TOUT SUR L'EXPOSITION DE PHILIPPE CALANDRE


Je suis de près, depuis que j’ai découvert ce lieu, les expositions proposées par la galerie lyonnaise « Vrais Rêves », dédiée à la photographie depuis 1980, lieu dont le patronyme est le titre d'un livre de Duane Michals édité par Chêne en 1977.

La ligne artistique de cette galerie semble se situer plutôt vers la création , le détournement, l’ambiguïté en parfaite adéquation avec son patronyme porteur d’une ligne artistique spécifique de la photographie.

Alors que l'on met très souvent la photographie dite documentaire en avant dans les medias, on peut se demander si elle ne revient pas à l'un de ses premiers statuts celui de capter, d'enregistrer objectivement une réalité.

Hippolyte Bayard  né en 1801 qui  réalisa la première mise en scène photographique, « La noyade » réalisée en 1840, s'en était lui-même détaché, et doit aujourd'hui se retourner dans sa tombe...

A Vrais Rêves, actuellement un artiste photographe Philippe Calandre présente des images de la série « In perceptivo ».

Pour lui l'intérêt n'est pas dans l'objectivité mais plutôt dans dans la créativité, dans l'imaginaire.

La preuve, Philippe Calandre évoque la découverte par la NASA d'une exoterre baptisée Kepler 452b, située à 1400 année-lumière de nous.

Il y situe ses dernières compositions architecturales.

Celles-ci formant des utopies : des non lieux, des nulle-part au sens premier du terme. Et pourtant ces chimères procèdent à partir de fragments prélevés au réel par ses soins...

Comme le dit si subtilement Jean-Pierre Chambon, je cite «(...) Après avoir longtemps parcouru le globe en photographe, Philippe Calandre a décidé d’organiser désormais de grands voyages immobiles vers les terres ou les cités inconnues que révéleront ses irréprochables photomontages.

Puisant ses matériaux de construction dans le stock d’images qu’il a accumulé au cours de ses pérégrinations et reportages, il élabore de très savantes combinaisons où les hybridations fonctionnent à merveille.

Comme le héros des Villes invisibles d’Italo Calvino, qui spécule sur « des villes trop vraisemblables pour être vraies », il cherche à faire advenir une réalité augmentée par l’imaginaire.

Sa fascination pour les architectures industrielles, dont l’esthétique découle de la nécessité pratique et de l’impératif économique, l’a conduit à concevoir d’étranges complexes usiniers.

Hérissés de silos et de cheminées crachotant leurs fumées, parcourus de tuyauteries et d’escaliers inextricables, greffés de passerelles métalliques surplombant des paysages de déserts, ses sites possèdent la beauté des enfers. »

Exposition à découvrir jusqu'au 10 novembre, du mercredi au samedi de 15 à 19h ou lors de l'une des visites commentées, celle en présence de l'artiste, le 29 septembre à 17h.

Au cours de cette rencontre Frédérique Lomba, pianiste, amie de la galerie et du photographe, nous proposera sa lecture musicale de l'exposition de Philippe CALANDRE

Galerie Vrais Rêves 6 rue Dumenge 69004 Lyon. Voir aussi le site www.vraisreves.com.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld