne, « afin que les victimes voient leurs préjudices rapidement réparés ».

Avec cette mise en examen, l’étau se ressert sur le cimentier.

Larry Ricky pour DayNewsWorld

 

ESCALADE DANGEREUSE DANS LA GUERRE COMMERCIALE ENTRE LES ETATS-UNIS ET LA CHINE

Trump menace de taxer 200 milliards de dollars d'importations chinoises. Le président des États-Unis a demandé la préparation d'une nouvelle liste de produits chinois importés, à hauteur de 200 milliards de dollars. Pékin a d'ores et déjà vivement réagi promettant « des représailles » .

Cette décision inquiétante a été prise en réaction à la riposte proportionnée et immédiate de Pékin à la menace de sanctions de 50 milliards de dollars détaillées la semaine dernière. Au président des États-Unis de demander maintenant à son négociateur commercial, Robert Lighthizer, de préparer une nouvelle liste de 200 milliards de dollars de produits chinois importés. Ce qui ne va pas être simple !

Les premiers 50 milliards de dollars de produits visés sont appelés à subir des droits de douane de 25%. Cette nouvelle liste d'articles serait censée être frappée d'une surtaxe de 10% à l'entrée aux États-Unis.

Peu après, le ministère chinois du commerce a rétorqué que la Chine prendrait des mesures «qualitatives et quantitatives» pour se défendre au cas où les nouvelles sanctions américaines étaient mises en œuvre.

Les États-Unis ont importé 505 milliards de dollars de produits chinois l'an dernier, tandis que la Chine n'a importé que pour 130 milliards de dollars de produits «Made in the USA».

Ces droits de douanes de 10% supplémentaires sur 200 milliards de dollars d'importations se justifieraient , selon le locataire de la Maison Blanche, pour plusieurs raisons. Non seulement ils compenseraient le vol de technologies et de propriété intellectuelle américaines mais surtout ils forceraient Pékin à réduire le déficit commercial des États-Unis de 200 milliards de dollars et à ouvrir davantage son marché aux Américains. « Des initiatives supplémentaires doivent être prises pour encourager la Chine à changer ses pratiques déloyales, ouvrir son marché aux biens américains et accepter une relation commerciale plus équilibrée», affirme Donald Trump dans un communiqué.

Pékin ne l'entend pas de cette oreille dénonçant des pratiques de chantage . « Ces pratiques de pression extrême et de chantage s'écartent du consensus auquel les deux parties sont parvenues à maintes reprises durant leurs consultations » ces dernières semaines, a rapidement dénoncé le ministère chinois du Commerce ce mardi, dans un communiqué.

« Si les États-Unis perdent le sens commun et publient une liste (de produits visés), la Chine se verra dans l'obligation d'adopter une combinaison de mesures quantitatives et qualitatives en forme de représailles énergiques », a-t-il mis en garde.

Une escalade dangereuse

« Cette escalade dangereuse est l'ultime rappel que le Congrès doit intervenir et exercer son autorité sur la politique commerciale », a fustigé dans un communiqué la National Retail Federation, un lobby de la distribution contre ces mesures protectionnistes.

Dans ses mesures de rétorsion à ce jour, Pékin vise des produits agricoles américains, comme le soja, le blé, le maïs, le bœuf et le porc et les agriculteurs et éleveurs des Etats-Unis commencent à s'inquiéter des retombées.

Environ 455.000 emplois américains sont menacés par les dernières mesures punitives contre la Chine, a calculé la NRF. La perspective d'une escalade augmente encore plus vite le risque de dommages causés aux entreprises américaines puisque les montants de produits importés par la Chine sont nettement inférieurs. De plus la hausse des produits de base va être une autre conséquence non négligeables.

C'est une des raisons pour lesquelles beaucoup d'élus républicains du Congrès sont opposés aux mesures protectionnistes choisies par la Maison blanche: celles-ci font grimper les prix payés par les Américains et perturbent les approvisionnements d'entreprises américaines.

Avec une surenchère de taxes douanières, la Chine pourrait taxer en contrepartie les secteurs automobile et aéronautique ...

La politique commerciale américaine et les mesures de représailles annoncées par ses partenaires commerciaux font de plus en plus redouter une guerre commerciale mondiale qui risque de compromettre la croissance de l'économie de la planète.

Andrew Preston pour DayNewsWorld

 

SUISSE DANS LE CHOC DE LA  CRYPTOMONNAIE

En 2015, 119 819 Suisses, échaudés par la crise de 2008 et convaincus qu’il ne faut pas plaisanter avec la monnaie, avaient conduit la Chancellerie Fédérale à décider, le 24 décembre  de la même année, de l’organisation d’un referendum sur le sujet monétaire.

Le but véritable: inviter les Suisses à se prononcer sur la fin du pouvoir de création monétaire par les banques privées.

L’initiative était louable, la monnaie étant un bien public

L’initiative prévoyait en effet d’obliger les banques privées à couvrir intégralement (100%) et de réserver, le pouvoir de créer la monnaie ex-nihilo, uniquement à la BNS (Banque Nationale Suisse) laquelle se fait aujourd’hui par un simple jeu d’écritures comptables dans les banques commerciales.

On a reconnu de suite dans cette proposition l’influence du Chicago Plan (qui a mis fin à la crise de 1929) et de Irving Fischer (1867-1947). Dans les années 1930, Irving Fischer avait proposé un retour au monopole public de la création monétaire. Mais il faut aussi associer à cette a réflexion, Milton Friedman puis Maurice Allais, un économiste français visionnaire, récipiendaire en 1983 du Prix Nobel de l’Economie et mort en 2010.

L’initiative était, de plus, louable en ce qu’elle avait de surcroit l’intention de réhabiliter l’utilité sociale de la monnaie qui est fondamentalement de « financer l’économie réelle au service d’une prospérité commune ».

Dans la foulée de la décision de décembre 2015 de lancer un référendum, tous les Suisses ont été à leur tour appelés à voter pour ou contre « l’initiative monnaie pleine » (« Pour une monnaie à l’abri des crises »).

Le référendum monnaie pleine a eu lieu le 10 juin 2018.

La participation a été faible (34% des inscrits). Le « non » l’a emporté avec environ 70% des suffrages exprimés à l’exception du Canton de Genève (plus massivement proche des milieux bancaires, donc mieux éclairé) ou le « Non » ne l’a emporté qu’avec moins de 60%.

Le résultat de ce scrutin mérite de notre point de vue une analyse plus poussée, car avec ces résultats, la révolution bancaire attendue par beaucoup n’a pas eu lieu à la grande déception de l’Association Modernisation Monétaire (MoMo). De leur coté les « pour », qui appelaient les Suisses « à ne pas jouer aux apprentis sorciers", se sont félicités du résultat qui a écarté tout risque d’inflation, inflation qui avec un argent rare aurait fait perdre en temps réel de la valeur à leur épargne (Voir au Temps, Sibylle Dus, économiste auprès de l’UBS).

La question cependant, qui était certes iconoclaste, permet néanmoins, malgré les résultats, de saluer l’esprit d’initiative démocratique des Suisses qui a permis d’ouvrir le débat, car il est pronostiqué que l’on reviendra sur le sujet.

Cette votation 2018 est intervenue dans une période où même si la BNS ne peut pas faire faillite, il faut prendre en compte le fait qu’une grande partie de ses réserves en métaux précieux (en Or surtout) a été vendue, le solde de la réserve (60% de celles-ci) étant en euros, monnaie aujourd’hui surexposée comme chacun le sait.

La révolution n’aura donc pas lieu chez les Helvètes dans un temps rapproché ; mais le Comité Monnaie Pleine n’a pas baissé la garde .Voici ce qu’il a déclaré au soir des résultats :

« Malgré la campagne massive de confusion et de peurs, la désinformation du Conseil Fédéral (sic) et de la Banque Nationale (re-sic ) , les citoyens qui ont voté (oui) en faveur de la question posée par l’initiative réferendaire et qui ont compris les risques de la création monétaire par les banques privées, ont  clairement ouvert la discussion sur un problème grave » .

Ces citoyens sont ceux qui étaient restés choqués par les mécaniques perverses du krach financier de 2008 à la suite duquel il a fallu renflouer les banques avec l’argent des contribuables lesquels crient encore aujourd’hui : « vous avez dit déficit ? ».

Mais cet argent du contribuable devenant rare à force de surimposition, que fera-t-on si une nouvelle bulle financière venait à se reproduire ?

Or cette prochaine crise est certaine pour un nombre croissant d’économistes qui depuis quelques mois ont inclus dans leur réflexion la progression anarchique et incontrôlée des monnaies cryptographiques (Bit Coin ou autres) grâce au développement des technologies de pointe. Les citoyens du Monde devront alors se souvenir, selon Henri Temple, de cette problématique, « le compte à rebours étant entamé ». Selon lui, dans un mois ou un an, la bulle financière (dont la masse fictive approcherait le million de Milliards de dollars) éclatera, après avoir enrichi au passage les spéculateurs de tout poil et de tout lieu.

Ces citoyens devront une fois de plus se rappeler de la définition immuable (d’Aristote à Stiglitz) de la monnaie « qui ne doit relever que l’autorité politique laquelle devant se donner les moyens de la faire respecter."

Certains tenants du « non » en Suisse devront alors honnêtement  statuer sur l’insuffisance pédagogique de la campagne 2018 en avouant simultanément qu’ils n’ont rien compris à la question qui leur était posée, ce qui les a conduit soit à s’abstenir soit à ne pas se déplacer dans les bureaux de vote.

Affaire à suivre…

Clara Mitchell pour DayNewsWorld

 

LE COMPROMIS DU G7 SIGNE SAMEDI VIRE AU FIASCO TORPILLE PAR DONALD TRUMP

Le dirigeant canadien avait tenté de qualifier ce sommet de « succès». «On a su rassurer ceux qui doutaient de notre capacité à travailler ensemble», avait-il-t-il déclaré face aux journalistes. Il avait notamment évoqué des progrès réalisés autour de l'égalité des sexes, les énergies propres, la sécurité mondiale et la croissance économique Mais force lui avait été de reconnaître qu'ils n'avaient pas réussi avec ses partenaires à faire changer la position de Donald Trump sur les questions commerciales.

La partie du texte consacrée au commerce avait cependant été signée par les sept pays du G7, y compris les États-Unis de Donald Trump, le communiqué répondant tout de même  à certaines exigences du président américain. Il reprennait le mot de «réciproque» pour le libre-échange, qui se doit d'être également «libre, équitable et mutuellement avantageux». Et il précisait: «Nous nous engageons à moderniser l'OMC (Organisation mondiale du commerce) afin de la rendre plus juste dès que possible. Nous ferons tout notre possible pour réduire les barrières tarifaires, les barrières non-tarifaires et les subventions».

Négocié de haute lutte, le texte renvoyait donc la question douanière à de futures négociations.

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau, l'hôte du sommet, avait confirmé que son pays appliquerait bien dès le 1er juillet des droits de douane en représailles à ceux imposés par Washington à l'acier et l'aluminium. «Ces tarifs illégitimes doivent recevoir une réponse équivalente», avaitt-il déclaré au cours de sa conférence de presse finale.

Emmanuel Macron, quant à lui, avait également confirmé que les droits de douane décidés par l'Union européenne à l'encontre les États-Unis s'appliqueraient à partir de juillet

Donald Trump lui-même, en quittant le sommet samedi matin, n'avait pas assoupli ses exigences de taxation des importation d'acier et d'aluminium à l'égard de l'Union européenne et du Canada, mais avait salué les progrès réalisés pendant le sommet. Et le voilà qu' il a tweeté plus tard: «Les États-Unis ne laisseront pas les autres pays imposer des tarifs massifs et des barrières tarifaires contre leurs agriculteurs, leurs travailleurs et leurs entreprises».

En revanche, aucun consensus n'avait été trouvé sur le climat, les États-Unis faisant cavalier seul sur ce sujet. Par ailleurs, les dirigeants du G7 ont appelé la Russie à cesser de «saper les systèmes démocratiques» et se sont engagés à empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire.

Alors que tous les participants anticipaient le contraire , les sept pays les plus riches de la planète semblaient avoir tout de même réussi à arracher de haute lutte un communiqué de compromis incluant les Etats-Unis de Donald Trump.

Mais c'était sans compter sur le caractère imprévisible de Donald Trump qui, parti du sommet pour Singapour, s’est désolidarisé à la surprise générale samedi soir du communiqué final du G7.

D'un tweet, il fait voler en éclats la tentative du G7 de sauver la face en publiant une déclaration commune sur le commerce .D’un tweet rageur, ​Donald Trump s’est désolidarisé à la surprise générale samedi soir du communiqué final négocié de haute lutte au sommet du G7 au Canada, qualifiant l’hôte Justin Trudeau de « très malhonnête et faible » pour avoir jugé les tarifs américains « insultants ».

Dans l’un de ses revirements spectaculaires, le président américain a tweeté depuis Air Force One, qui l’emmène vers Singapour : « En raison des fausses déclarations de Justin à sa conférence de presse, et du fait que le Canada impose des taxes massives sur nos agriculteurs, travailleurs et entreprises américains, j’ai demandé à nos représentants américains de retirer le soutien au communiqué, tandis que nous envisageons des tarifs sur les automobiles qui inondent le marché américain ! »

Donald Trump avait quitté le sommet  plusieurs heures avant la déclaration de Justin Trudeau, pour rejoindre Singapour où il doit rencontrer mardi Kim Jong-un.

Abby Shelcore pour DayNewsWorld

 

VERS UN G7 DES PLUS TENDUS

L'atmosphère s'annonce plus que tendue dans la petite ville canadienne de Charlevoix, au Québec où se déroule vendredi et samedi le sommet du G7. Le président américain Donald Trump va devoir affronter la colère de ses partenaires commerciaux européens, canadiens et japonais.

Invoquer la sécurité nationale pour justifier les taxes douanières américaines imposées aux alliés de Washington est «risible» et aura des conséquences aux Etats-Unis, ont estimé jeudi le premier ministre canadien Justin Trudeau et le président français Emmanuel Macron faisant front commun contre Donald Trump.

Emmanuel Macron a averti depuis Ottawa qu' Européens et Japonais ne sont «pas prêts à renoncer à tout pour avoir cette signature» de Donald Trump. Ce serait «une erreur» de «renoncer à tout pour avoir cette signature» et cela mettrait en danger «la pertinence de ce G7», a-t-il indiqué.

Le locataire de la Maison Blanche, manifestement irrité, s'en est pris nommément aux deux dirigeants . « Merci de dire au Premier ministre Trudeau et au Président Macron qu'ils taxent massivement les Etats-Unis et créent des barrières non monétaires. Le surplus d'échange entre l'Union européenne et les Etats-Unis est de 151 milliards de dollars et les Canadiens rejettent nos fermiers et d'autres. J'ai hâte de les voir demain » a-t-il déclaré dans un premier tweet peu diplomatique.

Dans la foulée, il a posté un second tweet s'en prenant plus précisément au dirigeant canadien : « Le premier ministre Trudeau fait l'indigné... évoquant la relation que les Etats-Unis et le Canada ont depuis des années. Mais il oublie de dire qu'il nous taxe à 300% sur les produits laitiers, malmenant nos fermiers, tuant notre agriculture ! »

En plus des droits de douane, les divergences portent sur le dossier iranien et les sanctions que les États-Unis veulent réintroduire après leur décision de sortir de l'accord sur le nucléaire. Dans une lettre commune, la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni ont réaffirmé qu'ils resteraient engagés par cet accord demandant aux États-Unis d'exempter les entreprises européennes des sanctions à venir.

Il n' est pas impossible que le sommet se solde par une déclaration à six sur les points les plus délicats et un communiqué à sept sur les autres, l'option a minima étant une simple déclaration de la présidence canadienne du G7. Tout communiqué commun devra inclure l'accord de Paris sur le climat et l'accord nucléaire iranien en l'état.

Autant dire que le sommet du G7 s'annonce houleux... si toutefois Donald Trump fait le déplacement. Car selon le Washington Post, la situation en est à un point tel qu'il aurait pensé à envoyer le vice-président Mike Pence à sa place.

Alyson Braxton pour DayNewsWorld

 

IMPOT A LA SOURCE EN FRANCE OU  MODE D'EMPLOI

Vous venez certainement de remplir votre fiche d'impôt par internet. Mais il vous reste jusqu'au 15 septembre pour apporter des modifications au cas où vous n'auriez pas fait le choix judicieux entre plusieurs solutions.

Tout d'abord une explication succincte sur le prélèvement à la source

Le prélèvement de l'impôt à la source entrera en vigueur début 2019. L'intérêt majeur du prélèvement à la source est de collecter l'impôt des ménages en temps réel, c'est-à-dire au moment du versement des revenus imposables. Actuellement, comme l'impôt est prélevé avec un an de retard, les contribuables qui voient leurs revenus baisser (retraite, chômage), doivent attendre un an avant que leur impôt ne baisse, ce qui les met dans une situation difficile.

Le think tank Terra Nova avait notamment estimé qu'une telle réforme est « utile pour l'économie » (ce qui n'est pas épargné est consommé) mais permet aussi de « renforcer » l'effet des stabilisateurs sociaux (une personne tombant au chômage n'aura plus à acquitter le même impôt) et « d'améliorer l'efficience de la politique fiscale » (en supprimant les délais important entre le vote d'une mesure et sa répercussion financière sur les ménages).

Qui sera concerné ?

La réforme s'applique aux salariés, comme aux retraités et aux indépendants. Les salaires, les revenus de remplacement (retraite, chômage, maternité, etc.) et les revenus fonciers sont aussi concernés. Les revenus des capitaux mobiliers et les plus values immobilières ne rentrent pas dans ce champ car ils sont déjà prélevés à la source.

Qui collectera l'impôt ?

La retenue à la source fait entrer dans le circuit de recouvrement de l'impôt un nouvel acteur : le tiers payeur c'est à dire l'employeur. L'impôt versé apparaîtra sur la fiche de paie comme c'est le cas aujourd'hui pour les cotisations sociales. En ce qui concerne les retraités et les chômeurs, ce seront les caisses de retraite et d'assurance-chômage qui joueront ce rôle.

Les professions libérales et les indépendants verseront un acompte mensuel ou trimestriel, calculé en fonction de leurs revenus des mois précédents, et ajusté ensuite selon leurs revenus effectifs.S'ils anticipent une forte baisse de leurs revenus, ils pourront signaler leur situation à l'administration fiscale. Cette possibilité répond par exemple aux besoins des artisans qui perdent un gros client, ou des agriculteurs soumis aux aléas climatiques. Les revenus fonciers se verront appliquer le même système d'acompte.

Qu'en est-il des crédits d'impôts ?

Il est impossible de suspendre les crédits d'impôt l'année de transition sous peine de plomber certaines filières (emploi à domicile, bâtiment, associations caritatives). Les crédits d'impôt seront donc maintenu continueront d'être perçus par le contribuable l'année suivante.

Le crédit d'impôt pour l'emploi à domicile pourrait toutefois être mensualisé. La question est actuellement à l'étude. En revanche le dispositif « tout-en-un » prévu pour les particuliers employeurs ne sera pas prêt en janvier 2019.

Maintenant quelle options choisir pour le taux d'imposition ?

Si vous avez déclaré vos revenus en ligne cette année, vous aurez remarqué une nouvelle option vous permettant de choisir (ou non) le taux auquel vous serez imposé l'an prochain. Comment cela fonctionne-t-il, et dans quel cas cette option peut-elle s'avérer judicieuse ? Une fois terminée que vous aurez terminé votre déclaration, vous découvrez le taux d'imposition personnalisé qui vous sera appliqué à partir de l'année prochaine.

Il existe trois options possibles :

En effet, avec l'entrée en vigueur du prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu au 1er janvier 2019, chaque mois une part de votre salaire net sera prélevée au titre de cet impôt. Idem pour les revenus fonciers, les pensions alimentaires, les revenus des indépendants, etc.

Par défaut, c'est donc un taux "personnalisé" qui apparaît, calculé comme l'impôt sur le revenu actuel sur la base du revenu annuel du foyer fiscal. Mais là deux alternatives se présentent, pour des cas particuliers où les contribuables souhaitent modifier ce taux : le taux "individualisé" ou le taux "neutre". A quoi servent-ils, dans quel cas les utiliser ?

Le taux individualisé aux couples ayant des salaires déséquilibrés

Il s'agit de moduler le taux qui sera prélevé à chacun des membres du couple, en fonction du revenu de chacun, pour que le taux de prélèvement global soit le bon.

Un taux "neutre" pour rester discret

Vous avez touché un héritage, vous êtes propriétaire d'une grande maison ou vous touchez des rentes, mais vous n'avez pas envie que votre employeur se rende compte que votre taux d'imposition est élevé par rapport à ce qu'il vous verse tous les mois. Dans ce cas, vous pouvez opter pour le "taux neutre", calculé uniquement sur la base du revenu versé par l'employeur.

Le contribuable ne sera donc pas prélevé de la totalité de son impôt sur le revenu via le prélèvement à la source : le taux qui affectera son salaire sera équivalent à celui d'un célibataire sans enfant. Par contre, il devra s'acquitter de la différence en la versant directement, via un versement "classique" comme à l'heure actuelle, à l'attention du Trésor

Peut-on changer d'avis ?

Oui, mais pas indéfiniment. Même s'il la déclaration est exigible à compter de ce mardi vous pourrez toujours changer votre mode de prélèvement sur votre espace particulier du site www.impots.gouv.fr. jusqu'au 15 septembre prochain seulement.

En cas de changement de situation (mariage, naissance, baisse ou hausse des revenus...) le contribuable devra demander une mise à jour.

Le contribuable ne donnant aucune information à son employeur ou sa caisse de retraite puisque . c'est l'administration qui reste l'interlocuteur de contribuable pour ses impôts, la confidentialité est préservée.

Enfin la France entre dans le club des pays développés aux prélèvement à la source presque toujours à des fins budgétaires.

Jaimie Potts pour DayNewsWorld

 

LE GROUPE AUTOMOBILE PSA PREPARE SON RETRAIT D'IRAN POUR SE PLIER A L'EMBARGO AMERICAIN

PSA « est en contact avec les autorités américaines pour envisager une dérogation », « avec le support du gouvernement français », mais il n'a obtenu pour l'instant aucune garantie de l'Etat.

C'est donc le deuxième grand groupe français, après Total, à se plier aux injonctions américaines pour respecter l’embargo vis-à-vis de Téhéran imposé par les Etats-Unis après leur retrait de l’accord sur le nucléaire iranien.

Le constructeur automobile français PSA a annoncé lundi 4 juin 2018 qu’il préparait son départ d’Iran, son premier marché étranger en volume .

Le groupe, dont les marques Peugeot et Citroën avaient formé des sociétés communes en Iran, a déclaré avoir

« commencer le processus de suspension des activités de ses joint-ventures, afin de se conformer à la loi américaine d'ici le 6 août 2018 ».

PSA avait vendu l'an dernier 444 600 véhicules en Iran, pays où il est traditionnellement bien implanté et qui constitue son premier marché étranger devant la Chine (382 800 unités), le Royaume-Uni(279 100), l’Italie (265 200) et l'Allemagne (257 800).

Même si l'importance du marché iranien reste minime en termes financiers avec « moins de 1% de son chiffre d'affaires » pour le deuxième constructeur européen, c'est un sérieux revers pour ce dernier.

La Chine qui détient déjà la plus grosse part de marché en Iran va pouvoir gagner du terrain n'ayant pas d’intérêts économiques avec la gendarme américain ...

Alyson Braxton pour DayNewsWorld

 

RIPOSTE EUROPEENNE FACE AUX TAXES AMERICAINES

Les États-Unis ont mis leur menace à exécution, imposant une taxe sur l'acier et l'aluminium importés depuis l'Union européenne à hauteur de 25% et 10% respectivement. Cette décision qu' Emmanuel Macron a fustigé d' « illégale » a provoqué une levée de bouclier et les réactions ne se sont pas faites attendre.

La chancelière allemande Angela Merkel s'est pour sa part alarmée d' « une escalade qui nuira à tout le monde » alors qu' Emmanuel Macron a assuré une riposte « ferme et proportionnée» de la part de l'Union européenne.« Notre réponse à 'l’Amérique d’abord' sera 'l’Europe unie' », a indiqué dans un communiqué le chef de la diplomatie Heiko Maas, estimant que « les guerres commerciales ne connaissent aucun vainqueur ».

L’UE va donc riposter aux importants tarifs douaniers que les États-Unis comptent imposer sur l’acier et l’aluminium en provenance de l’Union, a promis ce jeudi le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.

«Les États-Unis ont été exploités pendant de nombreuses décennies dans le domaine du commerce. Ces jours sont révolus», a répondu le président américain, dans un communiqué. De son côté, Wilbur Ross a minimisé les risques de représailles des pays visés estimant que les importations venant de l'Union européenne représentaient «peu de choses» par rapport au déficit commercial américain (moins de 3 milliards de dollars).

« C’est un mauvais jour pour le commerce. L’Union européenne ne peut pas rester sans réagir. Ce qu’ils (les États-Unis) peuvent faire, nous sommes capables de faire exactement la même chose », a averti M. Juncker, lors d’une conférence à Bruxelles.

« Les États-Unis ne nous laissent pas d’autres choix que de porter ce conflit devant l’OMC et d’imposer des droits de douane supplémentaires à un nombre de produits en provenance des USA », a expliqué M. Juncker, cité dans un communiqué.

Cette procédure devant l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), qui peut durer des années, devrait être lancée le vendredi 1er juin, précise le communiqué de la Commission.

Dès la fin avril, au moment de la montée en puissance du conflit commercial, l’UE avait préparé une liste de produits américains, dont le tabac, le bourbon, les jeans ou les motos susceptibles d'être taxer lourdement si elle était frappée par les droits de douane. Ces taxes ou contre-mesures ne couvrent cependant pas la totalité des dommages infligés à l’industrie européenne.

Elles peuvent entrer en application dès le 20 juin car tout est réglé du côté de l’Organisation mondiale du commerce. Mais un débat entre États membres doit se tenir, pour une dernière validation.

Le Canada et le Mexique sont également visés par ces sanctions.

Pour le premier ministre canadien Justin Trudeau ces sanctions constituent «un affront au partenariat de sécurité existant de longue date entre le Canada et les États-Unis, et un affront aux milliers de Canadiens qui ont combattu et péri aux côtés de leurs frères d'armes américains». Ottawa a annoncé des taxes sur 16,6 milliards de dollars canadiens de produits américains. Le Mexique a annoncé des « mesures équivalentes » aux taxes américaines. Les taxes porteront sur «divers produits comme les aciers plats (...), des lampes, les jambons et jarrets de porc, la charcuterie et les préparations alimentaires, les pommes, le raisin, la canneberge, divers fromages, entre autres» selon un communiqué, le secrétariat aux relations extérieures.

Le gouvernement allemand a prévenu quant à lui que la réponse à « l’Amérique d’abord » sera « l’Europe unie » après la décision des États-Unis d’instaurer des taxes douanières sur l’acier et l’aluminium importés de l’UE, du Mexique et du Canada.

Face au nationalisme économique des Etats-Unis on ne peut que déplorer l'inefficacité de l'OMC totalement paralysée dans son action.

Andrew Preston pour DayNewsWorld

 

VERS LE BIG BANG DE LA REFORME DES RETRAITES

Le gouvernement invite les Français à s'exprimer en lançant dès ce jeudi une consultation citoyenne sur un site de concertation publique pour recueillir les avis des citoyens sur la réforme des retraites.

Ce projet de loi devrait aboutir à un système de retraite par points pour tous, projet phare du programme d'Emmanuel Macron.

Un site internet - www.participez.reforme-retraite.gouv.fr - est ouvert pour l'occasion. Il le restera jusqu'au 25 octobre.

Une promesse de participation des citoyens à un chantier des plus explosifs !!

« Le revenu donnera un droit à points, vous aurez une portabilité des droits quel que soit le type d’employeur et le secteur.

L’objectif est qu’à carrière identique, revenu identique, la retraite soit identique », explique Jean-Paul Delevoye au Parisien.

« Il s’agit de créer un système universel où 1 euro cotisé donne les mêmes droits », rappelle dans un communiqué le haut-commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, qui se dit « persuadé qu’un sujet d’une telle ampleur nécessite une large consultation citoyenne ».

Pour quel système ?

Il s'agirait de mettre fin au système actuel jugé très complexe, peu lisible et source d'inégalités. Cela passera par la suppression des 37 régimes de retraites existants et la création d'un système universel par points. Dans ce schéma, le salarié qui cotise accumule des points tout au long de sa carrière puis, lorsqu'il fait sa demande de retraite, ses points sont convertis en rente en fonction de la valeur du point au moment du calcul. «L'objectif est qu'à carrière identique, revenu identique, la retraite soit identique», explique Jean-Paul Delevoye

Ainsi avec la notion de durée qui disparaîtrait, la réforme des retraites permettrait le respect « de la liberté de choix » en donnant le choix à chacun de décider quand partir en retraite, s'il juge son nombre de points cumulés suffisant ou non. Un avantage non négligeable selon le haut-commissaire à la réforme des retraites.

« L'âge actuel de 62 ans devrait être conservé », estime-t-il pour que des départs anticipés ne mènent des gens à avoir des petites retraites... et ne « pèsent sur la solidarité nationale ».

Concernant les chômeurs, les personnes en situation précaire ou handicapées qui seraient  lésés par le système à points basé sur les revenus de l'emploi,  Jean-Paul Delevoye ne livre pas encore de mesures concrètes. « Voilà un des débats que nous devrons avoir », ajoute-t-il.

Une autre question sera abordée au second semestre, celle d' une éventuelle part de capitalisation. « La question se pose pour les plus gros salaires qui excéderaient un certain plafond (au-dessus de 120 000 € de revenus, 160 000 € ou plus) », indique Jean-Paul Delevoye.

Si la participation est ouverte jusqu'au 25 octobre, le haut-commissaire Jean-Paul Delevoye ne proposera qu' en fin d’année ou au début de 2019 « les grandes orientations » de la réforme L'application de la réforme, quant à elle, ne devrait pas intervenir avant 2025.

Alyson Braxton pour DayNewsWorld

 

PATRON DU GEANT DE L'AERONAUTIQUE

SERGE DASSAULT EST MORT A 93 ANS

L'industriel et patron de presse Serge Dassault est mort ce lundi 28 mai à son bureau du Rond-Point des Champs-Elysées Marcel-Dassault à Paris d'une « défaillance cardiaque » à l'âge de 93 ans. «  La famille et le groupe Dassault communiqueront ultérieurement les modalités de l'hommage qui sera rendu à Monsieur Serge Dassault », selon ce texte diffusé par le service communication du groupe.

Longtemps, il a vécu à l'ombre d'un père génie de l'aéronautique déporté, génial ingénieur des Ouragan, Mystère IV et Mirage, patron du magazine Jours de France ainsi que député gaulliste.

Né Serge Bloch le 4 avril 1925 à Paris, l'industriel d'origine juive et toute sa famille prennent le nom de Dassault en 1946, à l'issue de la Seconde guerre mondiale.

Serge « tombé dans la marmite » de l'aviation, « voulait entreprendre, il voulait des postes plus importants. Mais il n'y avait pas de place pour deux », raconte l'historien Claude Carlier, auteur de livres sur Marcel et Serge Dassault.

Ce polytechnicien, ingénieur aéronautique qui pendant longtemps a dû rester à l'écart de l’entreprise attendant 1967 pour devenir PDG de la filiale Dassault Électronique succède à son père en 1986 d'un immense empire industriel, et ce après six mois de bataille avec l'État, actionnaire à 46% de Dassault Aviation et majoritaire en droits de vote.

Pour ne plus dépendre essentiellement de la commande publique Serge Dassault a restructuré le groupe aéronautique militaire par le développement et la diversification de son groupe.

Le groupe Dassault compte aujourd'hui plusieurs filiales : Dassault Aviation, le fabricant des Rafale et des Falcon, qui compte 11 800 salariés en France et est actionnaire à 25 % du groupe d'électronique et de défense Thales ; Dassault Falcon Jet, qui commercialise les avions d'affaires en Amérique, en Asie et dans le Pacifique (2 400 salariés) ; Dassault Falcon Service, pour la location d'avions d'affaires (600 salariés) ; une participation de 41 % dans le géant des logiciels Dassault Systems ; le groupe Le Figaro ; ou encore, entre autres, la maison d'enchères Artcurial à Paris.

En 2000, il décide de céder la présidence de Dassault Aviation, mais conserve celle de la holding familiale Groupe Industriel Marcel Dassault (GIMD).

Il a également connu une carrière politique tumultueuse

Engagé au RPR puis à l'UMP, il a occupé les fonctions de conseiller général (1988-2004) de sénateur (2004-2017) et de maire de Corbeil-Essonnes (de 1995 à 2009).

Mais en 2009, le Conseil d'État avait annulé sa réélection à la mairie de Corbeil-Essonnes (Essonne) l'année précédente en raison de « dons d'argent » tout en déclarant Serge Dassault inéligible pendant un an.

Son nom a été accolé à des scandales liés à des affaires d'achat de votes, de blanchiment de comptes dissimulés et déboires avec le fisc liés à la fraude fiscale.

Sa fortune estimée à 21,6 milliards en 2017 le classe 5ème fortune de France selon le classement des 500 fortunes de France de Challenges.

Il avait fixé en 2014 les modalités de sa succession.

C'est son homme de confiance et directeur général du GIMD, Charles Edelstenne, qui lui succède « automatiquement » alors que ses quatre enfants siègent au Conseil de surveillance de la holding familiale.

Alize Marion pour DayNewsWorld

 

MODIFICATIONS LEGISLATIVES TRES ATTENDUES AUSSI PAR LES CHEFS D'ENTREPRISES

C'est sans doute la modification législative que les chefs d'entreprise français attendent le plus.

Le contrenu de la nouvelle léglisation s'appliquera à toute entreprise qui manipule des informations concernant des résidents européens, y compris si celle-ci est basée hors de l'UE.

Auparavant, les associations, administrations et entreprises devaient prévenir la Cnil à chaque fois qu'elles créaient un fichier contenant des renseignements sur leurs membres, clients, employés ou administrés.

"Selon le niveau de sensibilité des informations récoltées, les entreprises devaient effectuer soit une simple déclaration, soit demander une autorisation", explique à franceinfo Guillaume Desgens-Pasanau, maître de conférences au Conservatoire national des arts et métiers, qui dirige un cours en ligne sur le RGPD.

En contrepartie, ces organisations devront constituer une documentation précise concernant leur utilisation des données personnelles. On devra y retrouver le nom et l'objet des fichiers récoltés, le registre des personnes qui y ont accès, et les mesures prises pour protéger les données d'éventuelles attaques malveillantes.

Les administrations ainsi que les entreprises dont "les activités de base (...) consistent en un traitement à grande échelle" des données devront même obligatoirement désigner un délégué à la protection de ces fichiers, qui devra présenter toute la documentation à la Cnil en cas de contrôle.

Paul Emison pour DayNewsWorld

 

PROTECTION DES DONNEES PERSONNELLES

LE RGPD

L’Europe se place à l’avant-garde dans la défense des droits et libertés des citoyens sur Internet.

En effet le nouveau règlement sur la protection des données personnelles vise à renforcer la protection de la vie privée des citoyens européens .

Destiné à remplacer la loi informatique et libertés, le règlement général sur la protection des données personnelles – ou RGPD  – encadrera la manière dont les géants du numérique gèrent les informations dont ils disposent sur leurs utilisateurs. quarante ans de bons et loyaux services, la loi informatique et libertés va prendre sa retraite. A compter du vendredi 25 mai, ce texte adopté en janvier 1978 pour protéger les Français des potentielles dérives du fichage, qui s'est développé en même temps que l'informatique, va disparaître. Son remplaçant est un texte européen qui uniformise les règles en vigueur dans les 28 pays membres de l'UE.

Son nom : le règlement général sur la protection des données personnelles, ou RGPD.

Il entre, entre en application ce vendredi 25 mai.

Ce texte de loi, voté en 2016, entend avant tout responsabiliser les acteurs de l’économie numérique, en instaurant des obligations pour les entreprises et collectivités territoriales. Désormais, ceux qui désireront utiliser les données personnelles des Européens devront obtenir leur consentement et être clairs sur leur utilisation.

Ce règlement va entrer en vigueur dans un contexte devenu électrique, avec l'utilisation indue des données personnelles de millions d'utilisateurs de Facebook par Cambridge Analytica, une société liée à la campagne de Donald Trump. Et il a été construit autour d'un principe majeur : son contenu s'appliquera à toute entreprise qui manipule des informations concernant des résidents européens, y compris si celle-ci est basée hors de l'UE.

Le nouveau règlement européen renforce la notion de consentement, déjà présente dans la "Loi pour la confiance dans l'économie numérique" du 21 juin 2004. Lorsqu’un internaute met à disposition une partie de ses données personnelles, il doit désormais savoir à quoi elles serviront, combien de temps elles seront conservées et si elles quitteront l'Union européenne. Aux entreprises, donc, de demander la permission à chacun en expliquant la légitimité de leur utilisation. Ces informations doivent être communiquées à l’utilisateur de manière "compréhensible et aisément accessible, et formulée en des termes claires et simples", précise le texte de loi.

Je peux obtenir une copie de mes données personnelles

Je peux faire transférer mes données vers un autre service

Cette nouvelle loi introduit aussi un nouveau droit pour les internautes, celui de pouvoir récupérer et transférer une partie de ses données gratuitement d’un service (réseau social, messagerie, fournisseur d’accès à internet, site de streaming, etc.) à l’autre « dans un format ouvert et lisible par machine », précise le texte.

Ce qu’on appelle le droit à la portabilité des données. Un internaute souhaitant changer de fournisseur de service de messagerie électronique, peut télécharger ses e-mails afin de continuer à les utiliser chez un autre, un peu comme pour un compte en banque. Le nouveau texte prévoit que le transfert puisse être fait automatiquement entre les fournisseurs de services.

Je peux engager une action en justice en cas d’abus

Si un internaute estime que ses données personnelles ont été utilisées ou collectées de manière abusive, en contradiction avec la loi,  lui sera possible d’introduire un recours auprès des autorités de protection des données, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) en France.

C’est déjà le cas, le RGPD va plus loin, puisqu’il permet de lancer une action collective par une association ou un organisme ayant pour objectif la protection des données personnelles, et d’obtenir une "réparation du préjudice subi". L’association française La Quadrature du Net a justement annoncé le lancement des premières actions collectives du genre, visant les géants du numérique américains. Les entreprises dont le siège est situé hors de l’Union européenne ne pourront plus arguer de la non-applicabilité du droit européen. En cas de violation de mes droits, l’entreprise responsable encourt une sanction pouvant s’élever à 4% de son chiffre d’affaires mondial.

Je peux savoir quand mes données ont été piratées

Le RGPD prévoit, en outre, des obligations de sécurité plus contraignantes pour les entreprises qui collectent et traitent des données personnelles. En cas de piratage, elles devront avertir « en des termes clairs et simples » leurs clients ou usagers. Les utilisateurs seront prévenus seulement lorsque cette intrusion est "susceptible d’engendrer un risque élevé pour les droits et libertés", précise le texte de loi.

Facebook va appliquer le règlement européen sur la protection des données au monde entier.

Le réseau social Facebook a annoncé, jeudi 24 mai, qu'il appliquerait à ses deux milliards d'utilisateurs dans le monde le règlement européen sur la protection des données (RGPD), qui entre en vigueur vendredi 25 mai. Depuis plusieurs semaines, les utilisateurs européens de Facebook sont interrogés pour savoir s'ils sont d'accord pour être soumis au ciblage publicitaire, mais aussi s'ils autorisent Facebook à utiliser ses technologies de reconnaissance faciale sur les photos et vidéos partagées sur le réseau.

Ces questions vont être posées à tous les utilisateurs du réseau social et seront accompagnées d'un rappel des informations sensibles qu'ils ont pu partager. Facebook apporte cependant une différence majeure dans cette application de la RGPD : les utilisateurs du reste du monde pourront repousser sine die cet examen de leurs réglages de vie privée, tandis qu'un utilisateur européen qui ne revalide pas ces conditions d'utilisation de Facebook ne pourra plus accéder au réseau social.

Facebook est une des premières multinationales à annoncer qu'elle se soumet à ces nouvelles règles européennes, deux jours après que son patron Mark Zuckerberg s'est excusé devant le Parlement européen pour les lacunes de son réseau social dans la protection des données de ses utilisateurs.

Selon la RGPD, les grandes plateformes du web doivent notamment s'assurer auprès de leurs utilisateurs qu'elles ont obtenu leur consentement « libre, spécifique, éclairé et univoque » pour utiliser et conserver leurs données personnelles.

Paul Emison pour DayNewsWorld

QUAND LES SANCTIONS AMERICAINES CONTRE L'IRAN MENACENT

LA POLITIQUE DES BANQUES FRANCAISES

Voilà que les entreprises françaises se trouvent entre l'enclume et le marteau !

Elles sont sous la pression des banques pour sortir d'Iran .

En effet avec le retour des sanctions, toute entreprise commerçant avec l'Iran risque de voir ses crédits dénoncés en France à l'échéance du moratoire fixé par Donald Trump.

Comment réagir pour que les marchés français passés en Iran ne soient pas sanctionnés?

Pour l'instant les quelque soixante entreprises réunies par Bruno Lemaire n'ont pas l'intention de se retirer massivement d'Iran, malgré le retour des sanctions .

Mais là où le bât blesse c'est le rôle des banques dans ces entreprises. En effet les banques impose des clauses restrictives dans le cadre de leur activité de prêts traditionnelle.

« Dans le cadre de leur activité de prêt traditionnelle, les banques ont imposé aux entreprises des clauses de respect des mesures d'embargo et de sanctions économiques comme condition à l'octroi de crédit qui sont généralement suffisamment larges, pour couvrir un éventuel durcissement de la politique américaine en la matière, explique en effet Louis de Longeaux, avocat associé chez Herbert Smith.

Ainsi, si, en raison de l'évolution de la politique de sanctions, des entreprises viennent à se trouver dans une situation où elles violeraient les sanctions applicables en raison de la poursuite de leurs activités en Iran, les banques pourraient être en droit de dénoncer ces crédits ».

Les entreprises se trouvent dans une logique de vulnérabilité puisque ce sont les banques qui leur prêtent qui pourraient voir leurs crédits, voire leurs comptes, dénoncés en France par leur établissement bancaire !

De même dans les conventions d'ouverture de compte il est souvent stipulé que « la banque peut se réserver le droit de fermer les comptes de son client, si elle considère que celui-ci mène des activités susceptibles de faire l'objet de sanctions ».

Le problème est épineux juridiquement puisque le secteur bancaire se voit également tomber sous le coup des sanctions américaines.

Comment y échapper ?

Les banques ont demandé par exemple aux PME de ne pas dépasser un certain seuil de chiffre d'affaires en Iran pour ne pas être menacées de fermeture de compte .

Les banques elles-mêmes se trouvent réellement menacées par le durcissement des sanctions. Le rétablissement des sanctions dites « secondaires » a pour conséquence de menacer « tout acteur intervenant en Iran, d'être inscrit sur la liste noire des autorités américaines, et par voie de conséquence, toute partie qui contracte avec lui », rappelle-t-on au sein de l'exécutif.

Elles deviennent des instruments de la politique

A travers les banques, « les Etats-Unis sont ainsi parvenus d'une certaine manière à privatiser la veille et la menace de sanctions », estime Louis de Longeaux. Et ce ne sont pas les seules. Les assureurs s'y trouvent contraints aussi.

«Les États-Unis ne peuvent pas être le gendarme économique du monde» selon Bruno Le Maire

Andrew Preston pour DayNewsWorld

LES ESCROQUERIES BANCAIRES SE MULTIPLIENT

 

Les escroqueries bancaires font toujours plus de victimes

En 2016, 1,2 million de ménages français se sont déclarés victimes d'escroquerie, le double d'il y a six ans selon une étude de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales.

La grande majorité d'entre eux ont subi un préjudice inférieur ou équivalent à 300 euros tandis que

« les escroqueries supérieures à 1.000 euros représentent une part bien moins importante (13 % des ménages) », indique l'étude.

Le plus souvent, les victimes ignorent totalement le mode opératoire employé par l'auteur de l'infraction.

Les ménages victimes d'une escroquerie se sont aperçus de la fraude en consultant leur relevé bancaire, les banques elles-même ne s'en rendant pas forcément compte.

« Le débit frauduleux a servi à réaliser des achats pour près de 68 % des ménages victimes en 2016 », relève l'ONDRP.

Pour plus d'un ménage sur deux, pour un achat en ligne, pour 10 % des victimes dans un commerce traditionnel.

Carl Delsey pour DayNewsWorld

TOTAL ET SHELL SIGNENT

UN ACCORD DE PRODUCTION DE GAZ EN OMAN

 

Les Sociétes Total et Shell ont annoncé ce dimanche 13 Mai 2018, dans deux communiqués distincts, avoir signé un protocole d'accord avec le gouvernement d'Oman en vue d'exploiter du gaz naturel sur le sol du sultanat. « Total et Shell, opérateur, développeront dans une proportion respective de 25%/75% selon un accord entre les deux compagnies avant entrée éventuelle du gouvernement, plusieurs découvertes de gaz situées à terre sur le bloc 6 dans la zone du +Greater Barik+ », affirme le groupe pétrolier et gazier français dans un communiqué.

Les deux partenaires ont un objectif de production initiale de gaz d'environ 500 millions de pieds cubes (environ 152 millions de mètres cubes) par jour et la production pourrait atteindre jusqu'à un milliard de pieds cubes par jour par la suite.

L'objectif est d'obtenir « une production initiale de gaz d'environ 500 millions de pieds cubes par jour", le site ayant le "potentiel d'atteindre jusqu'à 1 milliard de pieds cubes par jour par la suite », précise Total

« Nous sommes heureux de signer ce protocole d'accord avec le sultanat d'Oman qui nous donnera accès à de nouvelles ressources gazières et l'opportunité de développer un projet de gaz intégré », a déclaré Arnaud Breuillac, directeur général de l'exploration-production de Total, cité dans un communiqué de la compagnie.

Total compte utiliser la part de gaz qui lui revient pour développer à Oman un pôle régional destiné à fournir un service de carburant gaz naturel liquéfié (GNL) de soute aux navires.

« Développer ce service de GNL comme carburant de soute sera créateur de valeur dans le pays, pourvoyeur d'emplois, et soutiendra la diversification de l'industrie en encourageant les activités de transport maritime en Oman », a déclaré Arnaud Breuillac, directeur général de l'exploration-production de Total, cité dans le communiqué.

Le géant anglo-néerlandais des hydrocarbures s'est félicité pour sa part que l'accord signé « aide Oman à répondre à ses besoins énergétiques et à ses aspirations de croissance », précisant qu'il doit servir de « plateforme pour davantage de négociations sur les développements prévus »

Les deux compagnies sont déjà actionnaires, aux côtés du sultanat et d'autres Les deux compagnies sont déjà actionnaires, aux côtés du sultanat et d'autres groupes pétroliers, de la société spécialisée dans le gaz liquéfié Oman LNG.

Britney Delsey pour DayNewsWorld

FRAPPES AERIENNES SUR LA PRESIDENCE

DE SAANA AU YEMEN

Les bureaux de la présidence yéménite, où se trouvent les rebelles Houthis dans le centre de la capitale, ont été visés lundi par un raid aérien.

Ce ne sont pas moins de deux puissantes déflagrations qui ont ébranlé les bâtiments de ces bureaux situés près d'un grand hôtel, d'une banque commerciale et non loin du siège de la Banque centrale. Le bilan serait au moins six morts et une trentaine de blessés.

Pour la chaîne de télévision des rebelles Al-Massirah et l'agence de presse Saba, les raids sont attribués à la coalition sous commandement saoudien qui intervient depuis 2015 au Yémen contre les Houthis. Ces derniers contrôlent  la capitale et des territoires du nord et de l'ouest.

Cette frappe aérienne est intervenue quelques heures après l'interception par la défense antiaérienne saoudienne dans la nuit de dimanche à lundi de deux nouveaux missiles balistiques tirés par les rebelles yéménites en direction du sud du royaume, selon la coalition.

Les missiles ont été tirés depuis la province yéménite d'Amrane, au nord de la capitale Sanaa, a précisé le porte-parole de la coalition, le colonel saoudien Turki al-Maliki.

Le Yémen est le théâtre d' «une guerre par procuration » entre les chiites et les sunnites.

La guerre au Yémen avec quelque 10 000 morts et plus de 54 000 blessés a provoqué «la pire crise humanitaire au monde» selon l'ONU.

Britney Delsey pour DayNewsWorld

VOTE SANCTION DES SALARIES D'AIR FRANCE

OU LA DEMISSION DU PDG

 

Jean-Marc Janaillac avait mis dans la balance son poste face au résultat du vote sur le projet d’accord salarial. Mais ce dernier ayant été rejeté par 55,44 % du personnel d’Air France avec un taux de participation de 80,33 % a annoncé qu'il démissionnait de son poste.

« J’assume les conséquences de ce vote et je remettrai dans les prochains jours ma démission aux conseils d’administration d’Air France et d’Air France-KLM », a-t-il déclaré. voix blanche.

« Treize journées de grève et plus de deux mois de conflit ont affaibli Air France, compromettant sa performance et son avenir.

C’est un immense gâchis qui ne peut que réjouir nos concurrents, fragiliser nos alliances et déboussoler nos équipes. »

Jean-Marc Janaillac a réaffirmé l'impossibilité pour Air France de satisfaire aux exigences des syndicats.

« C'est économiquement impossible et ce serait surtout un suicide », a-t-il affirmé.

Les dix organisations qui composent l’intersyndicale d’Air France dont le principal syndicat de pilotes SNPL AF , se retrouvent en position de force pour réclamer une reprise des négociations.

Le projet d'accord salarial prévoyant une hausse générale des salaires de 7 % d'ici à 2021, avec 2 % dès cette année, ne tient plus.

L'impact économique de la grève était estimé à fin avril à au moins 300 millions d'euros.

La grève va se poursuivre...

Boby Dean pour DayNewsWorld

UN PREMIER PAS VERS LA RETRAITE PAR CAPITALISATION EN FRANCE ?

Le gouvernement veut « développer massivement l’épargne retraite », affirme le ministre de l’Économie Bruno Le Maire.

Le ministre de l’Économie promet ainsi d’assouplir le fonctionnement des dispositifs existants, boudés par les Français. L’objectif est de collecter 100 milliards d’euros supplémentaires d’ici à la fin du quinquennat.

A quoi sert l 'assurance retraite  ?

L’épargne retraite permet aux travailleurs de se constituer un capital pendant la vie active. À la retraite, l’argent est redistribué généralement sous forme de rente jusqu’au décès de l’épargnant.

L’épargne retraite permet donc aux travailleurs de se constituer un capital pendant la vie active pour subvenir à ses vieux jours de retraités

Est-ce un premier pas vers un système de retraite par capitalisation qui ne dit pas son nom ?

Or dans l’Hexagone, où le régime par répartition obligatoire reste la norme, l’épargne privée est estimée à moins de 10 % des revenus des retraités contre 17 % en Allemagne et plus de 46 % aux Pays-Bas. L’épargne retraite représente des « sommes dérisoires » a confirmé d'ailleurs le ministre hier devant les assises de l’Épargne et de la fiscalité, organisées par l’Association française d’épargne et de retraite (Afer).

La promesse d'une « fiscalité attractive »?

Dans les grandes lignes de sa réforme prévue par la loi Pacte (Plan d’action pour la croissance et la transformation de l’économie) Bercy promet une fiscalité « attractive » (dans la limite des plafonds existants) par des versements volontaires.

« Simplicité, liberté : voici les deux mots d’ordre de cette réforme », avance le locataire de Bercy.

Or comme chacun le sait l’encours de l’épargne retraite, qui n'est pas habituelle en France, s’établit à 200 milliards d’euros seulement, loin des 1700 milliards de l’assurance-vie, un des placements préférés des Français avec le livret A.Comme les pensions de base existent en France, les actifs ne se bousculent pas pour mettre leurs bas de laine dans ce type de placement. Résultat : « les suppléments de retraite par capitalisation » ne représentent, en France, qu’à peine 3 % du total des pensions contre de 10 à 15 % chez nos voisins, rappelle le Cercle de l'épargne dans un communiqué.

« Leurs faibles rendements peuvent exposer les épargnants à l’érosion de leur capital du fait de l’inflation et des frais de gestion. Et la perspective de devoir cumuler plusieurs produits non transférables représente un frein important pour les salariés-épargnants alors que les carrières professionnelles sont désormais moins linéaires », relève une note du ministère.

Mais l'épargne retraite est aujourd'hui éclatée autour d'un maquis de produits dont les principaux sont le Perp, le Perco, l'article 83 ou encore le Madelin. S'adressant à des publics différents (salariés, indépendants, …), chaque placement a aussi des conditions d'entrée et de sortie différentes. Or, "d’ici le milieu du siècle, la population retraitée passera de 15 à 20 millions" dans l'Hexagone. Entre les problèmes de soutenabilité du système par répartition (avec de moins en moins d'actifs par retraité) et le poids de la dépendance en fin de vie qui s'alourdit chaque année un peu plus, le gouvernement veut assez logiquement renforcer l'épargne retraite des ménages.

Pour pallier ce déficit d’attractivité, l’exécutif va assouplir les contrats, souvent critiqués pour leur complexité, sans en réduire le nombre. « Nous voulons que la mesure soit opérationnelle le plus rapidement possible », justifie Bruno Le Maire.

Concrètement que propose Bruno Le Maire ?

Il s'est contenté d'améliorer les contrats existants les fameux Perco, Perp et Article 83. Trois modifications de prévues : le salarié pourra conserver le même contrat d’épargne retraite tout au long de sa vie active ; l’option de réversion deviendra systématique pour le conjoint en cas du décès du bénéficiaire ; l’épargnant sera libre de récupérer son pécule en capital (c’est-à-dire en une seule fois). Ce n'est pas le grand soir !

D’ici à la fin du quinquennat, le gouvernement espère atteindre un encours de 300 mds pour officiellement « permettre aux Français de mieux se préparer à la retraite mais aussi de mieux financer l’économie ».

Or, d’ici le milieu du siècle, la population retraitée passera de 15 à 20 millions dans l'Hexagone . Entre les problèmes de soutenabilité du système par répartition (avec de moins en moins d'actifs par retraité) et le poids de la dépendance en fin de vie qui s'alourdit chaque année un peu plus,que faire?

Le gouvernement veut simplement siphonner les assurances- vie et arriver à ses fins : une retraite par capitalisation obligatoire...

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

SOUPCONS DE CORRUPTION POUR

BOLLORE EN AFRIQUE

L'industriel a été placé en garde à vue mardi dans le cadre d'une enquête pour corruption sur l'obtention de la gestion de deux ports en Afrique.

Que se passe-t-il chez le groupe Bolloré ? Vincent Bolloré l'industriel breton a été placé en garde à vue mardi matin dans les locaux de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) à Nanterre (Hauts-de-Seine).

Ainsi que le directeur général du groupe, Gilles Alix, ainsi que le responsable du pôle international de l'agence de communication Havas (propriété du groupe Bolloré), Jean-Philippe Dorent. Francis Perez, dirigeant de Pefaco, également . Ce dernier dirige une entreprise développant des hôtels et des casinos en Afrique.

Etonnant ? A l'instar du groupe De Vinci le groupe Bolloré remporte énormément de gros contrats..parfois publics.

Ces auditions interviennent dans le cadre d'une enquête ouverte notamment pour corruption d'agents publics étrangers, menée par deux juges d'instruction sous l'égide du parquet national financier (PNF).

Gestion des ports, réseaux de transports et de logistiques, plantations… l’Afrique représente le quart du chiffre d’affaires du groupe industriel dirigé par l’industriel breton.Dans ce continent, il a réussi à construire un empire économique de 2,5 milliards d'euros auprès de 46 pays en comptant sur un solide réseau d’amitiés politiques et sur les médias qu’il contrôle !

Que lui reproche-ton ?

Les soupçons portent sur la façon dont l' industriel a obtenu la gestion des ports de Conakry en Guinée et de Lomé au Togo..Les conditions d’attribution de ces deux concessions sont au cœur d’une enquête pour corruption dans la mesure où précisément à ces moments avaient lieu l'élection du nouveau président Alpha Condé en 2011 et la réélection du président Faure Gnassingbé en 2009 .

La filiale africaine de Bolloré a remporté le marché du port de Conakry en 2011 peu de temps après l'élection  alors que deux ans plus tôt c'est à la filiale d'un autre groupe français qu'elle avait été attribuée pour une durée de vingt-cinq ans.

De même au Togo où Bolloré a remporté le marché en 2009, quelques mois avant la réelection du président sortant.

Or, fait des plus troublants : dans les deux pays, Havas , l'agence de conseil en communication, faisait les expertises de communication pour ces deux présidents intronisés.

Havas aurait-il pas sous-facturé ses prestations en échange du futur octroi de l'exploitation des deux terminaux portuaires à la maison mère ? Le groupe Bolloré aurait-il donc facilité l’arrivée de chef d’États africains en échange de concessions portuaires en Guinée et au Togo ?

Démenti formel du groupe industriel

Dans un communiqué diffusé quelques heures après l'annonce des gardes à vue, le groupe Bolloré a formellement démenti toute irrégularité : « Le lien qui tente d'être fait par certains entre l'obtention de ces concessions et les opérations de communication est dénué de tout fondement économique et révèle une méconnaissance lourde de ce secteur industriel », ajoute le groupe, qui soutient que Havas « apporte son expertise en communication à des campagnes politiques dans le monde entier et dans des conditions de transparence irréprochables ».  Bolloré a remporté ces deux gros marchés africains grâce à «l'expertise », affirme-t-il.Un groupe employant 80 000 personnes dans le monde.

En vingt-cinq ans, Vincent Bolloré a obtenu la concession d’une dizaine de ports africains. De même que la gestion de plusieurs terminaux à conteneurs mis en concession: Douala (Cameroun), Abidjan (Côte d’Ivoire), Cotonou (Bénin), Tema (Ghana), Tincan (Lagos, Nigeria), Pointe-Noire (République du Congo), Lomé (Togo) et Conackry (Guinée).

Le groupe assure depuis 2004 la gestion et l'exploitation du premier terminal du port d'Abidjan, leader en Afrique de l'Ouest et façade maritime des pays de la sous-région (Mali, Niger et Burkina Faso).

Le groupe gère également la majorité concessions ferroviaires dans trois pays en Afrique: Sitarail (Côte d'Ivoire, Burkina Faso), Camrail (Cameroun) et Benirail (Bénin). Des chemins de fer, des milliers de camions et des millions de mètres carrés de surface de stockage, la gestion des ports- lieux stratégiques politiques et économiques- assure donc au groupe Bolloré Africa Logistics une emprise indéniable sur le continent africain.

Le groupe est également acteur dans la logistique pétrolière, minière ou industrielle...

Un empire industriel en Afrique bâti en 25 ans !

Or l’agence Havas organise les campagnes électorales sur le continent avec des armes redoutables : la publicité (Euro RSCG) la télévision (Direct 8), les sondages (CSA) et la presse gratuite (Matin plus, Direct soir), le voilà assuré de faire des campagnes d’opinions et d’images.

Et les «Messieurs Afrique» ne manquent pas...

Mais face à l'emprise économique chinoise et ses avancées en Afrique, ne nous voilons pas la face !!!

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

LE GESTE DE L'AMERICAIN MICHAEL BLOOMBERG POUR SAUVER LA PLANETE

Si Donald Trump avait annoncé en juin 2017 le retrait des États-Unis de l'accord de Paris, l'ancien maire de New York Michael Bloomberg sort le chéquier pour compenser la part américaine.

Le milliardaire a annoncé dimanche sur CBS, qu'il allait signer un chèque de 4,5 millions de dollars, pour couvrir une partie de la part américaine de l'accord de Paris pour 2018.

« Nous avons une responsabilité. » « L'Amérique a pris un engagement et en tant qu'Américains, si le gouvernement ne le tient pas, nous avons une responsabilité », a déclaré Michael Bloomberg.

« Je peux le faire, je vais donc envoyer un chèque du montant des sommes promises. »

A vrai dire ce n'est pas la première fois que l'ancien maire indépendant se mobilise pour financer la lutte contre le réchauffement. En juin 2017, il avait déjà promis de donner 15 millions de dollars pour soutenir les efforts des Nations unies, via sa fondation Bloomberg Philantropies.

Dixième fortune mondiale, Michael Bloomberg avait alors expliqué que sa fondation, Bloomberg Philanthropies, fournirait à l’ONU l’équivalent de la contribution que devaient verser les Etats-Unis.

L’Accord de Paris stipulait que les Etats-Unis étaient les principaux contributeurs du fonds vert pour le climat, géré par l’ONU. Quelques jours après l’annonce du retrait des Etats-Unis, Michael Bloomberg avait soumis aux Nations unies une lettre signée par plus de 1 000 organisations, entreprises et autorités locales américaines, prêtes à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre

Le philanthrope ne désespére pas que Donald Trump change d'avis « Il devrait dire : Regardez, il y a vraiment un problème , l’Amérique fait partie du problème, l’Amérique est une grande partie de la solution et nous devrions y aller. Et aider le monde à arrêter un désastre potentiel ». Mais pour le locataire de la Maison Blanche c'est le texte même qui représente un désastre.

Mais Donald Trump juge l'accord actuel « affreux » et « injuste » et exige pour cela un texte "totalement différent".

Emmanuel Macron qui se rend ce lundi aux Etats-Unis va offrir un chêne au président américain. Cet arbre sonne-t-il- comme un message sur la nécessité de préserver l’environnement ?

Alyson Braxton pour DayNewsWorld

SCANDALE EXPLOSIF POUR BERCY

Le site internet des impôts offre à Google des données de millions de Français en obligeant à regarder une vidéo informative hébergée sur YouTube !

En effet Bercy permet au géant américain d'aspirer un grand nombre d'informations personnelles .Des informations des plus appréciées pour traquer un peu plus les internautes et enrichir leur profil publicitaire. Et permettez du peu, avec la bénédiction d'un site gouvernemental !.

Quel joli cadeau pour le géant Google !!!

La direction générale des finances publiques (DGFIP) en décidant d'utiliser YouTube pour héberger une vidéo d'information sur le prélèvement à la source, qu'il est obligatoire de visionner pour accéder au site et déclarer ses revenus permet à YouTube (Google) de collecter des données personnelles sur les internautes.

Sachant qu' en quelques jours la vidéo a été vue plus de 4,3 millions de fois que de données aspirées car comme toutes les vidéos YouTube, elle est diffusée par Google avec des mouchards publicitaires lesquelles aspirent certaines données du navigateur (notamment les cookies).

À un moment aussi crucial que la déclaration de revenus, bonne pioche pour Google !

Bercy qui pense sans cesse à faire payer des taxes et impôts à Google et sa filiale YouTube devrait réfléchir !

En effet l’usage de la plateforme pour les institutionnelles n’a jamais été indiquer comme gratuite !!

Si YouTube réclame 10$ (dix Dollars) à Bercy pour chaque visionnages, Bercy va avoir une belle facture à payer a YouTube !!

Facture qui serait tout à fait légitimes !!!

N’oublions pas que ses vidéos sont stockées dans des serveurs bases aux Etats Unis qui ont un coût d’exploitation (achats des serveurs, alimentations en courants, climatisations, réseaux anti-incendie, lignes de fibres optiques, personnels de maintenances etc.…)

Le vol ressources Informatiques n’est il pas puni par les lois Française, Américaine, et Internationale ???

Gageons que YouTube , Google, et les USA ne vont pas en rester là !!!

De source bien informée Donald Trump serait déjà sur le dossier !!!

Garett Skyport pour DayNewsWorld

VIOLENTS AFFRONTEMENTS ENTRE MANIFESTANTS

ET FORCES DE L'ORDRE AU TROISIEME JOUR

DES EXPULSION DE LA ZAD

 

Deux mois et demi après l’abandon du projet d’aéroport, l'expulsion des zadistes restés sur le site a commencé lundi et mardi avant de se poursuivre ce mercredi.

Le premier ministre Edouard Philippe a salué mercredi le « très grand professionnalisme » des gendarmes et a balayé l’idée d’une pause, malgré les demandes de plusieurs députés de la majorité.

« Depuis lundi matin, les gendarmes agissent avec maîtrise, avec mesure, avec discernement, face à des oppositions souvent violentes, face à des jets de projectiles, de fusées, face à des catapultes parfois mises en place » afin que « force reste à la loi », a affirmé M. Philippe devant les députés.

Au troisième jour des expulsions dans la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, la confrontation se poursuit donc entre gendarmes mobiles et zadistes retranchés derrière des barricades.

Mercredi, les heurts ont débuté peu avant 07 h non loin de la D281, route dite « des chicanes ». Les gendarmes ont répliqué par des tirs de grenades lacrymogènes et à effet de souffle aux divers projectiles (pierres, mottes de terre, bouteilles) lancés par une soixantaine zadistes se protégeant derrière des barricades de fortune sur la route des « Fosses noires ».

L’intervention pourrait « durer jusqu’à la fin de la semaine », selon le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, qui a mobilisé quelque 2 500 gendarmes. Selon la préfecture, 16 sites ont été évacués lundi et mardi. Parmi eux, 15 ont été démolis. La préfète de la région, Nicole Klein, a annoncé mardi que l’objectif était de démanteler « 30 à 40 » sites.

Rappelons tout de même que ces heurts violents ont fait côté gendarmes une trentaine de blessés selon un dernier bilan officiel et côté zadistes une vingtaine dont deux hospitalisés selon le bilan de l’équipe médicale de ces derniers.

Andrew Preston pour DayNewsWorld

COUP DE GUEULE DE RENAUD MUSELIER QUI NE VEUT PAS ETRE LE TIROIR CAISSE DE L'ETAT

POUR LA REFORME  DE L'APPRENTISSAGE

Avec la réforme du Code du Travail et de l’assurance chômage, la réforme de l’apprentissage devait être le 3ème volet du chantier social du quinquennat Macron.

Le coup d’envoi de la réforme de l’apprentissage avait été donné le 10 novembre 2017 par Muriel Pénicaud (Ministre du Travail) après que la Président de la République, en déplacement dans un lycée professionnel à Egletons, le 4 octobre 2017, a annoncé ses premières intentions sur le sujet.

Dès que le dossier a été mis sur les rails, 4 groupes de travail ont été mis en place pour traiter et étudier les sujets suivants :

- Parcours de l’apprenti
- Apprentissage en entreprise
- Financement de l’apprentissage
- Offres de formation et de certification

Les experts participant à ces différents groupes, ont rendu leurs conclusions et leurs rapports le 29 janvier 2018.

Parallèlement, Sylvie Brunet, Présidente du Conseil Economique et Social a remis le même jour, les propositions du CESE au gouvernement.

A partir de leurs travaux respectifs, il a été décidé que le projet de réforme de  l’apprentissage, mis en forme in fine par le gouvernement serait présenté en Conseil des Ministres en avril 2018. On y est !

Au demeurant, Muriel Pénicaud a par anticipation, présenté son avant projet le 6 avril dernier.

Le MEDEF a immédiatement loué le projet, notamment en ce qui concerne le fait que la réforme prévoit que les entreprises et leurs branches auraient dorénavant une nouvelle responsabilité dans le pilotage des systèmes de formations en apprentissage.

Un défi et une responsabilité qui historiquement étaient assumés jusqu’ici par les Régions qui ont immédiatement réagi..

Par suite, les Régions de France, présidées par Hervé Morin ont très rapidement diffusé un communiqué tirant à boulets rouges sur le projet.

Leurs arguments sont assez clairs : selon leurs estimations, la moitié des CFA (Centre de Formation des Adultes) serait susceptible de fermer ou de se restructurer si la réforme telle que présentée était mise en œuvre dans les conditions prévues par le gouvernement.

Les Régions pointent en outre l’attitude du gouvernement qui n’aurait pas respecté certaines des promesses, faites dans le cadre de la concertation, et les engagements pris par le Premier Ministre le 9 février 2018, telle que la création d’un Schéma Régional des formations en alternance, ceci dans le but d’assurer une complémentarité entre CFA et Lycées Professionnels (les lycées relèvent de  la compétence des Régions en application des lois de décentralisation) ou encore  la maitrise du  versement par les Régions de l’Aide Unique aux employeurs d’apprentis.

D’où la déclaration cinglante et furieuse de Bruno Muselier, Président de la Région PACA, lequel a décidé immédiatement de stopper le financement des Centres de Formation de sa Région….pour ne pas être le tiroir caisse de l’Etat….

Selon Bruno Muselier, alors que la Région Paca qu’il préside serait passée de 27 000 à 32 000 apprentis en deux ans et demi, et que  l’objectif qu’elle s’était fixée, était d’atteindre 50 000 apprentis par ans en 2021, avec un périmètre d’investissements de 143 millions d’euros (pour 120 millions d’euros de recettes affectées), selon ses projections, la réforme pourrait conduire à la fermeture de 33 CFA sur 59 existants actuellement. Une très forte amputation donc !

Et l’élu de poursuivre, «qu’il arrêtait les projets en cours en attendant de savoir qui va les financer et avec quel moyen » ?

Sur le sujet de l’apprentissage, la guerre a donc redémarré entre le Gouvernement et les Régions.

Pourtant le dialogue avait été renoué vers la mi-janvier 2018, après que les Régions aient claqué précédemment la porte de la concertation sur la réforme.

A la mi-janvier, Hervé Morin avait en effet considéré comme acquis, compte tenu des promesses qui lui avaient été faites,  le principe que ce serait les Régions qui conduiraient la nouvelle réforme ?

Mais que nenni ! Il n’en a rien été et les Présidents de Régions ont recommencé à s’inquiéter sur les objectifs réels ou souterrains de l’Etat concernant la Réforme, qui selon eux ne tient pas compte des problématiques d’aménagement du territoire (une compétence détenue également par les Régions) et des dotations en CFA des zones rurales.

On comprend donc mieux le coup de gueule de Bruno Muselier qui comme ses collègues vont très certainement reprendre la partie de bras de fer qu’ils avaient commencé dès novembre 2017 avec l’exécutif, et Emmanuel Macron en particulier.

En pleine période d’agitations sociales profondes ?

Le pari et les projets du Gouvernement en matière de réforme de l’apprentissage pourraient-ils rester sur le pavé ?

(sans jeu de mots, il n’y a plus de pavés à Paris et dans les grandes Métropoles Françaises).

Clara Mitchell pour DayNewsWorld

CONDAMNATION DE L'EX-PRESIDENTE

SUD COREENNE A 24 ANS DE PRISON

 

La première femme élue présidente de Corée du Sud a été condamnée à 24 ans de prison dans le procès du scandale de corruption qui avait entraîné sa chute l'année dernière. Première femme élue présidente en Corée du Sud, Park Guen-Hye, avait été destituée et arrêtée en mars 2017.

L'ex-présidente a été condamnée ce vendredi 6 avril par un tribunal de Séoul à 24 ans de prison dans le procès du scandale de corruption qui avait entraîné sa chute

Condamnée à vingt-quatre ans de prison, l'ex-présidente de la Corée du Sud était sous l'emprise d'un gourou.

L'affaire débute durant l'été 2016. Des milliers d'étudiants de la prestigieuse université Ewha, à Séoul, la capitale, descendent dans la rue. La raison ? Une jeune fille, Chung Yoo-ra, aurait bénéficié d'un "piston" pour entrer à la fac. Dans ce pays où la concurrence pour entrer à l'université est sans pitié, et où les parents dépensent des fortunes pour la scolarité de leurs enfants, cette faveur ne passe pas. D'autant que cette Chung Yoo-ra n'est pas n'importe qui. Elle est la fille de Choi Soon-sil, une amie proche de Park Geun-hye, qui exerçait une véritable emprise sur la présidente.

Park Geun-Hye a été jugée coupable de corruption, abus de pouvoir ou encore coercition par le tribunal du district central de Séoul qui lui a aussi infligé une amende de 18 milliards de won (13 millions d'euros). Le juge Kim Se-yoon a notamment affirmé qu'elle avait contraint des entreprises sud-coréennes à verser des dizaines de milliards de wons à deux fondations contrôlées par sa confidente de l'ombre et "amie de 40 ans", Choi Soon-sil. "L'accusée a illégalement usé de son autorité présidentielle à la demande de Mme Choi pour obliger des entreprises à donner de l'argent aux fondations", a affirmé le magistrat. "Les entreprises ont été contraintes de donner des sommes importantes d'argent et l'accusée a laissé Mme Choi contrôler les fondations alors qu'elle n'avait pas le droit de le faire".

L'amie qui a détourné 17 millions d'euros !

Jugée dans un procès distinct, Mme Choi a écopé en février de 20 ans d'emprisonnement. "Madame Choi" était en possession de dossiers confidentiels. Le verdict tombe : "Madame Choi" est au coeur des affaires de l'Etat alors qu'elle n'a aucune fonction officielle, et elle se sert de son statut privilégié pour s'enrichir. Les enquêteurs découvriront plus tard qu'elle a soudoyé des dirigeants de chaebols, les grands conglomérats industriels, pour détourner plus de 17 millions d'euros.

La fille aînée du dictateur militaire Park Chung-Hee, qui avait accédé en 2013 à la fonction suprême en se drapant dans l'habit de l'incorruptible "Fille de la Nation", a été emportée dans un scandale qui a de nouveau illustré les liens entre le pouvoir politique local et les grands conglomérats.

Appelé "Choigate", ce scandale va passionner le pays pendant plus d'un an. Au fil des révélations, les Coréens vont découvrir la relation trouble qu'a entretenue, durant plus de quarante ans, "leur" présidente avec cette femme gourou...

L'épilogue de l'un des plus grands scandales politiques que le pays, onzième économie mondiale, ait jamais connu.

Alyson Braxton pour DayNewsWorld

SURENCHERES TRUMPIENNES CONTRE LA CHINE

Donald Trump s'est lancé dans une lutte sans merci contre le déficit commercial des Etats-Unis qui représente à ses yeux le signe de la faiblesse de ses prédécesseurs qui ont laissé le reste du monde tirer profit des Etats-Unis.

Alors comme à son habitude il a brandi la menace guerrière contre l'Empire du Milieu : imposer 100 milliards de dollars de nouvelles taxes douanières sur les importations chinoises en riposte aux mesures de rétorsion annoncées par Pékin !!

En effet à la publication mardi par l'administration Trump d'une liste provisoire de produits importés de Chine pouvant subir de nouveaux droits de douane, Pékin avait fermement réagi avec une liste de produits américains stratégiques comme le soja, l'automobile et l'aéronautique pour un montant équivalant aux premières mesures annoncées mardi par Washington: 50 milliards de dollars. Et à la Chine également de déposer plainte auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) concernant "les mesures tarifaires visant des produits chinois" que les Etats-Unis entendent mettre en place.

L'escalade verbale ne s'est pas faite attendre côté américain.

« J'ai demandé au ministère du Commerce d'examiner si 100 milliards de dollars supplémentaires de tarifs douaniers seraient adaptés en application de l'article 301 (sur la propriété intellectuelle) et, dans ce cas, d'identifier les produits sur lesquels ils pourraient être imposés », a indiqué le président américain dans un communiqué.

« Les économies dans le monde entier --y compris l'économie chinoise-- profiteraient de l'application en Chine de politiques qui récompenseraient réellement le dur labeur et l'innovation plutôt que de poursuivre ses politiques qui distordent le secteur vital de la haute-technologie », a ajouté l'USTR dans son communiqué.

Une nouvelle fois l'USTR fustige les pratiques chinoises relevant selon les Américains du pillage de la propriété intellectuelle des entreprises américaines qui veulent ou font affaire en Chine.

Mais le représentant américain au commerce (USTR) Robert Lighthizer a pris soin de nuancer les propos guerrier du Président en expliquant que ces mesures de rétorsions ne pourraient prendre effet qu'à l'issue d'un processus de consultation publique... à l'instar des tarifs douanier sur l'acier et l'aluminium semblerait-t-il...


Andrew Preston pour DayNewsWorld

GUERRE COMMERCIALE DECLAREE

ENTRE WASHINGTON ET PEKIN

Washington a publié mardi une liste d'importations chinoises, d'une valeur globale de 50 milliards de dollars qui pourrait être soumises à de nouvelles taxes. En réponse, la Chine a condamné un comportement « unilatéraliste et protectionniste ».

Les Etats-Unis ont publié, mardi 3 avril, une liste provisoire de pas moins de quelque 1 300 produits importés susceptibles d'être assujettis à de nouvelles taxes douanières.

Cette longue liste ciblant des produits de différents secteurs - les technologies de l'information et de la communication ou encore la robotique et les machines- vise des importations représentant « approximativement 50 milliards de dollars », a déclaré le représentant américain au Commerce (USTR) Robert Lighthizer dans un communiqué. Pourquoi un telle mesure de rétorsion ? Washington entend obtenir de Pékin une modification des pratiques chinoises en matière de propriété intellectuelle qu'il qualifie de « transfert forcé de technologie américaine et de propriété intellectuelle ».

Le ministère du commerce chinois, brocardant dans un communiqué « un comportement totalement infondé, typiquement unilatéraliste et protectionniste, auquel la Chine s'oppose en le condamnant fermement » a promis à son tour des mesures de rétorsion. L’ambassade de Chine à Washington a promis une réaction proportionnelle, tout en soulignant son intention de régler ce différend via l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

La liste publiée par Washington va faire l'objet d'une période de consultation publique de deux mois environ, avant que le bureau du représentant américain au Commerce (USTR) ne prévoit d'annoncer sa décision définitive. La liste a été établie via un algorithme afin de choisir les produits qui affecteront le plus les exportateurs chinois, tout en limitant les dégâts pour les consommateurs américains. Une audience publique sur les droits de douane est prévue le 15 mai.

Mais ce qui inquiète surtout les Etat-Unis c'est avant tout le programme « Made in China 2025 » c.à.d pour l'USTR « l'intention déclarée de la Chine de prendre le leadership économique dans les technologies de pointe ». Pékin aspire en effet remplacer ses importations de technologies avancées par des produits nationaux pour acquérir une position dominante dans les industries du futur. Ce que voit les Etats-Unis d'un mauvais œil.

"Made in China 2025" cible en effet dix secteurs déclarés stratégiques par Pékin : informatique, robotique, aéronefs, véhicules à énergie nouvelle, produits pharmaceutiques, matériel électrique, matériaux avancés, équipements agricoles, construction navale et équipement ferroviaire.

De quoi inquiéter le géant américain !

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

UNE GREVE DES PLUS PERURBATRICES

POUR LES USAGERS

 

Quand l'on pense que cette fois ce sont toutes les catégories de personnels – conducteurs, contrôleurs, agents d'accompagnement des trains, aiguilleurs, employés des gares – qui se mettent en grève, c'est l'ensemble du réseau ferroviaire qui s'en trouve paralysé.

Qui pour donner le signal de départ au conducteur ?

Qui pour aiguiller les train dans la direction souhaitée ?

Non seulement le fonctionnement du réseau est très perturbé, la chaîne des tâche de chaque agent n'étant pas assurée dans la continuité, mais le rythme même du calendrier des trains au départ va souffrir .

En effet en choisissant une grève perlée- deux jours de grève suivis de trois jours de « circulations normales », puis deux jours de grève, etc.et cela dix-huit fois ce printemps va conduire immanquablement à une déstabilisation des plannings bien au-delà des 48 heures d'arrêts de travail.

Tout le mécanisme d'horlogerie complexe du bon fonctionnement du trafic va être déréglé.Il va falloir une journée entière pour reconstituer un planning à peu près huilé!!!Et deux jours de trafic à peu près régulé, patatrac deux jours de grève et ainsi pendant tout ce printemps Quelle casse-tête pour le passager qui ne pourra pas attraper sa correspondance pour sa la destination finale. En pratique, deux jours de grève équivalent à trois jours de perturbations à considérer, le temps de relancer la machine.

De plus chaque conducteur doit être habilité sur des locomotives précises, des rames de banlieue ou des TGV en nombre limité avec d'une expérience des plus précise de son parcours . Par conséquence un conducteur affecté au Sud-Est peut être autorisé à piloter sur Paris-Lyon-Marseille, mais n'a pas sur la ligne sur Paris-Clermont-Ferrand. Pour peu que le train doive desservir par par Clermond, le train se trouvera à quai sans conducteur habilité !

Tout une équipe participe au bon fonctionnement du train, du personnel accompagnant au personnel de conduite.TGV , des TER pour la plupart et Intercités exigent par exemple pour circuler un agent d'accompagnement...

Bis repetita mercredi sur les quais de gare avec un deuxième jour de grève et un trafic qui sera encore très perturbé, le gouvernement prédisant des "jours difficiles" aux usagers.

La direction de la SNCF prévoit un TGV sur sept et un train régional sur cinq en moyenne, soit sensiblement la même chose que mardi. Le Premier ministre, Edouard Philippe, a dit entendre "autant les grévistes" que "ceux qui veulent aller travailler".

Mais pas sûr que les "clients et usagers de la SNCF" qui eux ont "des jours difficiles devant eux" ne l'entendent de la même oreille !

Britney Delsey pour DayNewsWorld

LES CHANGEMENTS AU 1 ER AVRIL EN FRANCE

Hausse du minimum vieillesse, de la prime à la naissance, baisse des tarifs réglementés du gaz, revalorisation de la prime pour changer sa chaudière au fioul... Voici les principaux changements à compter du dimanche 1er avril.

Plusieurs prestations sociales sont réévaluées.

Au 1er avril, les allocations familiales pour les familles ayant au moins deux enfants vont bénéficier d'une hausse de 1%, en légère augmentation par rapport à l'an dernier due à une reprise de l'inflation Les allocations de rentrée scolaire (ARS) gagnent 1%, tout comme les prestations d'accueil du jeune enfant (PAJE), et les allocations l'enfant handicapé (AEEH).

Sont revalorisés également le Revenu de solidarité active (RSA) passant à 550,93 euros par mois pour une personne seule, les primes de naissance et d'adoption à 99€ soit 11€ supplémentaires pour l'année 2018 ainsi que l'allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa), l'ancien minimum vieillesse, qui gagne 30 euros par mois, soit 833 € mensuels pour une personne seule.

Le chèque énergie qui remplace les tarifs sociaux de gaz et d'électricité seront distribués au mois d'avril pour les 4 millions de foyers bénéficiaires d'un montant s'échelonnant entre 48 à 227 euros pour les ménages les plus modestes. Son montant moyen s'élève à 150 euros.

Après avoir baissé de 3% en moyenne au mois de mars dernier, les tarifs réglementés du gaz naturel vont connaître une baisse consécutive de 1,1% au 1er avril. Cette diminution sera de 0,4% pour les utilisateurs du gaz pour la cuisson, de 0,7% pour ceux qui ont un double usage cuisson et eau chaude et de 1,2% pour les foyers qui se chauffent au gaz.

Chaudières au fioul. Bonne nouvelle pour les ménages en précarité énergétique qui changent leur chaudière au fioul pour un modèle utilisant des énergies renouvelables. Ils pourront, sous conditions de ressources, bénéficier d'une prime revalorisée ce mois d'avril : entre 2 000 et 3 000 euros contre 800 à 1300 euros auparavant.

Canet de santé

Un nouveau carnet de santé entre en vigueur début avril pour prendre en compte les avancées scientifiques et surtout les onze nouveaux vaccins obligatoires pour les enfants de moins de 2 ans. Les parents auront 3 mois pour le mettre à jour.

Trêve hivernale

La trêve hivernale prend normalement fin le 31 mars. Les expulsions des locataires ne payant pas leur loyer pourront reprendre à partir du mois d'avril.

A moins qu'Emmanuel Macron ne tienne ses promesses de campagne...

Boby Dean pour DayNewsWorld

GUERRE COMMERCIALE DES ETATS-UNIS

CONTRE LA CHINE

Trump lance des guerre commerciales tout azimut depuis son arrivée au pouvoir. Il met tout simplement ses promesses de campagne à exécution.

« Notre Constitution ne parlait historiquement pas d'impôt sur le revenu, mais elle mentionnait les droits de douane, qui devaient taxer la production étrangère plutôt que la production américaine », soulignait-il.

Mais si l’administration Trump est passée des mots aux actes en 2018, elle n'en continue pas moins d’être désordonnée, sans alliés précis ni buts de guerre, si ce n’est la réduction des déficits commerciaux.

Parfois elle peut donner l'impression de lancer des ballons d'essai provocateurs pour tests. Ainsi en est-il de la guerre commerciale pour l'aluminium et pour l'acier lancée en fanfare le 1er mars, dont les importations allaient être taxées « pour longtemps », selon M. Trump. Censée rapporter 9 milliards de dollars, elle était de ces « guerres commerciales faciles à gagner », avait dit le président...

La décision des Etats-Unis, premier importateur mondial d'acier, fait alors craindre une guerre commerciale. Or Donald Trump a d’abord signé un armistice avec le Canada et le Mexique, puis a fini par exempter jusqu’au 1er mai des pays amis comme ceux de l’Union européenne (UE), le Brésil, la Corée du Sud.

Ne restent que deux ennemis, la Russie et la Chine !

Jeudi scénario entre la Chine et l'Amérique: les hostilités sont lancées. Donald Trump vient de signer un «memorandum ciblant l'agression économique de la Chine». Le président américain a évoqué des mesures punitives contre des importations chinoises d'un montant pouvant atteindre 60 milliards de dollars. Mais la réplique chinoise ne s'est pas fait attendre «La Chine n'a en aucun cas peur d'une guerre commerciale», a ainsi averti le ministère chinois du Commerce.

«Si une guerre commerciale devait être lancée par les Etats-Unis, la Chine se battrait jusqu'au bout pour défendre ses propres et légitimes intérêts par tous les moyens nécessaires», avait également menacé dès jeudi soir l'ambassade de Chine à Washington. Pékin a dévoilé cette nuit une liste de 128 produits, ou lignes tarifaires, sur lesquelles elle se dit prête à appliquer des droits de douane de 15% ou 25%.

Aujourd'hui, la Chine réplique en ciblant fruits frais, vin, éthanol, ginseng, tubes d'acier sans soudure (taxés à 15%) mais aussi la viande de porc et l'aluminium recyclé (frappés à hauteur de 25%). Certes, à environ 3 milliards de dollars, le montant concerné est faible et la liste ne comprend pas le soja, produit dans les États ayant soutenu Donald Trump pendant la campagne présidentielle, et que les Américains ont exporté en Chine à hauteur de 14 milliards de dollars l'an dernier. Mais le représentant américain pour le Commerce, Robert Lighthizer, a insisté sur le fait que les sanctions annoncées n'étaient que «le prélude à une série de négociations».

Si bien que ce constat conduit, sinon à tempérer, du moins à contextualiser les annonces martiales de la Maison Blanche contre « l’agression économique de Pékin ».

Quoique avec la nomination de John Bolton, ce vendredi, comme conseiller de la sécurité nationale «Il faut aussi nous attendre à une approche plus conflictuelle de la Chine. Une guerre commerciale pourrait n'être que le début d'une compétition géopolitique plus large», selon l'ancien conseiller Abraham Denmark chargé de l'Asie de l'Est au Département d'Etat sous Obama...

A SUIVRE
Joanne Courbet pour DayNewsWorld

UN TIERS DES OISEAUX DISPARUS

DES CAMPAGNES DEPUIS 15 ANS

Deux études récentes dressent un constat alarmant : les populations d’oiseaux vivant en milieu agricole ont perdu un tiers de leurs effectifs en 17 ans. La population des oiseaux des campagnes baisse « à une vitesse vertigineuse » et depuis les deux dernières années le rythme de disparitions s'est accéléré.

Toutes les espèces sont concernées .Les plus touchées sont l'alouette des champs, la fauvette grisette, et le bruant ortolan, qui ont perdu en moyenne un individu sur trois en quinze ans.

Un constat d'autant plus fiable qu'il provient de deux réseaux de surveillance distincts établi selon des protocoles différents. Le programme STOC (Suivi temporel des oiseaux communs), porté par le Muséum national d’histoire naturelle, rassemble les observations d'ornithologues professionnels et amateurs tandis que celui du CNRS a travaillé sur une « zone-atelier » étudiée depuis 1994.

Les deux études pointent du doigt les effets de l’agriculture intensive et de l’utilisation massive de pesticides sur la biodiversité

L'intensification des pratiques agricoles a donné lieu à "la fin du recours aux périodes de jachères (...),à la reprise du suramendement au nitrate permettant d’avoir du blé surprotéiné et à la généralisation des néonicotinoïdes", selon le communiqué. « Les surfaces dédiées à la monoculture n’ont cessé d’augmenter en France, conduisant à la destruction des milieux favorables aux oiseaux et aux insectes. Et en 2009, la Politique agricole commune a donné un coup d’arrêt aux jachères, ce qui est également néfaste pour la biodiversité, décrypte Benoît Fontaine.

Autre facteur nuisible : les pesticides malgré le plan Écophyto qui vise à réduire de moitié leur utilisation en France d’ici à 2020.. »

Si, dans les années 1960, c’est le DDT qui fait parler de lui, ce sont aujourd’hui les néonicotinoïdes, des insecticides qui contaminent l’ensemble de l’écosystème, mais aussi le glyphosate (Roundup), l’herbicide le plus utilisé au monde, qui inquiètent. Tous les deux concourent à la disparition des plantes et des insectes qui sont les ressources alimentaires des oiseaux, surtout au printemps.

Reste que la situation n'est pas propre à la France.. A l’automne 2017, des chercheurs allemands et britanniques conduits par Caspar Hallmann (université Radboud, Pays-Bas) ont, pour la première fois, mis un chiffre sur le déclin massif des invertébrés depuis le début des années 1990 : selon leurs travaux, publiés en octobre dans la revue PloS One, le nombre d’insectes volants a décliné de 75 % à 80 % sur le territoire allemand. L’Europe dans son ensemble aurait perdu 80 % d’insectes volants et 421 millions d’oiseaux en 30 ans.

Dans leur communiqué, le CNRS et le MNHN appellent donc à « travailler avec tous les acteurs du monde agricole pour accélérer les changements de pratiques et d'abord avec les agriculteurs qui possèdent aujourd'hui les clés pour infléchir la tendance ».

« Le printemps silencieux annoncé par Rachel Carson pourrait devenir une réalité si nous ne réagissons pas très vite, conclut Vincent Bretagnolle. La situation est inquiétante, d’autant qu’aujourd’hui, il ne s’agit pas seulement d’interdire un pesticide, mais de changer de paradigme. »

Jaimie Potts pour DayNewsWorld

LIQUIDATION DE 735 MAGASINS

AMERICAINS DE TOYS' R' US

Deux jours après la mise en redressement de La Grande Récré, c'est un nouveau coup de tonnerre qui a retenti, jeudi, sur le marché du jouet avec la liquidation annoncée des 735 magasins américains de Toys'R'Us. Célèbre pour ses supermarchés de jouets ouverts dans les années 1980 et 1990 à la périphérie des villes, Toys'R'Us, né après-guerre à Washington, s'était déclaré en faillite en septembre 2017.

La filiale française de Toys'R'Us négocie avec « plusieurs parties intéressées ». « Nous sommes en train d'étudier les mesures à mettre en place dans le but de préserver la continuité de l'activité (des 53 magasins français, ndlr) ainsi que les intérêts de l'ensemble de nos (1.300) collaborateurs », a précisé le directeur général Jean Charretteur.

« Les opérations internationales de l'entreprise en Australie, en France, en Pologne, au Portugal et en Espagne sont en train d'étudier leurs possibilités, y compris un éventuel processus de vente sur leurs marchés respectifs », affirme en outre la société dans un communiqué reçu à la mi-journée.

« Toys'R'Us a également annoncé un processus de réorganisation et de vente de ses activités au Canada", ainsi qu'en Asie et en Europe Centrale, y compris en Allemagne, en Autriche et en Suisse », poursuit le communiqué.

Les industriels ne peuvent que déplorer la disparition de leurs plus gros distributeurs qui permettent aux clients de découvrir les nouveautés.

Le cours de Mattel a perdu 2 % en Bourse à l'annonce de la fermeture des Toys R Us américains.

La faillite de la maison-mère aux Etats-Unis est à mettre sur le dos d'une dette trop importante qui a asphyxier une entreprise contrainte par ailleurs de s'adapter et d'investir pour se moderniser face au e-commerce .

La décision de mise en liquidation de ses 735 magasins américains menace une trentaine de milliers d'emplois, la moitié des effectifs mondiaux du groupe. Ce n'est pas une surprise pour les spécialistes du jouet où existe une concurrence féroce entre magasins spécialisés, grandes surfaces surface et e-commerce. En effet la part de marché du commerce en ligne dans les jouets augmente un peu plus chaque année jusqu'à atteindre 26 % fin septembre en France, comparable à celle des États-Unis % . Les enseignes spécialisées se frottent également à la concurrence du marché d'occasion, via des sites comme LeBonCoin ou eBay.

Cette mauvaise nouvelle affecte non seulement le personnel, mais aussi les petit industriels du jouet et les consommateurs. Peu de choix dans les grands magasins et au contraire sur internet un nombre produits référencés tel que le client est obligé de se concentrer sur de grandes marques.

Le patron de King Jouet, Philippe Gueydon, a estimé qu'il était temps que fournisseurs et enseignes « travaillent main dans la main », dans un souci de « repenser le mode de fonctionnement de la filière », avec des « règles du jeu différentes ». Il en va de leur survie .

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

LA CROISSANCE REVISEE A 2% EN 2017

SELON LA BANQUE DE FRANCE

Tous les indicateurs de l'activité semblent devoir se maintenir dans le vert. « La demande intérieure ne ralentirait que légèrement de 2018 à 2020 ». Et ce, grâce à la progression soutenue de la consommation des ménages, liée à la fois à « la progression des revenus d'activité et aux mesures de baisses des prélèvements obligatoires », selon les experts de la Banque de France.

De plus « la croissance française ne serait plus freinée par le commerce extérieur », point noir de l'économie française, «  grâce à un fort rebond attendu des exportations en 2018 » lesquelles augmenteraient en effet de 6 % cette année, pour cependant ralentir ensuite à l'horizon 2019-2020 « du fait d'un environnement extérieur moins favorable ».

Le gouvernement table pour sa part officiellement sur une croissance de 1,7% par an sur la période 2018-2020.

« Tout se passe comme si la croissance venait buter sur cette frontière de 2% avant de décélérer », a commenté sur BFM Business le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, jugeant que cela renvoyait à la « nécessité des réformes ».

« Notre chance maintenant, elle passe par notre patience et notre persévérance », a-t-il souligné, appelant à maintenir l'effort "dans la durée"

Le gouvernement de la BdF appelle toutefois à la prudence

Alors qu'un débat sur la « cagnotte fiscale » est actuellement en cours, le gouverneur a rappelé que la France avait une dette et un déficit public parmi les plus élevés d'Europe. « Si on commence à distribuer de l'argent qu'on n'a pas gagné, ça se termine mal », a-t-il estimé.

Le taux de chômage inférieur à 8 %

Sur le front de l'emploi, « le taux de chômage baisserait continûment pour atteindre 7,9 % au dernier trimestre 2020, son plus bas niveau depuis fin 2008 », selon la Banque de France (BDF).

Les créations d'emplois, après une année 2017 soutenue, «resteraient dynamiques (...) en se maintenant sur un rythme de l'ordre de +180.000 à +200.000 par an ». La BDF n'exclut pas une correction de la forte baisse du taux de chômage enregistrée au dernier trimestre 2017 mais entrevoit un repli beaucoup plus marqué de celui sur 2018-2020 que dans ses précédentes prévisions.

Le retour de l'inflation

L'inflation se redresserait nettement en 2018, selon la Banque de France. S'agissant de l'inflation en normes IPCH, la Banque de France la voit accélérer à 1,6% cette année, soit 0,2 point de plus que prévu précédemment du fait des prix de l'énergie et des sur le tabac.

Emily Jackson pour DayNewsWorld

MACRON PART A LA CONQUETE DU MARCHE INDIEN

Emmanuel Macron a entamé vendredi soir à Delhi une visite d'État de trois jours pour tenter de renforcer la place de la France en Inde.

Force est de reconnaître que jusqu'à aujourd'hui les relations commerciales entre la France et l’Inde sont restées limitées.

« Nous pouvons faire bien plus en termes de bons investissements, de commerce et d’ouverture de nos marchés », selon le président de la République française dans un entretien accordé, jeudi 8 mars, à l’hebdomadaire India Today.

L'ambition affichée du Président est de « faire de l’Inde le premier partenaire stratégique de la France dans la région [asiatique] et faire de la France le premier partenaire stratégique de l’Inde en Europe », a-t-il ajouté samedi en lieu et place du Royaume-Uni, précise-t-il en le disant… en anglais.

Jusqu'à présent l’Inde n’est que le 18e client de la France et son 20e fournisseur à l’échelle internationale. Les échanges commerciaux franco-indiens évalués à 10 milliards d’euros en 2017 découlent essentiellement pour la France de la hausse des exportations due à la vente d’avions Airbus et surtout à la signature de contrats de défense. L’Inde, première importatrice d’armes au monde, a en effet acheté à la France six sous-marins Scorpène en 2005 (dont le premier a été livré en décembre 2017) et 36 avions de chasse Rafale en 2016. Pour l'heure, ce sont donc surtout les ventes de matériel militaire qui dopent les échanges avec l'Inde. Une tendance qui devrait perdurer, dans la perspective de la sécurisation de la zone indo-pacifique où les deux colosses de l'Asie se regardent en chien de faience.

La France et l'Inde devraient d'ailleurs signer un accord pour permettre aux navires de la marine indienne d'accéder aux bases françaises de l'océan Indien pour gérer les questions de logistique.

Mais la France ambitionne une « diversification » de ses exportations dans un pays d’1,3milliard d’habitants avec une croissance qui caracole en tête du G20. D'où la volonté, à côté de l'armement, d'élargir le volet commercial au civil comme dans le solaire, les infrastructures, infrastructures,le nucléaire civil ou l'aérospatiale.

Et pour sa première visite en Inde, le président Emmanuel Macron ne partira pas les mains vides, bien au contraire. Plusieurs milliards d'euros de contrats vont être conclus à l'occasion de ce déplacement de trois jours, a annoncé l'Elysée qui revendique la signature de pas moins de 20 contrats d’une valeur totale de 13 milliards d’euros. Le plus symbolique et important sera, signé dès ce samedi par le groupe aéronautique français Safran. Ce dernier devrait en effet conclure un contrat de 12 milliards d'euros samedi après-midi avec la compagnie aérienne indienne SpiceJet pour la vente et la maintenance des moteurs d’avion. Par ailleurs, la France espère un accord définitif pour la vente de six réacteurs EPR pour l’ouest de l’Inde d’ici la fin de l’année. EDF et la Nuclear Power Corporation of India (NPCIL) ont déjà signé ce samedi à New Delhi un accord portant sur le schéma industriel du projet de centrale de Jaitapur (Sud-Ouest). « Nous espérons une signature définitive d’accord avant la fin de l’année », a-t-on indiqué à l’Élysée. Le secteur des transports est également en lice avec la SNCF qui, après avoir perdu la construction de la ligne entre Ahmedabad et Bombay, espère l' obtention de celle reliant Dehli à Chandigarh.

Suez se voit confier la distribution de l' eau potable ainsi que la modernisation du réseau d'une petite ville du Sud de l'Inde tandis qu' Alstom a remporté des marchés de 75 millions d’euros pour plusieurs projets ferroviaires. Plusieurs entreprises françaises, dont Paprec et 3Wayste, vont également signer des contrats de recyclage de déchets. L’entreprise française Ciel & Terre s'apprête à signer un contrat pour la fourniture et l’installation d’une centrale solaire flottante dans le Tamil Nadu, dans le sud du pays. Par ailleurs l’Agence française de développement doit annoncer, samedi, le déblocage d’une d’une ligne de crédit de 100 millions d’euros pour soutenir le programme indien des smart cities.

« Du sol au ciel, il n’y a pas de domaines dans lesquels nous ne travaillons pas ensemble », a déclaré samedi le premier ministre indien Narendra Modi lors d’une allocution commune à New Delhi avec Emmanuel Macron.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

ASSURANCE-CHOMAGE LE GOUVERNEMENT CHOISIT LA CONCILIATION SANS ALLER JUSQU'AU BOUT

L’exécutif semble avoir choisi la voie de la conciliation. Poussé en cela par des partenaires sociaux qui avaient conditionné la signature de l’accord à sa reprise in extenso par le ministère du travail.

« Nous sommes en phase avec le texte de l’accord », a d’emblée déclaré, vendredi, Murielle Pénicaud, la ministre du travail dans un entretien au Parisien. Pour autant, elle prévient :

« Nous discutons, mais pour avancer. Pendant plus de dix ans, le pays est resté dans une forme d’immobilisme alors que le monde a beaucoup évolué.

Emmanuel Macron a été élu parce que les Français attendent du changement. (…) Nous sommes tous au service de l’intérêt général. L’Etat, le Parlement, le patronat et les syndicats. Et chaque acteur doit être dans son rôle. »

Dans les faits, le ministère du travail a donc ainsi décidé de garder une bonne partie des dispositions prévues par les partenaires sociaux, pour ce qui est de l’indemnisation des démissionnaires, des indépendants et enfin de la réduction des contrats courts.

Pour les démissionnaires tout d'abord: ces derniers devront présenter un projet à leur conseiller en évolution professionnelle pour avoir droit à l’assurance-chômage. Après validation– les conditions, les critères sont encore à préciser –, ils recevront alors leur indemnité pendant six mois, au bout desquelles aura lieu un contrôle.

S’il est jugé que les efforts déployés pour leur projet sont suffisants, ils pourront continuer à toucher de l’argent dans les mêmes conditions de temps et de taux que le reste des demandeurs d’emploi.

« Pour la première fois, on va créer un droit pour ceux qui veulent mener un nouveau projet professionnel : créer son entreprise ou changer de métier. C’est un beau choix de société d’accompagner ceux qui ont un projet », a déclaré la ministre dans son entretien au Parisien.

Pour les indépendants ensuite. Eux n'auront pas un centime à cotiser et devraient se voir allouer une indemnité de 800 euros pour seulement six mois. La mesure concernera les artisans, les micro-entrepreneurs, les commerçants, mais aussi, les agriculteurs. « Cette mesure vise notamment les agriculteurs dont les défaillances d’exploitations ont continué d’augmenter en 2017, les artisans, les micro-entrepreneurs, les commerçants indépendants », explique la ministre. Ce n'est pas l'assurance-chômage qui sera mise à contribution, mais la CSG.

Enfin, la limitation des contrats courts, sera, comme le souhaitent patronat et syndicats, laissée à la charge des branches, qui devront négocier un accord avant la fin de l’année. Si elles échouent, elles se verront imposer un système de bonus

Mais on est bien loin d'une généralisation de l'assurance chômage aux indépendants et aux démissionnaires que le candidat Macron avait promise.

C’était pourtant l’une des promesses de campagne du candidat Macron. Après les ordonnances travail renforçant la flexibilité, il a prévu un volet sécurité afin de rééquilibrer la balance. Pour cela, il s’est engagé à étendre l’assurance chômage « aux salariés qui démissionnent et aux indépendants ».

La réforme qui se dessine paraît bien très en deçà de cet objectif.. |

Mais tel qu’il est conçu, le dispositif devrait à peine concerner plus de 29 000 indépendants et 35 000 démissionnaires.

Une extension de l’assurance chômage aux trois millions d’indépendants aurait coûté très cher. Les conditions d’obtention de l’allocation sont donc très restrictives.

Andrew Preston pour DayNewsWorld

REFORME DE LA SNCF INDISPENSABLE FACE A UN BILAN DESASTREUX ET A L'OUVERTURE DE LA CONCURRENCE

Le premier ministre a dévoilé ce lundi, en vingt minutes, lors de sa conférence de presse les grands axes de la réforme de la SNCF après avoir constaté en préambule « la situation alarmante, pour ne pas dire intenable » de l'état de la SNCF. « Les Français, qu'ils prennent ou non le train, payent de plus en plus cher pour un service public qui marche de moins en moins bien. » a-t-il asséné .

En voici les grandes lignes issues pour certaines du rapport Spinetta.

Fin programmé du statut de cheminot

Alors qu'une ouverture du rail à la concurrence se prépare, le statut de cheminot , qui existe depuis 1920 et procure certains avantages, ne sera plus accordé aux nouveaux entrants qui seront embauchés via un contrat de travail « classique ».«Aux nouvelles générations, aux apprentis, à tous ceux qui veulent s'engager dans la SNCF, nous disons qu'ils bénéficieront des conditions de travail de tous les Français, celles du Code du travail. À l'avenir, à une date qui sera soumise à la concertation, il n'y aura plus de recrutement au statut», a-t-il déclaré . Par contre ceux qui travaillent déjà à la SNCF conserveront leur statut. Sur ce point, le début des concertations est prévu début avril.

Pas de suppressions des petites lignes

Le rapport Spinetta préconisait la fermeture de nombreuses lignes peu fréquentées, mais permettant de desservir des territoires parfois enclavés.Contrairement aux préconisations de ce rapport et répondant aux inquiétudes de certaines collectivités et usagers Édouard Philippe a affirmé qu'il refusait d'engager «une réforme des petites lignes».

« On ne décide pas la fermeture de 9000 km de lignes depuis Paris sur des critères administratifs et comptables. Dans bien des territoires, le rail est au cœur de la stratégie des régions comptables. Dans bien des territoires, le rail est au cœur de la stratégie des régions pour le développement des mobilités», a souligné le locataire de Matignon.

Pas de "privatisation de la SNCF"

Sur le statut de l'entreprise, Edouard Philippe ne retient pas l'idée du rapport Spinetta de transformer la SNCF en société anonyme. Par contre, Matignon entend transformer le statut de l'entreprise, «en société nationale à capitaux publics.». « La SNCF est un groupe public qui porte des missions de service public. Elle est dans le patrimoine des Français et elle y restera », a assuré le Premier ministre

Le soutien de l’État pour la dette

La dette de SNCF Réseau s’élève aujourd’hui à quasiment 50 milliards d’euros. Un gouffre qui pourrait menacer, à terme, l’existence de l’entreprise. En contrepartie de l’application du nouveau pacte ferroviaire, l’État « prendra sa part de responsabilité » sur la dette, a indiqué le Premier ministre, « avant la fin du quinquennat » sans donner plus de précision sur le montant.

Le retour des ordonnances

Pour mener à bien la réforme du rail, le gouvernement compte recourir aux ordonnances, qui permettent d'éviter de longs débats au Parlement comme l'avait laissé entendre Christophe Castaner avec pour objectif de faire voter les «principes clés» de la réforme «avant l'été».La concertation ou le débat parlementaire auront bien lieu, selon le locataire de Matignon qui souhaite réserver le passage par « ordonnances aux seuls aspects techniques ».

Certaines organisations syndicales ont d'ores et déjà menacé de déposer un préavis de grève reconductible.Sept syndicats de fonctionnaires sur neuf ont appelé à faire grève le 22 mars, jour où la CGT-cheminots mobilisera également contre les projets de réforme de la SNCF. Ils

Les fédérations CGT, UNSA, Sud-Rail et CFDT avaient averti qu'elles «  réagiraient de manière forte et avec détermination s’il entendait utiliser l’ordonnance en tout ou partie dans le cadre de la nouvelle réforme ferroviaire ». Un tel choix serait considéré comme un passage en force, et donc comme une « déclaration de guerre ».

Au Premier ministre de conclure que "le temps est venu d'oser la réforme que les Français savent nécessaire".

Britney Delsey pour DayNewsWorld

LA CORRUPTION SEVIT DANS TOUS LES PAYS

 

L'ONG Transparency International publie son rapport annuel sur la corruption dans le monde pour la vingt-cinquième année consécutive pays par pays.

Certes les critères de l’ONG sont extrêmement exigeants puisque pour évaluer les pays, un indice de perception de la corruption dans l’administration publique est calculé s'appuyant sur une échelle allant de 0 (très corrompu) à 100 (très vertueux).

Mais le constat s'avère alarmant : aucun pays n'échappe à la corruption et globalement la perception de la corruption a tendance à s’aggraver.

Des chiffres : 124 pays ont un score inférieur à 50, les deux tiers des 180 pays n’ont donc pas la moyenne. La moyenne mondiale s'élève à 43 seulement tandis qu'elle est de 66 pour l'Union européenne et l'Europe de l'Ouest.

Selon le communiqué de l'ONG, la Côte d'Ivoire, le Sénégal et le Royaume-Uni sont les pays qui le plus progressé en matière de lutte contre la corruption ces dernières années.

Les premiers de la classe reste le Danemark et la Nouvelle-Zélande avec 9 sur 10.

En Europe ( l'Union Européenne et son voisinage) quatre pays se distinguent cette année encore : le Danemark, la Finlande, la Suisse et la Norvège caracolent en tête du classement européen et international des pays luttant le plus efficacement contre la corruption.

Parmi les pays de l'UE, le Royaume-Uni prend la 4ème position à l'échelle européenne , l'Allemagne la 5ème position (12ème au niveau international). La France occupe seulement la 9ème au sein des pays de l’Union européenne (23ème au niveau international) .Dans un communiqué publié avec l'indice 2017, l'ONG appelle le «  gouvernement [français] à poursuivre les efforts engagés et à mettre en œuvre les mesures attendues, sans attendre un nouveau scandale » constatant que la France se contente de prendre des mesures lorsqu'éclate un nouveau scandale. Cette méthode ne contribue pas à donner « une réponse satisfaisante aux perceptions négatives et à la crise de confiance que traverse notre démocratie » . L'Italie est reléguée à la 18ème place (54ème au classement mondial).

Certes la plupart des pays de l'Union européenne se situent dans le top 50 des pays les moins corrompus au monde, mais la situation reste toujours très préoccupante en Grèce, en Roumanie, en Hongrie et en Bulgarie (ce pays termine 23ème et dernier au tableau de l'UE et en 71ème place au classement international!). La situation est bien pire pour plusieurs pays, voisins immédiats de l'Union européenne : c'est le cas de la Serbie (77ème rang), de l'Albanie et de la Bosnie (ces deux pays se classent au 91ème rang mondial).

Les Etats-Unis, quant à eux, sont classés en 16ème position.

Les pays émergents souffrent davantage de la corruption. Ainsi en est-il des cinq pays qui forment les BRICS (le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud) où la croissance et la prospérité créent plus d’inégalités. La note du Brésil est passée de 4,3à 4. La Russie est à 2,9 sur 10 depuis quatre ans ,un score fort médiocre .

Autre constat: il existe une forte corrélation entre le niveau de corruption perçu et le degré de liberté des journalistes. « Les pays qui protègent le moins la presse ou les organisations non-gouvernementales tendent également à avoir les pires taux de corruption » s'inquiète également l'organisation basée à Berlin.

L'ONG Transparency International pointe le manque d' efforts déployés pour combattre ce fléau qui n'épargne aucun pays.Le classement est mené par la Nouvelle-Zélande avec un score de 89 et à la dernière place se situe la Somalie.

Britney Delsey pour DayNewsWorld

LES PROPOSITIONS CHOCS

DU RAPPORT SPINETTA SUR LA SNCF

Dans le cadre de l'ouverture du transport ferroviaire à la concurrence le gouvernement a demandé un rapport. L'ouverture à la concurrence fait suite à des directives européennes que la France est tenue de transposer dans sa loi au plus tard à la fin de 2018. Les concurrents de la SNCF devraient ensuite faire rouler leurs trains dans l’Hexagone à partir de 2021.

Le rapporteur Jean-Cyril Spinetta, l'ancien patron d'Air France, estime que « la situation du transport ferroviaire est préoccupante » et que ses « performances ne sont pas satisfaisantes ». C'est pourquoi le rapport, qui comporte 43 propositions, présenté jeudi 15 février au Premier ministre, par Jean-Cyril Spinetta, préconise une réforme en profondeur du système .

Voici quelques propositions chocs :

1°Une transformation de l'entreprise publique en société anonyme . Actuellement composé de trois établissements publics à caractère industriel et commercial (Epic) : SNCF, SNCF Réseau et SNCF Mobilités, les deux Epic que sont SNCF Mobilités (qui exploite les trains) et SNCF Réseau (qui gère les rails),deviendraient des sociétés anonymes à capitaux publics ,statut qui n'assurerait plus une garantie illimitée de l'Etat. Un garde-fou contre la « tentation » de l’endettement permanent,selon le rapport, les prémices d'une privatisation selon les syndicats.

La fin du statut de cheminot pour les nouvelles embauches en prônant de le remplacer par un «régime conventionnel» sur le modèle de ce qui a déjà été fait pour La Poste et Orange. Il s'agit de remettre en question ce statut très particulier «afin de placer l'opérateur historique dans une situation concurrentielle équitable vis-à-vis des nouveaux entrants, et d'adapter la protection des salariés aux risques et aux opportunités du nouveau contexte concurrentiel». Le recours pendant deux ans à des départs volontaires permettrait également de supprimer les "excédents d'effectifs" estimés à 5000 personnes.

3°La réduction du réseau TGV : il s'agirait de ne plus construire de nouvelles lignes TGV puisque selon le rapport « le réseau à grande vitesse peut être considéré comme abouti ». Par contre serait souhaitable la régénération des lignes les plus anciennes comme Paris-Lyon, Paris-Tours et Paris-Lille.

4° Des fermetures de "petites lignes", peu rentables mobilisant actuellement 16% des moyens consacrés au ferroviaire pour moins de 10% des trains et transportant seulement 2% des voyageurs. Ainsi l'on peut interroger la pertinence d'une ligne Rennes-Nantes via Châteaubriand, doublon de la Rennes-Nantes via Redon, mais bien moins fréquentée. Ou encore celles partant de Guingamp avec pour terminus Carhaix et Paimpol, distantes de 50 et 30 km. « L'économie liée à la fermeture des petites lignes pour le système s'élèverait a minima à 1,2 milliard d'euros annuels (500 millions d'euros sur l'infrastructure et 700 millions sur l'exploitation des 500 millions d'euros sur l'infrastructure et 700 millions sur l'exploitation des trains. »

5° La nécessité en contrepartie de modernisation du réseau urbain et périurbain entrepris depuis 2013, qui « doit être et rester la priorité pour les vingt ans à venir ».

Syndicats et cheminots sont déjà sur le pied de guerre dénonçant « politique antiferroviaire » et ont lancé un appel à la grève pour le 22 mars.

Britney Delsey pour DayNewsWorld

VERTIGINEUSE PERTE D'EMPLOIS DANS

L' INDUSTRIE FRANCAISE OU

"DESTRUCTION CREATRICE" SHUMPETERIENNE

C'est un véritable paysage de la désindustrialisation française que vient de dessiner l'Insee.

'' L'industrie a perdu un demi-million d'emplois en 10 ans" - Selon l'Insee, 27.300 entreprises industrielles ont disparu entre 2006 et 2015. Alors que 2017 marque un rebond, Emmanuel Macron défend la «destruction créatrice» selon la théorie de l'économiste Schumpeter. La « destruction créatrice » désigne le processus continuellement à l'œuvre dans les économies et qui voit se produire de façon simultanée la disparition de secteurs d'activité économique conjointement à la création de nouvelles activités économiques.

L'industrie française est en déclin comme le montrent les chiffres publiés par l'Insee mercredi 14 février. Entre 2006 et 2015, l'industrie manufacturière a perdu Ce ne sont pas moins de 27.300 établissements (- 18 %) et 530.000 salariés (- 16 %) qui ont été perdus. «La crise de 2008-2009 a durement touché ce secteur, déjà en repli auparavant ; cette tendance s'est poursuivie ensuite», relève l'Insee si bien que fin 2015, ne restait plus que 123.300 entreprises et 2,7 millions de salariés dans l'industrie manufacturière.

«Plusieurs causes structurelles sont généralement évoquées, notamment les gains de productivité, l'externalisation vers les services, une concurrence étrangère accrue, parfois accompagnée de délocalisations, ou encore la déformation de la demande au profit des services», indique l'Institut de la statistique.Entre 2008 et fin 2015, la production industrielle a reculé de 15 %.

Presque tous les secteurs d'activité ont été frappés, surtout le textile (- 37 %) avec la concurrence asiatique , le bois-papier-imprimerie(-26%), la sidérurgie ainsi que l'automobile , notamment dans ses établissements de plus de 250 salariés.

Seuls l'agroalimentaire ont résisté au repli général alors que certaines activités très spécifiques,connaissent un essor, notamment la construction aéronautique et spatiale (+28%).

Par zones géographiques, le recul a été général sur le territoire national mais l'étude montre que l'industrie est en repli « plus particulièrement dans le bassin parisien, le nord, l'est et le centre de la France».

La situation française est-elle préoccupante? Emmanuel Macron, devant la presse présidentielle mardi soir,s'est voulu rassurant «Le fait qu'il ait des destructions d'emplois ne doit pas conduire à une préoccupation politique. Dans la vie économique, il y a des emplois qui meurent et d'autres qui naissent. Si on se met à vouloir bloquer cette transformation, on enraye tout dans la vie économique.»

«Il peut y avoir du volontarisme politique - je crois dans la défense des intérêts stratégiques -, mais quand il y a des changements technologiques, il est normal que des emplois disparaissent.» a-t-il souligné.

Reprenant la théorie du célèbre économiste Schumpeter décédé en 1950, Emmanuel Macron défend la «destruction créatrice» à l'œuvre. La destruction de certains emplois » pourrait recréer de l'emploi industriel » adapté aux nouveaux défis de la « troisième révolution industrielle »..La « destruction créatrice » désigne selon Schumpeter le processus continuellement à l'œuvre dans les économies et qui voit se produire de façon simultanée la disparition de secteurs d'activité économique conjointement à la création de nouvelles activités économiques.

Sur l'année 2016, 136 sites auraient été ouverts et autant arrêtés... En 2017, la production manufacturière a connu une embellie de 4,9 % tandis que l'industrie commence à cesser la destruction d'emplois. Pour la première fois depuis 2009, les ouvertures de sites industriels ont donc été nettement plus nombreuses que les fermetures en France sur les huit premiers mois de 2017, même si le nombre d'emplois moyen des nouveaux établissements est en baisse, selon une étude publiée en septembre dernier.

Un vent d'optimisme ?

Il s'avère indispensable que l'investissement et l'innovation permettent non seulement le renouvellement de l'outil productif vieillissant des entreprises industrielles françaises, mais aussi assure la transition vers des produits dans lesquels le numérique va devenir omniprésent.

Ambition qui ne pourra exister qu'avec une stabilité de la fiscalité française.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

SCANDALE LACTALIS SUITE

PLAINTES CONTRE LE LAIT CONTAMINE

Les plaintes pour négligence voire pour escroquerie abondent. Au total, l'Institut Pasteur dénombre plus de 200 bébés contaminés à la Salmonella Agona depuis 2005, dont trente-sept nourrissons en France, ainsi que deux en Espagne et un autre probable en Grèce au cours de l'année 2017.

Une première épidémie en 2005 liée à l' usine Craon en Mayenne avait déjà touché 146 nourrissons ce qui avait occasionné une première plainte pour escroquerie...

La direction générale de l'alimentation a accusé mardi Lactalis de ne pas avoir signalé un cas de contamination à la salmonelle en 2011.

L'association Foodwatch dépose plainte ce mercredi pour douze infractions mettant en cause le fabricant de laits infantiles, la grande distribution, un laboratoire et les autorités.

Sept familles se sont associées à cette plainte déposée contre X qui s'ajoute à une douzaine de plaintes déjà enregistrées au pôle santé publique du parquet de Paris, chargées de les centraliser dans le cadre d'une enquête pour «blessures involontaires» et «mise en danger de la vie d'autrui» ouverte le 22 décembre.

D'autres familles s'apprêtent à porter plainte..Ces infractions  vont de la mise sur le marché d'un produit préjudiciable à la santé à l'inexécution d'une procédure de retrait ou de rappel d'un produit à la tromperie aggravée et la mise en danger d'autrui en passant par l'exportation vers un pays tiers à l'Union européenne d'une denrée alimentaire préjudiciable à la santé.

Pour Foodwatch , association de consommateurs spécialisée dans les questions d'alimentation, il tombe sous le sens que la transparence de l'entreprise de production laitière a été mise a mal. En effet, auditionné par les commissions des affaires économiques et sociales du Sénat, son directeur a déclaré que l'entreprise productrice de lait n'avait pas transmis les résultats d'autocontrôles positifs à la salmonelle de son usine de Craon lors des inspections des dernières années par les services sanitaires.. « Ce que l'on constate, c'est qu'il y a un décalage entre les éléments donnés au niveau de l'inspection et ce qu'on a pu récupérer comme autocontrôles à la suite de la crise », a déclaré Patrick Dehaumont, auditionné par les commissions des Affaires économiques et sociales du Sénat. Tombe également sous le sens que «  Producteurs, distributeurs, laboratoire et bien sûr autorités publiques ne pouvaient les ignorer. Et pourtant, ils ont fait preuve de négligence», dénonce Karine Jacquemart, a directrice de l'association.

L'ensemble de ces interlocuteurs désignés ne pouvaient donc ignorer le risque comme on l'a démontré dans un article précédent.

Pour Foodwatch il s'avère évident que «ces différents intervenants ont méconnu leurs obligations en matière de prévention des risques sanitaires» mais aussi «dans la gestion particulièrement défaillante» de la crise provoquée par la découverte de salmonelle dans des laits infantiles produits par Lactalis.

Britney Delsey pour DayNewsWorld

COMBIEN DE SDF SONT CONDAMNES

A PASSER LEUR VIE DEHORS

Alors qu'une femme de 52 ans est morte la nuit dernière, rue Lafayette dans le 9e arrondissement de Paris, la polémique sur les sans-abris bat son plein après les propos scandaleux de deux LREM l'un députéde Paris Sylvain Maillard, l'autre Julien Denormandie, secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Cohésion des territoires

Il faut savoir que seule une enquête de l'Insee, datant de 2012, établit à 143.000 le nombre de personnes sans de domicile en France, dont 28.800 adultes francophones dans l'agglomération parisienne . Réactualisé en 2018, on compterait plus de 158000 SDF en France selon les autorités. Un chiffre très certainement minoré.

Selon les associations, le gouvernement cherche à minimiser le nombre des sans-abris pour mieux coller à la promesse d'Emmanuel Macron faite en juillet selon laquelle il n'y aurait plus "personne dans les rues, dans les bois, d'ici la fin de l'année".

Mais cette promesse, comme tant d'autres, n'a pas été tenue !

De plus une polémique a pointé du doigt la déconnexion des hommes politique de la réalité. Pourtant des LREM censés venir de la société civile et censés être plus proche du terrain.

Commentant sur France Inter le rapport de la fondation Abbé Pierre sur le mal-logement, Julien Denormandie, secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Cohésion des territoires, avait défendu l'"effort sans précédent" du gouvernement en matière d'hébergement d'urgence, avec l'ouverture de plus de 13.000 places depuis le début de la trêve hivernale. Il avait cependant soulevé un tollé en affirmant que seuls "une cinquantaine d'hommes isolés en Île-de-France" avaient dormi dans la rue la nuit précédente !! A-t-il déambulé ne serait-ce que dans les grandes avenues menant aux hôpitaux Cochin, Port-Royal pour se dessiller les yeux. Un alignement de tentes dressées sur le long de ces boulevards ? Impressionnant mais déroutant dans ce beau quartier  de la Capitale !

La polémique a ensuite continué à enfler lorsque le député LREM de Paris Sylvain Maillard avait enfoncé le clou quelques jours tard assurant que ce chiffre était "exact", ajoutant que "même dans les cas de grand froid, certains SDF ne souhaitent pas être mis à l'abri".

Des mensonges éhontés face à l'impuissance de l'Etat à héberger les sans-abris.

"Aucun Parisien ne peut donner foi à de telles déclarations", a répliqué dimanche dans le JDD Louis Gallois, président de la Fédération des acteurs de la solidarité, évoquant des "propos insupportables".

"Si on commence à dire que le problème, c'est que les personnes ne veulent pas aller dans le centres d'hébergement, ça veut dire qu'on ne souhaite plus regarder l'insuffisance de la force publique", estime Christophe Robert.

Alors même que l'exécutif se défend de minorer le nombre de personnes à la rue dans Paris, plus de 2.000 bénévoles et associatifs vont quadriller les rues de la capitale jeudi lors d'une "Nuit de la solidarité" avec un objectif bien précis: savoir combien de personnes dorment dans la rue, une fois que toutes les places d'hébergement ont été attribuées par le 115 (numéro d'urgence du Samu social de Paris). Le 115 recevrait 6.000 appels par jour et ne peut en prendre que 1.500 !!! Pour le Samu social entre 2.500 et 3.000 personnes dormirait dans la rue ou dans des lieux non prévus pour l'habitation, chaque nuit, à Paris.

C'est une méthode qui a déjà fait ses preuves à New-York, à Bruxelles et à Athènes mais qui n'a jamais été expérimentée en France !! Peut-être ce moyen permettra-t-il peut-être de sortir de l’hypocrisie dans laquelle se drape le gouvernement pour avoir bonne conscience..

"On a des déclarations ministérielles complètement déconnectées des réalités de terrain", selon Florent Gueguen, qui déplore "une instrumentalisation politique de la situation des sans-abris".

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

LES ENJEUX ET LA REFORME DE L'APPRENTISSAGE

 

«L'ambition c'est (...) de transformer le dispositif actuel d'organisation et de fonctionnement de l'apprentissage pour en faire un élément clé, la meilleure des solutions peut-être pour lutter contre le chômage des plus jeunes», a résumé le premier ministre Edouard Philippe ce vendredi

 

Le gouvernement a levé vendredi 9 février le voile sur les principales mesures de la réforme de l'apprentissage qui a mauvaise presse en France alors qu'en Allemagne, en Suisse ou dans les pays nordiques l'apprentissage est valorisé. Comment donc redorer le blason de la filière et attirer la jeunesse ?

Alors que le chômage des jeunes reste très élevé, des métiers n'arrivent pas à recruter. Il s'avère donc nécessaire de recruter. Face à ce double défi le gouvernement s'est engagé sur trois voies.

Tout d’abord ce qui change pour les jeunes :

Jusqu’ici l’âge limite pour entrer en apprentissage était fixé à 26 ans, il se voit repoussé à 30 ans. Par ailleurs, «tout contrat en alternance sera financé», assure le ministère.Un jeune qui trouve une entreprise l' acceptant en apprentissage aura un droit garanti au financement de son contrat. En ce qui concerne le salaire, il augmentera de 30 euros net par mois pour les 16-20 ans et ceux de 18 ans se verront attribuer une aide de 500 euros pour passer le permis de conduire .Un système de certification des CFA sera également instauré afin de valider la qualité des formations dispensées.

Ceux qui ne «disposent pas des connaissances et des compétences requises», bénéficieront d’une prépa apprentissage pour acquérir les «prérequis nécessaires, s’agissant notamment des savoirs de base et du savoir-être». De plus en cas de rupture de contrat de travail en cours d'année, l’apprenti pourra prolonger de six mois sa en centre de formation des apprentis (CFA). Erasmus apprentissage offrira le double de places soit15 000 par an et pour des échanges pouvant durer plusieurs mois.

Les changements pour les entreprises:

Le différentes aides à l’embauche connaîtront une unification en une seule et cette aide aura pour cible les TPE-PME et les niveaux bac et pré-bac . Cette aide qui s'élèvera à un peu plus de 6 000 euros pour deux ans, permettra pour les boîtes de moins de 250 salariés, que «le reste à charge mensuel d’un jeune soit de 65 euros par mois la première année et de 424 euros la seconde».

En plus l'embauche des apprentis sera réalisable tous les mois de l 'année  et non plus calqué sur le calendrier scolaire. Enfin sur le plan du droit certains secteurs tel le BTP pourront employer les mineurs quarante heures, avec paiement d’heures supplémentaires entre trente-cinq et quarante heures.

Les changements pour le financement et la gestion du système:

Une seule cotisation «alternance» à la charge des entreprises est instaurée : le taux reste à être fixé par les partenaires sociaux

Le financement des CFA se fera en fonction du nombre de contrats ce qui les incitera à accroître leurs capacités d'accueil . Aux branches professionnelles dorénavant de récupérer l’essentiel du financement , de déterminer le coût de chaque contrat. Dans le but de renforcer les liens avec les entreprises, les partenaires sociaux des branches professionnelles seront coauteurs des diplômes professionnels avec l'État.

Ce projet de réforme a engendré les foudres des régions:

.Les régions ont immédiatement réagi aux annonces du gouvernement. «Cette réforme n'est pas celle que proposaient les régions et ne répond pas aux véritables enjeux du développement de l'apprentissage», écrit l'association Régions de France, qui réunit les présidents de région, dans un communiqué.

«Une compétence décentralisée et pilotée avec efficacité par les régions sera très largement centralisée» ajoute-t-elle. Pour une fois que le transfert de compétence se fait dans le sens régions Etats ...

Mais de reconnaitre «que l'apprentissage est un levier majeur pour l'accès à l'emploi de notre jeunesse et continueront, comme elles l'ont toujours fait, à promouvoir cette filière d'excellence dans laquelle elles croient».

Andrew Preston  pour DayNewsWorld

 

LA DIFFERENCE DE REVENU ENTRE

LES GENERATIONS SE CREUSE EN EUROPE

En Europe, les revenus des jeunes de 18 à 24 ans stagnent depuis 2007,tandis que ceux des plus de 65 ans ont augmenté de 10%, selon le Fonds monétaire international (FMI).

Christine Lagarde, directrice générale du FMI , souligne qu'aujourd'hui, «près d'un jeune sur cinq recherche toujours du travail en Europe». Pour elle « réduire les inégalités à travers les générations va de pair avec une croissance durable et une confiance retrouvée au sein de la société ».

Les jeunes n'obtiennent pas suffisamment de mesures incitatives ou de crédits d’impôts pour les revenus les plus faibles.

Pourtant les solutions existent.

Pour diminuer l'écart de revenus entre les générations, Christine Lagarde se tourne vers des exemples de réussite européens. : l'Allemagne notamment avec ses programmes d'apprentissage mais également le Portugal qui exempte le premier emploi de taxes sociales pendant trois ans. «Même si le chômage reste élevé, cette mesure va dans le bon sens», plaide l'ex-ministre de l'économie de Nicolas Sarkozy.

Pour elle il y aurgence à s'emparer du problème à bras-le-corps. «Si l'on n'agit pas, une génération pourrait ne jamais s'en remettre» ,alerte Christine Lagarde

Un appel  déjà lancé par le F.M.I au début de la décennie actuelle.

Andrew Preston pour DayNewsWorld

ENDIGUER L'ABSENTEISME SELON

LA SECURITE SOCIALE !!

La sécurité sociale affiche sa volonté d'endiguer l'absentéisme des salariés dont les chiffres ont bondi : +7,5% en six ans, entreprises publiques et privées confondues.

Pas plus facile pour elle : il lui suffit de donner les motifs des arrêts maladie de ses salariés. Seules seront concernées les entreprises de plus de 200 salariés.

Ce serait une façon d'alerter ces dernières sur les conditions de travail partant du principe qu'il y a une corrélation entre ces dernières et les arrêts maladie selon la Secu. L'Assurance maladie veut inciter les entreprises à prévenir les risques professionnels.

De plus seraient concernées les entreprises au très fort taux d’absentéisme  par rapport aux  entreprises d’un même secteur.

.Et le respect du secret médical et de la protection des données personnelles des salariés?

Les médecins ont exprimé leur inquiétude.

« Le plus grave est qu’il y ait un décret qui permette à l’Assurance-maladie de se passer de l’autorisation de la CNIL [Commission nationale de l’informatique et des libertés] », déclare le président de la Fédération des médecins de France, Jean-Paul Hamon.

Seuls les Troubles musculo-squelettiques (TMS), les lombalgies ou les risques psychosociaux (RPS)-entendons dépressions crises d'angoisse, burn-out- seraient concernés. Et pour rassurer le salariés, la Sécu se servirait d' un algorithme plongeant dans ses fichiers pour l'identification des pathologies, fichiers constitués à partir des consultations et des médicaments remboursés .

Elle assure également que l'identité des malades ne peut être retrouvée dans la mesure où les sociétés visitées comptent au moins 200 salariés afin que le lien entre les causes d'absence et les salariés soit impossible. A moins d'être un bon DRH...

De plus les partenaires sociaux auraient donné leur feu vert...

On ne peut que s'attendre à ce que l'expérimentation devienne généralisée, éventuellement dans des entreprises de plus petite taille ... Un traçage de plus du citoyen ?

Britney Delsey pour DayNewsWorld

LE SOMMET "CHOOSE FRANCE" DE MACRON

ET SON ATTRACTIVITE

Deux jours à peine avant le forum économique mondial de Davos en Suisse, quelque 140 dirigeants de multinationales se sont réunis lundi pour un mini-sommet à l'invitation d'Emmanuel Macron au château de Versailles et une dizaine de leurs homologues français, le tout en présence d'Emmanuel Macron et de l'essentiel du gouvernement. Le sommet Choose France un Avant-Davos ?

Pour casser cette image, l'Élysée a voulu que ces rencontres débouchent des annonces concrètes, porteuses d'emplois. «Certains projets n'auraient pas vu le jour sans les réformes que nous avons menées», a même insisté Benjamin Griveaux, le porte-parole du gouvernement.

Au programme : convaincre chefs d'entreprises et investisseurs de miser sur la France sur dans un contexte post-Brexit.

Emmanuel Macron est venu visiter l’usine Toyota dans les Hauts-de-France lundi, la direction de l’entreprise japonaise annonçant la création de 700 CDI. La France est attractive pour ce géant de l'automobile japonais pourquoi ne le serait-elle par pour d'autres ?

En effet installé dans le Nord de la France, en 1999, le groupe nippon n’a cessé d’investir, chiffrant à 1,4 milliard d’euros son investissement sur l’usine. Dimanche, le président Luciano Biondo, a annoncé plus de 300 millions d’euros en faveur de la modernisation de cette usine, l’un des principaux sites de production de Toyota en Europe, avec pour ambition de produire d’ici 2020 plus de 300 000 véhicules par an, contre 230 000 actuellement. « Ce qui est important, c’est d’avoir un site compétitif en accélérant la modernisation de notre outil », a-t-il insisté.

Macron a montré l’illustration du savoir-faire français tout en se mettant au diapason avec la« Culture Toyota »

« Dans notre usine Toyota, il y a de la rigueur, du respect et une vision industrielle, confirme Thomas Mercier, délégué CFDT, syndicat majoritaire (40 %). La culture japonaise fait la différence. On a la chance d’avoir une direction franche et directe.

La France qui a convaincu  Toyota en a convaincu bien d'autres.

Ce sommet de l'attractivité économique baptisé "Choose France" ("Choisissez la France") réunit les dirigeants de Goldman Sachs Lloyd Blankfein, de JP Morgan Jamie Dimon et de Facebook Sheryl Sandberg. Les groupes Rolls Royce, SAP, UPS, Bosch, GlaxoSmithKline, Novo Nordisk, Novartis, Cisco, Google, Alibaba ou JD.com sont également présents. Emmanuel Macron en aurait convaincu quatre ou cinq de choisir ce jour-là pour annoncer des investissements significatifs en France ...

Toyota constructeur japonais annonce un investissement de 300 millions d'euros sur son site d'Onnaing, près de Valenciennes (Nord), qui compte actuellement 3.800 personnes permettant un recrutement de 700 CDI et 100 intérimaires d'ici à 2020et l'augmentation de la capacité du site. Cet investissement doit également permettre de produire la quatrième génération de la Yaris en 2020 et un nouveau modèle en 2021.

La plus importante annonce concerne l'éditeur allemand de logiciels de gestion SAP, qui va investir 2 milliards d'euros en France sur cinq ans, dont 750 millions en R&D. Il accompagnera également des start-up en amorçage, créera un incubateur dans l'Hexagone et achètera une pépite française du deep learningL'allemand SAP va dégager une enveloppe de 2 milliards en cinq ans, dont 750 millions en R&D.

Le groupe pharmaceutique Novartis ambitionne de se développer dans le domaine des biotechnologies en France, via la finalisation de l'acquisition d'un peu plus de trois milliards d'euros d'Advanced Accelerator Applications (AAA), une biotech française dans la médecine nucléaire. Novartis a également donné son feu vert pour le plan d'investissement sur trois ans de 900 millions d'euros, en essais et recherche clinique, dans le nouveau siège social à Rueil-Malmaison et dans l'extension de l'usine de Huningue (Haut-Rhin).

Le groupe de Mark Zuckerberg va investir 10 millions d'euros supplémentaires en France via son centre de recherche dans le domaine de l'intelligence artificielle. Le site parisien de FAIR, le laboratoire de recherche du groupe en intelligence artificielle du groupe, accueillera à l'horizon 2022 60 chercheurs et ingénieurs et 40 doctorants.

Le groupe s’intéresse également à la formation de 65.000 personnes aux compétences digitales en France d'ici fin 2019. Il concernera 50.000 personnes éloignées de l'emploi d'ici fin 2019 en partenariat avec Pôle Emploi et 15.000 femmes.

"On est dans le registre de l'emblématique, ça envoie le signal de la compétitivité de la France sur l'intelligence artificielle et c'est fondamental dans le monde, vis-à-vis des Etats-Unis et de l'Asie", insiste-t-on à l'Elysée.

En ouverture, Édouard Philippe a aussi annoncé des mesures générales. Au 1er mars seront créées des chambres commerciales internationales au sein du tribunal de commerce et de la cour d'appel de Paris, permettant notamment de juger des contrats conclus en droit anglais. Le gouvernement a annoncé également de nouvelles mesures pour renforcer l'attractivité de la France pour les entreprises internationales comme l 'exonération temporaire des cadres impatriés d'affiliation aux régimes de retraite.

Des mesures qui complètent celles prises début juillet, centrées sur les banques, dont la suppression de la tranche à 20% de la taxe sur les salaires, l'exclusion des primes et bonus des "preneurs de risques" du calcul des indemnités de licenciement et l'annulation de l'extension de la taxe sur les transactions financières aux opérations intraday.

Paris Europlace a salué dans un communiqué ces annonces parmi lesquelles l'exonération temporaire d'affiliation aux régimes de retraite pour les cadres impatriés, la mise en place de nouvelles Chambres internationales spécialisées auprès du Tribunal de Commerce de Paris et de la Cour d'appel de Paris pour juger des affaires de droit international, ainsi que le développement de l'offre scolaire internationale en France.

Des mesures qui renforceront l'attractivité de la France et de Paris "dans le contexte notamment du Brexit", souligne l'organisation qui représente les intérêts de la Place financière de Paris.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

TOYOTA ET L'ATTRACTIVITE

DES HAUT-DE -FRANCE

Le président Emmanuel Macron devrait se rendre, lundi 22 janvier, à Toyota-Onnaing pour annoncer que le géant japonais investira 400 millions d’euros

Après dix-sept ans de fonctionnement, l'usine d'Onnaing, près de Valenciennes avait besoin d'être remise à niveau.Un montant de l’investissement massif prévu par l’entreprise japonaise :

400 millions d’euros et pas moins de 700 nouveaux salariés vont être accueillis sur le site sur 3900 CDI et intérimaires.

Toyota souhaite en effet ,en plus de celle de la Yaris. lancer, dès 2020, la fabrication de 300 000 citadines compactes (dites « du segment B », comme la Renault Clio)contre 230 000 actuellement.

Avec cette décision, Toyota consolide sa position d’industriel majeur de l’automobile en France.

La Yaris était déjà en 2017 la voiture la plus produite sur le territoire national avec 233 650 véhicules assemblés sur les lignes de l’usine d’Onnaing, talonnée par la Peugeot 3008 (218 000 voitures produites en 2017).

La Yaris est aussi l’une des voitures « françaises » les plus exportées, puisque ses ventes dans l’Hexagone ont culminé l’an dernier à 31 400 véhicules, soit 13 % de la production, les 87 % restants étant écoulés dans le reste de l’Europe.

Présent sur tous les gros dossiers industriels de la région, M. Bertrand souhaite que les Hauts-de-France demeurent l’une des premières régions d’Europe en production automobile

. D’où l’investissement important de la région, mais aussi de la communauté d’agglomération Valenciennes Métropole, qui va annoncer une enveloppe de 5 millions d’euros. « C’est un pari sur l’avenir, ajoute l’élu. Et je le ferai aussi pour PSA et MCA (Renault) à Maubeuge » .Le président des Hauts-de-France annonce donc que la région mettra 11 millions dans ce projet. « Le véritable enjeu, c’est la question de la compétitivité économique, confie M. Bertrand. Il fallait que l’on montre que, malgré des inconvénients fiscaux par rapport à d’autres lieux où Toyota aurait pu investir, nous nous engageons. » La participation de l'État, initialement prévue à 2 millions d'euros, pourrait finalement atteindre 4 millions.

Par contre le sidérurgiste Ascometal dans le Valenciennois attend un repreneur.

Parmi les offres de reprise du sidérurgiste Ascometal, déposées vendredi 19 janvier, seul l’anglo-indien Liberty House, soutenu financièrement – à hauteur de 80 millions d’euros – par les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur, Grand-Est et Hauts-de-France et par Vallourec, a proposé de reprendre l’ensemble des sites et des employés.Bertrand a entamé un nouveau bras de fer avec le gouvernement pour qu’il s’engage sur ce dossier. « Sinon, c’en est fini pour les salariés »craint-, il.

L’implication depuis vingt ans du géant japonais dans le Nord (trois millions de véhicules ont été produits à Toyota Onnaing depuis 1999) est un parfait symbole pour M. Macron, qui recevra à Versailles, lundi 22 janvier, 140 PDG étrangers pour un sommet sur l’attractivité de la France.

Le premier effet du Brexit ?

L'usine d'Onnaing a été inaugurée en 1999. Elle a produit 230.000 voitures en 2017. Toyota a coutume de dire que la Yaris est la voiture made in France la plus vendue dans le monde. Sur le plan industriel, Toyota mène une stratégie de localisation de sa production. Ainsi, 61% des voitures vendues en Europe par le premier groupe automobile mondial (quasi-ex aequo avec Volkswagen) sont produites sur le continent.

Cette décision pourrait également interroger sur la pérennité des investissements dans les deux usines britanniques, en sursis tant que les négociations sur le Brexit n'ont pas abouti...

Andrew Preston pour DayNewsWorld

PSA INAUGURE LA RUPTURE CONVENTIONNELLE D'ACCORD

SIGNEE PAR CINQ SYNDICATS

L'accord de rupture conventionnelle collective a été signée ce vendredi par les organisations FO, CFE-CGC, CFDT, CFTC et GSEA, totalisant près de 78% des voix, a annoncé la direction dans un communiqué. L'accord prévoit notamment 1300 départs volontaires et 1400 embauches en CD

Les syndicats du groupe automobile français PSA - qui exploite les marques automobiles Peugeot, Citroën, DS, ainsi que Vauxhall et Opel - ont tranché .Créée par les ordonnances réformant le Code du travail et entrée en vigueur le 1er janvier, cette mesure permet aux entreprises d'organiser des plans de départs volontaires même si elles ne rencontrent pas de difficultés économiques.

Un peu plus tôt, le 9 janvier dernier, la direction de PSA avait convoqué les partenaires sociaux afin de négocier ce projet de rupture conventionnelle collective et les syndicats avaient ensuite eu jusqu'au 17 janvier pour donner leur avis.

Christian Lafaye - délégué syndical pour FO chez PSA détaille les dispositions contenues dans cette rupture collective. «Il y a la possibilité du congé senior, c'est-à-dire, à 3 ans de la retraite, la possibilité de rester inscrit aux effectifs mais de rester chez soi», explique celui qui travaille chez PSA depuis 41 ans. Cette mesure permet à ceux qui en bénéficient de toucher 70% de leur salaire et, dans le même temps, l'employeur paie 100% des cotisations retraite. 900 départs en préretraite (congés seniors) sont proposés dans l'accord. En 2017, ces congés seniors ont concerné 1170 postes.

Le volet consacré aux RCC s'adresse en grande majorité aux effectifs dits de «structure», c'est-à-dire les postes rattachés à la communication, aux ressources humaines, au département juridique, la direction financière, etc. Ce périmètre rassemble près de 27.000 personnes, d'après les chiffres communiqués par PSA. Les départs volontaires seront ouverts aux métiers «sensibles» (ceux amenés à disparaître) ou à l'équilibre. Mais en contrepartie la direction devra «atteindre 1400 embauches en CDI dans la division automobile» et plus de 2000 emplois jeunes devraient également être accueillis

C'est dans un contexte de réduction des effectifs depuis plusieurs années que s'inscrit ce projet de rupture conventionnelle collective chez PSA. 20.000 personnes de PSA sont parties en départs volontaires depuis 2012 (pour créer leur entreprise, en congé de reclassement ou vers d'autres «parcours externes sécurisés», selon la formule du constructeur) et les retours étaient positifs. «En 2013, on a frôlé le dépôt de bilan. On perdait 7 millions par jour», rappelle Christian Lafaye. Entre 2014 et 2016, les effectifs (en CDI et CDD) de la branche automobile en France sont passés de 70.000 à 62.000 personnes.

Dans le même temps, le nombre des intérimaires a progressé de 2900 à 5200 ce qui a permis à l'entreprise de dégager 1,73 milliard de profits en 2016. Ses ventes unitaires avaient progressé de 15,4% au niveau mondial en 2017. Un «millésime exceptionnel avec des résultats records», se félicitait Jean-Philippe Imparato, le directeur de Peugeot, dans un communiqué quand bien même le groupe Renault les devance.

Si la RCC reste un nouveau dispositif controversé introduit par la réforme du Code du travail d'Emmanuel Macron, il peut permettre à une entreprise d'engager gager un plan de départs volontaires de manière simplifiée et sans à avoir à justifier de difficultés économiques. Chez PSA, le projet discuté le 9 janvier s'inscrit "dans la continuité des mesures déjà existantes", où "le volontariat reste la règle", s'est justifiée la CFDT dans un communiqué. Elle a estimé avoir "sécurisé cet accord afin qu'il ne soit pas un danger pour les salariés" mais "une opportunité pour ceux qui le désirent". Les mesures d'incitation au départ sont les mêmes que celles négociées lors d'un premier accord signé en 2013. Elles prévoient notamment une prime allant de 4 à 8 mois de salaire.

Le groupe PSA est ainsi parti pour être la première grande entreprise à adopter la RCC alors que l'enseigne de prêt-à-porter Pimkie, première à s'être penchée sur la question, dès le 8 janvier, a essuyé un refus de la part de la majorité de ses syndicats.

Alyson Braxton pour DayNewsWorld

SCANDALE COMMENT TONDRE UN PEU PLUS

LES AUTOMOBILISTES LES PEAGES URBAINS

L’exécutif a pris en main le dossier sur la mise en place de péages urbains. Les associations de conducteurs seront évidemment les premières a réagir. L'outil péage est un traumatisme français, comme en témoigne le scandale de l'écotaxe et des portiques qui ne furent jamais utilisés.La fin de l'écotaxe poids lourds a coûté la bagatelle de plus de 1 milliard d'euros aux contribuables.

Une mesure qui risque de mettre le feu aux poudres chez les associations d’automobilistes

L'association 40 millions d'automobilistes dénonce cette mesure qui s'intègre dans la future loi sur les mobilités préparée par Élisabeth Borne, la ministre des Transports.

Le gouvernement souhaite faciliter la mise en place de péages urbains.

Le texte de la future loi sur les mobilités facilitera la mise en place des péages urbains par les collectivités locales un moyen déguisé de prélever des taxes supplémentaires ! La loi pourrait donner la possibilité aux villes de demander des contributions financières aux automobilistes. D'autres solutions figurent dans le projet, comme une vignette pour les poids lourds.

« Aujourd’hui, la loi donne déjà cette possibilité aux collectivités locales, mais seulement à titre expérimental et pour trois ans, ce qui est trop court au vu des investissements à consentir. Il faut y remédier », a confirmé la ministre des transports, Elisabeth Borne, au quotidien.

Mais soyons réalistes.

Certes le péage urbain existe depuis des années dans plusieurs villes européennes, comme Londres ou Milan. Mais pas en France, où l’opposition des automobilistes rejoint celle des élus, inquiets d’un potentiel effet de ségrégation sociale.

De plus analysons les études sur la récente piétonnisation des berges rive droite à Paris : cette dernière a eu des répercussions au-delà du périphérique parisien, notamment sur l'A4, l'A 86 et l‘A 13. Sur ces grands axes routiers, les niveaux de dioxyde d'azote ont connu une augentation de 1% à +5% !

Les vignettes Crit'Air ou encore les zones de circulation restreinte n'ont connu qu'un seul résultat : une hausse de 1% à 5% sur les carrefours quais hauts et un bond pouvant atteindre 15% sur périphérique Est.

«Aucun impact significatif sur l'exposition des populations n'a été mis en évidence à la hausse ou à la baisse» note le rapport d'Airparif.

De plus les réseaux de transports digne de ce nom font défaut. Un voyageurs parisien du métro ressemble plus à une sardine en boite qu' à un voyageurs !!

L' offre de transports en commun insuffisante, pas étonnant que le Francilien ne lâche pas donc pas son volant.

Et pour les autres villes françaises ?

Dans les villes qui voudraient le mette en place, le péage urbain sert à enrayer les embouteillages, diminuer la pollution et inciter les automobilistes à recourir aux transports en commun.

Et pour berner un peu plus l'automobiliste la ministre assure que cette mesure ne passera pas forcément par la création d’un nouveau prélèvement, Lille envisageant la création d’un « péage inversé » fait partie d'un vœux pieux une telle mise en place de ce processus . Le principe du pollueur-payeur , développé par l'économiste Arthur Cecil Pigou il y a un siècle, remis au goût du jour.

Une véritable usine à gaz ! Un système incitatif baptisé «écobonus mobilité»: les conducteurs les plus assidus sur certaines voies encombrées seraient d'abord repérés par lecture des plaques, puis se verraient proposer une subvention pour chaque trajet évité, du moins pendant les heures de pointe.On continue à nous tracer...

Mais le « principal chantier à mener » pour le gouvernement concerne les « déserts de mobilités », c’est-à-dire les zones où les alternatives à la voiture individuelles sont quasiment inexistantes.« Aujourd’hui, 80 % des territoires ne sont pas couverts par une autorité organisatrice. Cela représente 30 % des Français dont personne n’est chargé d’organiser la mobilité », a déclaré la ministre des transports au quotidien. Il s'agira donc de renforcer autres, le rôle des régions dans la promotion d'offres de transport pour effacer ces « zones blanches » .

Quoi qu'il en soit payer l'entrée dans une ville pour lutter contre la pollution et les embouteillages, c'est un serpent de mer.

Le péage urbain s'est installé à Londres ,à Milan, à Berlin,à Stockholm, Oslo ou encore Dublin. Avec des résultats pas toujours à la hauteur où à Londres, le nombre de décès liés à la pollution reste chiffré à 10.000 par an

Alyse Marion pour DayNewsWorld

L'EMPIRE LACTALIS

ET

LE SCANDALE DU LAIT CONTAMINE

Le très secret PDG du groupe Lactalis, empêtré dans le scandale de lait infantile contaminé, est convoqué ce vendredi après-midi pour s'expliquer devant le ministre de l'Économie Bruno Le Maire. Emmanuel Besnier, 46 ans, est le patron très secret du groupe Lactalis, géant français des produits laitiers, sous le feu des projecteurs depuis décembre pour des rappels de ses produits infantiles contaminés aux salmonelles.

Le ministre de l'Économie et des Finances Bruno le Maire a annoncé vendredi que Lactalis reprendrait toutes les boîtes de lait infantile produites dans son usine de Craon, au centre d'une contamination à la salmonelle. "Le fait nouveau est que Lactalis reprendra toute boîte de lait infantile produite sur le site de Craon sans considération de date", a-t-il dit après la rencontre avec Emmanuel Besnier. "L'urgence, c'est la sécurité sanitaire et la meilleure des garanties pour la sécurité sanitaire c'est de dire que plus une seule boîte fabriquée sur le site de Craon ne doit être en circulation sur les circuits de consommation", a-t-il ajouté.

Lactalis, dont la première société a été créée en 1933 par André Besnier reste un groupe familial, détenu à 100% par les trois petits-enfants de son fondateur .

Actuellement c'est le très discret Jean-Michel Besnier qui tient les rênes de l'empire laitier. Le président de Lactalis est selon le classement des milliardaires de Forbes de 2017 la 8e fortune de France avec un patrimoine de 11,3 milliards d'euros.Son frère Jean-Michel Besnier et sa sœur Marie Besnier Beauvalot, co-propriétaires de Lactalis, sont 14e ex-aquo du classement avec une fortune estimée à 4 milliards de dollars.

L'entreprise refuse de publier ses comptes et ses marges, à part son chiffre d'affaire annuel de 17 milliards d'euros préférant payer les amendes plutôt que de dévoiler ses marges.… Tout au plus connaît-on son chiffre d'affaires annuel de 17,3 milliards d'euros réalisé à 58% en Europe, 21% en Amérique, 14% en Océanie, et 7% en Afrique.

C'est la culture du secret à tous les niveaux.

On suit tout de même dans les médias l'affaire Lactalis depuis début décembre avec nombre de rebondissements. Mais le puissant et numéro un mondial du lait est en fait un groupe international parti très vite à la conquête des États-Unis et de l'Europe, vers les pays de l'Est, en Ukraine, en Pologne mais aussi en Égypte. E ce n'est qu'en1999 que l'entreprise familiale Besnier prend le nom de Groupe Lactalis pour son internationalisation.

Et à chaque nouvelle affaire le leader mondial rebondit grâce non seulement à ses marques emblématiques ( le camembert Président, Cœur de Lion, le roquefort Société , la feta Salakis, le fromage Chaussée aux Moines, la crème fraîche Bridelice, le beurre Bridelight, le lait Lactel, le lait Matin léger de Lactel les yaourts La Laitière Yoco, Flanby, Sveltesse, Viennois, Yaourt à la grecque...) mais également à son rayonnement à l'étranger dans 47 pays et son implantation sur 246 sites de production à travers le monde.

Le lait de consommation représente quant à lui 25% du chiffre d'affaires soit 4,3 milliards d'euros, essentiellement avec Lactel. Et les laits en poudre et ingrédients laitiers ne pèsent que 7% des ventes, soit 1,2 milliard d'euros. Le lait infantile s'avère donc minoritaire pour Lactalis mais la crise du lait contaminée pourrait être d'autant mieux gérée par le groupe qu'il n'en est pas à son premier raté...

Malgré l'affaire et la reprise de tous les laits infantiles produits à Craon sans considération de date , le vaste empire de produits lactés va continue de tourner.

Pas sûr que la réputation du groupe auprès de l'opinion publique ne pâtisse beaucoup de l'affaire du lait contaminé même si la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, interrogée par Europe 1 vendredi a déploré une "forme de résistance" de Lactalis pour le retrait de lots qui s'est fait en trois vagues successives.

 

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

DANGEREUSE PUB DE NABILLA

C'est en fanfare que commence l'année pour la vedette de télé-réalité. En fait, pendant plus de trois minutes, Nabilla fait la promotion d’une société de trading andorrane apporteur d’affaires de la plateforme de CFD eToro.

« Les chéris, je sais pas si vous avez déjà entendu parler du bitcoin, cette sorte de nouvelle monnaie virtuelle », lance la starlette de la télé-réalité, en peignoir dans un hôtel, dans une vidéo diffusée sur Internet.

Auréolée d’une couronne de petits coeurs roses, Nabilla explique qu'elle connaît « une des filles qui travaillent avec un trader, qui sont à fond dans le bitcoin » et que la cryptomonnaie est « grave en train de se développer ».

« C'est vraiment sûr, c'est vraiment cool, si ça vous intéresse, vraiment vous pouvez y aller les yeux fermés ! » poursuit-elle.

Elle s'est fait reprendre dès mardi soir par l'Autorité des marchés financiers (l'AMF) sur Twitter

L'AMF a en effet lancé sur Twitter un avertissement sur les risques du bitcoin pour répondre à la pub de la starlette Nabilla vantant dans une vidéo les mérites de la cryptomonnaie. « #Nabilla Le #Bitcoin c'est très risqué ! On peut perdre toute sa mise. Pas de placement miracle. Restez à l'écart », a tweeté mardi soir l'AMF.

Pas de quoi nous rassurer, elle n'est malheureusement pas la seule vedette à vanter le bitcoin et autres cryptomonnaies sur les réseaux sociaux.

Ainsi Paris Hilton a, par exemple, conseillé à ses admirateurs à participer à des levées de fonds réalisées en monnaies virtuelles. Pour n’importe quel autre produit d’investissement une telle publicité est interdite par la réglementation, mais pas pour le bitcoin, les cryptomonnaies échappant à toute réglementation jusqu'à présent.

Et au Japon tenez-vous bien, le bitcoin etant des plus prisé, huit jeunes chanteuses viennent de lancer un groupe entièrement dédié aux monnaies virtuelles !!!

Bon à savoir : TraderLebitcoin est le partenaire privilégié de L’analyste.com, un site de trading sur indices et futures employant les mêmes traders. Celui-ci appartient à la société Stratton Oakmont SL, il s’agit là du nom du courtier américain qui a fait faillite dans les années 90 et a inspiré le film « Le Loup de Wall Street »…

Des économistes de renom ont déjà dénoncé les risques du bitcoin, et le Prix Nobel d'économie 2001 Joseph Stiglitz a estimé qu'il devrait être « interdit »

Carl Delsey pour DayNewsWorld

TOUT CE QUE TAXMAN NE VOUS A PAS DIT !!

Taxman va continuer à matraquer, contrairement à ce qu’il avait promis !

Les hausses listées ci-dessus, vous les avez lues ou entendues.

Mais en entrant dans les détails ou dans les lignes budgétaires qui ne figurent pas dans le tableau, on suffoque ! Voici quelques  informations supplémentaires :

1.  Le coup de la Flat Taxe ... c’est une bonne idée à la base, mais son application par Emmanuel Macron, Edouard Philippe et Gérard Darmanin conduit à un système bizarre car sans avoir fiscal, son montant sera in fine doublé...

2.  L’ISF : il n’a pas été supprimé complètement. Il va subsister un impôt sur la Fortune Immobilière. Les épargnants qui ont investis dans le passé, dans l’immobilier, créateur de richesse et d’emplois via les entreprises du BTP, pour se constituer, par exemple une retraite, vont rester taxés.

3.  Impôts sur les bénéfices des sociétés : alors que Donald Trump a réussi à faire passer sa réforme fiscale au terme de laquelle les bénéfices des sociétés vont désormais être taxés à 21%, en France l’IS  passera de 33,1/3 % à 28% pour descendre à 25% en 2022 seulement. Emmanuel Macron s’était pourtant engagé à baisser cet impôt rapidement, pour créer, « un effet de souffle fiscal », comme l’avait assuré Edouard Philippe dans « son discours du trône » (débat sur le vote de confiance de juillet 2017).

4.  Le coup de la pompe à essence : la fiscalité sur les carburants représente en moyenne 60% du prix à la pompe payé par les automobilistes. Le prix du litre de diesel va augmenter de 7,60 cts d’euros le litre et celui de l’essence e » 3,90 euros le litre. Ces augmentations sont données hors TVA. Il faut donc ajouter 20% de TVA sur ceux-ci. Selon la consommation de son véhicule et son usage, l’augmentation totale en un an devrait évoluer entre 250 et 500 €.

5.  Fiscalité des ménages : les impôts des ménages vont augmenter contrairement aux déclarations faites par Emmanuel Macron et ses soutiens. L’augmentation va se faire via les taxes écologiques déjà crées ou en cours de création.

6.  CICE : Mis en place par François Hollande, ce crédit d’impôt très sophistiqué, soufflé par Emmanuel Macron à l’ancien  président, devrait être durablement réduit grâce à sa transformation en baisse de charges. Dans les faits néanmoins la réduction de charges se fera sur la base de 6% de la masse salariale et non pas 7% comme espéré par le patronat.

7.  CSG : elle va concerner tous les retraités dont le revenu mensuel est égal ou supérieur à 1400 € par mois (on n'est pas riche avec 1400 € de  revenu mensuel !) Elle concernera aussi ceux qui auront opté pour la flat taxe, leur prélèvement devant passer de 15,5% à 17,2% sur les revenus distribués ou les plus values encaissées. Certains contribuables auront donc  intérêt à conserver, selon le cas, leur régime antérieur

8.  Pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer ? L’imagination des fonctionnaires est sans limite. On ne va plus parler de taxe carbone, mais de « contribution pour le climat énergie » ; sauf que l’aide au remplacement des voitures diesel ou essence, très polluantes, va diminuer fortement .Les mesures d’aides au logement sont restées tout aussi imbéciles malgré un rapport accablant de la Cour des Comptes sur le sujet. Le gouvernement n’a pas osé tailler dans le PTZ (prêt à taux zéro) même s’il en a baissé le montant Il n’a pas non plus taillé dans le dispositif Pinel... Les lobbies ont veillé !!

Bon an mal an, les mesures semblent un peu s’annuler les unes aux autres, le « Sapeur Camembert » continuant comme à l’habitude à boucher les trous qu’il a creusés...

La charge fiscale ne baissera pas une fois de plus... si vous l’aviez cru...réveillez- vous et ouvrez grand vos yeux et vos oreilles !

Clara Mitchell pour DayNewsWorld

PLUS DE 4,5 MILLIARDS D'IMPOTS

POUR LES FRANCAIS EN 2018

Selon les calculs de l'Insee, les prélèvements vont encore augmenter l'année prochaine!!!

Cherchez l'erreur !

Hausse de la CSG, augmentation du prix du tabac et des taxes sur l'énergie… Où sont les grandes annonces du gouvernement sur la suppression de certains impôts ? Pour 2018 l'addition risque salée pour les Français. Selon la dernière note de conjoncture de l'Insee, les prélèvements obligatoires devraient augmenter en 2018 « d'environ 4,5 milliards d'euros, ce qui ôterait 0,3 point à l'évolution du pouvoir d'achat ». Avec une augmentation qui se concentrerait sur les trois premiers mois de l'année, avant une stabilisation puis une (très) légère amélioration en fin d'année.

Mi-septembre, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire promettait, à la fin de l'année 2018, des baisses d'impôts « d'environ 10 milliards d'euros ». On est loin du compte.

Le gouvernement annonce près de 7 milliards d'impôts en moins l'an prochain pour les entreprises et les ménages. Ces derniers vont notamment bénéficier de la réforme de la taxe d'habitation.

Depuis des mois, l'étiquette de « gouvernement des riches » colle à la peau de l'exécutif. en France.A juste titre, semble-t-il.

Convaincre de la réalité des baisses d'impôts sera d'autant plus compliqué que les polémiques sur la portée réelle des mesures gouvernementales ne sont pas éteintes

C'était la promesse phare de la campagne présidentielle d'Emmanuel Macron : dès 2018 la facture de la taxe d'habitation va baisser . Pour les contribuables dont le revenu fiscal de référence est inférieur à 27.000 euros (43.000 euros pour un couple), cet impôt baissera d'un tiers en 2018, puis de nouveau d'un tiers en 2019, et enfin sera supprimé en 2020. Mais ils n'en verront la couleur qu'en fin d'année. Seuls les 20 % des contribuables les plus aisés y resteront assujettis, mais Emmanuel Macron pourrait à terme la supprimer pour eux aussi.

Suppression de cotisations et hausse de la CSG

Le gouvernement veut que « le travail paye » Tous les revenus seront donc mis à contribution au financement de la protection sociale via la hausse de 1,7 point de CSG, tandis que les actifs bénéficieraient en retour d'un coup de pouce supérieur via la suppression des cotisations maladie et chômagel .

Le plein effet de cette mesure (une hausse de leur salaire net de 1,4 %) est à attendre en fin d'année, puisque la baisse des cotisations se fera en deux temps, en janvier et en octobre.

Quant aux fonctionnaires, la perte liée à la hausse de CSG sera uniquement compensée.

Les ménages percevant des revenus locatifs et les retraités (dont la pension est supérieure à 1.350 euros) seront, eux, pénalisés.

Réforme de la fiscalité du capital

Le gouvernement revoit la fiscalité du capital, avec notamment la réforme de l'impôt sur la fortune. Plus de déclaration d'ISF pour les contribuables fortunés en 2018 , sauf pour ceux devant payer un impôt sur la fortune immobilière (IFI) pesant uniquement sur les actifs immobiliers. Par ailleurs, certains « signes extérieurs de richesse » (yachts, voitures de luxe etc.) verront leur taxation relevée.

Le prélèvement forfaitaire unique (PFU) appliqué dès 2018

.Alors que les dividendes, intérêts et plus-values de cessions étaient imposés depuis 2013 au barème de l'impôt sur le revenu, ils vont être fiscalisés au taux unique de 30 % .

L'assurance-vie gardera une fiscalité privilégiée, sauf pour les contrats de plus de 150.000 euros d'en cours.

Le crédit d'impôt étendu pour l'emploi à domicile

La généralisation du crédit d'impôt pour les services à la personne aux retraités a finalement été maintenue par Emmanuel Macron. Jusqu'ici les retraités n'avaient droit qu'à une réduction d'impôts

Par contre le crédit d'impôt transition énergétique (CITE) va être recentré et progressivement élimé.

Une prolongation pour les avantages perçus par les primo-accédants (prêts à taux zéro, PTZ) et les particuliers achetant un logement pour le louer (dispositif « Pinel ») de quatre ans , mais uniquement dans les zones dites tendues (une partie de la région parisienne et la Côte d'Azur surtout).

A vos calculettes!!!
Joanne Courbet pour DayNewsWorld

POUR UN RENFORCEMENT

DU CONTROLE DES CHOMEURS ?

Emmanuel Macron a répondu ce mercredi à la polémique suite à une fuite de la presse.

Un possible renforcement du contrôle des chômeurs.

Le Canard enchaîné a dévoilé dans son édition de ce mercredi les pistes étudiées par le gouvernement, d’après une note interne du ministère du Travail.

Ce mercredi depuis la station haut-pyrénéenne de Bagnères-de-Bigorre il a dit « assumer ».

Le gouvernement envisagerait de durcir certaines sanctions dans le cadre de la future réforme de l’assurance chômage, d’après une note interne du ministère du Travail.

Interrogé par LCI Emmanuel Macron est revenu sur les critiques qui le visent depuis que le détail de son projet de durcissement du contrôle des chômeurs a fuité. «C'est là aussi un engagement de campagne tenu. Je l'ai dit plusieurs fois. (...) Ces règles-là ont été annoncées pendant la campagne. Et comme toujours, on fait ce qu'on a dit. Je l'ai dit et on le fera», a-t-il martelé.

Emmanuel Macron a estimé qu’il n’y avait « rien de choquant » au projet. « C’est ce que font tous les pays qui nous entourent », a-t-il affirmé.

Selon le document, une recherche insuffisante, un refus de formation ou un refus de deux offres d'emploi jugées raisonnables, entraîneraient une réduction des allocations de 50% pendant deux mois. Puis, en cas de récidive, une suppression pure et simple pour une durée de deux mois.

« Il faut s’assurer que chacune et chacun recherche bien l’emploi qui peut être offert, et que lorsqu’un emploi correspond à ses compétences, il le prend », a ajouté Emmanuel Macron.

Des investissements pour la formation

« On va former les gens. On va investir 15 milliards d’euros pour former les Françaises et les Français qui sont au chômage. »

Il ne fait que respecter les mesures « annoncées dans la campagne ». « Je crois qu’il y a un fort consensus autour de ça donc c’est beaucoup d’investissement dans les personnes, beaucoup de formation, mais aussi de la rigueur car sans rigueur on ne peut pas faire avancer le pays », a-t-il martelé.

« C’est un plan d’ensemble qu’il faut voir » selon le président.

« Chacune et chacun a sa part à mettre dans cet édifice. C’est un appel à la responsabilité collective, mais il ne faut tomber dans aucun raccourci. S’il n’y a pas de règles, les choses ne peuvent pas avancer, mais mettre des règles, ça ne veut pas dire qu’on va poursuivre chacun ou qu’il y a une suspicion derrière chacun. Les gens qui sont au chômage sont les premières victimes […] mais les quelques-uns qui abusent des règles c’est normal qu’ils soient contrôlés ».

« Il faut des règles », a ajouté Macron.

Dans une interview au quotidien espagnol El Mundo mercredi, Emmanuel Macron a estimé que l'assouplissement du code du travail permettrait d'enregistrer des « résultats significatifs » sur la baisse du chômage « au bout de 18 à 24 mois ».

Paul Emison pour DayNewsWorld

DE L'OPTIMISME

POUR

LA CROISSANCE FRANCAISE

Après une année marquée par une reprise dans tous les secteurs d’activité, la croissance devrait se maintenir dans les premiers mois de 2018.

L'Insee se montre optimiste pour la croissance en France en  relevant de 0,5% à 0,6% sa prévision de croissance pour la France au quatrième trimestre , et donc de 1,8% à 1,9% son estimation de croissance pour l'ensemble de 2017 ."L'économie française poursuivrait sur sa lancée au cours des prochains trimestres. (...) L'acquis pour 2018 serait déjà de +1,7% à mi-année", selon le rapport.

La production manufacturière serait plus dynamique que prévu (+1,5 % contre +0,6 % en octobre) et la contribution du commerce extérieur plus importante que prévue (+0,5% au lieu de +0,4% en octobre) avec les livraisons aéronautiques concentrées sur la fin d'année. Après cinq années de déficit consécutif, le commerce extérieur ne devrait plus peser sur la croissance hexagonale à la mi-2018 grâce aux exportations agricoles, aux secteurs du tourisme et de l’énergie.

Le climat des affaires serait meilleur à en croire le moral des patrons. Et ce malgré des difficultés de recrutement et un appareil de production à la limite de la surchauffe... Mais les efforts d’investissement déjà en hausse de 4,4 % en 2017, pourraient progresser de 3,7 % au premier semestre 2018.

Cette reprise de la croissance n'atteint pas que l'Europe ( 2,2 % attendus dans la zone euro par la Commission européenne), les pays émergents sont également de la partie. L’an prochain les importations brésiliennes, russes et indiennes vont aller progressant. Les Etats-Unis connaissent également une forte consommation des ménages qui sera de plus boostée par la vaste réforme fiscale, votée mercredi 20 décembre par le Sénat américain.

Le commerce international en augmentation de 5 % cette année pourrait encore gagner 3,5% . La France, dont les parts de marché n’ont cessé de se réduire à l’échelle mondiale, saura-t-elle en profiter ?

Le taux de chômage ne baisserait pas dans les mêmes proportions : l'indicateur passerait de 9,7% à 9,4% de la population active...

Alors que le pouvoir d’achat des Français risque de souffrir de l’augmentation de la contribution sociale généralisée (CSG) et du renforcement de la fiscalité sur le tabac et les produits pétroliers et que la réforme du code du travail ne produira pas de résultats avant cinq ans, selon les dires d'Emmanuel Macron,

l'institut français de statistiques conclut qu "à court terme, ce scénario est susceptible d'être affecté par les incertitudes politiques de part et d'autre de l'Atlantique, ainsi que par le comportement de consommation des ménages français face à la flexion temporaire de leur pouvoir d'achat."

Andrew Preston pour DayNewsWorld

CHRISTMAS SHOW D'EMMANUEL MACRON

7 MOIS APRES SA PRISE DE FONCTIONS

Nous allons faire le débriefe de cet événement insolite que la France a vécu hier au soir, 17 décembre 2017 face au petit écran !

Un événement diffusé sur la chaine publique France TV2 sous la forme d’un entretien vagabond au sens propre comme au sens figuré !

Cet entretien, soutenu par le journaliste de France TV2 Laurent Delahousse, ne s’est pas, comme pour Giscard , déroulé au coin du feu, mais « en marchant » le long des couloirs et en traversant quelques pièces historiques de l’Elysée, donnant à celui-ci des allures de journée du Patrimoine.

Le tout habillé d’une arrogance tranquille mais certaine !

C’est le correspondant de Reuters qui a formulé les critiques les plus virulentes sur cette interview ouatée, décalée et complaisante dont l’objectif était de donner à Emmanuel Macron le plaisir de faire un exercice d’autosatisfaction.

Mais à l’exemple de Michel Rose (Agence Reuters), les critiques ont commencé à pleuvoir, dès l’émission terminée.

C’est Alexis Corbière qui, dimanche soir, dès 21h23 a ouvert le bal. Dans un tweet enflammé, ce dernier a, tout de suite,  écrit que

« quand on compare le ton furieux de l’Emission Politique contre Jean Luc Mélenchon interviewé quelques jours plus tôt et le ton mielleux de l’interview de Macron, on s’interroge ?

Est ce bien raisonnable ?

Est-ce digne du service public ? ».

L’interview a eu, en effet, un air de visite guidée... pour faire admirer, non pas les lieux, mais plutôt l’occupant des lieux....

Mécontent de sa dernière interview du 15 octobre 2017, Emmanuel Macron avait manifesté le souhait de se rattraper, pour dire autrement aux Français « qu’il voulait retrouver leur destin ».

Or, le temps presse ! Emmanuel Macron l’a bien compris en assumant sa déambulation avec Laurent Delahousse devant les horloges - qui sont nombreuses - de l’Elysée et  il  nous l’a bien dit :

« il veut corriger rapidement les erreurs de tirs" de ses 7 premiers mois de fonction, et « ceci avec pragmatisme, en tenant compte du principe de réalité ».

Tout au long de l’entretien, le Président de la République a cherché à mettre en adéquation, le temps long et le cap politique qu’il s’est fixé, car c’est sur le plan de la temporalité qu’il risque de se retrouver le plus en difficulté.

Mais maître des horloges, il veut que « les résultats  économiques qui prennent du temps à se manifester arrivent les plus rapidement possible, la croissance de 1,7 à 1,8% et les taux d’intérêts bas favorisant ce schéma ». Et « c’est donc pourquoi il a voulu  aborder un maximum de sujets ».

Sur l’écologie, dont il a pris le thème à la France insoumise et  dont il avait oublié de parler lors de sa précédente interview : il lui fallait absolument revenir sur le sujet. Tout y est passé ; les centrales à charbon, dont il va ordonner l’extinction ; les centrales nucléaires qu’il ne faut pas fermer trop rapidement car elles ne sont pas polluantes, le nucléaire étant une énergie décarbonnée ;

Nicolas Hulot, son ministre, « un inquiet, mais il prend les gens comme ils sont, l’essentiel étant qu’ils soient engagés à ses cotés, debout, pour qu’ils agissent ». Emmanuel Macron a confié à cette occasion qu’il n’aimait pas les ministres assis ! Pour lui, Nicolas Hulot « qui est en apprentissage de la politique est un ministre utile au gouvernement ». Il se confirme à ce propos qu’Emmanuel Macron doit bien être un monstre froid...

Sur le glyphosate, il a changé d’idée...

Sur la finance : ll veut qu’elle se mette au service de l’économie pour développer « le green business ».

Sur ses relations avec Donald Trump après la décision du Président des USA de se retirer de l’accord de Paris :

Emmanuel Macron a expliqué qu’il avait beaucoup discuté avec Donald Trump et qu’il ne peut que le respecter, car il fait de la politique américaine, laquelle heurte néanmoins le principe de la continuité de l’Etat. Au demeurant, et plus généralement, Emmanuel Macron estime « qu’on ne peut pas sortir du droit dès que cela ne nous arrange plus ».

Sur la Syrie et la situation au Moyen Orient : Emmanuel Macron l’assure, « vers la mi-février ont aura gagné la lutte contre Daech ». Il estime au demeurant qu’il faudra parler avec Bachar Al Assad (contrairement à ce qui avait été fait avant.. sous entendu par François Hollande) et ceci même si ce dernier devra tôt ou tard répondre de ses actes et de ses crimes. Il a martelé que si Bachar est l’ennemi des syriens, lui (EM) est l’ennemi de Daech.

Sur Laurent Wauquiez : c’est avec dédain (seulement apparent ?) qu’Emmanuel Macron a récusé l’accusation faite contre lui par le nouveau Président « des Républicains/LR » à savoir « qu’il n’aimait pas la province », ajoutant que « la haine n’apporte rien au pays et que cela ne fait pas manger ». Il n’en dira pas plus ! Mais, comprenez le, il s’est érigé en père nourricier de la nation, rien que cela !

Sur l’audiovisuel public : Emmanuel Macron souhaite un grand travail sur le sujet pendant l’année 2018, car « actuellement l’audiovisuel public ne répond pas totalement ( ?) à ses missions de service public.

Sur le dialogue social : il souhaite que les entreprises « prennent à bras le corps le sujet. Pour cela, il faudra aller convaincre les acteurs, car ce sont les entreprises qui embauchent » (un truisme)

A une heure de grande écoute, les Français ont eu droit à un aimable bavardage pendant lequel on n’a rien appris de concret, par l’intermédiaire d’un journaliste dont l’unique question a porté sur le sapin de l’Elysée...et tout çà, parce que le nouveau Président de la République fait ce qu’il a dit et quil « assume totalement ses méthodes de management » ?.

Sur le fond, cette interview a été vide. Sur la forme, les politiques sont restés scotchés, incrédules par autant de culot. « Mais la France a fait le choix d’un président jeune, sorti de nul part, à la grande stupéfaction du Monde entier », et il faudra faire avec pendant 5 ans.

A l’issue de cet événement télévisé, qui a laissé sans voix beaucoup de Français, tout occupés par ailleurs à la préparation des Fêtes de fin d’année, on rappellera fort à propos, l’excellent adage de Pierre Lazareff qui disait ; « le premier devoir d’un journaliste c’est d’être lu ». En foi de quoi, l’entretien entre Laurent Delahousse et Emmanuel Macron risque fort de disparaitre très vite des mémoires et des écrans.

Malgré les bons sondages, cet exercice de communication inédit a quand même fait naitre un problème de démocratie.

Néanmoins dans le passé, ces exercices de communication complaisants se sont généralement retournés contre leurs auteurs. Il faudra donc suivre ...

Emmanuel Macron a eu pour l’instant de la chance, car il arrive à un moment où le travail des ses prédécesseurs  va commencer à payer, induisant une transformation radicale du pays.... A suivre à nouveau !

Clara Mitchell pour DayNewsWorld

UN NOUVEL AVENIR POUR L'AGRICULTURE BIO

La France est le troisième marché mondial du bio (5,9 milliards d’euros en 2015, soit 7% du marché total et Coface estime qu’il atteindra environ 8 milliards en 2017), derrière les Etats-Unis (40 milliards en 2015, soit plus de 40% du total) et l’Allemagne (11%).

Le marché des produits bio poursuit son envolée en France avec une croissance en 2017 de près de 14%, soit un chiffre d'affaires de plus de 8 milliards d'euros, selon les estimations publiées mardi par Coface. Les faits parlent d'eux-mêmes. D'autant que les entreprises bio sont solides

Mais la consommation de produits bio augmente plus vite que la production en France si bien la filière bio française sera certainement contrainte de changer d’échelle et se trouve confrontée à de nouveaux défis

1°Tout d'abord les agriculteurs bio français vont donc devoir augmenter leurs surfaces, sinon ce sont les importations de produits biologiques en France qui vont fortement progresser.

"L’offre française semble peiner à répondre à une demande dynamique", constate le rapport. Ce marché du bio est porté par une demande toujours plus forte: 69% des Français en ont consommé au moins une fois par an en 2016 selon les chiffres de l'Agence Bio et la part de ceux en consommant quotidiennement ou chaque semaine n'a pas cessé d'augmenter depuis 2012. Or malgré la hausse des surfaces en agriculture biologique, avec un pic de conversion après la mise en place d'aides par les pouvoirs publics, la part des surfaces bio reste faible en comparaison des autres pays européens.

L’étude de la Coface juge "inévitable" l’agrandissement des exploitations, "malgré la réticence d’une partie des acteurs craignant que la notion d’agriculture biologique ne soit dénaturée par une industrialisation excessive de la production"

2° Grâce à la capacité d'innovation en utilisant de nouvelles technologies comme des capteurs (utilisé pour connaître par exemple le taux d'hydratation des plantes) qui permettrait de "compenser certaines vulnérabilités" du bio, les agriculteurs vont pouvoir également produire davantage.

Dans ce contexte donc, "l’augmentation des rendements, via l’innovation et/ou l’extension des surfaces cultivées en bio est une question clé"pour la France.

3°Le financement de la filière fait aussi partie des enjeux de mutation du bio et l'on ne pourra pas supprimer les aides tant que la filière ne sera pas mature. Si Les deux hypothèses pour compenser les financements publics étaient coupés, pas sûr les consommateurs seraient-ils prêts à payer encore plus...

4°La filière bio doit avoir une bonne maîtrise de la distribution. Pour le moment la grande distribution détient 45% des parts de marché du bio contre 30% pour la distribution spécialisée. . "Le risque, ce serait une dépendance vis-à-vis de la grande distribution mais la grande distribution permet aussi de démocratiser le bio" auprès des consommateurs décrit l'économiste de la Coface. Le mieux serait sans doute une distribution 50/50 dans un souci d’équilibre des prix ...

Autant de défis pas forcément aisé de concilier avec les principes liés au bio. La Coface estime d'ailleurs qu'une "mutation de la filière (…) sera tantôt interprétée comme une adaptation tantôt comme un renoncement à ses principes originels".

Britney Delsey pour DayNewsWorld

TITANESQUE PROJET GAZIER YAMAL RUSSE

DANS

LE GRAND NORD SIBERIEN

Un projet hors norme au bout du monde: la Russie inaugure vendredi son gigantesque site gazier Yamal, en Sibérie arctique .

Ce projet à 27 milliards de dollars, un des ambitieux du monde dans le secteur, vise à construire en trois étapes une usine de liquéfaction de gaz : elle produira à terme 16,5 millions de tonnes par an à partir de 2019 !

Avec la participation du groupe français Total et de la Chine.

La Russie ambitionne stratégiquement de démontrer sa capacité à exploiter les ressources considérables de l'Arctique et sa capacité à renforcer sa présence sur le marché disputé du GNL. Pourquoi cette région ? C'est que le gaz est abondant et facile à extraire. Mais encore faut-il pouvoir l’exporter. C’est précisément ce que permet de faire le GNL : le gaz est refroidi jusqu’à – 165 degrés et devient liquide. Il peut donc être transporté par bateau.

Contrairement à un gazoduc, cela permet de livrer du gaz dans des zones très éloignées des réserves. Ainsi la Russie alimentera davantage les pays asiatiques, alors qu'elle exporte actuellement surtout vers l'Europe par gazoducs.

L'usine pourra-t-elle fonctionner sans accroc dans l'environnement hostile de l'Arctique en dépit de la glace omniprésente une grande partie de l'année ?

Un nouveau challenge pour Poutine et le groupe privé russe Novatek.

Vladimir Poutine a inauguré vendredi en Sibérie arctique le mégaprojet gazier Yamal, érigé dans des conditions climatiques et géologiques extrêmes. « C'est un grand jour pour nous », a déclaré M. Poutine lors d'une cérémonie officielle dans le port de Sabetta, évoquant « un projet géant pour la Russie ». « Je vous félicite tous pour la première expédition d'un méthanier, nommé d'après notre ami Christophe de Margerie », a poursuivi le président russe en évoquant l'ancien PDG de Total, décédé en 2014 dans un accident d'avion en Russie et qui était « l'un des pionniers » de ce projet, selon Vladimir Poutine.

Le groupe privé russe Novatek, à la tête du consortium international qui mène le projet, a prévu le départ de la première cargaison de gaz naturel liquéfié (GNL) du port de Sabetta vendredi : Le premier des quinze super méthaniers brise-glace "Christophe de Margerie" a emporté la première cargaison de Yamal vendredi vers l'Asie. « Nous sommes confrontés à d'énormes défis pour la mise en valeur de l'Arctique et de la route maritime du Nord-Est », a poursuivi le président russe, qui s'exprimait depuis une salle de conférence alors que les températures atteignent les -28°C. Mais les voilà relevés !

Une production de GNL sur la première ligne de production d'une capacité de 5,5 millions de tonnes par an.

Depuis le début du chantier fin 2013, il a fallu construire un aéroport et un port en plus des réservoirs et de l'usine elle-même ! La construction du site a mobilisé plus de 60 000 personnes pendant quatre ans. Le temps de bâtir dans cette zone totalement vierge une usine de liquéfaction de gaz, un port, un aéroport et une zone d’habitation entièrement tournée vers l’exploitation gazière.

Malgré les sanctions américaines contre Novatek, qui rendaient impossible le financement du projet par les banques occidentales, la Chine est venue à la rescousse...

Un enjeu stratégique de taille

En effet la Russie opte pour le développement du trafic par cette route qui constitue un raccourci maritime : Cette route longeant les côtes septentrionales de la Sibérie, permet aux navires de gagner 15 jours par rapport à la voie classique qui passe par le canal de Suez !!!

Ce trajet accessible par le réchauffement climatique est bordé de ports et de bases militaires pouvant porter secours aux navires en détresse.

À Yamal, où le site ne disposait d'aucune voie d'accès terrestre ou maritime au début du projet, quinze méthaniers brise-glace vont progressivement être mis en service d’ici à 2019 pour livrer le GNL vers l'Europe (46%) et l'Asie (54%).

Après Yamal, Novatek prévoit le développement d'un nouveau projet dans le Grand Nord, Arctique-2.

Ce projet géant sur la péninsule de Gydan, dans la mer de Kara doit à terme produire autant si ce n'est plus que Yamal. Encore en phase d'études préliminaires, Arctique-2, sera plus grand (avec une production de 18 millions de tonnes par an) mais moins cher à construire (10 milliards de dollars) . La fin de la première phase de construction est prévue en 2022-2023.

Total tout comme Vinci sont sur le starting-block .Novatek pour Yamal leur assurerait une participation à la deuxième étape du projet du groupe.

Shell serait aussi sur les rangs...

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

DES MEGA-CONTRATS

AU QATAR

POUR LA FRANCE

Le président de la République Emmanuel Macron jeudi au Qatar a donné de bonnes nouvelles pour nombre des groupes français du transport et de la défense.Comme tous les présidents avant lui, Emmanuel Macron revêt parfois à l’étranger son costume de VRP du Made in FrancATe. Lors de son déplacement au Qatar jeudi 7 décembre, le président de la République a donnéde bonnes nouvelles pour un certain nombre de groupes français du transport et de la défense : RATP, SNCF et Dassault Aviation.

Au total plus de 11 milliards d’euros de contrats confirmés ou annoncés – 11,1 milliards pour l’industrie française. Le Qatar a levé l’option sur les douze Rafale, d’un montant estimé à 1,1 milliard d’euros, accompagnant les vingt-quatre commandés en avril 2015. Il vient de prendre une autre option pourles vingt-quatre commandés en avril 2015. Il vient de prendre une autre option pour 36 avions de combat.

Les premiers des 36 Rafale qataris sortiront des chaînes d’assemblage de Mérignac en Gironde à la fin de l’année 2018 ou au début 2019.

Des modifications seront apportées par rapport aux Rafale français : ni module nucléaire, ni liaisons de communication à l'Otanmais par contre en plus le pod Sniper de l’américain Lockheed Martin, un capteur optique et laser qui permet de mettre en œuvre les bombes à guidage laser.

La formation de trente-six pilotes et d’une centaine de mécaniciens. 96 Rafale auront été donc vendus en deux ans se fera en France.

Un engagement d'achat pour 490 blindés de type VBCI, conçus par le français Nexter, un chiffre bien supérieur aux 300 engins attendus pour un montant d’au moins 1,5 milliard d’euros permettrait pour la première à ce blindé à huit roues de 30 , capable d'embarquer neuf soldats, d'être exporté.

Avec ces méga-contrats, le Qatar devance désormais largement l’Arabie Saoudite en achats d’armement français.

Côté aviation civile,la commande déjà annoncée en 2011 pour 50 Airbus est confirmée mais elle portera sur les modèles de dernière génération, les A321 Neo pour 5,5 milliards d’euros.

De plus l’expertise de la France dans le transport public est mise à contribution avec l'exploitation du métro de Doha.

Le contrat porte également sur l’exploitation et la maintenance du nout du tramway de Lusail, ville nouvelle actuellement en construction pour le futur grand stade de la coupe du Monde au QatarEN 2022 .

Allié de Paris dans la région, le Qatar est devenu ces dernières années la bête noire des monarchies voisines, qui l'accusent de financer des mouvements terroristes et de se rapprocher de l'Iran chiite et

lui font subir un blocus économique depuis le 5 juin.

Dans sa quête de soutiens diplomatiques dans le cadre de sa guerre froide avec l'Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis, le Qatar a aussi annoncé des commandes de 36 F-15 américains et de 24 Eurofighter Typhoon européens. Mais seule la commande de Rafale est un contrat ferme .

La rencontre impromptue à Riyad avec Mohammed Ben Salman, le prince héritier et nouvel homme fort d’Arabie Saoudite et Emmanuel Macron avait été très mal vue par l’Iran, l’autre puissance régionale.

En se rendant dans le riche émirat gazier, Emmanuel Macron entend apaiser ce début de tension avec Téhéran et « montrer que la France ne choisit pas un camp contre un autre », explique-t-on à l’Elysée.

De plus un nouvel équilibre des pays du Golfe dans les ventes d'armement françaises se confirme. L'Arabie Saoudite privilégie les Américains et l'arrivée de la nouvelle concurrence chinoise, turque Et Paris a su saisir la main tendue du Qatar avec ses demandes d'achats et son carnet de chèques, alors qu'il est mis au ban par voisins sunnites du Golfe.

Une politique française de dialogue avec toutes les parties.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

EXPLOSIF RAPPORT SUR LE SMIC

Rapport explosif !

Un groupe d’experts recommande « de modifier la formule de revalorisation du smic ».

Proposition choc contenue dans le rapport qu’un groupe d’experts indépendants transmis comme tous les ans, aux partenaires sociaux membres de la commission nationale de la négociation collective (CNNC) censé éclairer le gouvernement sur le salaire minimum.

Pas de coup de pouce. Au contraire : mettre à bas la formule de revalorisation automatique.

Il s'agit de rendre le salaire minimum « plus cohérent » vis-à-vis des deux objectifs :

1° Réduction du chômage

2°Lutte la pauvreté.

Depuis sa création fin 1969, le SMIC n'a connu que des

« ajustements relativement mineurs alors que le monde s'est totalement transformé »,

peut-on lire dans le rapport Avant d'estimer que « ces transformations et l'existence, en France, d'un chômage massif qui perdure [...] nécessitent [...] d'adapter le SMIC aux réalités économiques et sociales actuelles. »

Chaque année, le smic est augmenté, automatiquement, en tenant compte de deux données :

1° La progression sur l'année de l’indice des prix (hors tabac) pour les 20 % de ménages les plus modestes.

2° La moitié de l’évolution annuelle du pouvoir d’achat du salaire horaire de base ouvrier et employé (SHBOE).

Or le caractère automatique tend à pénaliser l’emploi des personnes les plus fragiles.

Une telle procédure engendre des effets pervers, selon le comité d’experts :

1°En effet la croissance du PIB étant inférieure à celle de la zone euro le taux de chômage reste élevé. De plus les entreprises n'ont pas encore retrouvé leurs niveaux de marge d'avant crise.

Ne parlons pas du secteur productif qui souffre d'un déficit de compétitivité comme le montrent les baisses de parts de marché à l'exportation

2°Elle nourrit une « forte circularité entre les hausses du smic et celles des salaires ». Dans les accords de branche sur les rémunérations, « le taux de revalorisation moyen des salaires minima est étroitement lié au taux de revalorisation du smic », selon le rapport. Au détriment de la compétitivité de la France et de l'emploi des moins qualifiés. Ainsi les salaires des non-cadres ont en moyenne augmenté de 0,9 % en 2017, suivant exactement la progression du salaire minimum mais ceux des professions intermédiaires ont stagné, selon un baromètre du groupe Randstad publié mardi.

Cette fois-ci, le rapport a ouvert la « réflexion à des pistes de réformes possibles ».

Partant du constat que la revalorisation du smic a des retombées limitées sur le sort des plus modestes (Une étude montre qu’un accroissement de 1 % du salaire minimum produit « un effet faible, voire nul, sur le revenu disponible des ménages » – l’augmentation de la rémunération étant contrebalancée par une diminution des prestations et une légère hausse de la taxe d’habitation!!), le rapport conclut à des réformes nécessaires .

Les deux premières - régionalisation du SMIC ou modularisation en fonction de l'âge - ont été abandonnées, fautes d'être concluantes.

Deux options se dégagent alors :

1° Suppression dans la règle d'indexation du SMIC le paramètre lié à la progression de pouvoir d'achat (SHBOE) ce qui redonnerait des marges de décision à l'exécutif mais aussi garantirait le pouvoir d'achat du SMIC.

2° Suppression de toute règle d'indexation automatique. Avec la maîtrise des hausses du SMIC dans les périodes de creux économiques pour la préservation des emplois, l’exécutif prenant l’engagement de préserver celui-ci, sur trois à cinq ans

L'une et l'autre des deux options,selon les experts, favoriserait le rôle de la négociation collective.

Pour combattre la pauvreté, insiste le rapport, il est plus efficace de majorer la prime d’activité – issue de la fusion de la prime pour emploi (accordée aux salariés chichement rétribués) et du RSA-activité (un complément de ressources pour les travailleurs pauvres).

Reste la marge de décision politique.

Au premier janvier dernier, le Smic (salaire minimum) a été augmenté de 0,93 % par le gouvernement pour s'aligner notamment sur l'inflation.

Si le gouvernement veut afficher un geste politique, il doit aller au-delà de la revalorisation automatique qui peut être importante. « Dans les faits, depuis sa création, le SMIC a augmenté plus vite que le salaire moyen », rappelle le rapport.

Le gouvernement devant très probablement suivre cet avis, le SMIC n'augmentera en conséquence au 1er janvier prochain « que » sous l'effet de ses deux composantes de revalorisation automatique...

la France suivrait un régime « à peu près semblable à celui en vigueur dans la très grande majorité des pays où existe un salaire minimum national et où le gouvernement porte la totale responsabilité de sa revalorisation », toujours selon les préconisations du rapport.

A suivre...

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

SOMMET UA-UE OU UN ENIEME

RENDEZ-VOUS ECONOMIQUE MANQUE

Le partenariat Europe Afrique n’a pas démontré son efficacité. La conjoncture actuelle le prouve, avec une vague d’émigration de jeunes désespérés vers une Europe encore convalescente en termes de croissance.

« Les deux continents, pourtant liés par l’histoire et par la géographie, ont raté la marche de l’Histoire. La coopération n’a pas réussi à éviter à l’Afrique des contre-performances qui se résument en quelques chiffres : 2 % du commerce international, 1,1 % de la production manufacturière mondiale et 13 % des échanges commerciaux intra-africains. C’est paradoxal pour un continent qui recèle 10 % des réserves mondiales de pétrole, 40 % des réserves mondiales d’or, 80 % du chrome, 90 % du groupe des métaux du platine et 30 % des ressources minérales du monde. » ? constate amer un spécialiste africain.

Une des occasions manquées semble liée à l’incapacité du vieux Continent au développement intelligent d'une prospective consistant à prendre l’Afrique comme un partenaire stratégique avec qui développer des complémentarités.

L’Europe n' aurait-elle pas commis une erreur historique en refusant toute idée de plan Marshall après les indépendances, à l’inverse des Américains qui ont été plus inspirés ?

Les stratégies de coopération ont oublié des domaines importants comme de solides alliances industrielles de complémentarité assorties de transferts massifs de technologie. Résultat : de faibles capacités de transformation des matières premières locales, peu de valeur ajoutée dans l’exportation des produits tropicaux, chômage endémique, émigration.

L’aide, ciblée suivant les priorités européennes, n’a pas été une solution au développement de l’Afrique.

Une bonne partie étant dévoyée et recyclée à l’extérieur (plus de 50 milliards de dollars annuellement selon l’Union Africaine)....

Pourtant une synergie réfléchie gagnant-gagnant était possible ; l’Afrique recelant des matières premières abondantes, un dividende démographique et une main-d’œuvre bon marché et de véritables relais de croissance. L’Europe de son côté prenant avantage sur la technologie ...

L’Afrique : un continent courtisé

Les difficultés lors de la finalisation d’Accords de Partenariat Économiques (APE) déséquilibrés, malgré les pressions européennes, reflètent l’avènement d’un nouvel état d’esprit du côté Africain : « une Afrique décomplexée  ». La résurgence d’une société civile aux aguets, les récentes prises de position engagées des intellectuels africains sur le Franc CFA, sur la situation esclavagiste en Libye et sur les récentes déclarations du Président Macron suffisent pour s’en convaincre. L’Europe doit se rendre compte qu’elle a un partenaire africain de plus en plus « courtisée », instruite et consciente de ses responsabilités.

Le cinquième sommet Afrique-Europe se tient ces mercredi et jeudi à Abidjan, capitale de la Côte d’Ivoire. Quelque 5000 participants, y compris 83 chefs d’Etat et de gouvernement de 55 pays d’Afrique et de 28 pays de l’Union européenne y sont attendus. Le flux de migrants africains se rendant en Europe est l’un des grands sujets à l’agenda.

Selon Vijay Makhan, ancien diplomate mauricien et sous-secrétaire général de 1995 à 2003 de l’OUA, désormais l’Union africaine, les intérêts entre l'Europe et l'Afrique sont mal défendus. Et là, évidemment, mis à part les conflits armés et la situation de paix et de sécurité, les obstacles liés au développement et aux questions sociales et économiques, y compris le financement,auraient dû  être abordés.

C'est pourquoi les dirigeants africains multiplient les sommets tantôt avec les Etats-Unis, tantôt avec la Chine, l’Inde, le Brésil et la Russie.

L'Afrique regorge de richesses naturelles. De ce fait, à l’instar de l’UE, tous les grands pays, y compris les émergents, se bousculent pour avoir leur part.

L’Europe a-t-elle les moyens d’avoir une politique africaine dans un environnement compétitif, notamment dû à la Chine? la Chine, qui finance à grande échelle des projets d’infrastructures, incontournables au développement du continent.

La France la première a abandonné l’Afrique à la médiocrité de ses intérêts à court terme. Le ministère de la coopération de la rue Monsieur vendu aux Chinois, les agences bancaires des vieux comptoirs aux Marocains, l’aide bilatérale s’est évaporée. Et cela pile, au moment où l’Afrique se réveillait. La France n'a pas montré sa présence au cours des 25 ans où la population a doublé, ou une classe moyenne a émergé, où les besoins en équipements ont explosé, où un marché réel enfin s’est constitué...

Tout faire pour que le sommet entre l’Union africaine (UA) et l’Union européenne (UE) ne se CRISTALLISE pas seulement sur la question des migrations : telle était la consigne répétée, à Bruxelles comme à Abidjan, la capitale économique ivoirienne où se tenait mercredi 29 et jeudi 30 novembre, cette réunion entre les principaux dirigeants de deux continents. « Nous ne souhaitons pas que ce soit le seul thème évoqué, mais il serait surprenant qu’il en soit autrement », regrette un diplomate bruxellois.

Le continent le plus riche et le plus jeune, un dialogue de géants. 10 000 participants pour conseiller, protéger, raconter les chefs d’État et chefs de gouvernement … 55 Africains, 28 Européens Sans compter les personnages considérables qui incarnent les organisations internationales.

Cette année, thème obligé des discours : l’immigration et la sécurité.

Un énième rendez-vous manqué !

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

LES BANQUES AU REGIME SEC

Si l'annonce du prochain plan stratégique de la Société générale a secoué l’ensemble du monde bancaire et tous les personnels, c'est parce qu’une grande banque annonce  la nécessité de s’adapter aux numériques: une grande mutation pour éviter le syndrome de la sidérurgie.

La Société générale, la première institution financière à annoncer clairement, fin 2015, des mesures d’économies dans son activité de banque de détail, a enclenché la même stratégie dans d’autres, notamment LCL, BNP Paribas et BPCE.

Pour toute la baisse de la fréquentation des agences le développement des opérations sur smartphones ont joué sur ce choix.Les conséquences du numérique pèse donc très lourd sur la disparition de certains métiers. En France, un quart des emplois bancaires serait menacé par le développement du numérique.

Google, Amazon, Facebook ou Apple pourraient bientôt proposer des comptes bancaires en ligne.

La Société générale a décidé de durcir encore le traitement appliqué à son activité de banque de détail en France dans le cadre de son plan stratégique pour 2020 « Transform to grow » présenté, mardi 28 novembre, aux investisseurs, lors de l’Investor Day. Est prévu la suppression de plus d’une centaine d’agences supplémentaires.

Ainsi, au terme du plan, l’enseigne ne comptera plus que 1 700 agences dans l’Hexagone, soit un réseau équivalent à celui de LCL (1 640).« Ce plan pourrait conduire à environ 900 suppressions de postes en complément des 2 550 déjà annoncées début 2016, portant leur nombre total à environ 3 450 à l’horizon 2020 », a précisé le groupe dans un communiqué.La Société générale supprime ainsi progressivement des postes dans ce métier de banque de proximité, en fermant des guichets, en réduisant de 20 à 14 ses plates-formes de centres de traitement (back-office) et en automatisant 80 % des processus internes entre l’agence et le back-office d’ici à 2020

Dans le même temps, elle a choisi un investissement de 150 millions d’euros pour différents projets innovants capables d'une accélération de la transformation numérique de son modèle , d' amélioration de l’expérience client, et d'offres de nouveaux services aux consommateurs.

L’affaire Kerviel a remis en question une stratégie mise en place avant la crise.

Les Etats ont obligé les banques à être un peu plus réservées dans leur façon de spéculer

Les banques ont trois défis majeurs :

1° Les banques ont à relever celui de la sécurité financière.

En effet la sécurisation des activités est au cœur de la stabilité bancaire. Alors, l’Etat et les organismes régulateurs fixent des obligations (c’est l’objet de Bâle 3, puis bientôt de Bâle 4), mais cette régulation oblige les banques à détourner une partie de leurs ressources pour renforcer leurs fonds propres et leur solvabilité. Et le renforcement de leurs fonds propres, c’est autant de capitaux qu‘elles auront en moins pour financer l’économie et prendre des risques avec les entreprises.

2° La confiance des investisseurs échaudés par le risque d’amendes aux Etats-Unis demande à être restaurer.

La banque a a fait le pari de parvenir à une croissance annuelle de 3 % de son chiffre d’affaires d’ici à 2020. Pour se faire elle compte justement sur l’international en compensation du contexte atone en France. La banque a particulièrement jeté son dévolu sur la Russie. Si elle occupe des positions de premier plan en Roumanie et en République tchèque, l’institution pourrait fermer ou céder d’autres activités jugées trop peu rentables en Europe de l’Est. L’Afrique fait également partie des « challenges » à relever pour la banque .

La banque s’engage également sur une hausse de sa rentabilité, avec un objectif de rentabilité des fonds propres (ROE) de 10 % en 2020 (contre 7,3 % en 2016).« Les dividendes vont pleuvoir pour les actionnaires, le régime sec et les suppressions de postes sont amplifiés pour les salariés ! », s'insurge la CGT face à la suppression de postes de la Société générale, en qualifiant l’Investor Day d’« “exercice obligé”, exclusivement tourné vers les analystes et les actionnaires, pour rassurer les marchés. »

3° Le développement de Boursorama , la banque en ligne, va être poussé à fond.

Alors que le secteur bancaire a été absorbé par le lancement d’Orange Bank, Société Générale a fait remarquer au nouvel entrant que « la banque n’était pas gratuite », tout en confirmant sa volonté de « booster » son fleuron Boursorama.

SG se fixe un objectif de 2 millions de clients pour la banque en ligne à l’horizon 2020. « Nous avons une stratégie consistant à développer à fond Boursorama, qui a un modèle extrêmement efficace opérationnellement et offre la totalité des services bancaires : du crédit à la consommation, du crédit immobilier, de l’épargne, des services de paiement. Nous avons avec Boursorama incontestablement un leader en France dans la banque en ligne » avait déclaré Frédéric Oudéa .

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

HAUSSE DU CHOMAGE EN FRANCE EN OCTOBRE

Le chômage est encore en hausse pour le mois d'octobre malgré quelques les bons signes de l'économie française.

Le nombre de chômeurs inscrits à Pôle emploi est reparti en légère hausse en octobre avec 8 000 chômeurs supplémentaires soit une hausse de 0,2 %. Pôle emploi dénombre désormais 3,48 millions demandeurs d'emploi en métropole.

Le nombre de chômeurs (catégorie A, sans activité) est en baisse de 1 % sur trois mois, en hausse de 0,5 % depuis début 2017 et quasi stable sur un an (+0,2 %).

Difficile d'avoir une tendance à interpréter la hausse du chômage d'octobre puisqu'elle coïncide avec une baisse en miroir (-7900, -0,4 %) du nombre de demandeurs d'emploi ayant exercé une activité au cours du mois.

Le nombre d'inscrits à Pôle emploi et tenus de rechercher un emploi s'est stabilisé en octobre à 5,62 millions.. Que ce soit en catégorie A (chômeurs) ou en incluant les catégories B et C (activité réduite comprise), les tendances sont identiques en comptant l'outre-mer.

Pour ne pas tomber dans le piège de l'ancien gouvernement, le nouveau a décidé de changer sa périodicité.

La Dares, service des statistiques du ministère du Travail, publiera, désormais tous les trois mois, le nombre moyen de demandeurs d'emploi sur le trimestre.

La nouvelle mouture vise à «mettre davantage l'accent sur l'évolution tendancielle plutôt qu'au mois le mois», explique le ministère du Travail, qui considérant « que les évolutions mensuelles ne sont pas significatives, n'ont pas beaucoup de sens».

Depuis sa nomination en mai, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, avait préfiguré cette évolution ne commentant pas les chiffres mensuels.

Un des anciens titulaires du poste, François Rebsamen en parlait comme "d'un grand moment de solitude".

L’actuelle ministre, Muriel Pénicaud, s'est affranchie de cette contrainte en refusant dès son arrivée de commenter ces statistiques.

C'est donc une des dernières fois que ces statistiques sont publiées mensuellement, car à partir de 2018 seront publiés de façon trimestrielle.Avec par ailleurs, des précisions supplémentaires sur les motifs d'entrée et de sortie à Pôle Emploi.

Tous les économistes s'accordent à le dire depuis longtemps, ces données ne rendent pas compte des évolutions du marché du travail. D'où la réforme susceptible de rendre mieux compte des évolutions sur une durée plus longue donc plus significative.

Carl Delsey pour DayNewsWorld

ORANGE DEMARRE DANS LA BANQUE

Repoussé à plusieurs reprises, le projet Orange Bank, vient d’être lancé comme un défi, avec son service phare, Orange Bank Mobile.

Le projet remonte à 2013. Il a réellement été enclenché en 2016, avec l’acquisition des activités bancaires de Groupama (en grande difficulté financière alors). Annoncé pour une mise en service en juillet 2017, puis repoussé au 2 novembre, le groupe a pris son temps pour le lancer.

A l’origine conçu comme un service de banque en ligne 100% mobile, le rachat de Groupama va lui permettre de s’appuyer sur un réseau d’agences. A ce réseau, va s’ajouter celui du GAN, lui aussi engagé dans l’aventure bancaire. A eux deux, les groupes totalisent 200 guichets. En fait Orange Bank va ouvrir à terme quelques 850 boutiques, pour un investissement de 500 millions d‘euros.

Le nouveau groupe compte s’appuyer sur le potentiel des quelques 28 millions de clients Orange/téléphonie en France (207 millions d’abonnements au mobile dans le monde).

Les clients d’Orange téléphonie sont en effet autant de cibles potentielles pour développer rapidement le nombre de clients du service bancaire. Il se dit aujourd’hui, 10 jours après le lancement de l’opération, qu’Orange Bank aurait déjà engrangé 9000 clients ?

L’idée de la création d’une banque trottait déjà depuis longtemps dans la tête de Stéphane Richard, patron d’Orange téléphonie et dans celle de Marc Rennard, le directeur général adjoint expérimenté et grand connaisseur du « banking » en ligne. Aussi, l’un et l’autre refusent toute idée de retard dans la préparation et le lancement du projet, disant qu’ils ont préféré prendre leur temps pour réfléchir !

L’opérateur téléphonique ne se jette pas en effet dans l’inconnu. Dès 2008, il avait lancé sur le marché africain, un service Orange Money, conçu comme un outil de transaction sûr et rapide et d’attribution de microcrédits. En quelques temps Orange Money a conquis 13 millions d’utilisateurs au travers du continent africain.

Mais Orange Bank va aussi bénéficier des expériences acquises dans son activité Orange Finanses, en partenariat avec mBank, pour un service bancaire proposé en Pologne.

Les objectifs de l’opérateur à court terme sont déjà fixés. Orange souhaite pour ses seules activités bancaires dégager un chiffre d’affaire de 400 millions d’euros en 2018.

L’entreprise voit donc les choses en grand, au risque de commencer à inquiéter les réseaux bancaires traditionnels ou les néo-banques qui se sont créées depuis quelques années comme Boursorama rattaché à la Société Générale, Fortunéo rattaché au Crédit Mutuel comme Arkéa, compte Nickel et Hello Bank rattachés à la BNP, BforBank rattaché au Crédit Agricole sans oublier le petit dernier Czam exploité par le Groupe Carrefour.

Malgré sa façade Finetechs, Orange Bank se revendique comme une banque de plein exercice, qui progressivement va développer un service de prêts immobiliers et de prêts à la consommation.

Orange Bank ne démarre donc pas de rien, contrairement à certains groupes qui se sont lancés dans la banque en ligne sans socle solide. Orange Bank sait pouvoir s’appuyer sur un instrument essentiel, clef du succès ....le Smartphone.

Des pleurs et des grincements de dents sont donc à prévoir chez certaines banques au réseau pléthorique.

Face à la menace, un grand nombre d’entre elles ont déjà commencé leur révolution par des licenciements massifs de leur personnel.

A laquelle peu de nos concitoyens s’attendent !

S’agissant des licenciements de personnel, la « petite liste » (des licenciements effectués sur quelques mois seulement, les tous derniers) ci-dessous donnera un aperçu de ce qui se passe (sur 3 mois environ) en France, en Europe ou dans le Monde :

Banco Carige (la plus vieille banque du monde) : 1000 banquiers jetés à la rue

La banque Monte Paschi a déjà disparu ; elle pourrait être rachetée pour 1 € par la Banque Postale (France)..

Banco Intenso Saopaolo Italie : 3000 banquiers jetés à la rue.

ING Bank : 796 salariés de plus de 55 ans ont quittés récemment la banque après négociation.

Paypal : un centaine de salariés vient d’être licenciés

PHH : 700 financiers ont été remerciés et les dossiers d’emprunteurs avec...

Postfinance Suisse, la Banque Postale Suisse : la banque envoyait 50 salariés chez Suisse emplois.(l’équivalent de Pôle Emploi en France)

RBS-UK : la banque va jeter à la rue 900 banquiers

UBS Suisse vient d’annoncer le licenciement de 30 000 banquiers sur le 5 prochaines années.

Banque Postale : de grosses rumeurs de licenciement circulent en ce moment.. Ce qui crée un doute quant au rachat de Monte Paschi, même pour 1 €.

HSBC a jeté 200 banquiers à la rue, qui travaillaient dans son agence régionale de Floride et c’est très peu par rapport aux centaines de milliers de licenciements qui ont eu lieu de part le monde depuis 2014.

Par ailleurs, en 10 ans, 25% des Banques Européennes ont disparues (Source Agefi et BCE).

Soit elles ont déposé le bilan, soit elles ont été rachetées, soient elles ont fusionné. Depuis la crise de 2008, le déclin des banques de détail s’est accompagné par une croissance exponentielle des Fonds d’Investissements, un secteur qui a carrément augmenté de 160 %.

D’une façon générale, les banques sont aujourd’hui de plus en plus en difficulté, ce qui les amène à tout faire pour retenir l’argent liquide de leurs clients, lesquels devraient curieusement disparaître. C’est déjà le cas en Suède et à Bruxelles prépare un train de mesures en ce sens. Dans ce nouveau schéma, les commerçants risquent d’être appelés à servir de DAB à leurs clients ? Une révolution !

Pour éviter le pire, les banquiers n’ont d’autre choix que d’augmenter vertigineusement leurs tarifs vis- à- vis de leur clientèle privée, voire d’inventer des tarifs nouveaux.

En cela, ils ne font que suivre les conseils de Mario Draghi patron de la BCE (information donnée par agence Reuters) lequel a déclaré récemment : " le rendement total du capital des banques pourrait chuter de 40% si les taux d’intérêt devaient rester à leur taux actuel (parfois négatifs) entre aujourd’hui et 2021. Aussi les autorités de régulations (dont lui même avec la BCE) saluent le fait que les banques aient trouvé des revenus alternatifs" (que c’est joliment dit !)

Même les services économiques de grands journaux, sérieux, comme le Figaro semblent commencer à mesurer cette réalité bancaire, ayant conscience que même certains de leurs clients, riches ou pas riches, risquent de se faire dépouiller par le système.... après les clients pauvres.

Il a fallu l’enquête de 65 millions de consommateurs et de l’UNAF, publiée ces dernières semaines pour que cette situation grave soit enfin reconnue.

A l’examen de ce tableau, on s’aperçoit que ce sont les banques dites populaires qui facturent les tarifs les plus chers. Salauds de pauvres !

Ces dérapages et cette situation commencent à inquiéter la Commission Européenne, qui vient de faire paraitre début novembre 2017 un communiqué rédigé en ces termes : « Il faut maintenir une présence territoriale bancaire dans des zones ou de nombreuses banques ont déjà déserté, pour favoriser l’accès des personnes économiquement défavorisées à un accès normal aux services bancaires ». Il est vrai que des élections se profilent au niveau européen. La date des élections européennes a été fixée pour mai 2019.

Orange Bank pourrait- t- il pallier ces difficultés avec ses services de banque en ligne ?

Toutes les informations qui précédent donnent le tournis et on comprend qu’UFC que Choisir, qui promet à sa création la gratuité complète des moyens de paiement, l’ouverture gratuite d’un compte en banque, des retraits gratuits dans les voit plutôt d’un bon œil les nouveaux services d’Orange Bank distributeurs en France et en Europe, pas de frais sur le virements et les prélèvements et la suppression des délais entre réalisation d’une opération et son affichage , dernière condition très favorable lorsque on sait que certaines banques traditionnelles continuent d’appliquer des délais difficiles à justifier, si ce n’est par le fait que celles-ci ont besoin journellement de liquidités importantes.

Nous avons relevé un bémol toutefois. On ne sait pas encore aujourd’hui, quel sera le niveau des frais (notamment les commissions d’intervention en cas de découvert) ou encore les frais de commission pour des paiements à l’étranger que pratiquera Orange Bank. Affaire à suivre donc !

Clara Mitchell pour DayNewsWorld

« LES PARADIES PAPERS » OU L'OPTIMISATION FISCALE

La lutte contre l’évasion fiscale est une vieille rengaine de nos dirigeants de G20 en G20. Depuis, les législations se sont renforcées, mais en vain.

Le FMI chiffre à 5 500 milliards d’euros le transit annuel par les paradis fiscaux.

Selon les travaux du jeune économiste Gabriel Zucman, professeur assistant à l’université de Berkeley aux Etats-Unis,

70 milliards d’euros échapperaient ainsi à la fiscalité de l’Europe dont 11 milliards d’euros pour la France.

Pourquoi parle-t-on des « Paradies Papers » ?

Une fuite de documents initialement transmis, en 2016, au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung par une source anonyme a permis au Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) de se pencher dessus.

Le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) se compose de 380 journalistes de 67 pays.

Ce sont près de sept millions de documents qui ont été passés au peigne fin par les 380 journalistes qui ont travaillé sur les "Paradise Papers".

Ces derniers proviennent du cabinet Appleby. Contrairement au cabinet Mossack Fonseka, basé au Panama et à l’origine des Panama Papers, Appleby est un cabinet d’avocats spécialistes de l’optimisation fiscale ayant bonne réputation. L'optimisation fiscale n'est pas illégale en soi .

Ce cabinet, créé au XIXe siècle par le Britannique Reginald Woodfield Appleby. est aujourd’hui installé dans une dizaine d'Etats dont les Bermudes, les îles Vierges britanniques ou les îles Caïmans.

Que fait-il exactement ?

Les avocats fiscalistes de ce dernier étudient la législation de chaque endroit où ses sociétés clientes envisagent d’ouvrir une succursale en fonction des avantages fiscaux de chaque territoire.

Faire de l’optimisation fiscale, c’est utiliser tous les systèmes légaux offerts qui aboutissent à des montages financiers complexes.

Dans le cas des "Paradise Papers" les problématiques sont donc légales .

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

SURTAXE DE TROIS CENTS GRANDES ENTREPRISES EN GUISE DE COMPENSATION DE L'ANNULATION DE LA TAXE A  3 % SUR LES DIVIDENDES.

Le gouvernement a fini par trancher : il va imposer aux 300 plus grandes entreprises françaises une surtaxe exceptionnelle pour rembourser une partie de la taxe sur les dividendes instaurée sous le quinquennat Hollande, mais invalidée par le Conseil constitutionnel.

Ce sont donc trois cents entreprises réalisant plus de 1 milliard d'euros de chiffre d'affaires qui devront s'acquitter de cette surtaxe exceptionnelle en 2017 , a annoncé le ministre Bruno Le Maire. Cette dernière va permettre de compenser en partie seulement la facture de 8 à 10 milliards d'euros ! Le reste de la facture sera prise en charge par la puissance publique en 2018, c'est-à-dire par le contribuable.

Le Conseil des ministres entérinera jeudi ce dispositif dans un projet de loi rectificative d’urgence. « J'ai conscience que je leur (aux entreprises  NDLR) demande un effort considérable », a reconnu le ministre de l'Economie et des Finances sur France 2 mais « Je fais appel à leur sens civique. Ce sont des entreprises qui se portent bien, qui ont de bons résultats » a-t-il ajouté.

Concrètement, les taux appliqués seront les suivants: au delà de 1 milliard d'euros de revenus, le taux normal d'IS passera de 33,3 % à 38 %, pour grimper à 45 % au delà de 3 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Le gouvernement aurait prévu un plafonnement à 300 millions.

Bruno Le Maire insiste sur la nécessité de respecter ses engagements sur la réduction du déficit public à moins de 3 %, raison pour laquelle il n' a pas voulu compter sur l'embellie de la conjoncture économique.« Je préfère tenir bien les comptes publics de la Nation. (…) Je préfère que notre voix française retrouve sa crédibilité » en Europe, s'est justifié le locataire de Bercy.

Le choix ne lui était d'ailleurs pas donné dans la mesure où la Commission européenne a réclamé à la France des précisions sur ses efforts budgétaires à la suite de l’invalidation de la taxe.

Le Medef, par la voix de son vice-président Thibault Lanxade, a dénoncé une « injustice totale » et a demandé des contreparties au gouvernement, en particulier sur le crédit d’impôt compétitivité emploi. « Pas de compensation » a rétorqué Bercy.

Britney Delsey pour DayNewsWorld

LA PENURIE DE BEURRE REALITE ECONOMIQUE

OU

SPECULATION FINANCIERE

Pour les agriculteurs éleveurs, la pénurie de beurre « n’existe pas » matériellement en France. Il y a en effet toujours autant de vaches laitières sur le sol français (voire peut être plus) qui produisent toujours autant de lait et par suite de la crème laquelle est transformée en beurre.

On ne peut que les croire car les briques de crème ou autres pots de crème ne manquent pas sur les rayons des grandes surfaces et autres circuits de distribution.

Par ailleurs, s’il y avait eu une réelle pénurie de lait par manque de production, le prix du litre de lait payé aux agriculteurs serait inévitablement monté, selon les bons principes du capitalisme mondialisé et libéral.

Or n’est pas le cas !  ( voir sources cours du lait http://www.web-agri.fr ) Les éleveurs manifestent d’ailleurs régulièrement leur mécontentement à propos de l’insuffisance des prix qui leur sont octroyés, lesquels n’assurent pas l’équilibre financier des exploitations...

Jeudi 26 octobre, les éleveurs ont voulu rétablir la vérité. Ils l’ont fait en distribuant des affichettes ou en les apposant dans les rayons de produits laitiers des grandes surfaces. Ils l’ont fait par exemple en Iles et Vilaine, dans la Sarthe, à Rennes dans le super marché Cora etc...

Dans ces affichettes, ils dénoncent l’information mensongère affichée depuis plusieurs  jours dans ces magasins qui prétendent que si le beurre manque, c’est que la production est insuffisante...

On va essayer d’éclaircir cette problématique pour vous...

Le problème des rayons vides de plaquettes de beurre de toutes origines, depuis 2 semaines est d’abord un problème de demande très importante de beurre français (réputé pour sa qualité et son gout) par les Etats Unis, le Japon et la Chine. La  demande intérieure a explosé dans ces pays. Il est ensuite dû, aux rudes négociations engagées depuis quelques mois entre la grande distribution et les industriels de l’agro-alimentaire.

Dans un article d’Ouest France du 27 octobre 2015, Liang Zhang, PDG de Synutra International, fabricant chinois de lait en poudre, se confiait sans gêne : « Les Européens disent que les Chinois viennent en Europe pour la qualité et la sécurité. Ce ne sont que des paroles ! Je viens en Europe pour gagner de l’argent ». C’est clair ! Exit au passage le scandale du lait chinois frelaté à la mélamine qui a été à l’origine de la mort, très médiatisée de plusieurs bébés, ce qui a provoqué, au pays de l’enfant unique, un énorme scandale ! Vive le business donc et le lait en poudre européen, mais surtout français! A ce niveau, il n’y a pas d’état d’âme !

Il faut ajouter que derrière Synutra, il y a une holding américaine auparavant domiciliée aux Bahamas portant le  nom de Vorsatech Ventures.

Synutra , qui n’a pas voulu traiter directement avec les éleveurs a ficelé son système d’approvisionnement en ne négociant qu’avec les coopératives, constituées en plaques tournantes. Celles-ci  collectent le lait dans les fermes. C’est avec Sodiaal, la première coopérative laitière française (et cinquième mondiale) que l’industriel chinois a décidé de traiter principalement . Sodiaal s’est imposé dans le territoire breton en rachetant Entremont et la Coopérative Unicopa en 2010. Sodiaal collecte aujourd’hui 800 millions de litres de lait auprès de 1851 producteurs bretons.

La seconde étape de Synutra a été  d’implanter carrément, une énorme unité de fabrication de lait en poudre en France. L’usine monumentale a été implantée en plein centre de la Bretagne (le Kreiz Breizh en breton) à Carhaix, à un moment ou plusieurs entreprises alimentaires venaient de fermer : Marine Harvest la base Intermarché, Tilly, Sebco, Gad, Doux, Entremont et d’autres encore. Il y avait donc de la main d’œuvre immédiatement disponible, parce que au chômage ! L’usine à lait en poudre, gigantesque  de Synutra a été construite en bordure de la rocade de Carhaix. Elle exporte une grande partie de sa fabrication vers la Chine, à l’intention des femmes chinoises qui ne nourrissent plus leurs enfants au sein, parce qu’elles travaillent. Le lait en poudre est devenu à la suite de cela, l’Or Blanc breton.

Toutes ces transformations économiques n’ont pu se faire qu’à la suite de l’abandon des quotas laitiers en Europe depuis avril 2015 et de la disparition des outils de régulation qui existaient.

Ce nouveau modèle de production conduit tout naturellement vers des fermes de 200 à 300 vaches, voire 1000 vaches qui suscitent un rejet unanime des habitants riverains ou proches géographiquement. Cette logique vers un nouveau modèle industrialisé dans le domaine agricole s’est progressivement imposé, faisant peser une pression insoutenable sur les petites exploitations de 40 à 50 ha, qui ferment peu à peu, après que l’agriculteur, placé à leur  tête se soit très souvent suicidé, la corde au cou, au sens propre comme au sens figuré. Selon les statistiques de la MSA, un agriculteur se suicide tous les 2 jours et le nombre de suicides dans la profession a été multiplié par 3 ces dernières années.

Comment en effet dans un tel contexte les exploitants peuvent- ils négocier leur contrats (prix, volume, mesures de qualité) avec des industriels dont le cœur du pouvoir se cache à des milliers de kilomètres ?

L’usine de Carhaix, un investissement à 700 millions d’euros, a été inaugurée le 28 septembre 2016 (retenez la date). Le ruban a été coupé en présence de nombreuses personnalités à 10h08, le chiffre 8 étant le chiffre favori des chinois, synonyme de fortune. Un feu d’artifice a clos les cérémonies « pour chasser les mauvais esprits » ??

Il est facile de comprendre, en corrélant les différentes dates de décisions et de démarrage d’exploitation, que les exportations massives vers la Chine, à partir du port de Brest, qui a vu son activité exploser, a eu lieu au détriment du marché intérieur français, situation dont il est aisé de faire le constat aujourd’hui en voyant les rayons vides dans les grandes surfaces. Chaque français peut ainsi toucher directement du doigt (et de l’estomac) l’effet pervers d’une mondialisation incontrôlée de l’économie ou règne la loi du plus fort  et du plus avide.

Les premières à ressentir les effets directs de la mise en service de l’usine de Carhaix ont été les biscuiteries bretonnes, qui depuis le mois de janvier 2017 ne parviennent pas à s’approvisionner en quantité suffisante en beurre breton. Yves Guillateau, patron de la biscuiterie Joubard à Pontivy décrivait dès janvier 2017 cette situation désastreuse pour les fabricants de produits à base de beurre (biscuits, mais aussi croissants, viennoiseries, gâteaux, plats pré-préparés etc...) en indiquant que le prix du beurre avait augmenté de 60%  entre janvier et aout 2016, impactant ainsi profondément leur conditions de production et les prix de vente de ces produits.

La situation de la Bretagne s’est peu à peu étendue à l’ensemble de la France, par effet domino. On ne trouve plus par exemple en ce moment de beurre AOC de Bresse, si fameux pour son gout.

Il est évident que dans un tel contexte, la spéculation s’est inévitablement installée, le beurre industriel pouvant être stocké et congelé en attendant que les cours remontent ou montent tout simplement.

Horreur supplémentaire ! La France, grande consommatrice de beurre (réhabilité ces dernières années par les nutritionnistes) est obligée d’importer du beurre en provenance de ... Nouvelle Zélande. Un paradoxe inadmissible pour beaucoup !

Pour ajouter à la confusion et à la crise provoquée par la mondialisation, les transformateurs de produits laitiers comme Candia ou l’Association des producteurs de lait Indépendants, évoquent d’autres facteurs contribuant à la pénurie en beurre : les chaleurs du mois de septembre 2016 (mais le phénomène s’est reproduit en 2017) ont fait que les vaches ont produit moins de lait chargé en matières grasses, ceci à cause « de la diminution des ressources fourragères de qualité »

La seconde raison de la pénurie de beurre constatée en ce moment, trouve, selon les éleveurs leur origine dans le conflit qui oppose la Grande Distribution et les Industriel qui refusent de livrer les grandes surfaces tant que les négociations annuelles sur les prix n’auront pas eu lieu dans des conditions qui prennent en compte l’envolée des prix de la matière première depuis 2016.

En effet Edouard Leclerc et ses copains refusent encore toute hausse des prix du beurre...pour protéger les intérêts des consommateurs ? Un bras de fer a été engagé, les deux parties ne parvenant pas à s’accorder. Les industriels veulent bénéficier de l’envolée des prix alors que la Grande Distribution refuse, en cours de saison, toutes augmentations de ceux- ci.

Il faut rappeler que la grande distribution a négocié ses prix en février 2017, pour un an et que les contrats vont commencer à être rediscuter seulement à partir de novembre (ils auraient  pu l’être au bout de 6 mois, mais le blocage est resté entier sur ce problème sensible). On peut donc supposer, par anticipation, que le prix du beurre devrait prendre en compte la hausse des prix mondiaux et augmenter de 60% environ à partir du mois de janvier 2018.

En conclusion, même si le gouvernement s’inquiète des conséquences de la pénurie de beurre à la veille des Fêtes de Noel, il faut souligner que celui- ci n’a pris aucune initiative et aucune décision pour qu’une partie suffisante de la production  soit réservée à la consommation intérieure.

Les rayons vides réveillent chez certains de mauvais souvenirs, ceux des restrictions imposées par le pouvoir nazi dans les années 39-40, lequel dirigeait la plus grande partie de la production agricole française vers l’Allemagne pour satisfaire la demande des citoyens allemands. Alors ,serait- il possible au XXI siècle, que le consommateur français soit obligé de faire à nouveau la queue pour pouvoir acheter une mini plaquette de beurre ?? Un vrai cauchemar.

Pour d’autres, cette mauvaise histoire de beurre, démontre tout simplement qu’Emmanuel Macron est tout entier soumis à la très haute finance internationale spéculative (rappelez-vous, que c’est un fond américain qui coiffe l’industriel chinois qui s’est installé en Bretagne).

L’Europe n’a pas élevé la voix non plus et les consommateurs allemands, qui ne sont pas soumis à la même règlementation  ont déjà pris de plein fouet une hausse de 50% du prix du beurre.

Ces constats sont choquants, surtout lorsque l’on pense à ces agriculteurs désespérés ; mais aussi aux paysages défigurés par ces futurs projets de fermes de 1000 vaches qui fleurissent ici ou là, aux dangers (Monsanto et la polémique sur le glyphosate) auxquels sont exposés les agriculteurs qui pour s’en sortir doivent  coûte que coûte augmenter les rendements, dangers qui par voie de conséquence exposent également les consommateurs.

Dans un tel contexte, il faut espérer que les circuits courts de distribution de produits agricoles vont continuer leur progression et que les élus, locaux le plus souvent, aideront concrètement à leur développement.

Au demeurant, et sachant que la volonté d’Emmanuel Macron est des limiter la charge des salaires et le revenu des Français en général ,pour améliorer la compétitivité de l’économie française ( ?), ont ne peut qu’être inquiet face à de telles augmentation de prix qui interdiront à certains d’entre nous, totalement ou partiellement l’accès à un produit considéré auparavant comme un produit courant ; La tartine de beurre du matin ou le croissant du petit déjeuner risquent d’atteindre un prix inabordable pour beaucoup .... Ainsi va la mondialisation !!

Choquant aussi sont les derniers propos de Jean Pierre Raffarin, qui vient de déclarer au JDD que la Chine est un partenaire économique qu’il faut accepter, surtout lorsque l’on sait que par ses origines géographiques et familiales, il est un héritier des coopératives de beurre Charente Poitou.... ainsi va la France et ses représentants !!

Clara Mitchell pour DayNewsWorld

L'ETAT DOIT REMBOURSER 10 MILLIARDS D'EUROS

DE TAXE RECOUVREE ILLEGALEMENT

Amateurisme juridique !

Berezina fiscale et budgétaire !

Responsables et ...coupables ?

A nos yeux, c’est tout en même temps ! Tous ces qualificatifs sont parfaitement adaptés pour designer ou nommer les protagonistes de cette affaire qui vient d’éclater il y a quelques jours sous nos yeux, même si celle-ci mijotait depuis longtemps. Mais chut ! Il ne fallait pas trop en parler avant !

Ce scandale d’Etat recouvre ce qui, au prix de 10 milliards d’euros, pourrait contrarier la politique budgétaire serrée d’Emmanuel Macron, soucieux, en priorité, de respecter les recommandations de l’Union Européenne (U.E.) sur l’objectif de ramener à -3% le déficit budgétaire.

Pour l’homme (ou la femme) de la rue, l’affaire semble très technique et difficile à comprendre. Pour les experts financiers et fiscaux, mais aussi les citoyens éclairés, le feuilleton est assez clair, en dépit du fait qu’il reste encore difficile d’évaluer la part de responsabilité de chacun des comparses.

La bombe a éclaté le 6 octobre 2017, lorsque le Conseil Constitutionnel a publié la décision  par laquelle il a décidé de supprimer dans son intégralité, la contribution très controversée de 3% sur les dividendes distribués à leurs actionnaires depuis 2012 par les grandes entreprises.

Alors qui sont les responsables politiques de ce fiasco fiscal ?

En premier lieu, le très maladroit et désormais « has been » François Hollande, qui tout juste devenu Président de la République en mai   2012, et en croisade à cette époque contre la Finance, fit voté le 17 juillet 2012 par le parlement, le principe de la création immédiate de cette taxe de 3%. A l’origine, l’idée de celle ci fut soufflée à Christian Eckert, simple député, rapporteur de la loi de finance, mais également  avide d’élargir l’efficacité de ladite taxe, en imposant tous les profits des grandes entreprises, y compris ceux fait à l’étranger et déjà imposés dans les pays d’origine.

Aussitôt, d’éminents spécialistes dont l’avocat fiscaliste réputé et reconnu comme l’un des meilleurs de Paris, Philippe Derouin, avaient prédit que cette taxe tomberait sous les coups de la Justice Européenne....on va voir qu’il avait raison ... trop tôt...

Le gouvernement de gauche de Jean Marc Ayrault n’a eu cure de ces avertissements et pour cause, il fallait, en période de disette budgétaire absolument faire rentrer des recettes nouvelles, et cette taxe de 3%, qui a rapporté plus que prévu (1,8 milliards d’euros par an) était une aubaine (le droit d’aubaine existe depuis le Moyen Age).

Pourtant, Philippe Derouin avait très bien argumenté son point de vue, notamment dans un avis publié dans la très renommée (pour son sérieux), Revue de Droit Fiscal.

A contrario, les entreprises concernées n’ont pas eu la même approche des choses et on peut les comprendre ! Un certain nombre d’entre elles ont commencé assez rapidement à engager des procédures au risque de provoquer des remous qui attireraient l’attention de Bruxelles.

Et comme redouté, cela n’a pas manqué !

Pourtant, à cette époque (jusqu’en 2015 environ) il était encore possible d’éviter la catastrophe...politique. Mais le gouvernement est resté de marbre, face aux alertes.

Au printemps 2015, Bruxelles engage donc une procédure à l’encontre de la France. « Confortées par les interrogations de la Commission » qui commençaient à émerger, les entreprises concernées multiplient les recours,  tous sous la houlette de la très discrète AFEP (Association Française des Entreprises Privées) qui fédère 110 des plus grandes entreprises françaises. Les décisions de justice se succèdent, décisions qui au fur et à mesure confortent les analyses fiscales des premiers opposants.

Quelques voix, de gauche, commencent néanmoins à s’élever, comme celle de Christian Eckert ( ?) en  premier lieu. Simple député (mais aussi rapporteur du budget)  au moment où il avait déposé l’amendement fatal en 2012, mais devenu depuis le 9 avril 2014, Secrétaire d’Etat chargé du Budget, sous le gouvernement Valls, Christian Eckert se fit assez vite, après avoir obtenu son marocain, l’écho des divergences existant entre l’Europe et la France sur la légalité de la loi. Ambiance gênée ! Rappelons que Christian Eckert est en jusqu’en 2013, soutenu par Jérôme Cahuzac, (ministre des finances déchu pour fraude fiscale) et par Pierre Moscovici, Commissaire Européen à l’économie depuis le 1er Novembre 2014 après avoir été Ministre de l’Economie et des Finances sous le gouvernement de Jean Marc Ayrault  à partir de 2012.

Devenu Secrétaire d’Etat, Christian Eckert reconnait en effet benoitement, pour la première fois, en septembre 2015, devant les sénateurs, « qu’un  conflit d’analyse commence à se faire jour entre le Droit Européen et la loi fiscale française ». Comme c’est joliment dit ! Le Secrétaire d’Etat commençait à avoir vent des positions, qui n’allaient pas tarder à être publiées, de la Cour Européenne de Justice, laquelle rendra en mai 2017 une décision taclant une taxe similaire instaurée par la Belgique.

Rappelons également qu’officiait déjà en 2012, un certain Emmanuel Macron, lequel déclare aujourd’hui, toute honte bue « qu’il ne n’avait pas relevé les risques du recouvrement mouvementé de cette taxe », lequel à ses yeux « était inenvisageable ». Pour enfoncer le clou et être plus cash, dans cette affaire délicate ... et scandaleuse, le Canard Enchaîné titrait néanmoins récemment que « Macron savait que Hollande avait un fisc caché ».

Une semaine et demie après l’élection d’Emmanuel Macron, la Cour Européenne de Justice révélait qu’elle avait censuré une grande partie de cette taxe. Il ne restait donc plus qu’à recueillir l’avis du Conseil Constitutionnel, avis délivré donc le 6 octobre 2017.

Malgré toute cette agitation, Bercy et le nouveau gouvernement Philippe, ont cherché encore récemment à gagner du temps... ?

Mais inévitablement,  au lendemain du 6 octobre, il a fallu chiffrer le montant de la facture des réclamations déjà déposées. La somme avait déjà atteint le montant  de 7,5 milliards d’euros. En ajoutant les intérêts moratoires la facture est très vite montée à 10 milliards d’euros, mettant de fait, en péril, les équilibres budgétaires si chèrement (au plan politique) acquis par Emmanuel Macron et son équipe gouvernementale.

C’est alors que Bruno Le Maire, nouveau Ministre de l’Economie et des Finances entre en scène, allant jusqu’à annoncer qu’il avait demandé à l’Inspection Générale des Finances de rechercher les coupables « d’amateurisme » !

Il est vrai que le ministre, encarté depuis peu chez LREM, ceci alors même qu’il avait été candidat aux primaires de la Droite pour les élections présidentielles, doit aujourd’hui démontrer qu’Emmanuel Macron n’est pas le président des riches, comme le dénoncent depuis plusieurs semaines certaines campagnes politiques et qu’il a choisi le bon camp...

Mais il n’en est pas moins vrai qu’il va être difficile de boucher un trou à 10 milliards d’euros !! D’où la recherche de ... boucs émissaires ?

Néanmoins, dès la mi-octobre, des solutions techniques ont été mises à l’étude, pour lisser, sans trop de dommage, les remboursements à faire aux entreprises (ce qui malgré tout  fait mécaniquement augmenter les intérêts moratoires). Autre solution, rembourser en une seule fois les entreprises, en comptant sur une hypothétique croissance économique ? Autre solution encore, faire admettre à Bruxelles l’idée d’un nouveau trou financier ... à combler... mais plus tard ?

Le Ministre Bruno Le Maire, envisage de déposer le mercredi 1er novembre (jour de tous les saints, à invoquer puissamment, en croisant les doigts/La Toussaint) un texte instaurant une surtaxe sur le 5ème acompte de l’impôt sur les sociétés des grosses entreprises.

Comme indiqué brièvement plus haut, cette affaire de la taxe de 3% sur les dividendes tombe très mal. L’Etat va devoir, en fait, très vite rembourser cette taxe illégale aux entreprises, l’étalement s’étant avéré depuis peu impossible... on est en état de droit n’est ce pas ! Mais quand et comment faire ? Tout le monde sait qu’il existe une inconnue de taille : quand l’INSEE (Institut National de la Statistique) et son homologue européen vont décider à quelle date il faudra imputer budgétairement le coût de ce contentieux. Budget 2017% ou Budget 2018 ?

Mais tout défaut de paiement en la matière, pourrait, selon Bruno Le Maire, lui même, « empêcher la France de sortir du déficit excessif » et donc enfreindre la parole et les promesses d’Emmanuel Macron qui en avait fait un thème de campagne primordial.

Pour « aider la France », la Commission Européenne pourrait considérer que cette facture de 10 milliard d’euros, est une dépense « one Off », c’est à dire exceptionnelle, « que l’on pourrait accompagner  d’attitudes d’accommodement avec mesures compensatoires » l’ensemble restant à décider avec Paris ?

C’est Pierre Moscovici, souvenez vous Ministre de l’Economie et des Finances en 2012, qui vient de faire cette déclaration, en langue de bois pur jus ! , ceci alors même qu’il est coresponsable lui même de cette situation.

Toutes ces successions d’événements nous donne la migraine, mais suscite également la colère.

Comment de ne pas comprendre, même si c’est très technique, alors que l’on voit se dérouler sous nos yeux, un énième épisode de gabegie des dépenses publiques et de duplicités entre les institutions européennes et le gouvernement français, que nos élus nous trompent et esquivent les réalités !

Malgré, nous le répétons,  la technicité réelle sur le fond de cette affaire, celle-ci  démontre une fois de plus  l’incompétence évidente de certains de nos élus (énarques le plus souvent)  qui nous gouvernent et qui in fine ne sont jamais responsables (ou coupables) de leurs actes.

Une fois de plus, et plus que de nécessaire, le pacte de confiance contracté entre lesdits élus avec le peuple est une  nouvelle fois rompu. On va probablement  assister, à nouveau, à du bricolage budgétaire et juridique, entre initiés complices et solidaires !

De quoi, une fois de plus, faire grincer des dents, face au monstre du Léviathan ! Avant... que le chien (qui représente ceux que le fisc " pompe indéfiniment" et qui sont fragiles et  mal informés)  ne finisse par mordre!

Clara Mitchell pour DayNewsWorld

HAUSSE DE LA CSG VOTEE

L'Assemblée nationale vote la hausse de la CSG après d'intenses débats qui met à contribution les retraités les plus aisés.

L'article entérinant la bascule entre cotisations sociales et CSG a été validé dans la nuit de mercredi à jeudi.

Cette nuit, les députés ont adopté l'article 7 du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2018, qui instaure une hausse de la contribution sociale généralisée (CSG) pour compenser la suppression de certaines cotisations salariales  ,à l'assurance-maladie et l'assurance-chômage.

L'augmentation de 1,7 point du taux de la CSG, s'appliquera à l'ensemble des revenus d'activité, de remplacement et du capital à l'exception des allocations chômage et des indemnités journalières. Cette mesure est censée redonner du pouvoir d'achat aux actifs en faisant contribuer l'ensemble des revenus (dont les pensions et l'épargne) au financement de la protection sociale. La hausse ne sera pas compensée pour les 60% de retraités ayant les revenus les plus élevés, c'est-à-dire ceux dont la pension est au moins égale à 1400 euros par mois pour une personne seule de plus de 65 ans.

En ce qui concerne les salariés du privé, la suppression se fera en deux temps et portera sur les cotisations maladie et chômage, qui représentent 3,15% de la rémunération brute. Pour les indépendants, le changement concernera les cotisations d'allocations familiales, maladie . À l'inverse des salariés du privé, les fonctionnaires ne bénéficieront que d'une neutralisation de la hausse de la CSG sans gain de pouvoir d'achat

Alyson Braxton pour DayNewsWorld

MAJESTUEUSES FUNERAILLES POUR RAMA EN THAILANDE .

 

Pour ses funérailles, la junte aux manettes du gouvernement et la monarchie, une des plus riches au monde, n'ont pas regardé à la dépense: la cérémonie et la construction du site de la crémation est estimée à 90 millions de dollars (plus de 76 millions d'euros).

Les funérailles grandioses du roi de Thaïlande marque ce jeudi la fin d'un deuil d'un an décrété depuis la mort de celui qui avait un statut de demi-dieu.

Plus de 200.000 personnes sont à Bangkok pour saluer la mémoire du roi Bhumibol Adulyadej, dit Rama IX, décédé le 13 octobre 2016 à 88 ans honorée lors de grandioses funérailles royales.

Son corps était conservé depuis un an au palais royal entouré d'un constant cérémonial bouddhiste, régulièrement diffusé en direct à la télévision.

Au petit matin jeudi, la cérémonie a officiellement débuté avec l'arrivée de son fils, le roi Maha Vajiralongkorn, descendu de sa Rolls Royce en costume militaire d'apparat rouge. Les moines bouddhistes ont alors entonné une prière, le nouveau roi présidant aux rituels .

L'urne de bois précieux dans lequel les corps des rois sont traditionnellement conservés est ensuite transportée, sur un palanquin doré, du palais vers le crématorium construit pour l'occasion..

Près de 1000 soldats en costumes multicolores, contraste avec une foule tout en noir, et ont pris place dans le cortège funéraire.

De nombreux fidèles et certains brandissant des portraits du roi défunt, sont présents le long du cortège.

Le jour a été déclaré férié. Le roi Bhumibol est considéré comme le Père de la Nation, son anniversaire était aussi la fête des pères.

Après une longue procession toute la journée, le bûcher va être symboliquement allumé par le nouveau roi, Rama X, à 22 heures locales (15h00 GMT).

Ce cérémonial fournit l' occasion de réaffirmer la place centrale de la monarchie, le roi étant présenté comme le garant de la stabilité d'un pays marqué par de profondes divisions politiques, entre ultra-royalistes et réformateurs.

Britney Delsey pour DayNewsWorld

ASSURANCE MALADIE

AU PROGRAMME REDUCTION DES DEPENSES

« SANS TOUCHER A L'EGALITE DES CHANCES »

Mardi, la ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn va se charger de défendre devant l’Assemblée le projet du budget de la sécurité sociale (PLFSS). Dans son interview au JDD, la ministre de la Santé dit assumer des choix impopulaires, comme celui d'augmenter le forfait hospitalier de deux euros, ou encore l'introduction de la CSG pour 7 millions de retraités. Mais elle défend aussi d'autres mesures plus sociales ;

Objectif visé : la réduction de milliards d’euros du déficit global «sans toucher à l’égalité des chances». .

Le PLFSS s’oriente sur des mesures structurelles :

Pour ce faire c'est avant tout en passant par des réformes structurelles que cet objectif sera atteint. «Jusqu’à présent, dénonce-t-elle, nous n’avons pas fait assez de réformes structurelles pour le limiter. Le vote du premier PLFSS du quinquennat nous permet de lancer une révolution en douceur », souligne-t-elle Selon Agnès Buzyn, «il y a une marge de manœuvre énorme sans toucher à l’égalité des chance : 30% des dépenses de l’assurance-maladie ne sont pas pertinentes ».

Elle table sur davantage d'ambulatoire en fixant comme objectif pour 2022 en chirurgie que «sept patients sur dix entrant à l’hôpital le matin en sortent le soir » ce qui permettra la fermeture de lits. Elle va également s'atteler à réformer les hôpitaux par la mutualisation de certaines dépenses, comme l'achat des médicament . Enfin, la ministre explique sa méthode pour réformer le financement des hôpitaux en créant des "modes de tarification centrés sur la pertinence des soins" En guise de récompense pour les bons élèves."un bonus, un intéressement dès lors qu'ils répondront aux objectifs de qualité, de pertinence et d'efficience".

Agnès Buzyn plaide aussi pour le renforcement de la lutte de la fraude à l'Assurance maladie qui grève également le budget de la Sécu. « Il faut cesser d'être laxiste avec ceux qui abusent d'un système généreux », affirme-t-elle pensant notamment à la hausse des arrêts de travail. « Jusqu'à quand l'assurance-maladie palliera-t-elle les défaillances du management au travail ? », interpelle Agnès Buzyn aussi à ceux qui fraudes au niveau des cotisations et des prestations.

La Sécurité sociale « multiplie les contrôles en croisant les fichiers informatiques » : rien qu'au cours de l'année 2016, la fraude détectée sur les cotisations et les prestations « s'est élevée à 1,2 milliards d'euros et le chiffre ne cesse de croître », précise-t-elle.

En 2017, le déficit cumulé du régime général et du Fonds de solidarité vieillesse doit atteindre 5,2 milliards d'euros. La branche maladie resterait déficitaire de 800 millions d'euros.

 

Et qu'en est-il de la généralisation du tiers payant

Si la Ministre a tenu à en réaffirmer le principe elle a cependant expliquer que le gouvernement le généraliserait lentement. Pour les personnes couvertes à 100% par la Sécu, pour lesquelles le tiers payant est déjà obligatoire (bénéficiaires de la CMUC, femmes enceintes et patients atteints d'affection de longue durée", "le tiers payant fonctionne aujourd'hui", affirme-t-elle en faisant référence à un rapport de l'Igas (l'Inspection générale des affaires sociales) devant être publié dans les prochains jours. Mais "nous devons poursuivre nos efforts pour en assurer une application effective partout. Nous ne sommes pas prêt techniquement à l'étendre", dit la ministre.

«Nous devons poursuivre nos efforts pour en assurer une application effective partout », explique la ministre en précisant que les promesse du Président seraient respectées sans donner pour autant de calendrier.

A propos du remboursement à 100% des lunettes, des prothèses auditives et dentaires, la ministre de la Santé maintient le cap et fixe un objectif ambitieux : "Je souhaite y arriver bien avant la fin du quinquennat. Mon but est d’aboutir d’ici à un an."

Alyson Braxton pour DayNewsWorld

LA TAX-FLAT EST-ELLE UN APPEL

AUX INVESTISSEURS ETRANGERS ?

L'Assemblée nationale vient de donner son feu vert pour le prélèvement forfaitaire unique de 30% sur les revenus du capital jeudi 19 octobre dans la soirée. Ce type d'impôt est connu sous le terme de "flat tax", un impôt proportionnel unique, non progressif.

Les débats ont été houleux  sur cette mesure présentée  tantôt présentée comme une "révolution fiscale" par le gouvernement et son ministre de l'Economie Bruno Le Maire tantôt vilipendée comme un "cadeau aux riches" par la gauche.

De quoi s'agit-il ?

Le prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30% (12,8% d'impôt sur le revenu et 17,2% de prélèvements sociaux) concernera les revenus mobiliers, à l'exception du Livret A, du PEA (épargne en actions) et certains contrats d'assurance-vie.

Si cette"flat tax a un coût d'environ 1,3 milliard d'euros aux finances publiques en 2018 et 1,9 milliard en 2019 elle a pour objectif la simplification de la fiscalité du capital.

Le groupe « Les Pigeons »,en 2012, un mouvement de jeunes entrepreneurs s'était acharné contre

des dispositions de la loi de Finances de 2013 proposant de taxer les plus-values de cession du capital au barème progressif de l'impôt sur le revenu. Additionnés aux prélèvements sociaux et à la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus, l'imposition pouvait atteindre des seuils proches de 60%. Le système avait été allégé tout en devenant complexe.D'où la volonté de simplification et de mise en place d'une imposition unique : la "flat tax" de 30%

Ce prélèvement concerne uniquement les revenus du capital mobilier, les revenus fonciers ne sont donc pas concernés. Le choix entre l'imposition précédente -l'imposition au barème- et la nouvelle tax-flat à 30% reste cependant maintenu..

L'objectif affiché : la réorientation de l'épargne vers les entreprises.

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a défendu cette disposition, l'une des plus controversées du budget 2018, comme étant "sans aucun doute la vraie révolution fiscale de ce projet de loi de finances et probablement ce qui améliorera le plus le financement, la croissance et l'emploi dans notre pays".

Mais les épargnants voudront-ils orienter leur épargne dans des investissements risqués ? Pas sûr du tout comme l'ont fait remarquer certains députés de droite.

Cette tax-flax s'adresse plutôt aux investisseurs étrangers en envoyant un signal fort comme quoi les impôts sur le revenu du capital ont baissé. Le prélèvement forfaitaire unique permet de faire un retour à la moyenne de l'OCDE .

Boby Dean pour DayNewsWorld

ABEILLES ET MIEL FRANCAIS EN DANGER

L' année 2017 s'annonce des plus difficiles pour le miel français. Cette année moins de 9.000 tonnes du précieux nectar a été recueillis dans l'Hexagone. En à peine vingt ans la production de miel a chuté par trois.

Pourquoi ?

Multiples sont les facteurs.

Les ouvrières du miel sont victimes des «pesticides, du manque de biodiversité, du frelon asiatique et aujourd'hui du changement climatique», souligne l'Union nationale de l'apiculture française

Particulièrement pointés du doigt par la profession , les pesticides, pour grande partie responsables de ce déclin d'insectes.

Cinq pesticides néonicotinoïdes vont certes être prohibés en France à partir de 2020 grâce à loi sur la biodiversité de 2016 , mais voilà qu'une sixième famille de produits toxiques s'invite sur le marché .

Il s'agit de deux produits phytosanitaires à base de sulfoxaflor, une famille de pesticides dits «tueurs d'abeilles» qui ont obtenu l'autorisation de mise sur le marché par l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) . L'Anses a autorisé le 27 septembre le Closer et le Transform, deux insecticides fabriqués par Dow AgroSciences dont le principe actif est le sulfoxaflor.

Selon l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf), le sulfoxaflor est un « nouveau néonicotinoïde ». Un tribunal américain a d'ailleurs«classé » le sulfoxaflor comme néonicotinoïde. Et en 2014, c'est au tour de l’Autorité européenne de sécurité des aliments de juger que ce pesticide était «hautement toxique pour les abeilles ».

Substance toxique, le sulfoxaflor s'attaque au système nerveux des insectes et participe de la raréfaction des abeilles notamment en Europe et en Amérique du Nord.

A l'annonce de cette autorisation, la filière a contacté immédiatement le cabinet de Hulot pour demander l'interdiction de ces deux produits contenant cette substance toxique. L’ancienne ministre de l’Ecologie Delphine Batho a fait un communiqué pour demander au gouvernement «de retirer immédiatement l’autorisation » du «sulfoxaflor ». Mais «que fait Nicolas Hulot ? » va jusqu'à s'interroger l’eurodéputé Guillaume Balas. Alors président de sa fondation, l’écologiste n' était-il pas le premier à s'élever contre les néonicotinoïdes ?.

Sachons qu'en plus de tuer les abeilles ces produits altèrent la santé humaine... au même titre que le glyphosate.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

 

CDISCOUNT

UNE OFFRE D'ELECTRICITE A PRIX CASSE

Malgré l'ouverture à la concurrence du marché de l'énergie il y a près de 10 ans, 84% des ménages sont toujours chez EDF. On pense aux nouveaux acteurs que sont déjà Direct Energie à Engie (ex-GDF Suez qui s’est mis à l’électricité verte) en passant par Eni et Total arrivés avec son offre de gaz pour les particuliers.

Au tour de la filiale d'e-commerce du groupe Casino de proposer de l'électricité aux particuliers dès jeudi avec une offre 15 % moins cher que les prix réglementés.Le nouvel acteur se positionne en-deçà des tarifs déjà compétitifs proposés par Engie ou Total. "Les Français semblent mûrs aujourd'hui pour opérer un changement si les prix proposés sont plus compétitifs", selon le pionnier du e-commerce en France qui propose avec Cdiscount Energie une "offre sans engagement et sans limite de durée".

Après avoir lancé son offre de téléphonie mobile l’an dernier , cette proposition Cdiscountespère donc mettre le marché en ébullition. "En élargissant son offre au secteur de l'énergie, Cdiscount prend le parti de proposer une offre alternative véritablement moins chère", indique l’entreprise dans un communiqué.

Cdiscount Energie entend ainsi "changer durablement la donne sur le marché de l'énergie".

Plus besoin en effet aujourd'hui de produire de l'énergie pour la vendre. Avec l'ouverture, le marché s'est segmenté.

Il y a ceux qui la fabriquent, ceux qui la transportent et la distribuent Cdiscount est le distributeur d’électricité que l’entreprise achète sur le marché de gros.

Pour cette offre, l'entreprise s’est alliée à Greenyellow, qui fournit de l'énergie verte du groupe Casino agréé par l’Etat , et sur Enedis (ex-ERDF) pour le suivi technique des lignes ainsi que l’acheminement de l’électricité du producteur à votre compteur.

"Votre approvisionnement en électricité en tant que client Cdiscount Energie a donc exactement la même fiabilité que chez les autres fournisseurs", promet le nouveau service. La différence se fera donc sur les tarifs,et sur des prestations annexes, comme le service client.

Britney Delsey pour DayNewsWorld

LA FLAT TAXE VOTEE PAR LES DEPUTES

SUR LES REVENUS MOBILIERS

UN CADEAU POUR LES PLUS AISES ?

Les députés ont voté en commission la « flat tax » sur les revenus du capital projet phare mais controversé du budget 2018 contenant notamment le principe d'un prélèvement forfaitaire unique ou encore une procédure de transmission d'entreprise simplifiée.

On parle de flat tax pour désigner un impôt à taux unique qui s'abat indifféremment sur tous les contribuables, en opposition à un impôt progressif, système retenu en France pour l’impôt sur le revenu.

Dans son programme, le candidat Emmanuel Macron avait proposé d'instaurer un prélèvement forfaitaire unique (PFU) de l'ordre de 30% en remplacement de l'imposition existante, dont 17,2% au titre des prélèvements sociaux et 12,8% au titre de l'impôt sur le revenu. Plusieurs pays dans le monde utilisent déjà ce système, parmi lesquels figurent Hong-Kong, la Russie ou encore la Lituanie et la République tchèque en Europe.

Si le PFU de 30 % a suscité de vifs débat à l’Assemblée, la gauche dénonçant notamment un « cadeau fiscal aux plus aisés » , il a cependant été voté en commission par les députés pour les revenus mobiliers, à l’exception du Livret A, du PEA (épargne en actions) et de la majeure partie des contrats d’assurance-vie. La fiscalité actuelle en effet demeurera inchangée pour les détenteurs de contrats d’assurance-vie dont les encours placés sont inférieurs à 150 000 euros s’ils les gardent plus de huit ans (imposition actuelle à 23 %) mais le PFU s’appliquera pour les contrats de moins de huit ans, quel que soit l’encours du contrat. Ainsi le taux du PFU sera globalement substitué aux taux actuels de 50,5 % (moins de quatre ans) et de 30,5 % (entre quatre et huit)

Cette réforme a été défendue par la majorité LREM comme « le gage d’une meilleure lisibilité et d’une meilleure attractivité pour les investissements domestiques et internationaux » en la rapprochant du niveau en vigueur dans les autres pays européens.

Le pari est de taille s'appuyant sur un changement comportemental des épargnants. : avec cette taxe flat les LREM sont persuadés que les Français affectionnant jusqu'ici l’épargne sécurisée vont être ainsi poussés à investir davantage dans les entreprises manquant de fonds propres pour financer l’innovation.

Mais il est loin d'être certain que le comportement des épargnants français qui ont une aversion pour le risque change. « Ces investissements productifs ne verront pas le jour ! », a martelé Eric Coquerel (LFI).

Une mesure qui coûtera environ 1,3 milliard d’euros aux finances publiques en 2018 et 1,9 milliard en 2019, selon Bercy.

Jeudi 12 octobre, ils ont également voté la transformation de l’ISF en impôt sur la fortune immobilière, excluant ainsi les signes extérieurs de richesse comme les yachts, les grosses cylindrées... ce qui n'a pas manqué de faire ruer dans les brancards l'opposition de gauche.

Autre amendement votée par la majorité : l'imposition des plus-values professionnelles des artisans, commerçants et agriculteurs ne dépassera pas 30% .Et dernier amendement :  les députés ont adopté un amendement LREM pour faciliter la transmission d'entreprises en modifiant l'abattement fixe de 500.000 euros dont bénéficient les dirigeants de PME cédant leurs droits dans leur société. L'amendement supprime la condition de départ à la retraite du dirigeant en prévoyant simplement que cet abattement ne pourra être utilisé qu'une seule fois.

