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VAGUE VERTE ET DEBACLE DE LREM

AU DEUXIÈME TOUR DES MUNICIPALES

Le scrutin a eu lieu dans 4.827 communes où les conseils municipaux n'avaient pas été élus au complet au premier tour, et quelque 16,5 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes, soit environ 39 % du corps électoral. Les résultats avaient été acquis dès le premier tour, le 15 mars, dans 30.143 communes.

Dans cette élection municipales, les écologistes apparaissent comme les grands vainqueurs dans les métropoles françaises alors que le parti présidentiel a subi un lourd revers électoral sous fond d''abstention record.

Une abstention record :

Parmi les 16,5 millions d'électeurs appelés à voter, ils sont nombreux à avoir boudé le scrutin. Le taux de participation s'établit entre 40 % et 41 %, selon les estimations, contre 62,1 % en 2014. Cette abstention historique s'inscrit certes dans le contexte de crise sanitaire liée à l'épidémie de coronavirus, qui a freiné les électeurs, mais aussi d'une lassitude des Français face à la politique.

Percée historique des écologistes

Les écologistes ont été les grands gagnants de ce scrutin, engrangeant une série de victoires dimanche, avec notamment la conquête de Lyon, Montpellier, Bordeaux ou Strasbourg.

Si EELV a dû se contenter du rôle du lieutenant à Paris, derrière la socialiste réélue Anne Hidalgo, mais aussi à Nantes ou à Rennes, et que le parti a perdu d'un cheveu à Lille, ce sont bien des majorités écologistes qui s'emparent, ce 28 juin, de deux grandes métropoles, Lyon et Bordeaux, qui viennent s'ajouter à Grenoble, où le maire sortant Eric Piolle a été largement réélu. Les écologistes remportent ainsi une large victoire à Lyon, où Grégory Doucet, à la tête d'une coalition EELV-PS-PCF-LFI, arrive en tête, devant Yann Cucherat, poulain du maire sortant Gérard Collomb.

A Bordeaux, ils mettent fin à 73 ans de domination de la droite avec la victoire de l'écologiste Pierre Hurmic devant le maire sortant LR Nicolas Florian .« J'ai beaucoup de tristesse je n’ai rien à dire sur la stratégie, c’est la démocratie » a réagi Alain Juppé, ému, en sortant du palais Rohan. « Il y a une vague verte », a constaté lui-même l’ancien maire emblématique de Bordeaux.

Ils arrachent aussi Marseille grâce à Michèle Rubirola, à la tête d'une coalition de gauche, devant la candidate LR Martine Vassal et le candidat RN Stéphane Ravier, mettant fin à l'ère Gaudin.D'autres villes, et non des moindres, tombent également dans l'escarcelle des Verts dont. Strasbourg , Tours, Poitiers, Besançon, Annecy.

Débâcle de LREM

Par contre le second tour des municipales a tourné à la déroute pour la macronie.

Les candidats LREM, ou les maires sortants soutenus par la majorité, ont été balayés, comme à Strasbourg ou Bordeaux tandis que Lyon est devenu le tombeau du macronisme.

A Paris  qui avait plébiscité Emmanuel Macron à la présidentielle, Agnès Buzyn, la candidate de La République En Marche, a essuyé un sérieux revers. Comme au premier tour, ses listes sont arrivées loin derrière celles d'Anne Hidalgo et de Rachida Dati (Les Républicains), mais avec un score plus faible que le 15 mars (entre 13,7 et 16 %, selon les estimations). Son résultat dans le XVIIe arrondissement, où elle était tête de liste (13,02 %), ne lui permet pas non plus de devenir conseillère de Paris . Il en est de même pour Cédric Villani, le candidat dissident macroniste, qui ne siégera  pas même au Conseil de Paris n'arrivant que troisième dans le XIVe arrondissement. A Paris toujours, les deux femmes au gouvernement, soutiens de la Marcheuse Agnès Buzyn, ne parviennent pas non plus à devenir conseillères d'arrondissement. Dans le 14e, Marlène Schiappa, ex-conseillère municipale du Mans (Sarthe), deuxième sur la liste, voit sa candidature plonger à la quatrième place. Dans le 16e, Agnès Pannier-Runacher, septième sur la liste des Marcheurs, est battue (23,8%) à plate couture par Francis Szpiner (76,2%). A la défaite des candidats macronistes à Paris s'ajoute celle du secrétaire d'Etat Gabriel Attal à Vanves (Hauts-de-Seine), deuxième sur la liste des Marcheurs,qui voit sa candidature arriver en troisième position (19,9%). 

La victoire d’Europe Ecologie-Les Verts dans plusieurs grandes villes est un sérieux camouflet pour le président Macron dont le parti n'a pas su s'implanter localement après quatre ans au pouvoir.

« C’est à la fois une victoire de la gauche unie, et une victoire de l’écologie, que tout le monde va désormais essayer de s’approprier. C’est maintenant que commence la guerre pour l’appropriation de l’écologie, et pour savoir qui est “le plus écologiste” », analyse la sociologue Vanessa Jérôme, spécialiste de l'écologie politique en France.




Garett Skyport pour DayNewsWorld