PRIMAIRE DEMOCRATE

BERNIE SANDERS LACHE LES COUPS

Ne retenant plus leurs coups, six candidats à l'investiture démocrate pour la présidentielle américaine de 2020 se sont affrontés, mardi soir, lors du dernier débat télévisé avant le vote très attendu du 3 février dans l'Iowa, coup d'envoi de la primaire.

Joe Biden le favori tâclé

Le socialiste Bernie Sanders n'a, une nouvelle fois, pas épargné le favori Joe Biden en critiquant son vote d’appui à la guerre en Irak en octobre 2002.Le vent en poupe dans les sondages, Bernie Sanders a taclé mardi 14 janvier 2020 le favori Joe Biden sur son bilan en politique étrangère à l'ouverture du dernier débat avant le vote très attendu dans l'Iowa, qui marquera le 3 février le coup d'envoi des primaires démocrates. Le dernier débat télévisé entre les candidats démocrates à l'élection présidentielle avait lieu mardi soir. Coup d'envoi des primaires le 3 février dans l'Iowa.

Bernie Sanders lâche tout et ne retient plus aucun coup. Mardi soir, à l'occasion du dernier débat entre les candidats démocrates à la Maison-Blanche avant le début des primaires, le sénateur du Vermont s'en est tout particulièrement pris à Joe Biden, ancien vice-président de Barack Obama pendant ses deux mandats et favori chez les démocrates pour cette élection de 2020. Bernie Sanders a notamment visé le bilan en politique étrangère de l'ancien VP. Ce débat était le tout dernier avant le caucus de l'Iowa, un vote particulièrement attendu, car il marquera le coup d'envoi, le 3 février prochain, des primaires démocrates.

Après une période de très vives tensions entre les États-Unis et l'Iran, six candidats espérant défier le républicain Donald Trump en novembre ont été longuement interrogés sur leurs programmes concernant le Moyen-Orient. L'occasion pour le socialiste Bernie Sanders de critiquer une nouvelle fois le modéré Joe Biden sur son vote en 2002, lorsqu'il était sénateur, pour autoriser George W. Bush à intervenir militairement en Irak.

L'ancien vice-président Joe Biden a qualifié une nouvelle fois son vote d'« erreur », mais a souligné que cela n'avait pas empêché Barack Obama, qui s'était opposé à la guerre en Irak, de le choisir ensuite comme son bras droit. Troisième dans les sondages nationaux derrière les deux hommes, la sénatrice progressiste Elizabeth Warren a affirmé qu'elle était pour le retrait des troupes américaines du Moyen-Orient.

Sur le nouvel accord commercial négocié entre les États-Unis, le Canada et le Mexique, les six candidats, avec l'ex-maire Pete Buttigieg, la sénatrice modérée Amy Klobuchar et le milliardaire Tom Steyer, ont là aussi exposé leurs divisions. « Joe et moi avons un désaccord fondamental ici, au cas où vous n'ayez pas remarqué », a déclaré Bernie Sanders, qui est contre l'accord, provoquant les rires de l'assemblée.

Prises de tête entre les candidats les plus progressistes

Le débat était organisé à Des Moines, dans l'Iowa. État rural peu peuplé, il pourrait avoir une grande influence sur la course démocrate puisqu'il sera donc le premier à voter, le 3 février prochain.

Les sondages y sont extrêmement serrés entre quatre favoris : Biden, Sanders, Buttigieg et Warren.

Sanders y remporte 20% des intentions de vote fasse à Elizabeth Warren qui arrive en deuxième position avec 17%. L’ex-maire Pete Buttigieg, en tête du sondage il y a peu, tombe à la troisième place avec 16% et Joe Biden ferme la course avec 15%. L’étude d’opinion comporte cependant une marge d’erreur relativement élevée de 3,7 points donc n’écarte presque personne de la victoire.

Fort de sa bonne place dans les intentions de vote et de levées de fonds impressionnantes en 2019 auprès de ses partisans, Bernie Sanders n'avait pas non plus épargné ses rivaux avant le débat.

« Quand on observe mon bilan face à celui de Joe Biden, je ne pense pas que le bilan de Biden puisse apporter l'énergie dont nous avons besoin pour battre Trump », avait-il tweeté. La température est aussi montée entre les deux grands candidats progressistes de la primaire, Bernie Sanders et Elizabeth Warren, lorsqu'un article a affirmé que l'équipe du socialiste donnait comme consigne à ses volontaires de dépeindre sa rivale comme une candidate des élites.

Une femme, seule capable de battre Trump ?

Alors que l'ambiance était déjà tendue, une autre polémique a explosé avec des révélations de la chaîne CNN affirmant que le sénateur du Vermont avait déclaré fin 2018 à sa rivale qu'une femme ne pourrait pas gagner la présidentielle contre Donald Trump. « Je n'ai pas dit cela », a affirmé le sénateur indépendant lors du débat. Provoquant les rires de l'assemblée, Elizabeth Warren a immédiatement contredit son « ami ». Avant d'empoigner la grande question derrière ce débat : « Une femme peut-elle battre Donald Trump ? Regardez les hommes sur ce plateau. À eux tous, ils ont perdu dix élections. Les seules personnes ici qui aient gagné toutes les élections auxquelles elles se sont présentées sont les femmes, Amy (Klobuchar, NDLR) et moi », a-t-elle déclaré.

Personne ne s'est vraiment imposé

Personne n’a vraiment su se saisir de la dernière occasion pour distancer ses concurrents. Sur la forme, Bernie Sanders a tout de même réussi a faire rire l’assistance à plusieurs reprises et prendre le dessus en dictant une certaine énergie au reste du groupe.

Il faut dire que les quatre favoris des sondages risquaient gros à prendre des risques ou à taper trop fort sur la concurrence. Les récentes études d’opinion ont dévoilé des résultats si serrés qu’elles les donnent tous ou presque, en prenant en compte la marge d’erreur, comme potentiels vainqueurs dans l’Iowa.

Ils ont laissé les attaques à Donald Trump, en meeting de campagne en même temps dans le Wisconsin voisin, et ravi d’éreinter ses rivaux.

Lors d'un meeting de campagne organisé le même soir dans l'État voisin du Wisconsin, Donald Trump a éreinté ses rivaux, se moquant des gaffes de Joe Biden et taclant Bernie Sanders : « C'est un mauvais type. » Âgé de 78 ans, ce dernier avait fait une crise cardiaque le 1er octobre, dont il s'est bien remis selon ses médecins. Joe Biden, vétéran de la politique de 77 ans, doit aussi faire face aux doutes sur son âge.

Alors que la course démocrate avait débuté avec une diversité record au sein des prétendants, les six candidats sur le plateau étaient pour la première fois tous blancs.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld