RETRAITE "PAS D'ANNONCES MAGIQUES"

L'exécutif s'emploie à préparer le terrain pour la déclaration attendue d'Edouard Philippe sur la réforme des retraites. Chacun en distillant sa petite phrase. Interrogé sur les manifestations qui agitent la France depuis jeudi en marge d'un sommet sur le processus de paix en Ukraine, le chef de l'État a réagi lundi soir pour la première fois depuis le début de la mobilisation.

« J'ai pleinement rassuré Vladimir Poutine en lui disant que les manifestations à Paris ne concernait absolument pas la réforme des retraites menée en Russie », a répondu ironiquement le président au journaliste de la chaîne d'infos qui lui demandait si la grève contre la réforme des retraites inquiétait les visiteurs étrangers.

Puis il a ajouté, que « chacun autour de la table sait ce qu'est une réforme indispensable à son pays et ce qu'elle implique d'être menée. Ça relève de l'action du gouvernement et des annonces qui seront faites demain (mercredi, ndlr). Je n'ai pas senti une grande inquiétude, je vous rassure. ». Emmanuel Macron , malgré le mouvement social, persiste et signe.

Le premier ministre de son côté s'est également exprimé, devant les députés de la majorité, avant sa prise de parole mercredi. «Ce n'est pas parce que je fais un discours (mercredi midi) que les manifestations vont cesser. Ce discours va même susciter de nouvelles questions.

Et c'est normal. Il y aura des questions et il y aura des débats dans l'hémicycle sur des sujets légitimes», a lancé le chef du gouvernement lors de cette réunion hebdomadaire, qui se tient à huis clos. Le premier ministre aurait également déclaré qu'il ne fera «pas d'annonces magiques» qui puissent faire «cesser les manifestations» et «les questions» des Français sur la réforme des retraites.

Si 76 % des Français se disent favorables à une réforme des retraites, 64 % ne font pas confiance à Emmanuel Macron et au gouvernement pour la mener à bien, selon un sondage Ifop publié par Le Journal du dimanche.

Dans cette « bataille de l’opinion », l’exécutif est  aussi critiqué de toutes parts sur la méthode avec laquelle il mène son projet depuis près de deux ans, marquée par un flou qui a exacerbé les inquiétudes des Français.

«  Nous aurons un travail d’explication très fort à mener», admet le premier ministre. Un travail qui aurait dû être fait en amont...

Question de méthode à un moment où la parole publique est décrédibilisée.

Garett Skyport pour DayNewsWorld