AUNG SAN SUU KYI REFUTE LE GENOCIDE

DES ROHINGYAS

Aung San Suu Kyi, chef du gouvernement de Birmanie, est venue mardi 11 décembre au tribunal international de La Haye (Pays-Bas) représenter son pays, accusé dans les massacres des Rohingyas.

Mandatée par les 57 Etats membres de l’Organisation de la coopération islamique, la Gambie a estimé mardi que la Birmanie a violé la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, un traité de droit international approuvé en 1948.

Aussi la dirigeante birmane, Prix Nobel de la paix en 1991, a- elle fait fait face à ses accusateurs, notamment la Gambie, qui représentait les pays musulmans.

« Nous demandons à la Birmanie d'arrêter ses tueries insensées, ses actes de barbarie et de brutalité qui ont choqué et continuent de choquer », a déclaré Abubacarr Tambadou, ministre gambien de la Justice.

Aung San Suu Kyi s’est défendue mercredi 11 décembre devant la Cour internationale de justice en déclarant que la Gambie avait dressé un « tableau trompeur et incomplet » de la situation de la minorité musulmane rohingya.

« Malheureusement, la Gambie a présenté à la Cour un tableau trompeur et incomplet de la situation dans l’Etat de Rakhine », a affirmé Aung San Suu Kyi mercredi, lors d’une audience à laquelle elle assiste pour défendre son pays. Elle s'est faite l'avocate de la politique birmane, rappelant que la situation qui règne dans cette région de l'ouest du pays résulte de problèmes remontant à des siècles, la minorité rohingya, étant une population originaire de l'actuel Bangladesh. Il s'agit d'un « conflit armé interne », selon elle.

Si la dirigeante birmane de 74 ans a reconnu que les militaires avaient peut-être utilisé une «force disproportionnée» lors des exactions contre la minorité musulmane, elle a cependant estimé que « l’intention génocidaire » ne pouvait pas être « la seule hypothèse » dans la situation de la minorité musulmane rohingya.

Elle a demandé de s'abstenir de toute action qui pourrait aggraver la situation. et mettre en péril la paix et la réconciliation.« Veuillez garder à l'esprit cette situation complexe et le défi lancé à la souveraineté et à la sécurité dans notre pays lorsque vous évaluez l'intention de ceux qui ont tenté de faire face à la rébellion », a-t-elle déclaré devant la CIJ, plus haute juridiction de l'ONU.

Depuis août 2017, quelque 740 000 Rohingya se sont réfugiés dans ce pays voisin de la Birmanie, à majorité bouddhiste, pour fuir les exactions de l’armée birmane, qualifiées de « génocide» par des enquêteurs de l’ONU.

Larry Ricky pour DayNewsWorld