FERMETURE DE LA CENTRALE DE FESSENHEIM

CONCESSION FAITE AUX ECOLOGISTES

UNE ABERRATION FRANCAISE

Le réacteur n° 1 de la centrale de Fessenheim, plus ancienne centrale nucléaire française en activité, doit être définitivement mis à l’arrêt dans la nuit du vendredi 21 au samedi 22 février 2020. Et ce après des années de débat sur le sort de la centrale alsacienne, bâtie dans les années 1970, tout près de la frontière avec l’Allemagne

L’opération doit commencer à 20 h 30 ce vendredi et s’achever à 2 heures du matin samedi. .« Une équipe de quart, composée de dix à quinze à personnes », Une nuit éprouvante pour l 'équipe de quart qui va lancer le processus d’arrêt du réacteur n° 1, réalisant les gestes pour le découpler définitivement.

Mais certains salariés menacent de désobéir et de ne pas appliquer les procédures d’arrêt du réacteur à eau pressurisée de 900 mégawatts (MW).

Le réacteur n° 2 arrêté le 30 juin

Si la procédure suit son cours normalement, la puissance du réacteur doit baisser progressivement et il sera déconnecté du réseau électrique national lorsqu’il sera descendu à 8 % de sa puissance habituelle.

La procédure est identique à celle d’une opération de maintenance classique. Mais, cette fois, aucune remise en service n’aura lieu. Le réacteur n° 2 doit, lui, être arrêté le 30 juin.

Un décret publié au Journal officiel mercredi « abroge l’autorisation d’exploiter la centrale nucléaire de Fessenheim dont EDF est titulaire », inscrivant noir sur blanc le caractère définitif de cet arrêt.

L’évacuation du combustible de la centrale sera, selon le calendrier prévu, achevée en 2023. Ensuite doit se poursuivre la phase de préparation au démantèlement, processus inédit en France à l’échelle d’une centrale entière qui devrait commencer à l’horizon 2025 et se poursuivre au moins jusqu’en 2040.

Pour Matignon, la fermeture de Fessenheim « constitue une première étape dans la stratégie énergétique de la France, qui vise un rééquilibrage progressif » entre les différents types d’énergies, avec une diminution progressive de la part du nucléaire – actuellement de 70 %, la plus importante au monde – et une augmentation de celle de l’électricité d’origine renouvelable.

Mais la polémique sur le bien-fondé de cette fermeture ne va pas cesser avec l’arrêt du réacteur n° 1. En effet il n’y a aucune justification économique à cette fermeture, l’unité étant en parfait état de marche et certifiée par l’autorité indépendante de sûreté nucléaire. Elle rapporte de plus 200 millions d’euros net par an et son démantèlement va sûrement coûter plus d’un demi-milliard selon la Cour des Comptes.

Mais l’État actionnaire s’incline devant l’État politique et se tire une balle dans le pied. Il faut offrir un symbole aux écologistes qui mettent en avant le risque nucléaire et la gestion des déchets. Mais les écologistes occultent le fait que l’énergie nucléaire ne produit pas de gaz à effet de serre et que c’est donc une des solutions dans la lutte contre le réchauffement climatique, les énergies renouvelables pour l’instant incapables de prendre le relais en quantité suffisante et par nature instables.

En revanche, l’arrêt de Fessenheim va obliger l’Allemagne, par exemple, à produire plus d’électricité à partir du charbon.

Un choix irresponsable ?

Le député LR du Haut-Rhin Raphaël Schellenberger a demandé aux salariés « pardon pour ce choix irresponsable dont vous êtes les premières victimes ». Si la ministre de la transition écologique Elisabeth Borne a assuré qu’il n’y aurait « aucune perte d’emploi » , les élus locaux craignent que l’Etat abandonne ce territoire abreuvé depuis quarante ans par les taxes versées par EDF. Ils redoutent que des centaines de familles dotées de revenus confortables ne le quittent.

À l’heure actuelle, la fermeture de cette entreprise rentable et socialement sûre est clairement une décision prise pour faire plaisir aux écologistes.




Paul Emison pour DayNewsWorld