UNE CYBERATTAQUE SANS PRECEDENT EN CRIMEE DE LA PART DE L'UKRAINE
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Alors que Kiev est engagée dans une difficile contre-offensive et que la guerre s’enlise, le président ukrainien a poursuivi son offensive diplomatique à Washington jeudi, avant d'arriver au Canada dans la soirée.
L'Ukraine revendique une "frappe réussie" sur le QG de la flotte russe en Crimée
L'armée ukrainienne a revendiqué vendredi une "frappe réussie" sur le quartier général de la flotte russe de la mer Noire à Sébastopol en Crimée annexée, une attaque qui a déjà été rapportée par Moscou quelques heures plus tôt.
« Les forces de défense de l'Ukraine ont mené une frappe réussie contre le quartier général du commandement de la flotte russe de la mer Noire dans la ville temporairement occupée de Sébastopol », a indiqué sur Telegram la direction des communications stratégiques de l'armée ukrainienne.
Une cyberattaque « sans précédent » en Crimée
La Crimée est touchée par une cyberattaque « sans précédent », annonce un responsable russe, quelques heures après une frappe ukrainienne ayant endommagé le siège de la flotte russe de la mer Noire dans cette péninsule ukrainienne annexée par Moscou. « Cyberattaque sans précédent contre les fournisseurs d'accès à internet en Crimée. Nous sommes en train de réparer les pannes d'Internet dans la péninsule », affirme sur Telegram Oleg Krioutchko, un conseiller du dirigeant installé par la Russie dans la péninsule.
Au moins un mort dans la frappe sur Sébastopol
Au moins un militaire russe a été tué dans la frappe de missile ukrainien ayant touché le quartier général de la flotte russe en mer Noire, situé à Sébastopol, en Crimée ukrainienne. « Cinq missiles ont été abattus par la défense antiaérienne. Le bâtiment historique du quartier général de la flotte de la mer Noire a été endommagé par l'attaque. Selon les informations disponibles, un militaire a été tué », indique sur Telegram le ministère russe de la Défense.
L'UE vient de verser 1,5 milliard d'euros à l'Ukraine
« Aujourd’hui, nous avons déboursé 1,5 milliard euros supplémentaires en faveur de l’Ukraine. Rien que cette année, nous avons payé 13,5 milliards de euros pour aider l’Ukraine à faire fonctionner les hôpitaux, les écoles et d’autres services. Cela aide également l’Ukraine sur la voie de l’UE en soutenant des réformes transformatrices », s'est félicité Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne.
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Jenny Chase pour DayNewsWorld |
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GUERRE EN UKRAINE
LE MEURTRIER BOMBARDEMENT D'UN MARCHE IMPUTABLE A UNE ERREUR UKRAINIENNE ?
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Le bombardement meurtrier qui a tué 17 personnes le 6 septembre 2023 dernier à Kostiantynivka est sans doute imputable à une erreur de l'armée ukrainienne, écrit le New York Times qui s'appuie sur des éléments recueillis sur place et sur des images satellites. Le quotidien new-yorkais parle d'une "erreur tragique".
Ce bombardement avait frappé un marché bondé de cette ville située dans l'est de l'Ukraine, suscitant la colère du président Volodimir Zelensky, qui avait condamné une attaque de la Russie contre une ville "paisible". Parmi les victimes se trouvait un enfant, et une trentaine d'autres personnes avaient été hospitalisées. Le New York Times qualifie cet incident de "tragique erreur". Selon le quotidien, les éléments analysés, tels que des fragments de missile, des images satellites, des témoignages et des messages sur les réseaux sociaux, étayent la thèse selon laquelle le bombardement résulterait d'un tir défaillant d'un missile aérien ukrainien, lancé par un système de défense Bouk. Aucun commentaire n'a pu être obtenu ni auprès de l'Ukraine ni auprès de la Russie. |
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Boby Dean pour DayNewsWorld |
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COMMENT GERER LE DEFERLEMENT MIGRATOIIRE A LAMPEDUSA ?
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Confronté à un afflux massif de migrants, le maire de Lampedusa, Filippo Mannino, a déclaré l'état d'urgence sur l'île.
Près du double comparé à 2022
L'afflux est considérable, avec environ 6 000 à 7 000 personnes arrivées sur l'île en l'espace de vingt-quatre heures, réparties sur 120 bateaux différents, selon diverses sources. La capacité du centre d'accueil de l'île, établie à 400 places, est largement dépassée De fait, des tensions ont éclaté. Alors que des centaines de migrants souhaitaient quitter les quais de l'île, la police a dû les charger dans une opération de maintien de l’ordre.
Déjà, la situation a fait un mort : dans la nuit du mardi 12 au mercredi 13 septembre, une enfant de 5 mois est décédée après être tombée à l’eau. Les autorités italiennes visent avant tout à réduire la surpopulation de l'île en transférant progressivement les migrants vers d'autres villes italiennes. Depuis le début de l'année, près de 118 500 migrants sont arrivés en bateau en Italie, soit près du double par rapport à la même période en 2022. Cette opération planifiée ôte aux Européens le droit de décider qui s'installe sur leur sol. Tension au niveau européen
De nouveau, la situation des routes migratoires crée une tension au niveau européen, alors que la réforme du pacte sur l’immigration et l’asile est toujours sur la table des négociations à Bruxelles. Mercredi 13 septembre, l’Allemagne a ainsi décidé de suspendre, jusqu’à nouvel ordre, l’accueil volontaire de demandeurs d’asile (le « mécanisme volontaire de solidarité européen ») qui proviennent d’Italie. Cette décision, justifiée par la forte pression migratoire actuelle et les suspensions persistantes des transferts de "Dublin" par certains États membres, prend également une tournure politique, alors que l'extrême droite gagne du terrain en Allemagne en vue des prochaines élections européennes de 2024.
En France le sujet est également à l'ordre du jour en cette rentrée. Alors que le projet de loi immigration devrait être présenté au Parlement français dans les prochaines semaines, selon une étude Odoxa Backbone consulting pour Le Figaro, 74 % des Français ont une « mauvaise opinion » de l’action du Gouvernement sur le sujet. Concernant les actions à appliquer sur l’immigration, les Français plébiscitent principalement les mesures plus répressives. Ainsi, 82 % des sondés se disent favorables à « l’inscription des étrangers menacés d’expulsion au fichier des personnes recherchées », devant la permission « au Parlement de se prononcer chaque année sur les quotas d’immigration » (81 %), et « fixer un délai maximal à l’administration pour accorder un rendez-vous en préfecture aux demandeurs d’asile » (81 %). Dispositif "No Way" ?
Depuis l'île de Lampedusa en Italie, Marion Maréchal a vivement critiqué la politique migratoire, la qualifiant de " déraisonnable ", et a plaidé en faveur d'une approche responsable » en citant le modèle australien du célèbre " No Way ". Le " No Way " est une campagne lancée en 2014 par le gouvernement australien dans le but de lutter contre l'immigration illégale et de dissuader les migrants de rejoindre les côtes australiennes. Des affiches et des spots télévisés ont été diffusés dans les pays d'origine des migrants tels que l'Irak, l'Iran, l'Afghanistan et le Sri Lanka. Les pancartes martelaient le message clair : " Hors de question. Vous ne ferez pas de l'Australie votre maison ". La vice-présidente de Reconquête, également tête de liste du parti aux prochaines élections européennes, a exprimé son soutien à l'Italie, qu'elle estime abandonnée par l'Union européenne face à un afflux massif de migrants, créant ainsi une situation de submersion migratoire.
Lampedusa signe cependant l'échec des solutions simplistes comme l'immigration zéro. |
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Garett Skyport pour DayNewsWorld |
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"C'EST LE SEUL QUI AIT DES COUILLES" !SELON DIMITRI MEDVEDEV A PROPOS D'ELON MUSK LES DESSOUS DES INTERRUPTIONS DE STARLING EN UKRAINE ?
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Dans une biographie autorisée du milliardaire, écrite par Walter Isaacson, il est expliqué qu'Elon Musk a personnellement contrecarré une tentative d'attaque de drones ukrainiens contre la flotte navale russe en Crimée. Il aurait donné l'ordre aux ingénieurs de SpaceX de couper le signal Starlink, largement utilisé par les Ukrainiens pour leurs communications, dans le but de brouiller les drones transportant des explosifs dirigés vers leurs cibles russes. Bien que la date précise de cette opération ne soit pas précisée, elle s'est déroulée en 2022.
"C'est le seul qui ait des couilles"
"Si ce que [le journaliste Walter] Isaacson a écrit dans son livre est vrai, alors il semble que Musk soit le dernier esprit sain en Amérique du Nord. Ou, à tout le moins, dans une Amérique 'sans genre', c'est le seul qui ait des couilles", écrit sur X Dmitri Medvedev.
Selon le biographe, Elon Musk craignait que la Russie réponde à l'attaque de drones par une riposte nucléaire.
Le milliardaire avait déjà pris position sur le conflit en Ukraine depuis son déclenchement en février 2022, en proposant notamment son aide aux Ukrainiens grâce à son système de satellites Starlink. En octobre de la même année, il avait suscité la controverse en présentant un plan de paix via ses réseaux sociaux. Son plan consistait à réorganiser les référendums d'annexion des régions de l'est de l'Ukraine sous la supervision de l'ONU, tout en prévoyant la neutralité de l'Ukraine et le rattachement permanent de la Crimée à la Russie. Ce plan avait été très critiqué par Kiev. "Ma réponse très diplomatique est d'aller vous faire voir", avait par exemple répondu l'ambassadeur ukrainien en Allemagne Andriï Melnyk.
"Le coût pour SpaceX (maison-mère de Starlink) pour déployer Starlink en Ukraine est autour de 80 millions de dollars, jusqu'à présent. Notre soutien à la Russie est de 0 dollar. Évidemment, nous sommes pro-Ukraine" s'était défendu le milliardaire le lendemain De curieuses interruptions
Dès les premiers mois du conflit, Starlink avait en effet offert à l’Ukraine des centaines de récepteurs satellites qui selon Numerama , contrairement à ce qu’affirmait Elon Musk, ces terminaux avaient été financés par des fonds publics et des dons privés.« Initialement, Musk a montré un soutien sans limite à la cause ukrainienne », a rappelé le journaliste du New Yorker dans son enquête.
Une fois l'accès au réseau sur le territoire ukrainien ouvert de bonne grâce par Elon Musk, ces antennes ont constitué une garantie solide que l'accès du pays à l'internet, de ses civils comme de ses militaires, ne pourrait être facilement coupé ou brouillé par la Russie.
Mais les choses avaient fini par se compliquer à l’automne 2022 avec des coupures de réseau constatées sur certaines zones de combat. Starlink avaient connu des interruptions de service près des lignes de front entre l'armée ukrainienne et les forces russes. Les régions touchées comprennent Kherson, Zaporizhzhia, Louhansk et Donetsk, toutes ayant une importance stratégique dans le conflit.
Ces régions ont été le théâtre de référendums contestés, organisés sous l'égide de la Russie, revendiquant leur rattachement à ce pays. Dans ce contexte, les technologies de communication, y compris Starlink, ont acquis une importance cruciale pour les forces militaires ukrainiennes.
Des motivations économiques et politiques
Les soldats ukrainiens avaient rapidement indiqué qu’il s’agissait de restrictions géographiques imposées par SpaceX sur Starlink. Le milliardaire s'est senti de moins en moins à l'aise avec l'usage militaire qui était fait de sa constellation satellitaire. En réponse, Musk avait presque admis ces restrictions, indiquant ne pas vouloir trop s’impliquer dans l’effort de guerre de l’Ukraine. Le milliardaire souligne également le fait que Starlink était en train de « perdre de l’argent » en offrant gratuitement ses services aux soldats ukrainiens. La situation s’est finalement résolue par la signature d’un accord avec le Département américain de la Défense.Il aura fallu l'intervention du Pentagone et la signature d'un contrat à 400 millions de dollars pour s'assurer qu'Elon Musk ne couperait plus l'accès de l'Ukraine .
La question financière était-elle la seule à faire vaciller le plein soutien initial de Musk à l'Ukraine ? Il semble que le milliardaire d'origine sud-africaine ait pu s'entretenir directement avec Vladimir Poutine, à qui il a pourtant proposé un combat singulier.
Un peu après cette supposée discussion, le patron proposait publiquement un "plan de paix" très proche de ce que pourrait être la ligne du Kremlin ou de Donald Trump : que l'Ukraine accepte officiellement d'abandonner les territoires déjà conquis par son envahissant voisin, notamment la Crimée, et les deux pays pourront commencer à discuter.
Les coupures intermittentes des services de Starlink se situaient dans les zones où l'Ukraine était à l'offensive ont semblé correspondre assez précisément à ce nouvel alignement de Musk à une certaine ligne plus favorable à la vision russe. Elon Musk aurait discuté avec Vladimir Poutine de la guerre en Ukraine, ce qu’il a nié par la suite, avant d’appuyer, début octobre, un « plan de paix » plutôt favorable au Kremlin. Et c’est le mois même où les dysfonctionnements ont été constatés. Des coupures de réseau ont été rapportées du front et des régions de Kherson, Zaporijjia, Kharkiv, Donetsk et Luhansk, à l'automne 2022, par des soldats ukrainiens. En pleine offensive d'automne face à l'armée russe, ils se retrouvaient soudainement plongés dans l'obscurité informationnelle. L'influence de la Chine ?
Si les interruptions du réseau Starlink peuvent avoir été motivées par ces échanges avec la Russie, le New Yorker a exploré une dernière hypothèse : celle de l’influence de la Chine, alliée de la Russie dont dépend fortement Musk, notamment pour Tesla. La Chine est pour Tesla un marché colossal, et les gigantesques installations de la marque à Shanghai produisent la moitié des véhicules qu'elle vend dans le monde. Et la Chine, alliée discrète de la Russie, a fait comprendre à Musk qu'elle voyait son soutien à l'Ukraine d'un très mauvais œil, en ayant sans doute en tête ce qui pourrait se passer à Taïwan si une invasion venait à être décidée. Alors que la Chine prépare sa propre constellation de 13 000 satellites pour rivaliser contre Starlink, elle aurait pu, selon le New Yorker, demander au milliardaire d’interrompre son soutien à l’Ukraine. |
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Alize Marion pour DayNewsWorld |
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UKRAINE SUR FOND DE CORRUPTION ZELENSKY REMPLACE SON MINISTRE DE LA DEFENSE
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Un nouveau visage pour l'armée ukrainienne.
Le président Volodymyr Zelensky a annoncé, dimanche 3 septembre 2023, le remplacement prochain de son ministre de la Défense Oleksiï Reznikov par Roustem Oumerov. "Oleksiï Reznikov a traversé plus de 550 jours de guerre. Je crois que le ministère a besoin de nouvelles approches et de nouveaux modes d'interaction avec l'armée autant qu'avec la société civile au sens large", a déclaré le président ukrainien.
Un négociateur de l’Ukraine auprès de Moscou
Roustem Oumerov est un Tatar de Crimée, chef du Fonds des biens d'Etat d'Ukraine. Si sa nomination devra être validée par le Parlement cette semaine, le choix de ce responsable éminent de la communauté des Tatars de Crimée est un symbole important, alors que la péninsule ukrainienne reste sous le contrôle russe depuis son annexion en 2014. À l'âge de 41 ans, Roustem Oumerov est un membre actif de la communauté tatare, une minorité musulmane qui compose entre 12 et 15 % de la population de Crimée. La nomination de cet homme semble être un geste fort de la part du gouvernement ukrainien, signifiant qu'ils entendent incarner la résistance face à l'oppression russe. Après l'annexion forcée de la Crimée en 2014 par la Russie, cette dernière avait tenté de légitimer son action en organisant un référendum largement boycotté par les Tatars. En réaction, Moscou avait illégalisé la Majlis, l'Assemblée traditionnelle de cette minorité musulmane, et emprisonné plusieurs de ses membres. En nommant Roustem Oumerov, Kiev opte également pour un diplomate aguerri dans le domaine complexe de la guerre menée par la Russie sur son territoire. Il a joué un rôle de négociateur à plusieurs reprises au nom de l'Ukraine, en tant que co-président de la plateforme de Crimée au Parlement ukrainien, coordonnant les efforts diplomatiques internationaux visant à annuler l'annexion de la péninsule en 2014. De plus, il a participé à des pourparlers avec Moscou sur des sujets tels que les échanges de prisonniers, les évacuations de civils, et même la création d'un corridor maritime pour acheminer les céréales ukrainiennes par la mer Noire.
Deux scandales récents
Ce changement à la tête du ministère de la Défense intervient surtout en pleine contre-offensive ukrainienne et alors que le chef d'Etat ukrainien a promis de renforcer la lutte contre la corruption, mal endémique en Ukraine, en réponse notamment aux conditions posées par l'Union européenne pour laisser à Kiev son statut de candidat à l'adhésion . Le pays a en effet été secoué par plusieurs scandales de corruption récents, dont l'un implique le ministère de la Défense, accusé par les médias ukrainiens d'avoir triplé le prix des uniformes d'hiver d'une entreprise turque après leur signature. Le ministre de la Défense, Oleksiï Reznikov, avait défendu ces prix en affirmant qu'ils correspondaient aux tarifs proposés par les fabricants turcs. Fin janvier, une série de hauts responsables ukrainiens avaient été démis de leurs fonctions après que la presse eut révélé qu'un contrat signé par le ministère et portant sur l'achat de produits alimentaires destinés aux soldats affichait des montants en réalité surévalués. Oleksiï Reznikov, qui avait alors reconnu que les services de lutte contre la corruption de son ministère avaient "failli dans leur tâche", avait conservé son poste.
Une figure plus intègre que son prédécesseur
Surtout, le pedigree de cette figure ukrainienne appréciée contraste avec celui son prédécesseur, le ministre de la Défense Oleksii Reznikov. En septembre 2022, Oumerov avait été nommé à la tête du Fonds des biens d'État, le principal organe de privatisation du pays. Il a depuis été salué en Ukraine pour sa gestion exemplaire, tandis que cet organe était autrefois associé à des scandales de corruption. Volodymyr Zelensky fait donc le choix d’un homme à la réputation d’incorruptible pour succéder au mandat entaché d’Oleksii Reznikov.
Une réponse symbolique aux conditions posées par l’Union européenne pour que l’Ukraine, gangrénée par la corruption, maintienne son statut de candidat à l’adhésion. |
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Alize Marion pour DayNewsWorld |
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MYSTERE AUTOUR DE LA MORT DE PRIGOJINEPATRON DU GROUPE WAGNER | "C’est un mensonge absolu", dit le Kremlin. Non, Vladimir Poutine n’est pas à l’origine de l’accident d’avion qui aurait coûté la vie à Evguéni Prigojine, chef du groupe paramilitaire Wagner, a affirmé vendredi 25 août Dmitri Peskov, le porte-parole du président russe. "Il faut aborder cette problématique en se basant sur des faits".
Trois jours après l’accident, les faits, eux, demeurent toujours aussi incertains.
Une fumée noire, un bruit d’explosion et un avion qui tombe. Mercredi 23 août, en début de soirée, un avion privé devant relier Moscou à Saint-Pétersbourg s’est écrasé près du village de Kujenkino, à 200 km au nord-ouest de Moscou. Dix personnes se trouvaient à bord et aucune n’a survécu.Le chef du groupe paramilitaire Wagner, Evguéni Prigojine, faisait partie de la liste des passagers, rapporte les agences de presse russes, Ria Novosti, TASS et Interfax .
Vendredi soir, les corps des dix personnes présentes dans l’avion ont été retrouvés selon les enquêteurs russes, ainsi que les enregistreurs de vol de l’appareil. "Des analyses génétiques moléculaires sont en cours pour établir leur identité […], et un examen détaillé des lieux", a déclaré le Comité d’enquête russe sur Telegram. Mercredi, deux heures après l’accident d’avion, la milice privée dont Prigojine était le patron, a confirmé son décès sur Telegram. "Un travail trop brutal et amateur"
Plus tôt dans la journée, le Kremlin avait formellement démenti les soupçons qui accusent Vladimir Poutine depuis trois jours, deux mois après la rébellion avortée de Evguéni Prigojine. "Actuellement, autour de la catastrophe aérienne et des morts tragiques de passagers, notamment d’Evguéni Prigojine, il y a beaucoup de spéculations et on sait bien dans quelle direction on spécule en Occident", a dit Dmitri Peskov. Le porte-parole du président russe a été interrogé sur les insinuations de dirigeants occidentaux selon lesquelles le Kremlin aurait ordonné l’assassinat de M. Prigojine. Il estime que le sujet doit être abordé "en se fondant sur des faits. Il n’y en a pas encore beaucoup, parce qu’ils doivent encore être élucidés par l’enquête en cours. Hier, à ce propos, le président [Vladimir Poutine] a déclaré qu’il attendait les conclusions de l’enquête dans un avenir proche", a-t-il poursuivi. Questionné sur la confirmation du décès et l’identification du corp d’Evgueni Prigojine, M. Peskov a répondu : "Si vous avez écouté attentivement la déclaration faite hier par le président de la [Fédération de] Russie, il a dit que toutes les expertises nécessaires seront effectuées, y compris les analyses ADN. Dès que les conclusions officielles seront prêtes pour publication, elles seront publiées".
Le président bélarusse Alexandre Loukachenko a lui aussi réfuté les accusations contre la Russie ce vendredi. "Je connais Poutine", a affirmé l’homme d’Etat, cité par l’agence de presse d’État Belta. "C’est un homme réfléchi, très calme […] Je ne peux donc pas imaginer que ce soit lui qui ait fait ça", a fait valoir le fidèle allié de Vladimir Poutine. Selon lui, le crash de l’avion était "un travail trop brutal et amateur", pour mettre Poutine en responsable.
Mais à Washington, Paris, Berlin ou Kiev, les hauts responsables ne semblent pas voir les choses du même œil. Jeudi, les États-Unis ont estimé probable que Vladimir Poutine ait causé la mort d’Evguéni Prigojine. Mais l’armée américaine a affirmé ne disposer "d’aucune information indiquant qu’un missile sol-air" était impliqué dans le crash de mercredi, a déclaré le porte-parole Pat Ryder. En France, la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna commentait ironiquement jeudi sur "le taux de mortalité parmi les proches de Poutine est particulièrement élevé".
Quel avenir pour Wagner ?
Sans chef à sa tête, l’empire Wagner a-t-il des chances de survie, s’interrogent de nombreux spécialistes et dirigeants du monde ? Moscou en tout cas, n’aura pas attendu très longtemps pour recadrer les milliers de paramilitaires du groupe Wagner. Vendredi, le président russe les a obligés par un décret présidentiel de prêter serment à la Russie, comme le font les soldats de l’armée régulière. Ils devront notamment jurer "fidélité" et "loyauté" à la Russie, "suivre strictement les ordres des commandants et des supérieurs" et "respecter de manière sacrée la Constitution" russe . Mais c’est encore une "marque" très puissante, qui ne disparaîtra pas forcément, et des milliers de combattants s’identifient toujours à cet écusson, mais la milice – telle qu’elle existait ces dernières années – a cessé d’exister avec la mutinerie, et plus encore avec la mort de son chef. Pour Ruslan Trad, chercheur au sein du centre de réflexion américain Atlantic Council, Moscou n’a effectivement aucun intérêt à dissoudre l’organisation. Selon lui, Wagner "dispose d’un modèle performant – dans plusieurs domaines commercial, du renseignement et militaire – qui sert la politique étrangère russe et les efforts anti-sanctions du Kremlin". Wagner en Centrafrique, c’est plus que des hommes avec des kalachnikovs – ce sont des consultants politiques, des médias sous contrôle, de l’exploitation minière, des trolls sur Internet… Et chaque activité renforce l’autre. Joana de Deus Pereira, chargée de recherche au Royal United Services Institute, estime elle aussi que Moscou ne saurait se passer de Wagner, mais sous une forme nouvelle, "probablement sous un autre nom". "Nous devons considérer Wagner […] comme une hydre à plusieurs têtes", souligne-t-elle, interrogée par la BBC. |
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Alize Marion pour DayNewsWorld |
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VERS UN ECHEC DE LA CONTRE-OFFENSIVE UKRAINIENNE ?
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L’enthousiasme qui prévalait au début de la contre-offensive ukrainienne n’a pas duré.
Lancée début juin, cette dernière semble, depuis, patiner. Selon CNN ce mardi, de hauts responsables occidentaux, et notamment américains, décrivent des évaluations "qui donnent à réfléchir" sur la capacité de l'armée ukrainienne à reprendre des "territoires importants" à la Russie au cours de cette contre-offensive.
"Ils verront au cours des deux prochaines semaines s'il y a une chance de faire des progrès. Mais Il est hautement improbable qu’ils fassent des progrès qui changeraient l’équilibre du conflit", a affirmé un haut responsable occidental à CNN.
Mike Quigley, représentant américain démocrate de l'Illinois récemment revenu d'Europe où il a côtoyé des commandants américains en charge de la formation de soldats ukrainiens, a indiqué que ces réunions "donnent matière à réfléchir. On nous rappelle les défis auxquels ils sont confrontés. C'est la période la plus compliquée de la guerre".
Les experts de retour d’Ukraine reconnaissent la solidité de l’armée russe. On se prépare à une guerre longue.
L’armée russe a en effet gagné en efficacité et tient solidement ses positions. L'armée russe a affirmé ce jeudi avoir progressé dans le nord-est de l'Ukraine au cours des dernières heures. Dans son rapport quotidien, le ministère de la Défense russe affirme que ses troupes ont "amélioré leur position" dans une zone où elles ont repris l'initiative depuis plusieurs semaines. "Dans la direction de Koupiansk, les unités d’assaut des groupes de combat Ouest ont, lors d’actions offensives, amélioré leurs positions en première ligne du front", indique le ministère de la Défense russe. Face à la progression des troupes russes, les autorités ukrainiennes ont ordonné ce jeudi l'évacuation de 37 localités du district de Koupiansk. Le gouvernement régional a indiqué sur Telegram recommander à la population de quitter la zone pour Kharkiv "compte tenu des bombardements constants et de la situation sécuritaire sur le territoire", indique Ukranian Pravda.
De retour du front, Eric Schmidt, ancien PDG de Google et très impliqué dans le développement d’une industrie de drones militaires ukrainiens, reconnaissait sur CNN le 17 juillet que les Russes maîtrisaient les airs et étaient devenus maîtres dans le brouillage électronique de l’adversaire. « Actuellement, ils interceptent ou clouent au sol les drones et avions que les Ukrainiens font décoller » ajoutait-il.
En outre les pertes humaines sont lourdes côté ukrainien. Entre vingt et trente mille morts laminées dans le « hachoir à viande » russe en deux mois, selon les sources. La question du renouvellement des troupes est délicate pour l’Ukraine, pays de 36 millions d’habitants, dont dix millions sont partis à l’étranger. L’armée de Kiev disposerait de plus de 50 mille hommes en réserve alors que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé vendredi 11 août sur Telegram que tous les chefs des bureaux régionaux d'enregistrement et d'enrôlement militaires seront licenciés après des signalements d'enrichissement illégal (...) de profits illicites, transport illégal de l'autre côté de la frontière de conscrits", a détaillé le chef d'Etat. La Russie, pays quatre fois plus peuplé, disposerait, elle, de près de 300.000 hommes prêts à monter au front. Et le recrutement se poursuit de manière soutenue dans l’ensemble de la Russie, avec l’objectif d’une armée d’un million d’hommes.
Quant au matériel, selon Le New York Times, l’Ukraine avait perdu 20% des équipements lourds engagés au cours des deux premières semaines de son offensive. L’Occident ne dispose pas des stocks d’armes suffisants pour rivaliser avec la puissance de feu russe sur le long terme. A défaut de pouvoir envoyer les obus conventionnels attendus, les Etats-Unis n’ont eu d’autre ressource que de livrer les controversées bombes à fragmentation, très meurtrières pour les civils et interdites par la plupart des pays occidentaux.
La situation actuelle se révèle incontestablement peu favorable pour l'Ukraine et l'OTAN, engagés dans un conflit qui s'enlise. De quoi faire réfléchir les Etats-Unis pour la suite à donner...
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Alize Marion pour DayNewsWorld |
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ROYAUME -UNI "HOTEL FLOTTANT" OU "PRISON FLOTTANTE" POUR ACCUEILLIR LES DEMANDEURS D'ASILE
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La polémique n’aura pas empêché le projet d’aboutir.
Un premier groupe de demandeurs d’asile s’est installé lundi 7 août 2023 à bord du Bibby Stockholm, immense barge à quai dans le sud-ouest de l’Angleterre.C’est un projet pour lutter contre l’immigration.
Avec ses 222 cabines, le "Bibby Stockholm" est censé accueillir jusqu’à 500 migrants Située à Portland dans le sud-ouest de l’Angleterre, cette barge de 93 mètres de long sur 27 de large est devenue l’emblème de la politique menée par le gouvernement britannique depuis plusieurs mois. En difficulté dans les sondages à un an des prochaines législatives, le chef du gouvernement conservateur Rishi Sunak a érigé en priorité la nécessité de "stopper les bateaux" qui traversent illégalement la Manche. Une façon de faire des économies dans l’accueil des migrants tout en dissuadant les potentiels candidats à l’asile... Suella Braverman, ministre de l’Intérieur, assume entièrement sa politique anti-migratoire. Plus récemment, elle a fait tripler les amendes pour les propriétaires et les employeurs qui permettent aux migrants illégaux de louer et de travailler au Royaume-Uni.
A Portland, le projet a suscité la colère des riverains, certains craignant pour leur sécurité tandis que d’autres dénoncent une "prison flottante" au pied de leur île de quelque 13.000 habitants. Les autorités réfutent ce terme et assurent que les demandeurs d’asile pourront entrer et sortir à leur guise. |
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Alyson Braxton pour DayNewsWorld |
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JMJ DE LISBONNE LE PAPE A LA JEUNESSE "N'AYEZ PAS PEUR ALLEZ DE L'AVANT !"
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Le pape François a présidé dimanche matin à Lisbonne la messe finale des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) devant 1,5 million de pèlerins.
Ces derniers étaient rassemblés sur un immense parc aménagé pour l’occasion au bord de l’embouchure du Tage.pour la messe finale, point d’orgue d’une semaine de rendez-vous festifs, culturels et spirituels.
Après une nuit passée sur place à la belle étoile, les jeunes pèlerins se sont réveillés en musique au son d’une animation musicale par un prêtre-DJ portugais, dans une scène aux allures de festival géant, à l’aube d’une journée de forte chaleur, avec des températures susceptibles d’atteindre les 40 °C.
Une grande messe de clôture diffusée sur des écrans géants a été célébrée en présence de 10.000 prêtres, 700 évêques et 30 cardinaux, sur un colossal autel dominant le site .
" N’ayez pas peur. Ayez du courage. Allez de l’avant. "
Ces paroles du pape François au million de jeunes venus du monde entier à Lisbonne pour les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) n’ont pas fini de réveiller la joie et l’espérance dans les cœurs.
Le Pape a assuré que c’est à l’Église "de nous plonger dans les eaux de cette mer en jetant le filet de l’Évangile", "sans pointer du doigt mais en apportant aux hommes de notre temps une proposition de vie nouvelle, celle de Jésus": susciter l’accueil de l’Évangile dans une société multiculturelle, rendre proche le Père dans les situations de précarité et de pauvreté qui se multiplient, en particulier chez les jeunes, apporter l’amour du Christ là où la famille est fragile et les relations blessées, transmettre la joie de l’Esprit là où règnent la démoralisation et le fatalisme, a encore détaillé le Souverain pontife, confiant rêver de l’Église portugaise "comme d’un port sûr" pour tous ceux qui font face aux traversées, aux naufrages et aux tempêtes de la vie.
A la fin de l’office de ce dimanche, le pape de 86 ans a chaleureusement remercié les jeunes, les volontaires et les organisateurs de l’événement. "Merci à toi, Lisbonne, qui restera dans la mémoire de ces jeunes comme une maison de fraternité et une ville des rêves", a-t-il lancé. Le jésuite argentin a également prié pour "ceux qui n’ont pas pu venir en raison des conflits et des guerres". "J’éprouve une grande douleur pour la chère Ukraine, qui continue de beaucoup souffrir", a-t-il dit.
Les prochaines JMJ auront lieu à Séoul en 2027, a encore annoncé le souverain pontife. |
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Britney Delsey pour DayNewsWorld |
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LE PRAGMATISME EN EUROPE L'EMPORTE SUR L'ECOLOGIE UNE CENTAINE DE NOUVELLES LICENCES GAZIERES ET PETROLIERES EN MER DU NORD
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Le lundi 31 juillet 2023, le gouvernement britannique s'est engagé à octroyer au moins cent nouvelles licences d'exploration et d'exploitation pétrolières et gazières en mer du Nord, s'alignant ainsi sur l'engagement du Premier ministre Rishi Sunak de lutter de manière "pragmatique et proportionnée" contre le réchauffement climatique. Le
premier ministre, Rishi Sunak, a justifié cette décision en insistant
sur l’indépendance de son pays et la sécurité de ses approvisionnements.
Cette annonce suscite de lourdes critiques de la part des organisations écologistes, remettant en question la sincérité de l'engagement du gouvernement en faveur de l'environnement. Elle survient à un moment où certaines politiques vertes sont remises en cause tant au sein de la majorité conservatrice que de l'opposition travailliste, en raison de leur coût pour les Britanniques, confrontés à une période d'inflation. Rishi Sunak justifie cette décision en mettant en avant la nécessité de renforcer la sécurité énergétique face aux agissements du président russe Vladimir Poutine, qui a utilisé l'énergie comme un levier pour perturber les approvisionnements et freiner la croissance économique dans le monde entier. Il souligne l'importance de capitaliser sur l'indépendance énergétique afin de fournir de l'énergie plus abordable et propre aux foyers et aux entreprises britanniques.
"Nous avons tous été témoins de la manière dont le président russe Vladimir Poutine a instrumentalisé l’énergie, perturbant les approvisionnement et faisant caler la croissance dans des pays du monde entier", a déclaré le chef du gouvernement conservateur dans un communiqué. "Maintenant plus que jamais, il est vital que nous renforcions notre sécurité énergétique et capitalisions sur cette indépendance pour procurer de l’énergie plus abordable et propre aux foyers et entreprises britanniques", ajoute M. Sunak.
La France comme l'Allemagne prennent cette nouvelle donne en compte. Main dans la main avec TotalÉnergies, Paris s’apprête notamment à importer massivement du gaz naturel liquéfié (GNL) via un nouveau terminal flottant, au Havre. D’ici la fin de l’année, il devrait débarquer 3,9 millions de tonnes de GNL par an, en provenance des États-Unis, du Qatar et d’Afrique.
L’Allemagne inaugure elle aussi, à tour de bras, de nouveaux terminaux pour importer du gaz liquéfié. L’argument brandi pour justifier ces est, à nouveau, la recherche de sécurité énergétique.
Du "côté" des ménages Sur le plan national, le soutien accordé à l'exploitation pétrolière et gazière en mer du Nord est présenté comme une mesure destinée à préserver plus de 200 000 emplois. De plus, le gouvernement dévoile des projets de capture et de stockage de CO₂ en mer du Nord, qui pourraient créer jusqu'à 50 000 emplois. Le 3 juillet, le gouvernement britannique a par ailleurs annoncé qu'il allait mettre sur le marché davantage de quotas d'émissions de CO2 – que les entreprises les plus polluantes doivent payer – entre 2024 et 2027. Cette annonce a fait chuter le prix de la tonne de CO2, qui s'échange autour de 55 euros au Royaume-Uni, contre 90 euros dans l'Union européenne, comme le rapporte le site du think tank britannique Ember Climate, qui met en ligne des données fournies par le groupe Montel, spécialiste européen des marchés de l'énergie. Ces initiatives suscitent des critiques de certains écologistes qui y voient une excuse pour maintenir les énergies fossiles.
Les politiques environnementales du Royaume-Uni sont sous le feu des projecteurs depuis la défaite surprise du parti travailliste face aux conservateurs lors d'une élection locale à l'ouest de Londres. Cette défaite a été associée à la résistance des électeurs face à l'extension prévue d'une taxe sur les véhicules polluants à l'ensemble du Grand Londres, voulue par le maire travailliste, Sadiq Khan.
Sous la pression d'une partie de sa majorité, le gouvernement laisse entendre que certains objectifs environnementaux pourraient être assouplis, notamment en ce qui concerne les normes énergétiques des logements. Rishi Sunak, soutenu par une tribune publiée dans le Sunday Telegraph, dépeint le Labour comme "antiautomobiliste" et se positionne en faveur des ménages qui ont besoin de leurs voitures.
Le Premier ministre britannique réaffirme toutefois son engagement envers la transition vers la neutralité carbone, mais insiste sur la nécessité de le faire de manière pragmatique et proportionnée, afin de ne pas accabler les familles face à l'inflation élevée. Selon un sondage YouGov, bien que 65 % des Britanniques se disent préoccupés par les conséquences du changement climatique, ils s'opposent majoritairement aux mesures qui impliqueraient un effort personnel.
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Britney Delsey pour DayNewsWorld |
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L'ITALIE DE MELONI INTERLOCUTRICE PRIVILEGIEE DE L'AFRIQUE EN EUROPE POUR REGULER L'IMMIGRATION
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Giorgia Meloni a réuni à Rome une conférence sur les migrations, rassemblant des chefs d'État de pays africains et arabes, ainsi que des responsables des institutions européennes. Mme Meloni entend promouvoir un nouveau mode de coopération entre pays d’immigration et pays d’émigration, sur le modèle de l’accord signé par l’Union européenne (UE) avec la Tunisie dans le but de freiner l’arrivée de migrants en Europe.
Parmi les personnalités présentes figuraient les présidents de la Tunisie, Kaïs Saïed, des Émirats arabes unis, Mohammed Ben Zayed, et de la Mauritanie, Mohamed Ould Ghazouani, ainsi que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le président du Conseil européen, Charles Michel, et le haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, accompagnés de délégués des grandes institutions financières internationales.
Le processus de Rome Lorsqu'elle était dans l'opposition, Giorgia Meloni promettait d'instaurer un « blocus naval » des côtes nord-africaines. Désormais cheffe de gouvernement, elle veut bâtir un pont avec l'autre rive de la Méditerranée pour lutter contre l'immigration illégale en promouvant le développement économique de l'Afrique. « C'est le début d'un long travail », a déclaré Giorgia Meloni en ouvrant la conférence au cours de laquelle elle a détaillé le « processus de Rome ».
Il devra obtenir des « résultats concrets dans la lutte contre l'immigration illégale , la gestion des flux légaux d'immigration, le soutien aux réfugiés, et surtout, la chose la plus importante, sinon tout ce que nous ferons sera insuffisant, une large coopération pour soutenir le développement de l'Afrique, et particulièrement des pays de provenance » des migrants, a expliqué la présidente du conseil.
Selon les données de Rome, environ 80 000 personnes ont traversé la Méditerranée et sont arrivées sur les côtes italiennes depuis le début de l'année, contre 33 000 l'année précédente à la même période, avec une majorité de départs du littoral tunisien. Selon l'ONU, plus de 100 000 migrants sont arrivés en Europe au cours des six premiers mois de 2023 depuis les côtes nord-africaines, la Turquie et le Liban, soit légèrement moins que les 189 000 enregistrés en 2022. La création d’un fonds Giorgia Meloni défend le partenariat récent entre l'UE et la Tunisie, qui prévoit notamment une aide de 105 millions d'euros pour lutter contre les passeurs, comme un modèle pour de nouvelles relations avec l'Afrique du Nord. Des accords similaires pourraient être envisagés avec l'Égypte et le Maroc. Actuellement, l'Italie met en avant ses projets de coopération économique sur le continent africain, totalisant près d'un milliard d'euros. À la suite de la conférence, la présidente du conseil italien a annoncé la création d'un fonds qui sera alimenté par une première conférence de donateurs, à laquelle les Émirats arabes unis ont déjà contribué avec 100 millions d'euros. Les financements prioritaires devraient se concentrer sur les investissements stratégiques et les infrastructures pour assurer une coopération équitable et durable. Ces plans seront dévoilés lors d'un sommet intergouvernemental Italie-Afrique qui se tiendra à Rome début octobre.
Activisme diplomatique
Grandes absentes ce dimanche à Rome, l'Allemagne, l'Espagne et la France. Ce sont pourtant les principaux pays de destination des flux migratoires secondaires. Si Giorgia Meloni ne les a pas invités, c'est qu'elle souhaite faire de l'Italie l'interlocutrice privilégiée en Europe des pays africains et arabes. Le gouvernement italien semble vouloir profiter de la perte d'influence de la France dans la région. C'est d'ailleurs le Premier ministre néerlandais Mark Rutte qui a accompagné à Tunis Giorgia Meloni.
« L'Italie a toutes les cartes en main pour jouer le premier rôle en Méditerranée », que ce soit sur le dossier migratoire , la coopération économique, ou encore pour devenir le « carrefour » de distribution énergétique entre l'Afrique du nord et l'Europe, a-t-elle conclut à la conférence de Rome .
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Kelly Donaldson pour DayNewsWorld |
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SOMMET DE L'OTAN EN ORDRE DISPERSE
OU DES FISSURES DANS L'ALLIANCE |
Les dirigeants des pays de l’OTAN sont réunis mardi 11 et 12 juillet 2023 pour un sommet crucial en Lituanie, aux portes de la Russie. Les 31 dirigeants des pays de l'Alliance euro-atlantique - bientôt 32 avec la Suède - se devaient de trouver un « message clair et positif », avait promis le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg. Le communiqué final affirme ainsi : « L'avenir de l'Ukraine est dans l'Otan… les Alliés continueront d'aider l'Ukraine à progresser sur la voie de l'interopérabilité ainsi que dans les réformes supplémentaires requises sur le plan démocratique et dans le secteur de la sécurité […] Nous serons en mesure d'adresser à l'Ukraine une invitation à rejoindre l'Alliance, lorsque les Alliés l'auront décidé et que les conditions seront réunies. »
Des sensibilités différentes
Mais au sein de l'Alliance, on rappelle que l'adhésion de l'Ukraine est l'affaire de tous. Les diplomates ont ainsi longtemps négocié pour trouver comment inviter l'Ukraine plus fermement qu'en 2008, tout en sachant que la porte ne peut être ouverte à un pays en guerre.
Au sein de l'Alliance, les sensibilités sont différentes entre, d'un côté, les pays baltes qui aimeraient intégrer au plus vite l'Ukraine et, de l'autre, les Etats-Unis soucieux des équilibres nucléaires mondiaux . S'il a été très allant sur l'assistance militaire conséquente à Kiev, le président américain Joe Biden a toujours été beaucoup plus réservé quant aux promesses d'adhésion de l'Ukraine à l'Alliance.
"Le processus d'adhésion à l'Otan prend du temps", a-t-il martelé sur CNN avant de s'envoler pour l'Europe.
Et le locataire de la Maison Blanche a évoqué, pour l'heure, un accord similaire à celui qui lie les Etats-Unis et Israël: l'Etat hébreu reçoit tous les ans plusieurs milliards de dollars de Washington en aide militaire, ce qui lui offre une visibilité à long terme. Ces engagements de fourniture d'armes sur le long terme sont discutés entre les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne. Selon des sources diplomatiques, ces engagements seraient formulés en dehors du cadre de l'Otan. Les promesses d'armes viendraient en complément des dizaines de milliards de dollars d'équipements déjà livrés à l'Ukraine depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, il y a un peu plus de 500 jours.
"Sans précédent et absurde", selon Zelensky
Le refus de fixer un délai pour l’adhésion de son pays est "sans précédent et absurde", estime le président ukrainien.
«La volonté de Volodymyr Zelensky d’adhérer à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord fait le jeu de Poutine», analyse un ancien général américain interrogé sur la chaîne MSNBC. "Il me semble qu’il est imprudent d’insister sur ce geste public. Cela sert la stratégie de Poutine. […] Je pense donc qu’il a dépassé les bornes, et ce n’est pas bon pour l’Ukraine."
Son de cloche similaire pour la BBC, pour qui «le fait que Volodymyr Zelensky ait déclaré que l’absence de calendrier était "absurde n’a fait que souligner son échec diplomatique".
"L’Ukraine n’est pas près de rejoindre l’Alliance"
Les alliés doivent présenter ce jour un plan d’engagements à long terme pour la sécurité du pays envahi par la Russie. Pour tenter de le rassurer, les pays du G7 devraient publier une déclaration commune sur le soutien à Kiev dans les années à venir, afin de l’aider à combattre la Russie et à contrer de futures agressions. Pour convaincre le président ukrainien que son pays se rapproche bel et bien de l’Alliance, une première réunion d’un conseil Ukraine-OTAN aura également lieu.
"L’Ukraine n’est pourtant pas près de rejoindre l’Alliance", estime un éditorialiste dans les colonnes du Washington Dans une tribune intitulée «Pourquoi la plainte de Zelensky concernant l’adhésion à l’OTAN est déraisonnable", l’auteur juge qu’une adhésion de l’Ukraine à l’OTAN équivaudrait à une «déclaration de guerre retardée à la Russie».
Et de continuer « Il y a une autre raison pour laquelle l’Ukraine n’est pas encore près de rejoindre l’Alliance. Le gouvernement de Volodymyr Zelensky a également une fâcheuse tendance à mentir lorsque ses actions suscitent une réaction internationale défavorable. Cette dynamique ne fait qu’aider la Russie et est incompatible avec l’intérêt primordial de l’OTAN pour la confiance et un dialogue clair.» Malgré les atermoiements pour une adhésion rapide à l'Otan tout un train de nouvelles livraisons d'armes a été annoncé dès mardi.
De nouvelles livraisons d'armes
La France va livrer des missiles à longue portée Scalp à l’Ukraine. Le président français, Emmanuel Macron, a fait cette annonce mardi, au premier jour du sommet de l’OTAN. Le missile de croisière Storm Shadow, appelé Scalp par l’armée française, qui est développé conjointement par le Royaume-Uni et la France, est lancé depuis les airs. Il a une portée de plus de 250 kilomètres, plus que toutes les autres armes fournies à Kiev par les pays occidentaux. Avec leur longue portée, ces missiles ont la capacité d’atteindre des zones dans l’est de l’Ukraine contrôlées par les forces russes.Paris va ainsi suivre Londres dans sa décision de fournir des missiles air-sol guidés permettant de frapper des cibles fixes à longue distance.
Berlin va livrer pour près de 700 millions d’euros d’armes supplémentaires à l’Ukraine, a-t-on appris de sources gouvernementales allemandes, mardi, au premier jour du sommet des dirigeants de l’OTAN réunis à Vilnius. Deuxième contributeur en matière d’aide militaire pour l’Ukraine après les Etats-Unis, l’Allemagne avait déjà annoncé le 13 mai, la veille d’une visite du président Volodymyr Zelensky, des livraisons d’armes pour 2,7 milliards d’euros. Berlin a intensifié ses efforts : il livre d des munitions, des chars Leopard et de la défense antiaérienne.
Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a également annoncé mardi une déclaration commune des pays du G7 (France, Etats-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, Japon, Italie, Canada) sur des « engagements de sécurité » pour l’Ukraine.
Les armes à sous-munitions de Biden proscrites par la convention d’Oslo Sans compter l 'annonce de livraison de bombes à sous-munitions à l’Ukraine de la part de Biden de vendredi dernier: Les Etats-Unis ont en effet annoncé vendredi dernier une nouvelle aide militaire de 800 millions de dollars à l’armée ukrainienne, dont des armes à sous-munitions très controversées. C’est le 42e paquet de ce genre qui sera livré par la première puissance militaire mondiale pour une valeur totale de plus de 41 milliards de dollars.
En fait, ces armes à sous-munitions dispersent de petits projectiles explosifs de manière aléatoire, et cela sur des surfaces larges comme quatre stades de football. Certaines sous-munitions n'explosent pas à l'impact et représentent donc un danger pendant des décennies après les conflits.
Une loi américaine interdit normalement la production et l'exportation des sous-munitions avec un taux d'échec supérieur à 1%, ce qui couvre presque tout le stock américain. Mais Joe Biden compte bien contourner cet obstacle en s'appuyant sur un autre règlement : il peut fournir n’importe quelle aide militaire s'il juge que cela est dans l'intérêt national de sécurité de son pays.
Les Américains n'en produisent plus, mais Washington en a en stock et pourraient fournir aux forces ukrainiennes des armes à sous-munitions pour des obusiers de 155 millimètres.
" Une arme à sous-munition c'est une arme qui, en son corps, va contenir plusieurs autres petites munitions explosives actives, et non pas juste des bombes à billes inertes. Cela peut permettre de traiter avec moins de munitions, en tirant une seule fois, sur une surface qui va être beaucoup plus large. Quand vous regardez les vidéos d'entraînement avec ce genre de munitions, vous voyez que les zones d'arrivée, traitées par chaque obus, sont souvent bien supérieures. Simplement parce qu’un obus va en lâcher d'autres, qui pourront à leur tour exploser, et faire encore plus de dégâts sur une surface beaucoup plus large et beaucoup plus dense." explique un expert.
Certaines de ces petites bombes peuvent rester actives pendant des années voire des décennies et présentent donc un risque grave pour les populations civiles qui vivent dans les zones touchées par ce type de bombardement. Le taux d’échec d’explosion des armes à sous-munition varie grandement de 2 à 40% à cause de nombreux facteurs.
5 à 10% de ces bombes à fragmentation n'explosent pas à l'impact constituant un danger pour les populations, rappelle Human Rights Watch qui exhorte les États-Unis à ne pas en fournir. Contraints de constater la supériorité russe en matière d’artillerie, les Etats-Unis de Joe Biden ont donc franchi un cap éthique en acceptant de fournir aux Ukrainiens ces armes dévastatrices pour les civils , interdites d’usage dans de très nombreux pays. La prise de distance des Alliés
Comme l’a admis la Maison Blanche, l’intensité des combats conventionnels en cours a mis à rude épreuve les réserves américaines, au point d’ouvrir la voie à ces livraisons controversées pour contrebalancer la supériorité russe en matière d’artillerie. Cet aveu de faiblesse concerne tous les alliés occidentaux de l’Ukraine.
La polémique sur les bombes à sous-munitions livrées par les Etats-Unis cache l’essoufflement des soutiens à l’Ukraine. Les alliés des Etats-Unis sont en effet réservés sur cette livraison d'armes. La convention d’Oslo de 2008, dont de nombreux pays de l’OTAN sont signataires, proscrit ce type d’armement qui peut causer de nombreux dommages chez les civils.
Juste avant de recevoir Joe Biden à Londres, lundi, à la veille du sommet de l’OTAN de Vilnius (Lituanie), le premier ministre britannique, Rishi Sunak, a ainsi pris ses distances avec la décision américaine. Il a rappelé que le Royaume-Uni a signé la convention d’Oslo et « décourage » l’utilisation des armes à sous-munitions. " Nous continuerons à faire notre part pour soutenir l’Ukraine contre l’invasion illégale et non provoquée de la Russie", a-t-il précisé. Même son de cloche du côté de Madrid. " L’Espagne, sur la base de l’engagement ferme qu’elle a pris avec l’Ukraine, a également pris l’engagement ferme que certaines armes et bombes ne peuvent être livrées en aucune circonstance ", a déclaré la ministre de la défense, Margarita Robles, samedi. La Nouvelle-Zélande et le Canada ont martelé leur opposition à ce type d’équipements : « Nous ne soutenons pas l’usage d’armes à sous-munitions et nous efforçons de mettre un terme aux effets que ces armes (…) ont sur les civils, en particulier les enfants », a commenté le gouvernement canadien.
Quant à la France, elle aussi a rappelé son opposition de principe à l’usage de ces matériels, et souligné son "engagement de ne pas produire ou utiliser d’armes à sous-munitions".
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Jenny Chase pour DayNewsWorld |
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PAYS-BAS QUAND L'IMMIGRATION FAIT TOMBER
LE GOUVERNEMENT
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Les crispations autour de l’immigration ont de plus en plus tendance à faire et à défaire les gouvernements dans les pays membres de l’Union européenne. Une semaine après un sommet européen qui a fait ressurgir les nombreuses divisions entre les Vingt-Sept sur la question de l’immigration, ce thème a été fatal au Premier ministre des Pays-Bas Mark Rutte, qui a démissionné après un désaccord avec ses alliés de la coalition au pouvoir.
Le Premier ministre Mark Rutte a remis sa démission au roi samedi au lendemain de la chute de son gouvernement en raison de divergences sur la politique d’accueil des réfugiés, sujet particulièrement brûlant actuellement sur le Vieux Continent.
Mark Rutte, a annoncé qu’il ne se représenterait pas en tant que leader de son parti (VVD) lors des prochaines élections. Il a l’intention de quitter la politique.
" Ce qui me motive : les Pays-Bas"
" Ces derniers jours, on s’est demandé ce qui me motivait», a déclaré M. Rutte, faisant référence à la querelle au sein de la coalition sur la politique d’asile. «La seule réponse est: les Pays-Bas. Mon sort à cet égard est tout à fait secondaire. Dimanche, j’ai décidé de ne pas être disponible en tant que tête de liste du VVD pour les prochaines élections."
Une fois qu’un nouveau gouvernement sera en place après les élections à l’automne prochain, M. Rutte quittera la vie politique. Le roi Willem-Alexander lui a demandé de continuer à gérer les grands dossiers, tels que la guerre en Ukraine. En concertation avec la Chambre basse, il déterminera quels dossiers seront encore traités.
Différend " insurmontable" sur la politique d’accueil des réfugiés.
La coalition actuelle se débat depuis un certain temps, en particulier face à la profonde crise paysanne engendrée par l'agenda écologique maximaliste du gouvernement. Et sur la question du droit d'asile, c'est un moment décisif, en raison de la nouvelle vague migratoire qui touche le pays, ainsi que toute l'Europe occidentale, et qui se rapproche du tsunami de 2015. Avec près de 47 000 demandeurs d'asile en 2022, ce chiffre est proportionnellement supérieur à celui de la France. Des incidents graves dans les centres d'accueil témoignent de la saturation des capacités, même si la situation est loin d'atteindre le degré explosif de la crise en France.
Rutte a donc tiré la sonnette d’alarme dès avril et voulu sortir de l’ambiguïté en proposant de limiter strictement le regroupement familial des réfugiés.Cependant, les négociations au sein du gouvernement ont échoué, car deux partenaires de la coalition se sont opposés à toute véritable limitation. Le petit parti chrétien progressiste CU, héritier de la tradition du protestantisme humanitaire, et surtout le parti de "centre gauche" D66, imprégné du multiculturalisme, sous l'influence de sa cheffe, la vice-première ministre Sigrid Kaag, ancienne haut-fonctionnaire de l'ONU, sont tous deux favorables à l'accueil des migrants et aux causes du "Sud global".
Cet événement marque la fin de 12 ans de gouvernance et fait suite à l’incapacité de l’exécutif à trouver à un accord pour restreindre l’afflux de demandeurs d’asile.
La chute du gouvernement néerlandais confirme le fossé qui se creuse partout en Europe entre le discours politico-médiatique dominant et le sentiment des classes populaires et moyennes.
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Alize Marion pour DayNewsWorld |
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POURQUOI LA COMMISSION EUROPEENNE VEUT DEREGLEMENTERLES NGT CES "NOUVEAUX OGM"
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"Nouveaux OGM à risque" pour leurs détracteurs, "biotechnologies d’avenir" pour leurs défenseurs…
La Commission européenne vient d’ouvrir le chantier d’une réglementation distinguant les Nouvelles technologies génétiques (NGT), reposant sur la mutagénèse, des OGM, recourant à la transgénèse.
Des modifications génétiques plus ciblées, plus précises et plus rapides que les techniques traditionnelles de sélection, des plantes issues des NGT aussi sûres que les variétés issues de ces mêmes techniques traditionnelles de sélection, une surveillance adaptée à leur profil de risque, des traits génétiques potentiellement porteurs de durabilité, d’adaptation au changement climatique et de sécurité alimentaire, le tout sans modifier le moindre gène de la réglementation OGM en vigueur depuis 2001 : tels sont les arguments énoncés par la Commission européenne, qui a présenté le 5 juillet une proposition de loi visant à distinguer le cadre juridique des NGT de celui des OGM, le tout sur fond de Green deal.
La Commission européenne projette ainsi de déréguler les NGT. Ces OGM nouvelle génération seraient largement exemptés des règles d’autorisation, de traçabilité, d’étiquetage et de surveillance imposées à leurs homologues historiques.
Ces techniques, attendues par une majorité de syndicats agricoles et d'Etats membres, permettent de développer des variétés végétales améliorées, qui pourraient être plus résilientes au changement climatique et aux organismes nuisibles, nécessiteraient moins d'engrais et de pesticides ou offriraient des rendements plus élevés. Voici les promesses des "NGT", les "nouvelles technologies génomiques", dans le secteur agricole selon la Commission.
Les NGT sont de "nouveaux OGM" ?
Les OGM sont des organismes dont le génome a été modifié en laboratoire pour leur conférer de nouvelles caractéristiques. Les NGT reposent sur une technique innovante : les "ciseaux moléculaires", également connus sous le nom de CRISPR-Cas9. Ils permettent des modifications génétiques très précises, sans nécessairement introduire de matériel génétique externe à l'organisme de base. Ainsi, les NGT sont bel et bien des OGM. Les modifications génétiques réalisées à travers les NGT relèvent plutôt de ce que l'on appelle la "cisgénèse", qui consiste à transférer artificiellement des gènes entre des organismes de la même espèce. Les NGT exploitent également certains processus de mutagénèse ciblée. Contrairement à l'ajout d'un gène externe, il s'agit ici de provoquer une mutation génétique en exposant l'organisme à des agents énergétiques ou chimiques, tels que des rayons X.
Les NGT sont encore à un stade expérimental, avec seulement quelques essais menés sur des champs de maïs en France et en Belgique, ainsi que des cultures de pommes de terre en Suède. Cependant, les NGT ne sont pas des OGM transgéniques. La transgénèse consiste à transférer un gène d'une espèce à une autre en laboratoire, sans reproduction sexuée. Les OGM transgéniques soulèvent parfois des inquiétudes quant à leurs répercussions éthiques et à leur impact potentiel sur la santé des consommateurs et la biodiversité.
Vers la dérégulation des NGT ?
Depuis une décision de 2018, les NGT sont considérées juridiquement comme des OGM, conformément à la législation européenne. En raison de leur développement scientifique récent et de leur caractère artificiel, tous les organismes génétiquement modifiés sont soumis à une réglementation stricte. Les limites d'utilisation sont définies par trois textes, dont la directive principale de 2001 et deux règlements. Actuellement, aucun OGM ne peut être commercialisé ou disséminé dans l'environnement sans autorisation, qui est délivrée en l'absence de risques pour la santé et l'environnement. Les OGM autorisés à la commercialisation sont également soumis à une surveillance, une traçabilité et un étiquetage conformément à ces règlements.
La Commission européenne propose de créer deux catégories distinctes de NGT.
La première comprendrait les mutations "complexes" impossibles à obtenir sans intervention artificielle et resterait soumise à la réglementation actuelle des OGM. La deuxième catégorie engloberait les mutations obtenues par modifications génétiques, mais qui pourraient être obtenues naturellement ou par hybridation/sélection agricole traditionnelle. Cette deuxième catégorie serait soumise à une importante dérégulation, sans évaluation des risques ou autorisation préalable, et sans traçabilité. Les produits de cette catégorie seraient donc traités comme des semences conventionnelles. Les NGT "mutations simples" dérégulées seraient simplement enregistrées dans une base de données publique, avec une obligation d'étiquetage spécifique uniquement pour les semences. La Commission Européenne propose toutefois une restriction : aucun produit NGT ne pourrait être labellisé "bio".
Les arguments "pour" et "contre" les NGT
L'annonce de la Commission européenne, qui a reporté la question de la propriété intellectuelle, a suscité des réactions prévisibles.
En mars 2021, l'ONG Corporate Europe Observatory a publié une série de documents intitulée "Crispr Files", révélant l'influence importante des géants de l'agronomie et des chercheurs en biotechnologie au sein de la Commission européenne en faveur de la dérégulation des NGT. Jusqu'à présent, les géants de l'agrochimie devaient financer de manière indifférenciée les procédures réglementaires d'homologation européenne pour tous leurs OGM. Pour les partisans de ces modifications génomiques, assouplir les contraintes légales et financières liées au développement des NGT "mutations réduites" permettrait d'accélérer la recherche dans ce domaine et de démocratiser ces technologies "à moindre risque" au sein de l'UE.
Selon leurs défenseurs, les "nouveaux OGM" pourraient jouer un rôle crucial dans la transition écologique, la lutte contre les crises alimentaires mondiales et l'impact du changement climatique. Pour certains chercheurs, la modification du génome représente un moyen concret de rendre les plantes plus résistantes au stress hydrique (face aux sécheresses de plus en plus fréquentes), plus productives sur une même surface ou encore plus robustes face aux maladies. Les semences issues des NGT, naturellement "anti-nuisibles", pourraient également réduire l'utilisation de produits chimiques polluants, contribuant ainsi à l'objectif européen de réduire de moitié l'utilisation des pesticides d'ici 2030. En revanche, pour les ONG environnementales, les NGT sont considérées comme des "OGM cachés" et devraient donc être soumises aux mêmes réglementations que les OGM traditionnels. Selon ces organisations, le risque d'erreur génétique est présent de la même manière. Selon Suzanne Dalle, membre de Greenpeace, la "complexité" des mutations établie comme critère par la Commission européenne ne constitue pas un indicateur fiable de l'impact potentiel d'une semence issue des NGT sur la nature. En effet, même des mutations obtenues par sélection agricole traditionnelle peuvent être préjudiciables à la biodiversité. Des "contournements" pourraient donc survenir, comme l'apparition d'un parasite plus virulent en l'absence d'un autre parasite neutralisé grâce à une mutation dans la plante. Une autre inquiétude concerne ce que les anglophones appellent les "Super Crops", des "super variétés" extrêmement résilientes issues des NGT, qui pourraient à long terme réduire la diversité des cultures et uniformiser les paysages agricoles.
En outre la dissémination de nouveaux OGM appauvrirait davantage la biodiversité agricole et la santé des sols, essentielles pour garantir la sécurité alimentaire, en encourageant les monocultures et l'uniformité génétique. Certains chercheurs s'inquiètent également de l'impossibilité de retracer l'origine d'une semence, qu'elle soit naturelle ou artificielle, sans obligation de traçabilité. Ainsi, dans le cas de deux champs voisins, la pollinisation pourrait se produire de manière incontrôlée entre une semence OGM et une semence "bio", sans possibilité de suivre les fécondations et les éventuelles multiplications de la modification génétique. De plus, l'absence d'étiquetage sur les aliments contenant des produits issus des NGT priverait les consommateurs de connaître le contenu de leur assiette .
L'application du principe de précaution ? Dans un souci de prévention des phénomènes de concentration, l'Académie des technologies préconise également un déploiement progressif des NGT, ce qui permettrait d'ajouter des précautions tout en évitant les concentrations observées lors du développement des OGM. Ces derniers se caractérisent par une concentration géographique (85 % des cultures OGM se trouvent sur le continent américain), une concentration spécifique (le soja, le maïs, le coton et le colza représentent 99 % des surfaces cultivées en OGM) et une concentration agronomique (la tolérance aux herbicides et la résistance aux ravageurs concentrent la quasi-totalité des modifications génétiques).
L'Académie souligne également le phénomène de concentration industrielle inhérent aux biotechnologies, que les NGT ne remettraient pas en question, tout en soulignant le retard de la France et de l'UE par rapport aux États-Unis et à la Chine dans le domaine de l'édition du génome, symbolisée par la technologie des ciseaux moléculaires CRISPR-Cas9. Cette technologie a d'ailleurs valu à sa co-découvreuse française un prix Nobel de chimie en 2020, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives thérapeutiques dans le domaine de la santé humaine. En France, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) préconise l'application du principe de précaution en ce qui concerne les NGT. L'Autriche, la Hongrie, l'Allemagne et le Luxembourg sont également opposés au développement de cette technologie.
Face aux craintes des détracteurs des OGM, l'exécutif européen affirme adopter une approche prudente en excluant la transgenèse (introduction de matériel génétique d'une espèce avec laquelle les croisements ne sont pas possibles), qui continuerait de relever de la législation de 2001 sur les OGM.
Elle autoriserait des techniques aboutissant à des organismes similaires à des plantes qui pourraient connaître une telle évolution par croisement naturel ou dans le cadre de la sélection conventionnelle. On parle ici de mutagénèse ciblée (mutations du génome sans insertion de matériel génétique étranger, par exemple par des modifications au sein de la même espèce végétale) et de cisgénèse (insertion de matériel génétique entre des plantes naturellement compatibles)
Les propositions de la Commission, qui exclut le secteur bio à la demande de ce dernier, seront maintenant examinées par les États membres, et le passage de ce projet de dérégulation devant le Parlement européen promet des débats animés entre les opposants et les défenseurs du projet.. Les
écologistes estiment à raison que ces « nouveaux OGM », qui impliquent une
modification génétique, devraient rester soumis aux règles actuelles. »
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Joanne Courbet pour DayNewsWorld |
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MORTS DE DEUX GENERAUX UKRAINIENS, DOUZE CIVILS ET SOIXANTE BLESSES
DANS LE BOMBARDEMENT D'UN RESTAURANT
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La Russie affirme avoir tué deux généraux ukrainiens dans la frappe sur Kramatorsk, dont le bilan est passé à douze morts et une soixantaine de blessés.
Le président américain Joe Biden a qualifié de "paria" le chef du Kremlin Vladimir Poutine dont l'armée assure qu'elle ne vise aucune cible civile en Ukraine. « A la suite d'une frappe de haute précision (...), deux généraux, jusqu'à 50 officiers des forces ukrainiennes et jusqu'à 20 mercenaires et instructeurs militaires étrangers ayant participé à une réunion (...) ont été éliminés. » Communiqué du Ministère russe de la Défense Au moins dix personnes sont mortes et 61 ont été blessées dans une frappe russe mardi contre un restaurant populaire de Kramatorsk, grande ville de l’est de l’Ukraine encore contrôlée par Kyiv, ont annoncé mercredi les autorités. Une frappe russe a ciblé mardi 27 juin 2023 un restaurant populaire de Kramatorsk, faisant de nombreuses victimes ; Des appartements, des commerces, des voitures, un bureau de poste et plusieurs autres bâtiments ont aussi subi des dégâts à Kramatorsk « Dix personnes ont été tuées et 61 blessées par l’attaque russe sur Kramatorsk », a indiqué la police ukrainienne sur Facebook.Trois mineurs figurent parmi les morts et un enfant né en 2022 parmi les blessés, selon le Service des situations d’urgence, qui a précisé que les opérations de sauvetage se poursuivent et que sept personnes ont été sorties des décombres en vie. Selon la police, la Russie a tiré deux missiles sol-air S-300 sur Kramatorsk, qui comptait 150 000 habitants avant la guerre, entrée dans son seizième mois.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a assuré que la Russie ne frappait en Ukraine que des « installations qui sont liées d’une manière ou d’une autre à des infrastructures militaires ».
La frappe a détruit le restaurant Ria Pizza, un établissement du centre-ville apprécié des journalistes, travailleurs humanitaires et des soldats. Des médias ukrainiens ont évoqué la présence d’instructeurs militaires étrangers en ville.
Trois personnalités colombiennes, le célèbre écrivain Hector Abad, l’homme politique Sergio Jaramillo et la journaliste Catalina Gomez, correspondante en Ukraine du quotidien El Tiempo, ont été légèrement blessés alors qu’ils dînaient dans le restaurant avec l’écrivaine ukrainienne Victoria Amelina, selon un communiqué signé par MM. Abad et Jaramillo. Cette dernière, une romancière de 37 ans, « est quant à elle dans un état critique, blessée au crâne », ajoute le texte. Outre le restaurant, des appartements, des commerces, des voitures, un bureau de poste et plusieurs autres bâtiments ont subi des dégâts, selon le Parquet ukrainien.
Important nœud ferroviaire et abritant des sites militaires, Kramatorsk est très régulièrement visée par des bombardements russes.
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Boby Dean pour DayNewsWorld |
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LE DANGER DES NATIONALISTES RUSSES FAVORABLES A UNE GUERRE PLUS AGRESSIVE CONTRE L'UKRAINE
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La contre-offensive ukrainienne lancée au début du mois de juin 2023 a suscité une réelle inquiétude à Moscou. Cette préoccupation s'est particulièrement manifestée lors de la réunion entre Vladimir Poutine et un groupe d'influents blogueurs militaires le 13 juin. Ces "journalistes patriotes" soutiennent la guerre, mais n'hésitent pas à critiquer parfois la manière dont elle est menée.
Moscou a été la cible d'attaques de drones le 1er mai et le 30 mai, la région de Belgorod a été bombardée et même envahie le 22 mai, entraînant l'évacuation de dizaines de milliers de civils russes. Parallèlement, Poutine est confronté au défi politique représenté par Evguéni Prigojine, le patron du groupe Wagner, une société privée qui a recruté environ 50 000 combattants pour participer à la guerre du côté de Moscou. Ces combattants ont joué un rôle clé dans la prise de la ville ukrainienne de Bakhmout, tombée le 20 mai après un siège de 224 jours. À la suite de cette victoire, un sondage a révélé que Prigojine figurait pour la première fois dans la liste des 10 responsables politiques les plus fiables aux yeux des Russes. Critiques croissantes sur la conduite de la guerre
Cependant, ces derniers mois, Prigojine a ouvertement critiqué la conduite de la guerre par le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, et le chef de l'état-major général, Valéri Guérassimov. En mai 2023, il a organisé une série de meetings publics dans plusieurs villes de Russie pour présenter ses exigences au pouvoir, notamment la mobilisation générale, le rétablissement de la peine de mort et l'instauration d'un état de guerre officiel dans toute la Russie. Pour tenter de contrôler Prigojine, Choïgou a ordonné à tous les combattants volontaires de signer un contrat avec le ministère de la Défense avant le 1er juillet, ce que Prigojine refuse de faire. Le vaste empire commercial de Prigojine comprend des médias, l'Agence de recherche sur Internet, accusée par les États-Unis d'ingérence dans l'élection présidentielle américaine de 2016, ainsi qu'une série de films et des comptes sur les réseaux sociaux lui permettant d'atteindre des dizaines de millions de Russes. L'ensemble forme ce que le journaliste Scott Johnson a appelé le "Wagnerverse". Dans ce contexte de critiques croissantes sur la conduite de la guerre et d'attaques directes sur le territoire russe, Vladimir Poutine a dû faire face à des questions dérangeantes lors de sa rencontre avec les blogueurs militaires.
L'inquiétude croissante des ultra-nationalistes russes Une enquête d'opinion en Russie montre que, pour l'instant du moins, les revers militaires n'ont pas entraîné une baisse du soutien de la population à la guerre. De nombreux Russes estiment qu'il est impératif de tout mettre en œuvre pour éviter la défaite de la Russie, même si le déclenchement de la guerre était une erreur. Cependant, les membres de l'élite russe semblent partager l'inquiétude croissante exprimée par les blogueurs militaires. Des hauts fonctionnaires et des experts politiques russes ont participé à une réunion du Conseil de politique étrangère et de défense les 20 et 21 mai. Larguer une bombe nucléaire...
Konstantin Zatouline, connu pour ses positions nationalistes, a déclaré dans un discours prononcé le 1er juin que les objectifs initiaux de l'opération spéciale n'avaient pas été atteints et a admis que les Ukrainiens les détestaient parce que "nous les tuons". Il a également mentionné qu'un participant à la réunion avait proposé de larguer une bombe nucléaire sur Rzeszow, une plate-forme de transport dans le sud-est de la Pologne par laquelle la plupart des armes de l'Occident sont acheminées vers l'Ukraine. Sergueï Karaganov, président du Conseil, a ensuite publié un article le 14 juin plaidant en faveur de l'utilisation démonstrative d'une arme nucléaire pour contraindre l'Occident à cesser de fournir des armes à l'Ukraine. Karaganov, autrefois considéré comme un libéral prônant l'intégration de la Russie en Europe, est désormais convaincu que l'incapacité de la Russie à vaincre l'Ukraine constitue une menace sérieuse pour sa sécurité. Cette évolution, associée à sa suggestion d'utiliser l'arme nucléaire, témoigne du fait que les élites russes sont de plus en plus persuadées que le pays ne peut pas remporter la victoire uniquement par des moyens conventionnels. Dans ce contexte, Poutine a annoncé le 16 juin que la Russie avait déjà commencé à transférer certaines armes nucléaires tactiques sur le territoire de la Biélorussie. Maintenir la stabilité sociale et contrôler les nationalistes qui réclament une conduite de la guerre plus agressive deviendra un défi de plus en plus complexe pour Poutine. |
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Jaimie Potts pour DayNewsWorld |
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GRECE LE PARTI CONSERVATEUR EMPORTE HAUT LA MAIN LES ELECTIONS LEGISLATIVES
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"La domination incontestable de Kyriákos Mitsotákis est incontestable", proclamait le journal grec Ta Néa à l'issue des élections législatives dans le pays le dimanche 25 juin. Le parti de droite Nouvelle Démocratie a obtenu un soutien de 40,5 %, "avec plus de 20 points d'avance sur le parti de gauche Syriza, qui a dirigé le pays de 2015 à 2019".
La ND a réalisé un meilleur score qu'il y a quatre ans lors de son accession au pouvoir (39,85% en 2019) et a enregistré l'une de ses meilleures performances depuis le rétablissement de la démocratie en 1974. Le parti conservateur Nouvelle Démocratie, dirigé par le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, a remporté 158 sièges sur les 300 que compte le Parlement. Le principal parti d'opposition reste le parti de gauche Syriza avec 48 sièges, suivi par les socialistes avec 32 sièges, les communistes (KKE) avec 20 sièges et un nouveau petit parti de gauche (Plefsi Eleftherias) avec huit sièges. Ces élections, les secondes en cinq semaines, ont également été marquées par un glissement vers la droite, avec la défaite du parti de gauche Syriza. L'extrême droite a également progressé, donnant à la Grèce son Parlement le plus conservateur depuis le rétablissement de la démocratie en 1974. "La Nouvelle-Démocratie est le parti de centre droit le plus fort en Europe !", a déclaré Mitsotakis dimanche soir devant ses partisans.
L'opposition fragmentée et très affaiblie "Sans adversaire, domination absolue de Mitsotakis", titrait lundi le quotidien centriste Ta Néa. En face, l'opposition apparaît fragmentée et très affaiblie, tandis que certains analystes s'inquiètent de la domination absolue de la droite au Parlement face à une opposition de gauche très affaiblie. Le parti Syriza de l'ancien Premier ministre Alexis Tsipras (2015-2019) a subi une défaite cuisante, n'arrivant même pas à maintenir son score de 20% du 21 mai. Syriza n'a recueilli que 17,84% des suffrages dimanche, avec un écart de plus de 20 points par rapport à Nouvelle Démocratie. "C'était une bataille difficile (...) Le résultat est évidemment négatif pour nous", a admis Tsipras. Montée de l'extrême-droite
Du côté droit de l'échiquier politique, deux groupes d'extrême droite font également leur entrée. Trois petits partis nationalistes et anti-migrants auront des sièges au nouveau Parlement, obtenant ensemble 12,77% des suffrages. Parmi eux, les "Spartiates" ont créé la surprise avec 4,64% des voix et 12 députés élus. Ce parti, peu connu jusqu'à récemment, est soutenu par un ancien cadre de la formation néo-nazie Aube dorée, Ilias Kassidiaris. Ce dernier purge actuellement une lourde peine de prison et avait été empêché par la Cour suprême de se présenter aux élections. Selon une décision de justice grecque, Aube dorée et Elias Kasidiaris n'étaient pas autorisés à se présenter aux élections, et ils ne l'ont pas fait lors du premier tour en mai. Cependant, lors du second tour, des centaines de milliers d'affiches dans tout le pays ont informé les électeurs que M. Kasidiaris soutenait un parti créé quelques semaines auparavant, appelé "Les Spartiates". Le parti "Niki", quant à lui, a obtenu 10 sièges. Il met l'accent sur les traditions chrétiennes orthodoxes, adopte une position ferme à l'égard des migrants, s'oppose à l'avortement et promeut l'orthodoxie en tant qu'élément unificateur des peuples des Balkans. De plus, il s'est opposé au soutien de l'Ukraine dans sa guerre contre la Russie. Le troisième parti, la "Solution grecque" (12 sièges), est également considéré comme ultranationaliste. Bien qu'il soit plus modéré que les deux autres, la Solution grecque est pro-russe et affiche une rhétorique anti-migration forte.
En présence de la présidente de la République hellénique Katerina Sakellaropoulou et de l'archevêque de l'Église orthodoxe Iéronymos, Kyriakos Mitsotakis a prêté serment selon la tradition religieuse en Grèce.Il est à nouveau premier ministre.
"Grèce forte" "Pour la deuxième fois en quelques semaines, les citoyens ont non seulement envoyé un message de continuité sur la voie que nous avons tracée il y a quatre ans, mais ils nous ont également donné un mandat fort pour répondre aux grands besoins de notre pays", a déclaré Kyriákos Mitsotákis dimanche. "Nous entreprenons un travail difficile pour de grandes réformes", a-t-il souligné après avoir été reçu par la cheffe de l'État. "Je me suis engagé à mettre en œuvre des changements majeurs au cours de ce deuxième mandat de quatre ans. Nous disposons d'une confortable majorité parlementaire pour le faire". Ces dernières semaines, le candidat avait misé sur sa vision d'une "Grèce forte" : "baisse de la fiscalité pour attirer les investissements étrangers et augmenter les salaires de 25 % en moyenne, nouvelle feuille de route avec la Turquie d'Erdoğan, réforme de la santé et de la justice" et poursuite d'une politique migratoire qu'il qualifie de "dure mais juste".
La droite européenne se réjouit de ce résultat : Thanasis Bakolas, secrétaire général du Parti populaire européen, y voit une tendance favorable aux conservateurs en Europe. "C'est ce que nous observons en Grèce, comme nous l'avons également constaté plus tôt cette année lors des élections nationales en Finlande et régionales en Espagne. Et c'est précisément ce que nous verrons encore lors des prochaines élections parlementaires en Espagne en juillet et en Pologne en octobre", affirme-t-il.
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Alize Marion pour DayNewsWorld |
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ALLEMAGNE L'EXTREME-DROITE GAGNE UNE COLLECTIVITE TERRITORIALE ET VISE LA CHANCELLERIE
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Tous les regards étaient tournés vers le scrutin de la collectivité de Sonneberg, située dans la région de Thuringe et comptant environ 57 000 habitants, alors que l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) connaît une montée en puissance dans les sondages, avec un soutien estimé entre 18 et 20 % au niveau national, selon des études récentes. Et c'est bien Robert Sesselmann, le candidat de l'AfD, qui a pris les commandes du district de Sonneberg, à la frontière de la Bavière, remportant les élections du second tour dimanche 25 juin 2023 avec 52,8 % des voix, face au candidat du parti conservateur CDU. Il s'agit de la première fois que le parti d'extrême droite AfD, fondé il y a dix ans, s'impose dans l'élection d'un "Landrat", le dirigeant d'une administration territoriale regroupant plusieurs communes.
Un candidat à la chancellerie en 2025
De plus, la co-présidente de l'AfD, Alice Weidel, a confirmé le 23juin que son parti présentera pour la première fois un candidat à la chancellerie en 2025, alors que le parti, galvanisé par ses récents succès, grimpe en flèche dans les sondages. Traditionnellement, seuls les partis ayant des chances de diriger le gouvernement désignent explicitement un candidat à la fonction suprême de chancelier avant les élections fédérales, ce qui a toujours été le cas pour le SPD et la CDU. En 2002, le FDP, un petit parti de centre-droit, avait été l'objet de railleries lorsque son chef, Guido Westerwelle, s'était porté candidat à la chancellerie. "Bien sûr [nous présenterons un candidat à la chancellerie]. Nous l'aurions fait même sans les sondages actuels", a déclaré Mme Weidel à RTL/NTV. Cependant, elle a ajouté que les membres du parti auront le dernier mot sur cette question. Tino Chrupalla, co-président de l'AfD, a soutenu Mme Weidel en déclarant qu'il était "logique" qu'un responsable politique de l'AfD se présente comme candidat à la chancellerie. Initialement fondé en 2013 en tant que parti eurosceptique, l'AfD s'est progressivement recentré sur la question de l'immigration..Le Parlement allemand a adopté une loi introduisant, entre autres, un système à points pour faciliter et gérer la venue de migrants qualifiés non européens.
Des répercussions pour les européennes de 2024
Un nouveau sondage publié mardi par RTL/NTV place l'AfD en deuxième position avec 19 %, derrière la CDU (27 %) et devant le SPD (18 %), le parti du chancelier Olaf Scholz. Cette montée en puissance dans les sondages est le reflet d'un mécontentement croissant à l'égard de la coalition gouvernementale tripartite, qui se déchire de plus en plus. Cette évolution pourrait bientôt avoir des répercussions importantes également au sein de l'Union européenne, car l'AfD envisage de faire campagne lors des élections européennes de 2024 en promettant de dissoudre les institutions européennes. "Nous... cherchons à dissoudre l'UE de manière ordonnée et voulons créer une nouvelle communauté économique européenne basée sur les intérêts, une ligue des nations européennes", peut-on lire dans une proposition de la direction du parti, dans le cadre du manifeste pour les élections européennes. |
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Andrew Preston pour DayNewsWorld |
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SUEDE RENFORCEMENT DE REGLEMENTATION
EN MATIERE D'ASILE
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Au cours d'une conférence de presse conjointe mercredi 21 juin 2023, la ministre suédoise des Migrations, Maria Malmer Stenergard, et Ludvig Aspling, porte-parole du parti d'extrême droite des Démocrates de Suède sur les questions de migration, ont abordé plusieurs sujets cruciaux tels que l'établissement d'une zone géographique pour les demandeurs d'asile, l'amélioration de l'efficacité des retours et la nécessité de renforcer l'accueil des demandeurs d'asile.
Le gouvernement suédois a présenté des lignes directrices supplémentaires visant à approfondir l'enquête en cours sur l'accueil des demandeurs d'asile, en mettant l'accent sur les centres de transit et les installations où les demandeurs d'asile résideront pendant toute la durée de leur procédure. Maria Malmer Stenergard a souligné l'objectif primordial de contrer l'existence d'une "société de l'ombre", tandis que Ludvig Aspling a exprimé son soutien à cette démarche.
Actuellement, les personnes demandant l'asile en Suède ont le choix de séjourner soit dans l'un des centres d'hébergement de l'office des migrations, soit de vivre dans leur propre logement (EBO). Toutefois, un rapport intérimaire publié l'année dernière a suggéré l'abolition de cette possibilité de choisir son propre logement, une recommandation soutenue aujourd'hui par la coalition au pouvoir et les Démocrates de Suède d'extrême droite.
Maria Malmer Stenergard a déclaré : "L'enquêteur analysera et étudiera les mesures supplémentaires qui pourraient être mises en place afin d'établir un système où les demandeurs d'asile résideront dans des logements d'asile désignés et resteront à la disposition des autorités". Elle a ajouté que cette mesure faciliterait le suivi des demandeurs d'asile par les autorités, tout en assurant un soutien adéquat à ceux-ci.
Les nouvelles directives prévoient également un contrôle strict de l'obligation de notifier le lieu d'hébergement et la mise en place d'un système assignant une zone géographique aux demandeurs d'asile pour leur séjour. Ceux qui enfreignent ces règles se verront retirer leur demande d'asile. Ludvig Aspling a expliqué : "Ces mesures signifient que si une personne, par exemple, ne coopère pas à l'enquête sur l'asile, l'autorité devrait pouvoir décider de retirer la demande".
En ce qui concerne les retours, le gouvernement et son allié d'extrême droite souhaitent examiner les modalités d'interpellation des demandeurs d'asile dont la demande a été rejetée et qui se cachent dans l'illégalité. Ludvig Aspling a souligné que l'enquête porterait notamment sur l'impact de la présence de ces personnes dans le système actuel, ainsi que sur l'attribution d'un lieu de résidence même après le rejet de leur demande. L'enquête abordera également la question du renforcement des règles d'accueil suédoises conformément à la législation européenne. Le gouvernement suédois et les Démocrates de Suède ont déjà affirmé leur volonté de ne pas offrir des conditions matérielles d'accueil plus généreuses que celles exigées par l'Union européenne. Ainsi, l'enquête examinera les possibilités pour les demandeurs d'asile de contribuer financièrement à leur propre accueil, notamment en assumant les frais de santé. Le droit au travail des demandeurs d'asile fera également l'objet d'une attention particulière. Ludvig Aspling a déclaré : "La législation européenne pourrait renforcer la réglementation suédoise". Cette démarche s'inscrit dans la volonté du gouvernement suédois d'explorer des moyens d'accroître les retours volontaires des migrants.
Cependant, l'opposition considère cette annonce comme une nouvelle illustration de l'influence de l'extrême droite sur le gouvernement suédois.
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Britney Delsey pour DayNewsWorld |
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RUSSIE QUELLES CONSEQUENCES APRES LA MUTINERIE AVORTEE DE WAGNER
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Evguéni Prigojine, personnage controversé et soupçonné de nombreux méfaits, se retrouve dans une position délicate vis-à-vis des services de sécurité de Vladimir Poutine, le FSB. Ces derniers avaient menacé de le poursuivre en justice pour diffamation, suite à ses accusations contre l'armée régulière. Cependant, à la surprise générale, Prigojine est finalement blanchi et l'enquête pénale à son encontre est abandonnée.
Cette décision semble avoir été prise dans l'optique d'éviter une crise majeure, mais quelles garanties supplémentaires ont été données à cet homme d'affaires supposé se rendre en Biélorussie voisine ? Son exil est-il temporaire ? Il semblerait que le Kremlin souhaite à la fois éloigner Prigojine, connu pour son agitation, tout en le plaçant sous la protection du fidèle et docile Alexandre Loukachenko. La mise en exil de Prigojine
L'avenir du groupe Concord et des autres entreprises de Prigojine reste incertain. Dans l'urgence de désamorcer la situation explosive du samedi, certaines considérations pratiques ont probablement été mises de côté. On peut imaginer que Prigojine continuera de gérer ses activités moins sensibles depuis la Biélorussie. En revanche, il devra peut-être renoncer à Wagner et à ses opérations à l'étranger. Certes, Wagner représente une menace sérieuse pour Moscou, mais sur le papier, elle n'est pas démesurée. Selon le chef de cette organisation, celle-ci a été décimée par les assauts incessants subis lors des dix derniers mois à Bakhmout en Ukraine. De plus, dès le printemps, le ministère de la Défense a pris le contrôle du recrutement des combattants en prison, privant ainsi Wagner de sa principale source de recrues. À la même époque, les médias sous contrôle ont reçu l'ordre de ne plus parler de lui ni de ses actions. Pour l'instant du moins, Evgueni Prigojine ne semble pas avoir d'alliés. L'accord conclu samedi stipule d'ailleurs qu'aucun des combattants du groupe Wagner ne sera poursuivi pour leur coup de force, car ils sont considérés comme méritants sur le front ukrainien. Dmitry Peskov, le porte-parole de Vladimir Poutine, a même affirmé que certains d'entre eux pourraient signer des contrats avec le ministère de la Défense, sans fournir plus de détails. Cependant, se pose la question des opérations à l'étranger, notamment en Centrafrique et au Mali, où les contingents de Wagner sont toujours présents et actifs.
Si la société militaire privée Wagner est dissoute, que deviendront ses employés ? Il est difficile d'imaginer que le Kremlin puisse se passer de la présence de ces mercenaires dans les zones grises où l'influence russe est en expansion. Sera-t-il suffisant de changer le nom de la structure ? Peut-être que la COSI (Communauté des officiers pour la sécurité internationale) d'Alexander Ivanov, proche de Prigojine, pourrait convenir. À moins que le Kremlin ne décide de faire appel à une autre société militaire privée russe, tout aussi tolérée mais pas plus officielle que Wagner. Des conséquences à la Défense ? Le coup de torchon à la Défense n'implique pas le départ des hauts responsables militaires russes, selon l'accord. Cependant, il est difficile d'imaginer que le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, et le chef d'état-major de l'armée russe, Valery Gerasimov, sortent indemnes de cette affaire de mutinerie. Leur bilan depuis le début de la guerre en Ukraine est loin d'être satisfaisant, et Prigojine réclame leur départ depuis des mois. Selon des sources russes, Aleksey Dyumin, ancien garde du corps de Poutine devenu gouverneur de la région de Tula, pourrait être nommé au ministère de la Défense. Dyumin, qui a travaillé au FSB et a commandé des forces spéciales lors de l'annexion de la Crimée, aurait participé aux négociations avec Prigojine.
Vladimir Poutine a tout fait pour éviter de se montrer après son allocution télévisée de samedi. Il a délégué les négociations à son protégé biélorusse, évitant ainsi tout contact direct avec le "traître" Prigojine. Jusqu'à présent, il n'a pas commenté l'issue de cette crise, qui, sans ébranler le pouvoir, bouleverse quelque peu les équilibres.
Sur qui Vladimir Poutine peut-il réellement compter ? Peut-il se fier à son armée ?
Déployée en masse sur les fronts ukrainiens, elle a été durement éprouvée par les combats et ses troupes sont lasse de subir des revers. Dans le doute, le président russe s'appuie davantage sur les forces de la Rosgvardia. Depuis avril 2016, le pouvoir russe dispose d'un service fédéral des troupes de la garde nationale, fort de 400 000 hommes. La Rosgvardia, directement rattachée au président russe, est chargée d'un large éventail de missions : lutte contre le terrorisme et l'extrémisme, maintien de l'ordre public, contrôle des frontières et de la circulation des armes. Poutine peut également compter sur les unités du FSB, le service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie, qui compte 350 000 hommes et 200 000 gardes-frontières.
Prigojine dévoile les faiblesses profondes de l'appareil militaire et sécuritaire russe Dans le paysage complexe de la sécurité intérieure russe, où les enjeux sont nombreux, le rôle clé du FSB, le Service fédéral de sécurité, ne peut être sous-estimé. Chargé de la lutte contre le crime organisé, le contre-espionnage, le terrorisme et le trafic de drogue, cet organisme est l'épine dorsale du dispositif de Vladimir Poutine. Cependant, malgré cette structure en apparence solide, le président russe semble manifester un certain doute quant à la loyauté de son appareil militaire et sécuritaire. La rébellion de Prigojine a mis en évidence de graves faiblesses au sein de cet appareil.
Nul doute que Vladimir Poutine mette de l'ordre dans les prochains jours dans son entourage et son armée dans un pays qui détient l'arme nucléaire.
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Garett Skyport pour DayNewsWorld |
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LA FOLLE JOURNEE DE LA REBELLION
DU GROUPE WAGNER CONTRE MOSCOU
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La situation s'est calmée en Russie. Le groupe paramilitaire russe Wagner, dirigé par Evguéni Prigojine,est entré en rébellion armée contre Moscou vendredi soir. Vingt-quatre heures plus tard, Evguéni Prigojine a déclaré avoir ordonné à ses hommes de retourner dans leurs bases afin "d'éviter un bain de sang" à la suite d'une médiation du président biélorusse Alexandre Loukachenko. Les combattants du groupe Wagner se retirent ce dimanche 25juin 2023 progressivement de leurs positions en Russie, alors que Vladimir Poutine semble sortir affaibli de cette crise inédite .
Tout est rentré dans l'ordre, ou presque.
Une rébellion spectaculaire, mais de courte durée. Samedi soir, après une journée sidérante qui aura vu Evguéni Prigojine, le chef du groupe paramilitaire Wagner, défier ouvertement la Russie de Vladimir Poutine et promettre de libérer le peuple russe de son oligarchie corrompue, un accord a été trouvé, par l'intermédiaire de la Biélorussie, fidèle allié du Kremlin.
La guerre en Ukraine va pouvoir continuer. Le mutin Evguéni Prigojine est exilé au Belarus et les soldats de Wagner semblent amnistiés pour leur tentative de putsch. Dans la région de Kalouga, à 180 km au sud de Moscou, les déplacements sont restreints. À Moscou, le maire Sergueï Sobianine juge la situation "difficile" et avertit que la circulation pourrait être bloquée dans certains quartiers de la capitale. Il décrète lundi jour chômé.
Le « régime d’opération antiterroriste » instauré à Moscou et dans sa région reste en vigueur dimanche. D’importantes patrouilles de police étaient toujours déployées le long de la route principale menant à la sortie de Moscou dans le sud de la capitale. Dans la région de Moscou, les restrictions à la circulation sur l’autoroute M-4 reliant Moscou à Rostov sont également maintenues dimanche, selon un communiqué de l’agence Avtodor, chargée des autoroutes en Russie.
Les forces tchétchènes arrivent dans la région de Moscou; Le
dirigeant tchétchène, Ramzan Kadyrov, a annoncé hier envoyer ses hommes
dans les « zones de tension ». Ce matin, une vidéo montre les troupes
de Kadyrov paradant sur un pont désert, à Kolomna, dans la région de
Moscou.
Wagner "fait demi-tour", selon Prigojine. Peu après 19 h, sur son compte Telegram, Evguéni Prigojine déclare avoir ordonné à ses hommes de retourner dans leurs bases afin "d'éviter un bain de sang". Il affirme aussi que les combattants de Wagner ont progressé de 200 km en direction de Moscou au cours des dernières 24 heures.
Le président biélorusse Alexandre Loukachenko affirme avoir négocié "l'arrêt des mouvements" de troupes de Wagner et une "désescalade des tensions", selon le canal Telegram officieux de la présidence biélorusse .
Les combattants du groupe paramilitaire Wagner, qui avaient pris samedi le contrôle du quartier général de l’armée russe à Rostov, ont quitté la ville, a annoncé le gouverneur régional. « Le convoi du Groupe Wagner a quitté Rostov et s’est dirigé vers ses camps », a fait savoir Vassili Goloubev sur Telegram, sans donner plus de détails. « Les unités du groupe paramilitaire Wagner achèvent leur retrait du territoire de la région de Voronej », écrit Alexandre Goussev, sur Telegram le gouverneur local, en assurant que tout se passe « normalement, sans incidents ». Sur Telegram, le Groupe Wagner a publié une vidéo de ses forces quittant la région de Lipetsk.
Le Kremlin annonce une amnistie pour Prigojine
Evguéni Prigojine va partir au Bélarus a annoncé le Kremlin, qui a assuré que la justice du pays ne poursuivrait pas pénalement le chef du groupe Wagner et les combattants qui l’ont suivi.
« L’affaire pénale sera abandonnée contre lui. Lui-même ira au Bélarus, a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, au sujet de l’homme d’affaires. Personne ne persécutera (les combattants), compte tenu de leurs mérites au front » ukrainien,. Wagner quitte Rostov
Le déroulé précis de la mutinerie de Prigojine
Prigojine appelle au soulèvement
Evguéni Prigojine accuse, vendredi soir, l'armée russe d'avoir mené des frappes meurtrières sur des camps de ses combattants et appelle à se soulever contre le commandement militaire russe. Il affirme disposer de 25 000 hommes et dit vouloir mener une "marche pour la justice". Il se défend de tout "coup d'État militaire". Les services de sécurité russes (FSB) ouvrent une enquête pour "appel à la mutinerie armée" et demandent l'arrestation du chef de Wagner.
Les troupes de Wagner entrent en Russie
Prigojine affirme aux premières heures de samedi (heure de Moscou) que ses troupes sont entrées sur le territoire russe et qu'il "ira jusqu'au bout". Il assure que ses forces, prêtes à mourir pour "la patrie" et "libérer le peuple russe", ont abattu un hélicoptère militaire russe. Moscou, la région de Rostov, voisine de l'Ukraine, et celle de Lipetsk (420 km au sud de la capitale) annoncent des mesures de sécurité renforcées.
Wagner à RostovÀ 6 h 30 (heure de Paris), Evguéni Prigojine déclare s'être emparé du quartier général de l'armée russe de Rostov, centre-clé pour l'assaut russe contre l'Ukraine, et avoir pris le contrôle de sites militaires, dont un aérodrome. Un "régime d'opération antiterroriste" est instauré à Moscou et dans sa région, une mesure qui renforce les pouvoirs des services de sécurité.
Poutine dénonce une "trahison"
À 10 h 10 (heure de Paris), lors d'une allocution télévisée, Vladimir Poutine accuse Prigojine d'avoir "trahi" la Russie à cause de ses "ambitions démesurées", jure de ne "pas laisser" une nouvelle "guerre civile" se produire en Russie et promet des mesures "fermes" contre la "menace mortelle" posée par la rébellion armée de Wagner. Il admet une situation "difficile" à Rostov.
Dans la matinée, l'armée russe mène des opérations de "combat" dans la région de Voronej, à mi-chemin entre Moscou et Rostov, selon les autorités locales qui font part d'un important incendie dans un dépôt de carburant et rapportent la présence de miliciens appartenant à Wagner.
Evguéni Prigojine a lui répondu au discours de Vladimir Poutine : "Le président s'est profondément trompé. Nous sommes des patriotes. Personne ne va se rendre à la demande du président, des services de sécurité ou de qui que ce soit."
Wagner avance vers Moscou
À 13 h 30 (heure de Paris), on apprend que les combattants de Wagner sont entrés dans la région de Lipetsk, à 420 km au sud de la capitale. Une annonce faite par les autorités locales qui confirme la progression de la milice vers Moscou.
Les services de renseignement s’attendaient à une rébellion de Wagner
Selon le New York Times et le Washington Post, les agences de renseignement américaines savaient depuis la mi-juin que le chef du groupe Wagner, Evgueni Prigojine, préparait une rébellion contre le commandement militaire russe. Le New York Times écrit que des « responsables du renseignement américain ont informé mercredi des responsables militaires et administratifs qu’Evgueni Prigojine (…) se préparait à mener une action militaire contre de hauts responsables de la défense russe ». Le Washington Post affirme que les agences de renseignement ne savaient pas exactement quand la rébellion aurait lieu, mais elles étaient en état d’alerte maximale ces deux dernières semaines. Un responsable des services de renseignement a expliqué que le conflit entre les dirigeants était devenu palpable après l’ordre du ministre russe de la défense, Sergueï Choïgu, le 10 juin, d’obliger les mercenaires russes à signer des contrats avec le gouvernement, signifiant une prise de contrôle du Groupe Wagner par l’Etat russe.
Selon le Post Vladimir Poutine était au courant des intentions de Prigojine. |
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Garett Skyport pour DayNewsWorld |
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RETOUR SUR L'IMMIGRATION UN ACCORD
ENTRE ETATS DE L'UE SUR UNE REFORME DE L'ASILE
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Le timing est involontaire mais résonne dans l’actualité française.
Alors qu'ils occupaient une école désaffectée dans le 16 ème depuis 77 jours, des migrants s'étaient installés aux alentours de 20h mardi 20 juin, sur la place du Palais royal à Paris, devant le Conseil d'Etat. En l'espace de trois minutes, des centaines de tentes s'y étaient déployées. A l’intérieur, des migrants n’ayant pas été reconnus mineurs par l’aide sociale à l’enfance après une audience du tribunal judiciaire du 12 juin relative à l'expulsion de ces migrants.
Alors qu’un Syrien possédant le statut de réfugié en Suède a attaqué des enfants dans un parc d’Annecy jeudi matin, déclenchant des critiques de l’extrême droite sur la politique migratoire, la présidence suédoise de l’Union européenne a annoncé jeudi soir un accord sur une réforme de l’asile. En début de soirée, l’Italie et la Grèce partageaient pourtant encore des résistances.
La réforme prévoit un système de solidarité entre Etats membres dans la prise en charge des réfugiés, et un examen accéléré des demandes d’asile de certains migrants aux frontières, afin de les renvoyer plus facilement vers leur pays d’origine ou de transit. Ce feu vert ouvre la voie à des pourparlers avec le Parlement européen, en vue d’une adoption de la réforme avant les élections européennes de juin 2024. « Ce ne sont pas des décisions faciles pour tous ceux qui sont autour de la table, mais ce sont des décisions historiques », a salué la ministre allemande de l’Intérieur, Nancy Faeser.
L’Italie « ne sera pas le centre d’accueil des migrants »
La Pologne et la Hongrie ont voté contre ces propositions, tandis que la Bulgarie, Malte, la Lituanie et la Slovaquie se sont abstenues, a-t-on appris auprès de la présidence suédoise du Conseil de l’UE, qui a mené les longues et complexes négociations. Un peu plus tôt, une dizaine d’Etats membres, dont l’Italie et la Grèce, avaient exprimé leur opposition ou leurs réserves sur les propositions sur la table. Un nouveau texte de compromis a alors été élaboré, afin de rallier le plus grand nombre, et notamment les pays méditerranéens, qui sont les pays par lesquels les migrants arrivent dans l’UE.
Le ministre italien Matteo Piantedosi a affiché sa satisfaction d’avoir vu « toutes ses propositions » acceptées.
« Nous avons écarté l’hypothèse selon laquelle l’Italie et tous les Etats membres de première entrée seraient payés pour garder les migrants irréguliers sur leur territoire. L’Italie ne sera pas le centre d’accueil des migrants au nom de l’Europe », a-t-il indiqué dans un communiqué.
20.000 euros par demandeur d’asile
L’un des textes agréé par les ministres prévoit une solidarité obligatoire mais « flexible » au sein de l’UE dans la prise en charge des demandeurs d’asile. Les Etats membres seraient tenus d’accueillir un certain nombre de ces demandeurs arrivés dans un pays de l’UE soumis à une pression migratoire, ou à défaut d’apporter une contribution financière.
La compensation financière prévue est de quelque 20.000 euros pour chaque demandeur d’asile non relocalisé. Ces sommes seraient versées sur un fonds géré par la Commission et destiné à financer des projets liés à la gestion de la migration.
L’autre texte endossé par les ministres contraint les Etats membres à mettre en œuvre une procédure accélérée d’examen des demandes d’asile (12 semaines maximum), dans des centres situés aux frontières, pour les migrants qui ont statistiquement le moins de chances de se voir accorder le statut de réfugiés. C’est le cas, par exemple, des ressortissants "du Maroc, de l’Algérie, de la Tunisie, du Sénégal, du Bangladesh et du Pakistan", a commenté la secrétaire d’Etat belge à l’asile et à la migration. |
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Alyson Braxton pour DayNewsWorld |
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L'UKRAINE A L'ORIGINE DU SABOTAGE DU NORD STREAM SELON LA CIA ?
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Peu après les explosions survenues sur les pipelines Nord Stream qui ont provoqué des fuites en septembre dernier, l’Agence centrale de renseignement américaine (CIA) aurait informé les services secrets belges que l’Ukraine aurait pu être à l’origine du sabotage.
A l’époque, la Russie avait immédiatement été accusée d’avoir causé les trois explosions survenues sur les pipelines Nord Stream 1 et 2 afin d’exercer une pression sur les pays occidentaux alliés de l’Ukraine en interrompant les approvisionnements en gaz.
Toutefois, samedi (10 juin), le média belge De Tijd a rapporté, sur la base de sources proches du dossier, que plusieurs agences de renseignement, dont l’agence belge (ADIV-SGRS), auraient reçu il y a quelques mois des informations de la CIA selon lesquelles l’Ukraine pourrait être responsable du sabotage.
Les révélations de De Tijd sur une potentielle implication de Kiev interviennent après celles du Washington Post du mardi 6 juin 2023. Selon le quotidien américain, trois mois avant le sabotage, l’administration de Joe Biden aurait appris que l’armée ukrainienne avait planifié une attaque secrète contre le gazoduc et que les plongeurs ayant participé à l’attaque relevaient directement du commandant en chef des forces armées ukrainiennes. Dès lors, le président ukrainien Volodymyr Zelensky aurait été tenu à l’écart de l’opération. Mercredi (7 avril), il a d’ailleurs réfuté toute participation ukrainienne à ce sabotage.
"Je pense que notre armée et nos services de renseignement n’ont rien fait de tel, sinon j’aimerais voir des preuves", a déclaré M. Zelensky.
Samedi, le Wall Street Journal a également rapporté que les attaques pourraient avoir été planifiées en Pologne, une allégation qui fait actuellement l’objet d’une enquête de la part de l’Allemagne.
La ministre belge de la Défense, Ludivine Dedonder, n’a pas souhaité commenter les révélations de De Tijd, déclarant qu’elle ne "communiquerait pas sur le travail du service de renseignement [belge] ni sur les contacts qu’il a avec les services partenaires", a déclaré sa porte-parole.
À ce jour, les instigateurs du sabotage restent inconnus, et la Russie — qui nie pourtant toute responsabilité — est toujours soupçonnée d’en être à l’origine, notamment suite aux révélations faites en avril dernier par des médias nordiques.
Selon ces derniers, un programme militaire russe visait à cartographier les parcs éoliens en mer, les gazoducs, les câbles électriques et de communication dans les eaux du Danemark, de la Norvège, de la Finlande et de la Suède.
Des navires similaires à ceux utilisés dans les eaux de ces pays avaient été aperçus en novembre dernier dans les eaux territoriales belges et néerlandaises.Un navire russe repéré dans les eaux belges en novembre avait suscité
des inquiétudes, le ministre belge de la Mer du Nord affirmant qu’il
pourrait s’agir d’un navire de renseignement. Un documentaire réalisé
par plusieurs médias nordiques semble à présent confirmer ces soupçons.
Toutefois, la Russie nie toute implication dans les activités de collecte de renseignements en mer du Nord.
Les doutes demeurent et dans un contexte de guerre informationnelle difficile de connaître les responsabilités de chacun.
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Alize Marion pour DayNewsWorld |
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COMMENT RECONSTRUIRE L'UKRAINE ?
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La guerre a beau ne pas être finie, le pays pense déjà à sa reconstruction. La communauté internationale en discutera dans quelques jours, à l’occasion d’une conférence à Londres.
Plus
d’un an après le début de l’offensive russe, la Banque mondiale a évalué
à 14 milliards de dollars les besoins immédiats de l’Ukraine pour
réparer les dégâts causés par les combats.
En mars, le gouvernement ukrainien, la Banque mondiale, la Commission européenne et les Nations unies estimaient à 411 milliards US les coûts de reconstruction d’un an de guerre (24 février 2022-23 février 2023). Trois mois ont passé et la facture grimpe toujours.Une somme appelée à augmenter avec la poursuite du conflit.
" En dollars d’aujourd’hui, le plan Marshall se chiffrait à environ 130 milliards pour reconstruire l’Europe, incluant l’Allemagne de l’Ouest, après la Seconde Guerre mondiale. Les estimations pour l’Ukraine dépassent de plusieurs fois cette somme. C’est considérable ", résume Dominique Arel, titulaire de la Chaire d’études ukrainiennes à l’Université d’Ottawa.
Un chantier hors norme
L’Ukraine est en mode nettoyage et reconstruction depuis des mois. " Le plus vaste chantier de construction au monde ", titrait le New York Times le 17 février. En avril, The Guardian affirmait que 41 des 330 ponts détruits étaient reconstruits. Tout comme 120 kilomètres de routes et 900 équipements ferroviaires. Les chantiers sont nombreux dans des villes comme Boutcha et Irpine.
Le plus gros du travail demeure en aval.
Cette reconstruction ne se résume pas qu’à de la brique, du béton, du verre et de l’acier. Au-delà des habitations, édifices et équipements de services publics, il faudra rebâtir les écoles, le système de santé, le réseau informatique…Il faudra reconstituer les trésors patrimoniaux,faire des travaux de déminage et de dépollution.
Le plus récent décompte du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) recensait plus de 8,2 millions d’Ukrainiens possédant un visa de protection temporaire… uniquement sur le continent européen.
La reconstruction économique d’un pays est intimement liée à celle de ses infrastructures. C’est encore plus concret pour les administrations municipales et régionales dont le financement passe par la taxation.
Effort international
La communauté internationale et des institutions comme l’ONU, la Commission européenne, la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement suivent la situation. D’autant plus que depuis le 24 février 2022, elles ont investi des milliards de dollars dans le pays pour en maintenir le fonctionnement au jour le jour.
Des conférences internationales servent à faire le point. Ainsi, les 21 et 22 juin, Londres accueillera la 6e édition de la conférence annuelle Ukraine Recovery ). Des responsables de plus de 60 pays et des centaines de dirigeants de grandes entreprises mondiales y sont attendus mercredi et jeudi, a annoncé samedi le gouvernement britannique.
« La reconstruction de l’économie ukrainienne est aussi importante que sa stratégie militaire », doit affirmer le premier ministre britannique Rishi Sunak, en ouvrant ce rendez-vous où le président ukrainien Volodymyr Zelensky interviendra par visioconférence. Mais jusqu’où ira cette aide internationale ?
L’Ukraine ne peut payer pour sa propre reconstruction, ce que l’Allemagne est parvenue à faire assez rapidement après la Seconde Guerre mondiale. l’Ukraine n’a pas la même capacité que l’Allemagne à l’époque.
Pas plus que l’Occident prendre la facture. « Ça ne semble pas être dans les discussions actuellement, ajoute le chercheur. Par ailleurs, je n’ai pas vu une trace ou même des discours dans lesquels les dirigeants occidentaux ont préparé la population à un engagement économique aussi hors norme. »
Reste la solution russe. Depuis le début du conflit, les gouvernements qui soutiennent ouvertement et activement l’Ukraine, dont le Canada, ont gelé quelque 300 milliards d’actifs appartenant à la banque centrale russe et au moins 20 milliards de biens appartenant à des oligarques.
Mais avant de l’utiliser, il faudra peut-être passer par la voie des tribunaux. |
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Andrew Preston pour DayNewsWorld |
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LE PLAN DE PAIX AFRICAIN DIFFICILE A METTRE EN OEUVRE SELON MOSCOU
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La délégation de médiation africaine a prôné samedi la fin de « la guerre » devant Vladimir Poutine, formulant des propositions jugées « très difficiles à mettre en œuvre » par le Kremlin, au lendemain du rejet de cette initiative par le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
« La guerre ne peut pas durer toujours […]. Nous souhaitons que cette guerre prenne fin », a lancé le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, à la tête de la délégation des médiateurs africains, lors d’une rencontre avec M. Poutine à Saint-Pétersbourg (nord-ouest de la Russie).
Selon M. Ramaphosa, les propositions de paix africaines se résument en 10 points, parmi lesquels une « désescalade des deux côtés », la « reconnaissance de la souveraineté » des pays telle que reconnue par l’ONU, les « garanties de sécurité » pour toutes les parties, la levée des entraves à l’exportation des céréales via la mer Noire, la « libération des prisonniers de guerre », ainsi que la reconstruction.
À la fin de la rencontre, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov a qualifié ce plan africain de « très difficile à mettre en œuvre ».
Toutefois, « le président Poutine a manifesté son intérêt pour l’examiner », a-t-il assuré, cité par les agences de presse russes.
La délégation comprenait, outre M. Ramaphosa, trois autres présidents : Macky Sall (Sénégal), Hakainde Hichilema (Zambie) et Azali Assoumani (Comores), président en exercice de l’Union africaine, ainsi que des représentants congolais, ougandais et égyptien.
Reconstruction
La reconstruction de l’Ukraine sera au cœur de la conférence prévue à Londres en milieu semaine et dont ce sera la deuxième édition depuis le début de l’invasion russe, après celle qui s’était tenue l’an passé à Lugano en Suisse.
" Poursuivre le dialogue"
Autre rendez-vous à venir, le sommet Russie-Afrique, prévu fin juillet à Saint-Pétersbourg et pour lequel les dirigeants africains et M. Poutine ont affirmé samedi « leur volonté politique de poursuivre le dialogue », a déclaré Dmitri Peskov.
" Nous sommes ouverts à un dialogue constructif avec ceux qui souhaitent la paix basée sur les principes de la justice et de la prise en compte des intérêts légitimes des parties ", a déclaré M. Poutine devant les dirigeants africains.
L’Afrique est durement touchée par l’augmentation des prix des denrées alimentaires et les conséquences de l’offensive russe sur le commerce mondial. L’Afrique du Sud refuse cependant de condamner la Russie pour son agression, et est critiquée pour sa proximité avec le Kremlin.
La Russie de son côté s’efforce d’attirer dans son camp les dirigeants africains en affirmant se dresser en rempart contre l’impérialisme et en accusant l’Occident de bloquer avec ses sanctions les exportations de céréales et des engrais russes essentielles à l’Afrique.
La délégation africaine est arrivée en Russie au lendemain d’un déplacement à Kyiv où ses membres ont eu, selon la présidence africaine, des « discussions constructives » avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky qui a toutefois opposé une fin de non-recevoir à leurs propositions.
« La menace de missiles et de frappes aériennes reste élevée dans toute l’Ukraine, l’ennemi continuant de concentrer ses efforts sur les axes Lyman, Bakhmout, Avdiivka, et Maryinka et des batailles intenses se poursuivent », a indiqué le ministère dans un communiqué.
Alors que Kyiv fait pression pour entrer dans l’OTAN au plus vite, le président américain Joe Biden a lui assuré à Washington que l’Ukraine ne bénéficierait pas de traitement de faveur pour son processus d’adhésion à l’OTAN.
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Jaimie Potts pour DayNewsWorld |
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L'EXTREME DROITE PREND SES QUARTIERS
DANS LES GRANDE VILLES ESPAGNOLES
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Les conservateurs espagnols partent grands favoris des législatives du mois prochain, après leur victoire aux municipales du 28 mai, marquées par l’essoufflement du Parti socialiste (PSOE) du Premier ministre Pedro Sanchez et l’effondrement de ses alliés de gauche radicale.
Grand vainqueur de ce scrutin face à la gauche de M. Sánchez, le PP pourrait avoir de besoin de Vox pour gouverner des régions. Il pourrait également avoir besoin de l'appui de ce parti pour revenir au pouvoir à l'échelle nationale s'il remporte les législatives anticipées du 23 juillet comme le prédisent les sondages.
Le PP, crédité en moyenne de 34 % d’intentions de vote contre 26 % aux socialistes, n’est en effet pas du tout assuré d’obtenir la majorité absolue au Parlement, et il pourrait avoir besoin de l’appoint de l’extrême droite pour s’installer aux commandes du pays. En troisième position dans les sondages, l’extrême droite est créditée de 14 % des sondages, juste devant la gauche radicale (12 %).
Droite et extrême droite associées dans plusieurs capitales régionales
Alors que les conseils municipaux élus fin mai tiennent, ce 17 juin, leur séance inaugurale, ce qui se dessine depuis trois semaines dans les villes remportées par le Parti populaire est bel et bien une alliance, ici au grand jour, là tacite avec l’extrême droite. Le PP, qu’Alberto Núñez Feijóo a beaucoup recentré depuis qu’il en a pris les rênes, diriger 30 capitales provinciales sur 50, plus les deux enclaves autonomes de Ceuta et Melilla sur la côte nord africaine.
Dans quatorze de ces métropoles régionales, la droite détient la majorité absolue au conseil municipal. Mais dans les seize autres, ce n’est pas le cas. À Valladolid, Burgos, Tolède, Ciudad Real et Guadalajara, le PP a donc passé un accord de coalition (Parti populaire, conservateur)-Vox (extrême-droite) en bonne et due forme pour prendre ou conserver la mairie, avec à la clé des titres de vice-maire et un partage des postes clés.
Le parti d'extrême droite Vox s'est installé samedi, en coalition avec le Parti populaire (conservateur) à la tête de dix villes d'importance en Espagne, une alliance qui pourrait être renouvelée au niveau national après le scrutin législatif du mois prochain. Outre les capitales régionales, Santiago Abascal a déclaré être entré dans 140 majorités municipales, comme à Mostoles dans la province de Madrid, ou à Elche dans celle d’Alicante. Un accord conclu entre le PP et Vox pour gouverner la région de Valence (Est), à un peu plus d'un mois des élections nationales, a également été conclu.
Et pour cela, les dirigeants locaux du PP " se sont alignés sur les positions de l’extrême droite ", souligne le quotidien El Pais.
Dans un communiqué, Vox a expliqué qu'il cherchera à supprimer les services municipaux "idéologiques" comme ceux consacrés à la promotion de l'égalité qui "gaspillent" de l'argent et n'ont pas résolu "les vrais problèmes" des gens. Dans les accords locaux avec Vox, toute référence au genre a été gommée, et les mesures de lutte contre le réchauffement climatique sont abandonnées.
Jusqu'à présent, Vox n'a gouverné en coalition avec le PP que dans la région de Castille-et-Leon. Fondé en 2013 par d'anciens membres du PP, Vox est la troisième force politique au Parlement.
Or au vu des manœuvres en cours dans les capitales régionales, il n’est pas impossible que des membres de Vox, le parti dirigé par Santiago Abascal, fassent leur entrée dans un gouvernement dirigé par le Parti populaire (PP, droite) d’Alberto Núñez Feijóo...
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Joanne Courbet pour DayNewsWorld |
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DISPARITION DU CAVALIERE SYLVIO BERLUSCONI INCARNATION DE LA DROITE ITALIENNE
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Disparition d’une figure emblématique de la vie politique italienne: Silvio Berlusconi, sénateur italien et ancien président du Conseil des ministres à trois reprises, est mort à l’âge de 86 ans.
Ce lundi, Silvio Berlusconi est mort à l’hôpital San Raffaele de Milan, en Italie, des suites d’une maladie grave a annoncé le quotidien Corriere della serra. Surnommé « l’immortel » pour sa longévité en politique, le sénateur et homme d’affaires, qui a profondément marqué le paysage politique de son pays, avait été de nouveau admis, vendredi, à l’hôpital San Raffaele de Milan où il a séjourné de multiples fois.
Le 5 avril, le milliardaire avait déjà été hospitalisé pendant six semaines dans ce prestigieux établissement pour traiter un état de faiblesse lié à une infection pulmonaire, mais ses médecins avaient révélé qu’il souffrait de leucémie chronique. Il s’était adressé début mai à ses sympathisants pour la première fois, dans un message vidéo, depuis sa chambre d’hôpital, assis derrière un bureau avec la bannière du parti et le drapeau italien derrière lui.
Né le 29 septembre 1936, Silvio Berlusconi est l’aîné d’une famille de la moyenne bourgeoisie lombarde. Son père, Luigi, est employé de la banque Rasini, dont il deviendra un des dirigeants ; sa mère, Rosa Bossi, est femme au foyer. De leur union naîtront deux autres enfants : Maria Antonietta et Paolo. A 12 ans, Silvio entre au collège Sant’Ambrogio de Milan, tenu par des salésiens. Celui qui est né à Milan en pleine Italie fasciste se passionnait alors pour la musique, l’art et l’antiquité.
Silvio Berlusconi a entrepris deux années d’études à la Sorbonne, après sa maturita (baccalauréat). Diplômé en droit à l’université de Milan en 1961, avec un mémoire sur les contrats publicitaires, il se laisse parallèlement aller à sa passion pour la chanson en intégrant un groupe, Les Quatre Docteurs. Son parcours professionnel débute dans le marché de l’immobilier dans les années 1960.
D'abord dans l’immobilier
Il réalise sa première opération immobilière en faisant construire un groupe de maisons à bas prix
Cette première expérience sera suivie par la construction d’un ensemble de mille appartements, puis, au début des années 1970, par celle du quartier Milano 2, la première ville nouvelle italienne.
Mais Silvio Berlusconi délaisse déjà le béton pour s’intéresser à une autre activité : la presse, en devenant, en 1979, l’actionnaire majoritaire du quotidien Il Giornale, et la télévision, dont l’Etat abandonne le monopole en 1976.
Ensuite homme des médias
Au cours des décennies qui suivent, il fonde une multitude d'entreprises dans différents secteurs, dont les médias, la construction, la finance et les assurances. Une réussite qui lui permet d’être fait chevalier de l’ordre du mérite du Travail en 1977 et d’être alors surnommé il Cavaliere.
En 1986, il rachète le mythique AC Milan, alors en proie à d’importantes difficultés financières. Pendant trois décennies de présidence, Silvio Berlusconi fait du club lombard une place forte du football européen. Une réussite sportive, symbolisée par les cinq Ligues des champions remportées en 1989, 1990, 1994, 2003 et 2007.
Sa société Mediaset, principalement détenue par la holding Fininvest, qui regroupe la plupart des chaînes de télévision italiennes, lui vaut d’ailleurs une grande partie de sa fortune et a également été un tremplin pour sa carrière politique et dont il usera pour servir sa carrière politique.
Et homme politique
Celle-ci débute au milieu des années 1990 avec la création du parti Forza Italia au lendemain de l’opération “Mains propres” qui visait à mettre un terme à la corruption généralisée qui touchait depuis longtemps la vie politique italienne. S’il n’est quasiment pas inquiété par les enquêtes de l’opération « Mani pulite » (« mains propres ») qui entraînera la disparition de la Démocratie chrétienne et du Parti socialiste, Silvio Berlusconi adhère à l’influente loge maçonnique Propaganda Due (P2), fondée par Licio Gelli, nostalgique déclaré de Mussolini. Cette association secrète se fait fort de sauver l’Italie du communisme. Silvio Berlusconi y côtoie d’anciens ministres, des hommes d’affaires, d' anciens officiers des services secrets.
« L’Italie est le pays que j’aime. » C’est par ces mots que Silvio Berlusconi apparaît sur toutes ses chaînes de télévision, le 26 janvier 1994, pour annoncer son intention de se lancer dans la campagne des élections législatives de 1994. Il remporte rapidement les élections parlementaires en 1994, lui permettant d’accéder d'abord au poste de député, puis un mois plus tard, à la tête du gouvernement italien. Une expérience qu’il réitérera plusieurs fois au cours des 20 années suivantes. Silvio Berlusconi se retrouvera ainsi à la tête du Conseil dès 2001 jusqu’en 2006, puis de mai 2008 jusqu’à fin 2011.
Et alors que sa vie politique connaissait un réel déclin après une décennie 2010 marquée par plusieurs échecs électoraux et divers problèmes de santé, l’homme d’affaires refait surface en 2022 et regagne son siège de sénateur dans la circonscription de Lombardie.En parallèle, le ténor de la politique transalpine mène son parti aux élections parlementaires de 2022, remportées par la coalition de droite. Néanmoins, des dissensions apparaissent rapidement avec Giorgia Meloni, nouvelle présidente du Conseil, au sujet de la guerre en Ukraine, Silvio Berlusconi entretenant des liens privilégiés avec Vladimir Poutine. Ce qui achèvera de marginaliser le Cavaliere et son parti, de plus en plus isolé au sein du Parlement européen.
Plusieurs affaires, une seule condamnation définitive
Mais ses multiples mandats sont émaillés de scandales. Accusé de corruption, de fraude fiscale, de subornation de témoins ou encore de relations sexuelles tarifées avec des mineures… Ces affaires ternissent la réputation de l’homme politique italien et suscitent des protestations massives de la part de l'opinion publique.
Le Milanais restera à jamais associé au scandale du "Rubygate" pour lequel il a finalement été acquitté en 2014 après une condamnation en première instance à sept ans de prison. Une affaire dans laquelle le Cavaliere était soupçonné d’avoir payé une jeune fille, alors mineure, pour des relations sexuelles avec elle. Dans cette affaire, Silvio Berlusconi était même accusé d’avoir constitué un véritable réseau de prostitution dont il profitait à l’occasion de soirées "bunga bunga" lors desquelles ces jeunes femmes devaient fournir diverses prestations à l’homme d’affaires, dans le sous-sol de sa villa, réaménagé en boîte de nuit.
Pendant plus de deux décennies, Berlusconi multiplie les allers-retours dans les tribunaux mais l’écrasante majorité des affaires dans lesquelles il est impliqué se concluent par des classements sans-suite, des acquittements ou des non-lieux. Excepté celle concernant Mediaset, le groupe télévisuel qu’il dirigeait. Condamné à quatre ans de prison, il était accusé de fraude fiscale.
Les dernières années de sa vie semblent marquées par l’obsession de consolider son héritage en maintenant l’union entre ses cinq enfants issus de son union avec Carla Dall’Oglio et les trois enfants conçus avec Veronica Lario, nés vingt ans plus tard, dans les années 1980.
Homme d’affaires et figure centrale de la vie politique italienne, il aura aussi marqué la Botte par ses multiples frasques et affaires judiciaires.
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Joanne Courbet pour DayNewsWorld |
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LE MONTENEGRO AUX URNES ET LA TRANSITION DEMOCRATIQUE REUSSIE
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Le Monténégro retourne aux urnes, ce dimanche 11 juin 2023, pour des élections législatives. Le mouvement L’Europe maintenant, du nouveau président de la République Jakov Milatovic, part archi-favori. Le petit pays des Balkans a bien tourné la page des trente longues années de règne de Milo Djukanovic.
Les Monténégrins votent dimanche aux législatives anticipées pour tenter de mettre fin à la crise politique qui mine leur pays depuis la défaite historique voici trois ans de la formation du vétéran local Milo Djukanovic, battu lui-aussi à la présidentielle en avril. Deux gouvernements ont été renversés par des motions de censure depuis les législatives d'août 2020 dans le pays des Balkans de 620.000 habitants.
Depuis la défaite du Parti démocratique des socialistes (DPS) de Milo Djukanovic, vaincu par une coalition hétéroclite composée entre autres de formations pro-russes et pro-serbes, aucun camp ne parvenait à bâtir une majorité stable. Le Monténégro, membre de l'Otan depuis 2017 et qui négocie son adhésion à l'Union européenne (UE) depuis 2010, allait depuis de crise en crise. Une paralysie des institutions qui a entravé notamment son rapprochement avec l'UE.
À la présidentielle d'avril, Jakov Milatovic, un économiste pro-européen de 36 ans, a largement battu Milo Djukanovic, figure dominante de la scène politique monténégrine depuis trois décennies. Sa formation «Europe maintenant !» est bien placée pour arriver en tête du scrutin et être un pilier du prochain gouvernement. «Europe maintenant !», fondée il y a à peine un an, promet de faire avancer le Monténégro sur la voie européenne, de combler les fossés religieux et communautaire qui divisent le pays où un tiers des habitants s'identifient comme Serbes.
Le parti espère attirer les jeunes électeurs désireux de voir de nouvelles têtes aux commandes. La popularité du PES (Le nouveau mouvement L’Europe maintenant« Pokret Evropa sad », PES), créé par leux jeunes économistes, Jakov Milatovic et Milojko Spajic, respectivement ministres de l’Économie et des Finances du gouvernement « d’experts » mis en place fin 2020, s’explique en effet par les fortes hausses des salaires et des pensions de retraite décidées par ses deux dirigeants.
Les trois années de « transition » n’ont en effet rien eu d’un long fleuve tranquille. Devenu Premier ministre en avril 2022, Dritan Abazovic a perdu la confiance du Parlement quelques mois plus tard, continuant durant plus d’un an à diriger un exécutif « technique ». Même si cette situation politique inconfortable a bloqué plusieurs réformes importantes, Dritan Abazovic a néanmoins réussi à marquer des coups importants contre le cancer du crime organisé rongeant le pays, s’attaquant aux clans mafieux de la drogue, mais aussi à ceux qui furent longtemps leurs protecteurs au sein de la police et de la justice : plusieurs procureurs ont été démis, certains même emprisonnés, ainsi que de nombreux dirigeants de la police. Si « l’État-parti » mis en place par le DPS, avec de nombreux relais mafieux, n’a pas encore été totalement mis à bas, la dynamique est engagée.
Si le PES semble assuré de dominer le scrutin de dimanche, et devrait pouvoir former un gouvernement de coalition, de très nombreux défis attendent encore le Monténégro,
à commencer par ceux de la lutte contre le crime organisé, bien loin encore d’être gagnée, et d’un processus d’intégration européenne en panne depuis des années, mais le petit pays a incontestablement tourné une page de son histoire. |
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Kelly Donaldson pour DayNewsWorld |
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DES POSTES DE POLICE CHINOIS CLANDESTINS AU ROYAUME-UNIS ET AUX ETATS-UNIS
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Dans de nombreuses métropoles occidentales, la Chine a ouvert des antennes administratives accusées, sous couvert de paperasse, de traquer les opposants au régime.
Le ministère des Affaires étrangères "a notifié l'ambassade de Chine que toute fonction relative à de tels "postes de police" au Royaume-Uni était inacceptable et qu'ils ne devaient en aucun cas fonctionner", a indiqué le secrétaire d'Etat à la Sécurité Tom Tugendhat dans une déclaration écrite au Parlement publiée mardi.
En réponse, les autorités chinoises ont promis de les fermer, selon le communiqué du secrétaire d'État. La présence de telles antennes a été évoquée au Royaume-Uni mais aussi en France ou aux États-Unis mais la Chine a toujours nié leur existence. Le ministère britannique de l'Intérieur et la police londonienne avaient lancé de premières enquêtes après que le groupe de défense des droits humains Safeguard Defenders a documenté l'existence de ces lieux l'an dernier.
Il y en aurait trois voire quatre au Royaume-Uni, selon M. Tugendhat. Il précise que la police s'est rendue à chaque endroit suspect et "aucune activité illégale" n'a été identifiée.
"Nous estimons que la surveillance de la police et du public ont eu un effet", explique le secrétaire d'État. "Pour autant, ces "postes de police" ont été établis sans notre permission et aussi faible que soit le niveau d'activité administrative effectuée, ils auront inquiété et intimidé ceux qui ont quitté la Chine pour trouver sécurité et liberté au Royaume-Uni", ajoute-t-il.
De l'âge d'or à l'âge pourri
En avril, le quotidien The Times avait publié un article sur Lin Ruiyou, un homme d'affaires chinois ayant des relations avec le parti conservateur britannique, gérant une entreprise de livraison de nourriture dans l'arrondissement de Croydon, au sud de Londres et opérant également comme un poste de police chinois non déclaré.
L'ambassade de Chine à Londres avait alors affirmé avoir déjà répété "à plusieurs reprises qu'il n'y a pas de prétendus postes de police à l'étranger" et a critiqué la diffusion de "fausses accusations".
Après " l'âge d'or " voulu par le Premier ministre David Cameron en 2015, les relations entre Londres et Pékin se sont nettement dégradées ces dernières années: En raison notamment de la répression du mouvement anti-démocratie à Hong Kong, ancienne colonie britannique, du sort de la minorité musulmane ouïghoure et des soupçons d'espionnage relatifs à l'équipementier télécom Huawei.
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Carl Delsey pour DayNewsWorld |
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GUERRE EN UKRAINE LA CENTRALE HYDROELECTRIQUE DU BARRAGE DETRUITE
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"Le monde doit réagir", a lancé Volodymyr Zelensky après l’attaque du barrage de Kakhovka sur le fleuve Dniepr, dans la région occupée de Kherson. L’OTAN a dénoncé la « brutalité » de la guerre menée par la Russie tandis que le Kremlin rejette « toute la responsabilité » sur Kiev. Le gouvernement ukrainien a réclamé dès mardi matin une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l'ONU.
Le barrage de Kakhovka, pris dès le début de l'offensive russe en Ukraine, a été détruit ce mardi 6 juin. Moscou et Kiev se rejettent la responsabilité de l'attaque de cet ouvrage, qui permet notamment d'alimenter en eau la péninsule de Crimée. La zone est inondée et les habitants en cours d'évacuation.
Au cœur d’enjeux stratégiques depuis le début de la guerre, le barrage hydroélectrique de Nova Kakhovka située en territoire occupé par Moscou a été, selon l’Ukraine, dynamité par les forces russes dans la nuit de lundi à mardi. La Russie a de son côté dénoncé un acte de « sabotage délibéré » de Kiev, estimant qu’un des objectifs de l’Ukraine était de « priver d’eau la Crimée », une péninsule ukrainienne annexée en 2014 par la Russie Selon le président ukrainien, « il est physiquement impossible de faire sauter [le barrage] d’une manière ou d’une autre de l’extérieur, avec des bombardements », la version avancée par Moscou pour expliquer cette destruction dans la nuit..
"Vers 2 heures du matin, il y a eu un certain nombre de frappes répétées sur la centrale hydroélectrique de Kakhovka, qui ont détruit les vannes. En conséquence, l’eau du réservoir de Kakhovka a commencé à être déversée en aval de manière incontrôlable", a déclaré, selon l’agence russe TASS, le maire de la ville de Nova Kakhovka, Vladimir Leontiev.
L’un des plus gros barrages hydroélectriques du pays
Le barrage est situé sur le fleuve Dniepr, en amont de Kherson. Construit en partie en béton et en terre, l’ouvrage mesure 16 mètres de haut et 3 850 mètres de long. Il retient plus de 18 millions de mètres cubes d’eau dans le réservoir artificiel de Kakhovka, long de 240 kilomètres et large jusqu’à 23 kilomètres. C’est l’une des plus grandes infrastructures de ce type en Ukraine. Il comporte également une centrale hydroélectrique (d’une puissance de 334 mégawatts (MW) selon la société exploitante Ukrhydroenergo), et un pont routier, désormais détruits.
Construit en 1956 pendant la période soviétique, le but du barrage était à la fois de réguler le cours du fleuve sur sa dernière portion, beaucoup plus étroite, et d’envoyer de l’eau dans le canal de Crimée du Nord, dont l’adduction est abritée par l’ouvrage. Actuellement, des millions de mètres cubes se déversent depuis le lac et dans la partie sud du Dniepr, sur les berges duquel des dizaines de villages sont construits. Des deux côtés, ceux-ci pourraient être engloutis par la montée progressive de l’eau dans les heures qui viennent. Selon les autorités locales installées par Moscou, l’eau est montée à un niveau entre 2 et 4 mètres.
24 villages déjà inondés, 80 menacés
Selon le ministre ukrainien de l’Intérieur Igor Klymenko, 24 villages étaient déjà inondés aux alentours de 13 heures, et un millier de personnes déjà évacuées. "Environ 16 000 personnes sur la rive droite de la région se trouvent en zone critique", indiquait le chef de l’administration militaire de la région, Oleksandre Prokoudine dans la matinée.« Environ un millier » de civils ont été évacués de la zone. « Le ministère de l’intérieur a déjà évacué environ un millier de personnes.
A Kherson, environ 1 300 personnes ont été évacuées à 15 heures (14 heures à paris), à la suite de l’explosion du barrage de Kakhovka, a annoncé mardi la police nationale. « Selon les informations préliminaires, 13 localités sur la rive droite du Dniepr et plus de 260 maisons ont été inondées », a-t-elle précisé sur Telegram. L’évacuation se poursuit », a-t-il déclaré à la télévision ukrainienne.
La sécurité de la centrale de Zaporijia
Le barrage, qui retenait plus de 18 millions de mètres cubes d’eau, permet aussi à la centrale nucléaire de Zaporijia située à 150 kilomètres en amont - dans la "capitale énergétique de l’Ukraine, Enerhodar - de s’approvisionner en eau de refroidissement.
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) tempère cependant les risques. Sur Twitter, elle a fait savoir que ses experts "surveillent de près la situation" après avoir pris connaissance "des rapports faisant état des dommages", et annonce pour l’instant qu’il n’y a "aucun risque immédiat pour la sûreté nucléaire de la centrale". Un avis partagé par les spécialistes du risque nucléaire. En revanche, l’explosion va compliquer la remise en route éventuelle de la centrale nucléaire d’Energodar, qui représentait avant guerre 6 000 MW de puissance installée et 23 % de la production électrique de l’Ukraine…
La rupture du barrage a ajouté un nouvel élément complexe à la guerre en cours de la Russie en Ukraine, qui en est maintenant à son 16e mois, alors que les forces ukrainiennes étaient largement perçues comme allant de l’avant avec une contre-offensive attendue depuis longtemps.
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Alize Marion pour DayNewsWorld |
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COMPRENDRE L'INQUIETANT CONFLIT AU KOSOVO
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Depuis plusieurs jours, le nord du Kosovo est en proie à des tensions entre Serbes et Kosovars, provoquées par l'élection de maires kosovars albanais dans des localités à majorité serbe.
Si les tensions entre la Serbie et le Kosovo sont récurrentes depuis l’indépendance autoproclamée du Kosovo en 2008 – toujours non reconnue par Belgrade –, la menace d’une nouvelle guerre en Europe est réelle.
Une crise régionale qui n’en finit pas.
Vendredi (26 mai), la situation dans le nord du Kosovo, à majorité serbe, s’est détériorée après que des maires d’origine albanaise, élus après la démission massive des fonctionnaires serbes fin 2022, ont pris leurs fonctions dans quatre municipalités du nord.
Les Serbes majoritaires dans quatre villes du nord du Kosovo ont boycotté les élections municipales d'avril à l'appel de la Srpska lista, leur principal parti, très proche de Belgrade. En conséquence, des maires albanais ont été élus malgré une très faible participation de 3,5 %.
Les Serbes du nord du pays n’acceptent pas les nouveaux maires élus avec le taux de participation le plus bas de l’histoire du pays et ont tenté de les empêcher d’entrer dans les mairies. Lundi, la situation s’est considérablement aggravée et des dizaines de blessés ont été signalés.
Ignorant les appels insistants de l'Union européenne et des États-Unis à la retenue, le gouvernement kosovar a intronisé ces édiles la semaine dernière, ce qui a mis le feu aux poudres.
Des protestataires serbes se sont alors rassemblés devant les mairies concernées pour exiger le départ des maires albanais et des forces de police kosovares, dont la présence dans la région suscite depuis longtemps leur colère. Ces manifestants ont tenté de forcer la porte d'entrée de la mairie de Zvecan, mais ont été repoussés par les forces kosovares. La KFor a ensuite tenté de séparer les deux parties avant de commencer à disperser les manifestants les plus violents. Les protestataires ont alors répliqué en lançant des pierres, des bouteilles et des cocktails Molotov en direction des soldats.
Dix-neuf soldats hongrois et onze italiens ont été blessés dans ces heurts, a annoncé mardi la KFor dans un communiqué, précisant qu'ils souffraient notamment de "fractures et de brûlures causées par des engins explosifs incendiaires improvisés". "Trois soldats hongrois ont été blessés par des armes à feu", selon la même source. Au moins 52 personnes ont été blessées dans les rangs des manifestants serbes, dont trois grièvement, a affirmé le président serbe Aleksandar Vucic.
Pourquoi les Serbes ont-ils boycotté ces élections municipales ?
Pristina a organisé ce scrutin pour combler le vide laissé par la démission massive des Serbes en novembre des institutions locales communes. Des centaines de policiers serbes intégrés à la police kosovare, ainsi que des juges, procureurs et autres fonctionnaires, avaient quitté leurs postes pour protester contre une décision de Pristina, désormais suspendue, d'interdire aux Serbes vivant au Kosovo d'utiliser des plaques d'immatriculation délivrées par Belgrade.
"À chaque fois, c’est le même coup : le Kosovo multiplie les vexations à l’encontre des Serbes", juge Alexis Troude, professeur de géopolitique à l'Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) et spécialiste des Balkans. "Pristina n’a jamais respecté les accords de 2013 et tente régulièrement d’asseoir son autorité sur le nord du Kosovo, provoquant des tensions avec la population serbe", ajoute le spécialiste.
Les accords de 2013 non respectés
La minorité serbe compte environ 120 000 personnes – sur 1,8 million d’habitants –, largement fidèles à Belgrade, dont un tiers résident dans le nord du Kosovo, près de la frontière avec la Serbie qui les soutient financièrement. Les autres membres de la minorité sont dispersés dans une dizaine d'enclaves.
Un accord de 2013 prévoyant la création d'une association de dix "municipalités", dont font partie les quatre villes où a eu lieu le boycott des élections municipales et où vit la minorité serbe, est resté lettre morte. Belgrade et Pristina ne s'entendent pas sur leurs compétences. Nombre de Kosovars albanais craignent la création d'un gouvernement parallèle contrôlé par Belgrade.
700 Casques bleus supplémentaires dans le nord du Kosovo
Mardi (30 mai), les Serbes ont poursuivi leurs manifestations dans quatre municipalités du nord.
Parallèlement, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a déclaré que 700 soldats seraient déployés au Kosovo dans les jours à venir dans le cadre de la Mission de l’OTAN au Kosovo, la KFOR.« Nous avons décidé d’envoyer 700 soldats supplémentaires au Kosovo d’ici quelques jours et de placer des forces supplémentaires en état d’alerte. Il s’agit de mesures prudentes. L’OTAN et la KFOR disposent des forces et des capacités nécessaires pour remplir le mandat des Nations unies », a-t-il déclaré.
UE et USA appellent au calme
Cette décision intervient après que l’ambassadeur américain Jeff Hovenier a déclaré que la participation du Kosovo à l’exercice Defender 2023 dirigé par l’OTAN, qui se déroule dans toute la région, serait annulée comme « conséquence » pour Pristina.
« Nous avons demandé au Premier ministre du Kosovo, Albin Kurti, de prendre des mesures pour réduire les tensions dans le nord. Il n’a pas répondu à ces demandes. Nous sommes en train d’analyser quelles seront nos prochaines actions », a déclaré M. Hovenier.
La Chine et la Russie soutiennent Belgrade
Alors que les Occidentaux tentent de calmer le jeu, la Chine et la Russie ont exprimé leur soutien à la Serbie.
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois, Mao Ning, a imputé les violences au non-respect par le Kosovo des droits politiques serbes et a déclaré soutenir les efforts de la Serbie « pour protéger sa souveraineté et son intégrité territoriale ». « Nous nous opposons aux actions unilatérales des institutions autonomes temporaires du Kosovo », a déclaré M. Mao lors d’une conférence de presse, faisant référence aux institutions de Pristina.
« Nous demandons à l’Occident de cesser enfin sa propagande mensongère et d’arrêter d’imputer les incidents au Kosovo aux Serbes désespérés qui tentent de défendre leurs droits légitimes et leur liberté par des moyens pacifiques et non armés », a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères. L’ambassadeur russe Aleksandar Bochan-Kharchenko a ajouté : « Moscou suit avec le plus grand sérieux l’évolution de la situation, et nous comprenons que ce type de situation peut provoquer une crise grave, voire une explosion dans toute la région ».
Depuis le début de l’agression russe en Ukraine, la Serbie a refusé d’appliquer la plupart des sanctions de l’UE contre Moscou ou de s’aligner plus largement sur la ligne de politique étrangère européenne et occidentale.
Le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, a exhorté les dirigeants du Kosovo et de la Serbie à désamorcer immédiatement les tensions après les affrontements dans le nord du Kosovo qu’il a qualifiés d’« inacceptables ».
Ne pas céder aux extrémistes ?
À Pristina, le Premier ministre Albin Kurti est resté fermement convaincu que les maires nouvellement élus sont légitimes et qu’ils doivent être autorisés à faire leur travail. Il a qualifié les manifestants d’extrémistes et a déclaré qu’ils ne représentaient pas le peuple serbe.
« Hier, il nous a été enfin prouvé […] que nous étions confrontés à des groupes d’extrême droite masqués, qui vandalisent, attaquent et brûlent tout ce qu’ils ne considèrent pas comme serbe, et qui exaltent des symboles nationalistes et chauvins, tels que la croix à quatre branches, les S et les Z de l’agression russe en Ukraine », a-t-il déclaré. Il faisait référence à la récente apparition de ces symboles dans le nord du pays.
Petar Petkovic, négociateur en chef pour la Serbie dans le cadre du dialogue facilité par Bruxelles, a déclaré aux médias locaux que M. Kurti essayait de provoquer une guerre afin de se soustraire à ses obligations dans le cadre de divers accords de l’UE, en particulier l’Association des municipalités serbes.
« [Albin] Kurti est quelqu’un qui veut se présenter comme un petit [Volodymyr] Zelensky, mais en fait, c’est un petit Hitler qui veut expulser le peuple serbe et tirer sur le peuple serbe, l’État de Serbie ne lui permettra pas de le faire », a souligné M. Petković. Il a ajouté que la manifestation serbe était « pacifique » et que l’émeute n’aurait pas eu lieu si la KFOR n’avait pas eu recours à la force contre eux. « Nous n’avons pas besoin d’entrer en conflit avec l’OTAN, mais le mandat de la KFOR est de protéger le peuple serbe », a-t-il conclu. Pendant ce temps, les partis d’opposition en Serbie ont appelé la communauté internationale à « raisonner » M. Kurti pour éviter de nouvelles violences.
La question de l'indépendance du Kosovo proclamée en 2008 La bataille des maires touche en fait à la question de l'indépendance du Kosovo proclamée en 2008, près d'une décennie après une guerre qui a fait environ 13 000 morts, en majorité des Kosovars albanais.
Pour le Premier ministre kosovar Albin Kurti, la souveraineté est intangible et rien ne peut être discuté sans que la réalité de l'indépendance ne soit reconnue. Mais de nombreux Serbes considèrent le Kosovo comme leur berceau national et religieux, à l’image du tennisman serbe Novak Djokovic, qui a écrit lundi sur la caméra de France Télévisions, à l’issue de sa victoire au premier tour du tournoi de Roland-Garros, "Le Kosovo est le cœur de la Serbie, arrêtez les violences".
Le Kosovo est reconnu par une centaine de pays, dont la plupart des Occidentaux, et depuis peu par Israël. Belgrade n'a en revanche jamais admis l'indépendance, pas plus que la Russie et la Chine, ce qui prive Pristina d'une place à l'ONU. Cinq membres de l'Union européenne sont également sur cette ligne.
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Alize Marion pour DayNewsWorld |
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SCANDALES POLITIQUES MELANT URSULA VON DER LEYEN POUR L'ENTREE DE LA BULGARIE DANS LA ZONE EURO
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Le nom de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’est retrouvé mêlé à des scandales politiques en Bulgarie après qu’un enregistrement de cinq heures, dans lequel on entend l’ancien Premier ministre Kiril Petkov relater à d’autres membres de son parti une discussion sur l’espace Schengen qu’il aurait eue avec Mme von der Leyen, a été rendu public vendredi (26 mai).
Dans cet enregistrement révélé par Radostin Vassilev, député du parti centriste Continuons le changement, l’ancien Premier ministre bulgare Kiril Petkov rapporte à des collègues du parti une conversation qu’il aurait eue avec Ursula von der Leyen le 21 mai dernier concernant l’entrée de la Bulgarie dans la zone euro et l’espace Schengen.
« […] Je lui ai demandé : quelles sont nos chances d’être acceptés [dans l’espace Schengen et dans la zone euro]. Elle m’a répondu : “Pour Schengen, vous avez de grandes chances. Pour la zone euro,vous devez trouver comment contourner les règles. En d’autres termes, comment vous conformer aux règles”. Et je lui ai répondu : “Pouvons-nous avoir [une estimation de] l’inflation moins l’effet [de la guerre] en Ukraine”, et elle m’a dit : “Écoutez-moi, nous allons essayer de vous aider” », a relaté M. Petkov.
Contourner les règles ? !
Dans le sas depuis bientôt trois ans pour ce pays à la corruption généralisée
La Bulgarie est le pays le plus pauvre de l'UE, dont il est membre depuis 2007. La corruption généralisée dans ce pays des Balkans pendant des années a toujours bloqué son adhésion à l'euro. Selon la ministre des Finances, « aucun compromis n'a été possible » au Parlement pour justement voter des textes sur le blanchiment d'argent, les pouvoirs de la banque centrale ou encore les faillites.
Placée sous un strict régime d'austérité dans la foulée d'une grave crise économique en 1996-1997, la Bulgarie a intégré en 2020 le cadre de régulation bancaire de la zone euro et le mécanisme ERM II, système de parité fixe. Un État doit y rester au moins deux ans avant d'être admis à la zone euro.
La Croatie est devenue en janvier le vingtième membre de la zone euro, sept ans après l'entrée de la Lituanie. Le pays avait exprimé sa volonté d'adopter la monnaie unique dès son adhésion à l'UE en 2013. Comme la Bulgarie, cinq autres pays dans l'antichambre de la monnaie unique (Hongrie, Pologne, République tchèque, Roumanie, Suède) n'ont pas obtenu l'aval de l'Europe, mais n'ont, eux, pas de projet d'adhésion à très court terme.
Samedi (27 mai), la Commission européenne a confirmé que Mme von der Leyen et l’ancien Premier ministre bulgare avaient eu une conversation à ce sujet et « discuté de questions importantes de l’agenda de la Bulgarie, parmi lesquelles l’entrée de la Bulgarie dans la zone euro et dans l’espace Schengen ».
La présidente de l’exécutif européen aurait réaffirmé son soutien à l’adhésion de la Bulgarie à Schengen, selon la Commission. « Il existe un processus bien structuré pour rejoindre la zone euro, qui s’applique à chaque pays. Le travail de la Commission consiste à soutenir la mise en œuvre des critères [d’adhésion]. Il est évident que les règles doivent être respectées », poursuit l’exécutif, selon Radio Bulgarie (BNR).
La stratégie du parti Continuons le changement dévoilé
L’enregistrement a rendu publique la stratégie du parti Continuons le changement, qui devait être mise en œuvre après l’élection d’un gouvernement avec le soutien de Boyko Borissov, fondateur du parti de centre droit Citoyens pour le développement européen de la Bulgarie (GERB).
Les dirigeants de Continuons le changement font notamment état d’une purge de l’État du personnel proche du président Rumen Radev, du GERB, ainsi que des employés soupçonnés de travailler pour les services de renseignement russes.
La formation d’un gouvernement menacée Avant la divulgation des enregistrements, la coalition Continuons le changement — Bulgarie démocratique avait conclu un accord inédit avec le GERB pour former un gouvernement. Pendant les neuf premiers mois, Nikolay Denkov (Continuons le changement) devait assurer le poste de Premier ministre, puis il devait être remplacé par Mariya Gabriel (GERB).
Toutefois, après la publication des enregistrements, le GERB a annoncé qu’il gelait les négociations avec Continuons le changement jusqu’à ce qu’il reçoive l’assurance que le futur gouvernement respecterait les principes de l’État de droit. |
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Jaimie Potts pour DayNewsWorld |
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UN TRIOMPHE EN TROMPE-L'OEIL POUR L'INDEBOULONNABLE PRESIDENT TURC ERDOGAN ?
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Le président turc Recep Tayyip Erdogan a été réélu le dimanche 28 mai 2023 avec environ 52 % des suffrages exprimés, contre les 48 % de son adversaire Kemal Kiliçdaroglu, qui représentait une coalition de l’opposition. Le "reis" rempile donc pour un troisième mandat à la tête de la Turquie, pour cinq années supplémentaires. S’il va jusqu’au bout de son mandat, il aura été au pouvoir pendant 26 ans.
Malgré un fort taux de participation de 85%, l'opposant de centre-gauche Kemal Kiliçdaroglu n'a pas été en mesure de faire tomber Erdogan. Le perdant, au score très honorable dans un contexte où les dés étaient lourdement pipés contre lui, a reconnu sa défaite. Mais il a aussi déclaré que cette campagne avait été "l’une des plus injustes depuis des années", notamment avec l’énorme inégalité de moyens entre les deux camps qui se faisaient face.
Pourquoi la majorité des Turcs ont-t-ils élu Erdogan malgré une économie qui se dégrade et une hyperinflation désormais chronique – une situation qui ferait probablement tomber n’importe quel gouvernement dans un pays démocratique ? Comment Erdogan a-t-il pu remporter les élections ?
Une élection libre mais inéquitable
L’élection présidentielle a certes été libre, dans la mesure où les partis politiques ont pu présenter des candidats de leur propre chef et mener campagne. Les partis avaient également le droit d’avoir des représentants dans chaque bureau de vote afin de s’assurer que les bulletins étaient correctement comptés. Enfin, les électeurs étaient libres de voter. Cependant, l’élection a été loin d’être équitable.
Tout d’abord, un rival potentiel dans la course, le maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu, a été condamné en décembre dernier à plus de deux ans de prison pour « insulte à des personnalités publiques ». Le populaire Imamoglu avait surtout eu le tort d’infliger au parti d’Erdogan une rare défaite aux élections municipales de 2019 à Istanbul. Les sondages avaient montré que s’il s’était porté candidat à la présidentielle, il aurait pu gagner contre Erdogan avec une marge confortable. Certains soutiennent que la condamnation d’Imamoglu était motivée par des considérations politiques. Quoi qu’il en soit, Imamoglu étant hors jeu, l’opposition a dû se rallier à Kiliçdaroglu, le plus faible de tous les candidats à forte notoriété.
De plus Erdogan exerce également une emprise sur les médias turcs pratiquement généralisée, par l’intermédiaire de Fahrettin Altun, responsable des médias et de la communication au palais présidentiel et en a profité pour intervenir très souvent. Le leader de l’opposition a par contre bénéficié d’un temps d’antenne minimal, et lorsqu’il apparaissait dans les médias, il était dépeint comme un dirigeant inapte à gouverner le pays. Altun contrôlait non seulement les chaînes de télévision et la presse écrite traditionnelles, mais aussi les réseaux sociaux.
Tout ce qui entoure l’élection donc, les conditions générales de la démocratie – les médias d’opposition interdits ou marginalisés, l’absence forcée de plusieurs acteurs politiques, disqualifiés, voire jetés en prison par une justice "aux ordres", la censure sur Internet, etc. – feraient ressembler davantage le paysage politique turc à une "démocrature" (mot-valise formé à partir de "démocratie" et "dictature") , selon certains observateurs.
Et la question reste ouverte quant à savoir si cette nouvelle réélection d’Erdogan sonne le glas pour longtemps de la démocratie en Turquie, ou si le processus pourra être un jour inversé. L’opposition n'avait-elle pas parlé cette année des "élections de la dernière chance" ?
Le soutien massif des électeurs religieux
L'indéboulonnable président turc a su séduire un électorat conservateur qui continue de lui faire confiance malgré une crise économique sans précédent et une inflation à 105%.
Tout d'abord l’appel à voter en faveur d’Erdogan lancé par Sinan Ogan, qui était arrivé en troisième position au premier tour de l’élection présidentielle il y a deux semaines, avec 5,2 % des suffrages a joué en sa faveur .
Mais surtout ce sont les électeurs conservateurs et religieux d’Erdogan pour qui le président sortant est un héros religieux et un sauveur qui ont voté pour lui. La population religieuse de Turquie a longtemps souffert de persécutions au nom de la laïcité. Pour eux, Kiliçdaroglu et son Parti républicain du peuple symbolisent cette persécution. Bien que Kiliçdaroglu ait abandonné les politiques laïques strictes du parti, ces électeurs ne lui ont jamais pardonné d’avoir empêché les femmes musulmanes de porter le foulard dans les établissements d’enseignement et les institutions publiques, et d’avoir tenu la religion à l’écart de la vie publique et de la politique pendant des décennies.
La droite conservatrice et religieuse turque voit en Erdogan un leader mondial et un héros qui a lutté contre des forces mal intentionnées, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, pour rendre à la Turquie sa grandeur.
Et après les élections ?
Il y a quelques années, Erdogan avait promis une renaissance de la Turquie d’ici à 2023, date du centième anniversaire de la fondation de la République. La Turquie était censée entrer dans le top 10 des économies mondiales d’ici là. Cependant, la Turquie se situe à peine dans le top 20.
L’économie a connu un ralentissement important au cours des trois dernières années. La valeur de la livre turque a chuté, ce qui a conduit à une économie basée sur le dollar. Redresser l'économie et redonner du pouvoir d'achat à la population figurent parmi ses priorités.
Un partenaire félicité mais ambigu
Félicité de toutes parts à l'étranger, Erdogan se retrouve à la tête d'un pays " courtisé" . Les félicitations ont afflué en effet dès le lendemain matin, lundi, y compris de pays avec lesquels la Turquie a des relations très difficiles.Au niveau officiel, tout le monde ou presque s’est précipité pour reconnaître la victoire de l’homme fort d’Ankara, et espérer travailler de façon fructueuse avec lui: Poutine loue "la politique étrangère indépendante"; les Occidentaux "l’allié avec qui il faut approfondir les relations"; les talibans espèrent l’avancement de l’islamisme politique. Erdogan, lui, veut à l’international, se faire désirer.
La Turquie de Recep Tayyip Erdogan souhaite être un carrefour, un pivot autour duquel tout tourne, entre Europe, Asie centrale, Moyen-Orient et Russie. En matière de politique étrangère, Erdogan continuera d’essayer de faire de la Turquie une puissance régionale indépendante de l’OTAN, de l’Union européenne et des États-Unis. Il continuera probablement à renforcer les liens de la Turquie avec le président russe Vladimir Poutine, ce qui inquiète les alliés occidentaux du pays.
Tout cela, dans un contexte socio-économique intérieur très difficile en Turquie même si bien que les difficultés économiques du pays pourraient aussi pousser Erdogan à devenir plus conciliant avec les Européens, en Méditerranée ou en mer Noire, pour le commerce maritime. La Turquie, par exemple, aspire à devenir un carrefour énergétique, pour le transport (oléoducs, gazoducs), mais aussi pour la production, avec des sondages au large des côtes en Méditerranée de l’Est, qui ont entraîné une militarisation de la mer et des tensions avec la Grèce.
Un triomphe, mais pour combien de temps?
Il s’agit du dernier mandat d’Erdogan, conformément à la Constitution turque, et il est possible qu’il soit écourté. Le président, âgé de 69 ans, a de nombreux problèmes de santé. Il est de plus en plus fragile physiquement, il a du mal à marcher et ses discours sont souvent saccadés. Dans les années à venir, son état de santé pourrait se dégrader...
Bien que ce pays de 85 millions d’habitants connaisse pour l’instant une certaine stabilité politique, le pays ne risque-t-il pas de connaître des troubles économiques, sociaux et politiques dans un avenir proche ?
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Joanne Courbet pour DayNewsWorld |
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L’AMITIE FRANCO-ALLEMANDE
COMPROMISE PAR LE NUCLEAIRE
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L’Assemblée parlementaire franco-allemande de lundi 22 mai 2023, lors de laquelle 50 membres de l’Assemblée nationale française et 50 membres du Bundestag se réunissent deux fois par an pour promouvoir la coopération entre les deux pays, a été entachée par les divergences d’opinion au sujet de l’énergie nucléaire.
Le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, et le ministre allemand de l’Économie, Robert Habeck, ont pris la parole devant les parlementaires, indiquant que leurs points de vue étaient très différents.
L’énergie nucléaire ne devrait pas être considérée comme une source d’énergie renouvelable, a déclaré le ministre de l’Économie Robert Habeck, dans le contexte du désaccord actuel de la directive révisée sur les énergies renouvelables. Son homologue Bruno Le Maire a qualifié l’énergie nucléaire de « ligne rouge » pour la France.
En ce qui concerne la collaboration en matière de politique énergétique, l’Allemagne et la France « avancent chacune de leur côté », a déclaré M. Habeck pour résumer la position des deux pays sur le sujet.
« Ce serait un malentendu total si nous supposions que parce que nous travaillons de manière approfondie et confiante, le consensus est toujours au rendez-vous. Je dirais que c’est exactement le contraire », a déclaré M. Habeck lors de la séance plénière.
La semaine dernière, le gouvernement français a fait beaucoup de bruit après avoir bloqué l’approbation de la directive européenne révisée sur les énergies renouvelables, qui fixe des niveaux minimaux en matière de production d’énergie à partir de sources renouvelables.
L’approbation était surtout considérée comme une étape formelle, puisque les négociations entre le Parlement européen et les États membres avaient déjà été conclues.
Toutefois, la France souhaite obtenir des garanties supplémentaires : le pays veut que l’hydrogène bas carbone produit par l’énergie nucléaire soit déduit de ses objectifs en matière d’énergies renouvelables.
Le gouvernement allemand considère que l’énergie nucléaire est distincte de l’énergie renouvelable et a insisté pour maintenir le compromis qui avait été convenu précédemment, a indiqué M. Habeck.
"M. Robert sait que la politique nucléaire constitue une ligne rouge absolue pour la France", a affirmé M. Le Maire, ajoutant "qu’il s’agit de notre souveraineté [énergétique] ".
Le calendrier d’une nouvelle tentative d’adoption de la législation dépend de la France.
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Andrew Preston pour DayNewsWorld |
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L'OTAN VOIT PLUS GRAND DANS SES DISPOSITIFS
DE DEFENSE
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Quinze mois après le début de la guerre contre l'Ukraine, et à un peu plus d'un mois du sommet des dirigeants de l'Otan à Vilnius, l'Alliance renforce ses défenses et remanie les plans de protection de tous ses membres. En effet, en réponse à l'invasion de l'Ukraine, l'alliance a déployé quatre nouveaux "groupements tactiques" en Slovaquie, en Hongrie, en Roumanie et en Bulgarie, en plus des quatre déjà constitués en Pologne et dans les trois États baltes après la prise de la Crimée par la Russie en 2014.
Déploiements dans les pays baltes et en Pologne
Les membres de l'Otan envisagent désormais de porter les déploiements dans les pays baltes et en Pologne à la taille d'une brigade, ce qui signifierait l'ajout de milliers de soldats supplémentaires "là et quand c'est nécessaire".
Le matériel militaire, dont le transport est long et compliqué, est prépositionné à l'est dans le cadre de ce plan. Les exercices comme "Spring storm" s'intensifient afin d'aider les forces alliées à mieux communiquer, à travailler ensemble et à connaître le terrain.
Assaut aéroporté de troupes américaines, débarquement nocturne de Marines britanniques, parachutage de commandos français: en Estonie, sur le flanc oriental de l'Otan, les pays de l'Alliance s'entraînent dans l'ombre de la guerre menée par la Russie contre l'Ukraine.
Concrètement, la Grande-Bretagne, qui dirige le groupement tactique de l'Otan en Estonie, tiendra des troupes en attente dans leurs bases d'origine pour renforcer les quelque 1.000 soldats britanniques et français présents sur le terrain.
Le message est clair. "Il indique que nous pouvons nous déployer très rapidement dans un délai très court", explique le lieutenant-colonel Edouard Bros, commandant du déploiement français en Estonie, dont les forces participent à l'exercice "Spring storm".
"Il s'agit là d'un changement essentiel : une couche supplémentaire de capacités pour renforcer la force en place avant le déclenchement d'un conflit", a déclaré le général de brigade britannique Giles Harris, commandant du déploiement de l'OTAN en Estonie.
"Ce changement doit rendre l'alliance apte à mener des opérations à grande échelle pour défendre chaque centimètre de son territoire", a déclaré ce mois-ci le général américain Christopher Cavoli, commandant suprême de l'Otan en Europe.
"La défense collective est redevenue la tâche la plus importante et nous devons nous mettre en ordre de marche", affirme Kristjan Mae, chef du département de planification des politiques au ministère estonien de la Défense.
Une force de 300.000 soldats
Si l'Estonie semble satisfaite de ce modèle, sa voisine, la Lituanie, souhaite disposer en permanence de troupes supplémentaires sur le terrain et discute encore avec son principal partenaire, l'Allemagne, de la manière de les obtenir. Ces déploiements renforcent les armées des pays de la ligne de front et constituent la pointe de la défense avancée de l'Otan. L'adhésion de la Finlande - et à terme de la Suède - contribuera à renforcer son flanc oriental.
Des plans plus détaillés doivent être approuvés par les dirigeants à Vilnius. Ils précisent la manière dont l'alliance défendrait chaque région en cas d'attaque, avec le nombre de forces, les pays d'origine et les lieux d'affectation. L'Otan veut disposer d'une force de 300.000 soldats prêts à être déployés dans un délai de 30 jours.
Tous ces nouveaux déploiements nécessiteront inévitablement de l'argent, des ressources et des forces. La question est de savoir si les alliés sont prêts à mettre la main à la poche. Avant Vilnius, les membres de l'Otan négocient un nouvel engagement visant à augmenter les dépenses de défense en pourcentage du produit intérieur brut.
Seuls sept membres de l'alliance ont atteint l'objectif de 2% fixé pour 2024 et l'objectif minimum pour Vilnius sera de transformer ces 2% en un plancher plutôt qu'un plafond. L'Estonie, qui n'a jamais cessé de considérer la Russie comme une menace existentielle, veut voir ses alliés s'engager à consacrer 2,5% de leur PIB à la défense et veut que les nouvelles stratégies de défense deviennent opérationnelles dès que possible.
"Une chose est d'avoir de bons plans sur le papier. Une autre est de les rendre exécutables et réalisables", a déclaré le ministre estonien de la Défense, Hanno Pevkur, lors de l'exercice "Spring Storm". "C'est le défi pour nous tous". |
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Alize Marion pour DayNewsWorld |
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LES RUSSES ANNONCENT LE CONTROLE DE BAKHMOUT
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Serait-ce la fin de la bataille de Bakhmout ?
Alors que l'armée ukrainienne et les mercenaires du groupe paramilitaire Wagner, soutenus par des unités de l'armée régulière russe, se disputent depuis le mois d'août dernier le contrôle de cette petite ville de l'oblast de Donetsk, ces derniers semblent en passe de l'emporter. Moscou a revendiqué samedi soir la capture totale de la ville de Bakhmout, épicentre des combats dans l'est de l'Ukraine et théâtre de la bataille la plus longue et la plus sanglante dans le pays depuis l'assaut russe, en février 2022
Ce samedi, Evgueni Prigojine , le chef de Wagner a ainsi déclaré dans un message publié sur l'application de messagerie instantanée Telegram que ses hommes se seraient emparés de Bakhmout « à midi », ajoutant « nous avons pris toute la ville, maison par maison. » Depuis Bakhmout, Evgueni Prigojine – en conflit avec la hiérarchie militaire à Moscou – a souligné que la capture de la ville avait pris "224 jours" et qu'il n'y avait "que Wagner ici", pas de troupes régulières de l'armée russe.
Selon lui, son groupe se retirera de la ville à partir du 25 mai et en laissera la défense à l'armée régulière, se tenant à disposition après rotation et entraînement pour des opérations futures de Moscou.
Le soir même, le président russe Vladimir Poutine a, par voie de communiqué, félicité Wagner, et les soldats de l'armée régulière leur ayant apporté leur soutien pour l'achèvement de « l'opération de libération d'Artyomovsk », le nom soviétique de Bakhmout.
Ce n'est pas la première fois que les gouvernements ukrainiens et russes se disputent par voie de communiqués le contrôle de la ville : en avril dernier, après que ses hommes se sont emparés de l'hôtel de ville de Bakhmout, Evgueni Prigojine avait assuré que celle-ci, « d'un point de vue légal », était aux mains des forces russes.
« Des ruines et des Russes morts »
Une affirmation qui semblait avoir été confirmée le lendemain par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, en marge du sommet du G7 à Hiroshima, au Japon : « Bakhmout n'est plus que dans nos cœurs, a-t-il ainsi déclaré. Il n'y a plus rien là-bas […] à part des ruines, et des Russes morts. »
Mais là où cette déclaration avait alors été accueillie par des moqueries de l'état-major ukrainien, il semblerait que l'annonce faite ce 20 mai par Evgueni Prigojine soit plus crédible : en effet, selon Kiev, la situation sur le terrain serait « critique », et l'armée ukrainienne ne contrôlerait plus que « certaines installations industrielles » et bâtiments résidentiels.
Si la ville était effectivement passée sous contrôle de la Russie, cela mettrait fin à une bataille ayant duré dix mois, et considérée par certains observateurs comme l'une des plus sanglantes du XXIe siècle. Cités par la BBC en mars dernier, des officiels occidentaux estimaient les pertes russes à Bakhmout entre 20.000 et 30.000 personnes, tuées ou blessées.
Le conflit en Ukraine s'envenime
Cette revendication russe est survenue pendant une visite surprise du président ukrainien Volodymyr Zelensky à Hiroshima, au Japon, pour le sommet du G7, où il devait rencontrer son homologue américain Joe Biden.
Ce dernier après avoir ouvert la voie à de livraisons futures d'avions de combat F-16 de construction américaine pour aider l'Ukraine à "se défendre" contre la Russie, a rencontré M. Zelensky dimanche à Hiroshima (Japon). Deux jours après une annonce ouvrant la voie à la livraison d'avions de combat F-16 à Kiev, le président des Etats-Unis a promis de nouvelles armes et munitions américaines à l'Ukraine. Ces nouvelles cargaisons incluront "des munitions, de l'artillerie, des véhicules blindés", a déclaré Joe Biden.
Mais la livraison d'avions de combat F-16 à Kiev questionne . “La question tourne autour du franchissement de la frontière russe. La raison d’être d’une aviation de combat, c’est de porter le feu chez l’ennemi. Or, il y a ici un obstacle politique”, analyse un expert sur France 24 “Ne pas franchir la frontière russe, ce serait faire un usage très limité de ce type d’armement. Faire voler des F-16 uniquement dans le ciel ukrainien, ce serait comme mettre des oiseaux en cage”, résume le spécialiste des questions militaires. Interrogé une nouvelle fois lundi sur la possibilité de fournir des F-16 américains à l'Ukraine, John Kirby, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale à la Maison Blanche, avait réaffirmé pas plus tard que lundi 15 mai l’opposition de Washington qui semblait vouloir maintenir une stratégie défensive dans le ciel ukrainien.
Les deux camps sont désormais dans l'attente d'une contre-offensive d'ampleur annoncée par les autorités ukrainiennes, fortes des livraisons d'armes occidentales. |
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Alize Marion pour DayNewsWorld |
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DES ELECTIONS EN TURQUIE AUX ENJEUX INTERNATIONAUX
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Aucun des deux favoris à la présidentielle turque n'est parvenu, selon des résultats encore partiels, à réunir plus de 50% des suffrages exprimés. Le pays s'avance vers une première historique : un second tour le 28 mai pour départager le candidat de l'opposition Kemal Kiliçdaroglu et le président sortant Recep Tayyip Erdogan, donné légèrement en tête. Il y a eu 49,51 % des voix pour Recep Tayyip Erdogan, 44,88 % pour Kemal Kiliçdaroglu et 5,1 % en faveur de l’outsider Sinan Ogan.
Après 20 ans de règne, le "sultan des temps modernes" est plus fragilisé que jamais. Les Turcs l'ont pénalisé pour son rôle dans l'effondrement de l'économie et sa gestion - très critiquée - des séismes meurtriers de février.
Hier, le vote des jeunes a pesé dans la balance. Ils sont 6,4 millions de primo-votants (sur 64 millions d’électeurs) à être nés et à avoir grandi sous le règne d'Erdogan. Une génération que le reis n’a pas réussi à transformer, comme il l’avait promis, en 'une génération pieuse'".
Le scrutin présidentiel de 2023 se joue certes sur les questions économiques et la capacité des candidats à stopper l’inflation qui mine le pays. Mais les enjeux internationaux font de cette élection un événement qui dépasse le cadre national. Le résultat de ces élections présidentielles pourrait en effet avoir un impact sur la politique étrangère de la Turquie.
Replacer la Turquie, puissance militaire, au centre de la carte
Malgré les difficultés économiques et politiques que traverse l’État turc depuis quelques années, il est intéressant de voir que la politique étrangère menée par Erdogan depuis son arrivée au pouvoir n’a cessé de suivre l’objectif de replacer la Turquie au centre de la carte. Pont entre l’Europe et l’Asie et véritable carrefour de la Méditerranée orientale, Ankara dispose de nombreux atouts qui la rendent incontournable sur la scène européenne, asiatique, moyen-orientale, et dans une moindre mesure, sur la scène africaine. Recep Tayyip Erdogan, au fil du temps, s’est révélé être un habile diplomate, usant de la position géographique centrale de son pays. Un lien entre l’Europe et le Moyen-Orient, au contact direct de la guerre en Syrie, en discussion avec les pays du Golfe, en médiation sur la guerre en Ukraine. Il parle à Vladimir Poutine et à Xi Jinping tout en étant à la tête de la deuxième armée de l’Otan, de fait, un allié précieux des États-Unis. Son départ laisserait planer une ombre d’incertitude sur de nombreux dossiers. En outre puissance militaire montante avec des dépenses militaires à hauteur de 15,48 milliards de dollars (soit 2,1% de son PIB) , la Turquie possède une industrie de défense très active, qui s’est principalement fait connaître avec les drones MALE Bayraktar TB-2. L’embargo mis en place par la France et l’Allemagne sur la vente d’armes à la Turquie en 2019 a poussé le pays à améliorer son autonomie stratégique. Il ambitionne désormais de produire 100% de son armement. En 2021, Ankara produit 70% de son armement et commence à se faire une place parmi les grands exportateurs d’armes. L’État turc compte entre autre produire un chasseur national, le TF-X, mais aussi un système de défense anti-aérien, le SIPER. Trois entreprises turques font par ailleurs désormais partie des 100 plus grandes entreprises d’armement à l’échelle mondiale . Ankara compte également améliorer ses capacités spatiales, en lançant notamment en 2023 le satellite d’observation de la Terre IMECE et compte également se doter de son propre port spatial, qui serait construit en Somalie. En plus d’une localisation géographique stratégique, la Turquie s’est dotée d’une stratégie d’influence, s’appuyant tant sur un panislamisme « à la turque » que sur des exportations d’armes, qui semble peu à peu faire ses preuves au sein de l’environnement stratégique turc.
Un rôle ambigu sur la scène européenne
Ankara, sous la présidence d’Erdogan, se caractérise par son rôle particulièrement ambigu sur la scène européenne : alors que la Turquie est candidate à l’UE et membre de l’OTAN, elle s’est progressivement écartée des pays occidentaux depuis le verrouillage politique du pays entamé en 2016, et met un point d’honneur à maintenir des relations étroites avec la Russie . Cette ambiguïté se perçoit surtout à travers sa position au sujet de la relance de l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022 en servant d’intermédiaire pour contourner les sanctions internationales contre Moscou. La Turquie joue là un rôle d’équilibriste. Elle livre des drones Bayraktar à l’Ukraine, tout en s’opposant à des sanctions contre Moscou. Une position qui lui a même permis de parrainer un accord entre les deux belligérants pour laisser sortir les céréales ukrainiennes par la mer Noire. Même si l’État turc semble jouer un jeu trouble entre les deux belligérants, elle s’efforce finalement d’exploiter sa position « d’équilibre » entre deux pôles de puissance - l’un centré autour de l’Union européenne et l’autre centré autour de Moscou - afin de tracer sa propre voie et de devenir, à terme, une puissance d’envergure régionale.
Recep Erdogan tempère, autant que faire se peut. Mais dans le cadre du scrutin présidentiel du 14 mai 2023, son opposant Kemal Kiliçdaroglu ne sera pas forcément capable de maintenir l’équilibre. Ce sera plus compliqué car avec Erdogan, la Russie n’avait qu’un seul interlocuteur.
Si l’opposition gagne, il y en aura plusieurs. L’opposition est un attelage de six courants politiques très différents. Et le candidat derrière lequel ils se sont rangés promet une présidence collégiale pour rompre avec la verticalité de Recep Erdogan.
Une épine dans le pied de l'Otan ?
La guerre en Ukraine a aussi révélé l’influence de la Turquie au sein de l’Otan. La Finlande et la Suède, qui jusque-là souhaitaient rester à l’écart de l’organisation, ont fait acte de candidature. Ankara a finalement accepté d’intégrer la Finlande, tout en laissant patienter Stockholm. Recep Erdogan demande à la Suède d’extrader des sympathisants qu’il considère comme des « terroristes du PKK ».Il a voulu montrer [à son électorat] que son pays est un pays qui compte dans les organisations internationales. Le signal qu’il envoie est celui d’un président qui ne bazarde pas comme ça la sécurité de ses citoyens.
Au sein de l’Alliance atlantique, la Turquie est la deuxième armée derrière celle des États-Unis. Un pays avec lequel la relation est ambiguë depuis qu’Ankara a opté pour le système russe de missile S-400 au détriment de son équivalent américain. Les États-Unis avaient répliqué en refusant de leur vendre des avions de chasse F-35.
Un sujet de discorde qui pourrait vite s’apaiser avec l’arrivée de Kemal Kiliçdaroglu au pouvoir.
La fin d’une relation houleuse avec l’Union européenne ?
Autre relation tendue, celle de la Turquie avec l’Union européenne. Les dossiers qui posent problème ne vont pas disparaître en un clin d’œil. Recep Erdogan continuera probablement à jouer le rapport de force. Quant à son opposant, s’il envisage d’apaiser la relation, il risque tout de même de souffrir des tensions laissées en héritage.
Il prévoit de modifier le code pénal, de protéger la liberté d’expression et la liberté de la presse. Donner ainsi des gages à l’Occident donnerait une meilleure image de la Turquie, ce qui permettrait, à terme, d’attirer des investisseurs étrangers. Par ricochet, de remettre sur la table le projet d’union douanière avec l’UE. Et pourquoi pas de proposer des conditions d’obtention de visa plus souples pour la jeunesse turque avide d’Europe. Tout l’enjeu sera de convaincre Bruxelles, qui n’est plus aussi ouverte qu’elle l’a été, de l’intérêt d’un rapprochement avec Ankara.
En revanche, il ne faut pas s’attendre à un changement de pied sur Chypre ou sur la Syrie. Ce sont des enjeux de sécurité, quel que soit le pouvoir en place. La majorité des Turcs se sentent menacés par ce qu’il se passe en Syrie.
Une possible normalisation en Méditerranée orientale
Avec la crise économique que subit la Turquie, Ankara a besoin de stabilité avec ses voisins. Après une période de tensions en Méditerranée orientale, la relation avec la Grèce tend à se normaliser. Recep Erdogan et Kemal Kiliçdaroglu iraient dans le même sens. Il faut dire que le séisme qui a frappé Turquie et Syrie au mois de février a favorisé l’apaisement. Athènes a immédiatement apporté son soutien ce qui a été apprécié et remarqué. Les navires de prospection battant pavillon turc sont aussi moins agressifs dans le secteur pour tenter de mettre la main sur les importantes ressources gazières.
La Turquie a donc réussi à s’assurer une place de choix dans son environnement stratégique. Le renforcement de ses capacités militaires, la croissance fulgurante de son industrie de défense, mais surtout ses grandes ambitions devraient lui permettre de devenir, à terme, une puissance d’envergure régionale.
Le pays doit cependant encore relever de nombreux défis, surtout sur le plan intérieur : le mauvais état de l’économie turque, aggravée par les deux tremblements de terre, nécessite des réformes de fond qui varieront indiscutablement en fonction du candidat qui remportera les élections présidentielles, mais aussi du parti qui emportera le scrutin des élections législatives. Un changement à la tête du pays après plus de vingt ans de gouvernance par le parti AKP pourrait avoir un impact considérable sur cet État aux grandes ambitions, qui usait jusque-là de ses relations ambiguës pour monter en puissance.
"Mais le rapport de forces n’est jamais loin. C’est même la marque de fabrique de la diplomatie turque ces dernières années : le manque de lisibilité tout en assurant une certaine stabilité." |
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Alize Marion pour DayNewsWorld |
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CHARLES III ET CAMILLA COURONNES
ENTRE TRADITION ET MODERNITE
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Charles
III est devenu en septembre roi du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et
d’Irlande du Nord, ainsi que de quatorze pays du Commonwealth, du Canada
à l’Australie en passant par la Jamaïque, à la mort de sa mère
Elizabeth II, à l’âge de 96 ans. Son sacre, unique en Europe, en est la
confirmation religieuse et le Royaume-Uni n’en avait plus vu depuis
1953. S’il a été modernisé avec une durée plus courte, des représentants
des principales religions et du gospel chanté en plus des classiques,
ce rituel millénaire a donné l’occasion à la monarchie britannique de
déployer toute la pompe dont elle a le secret.
Charles III et la reine Camilla ont officiellement été couronnés, samedi 6 mai 2023 à l'abbaye de Westminster, puis retour vers le palais de Buckingham dans le Gold State Coach, carrosse doré utilisé à chaque couronnement, et les deux souverains ont ensuite salué la foule depuis le balcon du palais. 
 
Le roi Charles III et la reine Camilla, accompagnés des membres actifs de la famille royale, sont sortis sur le balcon du palais de Buckingham samedi pour saluer des dizaines de milliers de personnes rassemblées pour leur couronnement.
Portant couronne et en tenue d’apparat, le roi et la reine étaient entourés notamment de l’héritier du trône, William, avec son épouse, Kate, et leurs enfants, ainsi que d’Anne et Edward, frère et sœur du souverain. Ils ont assisté à un défilé aérien, dont la durée a été réduite en raison de la pluie, sont rentrés dans le palais puis sont ressortis afin de saluer brièvement une nouvelle fois la foule compacte malgré le temps pluvieux.
Ni le fils cadet de Charles, Harry, ni son frère Andrew, tous les deux en retrait de la monarchie, n’étaient là. Le duc de Sussex (Harry) et le duc d’York (Andrew) ne sont plus membres actifs de la famille royale, le premier, depuis son départ volontaire aux Etats-Unis avec son épouse, Meghan, en 2020, tandis que le second est tombé en disgrâce après des accusations d’agression sexuelle qu’il dément et qu’il a soldées par un accord financier. Ils ont tous les deux assisté au couronnement depuis le troisième rang de l’abbaye de Westminster. 
Une cérémonie religieuse grandiose !
Devant près de 2 300 invités, l'archevêque de Canterbury, Justin Welby, a déposé la couronne de Saint-Edouard sur la tête de Charles III. Peu avant, le souverain a prêté serment de servir ses sujets et de protéger l'Eglise d'Angleterre dont il est le chef suprême. Charles III a enfin reçu l'onction, protégé des regards par des paravents.
Nouveautés par rapport au précédent couronnement.
Le traditionnel "hommage des pairs", pendant lequel des nobles prêtent allégeance au roi ou à la reine, a été supprimé.
Il est remplacé par un "hommage du peuple" :
les Britanniques et autres populations dont Charles III est le chef d'Etat sont appelés à faire allégeance au roi. Pour la première fois, des femmes évêques participeront au couronnement. Des leaders religieux juifs, musulmans, hindous, sikhs ou bouddhistes ont aussi pris part aux festivités et le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, un hindouiste, a lu un passage de la Bible. Autre première dans le domaine : les différents textes ont été lus en anglais mais aussi en gallois, en gaélique écossais et en gaélique irlandais. Pour la première fois, une cérémonie de couronnement d’un souverain britannique a été ponctuée par la performance d’un groupe de gospel. Cette formation baptisée Ascension Choir, qui avait été créé spécialement pour l’occasion, a insufflé une énergie bienvenue dans le cadre guindé de Westminster.
Un long week-end de festivités.
Les Britanniques sont invités dimanche à se rassembler pour des déjeuners conviviaux à l'occasion du couronnement du roi.
Un concert est également prévu le soir au château de Windsor, devant un public de 20 000 personnes.
La journée de lundi a été déclarée fériée au royaume unis. La famille royale invite le public à profiter de ce jour chômé pour mener des actions caritatives près de chez eux. « Long Live King Charles » (Longue vie au roi Charles) ! |
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Samantha Moore pour DayNewsWorld |
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SPECTACULAIRE COUP DE FILET ANTI-MAFIA EN EUROPE
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Une vaste opération de police visant la mafia calabraise, la 'Ndrangheta, a été lancée ce mercredi matin 3 mai 2023 dans plusieurs pays européens, dont l'Allemagne où des perquisitions et des arrestations ont été effectuées, ont annoncé des autorités judiciaires de ce pays.La ’Ndrangheta calabraise, cible mercredi d’un spectaculaire coup de filet à l’échelle européenne, est considérée par les experts comme la mafia italienne la plus puissante après avoir supplanté la Cosa Nostra sicilienne et la Camorra napolitaine.
Des centaines de policiers allemands sont intervenus dans cinq régions d'Allemagne dans le cadre d'une "opération européenne de grande envergure" qui vise "des responsables et des membres de la 'Ndrangheta", ont déclaré dans un communiqué commun plusieurs parquets régionaux, dont celui de Munich.
Des opérations ont également eu lieu en Belgique, en France, en Italie, au Portugal et en Espagne, précise ce communiqué.
En Allemagne, plus de cent perquisitions ont été effectuées et une trentaine de mandats d'arrêt, dont quatre mandats européens, ont été exécutés, selon les autorités des Länder de Bavière, de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, de Rhénanie-Palatinat, et de Sarre.
C'est dans ces régions de l'ouest et du sud de l'Allemagne que se sont concentrées les opérations de police.
L'enquête porte, selon le communiqué, sur les délits suivants : "trafic de drogue, blanchiment d'argent, trafic d'armes, escroquerie et divers délits fiscaux à grande échelle".
Selon les médias allemands MDR et FAZ, plus de 100 mandats d'arrêts doivent être exécutés mercredi dans différents pays.
Le ministre de l'Intérieur de Bavière Joachim Herrmann a qualifié cette opération de "coup sensible porté à la 'Ndrangetha", une organisation criminelle implantée dans la région italienne de Calabre (sud) et considérée comme la mafia la plus riche et la plus puissante d'Italie, avec une extension mondiale croissante couvrant plus de 40 pays.
Réponse internationale
Les ramifications internationales de la ’Ndrangheta ont contraint les autorités italiennes à demander l’aide de leurs homologues étrangères. En 2020, l’Italie a mis en place le programme «I-CAN» par l’intermédiaire d’Interpol afin d’informer les autres pays où la ’Ndrangheta est présente sur l’organisation de cette mafia et structurer la réponse répressive.
Avant l’opération de mercredi, 46 membres de la ’Ndrangheta avaient été arrêtés dans le monde entier dans le cadre de ce programme. Le plus célèbre d’entre eux est Rocco Morabito, l’un des fugitifs les plus recherchés d’Italie, qui a été arrêté l’année dernière au Brésil, après s’être évadé d’une prison en Uruguay en 2019.
Selon l'office bavarois de police judiciaire, les autorités allemandes ont agi dans le cadre de l'"Opération Eureka", coordonnée par les offices européens Europol et Eurojust.
L'opération Eureka, déclenchée au niveau européen il y plus de trois ans, est "l'une des plus importantes et des plus significatives de ces dernières années dans le domaine du crime organisé en Italie", a souligné la police bavaroise.
Personne ne sait exactement quels sont les effectifs, mais selon la justice italienne, la ’Ndrangheta compte au moins 20.000 membres dans le monde. Selon le magistrat italien Roberto di Bella, elle est l’organisation criminelle «avec le plus de ramifications et présente sur les cinq continents».
Le procureur italien Nicola Gratteri, qui siège à Catanzaro, l’un des fiefs de la ’Ndrangheta en Calabre, une des régions les plus pauvres d’Italie, estime son chiffre d’affaires annuel à 50 milliards d’euros, en grande partie tiré du trafic de cocaïne.
Dans le cadre de ces investigations, les autorités italiennes et belges ont pu attribuer à la 'Ndrangetha l'importation et le trafic de près de 25 tonnes de cocaïne, pour la période allant d'octobre 2019 à janvier 2022, a précisé la même source. Des flux financiers de plus de 22 millions d'euros de la Calabre vers la Belgique, les Pays-Bas et l'Amérique du Sud ont également pu être identifiés.
Un maxi-procès avec plus de 300 accusés, présumés membres ou proches de la ’Ndrangheta, s’est ouvert en 2021, dévoilant le réseau de politiciens, avocats et hommes d’affaires accusés de collusion avec la mafia.
Par ses proportions, ce procès n’est dépassé que par le premier maxi-procès de 1986-1987 à Palerme contre la Cosa Nostra sicilienne, à l’issue duquel 338 accusés furent condamnés. |
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Alize Marion pour DayNewsWorld |
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LA CONTRE-OFFENSIVE UKRAINIENNE
A-T-ELLE COMMENCE ?
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M. Prigojine, chef du groupe Wagner, a dit s’attendre à une contre-offensive ukrainienne vers la mi-mai.
"Cette contre-offensive pourrait devenir une tragédie pour notre pays", a-t-il averti.
Le groupe Wagner a été en première ligne dans les combats autour de la ville de Bakhmout.
Evguéni Prigojine est en conflit ouvert avec la hiérarchie militaire russe, qu’il accuse de ne pas livrer sciemment suffisamment de munitions à ses hommes et s’en est pris publiquement au ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, à plusieurs reprises.
L’Ukraine a affirmé cette semaine que ses préparatifs en vue d’une contre-offensive touchaient à leur fin.
Dimanche, le gouverneur de la région russe de Briansk frontalière de l’Ukraine a annoncé qu’un bombardement ukrainien ayant visé un village russe avait fait quatre morts et deux blessés. La veille, une attaque de drones a provoqué un incendie dans un dépôt de pétrole à Sébastopol, le port d’attache de la flotte russe de la mer Noire en Crimée, selon les autorités de la péninsule annexée par la Russie.
Moscou remplace son chef de la logistique militaire
L’armée russe a annoncé dimanche la nomination d’un nouveau chef de sa logistique militaire, le général Alexeï Kouzmenkov, qui remplace à ce poste un autre haut gradé, le général Mikhaïl Mizintsev, au moment où Kyiv affirme avoir achevé ses préparatifs à une contre-offensive.
"Le général Alexeï Kouzmenkov a été nommé vice-ministre russe de la Défense, responsable du ravitaillement matériel et technique des forces armées russes", a indiqué l’armée dans un communiqué.
Jusqu’ici, M. Kouzmenkov était directeur adjoint de la Garde nationale russe (Rosgvardia), un poste qu’il occupait depuis 2019, selon le communiqué.
Alexeï Kouzmenkov remplace ainsi Mikhaïl Mizintsev, qui n’a été nommé à ce poste qu’en septembre dernier.
Ancien chef du Centre de contrôle de la défense nationale, M. Mizintsev est visé par des sanctions occidentales pour son rôle dans le siège de Marioupol, ville portuaire dans le sud-est de l’Ukraine, dévastée par les bombardements.
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Alize Marion pour DayNewsWorld |
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LA FINLANDE VERS UN GOUVERNEMENT
DE DROITE ET EXTREME-DROITE
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Petteri Orpo, vainqueur des élections finlandaises et probable futur Premier ministre finlandais, a annoncé ce jeudi 27 avril 2023 vouloir constituer une coalition gouvernementale avec l'extrême droite. Le parti nationaliste anti-immigration est arrivée deuxième aux élections législativesl
Les négociations officielles en vue de former un gouvernement commenceront le 2 mai prochain. Elles réuniront la Coalition nationale (centre droit), le parti de Petteri Orpo, vainqueur des élections, le Parti des Finlandais (extrême droite) ainsi que deux autres petits partis alliés traditionnels de la droite finlandaise. Une telle alliance avec le Parti des Finlandais, qui a obtenu 20,1% des voix aux législatives du 2 avril, signifierait qu’une nouvelle formation anti-immigration se retrouverait au pouvoir en Europe, sur fond de poussée des partis populistes ou d’extrême droite dans plusieurs pays du continent.
Petteri Orpo, vice-Premier ministre de la Finlande de 2017 à 2019, avait deux options pour constituer une coalition : soit s'allier avec le parti social-démocrate (SDP) de la Première ministre démissionnaire Sanna Marin, soit s'unir avec le Parti des Finlandais, avec lequel le principal sujet de divergence concerne l'immigration.
Entre les deux partis, cette question s'annonce comme le point le plus difficile pour nouer une alliance. Quand le parti nationaliste milite pour d'importantes restrictions, Petteri Orpo défend, lui, une immigration de travail pour contrer le fort vieillissement de la population finlandaise.
"Ce sera un sujet de négociation. C'est une question très importante pour nous : l'immigration menace la sécurité comme l'économie, a déclaré jeudi, la dirigeante du Parti des Finlandais. Dans le même temps, nous ne sommes aucunement opposés à toute immigration. Il y a certainement des choses sur lesquelles nous pourrons tomber d'accord en matière d'immigration de travail."
L'actuelle Première ministre se met en retrait
En Finlande, la droite a déjà gouverné avec le Parti des Finlandais (ex-Vrais Finlandais) entre 2015 et 2017, date d'une scission au sein de la formation eurosceptique qui avait abouti à une ligne plus dure, notamment en matière migratoire.
Les négociations finales pour former un gouvernement durent habituellement un mois environ en Finlande. Il faut 101 députés pour avoir une majorité absolue au Parlement finlandais et ses 200 sièges. Les membres des coalitions au Parlement finlandais héritent traditionnellement de postes de ministres et le deuxième parti au pouvoir prend généralement celui de ministre des Finances.
L’arrivée d’un gouvernement de droite à la tête de la Finlande serait historique, car ce serait la première fois en plus de 100 ans que des gouvernements seraient formés avec des partis autres que le Parti social-démocrate ou le Parti du centre.. |
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Sandra Stac pour DayNewsWorld |
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PRESIDENTIELLES EN TURQUIE
LA CAMPAGNE D'ERDOGAN EN DIFFICULTE
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Après avoir dû interrompre mardi soir une interview en direct à la télévision pour cause de grippe intestinale et annulé ses trois apparitions publiques prévues mercredi, le président turc Recep Tayyip Erdogan est réapparu ce jeudi 27 avril 2023, lors d’une visioconférence depuis le palais présidentiel à Ankara pour l’inauguration de la première centrale nucléaire de Turquie.
"Notre pays s’est hissé dans la ligue des pays dotés de l’énergie nucléaire", s’est félicité M. Erdogan, les traits tirés, dissipant toutefois les rumeurs les plus alarmistes sur son état de santé.
Un signe de la main avec Poutine
L’inauguration de la centrale d’Akkuyu (Sud), construite par le géant russe Rosatom, devait être un des moments forts de la semaine pour le président turc. Recep Tayyip Erdogan, qui devait initialement se rendre sur place, avait même escompté la visite du président russe Vladimir Poutine, qui s’est également exprimé par visioconférence avant lui. Les deux chefs d’État se sont d’ailleurs salués de la main à distance.
En difficulté dans les sondages face à son opposant Kemal Kılıçdaroglu, le président turc candidat à sa réélection multiplie les meetings aux quatre coins du pays ces dernières semaines. Mais après avoir dû interrompre une interview télévisée mardi soir, Recep Tayyip Erdoğan, au pouvoir depuis 20 ans, a annulé tous ses déplacements mercredi et ce jeudi. De quoi réveiller les interrogations sur la santé du président turc, âgé de 69 ans.Un virus intestinal a cloué au lit le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, à quelques semaines des élections qui pourraient lui coûter sa place à la tête du pays.
Une première en 20 ans.
Pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir en 2003, le flamboyant Recep Tayyip Erdoǧan voit en effet ses appuis vaciller, observent des experts. Les élections se tiendront le 14 mai dans ce pays qui relie l’Europe au Moyen-Orient. Des sondages donnent une faible avance à son principal rival, Kemal Kılıçdaroğlu, à la tête d’une coalition de six partis de l’opposition.
"Ce sont des élections qui paraissent décisives, tant pour la destinée de M. Erdoǧan que pour tous ses propos, son idéologie et sa façon de gouverner le pays depuis une vingtaine d’années" , estime Sami Aoun, directeur de l’Observatoire du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord de la Chaire Raoul-Dandurand.
Mardi soir, le président sortant a dû interrompre une entrevue en direct à la télévision turque pour cause de "grippe intestinale".
Il a dû se reposer mercredi, a-t-il annoncé sur Twitter, et n’a pas pu se rendre comme prévu dans les communautés de Kırıkkale, Yozgat et Sivas.
L'équilibriste sur la scène internationale
Sur la scène internationale, Recep Tayyip Erdoğan joue ainsi les équilibristes, analyse M. Aoun. Le pays est membre de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord et a offert son soutien à l’Ukraine, mais sans couper les ponts avec la Russie, ce dont témoigne cette nouvelle centrale nucléaire.
Vladimir Poutine s'exprimait d'ailleurs ce jeudi 27 avril 2023 lors d'une cérémonie organisée en visioconférence à l'occasion de l'inauguration de la première centrale nucléaire en Turquie, construite par la Russie, saluant un « projet phare » des relations entre Moscou et Ankara.
Cette centrale « est un exemple convaincant de tout ce que vous, monsieur le président Erdogan, faites pour votre pays, pour le développement de son économie, pour tous les citoyens turcs », a déclaré Vladimir Poutine. "Je veux le dire sans détour: vous savez comment fixer des objectifs ambitieux et vous cherchez à les atteindre avec confiance", a-t-il ajouté, des déclarations particulièrement chaleureuses qui témoignent de l'étroite relation personnelle nouée par les deux dirigeants ces dernières années. "Nous soutenons une telle attitude et sommes convaincus qu'une coopération et un partenariat étroits entre la Russie et la Turquie sont mutuellement bénéfiques", a-t-il insisté. Malgré des intérêts divergents, ils coopèrent sur plusieurs dossiers, comme la Syrie. Le président turc est aussi l'un des rares dirigeants à avoir de bonnes relations à la fois avec Moscou et Kiev malgré le conflit en Ukraine. L'inauguration de la centrale d'Akkuyu est l'un des symboles de ce partenariat, "l'un des projets mutuels les plus importants de l'histoire des relations russo-turques", a vanté jeudi le président russe.
Rappelant que Moscou avait envoyé une aide humanitaire après le séisme qui a fait plus de 50 000 morts en Turquie, Vladimir Poutine a affirmé que la Russie était "toujours prête à tendre une main amicale" .
Inflation et tremblement de terre La série de séismes ayant coûté la vie à
plus de 40 000 personnes en février peut nuire à l’image du
président sortant. L'opposition affirme que le nombre élevé de décès
n'est pas seulement lié au tremblement de terre, mais à des
constructions mal réglementées et de mauvaise qualité. La plupart des
habitations turques ne sont pas construites aux normes antisismiques,
malgré une loi votée en 2007 qui est peu appliquée en raison de la
corruption.
"Les projets de construction ont toujours
été utilisés pour mobiliser l’électorat d’Erdoǧan pendant les campagnes
électorales, indique M. Kejanlioglu. L’effondrement de quelques
hôpitaux récemment construits et les dégâts survenus à l’aéroport de
Hatay ont soulevé des questions de crédibilité. »
'La première fois où Erdoğan a été
propulsé au pouvoir, c’était à la faveur d’un séisme [celui de 1999].
