CORONAVIRUS  

UN PLAN DE BATAILLE POUR LA GUERRE

 ECONOMIQUE ET FINANCIERE

Le coronavirus va plonger la France dans la récession en 2020, a estimé mardi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, qui a annoncé 45 milliards d'euros d’aides directes et 300 milliards de garanties de l’État aux prêts bancaires des entreprises

« Nous sommes dans une guerre économique et financière. Elle sera longue et violente », a prévenu Bruno Le Maire lors d'une conférence de presse téléphonique ce mardi. Le ministre de l'Economie a tenu à détailler les mesures dévoilée  par Emmanuel Macron la veille au soir en précisant les conséquences sur la croissance.

La dette publique de la France devrait dépasser son PIB en 2020, en raison des efforts à consentir pour contrer les retombées du coronavirus. C'est ce qu'a annoncé le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, « Nous serons au-delà du 100% de dette publique », a reconnu le ministre , sans donner de précision sur le déficit budgétaire attendu pour cette année où il prévoit désormais une croissance négative de -1%.

Une enveloppe de 45 milliards d’euros

Un plan de soutien de 45 milliards d'euros viendra soutenir les entreprises et les salariés. pour limiter les dégâts, notamment des faillites en cascade d'entreprises, trop fragiles pour encaisser un arrêt total de leur activité pendant des semaines.Il comprend les mesures de chômage partiel sur deux mois, ainsi que le report des charges fiscales et sociales des entreprises. Des annulations de charges sont aussi envisagées.

Un fonds de solidarité - censé leur apporter « un filet de sécurité »- de un milliard d'euros vise les petites entreprises qui ont été frappées de plein fouet par la crise, notamment la restauration, le tourismes et l'alimentation. Elles toucheront un forfait de 1500 euros. Pour être éligibles, elles devront afficher une perte de 70% entre mars 2019 et mars 2020. « Si nous mettons autant d'argent maintenant sur la table, c'est pour aider (l'économie) à redémarrer rapidement », une fois l'épidémie vaincue, a justifié M. Le Maire. « Le but est de permettre le redémarrage de l'économie dès que ce sera possible », a indiqué le ministre en précisant que ce montant est une « première évaluation » qui pourra être revue si la situation l'impose.

Jusqu'à la nationalisation d'une entreprise

« Aucune entreprise ne sera livrée au risque de faillite », a promis Emmanuel Macron.

Bruno Le Maire, s’est effectivement déclaré prêt à recourir à « tous les moyens » y compris la capitalisation ou une prise de participation pour « protéger » les entreprises françaises menacées par la crise du coronavirus.

Et si le président de la République s’est refusé la veille a utiliser le mot « confinement », Bruno Le Maire n’hésite pas aujourd’hui à employer un autre terme emblématique: « nationalisation. »

« Je n’hésiterai pas à employer tous les moyens qui sont à ma disposition (...) Cela peut passer par de la capitalisation ou une prise de participation. Je peux même employer le terme de nationalisation si c'est nécessaire. »

A ces 45 milliards d'euros s'ajoutent aux garanties de l'Etat de 300 milliards d'euros pour assurer les prêts bancaires.

« Les banques devront prêter, elles n'auront aucune raison de refuser des prêts », a assuré Bruno Le Maire en précisant que « l'heure n'est pas aux dividendes mais au soutien à l'économie ».

Pour Bruno Le Maire, « la protection des entreprises et des salariés est nécessaire afin d'éviter que la casse économique se transforme en casse sociale ».

Car le ministre de l’Économie insiste: « La guerre sanitaire, j’espère que c’est une affaire de semaines. La guerre économique et financière, c’est une affaire de mois. Il faudra donc du temps pour faire redémarrer l’économie, pour lui redonner toute sa puissance. »




Andrew Preston pour DayNewsWorld