REFORME DES RETRAITES

LES ANNONCES D'EDOUARD PHILIPPE

Au lendemain d'une nouvelle journée de manifestation le Premier ministre s'est longuement exprimé mercredi devant le Conseil économique, social et environnemental (CESE).
Dès les premiers mots de son intervention, Édouard Philippe a tenu à afficher sa détermination en affirmant que «le temps [était] venu de construire un système universel de retraites». «Nous proposons un nouveau pacte entre les générations», a-t-il assuré, promettant de «préserver ce lien indéfectible» qui constitue «le pacte social» de notre pays.

«Le système sera donc le même pour tous les Français, sans exception, au lieu d’être organisé par statuts. Le temps du régime universel est venu, celui des régimes spéciaux s’achève», a-t-il résumé.

Il a ainsi répondu à ses adversaires politiques en assurant que « l’ambition d'universalité portée par le gouvernement est une ambition de justice sociale. Nous ne stigmatisons personne (...) Il n'y aura ni vainqueur, ni vaincu ».

Voici donc les grandes lignes à retenir de son intervention :

1° Les Français nés avant 1975 pas concernés

Les travailleurs nés avant 1975 ne seront pas concernés pas le nouveau système universel, a expliqué le premier ministre. «Ceux qui entreront sur le marché du travail en 2022 intégreront le nouveau système. La génération 2004 sera la première à intégrer le système universel de retraites dès son premier travail», a-t-il ajouté

Pour les autres « la transition sera très progressive » a-t-il ajouté, assurant que « toute la partie de carrière effectuée jusqu'à 2025 donnera lieu à une retraite calculée sur les anciennes règles » et que « seules les années travaillées à partir de 2025 seront régies par le système universel ».

2° La mise en place d'un système par points dans une retraite par répartition

Le premier ministre a confirmé la mise en place d'un système de retraites par points, et non plus par trimestres. Aux partenaires sociaux de fixer la valeur du point «sous le contrôle du Parlement», valeur qui ne devrait pas baisser puisque « la loi prévoira une règle d'or pour que la valeur du point acquis ne puisse pas baisser» avec «une indexation non pas sur les prix mais sur les salaires qui dans notre pays augmentent plus vite», a affirmé Edouard Philippe

3° La suppression des régimes spéciaux

La suppression progressive des 42 régimes de retraite existants, dont les régimes spéciaux, aura bien lieu. «Nous mettrons fin aux régimes spéciaux», mais «progressivement, sans brutalité, avec respect», a affirmé le Premier ministre.

4° Une retraite minimum à 1000 euros

Une pension minimale de 1000 euros nets par mois pour une carrière complète au SMIC sera garantie. Ce minimum de pension «sera garanti par la loi à 85% du SMIC dans la durée et évoluera comme celui-ci», a ajouté le Premier ministre

.« Le système universel permettra de mieux protéger les Français les plus fragiles, qui sont de fait trop souvent les oubliés du système », a-t-il plaidé. Une bonne nouvelle notamment pour les agriculteurs et les femmes dont le niveau de pension est souvent inférieur à ce montant.

5° Un âge légal à 62 ans et un âge pivot à 64 ans

Le Premier ministre a affirmé que l 'âge légal de départ sera maintenu à 62 ans tandis qu'un âge pivot sera instauré à 64 ans avec un système de «bonus-malus». « Pour atteindre l'âge d'équilibre de 64 ans en 2027, il nous faudra mettre en place un système de bonus-malus qui incitera les Français à travailler plus longtemps », a déclaré le Premier ministre.

Les pompiers, les gendarmes ou encore les militaires conserveront les bénéfices liés à l’âge. Ils continueront à bénéficier des bonifications. Pour les aides-soignants, les seuils seront adaptés pour la reconnaissance de la pénibilité et des dispositifs pourront être mis en place pour proposer un temps partiel sans perte de salaire en fin de carrière.

6° Les «riches» mis à contribution par solidarité

«Au-delà de 120.000 euros annuels de revenus, les plus riches paieront une cotisation de solidarité plus élevée qu'aujourd'hui», a détaillé Édouard Philippe. Ces propos reprennent le rapport de Jean-Paul Delevoye qui suggère que ces hauts-revenus continuent à cotiser au-delà de 120.000 euros à hauteur de 2,81%.

Le projet de loi sur la réforme des retraites sera soumis au conseil des ministres le 22 janvier 2020 et discuté au Parlement fin février, a indiqué Edouard Philippe.

« Le projet de loi de réforme des retraites sera prêt à la fin de l'année, nous le soumettrons au conseil des ministres le 22 janvier 2020 et il sera discuté au Parlement à la fin du mois de février », a souligné le chef du gouvernement.

Jenny Chase pour DayNewsWorld