IMPEACHMENT

 DONALD TRUMP ACQUITTE PAR LE SENAT

SAVOURE  UNE VICTOIRE BIEN MERITEE

Le Sénat américain a rejeté mercredi les deux chefs d'accusation retenus contre Donald Trump, marquant ainsi l'acquittement général de l'hôte de la Maison-Blanche.

L' issue du procès en destitution de Donald Trump, qui tenait les Américains en haleine, vient de tomber. Le président des États-Unis a été acquitté par le Sénat, mercredi 5 février 2020, à l'issue d'un procès historique qui a jeté une lumière crue sur les fractures de l'Amérique sans jamais faire vaciller sa base électorale.

Avant lui, seuls deux de ses prédécesseurs, Andrew Johnson en 1868 et Bill Clinton en 1998, avaient connu une telle procédure. Mais son procès a montré que l'ancien homme d'affaires de New York pouvait compter sur un parti républicain soudé, un atout de taille à neuf mois d'une élection où il briguera un second mandat de quatre ans.

Cette victoire politique a cependant été assombrie par la défection d'un élu républicain de premier plan : Mitt Romney, candidat malheureux à la Maison-Blanche en 2012.

Donald Trump acquitté

Lors d'un vote solennel suivi en direct à la télévision par des dizaines de millions d'Américains, le Sénat a estimé, par 52 voix sur 100, que Donald John Trump, 45e président de l'histoire, ne s'était pas rendu coupable d'abus de pouvoir. Par 53 voix sur 100, il a également estimé qu'il ne s'était pas rendu coupable d'entrave à la bonne marche du Congrès. La Constitution des États-Unis impose une majorité des deux tiers (67 sièges sur 100) pour destituer un président. « acquitté pour toujours », clame la Maison-Blanche.

49% d'opinions favorables à Trump

Depuis que le scandale a éclaté, l'hôte de la Maison-Blanche se dit victime d'une chasse aux sorcières orchestrée par ses adversaires qui n'auraient pas digéré sa victoire surprise de 2016. La stratégie semble avoir, au moins en partie, porté ses fruits : selon le dernier sondage de l'institut Gallup, il enregistre 49% d'opinions favorables, un record depuis son arrivée au pouvoir.Moins de 24 heures avant le vote du Sénat, Donald Trump avait vanté mardi soir, devant le Congrès réuni au grand complet, ses résultats « incroyables » dans un discours aux accents de meeting de campagne. « Contrairement à tant d'autres avant moi, je tiens mes promesses », avait-il lancé, sans cesse coupé par les ovations debout et les « USA, USA » des républicains. Dans cette même Chambre des représentants qui l'a mis en accusation le 18 décembre, il a brassé tous les thèmes à venir pour le scrutin du 3 novembre: la lutte contre l'immigration illégale ou l'avortement, « la grande réussite économique » des États-Unis...

Discours déchiré

À aucun moment, l' « impeachment » n'a été évoqué. Mais l'ombre du procès, qui a marqué une rupture définitive entre les « trumpistes » et les démocrates, planait sur l'hémicycle. Les élus de l'opposition se sont le plus souvent abstenus d'applaudir, certains ont boycotté l'événement, d'autres sont partis au milieu de son discours.Donald Trump a lui ostensiblement évité de serrer la main à la chef démocrate de la Chambre Nancy Pelosi. Une fois l'allocution finie, cette dernière a déchiré dans un geste spectaculaire sa copie du discours.

Les Américains plutôt préoccupés par les résultats économiques

Au-delà de Washington, le procès divise autant les Américains que leurs élus . Son impact sur les élections est donc difficile à prédire, mais Donald Trump se dit convaincu que les électeurs pénaliseront les « démocrates-qui-ne-font-rien ».

Les Américains, en effet, bien que convaincus à 52% que le président a abusé de son pouvoir, n’étaient plus que 46% à se prononcer pour sa destitution, selon un sondage NBC News/Wall Street Journal publié à l’ouverture formelle du procès en destitution de Donald Trump. Ils sont 49% à penser le contraire. «Les résultats suggèrent que la mise en accusation n’a pas changé une caractéristique durable de la présidence Trump: dans un environnement politique turbulent, l’opinion des Américains sur lui reste inchangée», explique le Wall Street Journal . Selon le quotidien, le sondage pointe un renforcement de la position du président ces derniers mois grâce à un meilleur dynamisme de ses supporters républicains.

Les électeurs ont ainsi gardé leur opinion sur la culpabilité ou l’innocence du président. Ils semblaient finalement plus préoccupés par les enjeux économiques que par l’issue du procès de Donald Trump

« M. Trump pourra faire ce qu’il veut, le parti le soutiendra ».

S’il est difficile de prévoir quelles seront les conséquences de cet épilogue sur l’élection de novembre, Fox News rappelle que M.Trump enregistre les chiffres les plus hauts de son mandat. Et, ajoute le Wall Street Journal, aussi « déconcertant et exaspérant que cela puisse être pour les démocrates, l’impeachment pourrait en fait avoir augmenté les chances de Trump d’être réélu à l’automne ».

Ainsi, le procès en destitution pourrait finir par se retourner contre les démocrates. En 2000, les républicains avaient été pénalisés lors des élections de mi-mandat par la virulence de la tentative d’impeachment contre Bill Clinton. Le vote de certains démocrates pour la destitution pourrait donc se retourner contre eux, notamment la trentaine d’élus se représentant dans des districts gagnés par Trump en 2016.

Le New York Times pronostique d’ailleurs que pour gagner, « M. Trump pourra faire ce qu’il veut, le parti le soutiendra ».

Quelques minutes après l’annonce de son acquittement, le président américain publiait sur Twitter une vidéo parodique suggérant qu’il pourrait rester président ad vitam aeternam.




Joanne Courbet pour DayNewsWorld