POURQUOI LE PLAN DE LICENCIEMENTS DE CONFORAMA EST UN SCANDALE

Cest en arrivant à leur travail que les salariés de l’enseigne Conforama ont appris la fermeture de 32 magasins en France et la suppression de 1900 postes (1/5ème des effectifs français).

A ces suppressions d’emplois, il faut ajouter les 100 prévus dans les Boutiques Dépôts.

Les salariés de Conforma sont abasourdis.

Pour autant, début mars 2019 les syndicats de chez Conforama avaient fait part de leurs inquiétudes quant à l’avenir de l’enseigne.

En janvier 2018, le groupe avait cédé dans l’urgence à Carrefour, 17% de sa participation au capital de Showroom. Privé, n° 2 du déstockage en ligne, engrangeant ainsi 78,5M d’euros.

Depuis le début de l’année 2018, Conforama est sous le coup d’un mandat ad hoc d’un administrateur judicaire, après avoir affiché des pertes historiques sur l’année 2017.

Mais comment Conforama a-t-il pu en arrivé là ?

Petit historique :

Conforama est né en 1967 dans les dépendances d’un vieille ferme de la banlieue lyonnaise, grâce à la rencontre d’un marchand de meubles du Nord avec un fabricant de meubles bordelais et des chercheurs de formules discount passionnés d’informatique.

Depuis l’enseigne est passée dans les mains du Groupe Agache Willot, Bernard Arnault, François Pinault Printemps La Redoute qui en 2011 l’a cédé à Steinhoff International pour la somme de 1,2 Mds d’euros.

Le Groupe Steinhoff est implanté en Afrique du Sud où il a son siège depuis 1997.

C’est par Markus Jooste que le scandale est arrivé ces derniers mois, un scandale dont il est en effet tenu pour le responsable direct  suite à des fraudes comptables et des malversations estimées à 6,5 Mds d’euros par le Cabinet d’audit Pricewaterhouse –Cojers (PwC) à l’issue d’un audit.

Une procédure judicaire a été entamée par le Groupe Steinhoff lequel tente de récupérer 59 millions de dollars de rémunération indue versée à son Ancien Directeur Général, Markus Jooste.

Steinhoff, portrait d’un groupe taiseux ou le discret propriétaire de Conforama !

Même si Markus Jooste qui a démissionné fin 2017 , fait l’objet de poursuites judiciaires mises au jour publiquement, les méthodes impénétrables du Groupes Steinhoff, un poids lourds du meuble  (second groupe mondial après IKEA) sont restés les mêmes depuis l’origine. « C’est un groupe taiseux, pas show off pour deux sous » explique Yves Marin , spécialiste de la distribution chez Kurt Salmon.

« Ce sont des faiseurs et pas des parleurs » ajoute t-il à la différence d’un IKEA. La preuve, personne ne sait encore pour quelles raisons, le groupe, implanté au début en Basse Saxe a décidé d’installer son siège en Afrique du Sud.

On sait seulement que Bruno Steinhoff, son fondateur, Directeur non exécutif du Groupe depuis 2008 est arrivé en Afrique du Sud en 1997 après avoir pris une participation de 35% dans le Groupe GommaGomma. Gomagomma a conservé le nom éponyme du groupe allemand(Steinhoff) et Markus Jooste en prendra les fonctions exécutives qu’il conservera jusqu’en 2017, bien au delà (après 2008)  du retrait de Bruno Steinhoff.

Bien que le marché du meuble soit devenu détestable année après année, le Groupe Steinhoff fait preuve d’une boulimie d’achats en Europe et aux Etats Unis, des achats pas toujours couronnés de succès de 2011 à 2017.

Entre boulimie et malversations on comprend mieux pourquoi le Groupe Steinhoff et la marque française du Groupe Conforama, achetée en 2011 rencontre aujourd’hui de sérieuses difficultés financières.

Ce que l’on comprend moins, c’est pourquoi en décembre 2017, la BCE (Banque Centrale Européenne dont Christine Lagarde devrait prendre la direction fin octobre 2019) a fait bénéficié « en loosdé » le Groupe Steinhoff d’une aide colossale, via la Banque Centrale de Finlande  (le pays fait parti de l’UE et est dans la zone euro) représentant environ 900 000 d’actions cotées en bourse à 0 (ou très voisin de zéro). L’action  vaut en bourse aujourd’hui entre 0,60-et 0,80 euro !

L’opération qui n’a été dénoncée par aucun député européen a scandalisé plusieurs organes de la Presse Financière dont notre excellent confrère Pierre Jovanovic. (Voir sa revue de Presse de fin décembre 2017).

Interrogé sur le sujet, Mario Draghi,  (Président de la BCE et ancien de la Goldman Sachs)  a justifié cette opération en indiquant qu’il avait lancé celle-ci pour dynamiser l’inflation et la  croissance. Vu l’évolution de la valeur en bourse de Steinhoff, le but recherché ( ?) a été raté.

Par suite, la BCE a enregistré de sérieuses pertes financières sur cette opération.

L’affaire Steinhoff a fait tousser, en interne à la BCE et chez ses détracteurs qui n’ont jamais accepté que des risques liés à des entreprises privées soient transférés au public (la BCE est financé avec l’argent du peuple) . La seconde question et pas la moindre qui a été posée et qui est restée posée est celle de savoir pourquoi la BCE s’est investie dans une opération d’intérêts privés … d’origine Sud Africaine ! L’Afrique du Sud est elle en Europe ???

Quelques mois plus tard la BCE a soldé dans la douleur le dossier Steinhoff ; mais la question qui reste toujours et encore posée est de savoir pourquoi un tel engagement financier alors que dès décembre 2017, Steinhoff affichait un déficit d’exploitation de 4 milliards de dollars.

Quels sont les liens entre cette fâcheuse décision avec le fait que c’est la Banque Rothschild qui s’occupe depuis de nombreux mois du redressement de Steinhoff ?

Enfin,  pour finir, on rappellera cette maxime d’Honoré de Balzac : «  Il y a deux histoires : « l’histoire officielle et l’histoire secrète ou sont les véritables causes des événements ».

Clara Mitchell pour DayNewsWorld