DECHETS EN TOUS GENRES  !

NETTOYAGE DE PRINTEMPS

Le printemps est arrivé et de partout en France, municipalités ou associations organisent avec leurs services techniques ou de voiries mais surtout avec des bénévoles, qui suscitent l’admiration, le nettoyage, devenu traditionnel, de printemps , de notre environnement.

Notre admiration !

Tout d’abord parce que le travail est ingrat et parfois peu «  ragoutant » ; mais aussi parce qu’il est décourageant , car année après année, ce sont les mêmes ou quasi les mêmes déchets que l’on retrouve aux bords des routes ou des autoroutes, dans les fossés, le long des plages, dans les sentiers pédestres etc. toujours les mêmes bouteilles de Coca Cola, toujours les mêmes canettes de bières, toujours les mêmes sacs d’ordures ménagères dont on s’est débarrassé pour ne pas payer ou payer moins de Taxe d’enlèvement d’ordures ménagères, toujours les mêmes reliefs de repas etc..

Quand ce n’est pas pire, car on trouve très souvent de gros appareils électroménagers, de vieux matelas, de vieux meubles, des déchets informatiques, des gravas de chantiers ou plus encore … ?

Tous les pays développés sont touchés par ce phénomène, mais  grâce à ces militants de la protection de notre environnement, proche ou plus éloigné, et des opérations de nettoyage qui se renouvellent année après année notre environnement a réussi globalement à conserver un aspect à peu près propre.
En toute hypothèse, les premières critiques portent sur notre mode de vie à tous et nos modes de consommation :

trop d’emballages, trop d’obsolescence programmée, trop de publicités papier qui provoquent la déforestation massive que l’on connait, trop de gaspillages en tous genres…

Certes une prise de conscience est en train de s’opérer…. Dans les pays les plus riches notamment  mais pour ce qui est des plus pauvres, c’est encore autre chose. Mais  !

Ces types de pollution posent depuis peu , de plus graves interrogations en suite de situations particulièrement inquiétantes qui viennent d’apparaitre; on en citera deux.

L’existence du continent plastique à la dérive dans le Pacifique. Ce « continent » a été identifié pour la première fois, par des chercheurs de l’IFRIS, lors d’une expédition conduite par Baptiste Monsaingeaon, chercheur postdoctoral et membre par ailleurs du Conseil Scientifique de l’Exposition « vies d’ordures » au Mucem à Marseille.

Ce continent est grand comme 6 fois la superficie de la France. Les bateaux qui l’abordent, pour l’étudier, sont obligés de foncer dessus comme des brise-glaces , tant il est épais en son centre notamment. Il a d’abord préoccupé, par sa dangerosité avérée ou possible car il dérive depuis longtemps au milieu de l’Océan Pacifique. Il s’agrandit de 8 millions de tonnes de déchets chaque année.

Cet amas, de déchets plastiques, essentiellement, devrait être nettoyé selon les obligations en vigueur dans de quelques traités environnementaux spécifiques, mais cela reste insuffisant car  beaucoup d’obligations sont encore à définir, à écrire, à voter, à acter dans ces traités ou dans de nouveaux traités.

Hors de l’assemblée Générale Annuelle des Nations Unis qui a eu lieu du 19 au 25 septembre 2017

(c'est-à-dire officieusement), les acteurs de la lutte contre cette catastrophe écologique  ont appelé à la reconnaissance de cette ile poubelle qui pourrait ainsi devenir …

Le 196ème pays membre de l’ONU….avec son drapeau ( ?) son passeport pour tous ses citoyens, à savoir les 118 000 personnes qui ont signé la pétition remise à Antonio Guerres, Secrétaire Général de l’ONU, le tout pour qu’un regard et des financement soient accordés enfin à celui-ci.

Au-delà, plusieurs initiatives se sont manifestées pour organiser le ramassage des ces déchets, notamment celle de P.Pod de la Fondation « Abondant Seas » ou de Océan Clean-up qui proposent un concept utilisant les courants marins pour amener les déchets vers des plateformes de récupération.

Une entreprise basée à San Francisco, « Méthod Products »  a de son coté, déjà organisé la récupération des déchets sur ledit continent, déchets qui une fois ramassés sont recyclés en emballages plastiques pour savon liquide.

Il reste et restera cependant à traiter les microparticules de plastique, qui absorbées par le corps, sont mutagènes et facteur de cancers. Le problème restera sur ce point, plus difficile à solutionner.

Deuxième interrogation inquiétante, elle aussi. La Chine vient de fermer récemment sa « poubelle ». La décision a crée la panique dans les pays riches. La situation s’apparente en effet à un scénario catastrophe pour l’environnement des pays qui avaient l’habitude d’exporter leurs déchets vers Cathay (ancien nom donné à la Chine). La décision de la Chine a pris effet le 1er janvier 2018. Elle avait été annoncée il y a six mois environ.

La Chine était en effet jusqu’à ce jour la première destination pour le recyclage des déchets et bien naturellement sa décision vient de créer une onde de choc au sein de l’Union Européenne (UE) qui exportait (certes déjà sommairement triés) près de 85% de ses déchets (plastiques notamment) vers le continent asiatique.

Il faut donc d’urgence trouver des solutions alternatives ou de substitution vers d’autres pays ; on parle déjà de l’Inde (Emmanuel Macron a-t-il parlé des poubelles françaises, au pied du Taj Mahal, lors de sa visite du 9 au 12 mars au président indien , Ram Nath Kovid, ou n’en est il resté qu’à des sujets plus nobles ( ?) : la défense, la sécurité, l’espace, les énergies… pour une coopération approfondie. On parle aussi du Pakistan ?

En attendant de futurs accords , certaines entreprises stockent déjà leurs déchets de récupération…sur des parkings ??

L’UE a dévoilé en janvier 2018, que pour ce qui la concerne, sa stratégie de recyclage de tous les emballages faisait l’objet d’une étude à horizon de … 2030 pour son opérationnalité ?? C’était temps !

Mais d’ici là ?

Certes la décision de la Chine a eu un mérite : obliger tout le monde à se remettre en question et à inventer de nouvelles solutions pour recycler les déchets, voire d’en fabriquer moins. Mais il faudra plus de discipline personnelle pour tout le monde.

Car, HOMO DETRITUS n’a pris conscience que très tardivement de la situation.

Aussi, au vu de la quantité de déchets qui sont ramassés chaque année sur les plages, le long des routes et des autoroutes, dans les bois ou les lieux isolés, on ne peut que  féliciter (et que se féliciter) de l’existence de ces commandos de nettoyage qui chaque année consacrent une journée minimum au ramassage des déchets de la vie quotidienne que certains de nos concitoyens, sans éducation, et peu scrupuleux jettent au quotidien (la nuit le plus souvent pour la discrétion et parce la nuit tous les chats sont gris). Honteux !




Clara Mitchell pour DayNewsWorld