Gageons que ces mesures servent bien à l'investissement dans le productif et ne soient pas qu'un cadeau aux plus aisés!

Alyson Braxton pour DayNewsWorld

ACTE DEUX DES REFORMES DU TRAVAIL

ENTAMEES

PAR LE GOUVERNEMENT

Après les ordonnances modifiant le Code du travail, voilà le lancement depuis jeudi 12 octobre par le Président du deuxième grand chantier social de son quinquennat :

la réforme de la formation professionnelle, de l'apprentissage et de l'assurance-chômage. Après la réforme du marché du travail celle de "la contre-partie sociale" censées "protéger les salariés".

Le but est d’apporter de nouvelles protections aux différentes catégories d’actifs (salariés, indépendants, demandeurs d’emploi…) et de faciliter les parcours professionnels.

Si davantage de souplesse a été octroyé aux chefs d’entreprise dans les relations avec leurs salariés, l'exécutif entend maintenant renforcer les droits en faveur des travailleurs, afin de bâtir la flexisécurité à la française.

Mais ce projet pour « rénover le modèle social » s'inscrit dans un climat social tendu. Publiées fin septembre, les ordonnances de septembre sont déjà entrées en vigueur et un nouvel appel à la grève a été lancé par l'ensemble des syndicats pour le 19 octobre.

La méthode reste celle testée cet été.

Tout d'abord le Président reçoit un à un les partenaires sociaux, pour passer ensuite le relais à Matignon et à la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, qui recevront les partenaires sociaux à Matignon du 17 au 19 octobre. Le projet de loi est prévu pour le mois d'avril. Le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer sera présent pour le volet apprentissage.

Le bal de la concertation à l'Elysée a donc commencé jeudi par Jean-Claude Mailly (FO), à 9 heures, suivi de Philippe Martinez (CGT) à 10 heures, de François Hommeril (CFE-CGC) à 11 heures et d'Alain Griset (U2P) à midi.Est le venu le tour de Pierre Gattaz (Medef) à 15 heures, Philippe Louis (CFTC) à 16 heures et enfin François Asselin (CPME) à 17 heures. Laurent Berger (CFDT) a été attendu vendredi à 9 heures.

Ils ont été reçus chacun environ une heure à l'Élysée, mais les discussions n'ont pas débouché sur de nouvelles annonces sur les projets de l'exécutif. «L'architecture n'est pas encore définie, cela va faire l'objet des discussions dans les semaines à venir», a résumé Jean-Claude Mailly. Le projet de loi s' inspire cependant des promesses de campagnes d'Emmanuel Macron

Des trois dossiers à l’ordre du jour – l’apprentissage, la formation professionnelle et l’assurance-chômage, donc –, c’est sans doute le dernier qui s’avère le plus sensible.

D'ici le printemps, le gouvernement prévoit en effet une réforme d'ampleur de l'assurance chômage. L'ouverture de l'assurance chômage aux indépendants et démissionnaires est sans aucun doute la réforme risquant de cristalliser le plus l'attention.

Les partenaires sociaux se disent très préoccupés par le sujet. Tandis que le président de la CFE-CGC, François Hommeril craint des «effets d'aubaine» et une facture salée, Pierre Gattaz note que l'extension induirait une «rerépartition» des droits alors que le coût du travail ne doit pas augmenter. Les syndicats, eux, craignent que ces nouveaux droits n'entraînent une baisse des allocations. Il n'est «pas question de réduire les droits des privés d'emploi», a averti Philippe Martinez, tandis que Jean-Claude Mailly s'est exprimé contre «un système a minima» pour les indemnisations chômage.

En clair il y a un problème de financement: «Les calculs sont particulièrement inquiétants. L'indemnisation des démissionnaires, sur les chiffres actuels de démission, qui sont supérieurs à un million, va générer un surcoût assurantiel estimé à minimum 8 milliards d'euros, certains disent jusqu'à 14 milliards», a assuré François Hommeril.

Pour mémoire, le trou de l’Unédic a atteint 4,2 milliards d’euros en 2016, la dette, elle, s’élevant à près de 30 milliards. On ne peut que redouter que les mesures préconisées par l’exécutif n’aggravent le déficit et fassent exploser le système.

Pour Muriel Pénicaud, ministre du Travail cette réforme de l'assurance travail aurait une contre-partie: un contrôle accru de la recherche d'emploi.

Cette réforme inciterait également les entreprises à ne pas abuser des contrats courts «ce qui coûte le plus cher à l'assurance chômage». Est prévu un "bonus-malus" pour les entreprises qui abusent des contrats courts.

« L'objectif, c'est d'ouvrir l'assurance chômage à tous et c'est aussi qu'elle puisse se réformer pour lutter contre la précarité », explique Muriel Pénicaud.

A ce sujet sensible s'ajoute celui du financement et la gouvernance de l'Unédic, le gestionnaire de l'assurance chômage .

Le régime ne serait plus uniquement financé par les cotisations, mais également par l'impôt (CSG),et de plus il passerait d'une gestion paritaire par les partenaires sociaux à une gestion tripartite avec un pilotage de l'Etat. Cette remise en cause du paritarisme déplaît fortement aux trois organisations patronales et aux cinq syndicats représentatifs.

Le gouvernement veut également rendre l’apprentissage plus attractif et simplifier la formation professionnelle.

En ce qui concerne la formation professionnelle, il promet une enveloppe de15 milliards sur cinq ans avec pour but de former un million de chômeurs de longue durée et un million de «décrocheurs».

Les mesures pour l'apprentissage s'étaleront sur les deux prochaines années et seront l'objet de discussions.

Le gouvernement veut également simplifier un secteur difficilement lisible en réformant le compte personnel de formation. «Ce que je souhaite faire c'est que chaque Français, chaque salarié, puisse avoir sur une «appli», facile d'accès à tous, ses droits à la formation, combien d'heures, ça coûte combien (...), quel est le taux d'insertion dans l'emploi après», promet la ministre. Nouvelle usine à gaz ou vraie modernisation ?

La réforme de l'apprentissage se fera, comme celle de la formation, en concertation avec les régions et devra rendre ce dispositif plus attractif.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

 

SECURITE SOCIALE: CE QUI ATTEND LES FRANCAIS

Le projet de loi de financement de la sécurité sociale 2018 prévoit une réduction du déficit de la sécurité sociale à 2,2 milliards d'euros en 2018, grâce à d'importantes économies de l'Assurance maladie.

Le déficit de la Sécurité sociale devrait se résorber à 5,6 milliards d'euros en 2017 pour atteindre 2,2 milliards d’euros en 2018  et l’équilibre des comptes en 2020.

Le gouvernement prévoit donc une réduction du déficit de 3 milliards d’euros sur la branche l'Assurance maladie en 2018 de la Sécurité sociale. Cette volonté politique passe par une réduction drastique des dépense de santé.

Les économies porteront principalement sur le médicament avec une baisse des prix et un développement des génériques. Le déremboursent des molécules et dispositifs médicaux est prévu si leur efficacité est jugée trop faible par la Haute autorité de santé."C'est un choix scientifique de la Haute autorité de santé". Des remboursements de molécules comme celles contre Alzheimer (l'Aricept, l'Exelon, le Reminyl et l'Ebixa) semblent être à nouveau sur la sellette.

L’hôpital étant mis à contribution à travers la restructuration de l’offre de soins, il bénéficiera donc d'une hausse du forfait hospitalier de deux euros par jour, passant de 18 à 20 euros. Un gain de 200 millions par an pour les hôpitaux .L’augmentation du forfait est un rattrapage de l'inflation constatée depuis 2010, date de sa dernière revalorisation,selon le gouvernement

La hausse des prix du tabac sera un gain pour la Sécurité sociale. Pour Le paquet de cigarettes subira une hausse en mars 2018, de 50 centimes en avril et en novembre 2019, de 50 centimes en avril 2020 et de 40 centimes en novembre 2020.

Les pensions de retraite augmenteront de 0,8 %, le 1er octobre prochain compensant la hausse de l'inflation.. La prochaine revalorisation est en revanche reportée d’octobre 2018 à avril 2019.

Le PLFSS entérine le passage de 7 à 11 vaccins obligatoires pour les nouveaux nés à compter de 2018. Coût budgétaire de la mesure : 12 millions d’euros.

Par contre le texte ne prévoit aucune mesure pour la mise en place du congé maternité unique, promesse du gouvernement, aucune mesure de prise en charge à 100 % des lunettes, des prothèses dentaires et des prothèses auditives promise par Emmanuel Macron.

Les plus modestes bénéficieront d'augmentations.

L’Allocation de solidarité aux personnes âgées, son nouveau nom, passera de 803 € à 833 € par mois pour une personne seule, en avril 2018 Deux hausses de 35 € auront lieu en janvier 2019 et janvier 2020.

Le Complément libre choix du mode de garde, aide à la garde d’enfants, sera revalorisé de 30 % au 1er octobre 2018 pour les familles monoparentales.

L’Allocation de soutien familial complétant le revenu des parents isolés sans pension alimentaire, connaîtra une revalorisation de 6 euros le 1er avril 2018.

Le Complément familial majoré, versé aux familles nombreuses modestes, augmentera de 16,80 euros par mois au 1er avril 2018.

Les primes de naissance et d’adoption vont suivre l’inflation.

L’Allocation adulte handicapé est revue à la hausse passant de 811 euros par mois pour une personne seule à 860 euros au 1er novembre 2018, et 900 euros au 1er novembre 2019.

La lutte contre la fraude à l'Assurance maladie (estimée à 245 millions d'euros en 2016) sera intensifiée .

La contribution des médecins est également demandée : 320 millions d'euros d'économies sont attendues par la maîtrise des volumes de prescription en médicaments et l'utilisation raisonné des actes de biologie et d'imagerie notamment.

Alyson Braxton pour DayNewsWorld

 

MOINS DE BAISSE D'IMPOT QUE PREVUE PAR LE GOUVERNEMENT PHILLIPE

Le projet de loi de finances présenté mercredi fait montre de prudence selon pour le Haut Conseil des finances publiques.

Cet organisme indépendant créé en 2012 et placé auprès de la Cour des comptes se déclare par contre plus sceptique sur le volet réduction des dépenses.

"La prévision de croissance du gouvernement pour 2018 est proche de celles des organisations internationales" et son hypothèse d'inflation, fixée à 1,1%, est "raisonnable", seon le HCFP.

Le montant total net des baisses d'impôts liées aux réformes fiscales prévues par le PLF sera de sept milliards d'euros l'an prochain, au lieu des dix milliards annoncés par le gouvernement.

La suppression des cotisations chômage  maladie pour les salariés du secteur privée qui se fera en deux étapes, le 1er janvier et le 1er octobre au lieu d'avoir lieu dès le 1er janvier, en est la raison.

Le Haut conseil des finances publiques (HCFP) a toutefois mis en garde contre des "risques significatifs" sur la "réalisation des économies" promises par Bercy.

Il estime cependant que le gouvernement affiche un peu trop d'optimisme en considérant que l’appareil productif français se montrera à la hauteur pour la progression soutenue du commerce mondial.

Concernant la réduction du déficit public, le ton du Haut Conseil déplore une trop grande lenteur Si le gouvernement prévoit-2,9 points de PIB en 2017 et- 2,6 points de PIB en 2018, l’ajustement dit « structurel » n’est lui que de 0,2 point pour 2017 et 0,1 point en 2018 contre la norme européenne de 0,5 point minimum.

Le rythme de réduction du déficit public sur cinq ans (0,3 point par an en moyenne) est par conséquent trop « lent » même si le gouvernement compte sur l'accélération des rentrées fiscales pour tenir ses objectifs de réduction du déficit public

Pour mémoire la France est, derrière l’Espagne, le pays le plus endetté de la zone euro. .« Les efforts annoncés dans la loi de programmation doivent être mis en œuvre de manière rigoureuse », prévient l'organisme.

Boby Dean pour DayNewsWorld

 

TOILETTES / WC BOUCHEES A GENEVE

AVEC DES BILLETS DE 500 € !!!

Les faits se sont déroulés à l’Agence UBS de Genève.

La salle des coffres de l’Agence s’est retrouvée vers la mi-mai 2017, avec tous les inconvénients liés à des toilettes WC bouchées : débordements, inondations, mauvaises odeurs ...

Il a bien entendu fallu faire intervenir un plombier pour les déboucher.

A la surprise de ce dernier et des responsables de l’Agence présents, il s’est avéré que l’obstruction provenait de billets de 500 €, l’ensemble totalisant environ 150 000 €.

Mais au delà des perturbations subies par l’Agence du fait de la présence de ces billets de 500 € dans l’évacuation des WC, il est apparu que 3 restaurants situés dans les environs de celle-ci avaient connu les mêmes problèmes, de même origine !! Effet collatéral garanti, même si les billets avaient été découpés aux ciseaux pour « mieux les faire passer ». Visiblement , l’astuce n’a pas marché !

Une partie de l’argent a été récupérée et mise sous la garde des autorités publiques locales. Une enquête a, au demeurant été immédiatement ouverte.

D’après la Tribune de Genève, cet argent appartiendrait à des femmes espagnoles qui avaient déposé ce pactole dans leur coffre , il y a quelques années...

Un avocat s’est présenté à la suite des faits , chez les restaurateurs incommodés, pour leur proposer de les indemniser au titre des frais de plomberie qu’ils ont dû engager.

Surprenant ! Les restaurateurs qui avaient déjà déposé une plainte, ont immédiatement retiré celle-ci ! Etrange !

Mais le mystère reste encore très épais , lorsque l'ont apprend que l’UBS est restée depuis le début de cette affaire , parfaitement silencieuse...

Même s’il n’est pas interdit en Suisse de détruire des billets de banque, il faut bien avouer qu’il est bien inhabituel que quelqu’un jette de l’argent dans les toilettes WC , alors que bien plus fréquemment c’est par les fenêtres qu’on a l’habitude de le jeter !

Clara Mitchell pour DayNewsWorld

REMISE A PLAT DE LA POLITIQUE DU LOGEMENT ?

Il faut "mener une réforme juste et efficace : le prix des loyers diminuera en même temps que le montant des APL. Notre engagement est très clair : aucun allocataire ne perdra un euro."assure le secrétaire d’État à la Cohésion des territoires Julien de Normandie

Le Président a pour ambition d'augmenter l'offre de logements tout en baissant drastiquement les aides, jugées inefficaces.

Dossier ambitieux certes mais qui n' pas été pris par le bon bout avec une annonce lapidaire de la baisse de 5 euros des APL sans explication aucune et qui n'apportera que 100 millions d 'économie.

Il a soulevé l'ire des concernés pour peu de gain .

Pour 2018, il chercherait encore au moins 1 à 2 milliards d'euros d'économies.

Certes les aides aux logements réparties en trois catégories peu lisibles (APL, ALS, ALF),versées avec deux ans de décalage, sont source d' erreurs de versement, de fraudes et de frais de gestion démesurés, la Cour des comptes estimant à 600 millions d’euros.

Force est de constater que les APL sont décriées unanimement par des experts. Leur coût n'a fait qu'augmenter : 18,1 milliards d’euros en 2016, quasi la moitié des fonds publics dédiés au logement.

Or les aides massives au logement n'ont fait que contribuer à la hausse des loyers. C'est l'effet inflationniste sur les loyers , en particulier pour les petites surfaces: 50 à 80% du montant des aides est capté par les bailleurs .

" Il faut changer profondément de philosophie ", a martelé Emmanuel Macron le 11 septembre, à Toulouse affirmant sa volonté de débloquer l'offre en réduisant les normes pesant sur la construction.

Il est vrai qu'avec une offre de logements supplémentaires sur le marché pour faire baisser les loyers, seraient mis sur le marché et que le niveau de l'allocation serait calculé sur le revenu de l'année en cours et non plus sur celui d'il y a deux ans.

«Si je travaille, alors que j’étais au chômage il y a deux ans, je touche un montant d’APL qui n’est pas en relation avec ce dont j’ai besoin aujourd’hui, explique le secrétaire d’État à la Cohésion des territoires Julien de Normandie dans une interview au Journal du Dimanche .

Cette mesure est juste. Elle permettra d’économiser plus d’un milliard d’euros» a-t-il assuré.

D'autres mesures sont à l'étude notamment la baisse des APL pour ceux qui habitent déjà des HLM . Et surtout la fusion des différentes aides existantes.

Boby Dean pour DayNewsWorld

 

FERMETURE DES GUICHETS POUR LES EVADES FISCAUX FIN DECEMBRE 2017

Le ministre de l'Action et des comptes publics Gérald Darmanin a annoncé vendredi 15 septembre la fermeture prochaine des guichets permettant aux détenteurs de comptes cachés à l'étranger de régulariser leur situation auprès du fisc français.

Le Service de traitement des déclarations rectificatives (STDR) fermera officiellement le 31 décembre.

Plus de 50.000 demandes ont été déposées en quatre années de lutte, pour plus de 32 milliards d'euros d'avoirs.

Sur cette somme, l'État a prélevé 7,8 milliards d'euros en pénalités et recouvrements d'impôts.

Pour la plupart les comptes bancaires étaient domiciliés en Suisse. Une coquette somme.

Cette "cellule de dégrisement fiscal" avait été mise en place en juin 2013 dans le contexte de l'affaire Cahuzac.

Bercy a estimé qu'il y a désormais plus d'intérêt à renforcer la traque que d'appâter et laisser revenir les tricheurs.

En effet «avec l'entrée en vigueur de l'échange automatique d'informations bancaires, le cadre international permettra à la France d'avoir des moyens puissants pour détecter les fraudeurs».a déclaré le ministre.

En tout, 101 États se sont engagés à mettre en œuvre l'échange automatique d'informations financières, conformément à la norme approuvée en 2014 par le Forum de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) sur la transparence et l'échange de renseignements.

Bercy mise en effet ouvertement sur le renseignement dans sa lutte contre la fraude fiscale, à l'étranger ou en France.

«Tout cela permet à l'État de récupérer des sommes dues, afin de mener les politiques publiques pour tous les Français. Mais attention, ne croyons pas que cette seule lutte permettra de combler nos déficits. Ce discours-là est trop simpliste»,», conclut le ministre des Comptes public .

Emily Jackson pour DayNewsWorld

LE GOUVERNEMENT S'ATTAQUE AU LIVRET A

Maintenu en deçà de l’inflation moyenne sur six mois début août, le taux du placement réglementé pourrait être figé à son niveau actuel de 0,75 % pour deux ans encore !Une annonce qui intéresse les 55,8 millions de Français détenteurs d'un livret A.

Mercredi sur Europe 1, Jacques Mézard - le ministre de la Cohésion des territoires - a évoqué «un gel du taux du livret A pendant deux ans». Avant d'ajouter: «Geler, ça veut dire que ça ne peut pas baisser».

Sur CNews, le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner s'était fendu d'une déclaration selon laquelle le gouvernement envisageait de «garantir le maintien» du taux du livret A à son taux actuel de 0,75% pendant un ou deux ans, car «logiquement il devrait être plus bas».

Une prouesse à en croire le gouvernement voire un cadeau généreux de sa part !

Après le PEL (plan épargne logement), le gouvernement lance son offensive contre le Livret A. Ce mercredi, l'exécutif a confirmé que le taux du Livret A devrait être « stabilisé » à son plancher actuel de 0,75 % en 2018, voire aussi en 2019 tout comme ceux du Livret de développement durable et solidaire (LDDS) et des livrets Bleus, dont les rendements sont alignés sur le premier.

La raison invoquée: l'allègement de la charge des bailleurs sociaux se finançant grâce aux fonds collectés par le Livret A et touchés par la baisse des APL (aides personnelles au logement) puisque les fonds du livret A servent à financer la construction de logements HLM.

Cette entorse aux pratiques (la révision deux fois par an grâce à une formule de calcul automatique) n'est pas une première. A l'été 2016, le gouverneur de la Banque de France avait déjà figé le taux du Livret A à 0,75 % pour un an, afin de « réduire la volatilité du taux du placement ». Les mêmes arguments sont repris par le gouvernement :

« ce que nous voulons, c'est faire en sorte que le taux du Livret A soit stable, qu'il ne bouge pas, qu'il ne descende pas pendant une période de temps », a fait valoir le Premier ministre Edouard Philippe, assurant que « les épargnants n'y perdront pas ». Ce qui est un mensonge de plus assumé par le gouvernement.

Pourtant les économistes anticipaient même une hausse du taux du Livret A à 1 %, en 2018, en cohérence avec les prévisions de la Banque de France qui tablait sur une progression de l'inflation de 1,2 % en 2018 et 1,4 % en 2019.

« S'il y avait des risques de variation du taux, ceux-ci étaient plutôt à la hausse qu'à la baisse », confirme Cyril Blesson, associé chez Pair Conseil. «On demande aux titulaires du livret A de de financer une baisse des APL» constate l'économiste Philippe Crevel

Une conséquence néanmoins : Le Livret A devrait perdre quelque peu en attractivité pour les plus gros épargnants qui préféreront se tourner vers d'autres supports bénéficiant de la « flat tax ».

Mais pour le nouvel exécutif, la priorité consiste bel et bien à rebattre les cartes de l'épargne réglementée : « la modification de la fiscalité des nouveaux PEL, le maintien du taux du livret A à 0,75 % à l'été et les nouvelles annonces sur le taux du placement montrent que le gouvernement veut véritablement s'attaquer à la citadelle de l'épargne réglementée qui jusqu'à présent était sacralisée », analyse Philippe Crevel, directeur du Cercle de l'épargne.

Le gel du taux du livret A s'inscrit pleinement dans la politique du logement. Interrogé ce mercredi matin sur France 2 sur cette mesure, le premier ministre Édouard Philippe déclarait: «Notre objectif est de transformer la politique du logement.

Construire plus là où il y en a besoin pour faire baisser les loyers. Enfin baisser les loyers notamment dans le logement social. Il faut faire en sorte que ceux qui sont dans le logement social, il y ait une baisse de loyer. Il n'y aura donc aucun effet. Pour les autres, aucune espèce d'impact car ils ne sont pas concernés par cette mesure». Le gouvernement doit présenter son plan pour le logement la semaine prochaine en Conseil des ministres.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

LA FIN DU RSI POUR DEMAIN

Après avoir dévoilé des ordonnances réformant le Code du travail en faveur des petites entreprises, le gouvernement va s'adresser aux indépendants ( artisans, commerçants, professions libérales) et autoentrepreneurs.

Lors du déplacement à Dijon mardi, le premier ministre Edouard Philippe devrait confirmer une proposition du candidat Macron c-à-d la fin du régime de protection particulier pour les travailleurs indépendants, le RSI.

Accompagné de Gérald Darmanin, ministre de l’action et des comptes publics, d’Agnès Buzyn, la ministre des solidarités et de la santé, et du secrétaire d’Etat, Benjamin Griveaux, le chef de l’exécutif a prévu d’aller à la rencontre de commerçants et d’artisans de Dijon (Côte-d’Or), avant de détailler la réforme du régime social des indépendants (RSI), prévue pour le 1er janvier 2018.

Il s'agit de rattacher les indépendants ( artisans, commerçants et professions libérales) au système général de la Sécurité Sociale .

On compte près de trois millions d'indépendants en France .Le chantier confié à un haut fonctionnaire, Dominique Giorgi. s'avère complexe: Fondre le RSI dans le régime général prendra plusieurs mois. Et la question de l’alignement des taux de cotisation et des droits correspondants reste posée. Les indépendants paient aujourd’hui en moyenne 47 % de cotisations, pour une protection souvent moindre que celle du régime général. « La question du taux est code CSG mplexe, il pourrait y avoir changement d’assiette fiscale », confirme-t-on à Matignon.

La gestion des risques sera donc assurée par le régime général, celui qui protège les salariés du privé. L'Urssaf sera donc seule chargée du recouvrement.

« C'est ce que nous demandions, explique Marc Sanchez, secrétaire général du Syndicat des indépendants. «Un, cela permettra de sécuriser les calculs de charges pour assurer la protection sociale des indépendants, et deux, nous aurons, au sein d’un même régime, le même taux de cotisation, explique-t-il. Les cursus des chefs d’entreprise aujourd’hui sont différents : on ne l’est plus toute sa vie, on peut être micro-entrepreneur, à la tête d’une structure plus importante, puis salarié… Avoir une seule entité, un seul interlocuteur, ce sera beaucoup plus simple.

Aujourd’hui, avoir un seul et unique régime de Sécurité sociale, ça nous semble très moderne.» Marc Sanchez,voudrait également cotiser plus : « Nous voulons une protection à la carte, en payant plus pour la retraite, le chômage, la prévoyance, la santé », explique-t-il. Pas sûr que ce vœux soit exaucé.

Ensuite sur les charges, comme les salariés du privé, les indépendants vont bénéficier d'allègements de cotisations. Tous ceux qui gagnent moins de 4.000 euros y trouveront leur compte avec un gain de pouvoir d'achat.

Et enfin, Édouard Philippe veut mettre fin à la concurrence déloyale des autoentrepreneurs dont les charges sont actuellement plus basses :23 % contre plus de 40 % pour les autres .

Le statut d'indépendant est en train de se développer avec Internet. Aujourd'hui, on n'est plus forcément embauché par un grand groupe. On peut se mettre à son compte et travailler pour différentes sociétés. Cette tendance suppose la simplification au maximum des procédures administratives.

Les mesures promises pour compenser la hausse de la CSG de 1,7 point devraient concerner tout le monde. Les travailleurs indépendants devraient voir baisser leurs cotisations maladie et famille. Mais alors que les salariés du privé obtiendront tous, dès 2019, un «gain de pouvoir d’achat conséquent», selon Bercy (260 euros par an pour un smic, 350 euros pour un salaire de 2 000 euros), seuls les indépendants avec moins de 4000 euros de revenus par mois bénéficieront, selon Les Échos, d’un «coup de pouce» supplémentaire.

Alyson Braxton pour DayNewsWorld

 

DES PRIVATISATIONS

D'ENTREPRISES FRANCAISES

AU PROFIT DE L'INNOVATION

Le ministre de l'Economie a confirmé ses intentions ce samedi 2 septembre, de privatiser certaines entreprises au profit de l’innovation lors d'un forum italien baptisé "The European House-Ambrosetti", une sorte de mini-Davos à l'italienne qui se tient ce week-end sur le lac de Côme à Cernobbio.

"Je vais annoncer dans quelques semaines que nous allons privatiser certaines entreprises pour avoir de l'argent afin de financer l'innovation", a-t-il annoncé.

"L'innovation est la clé du futur pour l'économie, la clé pour rendre la France plus forte", a martelé Bruno Le Maire.

Ce n'est pas une surprise puisque durant la campagne électorale, le président, Emmanuel Macron, avait déjà promis qu'il alimenterait le fonds d'innovation par les dividendes tirés du portefeuille de l'Etat, mais aussi par quelques privatisations éventuelles.

De plus alors Ministre de l'Economie sous le quinquennat Hollande, il avait préconisé d'user des privatisations en songeant à ADP, mais s'était heurté à une opposition de Manuel Valls et de son secrétaire d’État aux Transports Alain Vidalies.

Il avait tout de même réussi à céder les parts de l’Etat dans des aéroports régionaux : Toulouse en 2014 puis Nice et Lyon en 2016. La FDJ avait échappé à la privatisation envisagée en 2014 du fait du désaccord de Christian Eckert, alors secrétaire d’État au Budget.

L'objectif de Bruno Lemaire est de dégager 10 milliards d'euros pour financer l'innovation et placer l'argent du contribuable "pour le futur et non pas pour le passé".

Aucune entreprise pour l'instant de citées mais les entreprises "stratégique à ses yeux"ne devraient pas être concernées et l'on pense bien évidemment au domaine de l'énergie et du militaire.

La Française des Jeux, qui détient le monopole des jeux de loterie et de paris sportifs sur le territoire français, fait partie depuis plusieurs années des pistes prioritaires de l'APE (Agence des participations de l'Etat) ainsi que les Aéroports de Paris exploitant Roissy-CDG, Orly et Le Bourget qui rapporterait la petite somme de 7 milliards d'euros.

Des baisses de participation dans Renault, Air France et Orange peuvent également figurer sur la liste. A cela vient s'ajouter le dossier sur les chantiers navals de STX France qui devrait déboucher sur un accord avec l'Italien Fincantieri prochainement.

Carl Delsey pour DayNewsWorld

 

LA LOI DU TRAVAIL N 'EST PAS

UNE REVOLUTION COPERNICIENNE

C'est le chantier social majeur du quinquennat. Dans un entretien au Point publié ce jeudi 31 août, Emmanuel Macron réaffirme son projet et confirme que cette réforme doit être "assez ambitieuse et efficace pour continuer à faire baisser le chômage de masse et permettre de ne pas revenir sur ce sujet durant le quinquennat". Le premier ministre Édouard Philippe et la ministre du Travail Muriel Pénicaud ont dévoilé les cinq ordonnances négociées avec les partenaires sociaux qui permettront de réformer le code du travail.

La réforme du Code du travail prend la forme d'un document de 159 pages comportant 5 ordonnances, 4 axes et 36 mesures.

Muriel Pénicaud, a insisté sur le fait que cette réforme donnait "pour la première fois" la priorité aux PME et très petites entreprises, qui lui ont réservé un accueil très positif. Il faut savoir que les PME et les TPE forment l'essentiel du tissu industriel français.

D’ailleurs le président de la Confédération des PME ne s'y est pas trompé en saluant une réforme "particulièrement pragmatique" et l'U2P, qui représente artisans, commerçants et professions libérales, s'est dite "pleinement satisfaite". « Ce changement d'état d'esprit est capital. Jusqu'à présent, on faisait des réformes sociales taillées pour les grandes entreprises. La loi de sécurisation de 2013 en est le parfait archétype. On en est sorti cette fois-ci », se félicite un responsable patronal.

Plafonnement des indemnités prud'homales, réduction des délais de recours, possibilité de négocier sans syndicat : les ordonnances font la part belle aux PME, avec l'ambition de leur donner "un droit du travail adapté". Le gouvernement vante une réforme "ambitieuse, équilibrée et juste". Pierre Gattaz, patron du Medef : "Cette réforme est une première étape importante qui peut aider à conforter la confiance des entreprises. Le Medef est prêt à jouer le jeu mais nous restons vigilants sur les décrets d'application"

Le renforcement de la négociation collective constitue pour les TPE-PME une avancée notable.

Les instances représentatives du personnel vont opérer une fusion. Ainsi au lieu d'avoir quatre instances représentatives du personnel il n'en restera que deux. Cette nouvelle entité, appelée conseil d’entreprise, pourra négocier des accords en cas d’absence de délégués syndicaux et aura un droit de veto sur les sujets concernant la formation professionnelle et l’égalité hommes-femmes .

De plus les entreprises de moins de 50 salariés auront la possibilité de négocier sans passer par les syndicats ce qui assure un certain assouplissement du dialogue social dans ces entreprises puisqu'un délégué du personnel suffira. Au-delà, en revanche, la présence syndicale resterait incontournable

Pour les entreprises de moins de 20 salariés, "nous allons élargir les possibilités de procéder par référendum ou plus exactement par consultation, quelque chose de plus adapté a la taille de l'entreprise", a précisé Muriel Pénicaud.

Les relations au travail seront plus sécurisée pour les TPE et les PME. Pour une erreur de forme, les entreprises ne seront sanctionnées que par un mois de dommages et intérêt et= un employeur ne pourra plus être condamné sur la forme si les prud'hommes lui donnent raison sur le fond. .Les indemnités prud'homales seront plafonnées à 3 mois de salaire jusqu'à deux ans d'ancienneté puis augmenteront progressivement jusqu'à 20 mois de salaire à partir de 30 ans d'ancienneté.

Sur la procédure de licenciement, par exemple, un formulaire simplifié et standardisé de type Cerfa va bien être mis en œuvre pour éviter que les vices de forme se multiplient comme aujourd'hui.

Par ailleurs, le délai de recours aux prud’hommes passera de vingt-quatre mois aujourd’hui à douze mois. deux ans pour les autres licenciements. En compensation, les indemnités légales de licenciement seront augmentées de 25 %, comme annoncé par certains syndicats fin août.

Une mesure a été prise pour les grands groupes :Le périmètre d'appréciation des difficultés économiques d'une entreprise devient national. L'objectif affiché par Muriel Pénicaud est d'éviter que de grands groupes internationaux en pleine santé "organisent le déficit de leur filiale française" mais elle oublie de dire que le plan social sera possible !

Ces ordonnances entreront en vigueur dès fin septembre, même si elles doivent ultérieurement faire l'objet d'une loi de ratification votée par le Parlement, a précisé le Premier ministre.

Mais ce n'est que la première étapes d'un ensemble de réformes destinées à lutter contre le chômage.

Sont attendues les réformes de l'assurance sociale, de la formation initiale et professionnelle, et enfin celles des retraites qui risquent de moins bien passer..

Joannes Courbet pour DayNewsWorld

 

REFORME DU CODE DU TRAVAIL

PAR ORDONNANCES

Après de longues semaines de concertations avec les organisations syndicales, le gouvernement dévoile, jeudi 31 août, le contenu des cinq ordonnances réformant le Code du travail qui ne sera en fait que la suite de la réforme engagée par la loi El Khomri.

L'idée est d'"aller plus loin" que la loi El Khomri avait déjà annoncé le Président de la Republique. Dans sa volonté d'agir rapidement le gouvernement fera passer ces lois par ordonnance.

"Je souhaite introduire dès l'été un projet de loi d'habilitation pour simplifier le droit du travail et décentraliser la négociation. Il s'agit de donner plus de place à l'accord majoritaire d'entreprise ou de branche, d'une part, et d'encadrer les décisions des prud'hommes, d'autre part.

Le tout par ordonnances, pour procéder de manière rapide et efficace" avait précisé Emmanuel Macron alors candidat à la Présidentielle.

 

Les ordonnances permettent à un gouvernement d'éviter les débats parlementaires habituels avec les séries d'amendements qui peuvent être déposés pour l'adoption de la loi.

Le Parlement se voit donc en quelque sorte court-circuité ne pouvant ni discuter, ni modifier le texte.

Pour procéder par ordonnance le Parlement a adopté le 2 août la loi autorisant le gouvernement à légiférer par ordonnances pour réformer le Code du travail appelée loi d'habilitation .

Ces dernières , qui vont être annoncées par une conférence de presse à midi seront ensuite ensuite adoptées en Conseil des ministres le mercredi 20 septembre, après avis du Conseil d'Etat.

 

 

Signées par le président de la République et publiées au Journal officiel, les mesures comprises dans des ordonnances entrent en vigueur immédiatement. Toutefois, pour être pérennisées, elles devront faire l'objet d'une loi de ratification.

Lorsque le Parlement l'aura adoptée, les ordonnances ratifiées auront force de loi.

"L'élection présidentielle a montré l'énorme attente des Français d'un changement profond et rapide", avait déclaré la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, dans le JDD tout en certifiant "les mesures adoptées feront l'objet d'une application immédiate".

Les sujets abordés concernent l'ensemble du monde du travail :licenciements, instances représentatives des salariés, indemnités prud'homales, règles du dialogue social au sein des entreprises, possibilité pour les branches d'entreprises de négocier leurs propres normes...

La CGT et SUD ont déjà annoncé une journée d'action contre cette réforme, le 12 septembre.

Et La France insoumise prévoit de défiler à Paris le 23 septembre. ..

Alyson Braxton pour DayNewsWorld

REFORME DE LA CSG :

MACRON DIFFERE SES

PROMESSES FISCALES POUR LES SALARIES

Le déséquilibre commence à se creuser entre les promesses du candidat Macron en faveur des classes modestes et moyennes et leur mise en œuvre ! Après l’exonération de la taxe d’habitation, c’est une deuxième promesse emblématique du candidat Macron qui est trahie. En effet la suppression des cotisations sociales salariales ne se fera qu'en en deux temps.« Le principe est acté, il reste à déterminer les modalités exactes », explique une source gouvernementale.

Au lieu d’être intégralement mise en œuvre dès le 1 janvier 2018 cette mesure va s'étaler dans le temps au vu des contraintes budgétaires: contenir le déficit sous la barre des 3 % du PIB l'an prochain. Alors que la hausse de la cotisation sociale généralisée (CSG) sera effective dès le 1er janvier 2018, l'exécutif a décidé d'étaler dans le temps pendant l'année 2018, en deux fois, la baisse des cotisations salariales.

Cette réforme avait été présentée durant la campagne présidentielle comme un outil essentiel pour redonner du pouvoir d'achat aux salariés grâce à allégement des charges pesant sur le travail, en basculant une partie du financement de la protection sociale vers la CSG. Il s'agit du transfert des cotisations salariales chômage (2,4 %) et maladie (0,75 %) vers la CSG passant de de 7,5 % à 9,2.

Nul doute que ce deuxième décalage aura des vertus budgétaires certaines, dégageant de substantielles économies pour l'Etat avec la part des cotisations salariales qui n'auront pas été supprimées immédiatement. Pendant quelques mois, jusqu’à l’automne, les caisses de l’Etat enregistreront à la fois les recettes de la CSG augmentée de 1,7 point et celles de cotisations sociales pas encore totalement supprimées.

Effet positif sur la fiche de paye ? « Dès le 1 er janvier, il y aura un gain de pouvoir d'achat pour les salariés », indique-t-on au ministère des Comptes publics mais les gains de pouvoir d’achat espérés dès le début de l’année 2018 pour des millions de salariés attendront.

Des discussions auront lieu dès cet automne pour « définir les modalités de compensation de la hausse de la CSG pour les fonctionnaires ».

Le programme présidentiel chiffrait les gains de pouvoir d’achat à 10 milliards d’euros pour l’exonération de la taxe d’habitation et à 7 milliards pour la bascule des cotisations sociales vers la CSG...Mais avec ces modifications annoncées, les promesses ne seront pas tenues !!!

L'exécutif va donc devoir faire montre de force pédagogie pour sa réforme, déjà contestée par les retraités...

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

UN ENJEU DE TAILLE POUR EMMANUEL MACRON

LA DIRECTIVE

TRAVAILLEURS DETACHES

La question des travailleurs détachés embrase depuis des années la classe politique. Selon un rapport du Sénat de mai 2016, le nombre de travailleurs détachés au sein de l'UE a augmenté de près de 45% entre 2010 et 2014, passant de 1,3 million de personnes concernées à 1,9 million (1,7 million de personnes un an plus tôt.Le travail détaché s'est donc banalisé.

En France, ils sont près de 290 000. Les travailleurs des pays de l'Est constituent le plus gros bataillons des travailleurs détachés. C'est un des sujets sur lesquels l'Est et l'Ouest de l'Europe sont en désaccord.

La directive européenne du 16 décembre 1996 encadre le travail détaché : ce dernier concerne les salariés qui réalisent des missions ponctuelles dans un autre pays de l'Union européenne que celui dans lequel ils travaillent en temps normal.

Leurs cotisations sont payées dans leur pays d'origine mais ils sont déclarés et bénéficient des mêmes droits que les travailleurs locaux comme le salaire minimum, les 35 heures par semaine et les congés payés.Or les charges sociales appliquées dans le pays d'origine étant bien moindres, les entrepreneurs français ont tout intérêt à employer des salariés venant de tels pays. La Commission européenne reconnaît qu'«il existe souvent d'énormes écarts entre le salaire des travailleurs détachés et celui des travailleurs locaux», notamment dans les États où les salariés sont souvent payés davantage que le Smic comme en France.

Ce système favorise donc bel et bien en l’état le dumping social.

Mais autre problème de taille : outre le dumping social, ce système favorise également des fraudes en tout genre.

Selon un rapport parlementaire, près de 300 000 salariés seraient détachés en toute illégalité en France : rémunérés bien en-dessous du smic, ils ne sont pas déclarés par les entreprises ou bien employés via des montages complexes d'agence d'intérim. La liste des fraudes est longue et les détournements massifs. Cela engendre de fait, du dumping social et de la concurrence déloyale.

"Ce n'est pas sérieux"

Le Haut Conseil pour le financement de la protection sociale a mis en évidence trois type de fraudes fréquentes :

1° L' implantation d'une entreprise «boîte aux lettres», c'est-à-dire sans activité réelle, dans un pays à faible niveau de charges sociales qui permet de recourir à des travailleurs détachés envoyés dans d'autres États membres.

2° Le non-paiement des charges sociales dues dans le pays d'origine du travailleur ou la minoration du salaire de base sur lequel les cotisations sont calculées, le contrôle étant difficile à l'étranger

3°Le non-respect de la réglementation du pays d'accueil (nombre d'heures déclarées supérieures au nombre d'heures payées, logement à bas coût, frais de détachement déduits indûment du salaire, etc.).

C'est pourquoi le président Macron part mercredi en croisade européenne pour revoir la directive sur les travailleurs détachés. Déjà en juillet 2016, le Premier ministre Manuel Valls menaçait de ne plus appliquer la directive européenne si les pays de l'Est ne consentaient pas à des efforts.

Cette tournée commence ce mercredi par une rencontre entre les dirigeants autrichiens, tchèques et slovaques pour être suivie par une visite en Roumanie et en Bulgarie. Le chef de l'État français cherche à rallier à sa cause certains pays de l'est de l'Europe afin de parvenir à un changement de la réglementation européenne lors du prochain conseil social d'octobre.

En effet la France est le pays européen accueillant le plus de travailleurs détachés derrière l'Allemagne, avec un total de 286.000 en 2015, selon la Direction générale du travail. Mais en raison de nombreuses fraudes possibles on estime à plus de 400 000 le nombre de ces travailleurs qui se retrouvent surtout dans le BTP, l’industrie et l'agriculture. Environ 220 000 travailleurs détachés seraient en situation irrégulière : malgré 1500 contrôles par mois, le montant des amendes cumulées n'atteint que 5 millions d'euros. Le manque à gagner de ce type de fraude s'élève à 400 millions d'euros.

La France défend six modifications substantielles :

1° La prise en compte de la durée du détachement dès le premier jour. « Aujourd'hui, le compteur ne tourne qu'au bout de six mois », rappelle-t-on à l'Élysée.Il est facile de contourner les règles du détachement en multipliant les séjours de 3 mois...

2°La limitation des détachements «à 12 mois sur une période de deux ans». Le texte de la Commission actuellement étudié propose une limite de 24 mois, au lieu de 36 mois aujourd'hui.

3°L' intégration directe et explicite des indemnités de «transport, d'hébergement et de repas» dans le revenu du travailleur.

4°la lutte contre les entreprises «boîtes aux lettres», qui n'ont aucune activité dans leur pays d'origine, en imposant que le formulaire A1 devienne une condition préalable du détachement.

5° La rémunération équitable des travailleurs détachés, facteur de dumping social sauvage. Les règles du salaire minimum et les accords collectifs du pays d'accueil devraient s'appliquer aux travailleurs détachés sans dérogation possible ... Cette mesure rendrait évidemment assez inutile l'importation d'une main-d'œuvre à bas coût.

6°La mise en place d'une plate-forme européenne pour un meilleur échange d'informations entre les systèmes ce qui permettrait de démasquer la fraude sociale au travail détaché.


La révision de la directive des travailleurs détachés divise bien entendu l’Europe !

Depuis que la Commission européenne a proposé de moderniser la directive de 1996 régissant le travail détaché, un climat de défiance s'est installé dans l'Union européenne (UE) autour de ce sujet. Elle repose sur un principe simple : à travail égal sur un même lieu doit correspondre une rémunération équivalente. « Nous devons tous soutenir Emmanuel Macron pour renégocier les règles du travail détaché. Faire payer les cotisations et impôts égaux dans un même pays ! », a tweeté le président de l’UDI, le député Jean-Christophe Lagarde.

En Europe de l'Est, la révision de cette directive est en effet vécue comme un coup de poignard dans le dos. « Vos entreprises ont fait de confortables acquisitions dans nos pays quand nous avons rejoint l'UE, et maintenant il ne faut plus que nos travailleurs aillent proposer leurs services dans les vôtres ? », s'insurge un diplomate. Un coup dur pour les pays grands fournisseurs de main-d'oeuvre, situés à l'Est de l'Union.

Onze États membres (Bulgarie, Croatie, Danemark, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, République tchèque, Roumanie et Slovaquie) défendent le statut actuel des travailleurs détachés, selon le principe de la libre prestation de service au sein du marché commun.

L'Autriche membre depuis 1995, est alignée sur la France sur ce dossier, d’autant que des législatives y sont organisées le 15 octobre et que l’extrême droite europhobe y bénéficie toujours d’intentions de vote élevées. La presse autrichienne parle d’ailleurs de « sommet social » au sujet de la rencontre à quatre à Salzbourg.

Or, afin d'adopter des actes législatifs, la majorité qualifiée est nécessaire..

Emmanuel Macron avait notamment promis de « porter le projet d’une Europe qui protège » face à ceux qui prennent l’Europe « pour un supermarché » en « ne respectant pas les règles ».

La France veut notamment limiter à un an la durée maximale du détachement et renforcer la lutte contre la fraude. « L’idée n’est pas d’arriver avec un texte, prévient toutefois l’Elysée, mais d’expliquer pourquoi on pense que c’est un sujet important, qui peut fragiliser la liberté de circulation dans son ensemble si on ne trouve pas un bon équilibre. »

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

UNE EMBELLIE ECONOMIQUE

AU JAPON DURABLE?

Abonnée à une modeste croissance, le Japon confirme une embellie économique inédite depuis 11 ans . La troisième puissance économique du Monde connaît en effet depuis six trimestres consécutifs une hausse de sa croissance avec une augmentation de 1% du PIB au deuxième trimestre par rapport au trois premiers mois de l'année.

En rythme annuel, le Japon affiche une croissance confortable de 4%.

Voilà une bonne nouvelle pour le chef de l'exécutif Shinzo Abe pour qui a fait de la relance économique une priorité.

Les données diffusées lundi montrent un redressement de la demande intérieure, avec une consommation des ménages (quelque 60% du PIB) en hausse et de solides investissements des entreprises affichant une hausse de 2,4%.

L'activité bénéficie aussi de la bonne tenue des dépenses publiques qui se renforce à l'approche des Jeux Olympiques 2020 de Tokyo.

Les exportations cependant continuent à marquer le pas.

Pour l'heure, le Premier ministre ne peut que faire montre de contentement même si les « Abenomics », le programme de relance qui porte le nom du Premier ministre, n'ont pas tenu l'ensemble des promesses.

Le Fonds monétaire international (FMI) préconise au gouvernement nippon de s'emparer de l'embellie actuelle « pour faire avancer un ensemble de réformes complet et coordonné ». "A cette fin, le travail à temps plein, la participation des femmes et des seniors au marché du travail et l'utilisation de la main-d’œuvre étrangère devraient être facilités", conseille-t-il.

L'archipel japonais doit encore faire face au vieillissement de sa démographie . "Pour réellement doper le taux de croissance potentiel du Japon, il faut s'attaquer au déclin démographique du pays" selon Junko Nishioka, de Sumitomo Mitsui Banking Corporation, . Or pour augmenter la natalité dans un pays où la conciliation entre maternité et emploi s'avère difficile , des mesures d'ordre structurel doivent être mises en place comme la création massive de crèches. De plus la volonté protectionniste affichée par Donald Trump et le ralentissement économique de Chine, pourraient se solder par des retombées négatives pour les industriels japonais.

Conscient de ces difficultés pour une croissance durable le démocrate, Shinzō Abe a d'ailleurs annoncé que les Abenomics entraient dans une nouvelle phase et a rendu public « trois nouvelles flèches », à savoir : une économie forte qui crée de l’espoir, un soutien à l'éducation des enfants, et un système de sécurité sociale capable de rassurer

Chacune de ces « flèches » se traduisent par un objectif concret :

1°Porter le PIB nominal à 600 000 milliards de yens à l’horizon 2020

2°Porter le taux de naissance 1,8 d’ici au début des années 2020,

3°Réduire le turnover lié aux soins de dépendance à zéro d’ici au milieu des années 2020.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

ON TOUCHE ENCORE AU PORTE-FEUILLE DES FRANCAIS A PARTIR DU 1er AOUT

1° Augmentation des tarifs de l’électricité

Le calcul des tarifs revu chaque année prend en compte les coûts de l'énergie, celui de l'acheminement de l'électricité et de sa commercialisation.

Les tarifs réglementés de l'électricité augmentent en moyenne donc de 1,7 % au 1er août 2017 conformément aux recommandations de la Commission de régulation de l'énergie (CRE) permettant selon cette dernière « le rattrapage des montants liés à l'insuffisance des tarifs au titre de l'année 2012 » récupérant ainsi un reliquat de 190 millions d’euros.

Les tarifs bleus, résidentiels et professionnels sont concernés par cette hausse. La hausse est limitée pour les tarifs jaunes appliqués en Corse uniquement de 0,6% tandis que seuls les tarifs verts connaissent une baisse de 0,4%.

2°Augmentation du passe Navigo

Malgré la promesse de Valérie Pécresse, le titre d’abonnement à tarif unique pour les transports des Franciliens, augmente de 2,20 euros au 1er août : il passera donc à 75,20 euros mensuels.L'an dernier la hausse avait été de 3% déjà.. Le prix du ticket de métro à l'unité reste à 1,90 euro, tandis que le carnet de 10 tickets augmente de 40 centimes. Ces hausse permettront « les financements durables et innovants pour les transports publics franciliens »;

3°Hausse des loyers parisiens de référence.

Les biens loués à Paris, dont les baux sont signés entre le 1er août et le 31 juillet 2018, vont augmenter légèrement, de 1 à 2 %, soit 1 euro par mètre carré par mois.

Le prix ne doit ni dépasser de plus de 20 % le loyer médian ni lui être inférieur de plus de 30 % en référence à la loi Alur. Ce plafond est fixé annuellement.

4°Stagnation du taux du Livret A

Le ministère de l'Économie et des Finances a décidé de suivre la recommandation de la Banque de France en maintenant le taux du Livret A à 0,75 % bloqué depuis 2 ans.Il s'agit de son plus bas niveau historique depuis sa création en 1868.

La formule de calcul du taux théorique aurait dû mener à un relèvement du taux à 1 %.

5°Recul léger du prix du gaz :

Le gendarme du secteur a décidé d’appliquer aux tarifs du gaz une baisse de 0,8% en moyenne hors taxe : 0, 8 % pour le chauffage concernant 3 millions de foyer, de 0,3 % pour la cuisson, et de 0,5 % pour ceux qui l'utilisent pour la cuisson et l'eau chaude.Les tarifs réglementés du gaz sont révisés mensuellement, selon une formule qui prend en compte notamment les prix du gaz sur le marché de gros et le cours du baril de pétrole.

Boby Dean pour DayNewsWorld

NATIONALISATION TEMPORAIRE DES CHANTIERS NAVALS STX DE SAINT NAZAIRE ENVISAGEE

L'Etat a décidé de faire valoir son droit de préemption sur le capital du constructeur naval STX jeudi, alors que le constructeur italien Fincantieri exige de détenir plus de 51% du capital. La décision de Paris de « nationaliser temporairement » STX France a été prise par Emmanuel Macron, Paris refusant une prise de contrôle majoritaire du constructeur naval STX France par l’Italien Fincantieri.

Il s'agit de la première grande mesure industrielle du quinquennat.

Le sujet, particulièrement sensible, qui agite régulièrement le monde politique, les milieux d’affaires et les médias des deux côtés des Alpes a mécontenté le groupe italien grand rival des Chantiers de l'Atlantique et "repreneur exclusif de la filiale française du groupe coréen STX, en redressement judiciaire.

Le président de la République "a choisi de nationaliser cette entreprise plutôt que d’en confier les clés à un actionnaire italien jugé problématique .L'offre de Fincantieri comme "repreneur exclusif" pour les 66,66% de STX France détenus avait été certes retenu par le groupe coréen .

Mais la négociation par le gouvernement de François Hollande en octobre 2016 consistait à ce que Fincantieri constructeur italien reste minoritaire pendant sept ans, avec 48% seulement du capital, au côté de la Fondazione CR Trieste, avec 7% .

A L'Etat français de conserver un tiers du capital et un droit de veto et et français DCNS d'en détenir12 à 13%0 à Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique), tout près de Saint-Nazaire. L'accord pour la reprise de la participation est signé le 19 mai.

Mais le 31 mai, lors de l'inauguration du Meraviglia à Saint-Nazaire, Emmanuel Macron annonce son intention de revoir l'accord qui ne protège pas suffisamment l'industrie française et veut maintenir le contrôle des chantiers à "50/50".

 

"La possibilité pour les actionnaires français de garder la main sur l'emploi"selon le locataire de l'Elysée n'était plus garantie. Ce dernier estime que Fincantieri a des liens étroits avec l'autre actionnaire italien, et qu'il serait par conséquent majoritaire de facto. En cas de baisse sur le carnet de commandes, le maire PS de Saint-Nazaire, David Samzun, redoute que Fincantieri fasse travailler les Italiens plutôt que les Français. De plus cet accord ne protège ni notre savoir-faire français , ni nos brevet, ni nos emplois selon ce dernier. De plus les Italiens ont pour ambition le développement des compétences des Chinois à fabriquer des paquebots !De quoi inquiéter l'élu CFDT.

 

La situation restant bloquée, la France a finalement adressé un ultimatum. "Si jamais nos amis italiens refusent la proposition honnête qui leur est faite, l'Etat exercera son droit de préemption", a menacé Bruno Le Maire, ministre de l'Economie L'Etat français rachèterait donc les "parts" que Fincantieri devait acquérir.

Il n'est pas étonnant que ces propos, ces propos ont été mal accueillis à Rome, où l'on estime que "le gouvernement français a changé les cartes"

Il n'est pas étonnant que ces propos, ont été mal accueillis à Rome, où l'on estime que "le gouvernement français a changé les cartes"

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

RETRAIT DES DETECTEURS DE METAUX

A L'ENTREE DE L'ESPLANADE PAR ISRAEL

Les autorités israéliennes avaient installé les détecteurs de métaux aux entrées de l'esplanade le 16 juillet, au surlendemain de la mort de deux policiers israéliens dans une attaque . Ce dispositif avait été justifié par les autorité israélienne par le fait que les assaillants avaient caché des armes sur ce site pour mener leur attentat. Venait s'ajouter également un incident meurtrier à l'ambassade d'Israël en Jordanie.

En signe de protestation contre l'installation de ces détecteurs de métaux, les fidèles musulmans ne se sont plus rendus sur l'esplanade priant dans les rues environnantes. Des violence meurtrières entre police israélienne et Palestiniens ont éclaté. L'esplanade représente en effet le troisième lieu saint de l'islam, désigné comme le Noble sanctuaire, après La Mecque et Médine et cette installation de détecteurs a été vécue par les musulmans comme un affront.

Des forces de sécurité israéliennes étaient postées à l'entrée du site, également le lieu le plus sacré du judaïsme sous le nom de Mont du Temple.

Face au risque d'un débordement des tensions au-delà des Territoires palestiniens, la communauté internationale a fait pression pour le retrait de ses détecteurs. Le cabinet de sécurité israélien a accepté "la recommandation de tous les organismes de sécurité de remplacer l'inspection au moyen de détecteurs de métaux par une inspection de sécurité basée sur des technologies avancées et sur d'autres moyens", a déclaré dans la nuit le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Malgré le retrait des détecteurs de métaux les musulmans continuent le boycoot de ce lieu saint l'islam situé à Jérusalem-Est occupée.

Boby Dean pour DayNewsWorld

 

LOUANGES DU FMI A L'EGARD DU PROGRAMME D'EMMANUEL MACRON

La conférence des territoires s’est déroulée lundi dans un contexte tendu, après l’annonce d’une baisse des dépenses plus importantes d’ici à 2022 dans les collectivités locales.

Le gouvernement veut trouver 20 milliards d’économie l’an prochain.

Le chef de mission du Fonds monétaire international a multiplié lundi les éloges à l'égard du programme d'Emmanuel Macron. Des éloges plutôt rares de la part de l'institution , pour l'Hexagone, qui était régulièrement appelé à la réduction la dépense publique et au lancement de profondes réformes structurelles.

L'arrivée d'Emmanuel Macron au pouvoir, et les réformes promises par ce dernier ont visiblement adoucit le FMI . "L’ambitieux programme de réformes du gouvernement pourrait fortement contribuer à résoudre les défis économiques auxquels la France se heurte de longue date", estime le FMI, lors de la publication de sa revue annuelle de la politique économique du pays, lundi 17 juillet.

Conséquence : l’institution internationale compte désormais sur une croissance de 1,5% pour 2017, très légèrement revue à la hausse (0,1 point de plus de croissance pour l'année prochaine).

"Nous sommes plutôt impressionnés par la nouvelle énergie et l'optimisme que nous avons perçus au sein du gouvernement et auprès de nos interlocuteurs", a salué Christian Mumssen, le chef de mission du Fonds monétaire international à Paris lors d'une conférence de presse au terme de l'évaluation annuelle de l'économie française.

Pour le gouvernement, il s'agit de faire des économies de 4,5 milliards d'euros dès cette année, ce qui est jugé "réalistes" par le FMI. Ainsi la France devrait passer sous la barre des 3% de déficit et pourraient "fortement contribuer à résoudre les défis économiques auxquels la France se heurte de longue date", a répété selon Christian Mumssen.

En fait les mesures annoncées par le gouvernement français émanent largement d'un document publié l'année passée par le FMI sur l'efficacité de la dépense publique en France. "Toutes les idées y sont", s'est félicité le responsable du Fonds  .

"Pour que la stratégie soit crédible, de profondes réformes s'imposent à tous les niveaux des administrations publiques",dit-t-il, soutenant que cet effort était "nécessaire dès maintenant". "Nous ne pensons pas que la stratégie puisse fonctionner sans s'attaquer au problème de la dépense publique", continue-t-il encore. Il admet que les coupes budgétaires toucheront immanquablement les dépenses sociales.

Le FMI estime que la réforme du marché du travail est "vaste et ambitieuse". "Elle cherche à améliorer la flexibilité au niveau des entreprises, à réformer l'assurance-chômage et à renforcer les dispositifs d'apprentissage et de formation professionnelle",selon le Fonds, pour qui cette réforme "devrait aller de pair avec le maintien de la modération salariale". Mais le FMI plaide aussi pour une "limitation de la progression des salaires minimums à l’inflation". Et donc de se garder de tout coup de pouce au SMIC.

La réforme du code du travail, qui renforce la place des négociations d'entreprises peut être une première réponse.Le FMI valide la méthode choisie pour le premier chantier social du quinquennat, la réforme du droit du travail, qui passera en procédant par ordonnances.

Le projet de refondation de l’apprentissage et de la formation professionnelle  :Des mesures « essentielles » dans un pays où « le chômage touche de manière disproportionnée les jeunes et les travailleurs peu qualifiés ».

Les réformes qui ciblent la fiscalité des entreprises, les revenus du capital et du travail, « devraient (également) stimuler les investissements et la croissance de l’emploi ».

Les experts de Washington estiment aussi nécessaire de mettre à contribution les collectivités locales dans les économies à réaliser.

« Ce programme est ambitieux, complet mais également équilibré », selon Christian Mumssen, qui a dirigé la mission d’évaluation en France. Il « pourrait fortement contribuer à résoudre les défis économiques auxquels la France se heurte de longue date », affirme même le FMI dans son résumé de fin de mission, citant les « déséquilibres budgétaires persistants », le « chômage élevé » et la « faible compétitivité externe ».

Ce soutien "au programme ambitieux" du gouvernement tombe à pic pour le Président et son Premier ministre Edouard Philippe en train de réformer le droit du travail par ordonnance et d’imposer la réduction drastique de la dépense publique, dans le secteur de la défense notamment, en période de terrorisme.

Kelly Donaldson pour DayNewsWorld

ENCOURAGEMENT

DE LA PART MOODY'S

A LA FRANCE

L'agence de notation estime que l'élection d'Emmanuel Macron pourrait donner à la France l'occasion de s'attaquer aux défis qui l'attendent.

C'est ainsi que l'agence de notation financière Moody's pense que «l'élection d'Emmanuel Macron fournit à la France l'occasion de s'attaquer aux défis qui pèsent sur sa note de crédit».

Moody's, n'ayant pas la réputation de tendresse à l'égard des pays endettés, considère que la notation de la France pourrait être revue à la hausse dans la mesure où le pays connaîtrait une croissance économique et une réduction du ratio de la dette sur PIB.

En effet Moody's considère qu'un train de réformes va être mis en application par la France de Macron.

 

Selon Moody's les dernières élections auraient ouvert «une fenêtre d'opportunité pour mieux répondre aux principaux défis susceptibles d'avoir une incidence négative sur le profil de crédit de la France»...

Sa vigilance est cependant toujours de rigueur dans l'attente de savoir si «cette volonté va se traduire dans les prochaines années par la mise en œuvre effective d'un vaste programme de réformes économiques».

Il n'en demeure pas moins que la France reste très surveillée par les agences de notation et qu'elle est toujours sous la menace d'une dégradation si «réformes courageuses» ne sont pas entreprises !

La France doit donc se tenir à ses objectifs de réduction de son déficit public pour les années 2017 et 2018.

Le pays fait partie d'une liste de 25 États que l'agence de notation américaine Standard and Poor's pourrait dégrader cette année. ..

Rappelons pour mémoire que Moody's avait retiré à la France la note suprême en novembre 2012, quelques mois seulement après l'agence Standard&Poor's qui retirait le «tripleA» à notre pays dès le mois de janvier 2012 !!!

Car n'oublions pas que la dette souveraine française dispose depuis 2015 d'une note à long terme «AA», avec «une perspective stable». Notre note elle se situe deux crans sous le fameux «triple A».

Les encouragements, la France en a bien besoin. Alors que l'État français emprunte à 0,838 % pour l'échéance à 10 ans l'Allemagne emprunte pour la même durée à 0,57 % !!!

Kelly Donaldson pour DayNewsWorld

 

COMPTE DE PREVENTION

Édouard Philippe a annoncé samedi aux partenaires sociaux une réforme du compte pénibilité, prévue pour entrer en vigueur pour 2018 :un compromis entre la CFDT, très attachée à cette mesure emblématique du quinquennat Hollande, et le patronat contre une "usine à gaz".

Dans une lettre le Premier ministre propose une nouvelle mouture: un "compte de prévention" dont le nouveau nom officiel est amputé du terme de pénibilité,

ce terme qui «induit que le travail est une douleur»selon M.MACRON.

Entré en vigueur par étapes depuis 2015, le compte pénibilité permet aux salariés du privé occupant un poste pénible de cumuler des points afin de partir plus tôt à la retraite, se former ou travailler à temps partiel sans perte de salaire.

Certains critères et le financement de cette mesure aussi vont être modifiés dans le cadre d'une réforme esquissée par Edouard Philippe ce samedi.

Maintenu tel quel pour six critères (travail de nuit, répétitif, en horaires alternants ou en milieu hyperbare, ainsi que le bruit et les températures extrêmes),pour quatre autres critères, les plus décriés par le patronat, les règles sont modifiées: la manutention de charges lourdes, les postures pénibles, les vibrations mécaniques et les risques chimiques, sortiront du compte à points.

Les employés cependant qui y sont exposés pourront encore bénéficier d'un départ anticipé à la retraite, mais seulement quand «une maladie professionnelle a été reconnue» et quand «le taux d'incapacité permanente excède 10%», selon la lettre du Premier ministre.

«Une visite médicale de fin de carrière permettra à ces personnes de faire valoir leurs droits», selon le courrier d'Edouard Philippe.

Dernière modification majeure de cette nouvelle mouture: le financement, cette fois pour tous les critères. Les deux cotisations actuelles «seront supprimées» et «le financement des droits en matière de pénibilité sera organisé dans le cadre de la branche accidents du travail/maladies professionnelles» (AT/MP). Cette branche, dans le vert depuis 2013, est la seule excédentaire de la Sécurité sociale !

Britney Delsey pour DayNewsWorld

 

BILAN DU G20

UN ASSEZ BON COMPROMIS

AU REGARD DES TENSIONS

Ce compromis aura permis à ce sommet, qui était objectivement celui de toutes les tensions, de se conclure sur un compromis diplomatique honorable.

Pour la chancelière Angela Merkel, qui attendait beaucoup de ce rendez-vous diplomatique à moins de trois mois des élections législatives allemandes, ce résultat peut être qualifié de succès, dans la mesure où il correspond, grosso modo, au scénario qu’elle avait anticipé en amont du sommet. « J’avais dit qu’il fallait que nous trouvions des compromis mais en même temps que nous ne cachions pas nos désaccords. C’est ce que nous avons fait », s’est-elle félicitée, samedi, lors de sa conférence de presse finale.

« Avancée sur le terrorisme »

« Je considère que le texte a permis (…) de maintenir les équilibres indispensables et d’éviter toute marche en arrière »,selon Emmanuel Macron, qui a reconnu que « ce fut difficile comme nous le savions avant même le sommet ».

Le bilan du sommet de Hambourg, pour mitigé qu’il soit, n’en est pas déshonorant pour autant sur le plan diplomatique. Ce que M. Macron a résumé d’une formule assez juste en expliquant qu’« il y a une avancée sur le terrorisme et [que] le recul a été évité sur beaucoup de sujets »Sur ce sujet, les membres du G20 se sont mis d’accord sur une déclaration commune en 21 points insistant sur le rôle du Groupe d’action financière (Gafi), un organisme intergouvernemental créé en 1989 qui publie des recommandations régulières pour ses trente-sept membres sur les manières de lutter contre la criminalité financière et le financement du terrorisme.

Sur le climat, la chancelière espérait mieux sans toutefois ce faire d'illusion « convaincre » son homologue américain

de revenir sur sa décision, et annonçant la tenue d’un « sommet d’étape », le 12 décembre, deux ans jour pour jour après la signature de l’accord de Paris, « afin de prendre de nouvelles actions pour le climat, notamment sur le plan financier ".

Discussions difficiles sur le commerce autres chapitre.Un compromis trouvé sur le protectionnisme

les résultats de ce sommet du G20 sont en revanche assez modestes :sauver la face, au risque de s’en tenir à des déclarations de bonnes intentions sans portée réelle… Il en va ainsi du commerce, sujet sur lequel les discussions ont été « particulièrement difficiles », a reconnu Mme Merkel

En matière commerciale, le président américain inquiète depuis des mois ses principaux partenaires par ses velléités protectionnistes, illustrées par son slogan permanent sur "l'Amérique d'abord". Si les Etats-Unis ont finalement accepté de se rallier dans la déclaration finale à une condamnation du "protectionnisme", le G20 a reconnu pour la première fois pour la première fois le droit des pays victimes de dumping de recourir à "des instruments légitimes de défense commerciale".

Comme au G7 de Taormine, l’engagement de tous à lutter contre le protectionnisme est réaffirmé dans la déclaration finale..Y figurent la nécessité de garder les marchés ouverts et la reconnaissance du rôle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Des formules agréées de bon aloi au terme d’un bras de fer avec les Etats-Unis!

En échange de ses concessions, Washington a obtenu que soit mentionné le droit de recourir, si nécessaire, à « des instruments légitimes de défense commerciale ». L’équilibre trouvé satisfait le M. Macron chantre d’une Europe qui protège. « Cela reflète assez bien la position que l’on défend, lutte contre le protectionnisme et lutte contre le dumping », souligne-t-on à l’Elysée.

Cet accord de façade est pourtant loin d’avoir résolu tous les points de contentieux. Largement rhétorique, il ne permet pas d’éteindre le feu qui couve avec les Etats-Unis sur le dossier de l’acier. Le G20 a confirmé son engagement à travailler en mode collectif au sein d’un forum mondial dédié aux surcapacités dans ce secteur., la Chine est poliment priée d’y collaborer plus franchement.

Mais que se passera-t-il si la Maison Blanche ordonne des restrictions unilatérales sur les importations d’acier ? Une menace  agitée par Washington pour des raisons de sécurité nationale. Si elle se concrétisait, les Européens ont d’ores et déjà promis une réaction instantanée.

 

De l'utilité du G20

L’exemple du commerce, presque caricatural, soulève au fond une question que beaucoup se posaient déjà, mais que le sommet de Hambourg a remis sur la table, celle de l’utilité même d’une instance comme le G20.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

REVIREMENT D' EMMANUEL MACRON

SOUS PRESSION

Les réformes de l’ISF et de la taxe d’habitation

en vigueur dès 2018

Après s'être fait flouer par Hollande, le tiers des Français qui ont voté Macron n'entende pas se  faire flouer à nouveau par l'homme pressé qu 'est le nouveau locataire de l'Elysée !

La « cagnotte » de Lionel Jospin et "le ras-le-bol fiscal " de François Hollande atteint clairement le gouvernement Macron !

Les critiques les plus acerbes ont fusé depuis les médias jusqu'aux économistes du Davos annuel d'Aix-en -Provence !

Le calendrier des réformes fiscales suscitent de la part des oppositions des critiques acerbes. « La seule certitude, c’est la hausse de la CSG [contribution sociale généralisée], pour le reste, ça change toutes les deux heures », ironise Guillaume Larrivé, député (Les Républicains) de l’Yonne, interrogé lundi 10 juillet sur LCI dénonçant "un zigzag fiscal permanent" du gouvernement. Alexis Corbière, député (La France insoumise) de Seine-Saint-Denis qualifié de « honteux » que le gouvernement « fasse les poches » des retraités. « Quand on a bossé toute sa vie, qu’on gagne 1 300 euros par mois, vous augmentez la CSG, c’est dégueulasse, surtout que les mêmes qui font ça expliquent qu’il faut baisser l’ISF [impôt de solidarité sur la fortune ] », s’est-il indigné sur LCI.

L’économiste Philippe Aghion, inspirateur du programme présidentiel de M. Macron, a rappelé que les baisses d’impôts permettent de stimuler la croissance. Benoît Cœuré, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), a estimé qu’« une stratégie qui consisterait à tout étaler sur le quinquennat, malheureusement, ne maximiserait pas l’impact économique des réformes ».

« Il est nécessaire de mettre en œuvre immédiatement une fiscalité favorable à l’investissement : prélèvement forfaitaire à 30 % sur les revenus du capital, recentrage de l’ISF sur l’immobilier », a martelé Jean-Hervé Lorenzi, président du Cercle des économistes et organisateur des Rencontres.

Un message que M. Le Maire a repris aussitôt à  son compte. « Le rôle de l’Etat, c’est de créer un environnement le plus favorable possible au développement des entreprises. Nous allons le faire tout de suite : en baissant l’impôt sur les sociétés [de 33,3 % à 25 % sur le quinquennat] et en supprimant la dernière tranche de taxe sur les salaires », a-t-il répondu

Pour l’heure, le seul dispositif fiscal qui s’appliquera au 1er janvier 2018 est en effet la suppression des cotisations salariales assurance chômage et assurance maladie, remplacées par une hausse de 1,7 point de la contribution sociale généralisée (CSG).

L’audit de la Cour des comptes semblait être une aubaine pour le nouveau gouvernement :

lle gouvernement a joué le coup, durant la semaine écoulée en insistant lourdement sur le dérapage de la dépense publique.Depuis la publication de l’audit de la Cour des comptes, le gouvernement a mis l’accent sur le sérieux et la crédibilité budgétaires. Objectif : trouver 4 à 5 milliards d’économies pour revenir sous les 3 % de déficit public en 2017 pour donner un signal de bonne volonté aux partenaires européens de la France.

La déclaration de politique générale d’Edouard Philippe, mardi 4 juillet, a paru marquer un infléchissement dans la mise en œuvre des réformes fiscales annoncées par Emmanuel Macron . La semaine dernière a été marquée par les annonces de report à 2019 de plusieurs baisses d'impôt promises par le candidat Emmanuel Macron. Le chef du gouvernement n'avait-il pas repoussé à 2019 la réforme de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), le prélèvement unique de 30 % sur les revenus de l’épargne et la transformation du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) en baisse de charges. N'avait-il pas également repousser juste un an les élections présidentielles l’exonération de la taxe d’habitation pour 80 % des Français prendrait plus de temps que prévu ?

Mal joué !

Inenvisageable pour les Français qui ont déjà ,pour certains, été saignés à blanc !

D'où la méthode Macron : brusque changement de cap ! Revirement à 180° !

Dimanche, Emmanuel Macron lui-même a tranché. « Le président de la République a dit qu’il souhaitait qu’une première tranche d’exonération de la taxe d’habitation et la réforme de l’ISF interviennent dès 2018 », indique au Monde une source gouvernementale

Le premier ministre a voulu rapidement couper court à la polémique.Les reports passent mal;

Bruno Le Maire a bien l’intention de faire entendre sa voix. Invité aux Rencontres économiques d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), dimanche 9 juillet, le ministre de l’économie a affirmé que « Pour l’instant, aucune décision définitive n’a été arrêtée en matière de calendrier. Attendez de voir les arbitrages qui seront faits par le président de la République. (…) Je suis convaincu qu’on peut en même temps baisser les dépenses publiques et [réduire] les impôts pour les ménages et les entreprises. On peut les baisser tout de suite », a déclaré M. Le Maire.

« C’est en conjuguant ces deux ambitions [réduction d’impôts et baisse des dépenses] qu’on retrouvera au bout du compte de la croissance, des emplois, de la prospérité », a-t-il affirmé, en écho au thème choisi cette année, « A la recherche de nouvelles formes de prospérité ».

Le Maire a également réitéré la promesse d’« engager dans les mois qui viennent la cession de 10 milliards d’euros d’actifs de l’Etat »,en passant par la privatisation de certaines entreprises.

Bal des chiffres : le revirement voulu par l’Elysée devrait coûter près de 6 milliards d’euros. Cela s’ajoute aux 7 milliards de baisses d’impôts annoncés plus tôt dans le week-end parEdouard Philippe « environ 7 milliards d'euros » de baisses d'impôts dès 2018. En réalité, il s'agit de mesures décidées par François Hollande en 2016 entrant en vigueur seulement l'an prochain au plan budgétaire.

L'exécutif aurait ainsi sous la pression décidé de mettre en œuvre dès 2018 les réformes de l'ISF et de la taxe d'habitation. Pour cette dernière, il s'agirait d'une première tranche d'exonération sur les ménages.

Une réunion à l'Elysée doit officialiser la décision ce lundi. « Le président souhaite que ce qu'il a appuyé durant la campagne soit mis en oeuvre rapidement », indique une source gouvernementale. ..

A suivre.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

RETABLISSEMENT DU JOUR DE CARENCE DES FONCTIONNAIRES

« Tous les ministères seront mis à contribution pour ramener le déficit sous les 3% du PIB en fin d'année.ministère sans réforme», a martelé Gérald Darmanin.

Gérald Darmanin, a sonné «la mobilisation générale», dans le cadre des États généraux des comptes de la nation.

La Cour des comptes a décrit la semaine dernière le désastre des comptes publics

Instauré par le gouvernement Fillon en 2011 mais supprimé en 2013 par le gouvernement Ayrault, le jour de carence dans la fonction publique sera rétabli dès 2018, a annoncé jeudi 6 juillet le ministre de l’action et des comptes publics, Gérald Darmanin, lors des états généraux des comptes de la nation à Bercy.

Cette décision a été prise « conformément à l’engagement du président de la République » durant la campagne présidentielle, a déclaré Gerald Darmanin.

« Même si le jour de carence ne doit pas être le seul instrument pour lutter contre l’absentéisme des agents, qui est aussi la conséquence de souffrances d’une partie d’entre eux (…), il permet de lutter contre le micro-absentéisme qui désorganise les services, alourdit la charge de travail des collègues en poste et coûte environ 170 millions d’euros par an », a-t-il ajouté

. A vos poste Messieurs les comptables!

Tous les ministres sont sommés de dévoiler les économies qu'ils devront réaliser dans leur ministère. Bercy montrant l'exemple coupera 120 millions d'euros de crédits. Le ministère du Travail devra diminuer le volume des contrats aidés au second semestre.Pas de coupe sombre dans tel ou tel ministère. Une série de petites mesures pour arriver aux 5 milliards d'économies nécessaires par un décret d'annulation très rapide puisque les parlementaires ne peuvent amender les économies proposées comme l'a si bien fait remarqué le président LR de la commission des finances de l'Assemblée, Éric Woerth.

Edouard Philippe a fixé le cap à l'occasion de son discours de politique générale: «On ne dépensera pas plus en 2018 qu'en 2017». Tenons nous le pour dit !

A quand les promesses de baisses d'impôts faites durant la campagne!!! .Dans 4 ans peut-être juste avant les élections!!

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

 

LES TGV A L'OUEST

Deux nouveaux tronçons étaient inaugurés ce week-end, Paris-Bordeaux et Paris-Rennes. C'est la première fois que deux LGV sont inaugurées en même temps et ces liaisons étaient très attendues par les capitales bretonne et girondine. Les gares se sont refait une beauté pour accueillir les 4 millions de voyageurs supplémentaires que la SNCF espère attirer sur ces lignes d'ici 2019.

Mais les investissements TGV vont s'arrêter. En effet en inaugurant, samedi, la ligne à grande vitesse qui met Paris à 1 h 20 de Rennes, Emmanuel Macron a mis fin aux espoirs d'autres lignes de train à plus de 300 km/h.

«Le rêve des cinq prochaines années ne doit pas être un nouveau grand projet comme celui-là», a déclaré le chef de l’Etat sitôt descendu de la locomotive et de préciser : «Le combat dans lequel je souhaite m’engager, pour les années à venir, c’est celui des transports du quotidien.»

A l’avenir, les deniers de la SNCF iront en priorité à l’amélioration du RER en région parisienne plutôt qu’à d’hypothétiques lignes à grande vitesse. «N’oubliez pas que l’ensemble du réseau TGV transporte 330 000 voyageurs par jour, quand la seule ligne C du RER en accueille un million», rappelle un dirigeant de la SNCF. Mais opérer sur ces nouvelles lignes risque de coûter de l’argent à la SNCF plus que cela ne rapportera.

"Il faudra hiérarchiser les priorités, il faudra aussi réfléchir à des modes de financement", a-elle indiqué Élisabeth Borne .

«Rentabilité Décroissante»

Le tronçon qui mettrait Toulouse la Ville rose à 3 heures de Paris, contre 4 h 20 depuis dimanche, coûte, au minimum, 7 milliards d’euros. Or l'endettement de la SNCF atteignant déjà 40 milliards et devant atteindre 60 milliards d’ici à 2025, cette dernière n'a pas les moyens de prolonger la ligne

La rénovation des lignes secondaires laissées à l’abandon depuis les années 80 est par contre urgente. D'ailleurs pour financer Paris-Rennes et Paris-Bordeaux c'est le secteur privé qui a pris le financement , puisque ni l’Etat ni l’entreprise publique : BTP Vinci, associé à des investisseurs financiers, a donc construit la ligne reliant Paris et Bordeaux et c'est lui qui l’exploitera durant cinquante ans en recevant une redevance, versée par la SNCF. Pour ce faire la société privée a calculé le loyer de cette ligne de manière à se rémunérer pour les 3,8 milliards déboursés dans la construction. : pour chaque billet vendu, 50 % du prix correspond au péage payé au propriétaire de la voie ferrée !!! D'où en partie, l'explication en partie de l'augmentation du tarif moyen du Paris-Bordeaux de 15 %. Ce ne sera même pas suffisant pour équilibrer les comptes.

Pour la première année d’exploitation, la SNCF a prévu une perte de 200 millions d’euros sur cet axe. Avec 2 500 km de ligne à grande vitesse, l’Hexagone a, de toute manière, fait le plein des liaisons de ce type. Exception faite de Paris-Lille et Paris-Lyon, les autres destinations TGV comme Strasbourg ou Marseille ont du mal à équilibrer leurs comptes. «Les lignes nouvelles ont une rentabilité décroissante», indique Antoine de Rocquigny, le directeur financier de Voyages SNCF. D’autant que les prix de construction ne cessent de grimper, notamment pour des questions de respect de l’environnement. «Quand la première ligne, Paris-Lyon, a été lancée en 1982, il fallait compter 10 millions d’euros du km, nous en sommes aujourd’hui à 30 millions, détaille un ex-dirigeant de la SNCF. A ce niveau-là, il est impossible de dégager des recettes suffisantes pour payer le coût de l’infrastructure. Les ventes de billets ne peuvent couvrir que 25 % du prix d’une ligne nouvelle. Il faut donc une subvention massive de l’Etat ou des collectivités locales.»

« Participation des collectivités locales »

Jusqu’à présent la SNCF demandait la participation des collectivités locales dans le financement des lignes TGV. Le deal proposé : vous voulez renforcer votre attractivité en raccourcissant le temps alors ça se paie . Mais dans le contexte actuel ce démarcharge ne convient plus. Ainsi, sur Paris-Bordeaux, 58 collectivités locales se sont engagées à participer financièrement et finalement 32 ont refusé de payer...

Le président du conseil départemental de Gironde, Jean-Luc Gleyze, qui a, lui, payé 130 millions d’euros dans cette affaire, est cependant loin de nager dans le bonheur : «Cette somme, c’est autant qui ne sera pas consacré aux politiques publiques du département. Alors que l’on ne vienne pas me chercher sur la prolongation de la ligne vers Toulouse, il est hors de question que j’y participe.» Si les voyageurs gagnent du temps, la SNCF, elle, perd de l'argent.La SNCF perdra cette année sur Paris-Bordeaux 90 millions d’euros. Un boulet financier pour une entreprise très fortement endettée.

La ligne entre Le Mans et Rennes, construite en partenariat avec Eiffage, a coûté 2,8 milliards d'euros, plus 600 millions pour les aménagements complémentaires (travaux en gare, signalisation, etc...).

Une autre LGV doit être inaugurée cette année, le contournement Nîmes-Montpellier, à l'automne. La France comptera alors 2.700 kilomètres de LGV. Mais selon un économiste « on est arrivés au bout de cette logique »

« L'ouverture à la concurrence »

Durant le trajet, M. Macron a tenu à rassurer les agents SNCF présents,et a affirmé qu'il ne fallait "pas avoir peur de l'ouverture à la concurrence" du rail en France, prévue par Bruxelles à partir de 2019, et que la "richesse" de l'entreprise publique était son "réseau national".

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

TOUR D'HORIZON

DES CHANGEMENT CE SAMEDI

Augmentation de l’allocation-chômage, de la consultation chez un médecin spécialiste, baisse du prix du gaz, diagnostics électricité et gaz obligatoires pour les locations ,SNCF, Crit'Air, allocation de train, nouvelles amendes, revalorisation de l'allocation chômage, simplification (relative) du système de retraite... Quels sont les changements qui interviennent ce samedi 1er juillet?Quelques nouveautés entrent en vigueur ce samedi.

Augmentation de l’allocation chômage

L'allocation chômage augmente légèrement de 0,65% ce samedi. Après un an de gel, le coup de pouce est léger mais généralisé. «Cette revalorisation concerne près de 94% des demandeurs d'emploi indemnisés par l'Assurance chômage au 1er juillet 2017, soit environ 2,5 millions de personnes», précisait le conseil d'administration de l'Unedic, composé des partenaires sociaux en juin.

Les 2,5 millions de demandeurs d’emploi qui perçoivent l’Allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) vont voir la partie fixe de celle-ci revalorisée de 0,65%. Le montant minimal passe de 28,67 euros par jour à 28,86 euros. L’allocation minimale perçue par les personnes effectuant une formation est elle aussi revalorisée, et passe de 20,54 euros à 20,67 euros minimum par jour. En 2016, les allocations chômage n’avaient pas été revalorisées.

Retraite : un versement unique pour les "poly-pensionnés"

Si vous êtes né après 1er janvier 1953, et que vous avez cotisé à plusieurs régimes «alignés» (régime général, salariés agricoles, RSI), vous pourrez bénéficier de la liquidation unique de votre retraite.Les assurés avec une carrière très diversifiée dont les retraites relèvent de plusieurs régimes bénéficieront désormais d’un versement unique de leurs pensions. Jusqu’ici, ils devaient se tourner vers chaque régime pour faire valoir leurs droits, calculés et versés de manière séparée. Près de 30% des départs en retraite prévus en 2017 par les régimes alignés concernent des poly-pensionnés. Ces personnes auront un interlocuteur unique.  Le système de retraite est simplifié (en partie)

Hausse du prix de la consultation chez un spécialiste

Après les généralistes, c’est au tour de celle chez les spécialistes d’augmenter. Elle passe de 28 à 30 euros. Les consultations des psychiatres et neurologues passeront elles de 37 à 39 euros. La Sécurité sociale continuera de rembourser à 70% ces consultations dans le cadre du parcours de soins, c’est-à-dire quand un médecin traitant est déclaré.

Diagnostics gaz et électricité obligatoires en location

Pour tout nouveau bail signé à partir de ce samedi, un propriétaire a l'obligation de fournir les diagnostics des équipements de gaz et d'électricité installés depuis plus de 15 ans aux locataires de résidences principales, vides ou meublées. Ces diagnostics sont établis par des professionnels et ressemblent à ceux qui doivent être effectués lors de la vente d'un logement. Ils devront être ajoutés au Dossier de Diagnostic Technique (DDT) qui inclue déjà le diagnostic de la performance énergétique (DPE), le constat des risques d'exposition au plomb (CREP) ou l'état des risques naturels, miniers et technologiques (ERNMT).

Ces documents sont valables 6 ans. Pour le moment, seuls les logements dont le permis de construire a été délivré avant le 1er janvier 1975 sont concernés mais l'obligation sera généralisée au 1er janvier 2018.

Rénovation : l’isolation acoustique obligatoire

Dans les zones exposées au bruit d’un aéroport, d’une route ou d’une ligne ferroviaire, les travaux de ravalement, de toiture, ou de rénovation énergétique devront désormais avoir des travaux d'isolation acoustique.  Cette obligation concerne les travaux importants sur les habitations, les hôtels, les bâtiments d’enseignement ou encore d’hébergement.

Nouvelle plaque pour les deux-roues

Les propriétaires de motos, scooters et quads vont devoir doter leur véhicule d’une nouvelle plaque d’immatriculation au format réglementaire. Le nouveau format requis est de 210 par 130 millimètres.. Si la plaque est non conforme, illisible ou amovible, son conducteur sera sanctionné. L'amende de quatrième classe coûte 135 euros.

SNCF: nouveaux TGV et nouveaux horaires

C'est le jour J samedi pour l'inauguration des nouvelles lignes à grande vitesse vers Rennes et Bordeaux. Les tarifs pour circuler sur ces TGV connaissent une hausse moyenne de 6 euros en moyenne vers la Bretagne et 10 euros vers le sud-ouest à partir de dimanche matin. Dans la nuit de samedi à dimanche, ce sont 40% des horaires qui vont être modifiés sur le réseau ferroviaire français. «Tout ne sera pas nickel immédiatement, les premières semaines ne vont pas être faciles», a déclaré Guillaume Pépy, patron de la SNCF .Ce changement intervient au début de l'été qui devrait connaître son lot d'incidents saisonniers «Les trains n'aiment pas les événements climatiques» comme la canicule ou les orages», a-t-il rappelé, appelant à la «bienveillance» des usagers.

Vignettes Crit'Air: attention aux amendes...

L'absence de vignette Crit'air sera désormais synonyme d'amende, dans les zones de circulation restreintes (ZCR). Pour les automobilistes et les deux roues, cette contravention s'établit à 68 euros, elle peut être minorée à 45 euros en cas de paiement immédiat, majorée à 180 euros en cas de retard. Pour les cars et camions, il en coûtera 135 euros. Pour l'heure, la ville de Paris, plus grande ZCR de France, ainsi que Lille, Lyon et Grenoble sont concernées. Mais d'autres villes étudient la possibilité d'instaurer des zones pérennes de ce type. Les véhicules qui ne portent pas ce certificat qualité de l'air ne peuvent pas circuler en cas de restrictions de circulation pour lutter contre les pics de pollution. Cette vignette coûte toujours 4,18 euros, sur le site Certificat-air.gouv.fr.

Les juges de proximité, c'est fini

Particuliers et professionnels pouvaient les saisir en cas de litiges civils ou pour des créances inférieures à 4000 euros. Mais les juges de proximité vont disparaître ce samedi, dans le cadre de la loi de modernisation de la justice.. Pour les procédures encore en cours au 1er juillet, les dossiers seront transférés aux tribunaux d'instance. C'est à eux désormais qu'il faudra s'adresser pour les litiges civils portant sur des sommes inférieures à 10 000 euros.

Limite de la fraude chez les VTC

Une fois passé l'examen, les conducteurs de véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC) auront une carte professionnelle et un macaron sur la voiture sécurisés. «Avec l'entrée en vigueur de ces deux nouveaux dispositifs, l'Etat entend ainsi sécuriser les conditions de l'exercice de la profession, et garantir des conditions de concurrence loyale entre les acteurs du transport public particulier de personnes», expliquent les ministres de l'Intérieur Gérard Collomb et des Transports

Britney Delsey pour DayNewsWorld

 

LE CHARLES DE GAULLE

UNE RENOVATION ENTIERE

DE L'UNIQUE PORTE-AVIONS FRANCAIS

« En décembre 2016, nous sommes revenus d’une mission très compliquée en Méditerranée, j’ai ramené l’équipage au complet ainsi que les avions. Le sentiment de satisfaction que j’ai alors éprouvé a écrasé tous les autres. »

Sur la base navale de Toulon, le commandant du Charles-de-Gaulle, Eric Malbrunot ,décrit les trois mois et demi passés au large;

Les Rafale ont décollé sans relâche du porte-avions pour bombarder les positions de l’organisation Etat Islamique à Mossoul, aux côtés des Américains, dans le cadre de la mission

« Arromanches 3 ». « Ce n’était pas évident, nous étions partis pour deux mois, la mission s’est prolongée de quinze jours, puis d’un mois, il a fallu gérer cela avec l’équipage. »

Le navire de guerre est maintenant en cale sèche depuis février pour une rénovation complète qui durera dix-huit mois. Un chantier colossal volontiers qualifié de « titanesque » par les intervenants : sont en effet concernés 2 000 personnes mobilisées quotidiennement, 600 fournisseurs. Pour un coût d' 1,3 milliard d’euros.

A mi-vie va être rénovation entière du porte-avions doit prolonger sa vie pour vingt-cinq nouvelles années, et naviguer au-delà de 2040.

Alize Marion pour DayNewsWorld

 

TRAGIQUE NAUFRAGE EN COLOMBIE

9 MORTS ET 31 DISPARUS

 

Au moins neuf personnes sont décédées et 31 sont portées disparues après le naufrage dimanche en Colombie d’un bateau promenant environ 170 passagers sur le lac de Guatapé, un site touristique dans le nord-ouest du pays, a indiqué le président Juan Manuel Santos.

Coulé en 4 minutes l'embarcation de quatre étages aurait sombré en après-midi dans le lac du barrage de Guatapé, à environ 68 kilomètres de Medell

"Six personnes sont mortes et 31 sont portées disparues", a déclaré à la presse le président Juan Manuel Santos, qui s’est rapidement rendu sur place.

"Les personnes décédées sont toutes de nationalité colombienne et il n’y aucun mineur parmi elles", a confirmé le directeur de l’Unité nationale pour la gestion des risques (UNGRD), Carlos Iván Márquez, qui s’est également rendu sur place. "Ce que je sais pour le moment, c’est que le bateau avait une capacité d’accueil supérieure au nombre de personnes qui se trouvaient à bord au moment du naufrage", a affirmé Juan Manuel Santos, excluant ainsi que cet accident soit lié à un problème de surcharge.

Selon le président, le bateau a coulé, pour une raison encore inconnue, de manière "très rapide et très soudaine".

Il a indiqué que des experts sont attendus sur place lundi afin de déterminer les causes de ce naufrage.

L’opération de sauvetage, à laquelle participent des plongeurs de la police et des pompiers, doit se poursuivre a ajouté le président, avant de souligner que 122 survivants "vont bien".

Une opération de secours à laquelle participaient des pompiers et des plongeurs était en cours dans le réservoir Guatape. Une flottille de bateaux récréatifs s'est précipitée vers le lieu du naufrage pour aller porter secours aux victimes.

. L'Armée de l'air colombienne a indiqué dans un communiqué qu'un hélicoptère avait été envoyé sur les lieux de l'accident et que des « aéronefs et leurs équipages étaient prêts à évacuer les personnes se trouvant dans un état grave et qui ont besoin d'une attention immédiate ».

Une enquête a été ouverte  pour déterminer les causes de l'accident

Le directeur de la police nationale, le général Jorge Nieto, a déclaré que les autorités tentaient l'identificationd es victimes;

Les circonstances de l'accident demeurent pour l'heure inconnues.

Dans une vidéo  circulant sur Facebook, on peut voir un navire qui aurait sombré en "4 minutes", alors que plusieurs bateaux récréatifs s'en approchent pour porter secours aux passagers

Carl Delsey  pour DayNewsWorld .

 

PREMIER TEST POUR

LE PRESIDENT

LE CHOMAGE

Pôle emploi publie ce lundi le nombre d'inscrits sur ses listes à fin mai. Les premiers chiffres du quinquennat Macron.

En avril, le nombre de chômeurs avait reculé de 36 300 personnes (- 1 %) atteignant en métropole à 3,47 millions de personnes.

Le rendez-vous mensuel qui a marqué le quinquennat de François Hollande attend cette fois le nouveau le président de la République mais ne seront pas commentés.. Réussira-t-il à relever le défi qu'il s'est fixé lui-même ? Non pas seulement inverser la courbe du chômage, mais aussi viser les 7% !

En avril déjà, le nombre de chômeurs semblait avoir reculé de 36 300 personnes soit- 1 % pour s'établir en métropole à 3,47 millions de personnes, selon le ministère du Travail. Avec l'outre-mer, la France comptait fin avril 3,73 millions de personnes sans aucune activité inscrites à Pôle emploi. Cette baisse avait profité à toutes les classes d'âge.

Mais parallèlement on avait observé une hausse du nombre de demandeurs d'emploi ayant exercé une activité au cours du mois.Toutes catégories confondues , la France comptait 5,53 millions de demandeurs d'emploi en métropole .

A l'inverse de F. Hollande, Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, refuse de commenter les chiffres puisqu'elle, estime que cet indicateur "ne reflète pas bien l'évolution du marché du travail" . Ces derniers "peuvent être affectés, chaque mois, par différents événements de nature administrative". Selon la ministre sa volatilité "brouille plus qu'elle n'éclaire les tendances de fond sur le niveau de chômage".

La ministre n'avait déjà pas commenté mardi les prévisions optimistes de l'Institut national de la statistique (Insee), chiffres pris comme référence reprenant les normes du Bureau international du travail (BIT)

Selon l'Insee, le taux de chômage continuera à baisser en 2015 pour s'établir à 9,4 % fin 2017, contre 10 % un an plus tôt. Emmanuel Macron, lui, veut mieux : un taux de 7 % de chômage à la fin de son quinquennat, en 2022.

Avec quels moyens? La réforme du Code du travail en cours doit être adoptée d'ici le 21 septembre. Puis une autre réforme, celle de l'Assurance chômage devrait y contribuer.

Des mesures clivantes du Code du travail ont déjà donné lieu à de âpres propos : la fusion des instances représentatives du personnel comme la modification des modalités de licenciement économique ou la mise en place de planchers et plafonds "obligatoires" pour les indemnités prud'homales en cas de licenciement abusif déplaisent fortement à certains.

La nouvelle loi du travail va-t-elle à nouveau être perçue par une majorité de syndicats comme insuffisamment protectrice pour les salariés ?

Mercredi, la loi d'habilitation adoptée par ordonnances sera examinée en Conseil des ministres. Puis une concertation entre le ministère du Travail et les partenaires sociaux aura lieu cet été et promet quelques remous !.

Joannes Courbet pour DayNewsWorld

 

EXPLOSIF CHANTIER

DU CODE DU TRAVAIL ET L'ART DU DEMINAGE

Le gouvernement a rendu public ce mardi la lettre de cadrage présentant les grandes orientations choisies par le gouvernement pour réformer le code du travail

Cette lettre est transmise quinze jours après le début des discussions avec les syndicats, entamées le 23 mai dernier.

Mais cette lettre de cadrage est insipide de vacuité après les révélations d'hier !

En effet Lundi, Le Parisien-Aujourd'hui en France a publié un document présenté comme l'avant-projet de loi sur la réforme du travail.

Ce document daté du 12 mai dernier, soit avant le début des entretiens avec les partenaires sociaux et l'exécutif, serait constitué d'un texte de 10 pages détaillant les principales ordonnances portant sur l'application de la réforme du code du travail souhaitée par Emmanuel Macron.

Au menu des sujets prioritaires: la «place centrale» accordée à la négociation collective, mais aussi à la «négociation collective d'entreprise» dans le domaine «du contrat de travail».

Et ce qui met le feu à la poudre c'est un aménagement possible du «recours respectif aux contrats à durée indéterminée et aux contrats à durée déterminée», et des «conditions» de rupture du CDI (motif de licenciement, durée du préavis, indemnités). Du jamais vu!!!

Ces éléments qui ne figuraient pas dans le programme de campagne de Macron sont pour le moins source de perplexité voire d'inquiétude... Le même document évoque également la possibilité de négocier, au sein de l'entreprise, la sécurité au travail et la fixation des salaires !! Enfin, il prévoit de recourir aussi aux ordonnances pour réformer l'assurance-chômage. Et toujours selon les informations du très sérieux Figaro, une concertation spécifique est censée débuter à la rentrée, sur ce dernier sujet

La lettre de cadrage tombée à pic pour déminer le terrain paraît d'une grande fadeur !

Cette lettre de cadrage établit que les ordonnances qui vont réformer le Code du Travail seront présentées dès le 28 juin en Conseil des ministres et que dans l'intervalle, le gouvernement continuera de consulter les partenaires sociaux en deux phases, du 9 juin au 21 juillet puis d'août à début septembre.Un «programme de travail» est transmis mardi aux partenaires sociaux. Après la réforme du code du travail viendra celle de l'assurance chômage, dont l'ouverture aux indépendants et démissionnaires sera «progressivement mise en œuvre à compter de l'été 2018», puis celle des retraites, dont la «rénovation» sera menée «en 2018». Un simple calendrier.

Un plan d'investissement pour les chômeurs et certains salariés sera opérationnel début 2018 . Premières mesures dès la rentrée 2017. Une réforme de l'apprentissage entrera progressivement en vigueur pendant les deux prochaines années.On abordera le sujet de la pénibilité pour simplifier le dispositif sur la pénibilité «en garantissant les droits des salariés». Puis suivra la réforme des retraites. Tout semble réglé sur le papier comme du papier à musique.Mais il ne s'agit qu'une lettre de cadrage comme son nom l'indique : elle vise à borner le cadre de la réforme et non à donner les pistes de réformes. Une simple feuille de route . Et vole la galère ...

C'est que l'exécutif a très vite choisi de prendre ses distances avec le document à quelques jours des législatives. Le texte n' émanerait pas de lui, mais de qui alors ?

Le document contient des points encore jamais évoqués par le passé, et qui pourraient s'annoncer explosifs. ..

Jouer la Carte de l'apaisement, quoi de mieux. Mais sait-on où l’exécutif bicéphale veut mener les Français ?

Selon Les Échos, le directeur de cabinet de Muriel Pénicaud aurait appelé tous les leaders syndicaux dès dimanche soir pour les assurer qu'il ne s'agissait en rien d'un texte de l'exécutif. Les syndicats ont donc préféré faire le dos rond.. «On s'en tient au démenti du ministre. On verra la lettre officielle», a affirmé au Figaro Laurent Berger, le patron de la CFDT.

Mais à quelques jours du premier tour des législatives, les principaux leaders de l'opposition ne se laissent pas berner : ils exigent une transparence totale du gouvernement sur le contenu des futures ordonnances.

Jean-Luc Mélenchon ne mâche pas ses mots : le texte dévoilé lundi par Le Parisien - Aujourd'hui en France constitue ainsi une «déclaration de guerre sociale» que le gouvernement voulait «dissimuler jusqu'aux élections législatives». Le leader de La France Insoumise a exigé lundi du gouvernement de «publier les véritables textes» de la réforme du Code du travail avant le second tour des législatives, par «loyauté» envers les électeurs.

Benoît Hamon y est allé de son tweet : un «plan» pour «affaiblir le contrat et la durée de travail sans vote».

Florian Philippot au micro de LCI. Macron «obéit très, très vite à Bruxelles… ce programme de précarisation… C'est une loi El Khomri aggravée», a observé l'eurodéputé.

Le document dévoilé par Edouard Philippe est lui d'une banalité affligeante, certes moins explosif que le projet qui a fuité dans le Parisien.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

FISCALITE SOUS MACRON

LE MATRAQUAGE CONTINUE

La hausse de la contribution sociale généralisée (CSG) "de l'ordre de 1,7 point" est inscrite dans le volet fiscalité du programme d'Emmanuel Macron.

Cet impôt prélevé à la source et créé en 1990 par le gouvernement Rocard est destiné à financer la protection sociale. Il concerne l'ensemble des revenus des personnes résidant en France, des salaires aux revenus du patrimoine en passant par les pensions de retraite et les allocations chômage. Seules en sont exonérées les prestations sociales comme les allocations familiales ou le RSA.

Cette hausse de la CSG devrait servir à financer la suppression d'une partie des cotisations salariales (maladie et chômage) pour les salariés du secteur privé. La réforme fiscale prévoit donc d'augmenter les prélèvements de CSG de l'ensemble des Français afin de faire gagner du pouvoir d'achat aux salariés

"La protection sociale ne reposera plus autant sur les salaires et sera financée plus équitablement", estime ainsi Emmanuel Macron dans son programme.

CSG rapporte plus de 90 milliards d'euros par an au budget de l'Etat, soit plus que l'impôt sur le revenu (plus de 70 milliards). Le programme d'Emmanuel Macron estime que l'augmentation de la CSG permettrait de rapporter 21,5 milliards d'euros supplémentaires. Ce montant calculé pour combler au centime près la baisse des cotisations salariales, chiffrée elle aussi à 21,5 milliards d'euros.

Que veut faire le gouvernement ?

L'exécutif veut augmenter de 1,7 point le taux normal de la CSG (contribution sociale généralisée), utilisée pour financer la protection sociale - sécurité sociale, prestations familiales notamment.

Cette hausse qui devrait être intégrée au projet de loi de finances voté à l'automne 2017, pourrait être appliquée dès le 1er janvier 2018. Elle devrait rapporter près de 20 milliards d'euros aux administrations publiques.

Il s'agirait de compenser la suppression des cotisations chômage et maladie pour les salariés du secteur privé promise par le gouvernement qui représentent 3,15% du salaire (2,40% pour l'assurance-chômage, 0,75% pour l'assurance-maladie). Au détriment de certains.

L'exécutif voudrait en parallèle rendre plus "universel" le financement de la protection sociale, et notamment celui de l'Unedic, en mettant à contribution les retraités et les fonctionnaires, même s'ils ne bénéficient pas par définition de l'assurance chômage.

D'où le tollé d'une partie du PS, pour qui cette réforme "va frapper les retraités très durement" et des Républicains : François Baroin a dénoncé un "choc fiscal sans précédent qui s'annonce si En marche a la majorité à l'Assemblée". Jean-Luc Mélenchon a lui fustigé une mesure qui aura pour effet "une ponction de 20 milliards sur l'économie et la consommation des ménages".

La hausse de la CSG prévue par Emmanuel Macron s'est invitée dans la campagne des élections législatives

"Matraquage fiscal" pour la droite, réforme marquée du sceau de l'"équité" pour le gouvernement. La hausse de la CSG prévue par Emmanuel Macron s'est invitée dans la campagne des élections législatives et suscite des prises de position tranchées dans chaque camp. Que prévoit la réforme voulue par le Président et qui en profitera ?

