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LE REVIREMENT DE M. MACRON SUR LES RETRAITES POSE DE NOUVEAUX DEFIS

Le chef de l’État a annoncé qu’il préférait un accord avec les partenaires sociaux sur la durée de cotisation plutôt que sur un âge pivot de départ en retraite. Il s'agirait de demander aux salariés de travailler plus longtemps pour bénéficier de la retraite à taux plein. On augmenterait le nombre de trimestres nécessaires pour avoir sa pension, quel que soit l'âge.

Age d’équilibre ou âge pivot

Jusqu’alors les porteurs de la réforme penchaient plutôt pour un départ à la retraite à un âge d’équilibre à 64 ans avec surcote et décote en cas de départ retardé ou anticipé. Aujourd’hui, l’âge légal de départ en retraite est fixé à 62 ans.

Pour l’heure, « rien n’est décidé », a affirmé Emmanuel Macron. « Il y a certaines professions qui - si on fait les choses mécaniquement - seraient lésées : infirmières, aides-soignants, enseignants », a souligné le chef de l’État, selon qui « il n’y aura pas de réforme des retraites tant qu’on n’aura pas bâti une vraie transformation de ces professions. »

Une accélération du calendrier de la réforme Touraine

Aujourd’hui, les Français doivent cotiser 166 trimestres, soit 41,5 ans pour bénéficier d’une retraite à taux plein. Mais cette durée doit augmenter dans les années qui viennent : c'est la conséquence de la réforme de Marisol Touraine. La durée de cotisation doit atteindre 43 ans, c'est-à-dire 172 trimestres, pour les Français nés après 1973.

L'idée serait d'accélérer le calendrier de la réforme Touraine, pour demander de cotiser plus longtemps aussi aux salariés nés dans les années 1960. Une recette déjà utilisée par les gouvernements précédents.

Cela avantagerait deux catégories de personnes, par rapport au système envisagé jusqu'ici. D'abord ceux qui ont commencé à travailler tôt. Et ensuite ceux qui bénéficient de trimestres de bonification, comme les parents de famille nombreuse, qui n'auraient pas besoin d'attendre 64 ans.

Ce choix avantagerait les salariés qui ne font pas beaucoup d'études, et pénaliserait ceux qui ont une longue formation et qui commencent à travailler plus tard.

Des problèmes pour déterminer la durée de cotisation

Si le calcul des retraites se fait uniquement sur la durée cela peut poser deux problèmes, d’après une économiste féru sur la question.

Le premier concernera les personnes avec des carrières en pointillé. Ceux qui cumulent des petits boulots ou qui font une pause dans leur vie professionnelle pour élever des enfants devront, avec cette option, travailler plus longtemps pour percevoir une pension de retraite décente.

L’autre problème posé par un système basé uniquement sur une durée de cotisation concernera la pension de retraite minimum. A partir de quel moment estimera-t-on qu’une personne doit la toucher s’il n’y a pas d’âge d’équilibre ? Seul un âge d' « équilibre » pourrait déterminer le déclenchement de la pension minimum.

Beaucoup de questions auquel le gouvernement va devoir répondre dans les prochaines semaines. Emmanuel Macron a promis de « construire tous ensemble cette réforme », évoquant, « plus qu’une concertation », « une grande négociation », « un grand débat ».

Mais quid du déséquilibre financier ?

Si l'allongement de la durée de cotisation a été utilisée par bon nombre de gouvernements, le candidat Macron avait critiqué ces réformes techniques, en expliquant que lui, il allait faire beaucoup mieux. Car leur inconvénient, nous disait-il, c'est qu'elles ne règlent les problèmes financiers que pour un moment.

Macron tiendrait à cette réforme qui se voudrait inventive, juste, anticipatrice.

« Il veut persuader les jeunes qu'ils bénéficieront d'une retraite, sinon arrivera le moment où ils ne voudront plus cotiser ( ...)

Le système actuel est en outre défavorable aux carrières hachées, alors que les gens vont être de plus en plus mobiles. », explique Richard Ferrand !!! ???

Jaimie Potts pour DayNewsWorld