LA FRANCE CHAMPIONNE DE L'ATTRACTIVITE EUROPEENNE POUR LES INVESTISSEURS ETRANGERS

Du jamais vu !

En 2019, la France est devenue la première destination des investissements étrangers en Europe alors que l'irruption des « gilets jaunes » avait laissé craindre un repli de sa position sur le Vieux Continent. L'Hexagone a en effet enregistré l'an passé 1 197 projets d'implantations étrangères sur son territoire, un chiffre en hausse de 17 % par rapport à 2018. La France devance ainsi le Royaume-Uni et l'Allemagne, ses compétiteurs historiques .

Le chef de l'Etat Macron n'a d'ailleurs pas lésiné pour séduire les investisseurs étrangers. L'événement Choose France, organisé pour la troisième fois en grand à Versailles, a réuni en janvier 2020 pas moins de 200 chefs d'entreprise de plus de 40 nationalités différentes (de Netflix à YouTube, en passant par Snapchat, Lime, BMW, Fedex ou General Electric).

Les réformes économiques comme les ordonnances travail, la transformation du CICE en baisse de charges sociales pour les employeurs, les facilités de visa pour les entrepreneurs de la tech, etc.ont montré que la France se transformait en un pays « business friendly » pour les investisseurs. Les entreprises étrangères implantées en France emploient désormais 2 millions de personnes, représentent 21 % des dépenses de R & D privées et 31 % de nos exportations.

Mais la crise économique provoquée par le Covid-19 risque de rebattre les cartes.

Le baromètre annuel réalisé par le cabinet EY donne des indications sur l’état d’esprit des investisseurs étrangers aujourd’hui. Selon l'analyse d'EY, 65 % environ des investissements annoncés en 2019 (qui sont au nombre de 1 200) seraient maintenus, 25 % seraient reportés ou fortement révisés et 10 % annulés.

De plus si les projets d'investissements devraient se poursuivre dans certains secteurs « épargnés » comme la santé, les loisirs en ligne ou l'e-commerce, ils devraient cependant fortement ralentir dans l'aéronautique, l'automobile, les équipements industriels, la chimie et la plasturgie, notamment pour les sous-traitants.

La sortie du confinement et le plan de relance seront évidemment deux des enjeux clés des mois à venir pour rassurer les investisseurs, estime le cabinet.

Mais le cas d'Amazon qui a fermé ses entrepôts pendant plusieurs semaines à la suite d'une décision de justice celui de l'usine Renault de Sandouville, dont le tribunal du Havre a ordonné la fermeture provisoire pour des questions de procédures, ont marqué les esprits, et sans doute les représentants des entreprises étrangères basées en France. « Attention, la France est désormais sous surveillance.

Les investisseurs n'ont qu'une crainte, c'est que la France oublie le paquet compétitivité qu'elle avait mis en place et réagisse à la crise en imposant, par exemple, des contreparties lourdes et autoritaires sur les inévitables plans de sauvegarde de l'emploi à venir, en augmentant la fiscalité des entreprises, en freinant sur l'adaptation nécessaire du temps de travail, etc. Agir de la sorte serait une erreur monumentale car les investisseurs ont besoin de stabilité.

La compétition de la relance commence maintenant et, si la France fait un écart vers moins de flexibilité et revient à ces vieux démons, notre pays le paiera très cher. », souligne Marc Lhermitte, auteur de l'étude.




Alize Marion pour DayNewsWorld