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CARLOS GHOSN VICTIME D'UN COMPLOT

Carlos Ghosn est de retour devant les caméras ce mercredi 8 janvier 2020 pour une contre-attaque médiatique. L’ancien PDG de Renault-Nissan a affirmé se présenter devant la presse, mercredi 8 janvier, pour « laver son honneur », lors de sa première apparition publique, à Beyrouth, depuis son arrivée le 30 décembre au Liban, son pays d’origine.

PRESUME COUPABLE A CAUSE D'UNE COLLUSION ENTRE NISSAN ET LE PARQUET

Carlos Ghosn avait été arrêté le 19 novembre 2018. L'homme d'affaires franco-libanais fait l'objet de quatre inculpations au Japon. Le clan Ghosn a dénoncé le système juridique au Japon et une « conspiration » ourdie par des cadres de Nissan, des hauts fonctionnaires du ministère de l'Économie et des hommes du parquet de Tokyo pour l'évincer.

« J'étais présumé coupable à cause d'une collusion entre certains cadres de Nissan avec la complicité du parquet de Tokyo et d'un cabinet d'avocats Latham Law Firm », assure-t-il.

La décision de la justice ne serait pas tombée « avant cinq ans », selon Carlos Ghosn. « Je n'ai pas fui la justice, j'ai échappé à l'injustice et à la persécution », a-t-il martelé en anglais. Il a estimé n’avoir « pas eu d’autre choix » que de fuir le Japon, où il est inculpé notamment pour malversations financières, une accusation d’après lui « sans fondement ».« J'ai préparé mon évasion car j'ai perdu tout espoir d'un procès équitable et quand la date du procès a été repoussée le 25 décembre jusqu'à 2021. » , a-t-il dit.

L'affaire de sa fuite au Liban, le 29 décembre, a pris une ampleur internationale et des enquêtes sont en cours au Japon et en Turquie, où Carlos Ghosn a fait escale. Il fait l'objet depuis la semaine passée d'une demande d'arrestation émanant d'Interpol. Beyrouth affirme qu'il est entré « légalement » au Liban, muni d'un passeport français.

Celui qui s'est « senti comme mort depuis le jour de mon arrestation. J'étais perdu dans un système que je ne comprenais pas, comme paralysé ou anesthésié » affirme que « Quand je suis sorti du Japon, c'était comme si je revenais à la vie », décrit le fugitif le plus célèbre du moment.

Et d'insister : « Il y a eu un sapage organisé de ma réputation », a attaqué l’ancien patron qui a nié toutes les accusations contre lui et parle d’une affaire « politique » pour se débarrasser avec lui et donc de l’influence de Renault dans l’alliance avec Nissan.

QUI FAISAIT PARTIE DU COMPLOT ?

Il a dénoncé un « coup monté » contre lui et s'est dit décidé à « laver son honneur ».

« Ce sont des responsables de Nissan, du ministère public japonais qui sont à l’origine de mon calvaire », a-t-il déclaré, ajoutant que « la collusion entre Nissan et les procureurs est à tous les niveaux. (…) Quand j’ai demandé à mes avocats (…) ils ont dit qu’ils craignaient que cinq ans s’écoulent peut-être au Japon avant que je n’obtienne un verdict », a-t-il ajouté.

Selon lui « cette affaire coïncide avec le début du déclin des performances de Nissan début 2017 ». « Mon calvaire s’explique aussi par l’amertume au Japon face à l’interférence de l’Etat français dans l’alliance », a-t-il insisté. Il a porté une série d’accusations :

« Qui faisait partie de ce complot ? A l’évidence (Hiroto) Saikawa [le directeur général de Nissan, poussé à la démission après avoir reconnu avoir perçu une prime indue] en faisait partie, Hari Nada [ancien bras droit de Carlos Ghosn] en faisait partie et (Toshiaki) Onuma [le sponsable du Secrétariat chez Nissan]. Mais il y a bien d’autres personnes. (Masakazu) Toyoda, membre du conseil d’administration, faisait le lien entre le conseil de Nissan et les autorités ».

DES PREUVES REELLES

« Je peux toujours faire plein de choses et je peux laver mon honneur et j'ai toutes les preuves pour montrer mon innocence », affirme l'ancien patron

« Je suis prêt à vous remettre tous les documents qui montrent qu'il n'y a pas de manipulation. Mes avocats vont vous les donner », affirme-t-il.

« Je suis innocent de toutes les accusations et je peux le prouver, j'ai les documents. Si je ne peux avoir la justice au Japon, je l'aurais ailleurs », conclut-il. Et d'ajouter :

« J'ai plaidé mon innocence en menottes et en laisse il y a un an devant un juge japonais et devant les médias » rappelle-t-il.

« Ils ont voulu tourner la page Ghosn et ils ont réussi car il n'y a plus de croissance, d'augmentation des dividendes ou d'avancées technologiques », clame Carlos Ghosn.
« Il n'y a aucun pays démocratique dans le monde où les accusations, même si elles étaient vraies, sont sanctionnées au niveau criminel », avance l'ancien dirigeant de l'alliance franco-japonaise.
Garett Skyport pour DayNewsWorld