BORIS JOHNSON NE PAIERA PAS LE BREXIT

Considéré comme le favori pour succéder à Theresa May, Boris Johnson a prévenu samedi que s'il devenait Premier ministre, il refuserait que le Royaume-Uni paie la facture du Brexit jusqu'à ce que l'Union européenne accepte de meilleures conditions de retrait. Fervent défenseur d'un Brexit dur il promet de faire en sorte que le pays quitte l'Union au plus tard le 31 octobre prochain, qu'un accord ait été trouvé ou non.

La survie du parti conservateur en dépend, estime-t-il. De plus, Boris Johnson met en garde Bruxelles, en précisant qu'il refuserait que le Royaume-Uni paie la facture du Brexit jusqu'à ce que l'Union européenne accepte de meilleures conditions de retrait.

«Nos amis et partenaires doivent comprendre que l'argent sera conservé jusqu'à ce que nous ayons plus de clarté sur le chemin à prendre», a dit ce partisan du «Brexit» dans un entretien au «Sunday Times». Au total, le montant de la facture n'a pas encore été précisément établi, mais il devrait s'élever à «39 milliards de livres», selon Johnson, soit entre 40 et 45 milliards d'euros.

«Dans un bon accord, l'argent est un excellent solvant et un très bon lubrifiant», commente celui qui a été chargé des Affaires étrangères, à l'occasion de sa première prise de parole depuis la démission de Mme May vendredi de la tête du Parti conservateur.

L'accord conclu entre Londres et Bruxelles, rejeté par le parlement britannique, prévoit notamment le règlement des engagements pris par le Royaume-Uni dans le cadre du budget pluriannuel en cours (2014-2020), qui couvre également la période de transition prévue par l'accord. Le texte ne donne pas de chiffres pour la facture, mais une méthode de calcul.

Grand artisan du Brexit

Theresa May reste chef du gouvernement d'ici fin juillet, jusqu'à ce que le parti désigne son nouveau chef, qui deviendra aussitôt Premier ministre. M. Johnson est perçu comme le favori parmi la dizaine de candidats.

«Bojo» (54 ans) a été l'un des grands artisans de la victoire du Brexit au référendum de juin 2016. Il veut que le Royaume-Uni quitte l'UE le 31 octobre, accord renégocié ou pas. Apprécié par la base de son parti, l'ancien maire de Londres suscite en revanche des réactions plus contrastées chez les députés tories.

La justice britannique a rejeté le 7 juin les poursuites engagées contre Boris Johnson pour mensonge pendant la campagne du référendum du Brexit. Boris Johnson était accusé d'avoir sciemment menti, alors qu'il était maire de Londres, en disant que le Royaume-Uni versait 350 millions de livres (400 millions d'euros) par semaine à Bruxelles.

Fervent défenseur d'une ligne dure sur le Brexit, l'ancien maire de Londres promet également de diriger le pays avec une «équipe d'élite».

«J'ai vraiment le sentiment d'être le candidat le mieux équipé, non seulement pour organiser le Brexit», mais aussi pour redonner des couleurs au parti conservateur, ajoute-t-il.

Britney Delsey pour DayNewsWorld