ALARMANTE ETUDE DE L'EVOLUTION

DES DEPENSES DE SANTE DE LEUR PROJECTION

ET DE LEUR FINANCEMENT

Une étude de l’Assurance maladie mesure l’impact des principales pathologies sur les dépenses de santé et projette leur évolution d’ici 2020.

L’Assurance maladie a donc présenté mercredi 31 mai sa cartographie des pathologies et des dépenses de santé en France en 2015. On passe au scanner les dépenses de santé des 57 millions de bénéficiaires du régime général.

Les soins de santé mentale pèsent toujours très lourds ; Une augmentation des dépenses liées aux cancer..7 à 8 millions d’assurés qui, a priori, ne dépensent rien…

Que signifie une telle "cartographie" ?

Pas de cartes à proprement parler dans ce bilan, mais de nombreux tableaux passant au crible les dépenses de santé des 57 millions de bénéficiaires du régime général.

"L’idée est de quantifier au mieux les pathologies ou les traitements les plus fréquents et les dépenses qui leur sont associées dans un contexte de tension persistante sur notre système de santé, explique Luc Barret, médecin conseil national. Ce ne sont pas des données médicales, mais on peut en tirer des informations médicales."

Pour la première fois depuis la création en 2012 de ce bilan annuel : une évolution des dépenses sur les quatre dernières années et des projections d’ici 2020.Et c'est surtout ce tout premier bilan qui intéresse le plus les gestionnaires!

Car ne perdons pas de vue que les enjeux de la santé publique et des coût qu'elle génèrent posent problème. Est-il besoin de rappeler le »trou » de la Sécurité sociale ,et surtout de la branche maladie ?

Ne nous voilons pas la face, cette cartographie n'est pas sans efficacité. Quels enseignements tirer de cette étude? De quelles maladies ces 57 millions de Français souffrent-ils le plus ? Comment se répartissent les 133,6 milliards d’euros dépensés en 2015 ? Quelles évolutions entre 2012 et 2015 ? Quelles perspectives ? Et surtout que dérembourser?! Qui faire payer?

"L’idée est de quantifier au mieux les pathologies ou les traitements les plus fréquents et les dépenses qui leur sont associées dans un contexte de tension persistante sur notre système de santé »

On se répète mais avec un raisonnement à la clef.

20 millions de personnes soignées pour une pathologie au long cours. Les Français vivent plus longtemps mais ils souffrent aussi plus souvent de maladies chroniques qui pèsent lourd dans les comptes de la Sécu.

Diabète, cancers, maladies respiratoires chroniques, maladies cardiovasculaires… Ces pathologies, nécessitant une longue prise en charge, concernent aujourd’hui 20 millions de personnes, soit 35% des assurés. Si on ajoute les maternités, les hospitalisations ponctuelles et des traitements anti-inflammatoire chroniques, ce sont 26 millions de personnes qui sont suivies régulièrement.

On chiffre :

10 milliards de dépenses supplémentaires entre 2012 et 2015

Pendant cette période, ce sont les dépenses d’hospitalisation qui ont le plus augmenté (+ 2, 1 milliards), suivies par les dépenses liées aux cancers (+ 1, 5 milliard) et aux maladies cardioneurovasculaires (+1,2 milliard)

19,3 milliards d’euros de remboursements pour la santé mentale

Avec 19,3 milliards d’euros de remboursements en 2015, les maladies psychiatriques arrivent en deuxième position dans le top trois des pathologies entraînant le plus de dépenses alors même que le nombre de personnes soignées a diminué de 102.000 entre 2012 et 2015.

Seules les hospitalisations entraînent plus de dépenses (30,7 milliards), tandis que les cancers viennent en troisième position (14,1 milliards.)

"Lors de notre première étude, ce poids déjà élevé des dépenses de santé mentale nous avait surpris, détaille Luc Barret. Il reflète notamment les importantes prescriptions d’antidépresseurs dans notre pays. Ces prescriptions sont moins élevées dans d’autres pays qui, eux, remboursent davantage les psychothérapies."

De ces données hommes-femmes, il ressort que les pathologies varient avec l’âge mais aussi en fonction du sexe. Ainsi les femmes sont globalement moins diabétiques et un peu moins touchées par les maladies respiratoires chroniques. Et même si elles sont en augmentation chez elles par rapport au passé, les maladies cardiovasculaires les épargnent encore un peu plus.

12.035 euros, le coût moyen du traitement d’un cancer du sein

En 2012, ces dépenses s’élevaient en moyenne à 11.288 euros. Cette augmentation est due à l’arrivée sur le marché de nouveaux traitements plus coûteux. En moyenne, le traitement d’un cancer, en 2015, était de 11.000 euros par an et par patient.

Question:

7 à 8 millions d’assurés ne se sont fait rembourser aucun soin en 2015

Ont-ils eu recours à des traitements non remboursés ?

Négligent-ils leur santé ?

Ou sont-ils tout simplement en 5% des hommes de plus de 75 ans ont une maladie cardioneurovasculaire...

Cette étude permet de mesurer l’impact des principales pathologies et de projeter l’évolution des dépenses pour les trois prochaines années.

Premier constat, en quatre ans, les dépenses de santé ont augmenté de 10,2 milliards d'euros pour atteindre 133,6 milliards en 2015, selon cette étude qui passe en revue 56 pathologies.

Plus d’un bénéficiaire sur deux a recouru à un soin courant, le reste de la population, soit 26 millions d’assurés, ayant été concerné par des soins liés à des pathologies chroniques, des traitements médicamenteux spécifiques au long cours ou la maternité .

Hospitalisations ponctuelles plus nombreuses

Les grandes tendances observées depuis 2012 se confirment avec "un recours important et croissant" aux hospitalisations ponctuelles sans lien possible avec une pathologie spécifique (+335.000 personnes sur quatre ans). La hausse du nombre de ces hospitalisations s’explique par le vieillissement de la population, en fait le premier poste de dépenses (30,7 milliards d’euros).

Autre phénomène confirmé par l’étude, "le poids de la santé mentale" (traitement des maladies psychiatriques ou consommation de psychotropes) avec des dépenses versées à plus de 7 millions de personnes atteignant 19,3 milliards d’euros (soit +2,3% en moyenne chaque année entre 2012 et 2015).

"Grâce à ces données (…) nous sommes en train d’expérimenter des prises en charge psychothérapiques pour les épisodes dépressifs légers afin d’éviter le recours aux médicaments" explique l’Assurance maladie. La question est d’autant plus cruciale que le nombre de personnes atteintes de maladies psychiatriques devrait augmenter de 11% d’ici 2020 (soit 246.100 patients en plus)

Pour la première fois, l’Assurance maladie a présenté des projections à partir des prévisions démographiques de l’INSEE entre 2016 et 2020 et des évolutions épidémiologiques prévisibles. D’où il ressort que le nombre de malades chroniques ou nécessitant un traitement long (diabète, cancer) devrait augmenter fortement d’ici à 2020 – environ 580 000 personnes touchées de plus.

En effectifs, les malades cardiovasculaires seraient toujours les plus nombreux en 2020 (5.114.000 contre 4.510.000 en 2015) et en pourcentage, ce sont les maladies inflammatoires ou rares ou VIH ou sida qui devraient le plus augmenter (+20%). Dans le cas du diabète, le nombre de personnes concernées devrait augmenter de 12%, soit 450.000 patients supplémentaires pour un total de 4 millions de diabétiques en 2020.

Dépenses de santé: l’Assurance maladie face aux défis des maladies chroniques

L’Assurance maladie estime que d’ici à 2020, 548.000 personnes de plus qu’en 2015 devraient être atteintes d’au moins une pathologie chronique ou être concernées par un traitement au long cours. Selon les estimations, le nombre de personnes traitées pour du diabète augmenterait de 12% entre 2015 et 2020. En 2020, plus de 4 millions de malades seraient touchés.

Les maladies cardio-neuro-vasculaires devraient elles aussi concerner 604.000 personnes de plus, mais pour les deux tiers cette augmentation s’explique par un vieillissement de la population.

L'Assurance-maladie donne aussi des projections d'évolution des principaux postes de dépenses par pathologie de 2015 à 2020. Elle exposera ses pistes d'économie début juillet.

Chercher des gisements de productivité.

Car à n'en pas douter, il faudra encore chercher des gisements de productivité.

« La tension persiste sur le système de santé », a expliqué le professeur Luc Barret, médecin-conseil, lors de la présentation de ces chiffres. Les personnes touchées par les principales pathologies vont continuer à croître plus vite que la population et plus vite que le vieillissement

Le recours accru à des infirmiers en ville permet d'éviter des hospitalisations.

C'est peut-être la preuve de l'efficacité du « virage ambulatoire », avance la CNAM. A l'inverse, les médicaments innovants peuvent faire déraper la facture à court terme.

Le recours aussi à l'augmentation de la CSG de 1,7% ne semble seulement qu'une petite entrée en matière ...

Et un système de santé à deux vitesses s'installe peu à peu.

Question :

Pourquoi ne pas s'attaquer tout d'abord aux causes de l'augmentation des pathologies dans notre vie quotidienne ? Pollution, OGN , pesticides, stress ...




Joanne Courbet pour DayNewsWorld