La hausse de la CSG : certainement qu'une entrée en matière.

Emmanuel Macron avait bel et bien un programme pour la fiscalité puisqu'il ne fait que reprendre en partie les conclusions de travaux antérieurement menés par l'inspecteur des finances Emmanuel Macron.

En 2007 en effet, une mission était confiée au Conseil des prélèvements obligatoires (CPO) pour l''étude de la répartition des prélèvements obligatoires entre générations. Emmanuel Macron en fut nommé rapporteur général. Jean Pisani-Ferry, commissaire général de France Stratégie avait publié un ouvrage en février 2017 juste avant son départ pour rejoindre l'équipe du candidat d'« En Marche » qui donnait une belle grille de lecture de cette nouvelle stratégie fiscale. Les questions posées dix années plus tôt au Conseil des prélèvements obligatoires étaient entre autre: quel sort réserver aux générations jeunes ? Quelle forme d'équité entre génération ?

En 2008, la principale conclusion du rapport Macron était que la prise en compte de l'ensemble des prélèvements obligatoires dans notre pays faisait apparaître « un transfert instantané au profit des plus de 60 ans » car les impôts sur le capital, pourtant plus lourds pour les retraités, ne suffisaient pas à assurer le rééquilibre de ces transferts.

Ces déséquilibres « potentiels » au profit des plus de 60 ans ont été la clef pour l'introduction de certains des ajustements fiscaux Cela est évident et parfaitement explicite pour l'augmentation de 1,7 % de la CSG qui devrait compenser la suppression des cotisations salariales (chômage et maladie) destinée à créer du pouvoir d'achat chez les actifs.

Les grands perdants : les retraités.

Dans les faits, seule une partie des retraités seront concernés. A savoir les 60% d'entre eux soumis au taux plein de CSG (6,6%), appliqué à partir de 14.375 euros de revenus annuels pour les célibataires, et de 22.051 euros annuels pour les couples. Cela représente entre 8 et 9 millions de personnes sur les quelque 14 millions de retraités français.

"Les perdants de la réforme seront les retraités", qui devront supporter la hausse de la CSG "sans bénéficier des contreparties" prévues pour les salariés du privé , souligne Didier Laforge, directeur du droit fiscal au cabinet Fidal.

La situation la plus défavorable :celle des retraités, qui supporteront l'augmentation de la CSG sans bien sûr profiter de la baisse des cotisations sociales et qui pourraient continuer de payer la taxe d'habitation.

Cette augmentation, que supporteront notamment quelque 60 % des retraités, est présenté comme « un effort de solidarité qui leur est demandé ».

Les premiers bénéficiaires : Les salariés du privé.

Les salariés du privé seront les premiers bénéficiaires de la réforme. En effet deux lignes de cotisation disparaîtront de leur fiche de paie (suppression des cotisations salariales :chômage et maladie).

Un salarié payé au Smic aura ainsi 260 euros supplémentaires par an sur sa fiche de paie, tandis qu'un salarié payé 2.200 euros nets gagnera 500 euros en plus. Cela constitue aussi l'un des aspects de la suppression de la taxe d'habitation, qui, avec la référence à 20.000 euros de revenu fiscal , concernera les jeunes foyers.

Pour les autres salariés rien n'est encore prévu. Le gouvernement tente de trouver des mesures compensatoires pour deux catégories d'actifs : les fonctionnaires et les indépendants artisans, non soumis aux cotisations salariales.

Ces compensations, d'après Les Echos,pourraient prendre la forme de baisse de cotisations annexes en ce qui concerne les travailleurs indépendants, et d'une prime ad hoc ou d'une hausse du point d'indice salarial en ce qui concerne les fonctionnaires. Des pistes que Bercy ne confirme pas...

Pourquoi un telle vision de la fiscalité ?

En déplaçant ces 20 milliards d'euros de contributions vers la CSG, caractérisée notamment par des taux faibles mais une assiette large, le gouvernement espère redonner du pouvoir d'achat aux actifs, soumis selon lui à une pression fiscale excessive.

L'objectif, c'est "d'augmenter le salaire de ceux qui travaillent et sont parfois touchés par un certain désespoir à ne pas voir cela récompensé", a expliqué mardi 30 mai le ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin.

« Ce qu'on attend du nouveau gouvernement, c'est, pour permettre le redémarrage de notre économie, qu'il dessine le reflux de l'ensemble des prélèvements obligatoires au cours des cinq prochaines années. Ce reflux ne sera évidemment possible, compte tenu de nos engagements européens, que s'il est accompagné d'une baisse des dépenses publiques de même ampleur. », explique André Babeau, professeur honoraire à l'université de Paris-Dauphine.

Reste la possibilité d'une censure partielle du Conseil constitutionnel sur la base du principe d'égalité devant l'impôt entre salariés du privé, fonctionnaires et indépendants. Mais, selon Les Echos, la réforme ne devrait pas rencontrer de gros problème juridique, car au sujet des cotisations sociales, le principe d'égalité est respecté au sein des différents régimes.

Mais dans tous les cas la substitution de la CSG aux cotisations sociales ne change en effet rien à leur niveau et la suppression de la taxe d'habitation est, de ce point de vue, un trompe-l’œil. Pourquoi : il faudra bien la financer auprès des collectivités !!!




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

REFORME DU CODE DU TRAVAIL

UN PROGRAMME SOCIAL DE « FLEXISECURITE » ?

 

Emmanuel Macron, qui avait annoncé durant sa campagne que réforme du Code du travail aurait lieu durant l'été, compte utiliser la voie parlementaire des ordonnances .

Le président a reçu les principales organisations syndicales et patronales hier. C'est au tour du premier ministre Édouard Philippe et de la ministre du Travail Muriel Pénicaud. de recevoir ce mercredi les représentants syndicats pour acter un calendrier et préciser le contenu des ordonnances sur le Code du travail.

L'entourage du président a précisé que «la mise en œuvre opérationnelle» de la réforme, notamment son calendrier, serait de la responsabilité d'Édouard Philippe et de Muriel Pénicaud», tout comme «la concertation sur le contenu des réformes».

 

Décidé à avancer rapidement sur la réforme du code du travail, l’exécutif entend procéder par ordonnances durant l’été.

Son intention est de modifier dès l’été, et par ordonnances, trois points clés de la législation sociale : le champ de la négociation d’entreprise, le plafonnement des indemnités prud’homales et la fusion des instances représentatives.

Le Medef se félicite de cette procédure accélérée voulue par l’exécutif tandis que les syndicats affichent leur inquiétude voire leur opposition tout court.

« Si les ordonnances visent seulement à reprendre les exigences du patronat, cela peut se faire vite mais ce n’est évidemment pas acceptable. Un travail sérieux nécessite du temps, on ne réécrit pas le code du travail en deux mois », s’alarme le président de la CFTC.

Il redoute que la procédure des ordonnances ne vire au passage en force.

Fort de la légitimité de son élection, le chef de l’État entend mettre en œuvre son projet sans tarder.« Emmanuel Macron impose ses priorités et son tempo ».

Emmanuel Macron s'inspire-t-il du modèle danois de flexisécurité?

Au-delà du débat sur la procédure, la nature des projets de l’exécutif nourrit l'inquiétude des syndicats concernant les trois ordonnances.

La première permettrait d’étendre les sujets sur lesquels un accord d’entreprise peut être négocié. La deuxième prévoit de fixer un plancher et surtout un plafond pour les indemnités prud’homales. La troisième entend fusionner les différentes instances représentatives, comité d’entreprise, CHSCT ou délégués du personnel.

Sur le fond, tous les syndicats ne sont pas hostiles à des changement à condition bien-entendu qu’ils s’accompagnent de garde-fous précis. « Négocier dans les entreprises, ça peut être utile. Mais il n’est pas question d’accepter qu’on puisse par exemple déroger au salaire minimum », prévient Philippe Louis, le patron de la CFTC.

Emmanuel Macron adepte de la « flexisécurité » des pays du Nord a des munitions dans sa cartouche pour imposer le barème des indemnités prud'homales et la primauté de l'accord d'entreprise sur l'accord de branche dans de nouveaux domaines.

Il a beaucoup insisté sur l’idée de conjuguer les facilités accordées aux entreprises et les protections octroyées aux salariés, sur le modèle de la « flexisécurité » des pays nordiques. Le renforcement des crédits alloués à la formation ou la création d’un « chèque syndical » financé par l’employeur,  la taxation des contrats courts pourraient figurer parmi les contreparties accordées aux syndicats.

« En s’engageant pour la nationalisation de l’assurance-chômage, Emmanuel Macron se donne les moyens d’y imposer ses vues, souligne le politologue Guy Groux. L’Unedic pourrait alors devenir son outil pour faire émerger des droits nouveaux au bénéfice des salariés. »

Certes, les entreprises seront gagnantes, parce que c’est nécessaire pour créer de l’emploi. Mais les salariés bénéficieront eux aussi de droits nouveaux », analyse le politologue Guy Groux.

Les Français cependant se montrent très frileux sur l'opportunité d'«aller plus loin que la loi El Khomri» pour réformer le code du travail. Ils sont 48% à y être favorables, 51% à y être opposés.

Mais la France doit avancer avec des changements !

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

NE PLUS SORTIR DE L'EURO ?!

Présidentielle 2017 SORTIR OU PAS DE L'EURO ?:

 

Marine Le Pen est devenue plus circonspecte sur la sortie de l'euro semblant de plus en plus reculer sur ce point de son programme économique .

Dans un premier temps la candidate du Front national désirait sortir de l'euro. Dans un second temps, elle souhaitait soumettre par référendum la question aux Français.

Maintenant désormais, dans le "contrat de gouvernement" qu'elle a signé avec Nicolas Dupont-Aignan, ce n 'est plus du tout une priorité.

Sur l'euro, "je pense avoir convaincu Marine Le Pen qu'il fallait prendre le temps de la négociation", assure-t-il.Marine."Marine Le Pen a accepté mon partenariat.

Je n'adhère pas au FN, ce n'est pas une fusion!, explique Nicolas Dupont-Aignan sur BFMTV après son ralliement à la candidate du FN. C'est une alliance."

De quoi rassurer quelques électeurs indécis et inquiets ?

Marion Maréchal Le Pen, la nièce de la candidate, a d'ailleurs donné un calendrier des plus précis.

"Il y aura un long débat, vraisemblablement plusieurs mois, ou peut-être plusieurs années, avant que nous ne prenions cette décision historique", a-t-elle précisé on attend un an, jusqu'aux européennes de juin 2018.

À partir de cette date, on négocie avec les partenaires pour réformer l'Europe et l'euro. Puis référendum pour poser la question aux Français.

Car la sortie de l'euro heurte bon nombre d'électeurs !

Paul Emison pour DayNewsWorld

LE CETA APPROUVE MALGE DE NOMBREUSES RETICENCES

« En ces temps d’incertitude, avec un protectionnisme croissant à travers le monde, le Ceta souligne notre ferme engagement en faveur d’un commerce durable », leur a répondu la commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, à l’issue du vote. « Rien dans cet accord » n’affectera « la sûreté de la nourriture que nous mangeons ou des produits que nous achetons, ni n’entraînera la privatisation des services publics », avait-elle assuré un peu plus tôt lors d’un débat de trois heures, parfois houleux.

 

L’Accord économique et commercial global (AECG ou Ceta, en anglais) était soutenu par les eurodéputés de droite, les libéraux et la plupart des socialistes.Les Verts, l'extrême gauche, l'extrême droite et certains socialistes ont voté contre. 408 ont voté pour, 254 contre et 33 se sont abstenus.

Le Parlement européen s'est prononcé le 15 janvier 2017 en faveur du traité, ouvrant la voie à son entrée en vigueur de façon provisoire (en excluant certains volets tels que les tribunaux d'arbitrage) une fois que le Parlement canadien l'aura approuvé. Cette entrée en vigueur aura lieu le mois suivant le vote du Parlement canadien, et donc probablement le 1er avril 2017

Cet accord aussi appelé CETA( Comprehensive Economic and Trade Agreement) est un traité international de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada, signé le 30 octobre 2016.Le texte doit s’appliquer rapidement sans attendre sa ratification dans chacun des pays de l’UE qui régionaux, sera nécessaire à l'en vigueur définitive du CETA. . Le processus pourrait être laborieux et donc prendre encore quelques mois voire quelques années.

Il reste d'importantes réticences, notamment sur les tribunaux arbitraux.

En effet les adversaires du CETA le jugent anti-démocratique, trop favorable aux multinationales, léger sur l'environnement ou encore dangereux pour l'agriculture.

Les écologistes sont tout aussi sévères, à l'image du Français Yannick Jadot qui voit dans le CETA "l'aboutissement d'un processus de dérégulation, de privatisation de la norme".

"Nous sommes dans un moment trop précieux, trop rare de notre Histoire, pour ne pas regarder ce qui explique les Brexit, les Trump", a-t-il observé.

Pour la présidente du Front national (extrême droite, France), Marine Le Pen, le CETA est "un traité scélérat" qui a été "soigneusement caché à tous les citoyens".

Le groupe Socialistes et démocrates, le deuxième du Parlement, a été particulièrement divisé. Son président, l'Italien Gianni Pittella, y était favorable "à titre personnel", contrairement à la délégation française, par exemple, qui a dénoncé "une menace directe pour l'emploi".

C'est le premier accord commercial bilatéral de l'Union Européenne avec une grande puissance économique – et le plus ambitieux jamais négocié.

Avec ce scrutin favorable, une grande partie de ce document de 1 600 pages devrait très prochainement être appliquée de manière « provisoire ». Le temps qu’il soit ratifié par les 38 Parlements nationaux et régionaux de l’UE convaincus qui doivent être convaincus à leur tour.

Ce qui s’annonce incertain et devrait prendre des années dans la mesure où sept années de négociations ont déjà été nécessaires pour parvenir à ce premier accord devant le Parlement européen.

Concrètement, le Ceta supprimera 99 % des droits de douane entre l’UE et le Canada, son 12e partenaire commercial. Mais une coopération en matière sociale, sanitaire environnementale devrait être également appliquée.

L'Accord économique et commercial global (AEGC) entre l'Union européenne et le Canada (CETA) dit de "nouvelle génération" réduit donc grandement les barrières tarifaires et non-tarifaires, mais traite également de nombreux aspects liés à l'exportation de biens et de services et à la mise en place d'un cadre d'investissement stable et favorable aux entreprises européennes et canadiennes.

Pourquoi le Canada ?

Le Canada est un partenaire commercial important de l'UE au 12ème rang des relations commerciales de l'Union européenne, tandis que l'UE est le deuxième partenaire commercial du Canada après les Etats-Unis. Le volume des échanges de biens entre les deux partenaires s'élève à près de 60 millards d'euros par ans.l'UE exporte principalement des machines, des équipements de transport et des produits chimiques vers le Canada. Les services commerciaux représentent quant à eux près de 26 milliards d'euros (en 2012) ,principalement des services de transports, de voyage et d'assurance.

De plus le Canada et l'UE ont une relation étroite en termes d'investissements, le Canada étant le quatrième investisseur étranger dans l'UE avec plus de 142 milliards d'euro (en 2012) tandis que l'UE est le deuxième investisseur étranger au Canada avec près de 260 milliards d'euro (en 2012).

Une fois adopté définitivement,le CETA doit également permettre la création des fameux tribunaux d’arbitrage qui divisent les pour et les contre.

En effet grâce à ce dispositif une multinationale investissant à l’étranger pourra porter plainte contre un État adoptant une politique publique contraire à ses intérêts et demander réparation. C’est contre ce point précis que la région wallone (Belgique) s’était déjà opposée à l’automne dernier et avait failli faire capoter l’accord partiellement réécrit depuis.

De plus pour les adversaires du Ceta cet accord est anti-démocratique, trop favorable aux multinationales, léger sur l’environnement ou surtout dangereux pour l’agriculture européenne.

Le projet d’accord de libre-échange UE-Etats-Unis, dit Tafta ou TTIP suscite encore plus de contestations mais avec l’élection de Donald Trump à la Maison Blanche il a été gelé pour le moment.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

UN CHANGEMENT DE BANQUE BEAUCOUP

PLUS SIMPLE A PARTIR DU 6 FEVRIER 2017.

Le dispositif sur la mobilité bancaire entre en vigueur le 6 février. Il doit simplifier la vie des consommateurs pour devenir presque aussi facile qu'un changement d'opérateur de téléphonie .

Voilà l’objectif du nouveau dispositif d’aide à la mobilité bancaire.

Le 6 février, un nouveau service d'aide à la mobilité fait son arrivé issu de la loi Macron .Ce dispositif d'aide à la mobilité bancaire fait partie de la loi pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques, dite loi Macron.L'adoption de cette loi par le parlement a eu lieu le 10 juillet 2015 et sa promulgation le 6 août 2015.

Que va changer ce nouveau dispositif ?

Désormais les banques auront l'obligation d'effectuer gratuitement le transfert d'un compte courant vers un autre établissement bancaire si son client le lui demande.La nouvelle banque aura pour mission effectuer elle même les démarches liées au transfert bancaire.

Elle s'occupera de prendre en charge les informations relatives aux prélèvements valides et aux virements récurrents comme par exemple Internet, énergie, impôt ou sécurité sociale.

De même, elle s'informera à propos des chèques non débités sur les chéquiers utilisés les treize derniers mois. Les démarches pour changer de banque seront donc plus simples.

Ces transferts automatiques de banque à banque n'est cependant valable que les comptes de dépôt d'un particulier.Ce service d'aide à la mobilité bancaire ne concerne donc que les opérations de paiement sur les comptes de dépôt ou de paiement.

Le transfert des produits d'épargne ne sera pas contre pas à la charge de la banque destinataire.

Ce nouveau dispositif risque d'augmenter le jeu de la concurrence entre banques qui subissent déjà celle des banques en ligne d'autant qu'un nouveau venu, Orange Bank, va entrer dans le marché en 2017proposent moment . Des primes de bienvenue de 80 euros sont pour l'instant proposés à leurs nouveaux clients par les banques en ligne Boursorama Banque, BforBank, Fortuneo, Hello bank et ING Direct Des économies potentielles – de plusieurs dizaines voire centaines d’euros – peuvent être réalisées puisque la gratuité sur les principaux produits et services du quotidien les cartes bancaires et frais de tenue de compte est pratiquée par les banques en ligne à la différence des banques en réseau.

Les banques vont donc devoir se différencier les unes par rapport aux autres pour garder leurs clients. Ainsi les tarifs bancaires devront s'ajuster au marché et les banques devront proposer d'autres services comme par exemple la possibilité de souscrire un crédit à la consommation avec son portable directement en magasin. C'est également une façon d' améliorer les relations entre banques et clients.

La mobilité bancaire était estimée à 4,5% en 2014 selon le rapport Mercereau. des clients est contre presque 8 % dans la plupart des pays européens, d’après le rapport Mercereau de 2014 sur la portabilité du compte Avec ce nouveau dispositif un Français sur cinq désirerait choisir une autre banque dans l’année .Avant tout les jeunes puisqu'il possèdent moins de produit d'épargne que les autres clients.

Paul Emison pour DayNewsWorld

CHOMAGE EN HAUSSE !!!!

AUCUNE « INVERSION DE LA COURBE » !!!!

Qui avait osé prédire que le chômage baisserait à l'heure où les industries se délocalisent (sic Whirlpool n'est-pas?!), ferment des unités de production ou tout simplement déposent le bilan .

A l'heure où les start-up ont du mal à décoller faute de financement.

A l'heure où les artisans ferment boutique, la clef sous le paillasson.

A l'heure où le quinquennat honni de François Hollande a fait fuir les grosses fortunes seule capables d'investir efficacement dans notre économie.

A l'heure où les investisseurs étrangers dédaignent l'Hexagone.

A l'heure où les Français ne savent pour qui voter, déconcertés qu'ils sont.

Un énième coup dur pour la France:

Le chiffre officiel :3,51 millions en métropole et 3,77 millions en comptant l'Outre-mer.


 

La réalité : bien davantage.

Où est la fameuse inversion de la courbe promise depuis 2013 par le Président François Hollande ?

Ce n'est qu'une fâcheuse nouvelle de plus.

"La bonne dynamique de 2016 s'est un peu infléchie", selon le ministère du Travail.

Le coût de la vie se dégrade fortement, selon les seniors et les jeunes de moins de 25 ans qui subissent ce fléau.

Et les électeurs attendent avec impatience des politiques viables économiquement pour enrayer le chômage.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

LE SALAIRE MOYEN DES FRANCAIS

AURAIT-IL VRAIMENT AUGMENTE ?

Le salaire moyen des Français aurait augmenté. Il s'établissait, en 2014, à 2 225 euros net (2 957 euros brut) selon les derniers chiffres publiés vendredi 27 janvier par la Dares, les services de statistiques du ministère du Travail.

La hausse s'observe surtout dans l'industrie et les services

Les cadres restant au sein de la même entreprise, de préférence une société de plus de 500 salariés sont ceux qui en ont le plus profité surtout dans l'industrie et les services. On observe  l'augmentation la plus importante (+2,8% sur un an) dans la fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques.

Quelques bémols cependant.

Dans le bâtiment cependant les salaires ont reculé d'un point.

Les femmes restent moins bien payées que les hommes (plus de 18% de différence), même si l'écart continue de se réduire(38%.dans le secteur des activités financières et d'assurances) .Le BTP est la seule branche où les femmes gagnent autant que les hommes. De plus.pour Louis Morin, directeur de l’Observatoire des inégalités, cette hausse fait plutôt office de "rattrapage" après plusieurs années de baisses et de stagnation. Ce "1%" a été mangé à moitié par l’inflation.

En réalité la hausse est de 0,5%. Cependant certains salaires augmentent notamment parmi les plus élevés.

Les économistes préfèrent souvent regarder le salaire médian, qui prend en compte ce que gagnent la moitié des salariés. Il ne se contente pas de rendre compte d'une moyenne qui, elle, ne prend pas en compte les inégalités de salaires.

Et les inégalités sont telles que, si l'on prend non plus le salaire moyen mais le salaire médian, la moitié des Français gagnent en réalité moins de 1 783 euros net par mois.

La Dares vient également de publier son dernier panorama des salaires dans le privé et les entreprises publiques.

D'après les données de la Dares, c'est avant tout dans l'industrie pharmaceutique, la banque, l'assurance, la chimie et les bureaux d'études techniques (le consulting) où les rémunérations sont les plus élevées avec parfois d'importants écarts au sein même des branches concernées.

Des révélations intéressantes.

Kate White pour DayNewsWorld.

UNE TROP GRANDE DEPENDANDE ECONOMIQUE

DU MEXIQUE FACE AUX ETATS-UNIS ?

Le Mexique "n'a pas pris la mesure de ce qui l'attend" avec l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, explique Gaspard Estrada, directeur exécutif de l'Observatoire politique de l'Amérique latine et des Caraïbes (Opalc).

L'économie mexicaine dépend économiquement des Etats-Unis dans de trop grandes proportions  : en effet près de 80% des exportations mexicaines ont été pour les Etats-Unis en 2014 et donc seul 27% ont été exportés dans d'autres pays.

Sans conteste les USA ont la possibilité de mettre l'économie mexicaine à genou avec une élévation des taxes de douane sur les secteurs clés comme l'automobile(1er exportateur en Amérique latine), l'énergie, l'informatique ... Le sort des migrants mexicains installés illégalement aux Etats-Unis pourrait également peser dans la balance...

Le président du Mexique a assuré qu'il ne paierait pas ? "Il est obligé de dire cela", a-répondu le nouveau locataire de la Maison blanche. "Mais moi je vous le dis: il y aura un paiement, même si le montage sera peut-être compliqué"


Pendant la campagne électorale, Trump avait déjà menacé de taxer lourdement les sociétés qui produisent au Mexique pour le marché américain et de dénoncer l'Accord de libre-échange nord-américain (Aléna) en vigueur entre le Canada, les Etats-Unis et le Mexique depuis le 1er janvier 1994.

Et c'est précisément ce qu' envisage le président américain, entre autres possibilités :la mise en place d'une taxe sur les produits mexicains pour financer la construction d'un mur à la frontière. Et ce ne sont pas les moyens légaux qui lui feront défaut ! Voté en 1917, le "Trading with the Enemy Act" permet à la Maison Blanche de mettre fin aux importations d'un pays "en temps de guerre ou pendant d'autres périodes d'urgence nationale" . D'autres dispositifs législatifs existent pour ne citer que le "Trade Act" de 1974 qui permet à l'exécutif d'imposer des droits de douane contre un pays si ses pratiques sont "déraisonnables", ou de suspendre un accord commercial si celui-ci fait peser un "fardeau" économique sur les États-Unis...Et enfin la loi d'urgence de 1977, l'International Emergency Economic Powers Act.

Point de doute Donald Trump semble avoir les moyens de sa politique. ..t.

Mais si l'indépendance du Mexique vis-à-vis de son grand voisin qui dispose de plus de tout un arsenal législatif pour à le mettre à genoux, l'accord de libre-échange Aléna (USA, Canada et Mexique) entré en vigueur en 1994 lie les deux pays économiquement. Les échanges bilatéraux s'élèvent à plus de 5 31 milliards par an et les Etats-unis importent plus de la moitié de de biens mexicains.alors .Le Mexique s'impose donc comme le troisième partenaire commercial des États-Unis a importé pour 320 milliards de dollars de biens mexicains sur son territoire.

De possibles mesures de rétorsion sont également dans les mains du Président Enrique Peña Nieto . Le Mexique pourrait d'abord décider lui aussi de relever ses droits de douane contre les produits provenant des États-Unis. Et les constructeurs automobiles par exemple très présents au Mexique pourraient décider de répercuter ce surcoût sur le prix final de leurs produits. Ce serait donc, en partie, le consommateur américain qui finirait par financer le mur promis par Donald Trump. ..

Des entreprises victimes des mesures américaines pourraient également avoir recours aux tribunaux d'arbitrage pour dénoncer une violation du traité de libre-échange de l'Aléna, puis le Mexique enclencher une procédure de règlements des conflits à l'OMC.

Mais l'accord de libre-échange Aléna (USA, Canada et Mexique) entré en vigueur en 1994 lie les deux pays économiquement. Les échanges bilatéraux s'élèvent à plus de 5 31 milliards par an et les Etats-unis importent plus de la moitié de de biens mexicains.alors .Le Mexique s'impose donc comme le troisième partenaire commercial des États-Unis a importé pour 320 milliards de dollars de biens mexicains sur son territoire.

De possibles mesures de rétorsion sont également dans les mains du Président Enrique Peña Nieto . Le Mexique pourrait d'abord décider lui aussi de relever ses droits de douane contre les produits provenant des États-Unis.

Et les constructeurs automobiles par exemple très présents au Mexique pourraient décider de répercuter ce surcoût sur le prix final de leurs produits. Ce serait donc, en partie, le consommateur américain qui finirait par financer le mur promis par Donald Trump. ..

Des entreprises victimes des mesures américaines pourraient également avoir recours aux tribunaux d'arbitrage pour dénoncer une violation du traité de libre-échange de l'Aléna, puis le Mexique enclencher une procédure de règlements des conflits à l'OMC.

Paul Emison pour DayNewsWorld

L'ARRET DE LA CENTRALE NUCLEAIRE DE FESSENHEIM PREVU DES L'OUVERTURE DU SITE DE FLAMNVILLE.

C'est peut-être la fin d'un long feuilleton. L'engagement de François Hollande pendant la campagne de 2012 de fermer la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin), doyenne des installations nucléaires françaises,a été obtenu aujourd'hui de haute lutte.

Il a fallu que les deux parties se mettent d'accord sur les modalités. Le conseil d'administration d’EDF a accepté le protocole d'indemnisation .Dans un communiqué le groupe indique la somme de «490 millions», dont un premier versement d’environ 100 millions d’euros après l’arrêt de la centrale en 2019 et les 80% restants en 2021. Mais aussi «une part additionnelle variable reflétant le manque à gagner pour EDF jusqu’en 2041»

En échange, l’Etat autorise la poursuite du chantier du réacteur EPR de Flamanville 3 (Manche) et donne son accord au redémarrage du réacteur numéro 2 de la centrale de Paluel (Seine-Maritime). Il s'agit en effet pour EDF d'être en mesure de démarrer son EPR de 1 600 MW fin 2018 pour compenser l’arrêt des deux réacteurs de Fessenheim. Reste à obtenir l'aval de Bruxelles pour l'indemnisation d'EDF relative à Fessenheim qui devrait n'être qu'une formalité. «En théorie, rien ne justifie que la Commission mette son veto à la procédure mais elle est seule maîtresse de son calendrier, souligne un expert, on ne sait donc pas quand exactement elle se prononcera.»

Ce marchandage politique permet donc, contre l'avis des syndicats, de donner en partie satisfaction aux écologistes au nom d'une accélération de la transition énergétique. Rappelons que la loi sur la transition énergétique s'est fixée une baisse de la part du nucléaire dans l’électricité à 50% d’ici à 2025.

La dangerosité de ce symbole nucléaire Fessenheim est-elle avérée ?

Pour Greenpeace Fessenheim faisait partie des cinq centrales françaises «à fermer en priorité» à cause d' un «risque d’inondation élevé» (possibilité de débordement du grand canal d’Alsace longeant le Rhin. l’Autorité de sûreté nucléaire.) .

Ouverte en 1978, Fessenheim utilise la même technologie à eau pressurisée que les autres centrales de l'exploitant.. De plus EDF à coup de 280 millions d’euros avait modernisé Fessenheim pour que ses deux réacteurs puissent encore fonctionner vingt ans. LAutorité de Sureté du Nucléaire a estimé en 2015 «que les performances en matière de sûreté nucléaire du site de Fessenheim se distinguent de manière positive» et que «l’ exploitation au quotidien des réacteurs est globalement satisfaisante».

Des conséquences pour l'emploi sont cependant à craindre même si la ministre Ségolène Royal se veut rassurante. Pas moins de 2.200 emplois directs et indirects sont concernés. Pour l'instant des promesses de «  mutation du site » : l’éventuelle installation d’une usine de voitures électriques par l’américain Tesla génération ou encore la création d’un site pilote de démantèlement de centrales…Ne peut-on pas parler comme les représentants du personnel dans une lettre ouverte aux administrateurs d'«ungâchis financier, industriel, social et climatique» au nom d'une idéologie écologiste?

Le feuilleton Fessenheim peut cependant rebondir. François Fillon a martelé que : «Le nucléaire est une richesse française,(qu'il) faut donc moderniser le nucléaire, et ne surtout pas fermer les centrales. En conséquence, on ne fermera pas la centrale de Fessenheim.»

Paul Emison pour DayNewsWorld

LA BOURSE CHINOISE DECONNECTEE DE L'ECONOMIE .

Une bourse déconnectée de l'économie réelle.

Dans un souci de maintenir la stabilité la bourse chinoise a automatiquement suspendu ses cotations de peur d'engendrer un vent de panique comme en juillet 2015. Elle a dévissait début janvier de 7% en une demi-heure dès l'ouverture.

Quel est l’état de l’économie chinoise dans son ensemble, telle est la question que tous les traders se posent.

Or tout le monde devrait savoir que la bourse chinoise est déconnectée de l'économie réelle : l’activité boursière en Chine n’est pas le reflet de l’économie réelle .

Malgré les déclarations de Xi Jinping, lors de sa prise du pouvoir en mars 2013 l’interventionnisme de l’État perdure dans l’économie, et les marchés ne s’auto-régulent pas.

En effet les places boursières chinoises ne sont qu'une vitrine pour l'Occident : l’activité boursière n’est pas le reflet de l’économie réelle.

 

Avant tout un instrument politique.

Elle est avant d'être une jauge économique un instrument politique.

En effet la Chine vit une période de transition économique. Les exportations se réduisent comme peau de chagrin au vu de la crise économique de l’Europe et d'autres bricks . Elle commence à se tourner vers son marché intérieur, à annoncer des investissements structurels pour le pays en raison du ralentissement de l’activité économique depuis 2014.

Or cette transition doit se faire en douceur pour éviter les mouvements sociaux violents comme l'a connu l’ex-URSS. Des remous sociaux ont lieu dans les entreprises chinoises qui pourraient mettre en question la légitimité du PCC à la tête de l’État .

Voilà pourquoi les quelques 100 millions de petits porteurs ne doivent pas perdre non plus leur rêve de s’enrichir alors que les envolées des cours, fréquents en Chine,est aussi de leur fait.

Mais l'affaiblissement du yuan par rapport au dollar a des conséquences au-delà de l'Empire du milieu.

Le monde de la finance s'interroge sur les objectifs de croissance de la Chine et certains pays comme le Japon par exemple se voit dans l'obligation de baisser l'indice du Nikkei pour la relance de ses exportations. Gare aux effets domino !

La chine reste l’un des principaux moteurs de la croissance mondiale

Pour ramener un peu de sérénité et éviter un véritable krach, le monde de la finance a besoin de quelques bonnes nouvelles, notamment de Chine qui reste l’un des principaux moteurs de la croissance mondiale.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld.

LOI DU TRAVAIL : PETITS ARRANGEMENTS ENTRE AMIS.

.Fini le débat sur la loi El Khomri ?

Le recours à l'article 49-3 pour faire adopter le projet de loi sur le travail. marque la fin du chemin de croix législatif de la réforme du code du travail voulue par François Hollande.

Mais entre le projet initial, les concessions, les revirements sur les TPE-PME, et la réalité du texte comment s'y retrouver ?

Sans oublier les près de 500 amendements passés par le gouvernement !.

 

Pour faire court : ont été préservés le cœur du texte, sur la négociation collective, et le temps de travail, malgré une concession importante sur le licenciement économique des filiales de groupes étrangers.

Cette ténacité explique aussi que la mobilisation de l'opposition soit restée forte, comme en témoigne notamment la permanence du mouvement Nuit Debout.

Que dit la loi vraiment maintenant ?

Le temps de travail

 

La durée légale du travail reste de 35 heures. Pour la modifier, le texte permet que l'accord d'entreprise prime dans la plupart des cas sur l'accord de branche.

La durée maximale quotidienne de travail (10 heures) peut être portée à 12 heures maximum, en cas d’activité accrue ou pour des motifs liés à l'organisation de l’entreprise. Il est possible de porter la moyenne hebdomadaire de travail à 46 heures, au lieu de 44, sur 12 semaines.

L'accord d'entreprise fixera le taux de majoration des heures supplémentaires qui ne pourra être inférieur à 10%, au lieu des 25% généralement pratiqués par les branches

.Le projet de loi El Khomri donne donc aux entreprises plus de souplesse en matière de droit du travail, à condition qu'elles parviennent à des accords d'entreprise majoritaires.


Le référendum d'entreprise

 

Un accord d'entreprise devra être "majoritaire" (signé par des syndicats représentant plus de 50% des salariés). Faute de majorité, les syndicats minoritaires (représentant plus de 30%) pourront demander un référendum interne pour le valider.

Mais le référendum à l'initiative des entreprises n'est pas maintenu.

Les accords "offensifs"

 

Le projet de loi entend permettre aux entreprises d'ajuster leur organisation pour "préserver ou développer l'emploi". L'accord majoritaire signé primera sur le contrat, y compris en matière de rémunération et durée du travail. La rémunération mensuelle du salarié ne pourra être diminuée, mais des primes par exemple pourront être concernées.



Mais des gestes ont été faits pour les salariés qui refusent de tels accords. Ils feront l'objet d'un licenciement pour "motif spécifique", qui suivra la procédure d'un licenciement individuel pour motif économique, mais sans les mesures de reclassement. Ces salariés bénéficieront d'un "parcours d'accompagnement personnalisé", assuré par Pôle Emploi et financé pour l'essentiel par l’État.

 

Le plafonnement des indemnités prud'homales

 

Fruit du rapport Badinter en janvier, il figure bien dans le pré-projet de loi. Trois mois de salaire pour un salarié dont l'ancienneté est inférieure à deux ans, six mois entre deux et cinq ans, neuf mois entre cinq et dix ans. Le maximum est de 15 mois pour une ancienneté de plus de 20 ans.

Les barèmes seront seulement indicatifs.

Mais cette disposition reste un pis-aller ; pas de réel plafonnement des indemnités.

L'appréciation de la validité du licenciement économique

 

Alors qu'il appartient aujourd'hui au juge de définir un licenciement économique, le projet de loi établit des critères plus objectifs. En cas de baisse des ventes ou des commandes sur un temps donné, l'employeur pourra se séparer de salariés.

Quant aux filiales de groupes internationaux, elles n'auront plus à justifier des difficultés globale, mais seulement de la filiale française.

L’exécutif a finalement renoncé à introduire comme critère de validation de l'entreprise les difficultés au seul niveau national ,comme il l'envisageait au départ.

Laisser la jurisprudence en l'état revient à empêcher les entreprises à se restructurer sur le territoire et freine donc leur capacité à se développer. Un coup d’épée dans l'eau.

 

Congé ...

Le congé exceptionnel d'un salarié en cas de décès d'un enfant Le congé exceptionnel d'un salarié en cas de décès d'un enfant est porté de deux à cinq jours. Celui pour la mort des parents et beaux-parents, d'un frère ou d'une sœur, passe d'un à deux jours.



Garantie des jeunes.

Pour les jeunes ni en emploi, ni en étude, ni en formation, généralisation dès 2017 du "droit" à la garantie jeunes, sous condition de ressources: accompagnement renforcé vers l'emploi et allocation mensuelle de 461 euros, pendant un an. Par ailleurs, pour les moins de 28 ans diplômés depuis moins de trois mois, création d'une aide à la recherche du premier emploi, accordée durant quatre mois.

Moyens syndicaux et représentation patronale

Hausse de 20% des heures accordées aux délégués syndicaux.


PME-TPE

Création d'un "service public territorial de l'accès au droit" pour aider notamment les entreprises de moins de 300 salariés. Une entreprise ayant suivi les procédures prescrites par l'administration pourra attester de sa bonne foi.

Les branches pourront négocier des accords-types applicables unilatéralement par les employeurs d'entreprises de moins de 50 salariés.

On ne peut contester des avancées de part et d'autre même si personne ne se dit convaincu par ce texte

Même avec le recours gouvernemental au 49.3aucun texte tranché n'a été retenu même si l'exécutif a voulu rester dans une position de fermeté face à Nuit Debout.

Les chefs d'entreprise peuvent au moins se réjouir d'avoir fait plier le gouvernement face aux Frondeurs sur la surtaxation des CDD ; C'était d'ailleurs suicidaire pour l'embauche …

La version de l'Assemblée va aller au Sénat et promet d'autres débats...Tout ce bruit pour un résultat aussi décevant qui laisse les milieux économiques sur leur faim.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld.

L'AGENCE DE NOTATION FITCH ATTRIBUE

SES NOTES A LA FRANCE ET L'ANGLETERRE

L'agence de notation Fitch Ratings a maintenu à AA vendredi la note d'endettement à long terme de la France.

Elle souligne cependant sa perspective "stable"mais un "risque politique" lié à l'élection présidentielle prévue l'an prochain.

la France disposerait "d'une économie diversifiée et en bonne santé", avec une "relative stabilité macro-financière", tout en affichant un "déficit budgétaire et ratio de dette sur PIB élevés"."Bien que moins importants" que par le passé, "les déficits budgétaires persistants, alimentés par les fortes dépenses du gouvernement, devraient conduire la dette publique à atteindre un plus haut à 98% du PIB fin 2018", souligne l'agence de notation américaine.

"Ce haut niveau d'endettement réduit la capacité de la France à faire face à des chocs budgétaires et constitue la principale faiblesse dans l'appréciation de la dette souveraine".

La note de la dette britannique demeure à "AA" avec perspective négative.

L'agence de notation Fitch a confirmé vendredi la perspective négative de la note de la dette du Royaume-Uni qui avait été abaissée en juin à la suite du choix des électeurs britanniques de sortir de l'Union européenne.

La note reflète "une économie à haut revenu, diversifiée et avancée, conjuguée à un haut niveau d'endettement du secteur public". « Dans le même temps, le vote sur le référendum pour quitter l'Union européenne a ouvert une période d'incertitude ».

Fitch reconnaît que les possibilités concernant les négociations sur le Brexit et les futures relations ente le Royaume-Uni et l'Union européenne sont ouvertes.

"Vu cette incertitude, il n'y a pas de scénario établi" sur l'évolution de la note de la dette britannique, conclut l'agence.

Fitch a également attribué la note à long terme "AA" de la Banque d'Angleterre.

Paul Emison pour DayNewsWorld

LES FRANCAIS PAS CONVAINCUS EN MAJORITE

PAR LE REVENU UNIVERSEL ?

Social !

Cette mesure consisterait à attribuer à tous les Français, sans condition de ressource , qu'ils travaillent ou non, un revenu à vie compris entre 500 et 1.000 euros par mois...

Une idée généreuse certes...

Le revenu universel ne serait ni une «bonne» ni une «juste» mesure pour une majorité de Français (64% des personnes interrogées) qui estiment qu'il créerait une société d'«assistés», selon un sondage Odoxa réalisé Challenges et Aviva assurances.

85% pensent qu'eux-mêmes travailleraient pour gagner plus d'argent.

Et loin d 'eux l'inactivité comme source de bien-être...

De toute façon les politiques de tout bord, à l'approche des présidentielles, ont encore une fois lancé un ballon d'essai sans en expliquer les tenants et aboutissant !!!

Une simple mesure technique que personne ne sait mettre intelligemment en œuvre.

Une fois de plus : de l'amateurisme !!!.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld.

A LA CONQUETE DE LA CHINE .

" J’ai quitté un pays communiste, la France, pour venir dans un pays libéral, la Chine !" Pierre Gattaz.

Pierre Gattaz, président du Medef, était en Chine avec une délégation de chefs d'entreprises. I

 

Pierre Gattaz  face lors de son one man show à l'immobilisme de la France , le président du Medef n'hésite pas à proclamer à propos de la Chine : "Ce pays, en trente ans, est passé du Moyen Âge à la modernité"

Il ne s'agit pas de manquer pour la France la "phase 2" du développement chinois soutenu par la consommation croissante de la classe moyenne.

Après cette "phase 1" basée sur l'industrialisation et l'achat d'électroménager et de voitures ayant profité surtout à des pays comme l'Allemagne, "la phase 2 du développement chinois" se tourne vers d'autres désirs de la consommation : des produits de qualité comme le vin, le champagne et l'agroalimentaire. Et le développement durable...A LA FRANCE DE SAISIR SA CHANCE !

Joanne Courbet pour DayNewsWorld.

RSA CONTRE BENEVOLAT UN VIL CALCUL FINANCIER

On pourra voir  «des bénéficiaires qui seront en incapacité d’effectuer une activité bénévole, annonce le président du département. Dans ce cas, ils relèvent de l’invalidité, qui est prise en charge par la Sécurité sociale, et pas du RSA. Cela pourrait être des pistes d’économies immédiates » pour le département.

Une première en France

C’est une première en France. Le conseil départemental du Haut-Rhin, à majorité de droite (la gauche ne comptant à Colmar qu’une élue sur trente-quatre conseillers départementaux) a décidé vendredi 5 février 2016 de conditionner le versement du revenu de solidarité active (RSA) à l’accomplissement de sept heures de bénévolat par semaine.

Ce qui signifie que les allocataires du RSA devront présenter tous les trois mois une attestation prouvant qu’ils ont bien effectué les sept heures de bénévolat. A défaut, le versement des allocations sera suspendu.

Une plate-forme numérique sera créée pour mettre en relation les profils des allocataires avec les besoins des associations, maisons de retraite, collectivités locales ou autres établissements publics.

« Il ne s'agit surtout pas de stigmatiser les bénéficiaires. On espère plutôt mettre le pied à l'étrier aux gens, pour qu'ils se resocialisent et sortent de l'isolement »

« Au titre de la libre administration des collectivités locales, le conseil départemental entend prendre ses responsabilités dans le champ qui lui incombe, celui de l’accompagnement des bénéficiaires du RSA », a écrit la collectivité dans un communiqué.

Un détournement du RSA ?

L'association ATD Quart Monde (Agir tous pour la dignité) s'est élevée contre cette mesure, la qualifiant de "proposition inhumaine et irréaliste".

"Comment peut-on imaginer inverser le sens de la solidarité?", s'interroge dans un communiqué l'association spécialisée dans la lutte contre la pauvreté alors que le RSA est l'expression de la "solidarité de la nation (... (...) envers ceux qui connaissent de grandes précarités".

Cette mesure est-elle légale ? 

« Si le préfet attaque cette décision devant le tribunal administratif, on verra bien, a réagi M. Straumann. Mais je déposerai une question prioritaire de constitutionnalité » pour demander si le dispositif actuel du RSA n’est pas en contradiction avec l’article 72 de la Constitution, « qui stipule la libre administration des collectivités locales ».

Mais quelles véritables raisons se cachent derrière cette décision décriée par l'association ATD Quart Monde ?

Pourquoi stigmatiser les allocataires qui dans leur grande majorité veulent retrouver une activité non pas rémunérée mais du travail par dignité ?

Pourquoi éventuellement remplacer ou limiter ensuite à un temps partiel le personnel déjà en place par des allocataire du RSA ?

Un vil calcul financier de la part des élus du département ?

On verra "des bénéficiaires en incapacité d’effectuer une activité bénévole, affirme le président du département. Dans ce cas, ils relèvent de l’invalidité, qui est prise en charge par la Sécurité sociale, et pas du RSA. Cela pourrait être des pistes d’économies immédiates" pour le département.




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

MESURES CONTRE LE CHOMAGE LE MODELE SOCIAL FRANCAIS CREE DU CHOMAGE DES SOLUTIONS APPLIQUEES CHES LEURS VOISINS

Notre modèle social c'est 3,57 millions de chômeurs sans aucune activité en France. Plus de 5 ,8 quand on compte ceux en formation pour un retour au chômage.

Dépoussiérons notre modèle social et économique. Il y a urgence...

Ceux ne sont pas les solutions viables qui manquent dans un monde en mutation que l’État doit accompagner intelligemment pour amortir les choc et non entraver l’inéluctable changement du modèle économique..

Tout d'abord au niveau de l'entreprise.

A propos de l'éternel problème des baisse de charges :

Le zéro charges sur les bas salaires permettrait de créer des emplois non pas avec des salaires abaissés, mais avec des coûts horaires plus bas. Cela a fonctionné en 2009. Les évaluations faites prédisent la création de 800 000 emplois.

Il y a plutôt urgence à s’attaquer aux rigidités de notre droit du travail : pour les chefs d’entreprise la question des conditions de sorties des contrats en CDI est essentielle. L’idée de sécuriser la rupture du contrat de travail dans les deux sens est centrale.Travaillons sur la sécurisation des parcours des salariés mais aussi des entreprises.

Avec enfin la réforme des prud'hommes parachevée qui introduirait le plafonnement des indemnités de licenciement sans remettre en cause sa durée légale. Concrètement, des accords conclus au niveau de l'entreprise pourraient «moduler davantage» le temps de travail, voire déroger au contrat de travail «dans l'intérêt de l'emploi».

Une certaine dose de flexibilité- Osons ce mot même s'il fâche- doit être introduite dans le Code du Travail pour que les entreprises puissent s'adapter aux carnet de commandes.

Et n'oublions pas que trop de taxes sur les entreprises (taxées à plus de 55%!) revient à anéantir l'investissement, clef de la réussite dans le temps.

En ce qui concerne les salariés.

Encourageons les gens à reprendre un emploi dans des conditions favorables au lieu de créer des « trappes à pauvreté »...Certains en France n’ont pas intérêt à reprendre un emploi au . Pensons aux seniors qui ont souvent plus de trois années d’indemnisation-chômage, aux femmes isolées, ou même en couple pour qui l’augmentation du revenu familial ne compense pas la perte de certaines allocations.

La volonté d’Emmanuel Macron de plafonner les indemnités de licenciement mériterait de revenir dans le débat avec même la dégressivité des allocation pour les indemnités les plus élevées mériterait de revenir dans le Certes la «renégociation de la convention d'assurance chômage» est un sujet explosif au menu du début d'année 2016.

Le niveau et de la durée des allocations chômage font partie d' un régime «très généreux» de l'assurance chômage en France. La Cour des Comptes le dénonce dans son dernier rapport. Or la dette de l'assurance chômage devrait atteindre presque 30 milliards d'euros à la fin 2016 et 35 milliards fin 2018.

Jean-Marie Le Guen, en personne, secrétaire d'État chargé des relations avec le Parlement, a suggéré de baisser la durée et le montant des allocations chômage en France. Pour lui « ces questions-là doivent être traitées avec courage par les partenaires sociaux».

De plus les partenaires sociaux pour ne pas dire les syndicats qui d’ailleurs ne sont plus vraiment représentatifs du monde du travail ne sont pas toujours en phase avec les salariés d'ailleurs... On pourrait s'inspirer d'autres modèles européens efficaces en les intégrant à notre modèle social.

Et enfin abordons la formation au centre de la relation du couple salarié-entreprise.

Depuis des lustre on nous rabat les oreilles avec la professionnalisation !

Parlons-en sérieusement.

Il ne s'agit pas de donner « de l’occupationnel » (Laurent Berger ) aux chômeurs.

Il s'agit de cibler les formations sur ceux qui en ont le plus besoin, dont en premier lieu les chômeurs.

Or les organismes de formation ne pourront pas prendre en charge autant de personnes , y compris pour l’Afpa, un des plus gros opérateurs.

S’agissant de la formation, le système reste complexe et difficile à appréhender. La diversité prestataires de formation mais aussi des mécanismes de financement font intervenir plusieurs acteurs (Pôle Emploi, les régions, les organismes paritaires gestionnaires des fonds de la formation, etc.) et ne favorise aucunement une orientation éclairée des demandeurs d’emploi sur l’apprentissage.

De plus la qualité des formations au sens d’impact sur le retour à l’emploi, le contrôle de la qualité des formations reste lacunaire malgré la loi Sapin de mars 2014 (puis le décret publié en juin). Cette notion, en Allemagne par exemple,est capitale : les prestataires de formation ont une part de leur rémunération qui dépend du placement en emploi des gens.

Il y a aussi urgence à accélérer la labellisation des formations, pour qu’elles soient plus en phase avec les attentes du monde économique. C'est au monde de l'entreprise de donner les clés de la réussite à l’Éducation nationale qui joue un rôle beaucoup trop central. Elle continue à orienter plutôt les jeunes vers des bacs pros en lycée professionnels que vers des contrats d’apprentissage, qui dépendent de centres de formation.

Recentrer l’apprentissage  pour les bas niveaux, vers les jeunes qui n’ont pas le bac a un vrai rendement. La vraie mesure efficace serait de redistribuer les ressources vers ceux qui en ont le plus besoin, les jeunes sans bacs, vers des filières d’apprentissage.

Ceci demande la réduction drastique du décalage entre filières et besoins des entreprises. Le monde entrepreneurial doit être davantage partie prenante dans la mise en place des contenus et des examens…

Si l’objectif de la formation est seulement de transférer des inscrits de la catégorie A à la catégorie D des listes de Pôle emploi, la mesure n’aura effectivement que peu d’effet au final sur l’emploi. Juste celle d'inverser peut-être facticement la courbe du chômage dans les chiffres donnés en pâture...

Faisons confiance aux Français et encourageons l’entrepreneuriat !

Quelques mesures de bon sens, courageuses certes, mais qui ont déjà fait leur preuves chez nos voisins européens. Pourquoi les ignorer ?

Quelques mesures de libéralisation tout en sécurisant les parcours des salariés et entreprises pour assainir notre modèle social et économique. Le socialisme a vécu.

Affirmatif Monsieur le Président : « face au désordre du monde, face à une conjoncture économique incertaine et un chômage persistant, il y a aussi un état d'urgence économique et social à proclamer»,selon vos propos du 17/01/2016 devant le Conseil économique, social et environnemental (CESE).


Joanne Courbet pour DayNewsWorld