Cette fois, est-ce que c’est un séisme qui va avoir raison de lui ?, se
demande Sami Aoun. Il y avait plusieurs entrepreneurs de l’entourage du
président sortant, corrompus, qui ont commis des infractions au code du
bâtiment."
Sortir de la crise économique est un enjeu fondamental . Les ménages peinent à joindre les deux bouts en Turquie, où l’inflation a atteint des sommets de 50 %. Cette crise économique galopante peut être en partie attribuée à la gestion du président sortant, rapportaient des experts au New York Times à la mi-avril. Et c’est un sujet chaud de cette campagne électorale. A ces deux crises s’ajoute celle des millions de réfugiés qui vivent en Turquie, pays qui en accueille le plus au monde. "C’est une terre d’accueil, la Turquie, mais quand l’économie vacille, c’est une situation difficile", indique Mme Deschamps-Laporte.
Unis contre l’autoritarisme d'Erdogan
Kemal Kılıçdaroğlu est le rival d'Erdogan dans les sondages pour la candidature à la présidentielle. Recep Tayyip Erdogan, 69 ans, fondateur et président de l'AKP (Parti de la justice et du développement), est installé au sommet du pouvoir depuis mars 2003. Il est sorti vainqueur de toutes les élections auxquelles il s'est présenté depuis : législatives en 2003, 2007, 2011, 2015 et 2018, présidentielle en 2014 et 2018… Comme pour la dernière élection, il a noué avec plusieurs partis d'extrême droite, dont les Loups gris du MHP (Parti d'action nationaliste), l'Alliance de la République.
Kemal Kiliçdaroglu, 74 ans, est un ancien fonctionnaire de la sécurité sociale. Il préside depuis 2010 le CHP (Parti républicain du peuple, kémaliste), héritier du parti unique d'Atatürk, mais il n'a jamais été candidat à la présidentielle, laissant de seconds couteaux se présenter en 2014 et en 2018. A la tête d'une opposition longtemps très timorée face aux dérives du régime, il a pris de l'assurance après 2017, lorsqu'il a pris la tête d'une « marche pour la justice » entre Ankara et Istanbul. Les municipales de 2019 voient également son parti remporter toutes les grandes villes turques. Kiliçdaroglu est à la tête d'Alliance de la nation, dite aussi Table des six, coalition hétérogène qui regroupe des sociaux-démocrates, des nationalistes et des islamistes. Fait notable, il a recueilli le soutien implicite du parti prokurde HDP, qui a choisi de ne pas présenter de candidat.
Les six partis de l’opposition rassemblés derrière Kemal Kılıçdaroğlu partagent une vision politique commune : déloger Erdoǧan et ramener le système politique parlementaire qui existait avant 2018.
La coalition de M. Kılıçdaroğlu rassemble des partis de l’opposition, tant de centre droit que de centre gauche, nationalistes ou pro-Europe, laïques ou islamiques.
Mais ce qui pourrait vraiment faire pencher la balance de leur côté, c’est l’appui tacite des Kurdes. En effet, l’alliance des partis de gauche et prokurdes n’a pas nommé de candidat et soutient M. Kılıçdaroğlu.
"Ces gens ont une forte mobilisation qui peut atteindre 11 %, voire 12 % des voix", détaille M. Aoun, aussi professeur émérite à l’Université de Sherbrooke. |
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Andrew Preston pour DayNewsWorld |
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GUERRE EN UKRAINEPLAN DE PAIX DE PEKIN VALIDE AU KREMLIN
MAIS PAS EN OCCIDENT
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Le président chinois Xi Jinping était en Russie depuis lundi, pour offrir son soutien au Kremlin et présenter son "plan de paix" pour l’Ukraine.
Mais ce plan en 12 points, qui ne condamne pas l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes, n’a pas convaincu Kiev et ses alliés. Pour Washington, la Chine ne peut prétendre être impartiale sur la question ukrainienne.
"Pékin ne peut prétendre être impartiale"
"On ne peut pas raisonnablement considérer que la Chine soit impartiale" en ce qui concerne l'Ukraine, a dit mardi un porte-parole de la Maison Blanche, la critique américaine la plus directe à ce jour de la proposition de médiation chinoise dans le conflit.
Pékin "n'a pas condamné" l’invasion russe, "n'a pas arrêté d'acheter du pétrole russe" a dit John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.
Il a par ailleurs accusé Pékin de "répercuter la propagande russe" sur le fait que la guerre en Ukraine serait le résultat d'une agression occidentale.
Une "nouvelle ère" de leur relation "spéciale" face aux Occidentaux
Vladimir Poutine et Xi Jinping ont loué mardi 21 mars l'entrée dans une "nouvelle ère" de leur relation "spéciale" face aux Occidentaux. Vladimir Poutine a affirmé soutenir le plan chinois pour régler le conflit en Ukraine, tout en accusant Kiev de le rejeter.
Nouvelle provocation du chef du Kremlin en allant à Marioupol
Imperméable aux critiques de la communauté internationale et aux menaces, le président russe Vladimir Poutine s’est rendu à Marioupol, ville ukrainienne dévastée par les bombardements, sa première visite en zone conquise depuis le début de l’offensive russe en Ukraine dimanche 19 décembre 2023. Il s’était auparavant rendu en Crimée samedi pour le 9e anniversaire de l’annexion de cette péninsule ukrainienne par la Russie.
Ce déplacement est intervenu au lendemain d'une visite surprise de Vladimir Poutine en Crimée pour marquer le neuvième anniversaire de l'annexion de la péninsule par la Russie, et ce alors que le président russe est sous le coup d'un mandat d'arrêt émis à son encontre par la Cour pénale internationale (CPI). Vladimir Poutine s'est rendu à Marioupol en hélicoptère, ont rapporté des agences de presse russes, citant le Kremlin.
Le président russe s'est ensuite rendu dans plusieurs quartiers de la ville au volant d'une voiture, s'arrêtant à plusieurs reprises et discutant avec des habitants. Les médias russes ont également annoncé dimanche que Vladimir Poutine avait rencontré les commandants de l'"opération militaire spéciale" en Ukraine, notamment le chef d'état-major de l'armée russe, Valery Gerasimov, qui dirige l'opération.
Ce déplacement intervient au lendemain d'une visite surprise de Vladimir Poutine en Crimée pour marquer le neuvième anniversaire de l'annexion de la péninsule par la Russie.
Et surtout quelques jours après l'annonce d'un mandat d'arrêt émis à son encontre par la Cour pénale internationale.
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Alize Marion pour DayNewsWorld |
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LA CPI LANCE UN MANDAT D'ARRET
CONTRE VLADIMIR POUTINE
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La Cour pénale internationale (CPI) a déclaré vendredi avoir lancé un mandat d’arrêt contre le président russe Vladimir Poutine pour sa responsabilité dans des crimes de guerre perpétrés en Ukraine depuis l’invasion russe
« Aujourd’hui, 17 mars 2023, la Chambre préliminaire II de la Cour pénale internationale a lancé des mandats d’arrêt contre deux personnes dans le cadre de la situation en Ukraine : M. Vladimir Vladimirovitch Poutine et Mme Maria Alekseyevna Lvova-Belova », commissaire présidentielle aux droits de l’enfant en Russie, a déclaré la CPI dans un communiqué.
M. Poutine « est présumé responsable du crime de guerre de déportation illégale de population [enfants] et de transfert illégal de population [enfants] des zones occupées d’Ukraine vers la Fédération de Russie », a ajouté la cour.
« Les crimes auraient été commis sur le territoire ukrainien occupé au moins à partir du 24 février 2022 », a poursuivi la CPI, ajoutant qu’il existait « des motifs raisonnables de croire que M. Poutine est personnellement responsable des crimes susmentionnés ».
La commissaire russe aux droits des enfants, Maria Lvova-Belova, a assuré vendredi qu’elle allait poursuivre son travail.
« C’est sympa que la communauté internationale ait estimé notre travail pour aider les enfants de notre pays, et qu’on ne les laisse pas dans des zones d’opérations militaires et qu’on les sorte […] Il y a eu des sanctions de tous les pays […] Mais on va continuer le travail », a-t-elle affirmé, citée par l’agence de presse russe Ria Novosti.
L’ex-président russe Dmitri Medvedev a pour sa part comparé vendredi le mandat d’arrêt à du papier toilette.
« La Cour pénale internationale a lancé un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine. Pas besoin d’expliquer où ce papier doit être utilisé », a-t-il écrit sur Twitter en anglais, terminant son message par une émoticône de papier toilette.
Lundi, le New York Times avait rapporté que la CPI s’apprêtait à lancer des poursuites contre des Russes pour le transfert d’enfants vers la Russie et pour des frappes délibérées sur des infrastructures civiles en Ukraine.
Le procureur de la CPI Karim Khan a déclaré plus tôt ce mois-ci après une visite en Ukraine que les enlèvements présumés d’enfants faisaient « l’objet d’une enquête prioritaire ».
La CPI, créée en 2002 pour juger les pires crimes commis dans le monde, enquête depuis plus d’un an sur d’éventuels crimes de guerre ou contre l’humanité commis pendant l’offensive russe.
Ni la Russie ni l’Ukraine ne sont membres de la CPI, mais Kiev a accepté la compétence de la cour sur son territoire et travaille avec le procureur.
La Russie nie les allégations de crimes de guerre. Les experts ont admis qu’il était peu probable qu’elle remette des suspects.
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Alize Marion pour DayNewsWorld |
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BAKHMOUT BIENTOT ENCERCLEE
UN REVERS DECISIF FACE AUX AVANCEES RUSSES
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Le chef du groupe paramilitaire russe Wagner a affirmé ce mercredi 8 mars 2023 que ses troupes avaient pris "toute la partie orientale" de la ville de Bakhmout, épicentre des combats dans l'est de l'Ukraine. "Les unités Wagner ont pris toute la partie orientale de Bakhmout, tout ce qui est à l'est de la rivière Bakhmoutka", a indiqué Evguéni Prigojine, dans un message audio publié par son service de presse.
Ces derniers jours, la pression s'est considérablement accrue sur les forces ukrainiennes défendant Bakhmout, confrontées à des avancées russes et la menace d'un encerclement.
Aujourd’hui pratiquement détruite, Bakhmout est devenue au fil des mois le théâtre de la plus longue et la plus meurtrière bataille depuis le déclenchement de l’invasion russe en février
Un "retrait contrôlé" des forces ukrainiennes
Dans son dernier compte rendu, publié mardi, l'Institut pour l'Etude de la Guerre (ISW), un groupe d'experts américain, a indiqué que les troupes du Kremlin avaient "vraisemblablement" capturé la partie orientale de la ville après un "retrait contrôlé" des forces ukrainiennes de cette zone .
Face à la crainte de laisser un boulevard aux Russes pour s’emparer de villes de l’Est de l’Ukraine, le président ukrainien a fait savoir que son armée ne lâcherait pas le moindre centimètre à Bakhmout. Après Bakhmout, les Russes "pourraient aller plus loin. Ils pourraient aller à Kramatorsk, ils pourraient aller à Sloviansk, la voie serait libre" pour eux "vers d'autres villes d'Ukraine", a-t-il déclaré.
Une localité qualifiée même de "nœud important (des lignes) de défense des soldats ukrainiens dans le Donbass", selon les mots prononcés mardi par le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou. " Sa prise permettra de mener de nouvelles opérations offensives en profondeur ", a-t-il ajouté lors d’une réunion.
Cependant, les troupes de Wagner mènent cette attaque au prix de pertes très importantes, de l’aveu même d’Evguéni Prigojine. Une situation qui pousse Kiev à continuer l’affrontement à Bakhmout pour user encore davantage les forces offensives russes. Et si Kiev tient bon suffisamment longtemps, cela lui permettra de préparer et lancer sa contre-offensive, prévue grâce aux armements lourds et blindés modernes promis par les Occidentaux.
"J’ai eu une réunion avec le chef d’état-major hier et les commandants militaires en chef (...) et ils ont tous dit que nous devions rester forts à Bakhmut ", a encore fait savoir le président d’Ukraine.
Si la valeur stratégique de Bakhmout est contestée, la ville a gagné une importance symbolique et tactique, au vu des lourdes pertes subies par les deux camps. Il s'agit de la bataille la plus longue et la plus meurtrière depuis le déclenchement de l'offensive russe en février 2022. La BBC fait d’ailleurs état de 20 000 à 30 000 victimes russes, selon des responsables occidentaux au sujet des combats à Bakhmout, commencés à l’été 2022.
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Alize Marion pour DayNewsWorld |
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LA RUSSIE EST-ELLE EN TRAIN DE PERDRE PIED DANS L'ESPACE POST-SOVIETIQUE ?
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L’année 2022 a remis en question de multiples paradigmes qui semblaient constitutifs du monde tel qu’il s’est construit après la fin de la guerre froide. L’espace post-soviétique, composé des quinze républiques issues de la dislocation de l’URSS en 1991, était depuis cette date largement dominé par la Russie. La donne change rapidement sous l’effet de la guerre en Ukraine.
Fortement déstabilisé par une série de conflits – affrontements sanglants au Kazakhstan en janvier, début de la guerre en Ukraine en février, nouvelles flambées de violence entre le Tadjikistan et le Kirghizistan en septembre et entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan en novembre, l’ancien pré carré de la Russie est aujourd’hui un laboratoire géopolitique captivant.
De nouveaux rapports de force peuvent y naître… à condition que les puissances extérieures, notamment l’Union européenne, les États-Unis et la Chine, réagissent intelligemment à cette sortie de la « vassalité » établie par Moscou vis-à-vis de son « étranger proche ».
Les prémisses d’un rééquilibrage de forces ou la fin de l’emprise russe ?
Depuis le début des années 1990, les trajectoires des républiques post-soviétiques oscillent entre des périodes de rapprochement et de mise à distance avec la Russie, visibles notamment dans des « révolutions de velours » survenues, avec des succès divers, en Géorgie en 2003, en Ukraine en 2004 puis en 2013-2014, en Biélorussie en 2005 ou au Kirghizistan également en 2005.
L’annexion de la Crimée par la Russie en 2014 et, surtout, le déclenchement de la guerre en Ukraine en 2022 ont conduit la plupart de ces pays à une nouvelle quête d’émancipation. L’édifice géopolitique construit par Moscou dans son pré carré prend désormais l’apparence d’un château de cartes aux fondements fragiles, bien loin de la forteresse incarnée notamment par la complexe architecture institutionnelle érigée par le Kremlin sous les trois formes de l’Organisation du traité de sécurité collective, de la Communauté de États indépendants et de l’Union économique eurasiatique.
Bien que très hétérogène, l’espace post-soviétique (à l’exception de la Biélorussie) donne de multiples signaux de prises de distance vis-à-vis de Moscou. Leurs modalités varient de signaux très symboliques (manquements aux rencontres officielles) jusqu’aux demandes d’adhésion à l’UE déposées par la Géorgie, la Moldavie et l’Ukraine, les deux dernières étant devenues officiellement pays candidats en juin 2022. L’Ukraine est naturellement aujourd’hui le pays ex-soviétique dont la coupure avec la Russie est la plus nette et, sans doute, définitive. L’ensemble du voisinage de la Russie est concerné.
Asie centrale et Caucase en émoi
En Asie centrale, le Kirghizistan a refusé en octobre dernier d’accueillir les manœuvres militaires annuelles de l’Organisation du traité de sécurité collective, sous l’égide de la Russie, et mène des négociations de partenariat avec Washington. Le Kazakhstan a annulé la parade militaire du 9 mai, un acte particulièrement symbolique au regard du poids historique que porte cette date dans l’espace post-soviétique. L’Ouzbékistan et le Kazakhstan ont envoyé une aide humanitaire en Ukraine dès le début de la guerre, et l’ont rendue publique. Au cours du dernier sommet de la Communauté des États indépendants à Astana, le président du Tadjikistan, Emomali Rahmon, a dénoncé l’attitude de la Russie vis-à-vis des pays d’Asie centrale, acte significatif pour un pays resté sous la mainmise russe depuis la dislocation de l’URSS.
La situation est similaire du côté des pays du Caucase du Sud. L’Arménie, qui avait soutenu la Russie au sein des Nations unies et du Conseil de l’Europe après l’annexion de la Crimée, a refusé de signer, en novembre dernier, la déclaration finale du sommet de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) en raison de son « inefficacité dans la gestion du conflit arméno-azerbaïdjanais ».
L’Azerbaïdjan, premier pays à avoir promis et fourni une aide humanitaire à l’Ukraine, semble également avoir changé de ton vis-à-vis de la Russie en autorisant, par exemple, la télévision d’État à parler d’agression russe en Ukraine. Plus récemment, en décembre, le transfert d’équipements azerbaïdjanais à l’Ukraine dans le cadre de l’aide humanitaire a suscité une réaction immédiate de la part de la Russie.
La stratégie « Business as usual » ou des limites de l’émancipation
Les tentatives des républiques post-soviétiques de s’affranchir de l’emprise russe font naturellement l’objet de multiples commentaires dans les médias occidentaux et semblent tout particulièrement attirer l’attention des gouvernements des États de l’UE et des États-Unis. Cependant, bien que le Kremlin ne puisse y être indifférent, il ne semble pas s’en l’inquiéter outre mesure et, en tout cas, s’efforce de maintenir les apparences de relations habituelles avec les pays de son voisinage.
La médiatisation du premier Forum économique eurasiatique tenu à Bichkek en mai 2022 (avec promesse d’ouverture de nouveaux dossiers de coopération) et d’une possible « union gazière » avec le Kazakhstan et l’Ouzbékistan annoncée fin novembre, plusieurs rencontres de Poutine avec ses homologues de l’« étranger proche » en cours d’année ainsi que le rôle de médiateur joué par la Russie dans le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan ne sont que quelques exemples parmi d’autres de la stratégie de continuité adoptée par Moscou.
Le 26 décembre, lors de la réunion de fin d’année des chefs d’État et de gouvernement de la CEI, et de manière outrageusement symbolique, Poutine a redessiné les contours de sa zone d’influence en offrant à ses homologues des bagues sur lesquelles sont sculptés le symbole de l’organisation régionale ainsi que les mots « Bonne année 2023 » et « Russie ».
Le Kremlin semble parier sur les limites, nombreuses, de l’émancipation de son pré carré. En effet, ces républiques subissent les conséquences de leur enclavement, puisqu’elles sont coincées, coté Asie centrale et Caucase du Sud (hors Géorgie) entre Russie, Chine, Iran, Afghanistan et Turquie ou transformées en zone tampon entre Russie et Union européenne pour ce qui est de la Biélorussie, de l’Ukraine et de la Moldavie.
Privés pour la plupart de débouchés maritimes, ces États demeurent étroitement liés à la Russie : marchés économiques et notamment énergétiques (l’Arménie, par exemple, dépendant presque exclusivement de la Russie pour ses approvisionnements en céréales, en gaz ou en pétrole), voies de communication, dont réseaux routier et ferroviaire, investissements dans le secteurs bancaire et des assurances, accords relatifs à la présence des bases militaires (d’ailleurs prolongés en 2022 jusqu’en 2042 au Tadjikistan et 2044 en Arménie), sans compter la présence de minorités russophones très nombreuses et en pleine expansion depuis de début de l’offensive contre Ukraine. Le choc de la guerre n’entraîne visiblement pas une rupture de ces dépendances structurelles à court terme.
Un casse-tête géopolitique
Dans cette situation, d’autres acteurs et tout particulièrement l’UE, les États-Unis et la Chine se retrouvent face à un véritable casse-tête géopolitique.
Quelles stratégies établir afin d’aider les républiques post-soviétiques à rompre le cercle vicieux des dépendances héritées et/ou accumulées depuis l’effondrement de l’URSS tout en évitant le déclenchement de nouveaux conflits dans des pays déjà fragilisés par leurs contradictions internes (Kirghizistan, Kazakhstan, Biélorussie, etc.) ?
Les décisions prises par les Occidentaux courant 2022 témoignent d’une certaine prise de risque. L’UE a, on l’a dit, octroyé à l’Ukraine et à la Moldavie le statut de candidat à l’adhésion. Elle mène des négociations en ce sens avec la Géorgie, et a conclu un accord énergétique avec l’Azerbaïdjan, incluant notamment le projet d’un nouveau câble sous-marin contournant la Russie. Elle renforce également son rôle de médiateur dans le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan en envoyant une « mission civile ». Elle a aussi lancé un « partenariat stratégique » avec le Kazakhstan sur l’hydrogène vert et les matières premières.
Côté États-Unis, le constat est similaire : les Américains profitent de l’affaiblissement de la Russie afin d’étendre leur influence dans la région, sans pour autant en faire une priorité. Les responsables américains ont intensifié les contacts avec les élites d’Asie centrale, tant dans les domaines de la coopération militaire qu’économique. L’Initiative américaine de résilience économique lancée cet automne en est l’une des modalités.
Enfin, la Chine, bien que prudente vis-à-vis de la Russie sur le dossier ukrainien, cherche elle aussi à étendre son influence en profitant du nouveau contexte géopolitique. Les entreprises chinoises, déjà largement présentes dans le secteur minier, des transports et des hydrocarbures, intensifient leurs investissements, comme au Kazakhstan, où la Chine soutient une cinquantaine de projets qui doivent s’achever en 2023. Le projet phare de Xi Jinping, la « nouvelle route de la soie », continue son déploiement, notamment avec le démarrage prévu en 2023 de la ligne de train connectant la Chine à l’Ouzbékistan en passant par le Kirghizistan.
Cependant, malgré ces évolutions qui semblent présager un pas vers une nouvelle « fin de l’histoire » dans les anciennes républiques soviétiques, la situation demeure ambivalente et la prudence s’impose. La politique jusqu’au-boutiste de Poutine, dont il a fait la démonstration en 2022, mais aussi les interdépendances encore très pesantes entre la Russie et ses pays frontaliers, d’une part, ainsi qu’entre la Russie, l’Europe (notamment dans le domaine de l’énergie) et la Chine (notamment dans leur stratégie d’opposition aux puissances occidentales), d’autre part, restent des freins majeurs à un véritable changement de paradigme à court terme.
Reste aussi, surtout en Asie centrale, à convaincre les populations locales, dont l’attitude vis-à-vis des États-Unis et de la Chine est plutôt méfiante depuis les années 2000, que la présence de ces pays ne se traduirait pas à terme par une nouvelle forme de vassalité. Pour l’heure, les sondages d’opinion montrent que les sociétés deviennent de plus en plus réticentes à « accueillir » ces puissances extérieures. Selon, par exemple, le Baromètre de l’Asie centrale, les projets d’infrastructures sous l’égide de la Chine suscitent de nombreuses inquiétudes au sein de la population kirghize.
L’année 2023, et les suivantes, seront sans doute conditionnées par l’aptitude des Occidentaux et des Chinois (mais aussi des Turcs et des Iraniens, également actifs dans le Caucase et en Asie centrale) à consolider leur présence sans pour autant franchir une ligne rouge à l’égard de la Russie qui reste, pour l’heure, et malgré tout, la puissance dominante dans l’espace post-soviétique. Article de Katsiaryna Zhuk
Professeur en géopolitique et design informationnel, Grenoble École de Management (GEM)
paru dans TheConversation
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Simon Freeman pour DayNewsWorld |
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DERRIERE LE CONFLIT UKRAINIEN DES ENJEUX
DE SUPERPUISSANCES
ET UN NOUVEL ORDRE MONDIAL
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C'est la course à l’échalote dans les ballets diplomatiques depuis ce début de semaine.
Ce mercredi le président russe Poutine a accueilli au Kremlin le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi , Vladimir Poutine jugeant que la relation russo-chinoise "stabilisait la situation internationale", en plein suspense autour d'un plan de paix chinois pour l'Ukraine, censé être rendu public cette semaine. « Les relations internationales sont compliquées aujourd'hui (...) Dans ce contexte, la coopération (...) entre la Chine et la Russie a une grande importance pour la stabilisation de la situation internationale", a déclaré le président russe, en accueillant au Kremlin le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi. En outre, Vladimir Poutine a également dit attendre la visite du président Xi Jinping à Moscou.
Le soutien "indéfectible" de Washington face à Moscou. Au même moment c'est le président américain Joe Biden qui rencontrait le groupe de neuf dirigeants des pays de l'Otan d'Europe centrale et de l'Est en présence du secrétaire général de l'Alliance atlantique. Cette rencontre a pour but de rassurer ces neuf pays du flan est de l'alliance (la Bulgarie, la République tchèque, l'Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Roumanie et la Slovaquie) du soutien "indéfectible" de Washington face à Moscou.La visite surprise de Joe Biden à Kiev, un an après l’invasion de l’Ukraine, n’est évidemment pas anodine. Elle vise à réaffirmer la détermination des Etats-Unis à soutenir l’Ukraine, à un moment ou l’on redoute l’imminence d’une contre-offensive russe après un hiver d’enlisement des belligérants sur le front de l’est .
Mais derrière la guerre en Ukraine quels enjeux se cachent pour le couple Russie-Chine face au couple Etats-Unis-Europe ?
Des relations entre Pékin et Moscou "en béton"
En visite à Moscou pas plus tard que mardi 21 février, Wang Yi, le chef de la diplomatie chinoise, a déclaré à Nikolaï Patrouchev, l’un des principaux conseillers de Vladimir Poutine, que les relations entre Pékin et Moscou étaient «en béton» et résisteraient à tout défi qui se présenterait, dans un environnement international mouvant . La déclaration chinoise ne saurait être plus claire à l'égard des Occidentaux.
Wang Yi a également affirmé à Nikolaï Patrouchev, également secrétaire du Conseil de sécurité russe, avoir hâte de discuter de questions sécuritaires et qu’il serait propice que la Chine et la Russie travaillent sur de nouvelles mesures conjointes pour garantir la sécurité des deux pays.
D'ailleurs depuis le début de la guerre en Ukraine il y a près d’un an, la Chine s’est gardée de condamner l’offensive de la Russie ou de qualifier d’invasion ce que Moscou présente comme une « opération militaire spéciale ». Quelques jours avant le début du conflit, Russie et Chine ont même conclu un partenariat « sans limite » qui inquiète l’Occident depuis que Washington a fait part de sa préoccupation sur d’éventuelles livraisons d’armes de Pékin vers Moscou...
« Les relations sino-russes sont matures. Elles sont en béton et résisteront à tout défi dans une situation internationale changeante », a encore déclaré Wang Yi à Nikolaï Patrouchev.
C'est que l'analyse de la situation internationale de la Chine rejoint à bien des égard celle de Vladimir Poutine qui hier dans son discours sur l'état de la nation a accusé l'Otan et l'Occident d'attiser le conflit en Ukraine en pensant à tort pouvoir vaincre la Russie dont ils cherchent à détruire l'existence. « Les élites de l'Occident ne cachent pas leur objectif : infliger une défaite stratégique à la Russie, c'est-à-dire en finir avec nous une bonne fois pour toute », a-t-il martelé, dans sa diatribe contre l'Occident. « La responsabilité de l'attisement du conflit ukrainien et ses victimes [...] repose totalement sur les élites occidentales », a encore dit le président russe. Qu'est-ce que cela signifie? Pour nous, qu'est-ce que cela signifie? Cela veut dire : en finir avec nous une fois pour toutes. C'est-à-dire qu'ils ont l'intention de transformer un conflit local en une confrontation globale.
Des sources de tensions entre la Chine et les Etats-Unis « Dans le contexte de la campagne menée par l’Occident collectif pour contenir aussi bien la Russie que la Chine, l’approfondissement de la coopération et des échanges russo-chinois sur la scène internationale est d’une importance particulière », a d'ailleurs renchéri Nikolaï Patrouchev, cité par l’agence de presse officielle russe RIA.
Pour preuve : Le conseiller du président russe n'a-t-il pas indiqué au chef de la diplomatie chinoise que Moscou était alignée sur la position de Pékin concernant Taïwan, Hong Kong, le Tibet et le Xinjiang, autant de sources de tensions entre la Chine et les Etats-Unis ?
L'alliance de la Russie et de la Chine contre les Etats-Unis et ses vassaux européens autour du conflit ukrainien participe de la reconfiguration d' un nouvel ordre mondial mouvant . Et de l'affrontement sino-américain... Avec une marginalisation des Européens...
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Garett Skyport pour DayNewsWorld |
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LE PRESIDENT ZELENSKY EN VISITE EN EUROPE
AVEC SA DEMANDE D'AVIONS DE CHASSE
FACE A UNE NOUVELLE OFFENSIVE RUSSE
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Le président ukrainien est en visite surprise au Royaume-Uni mercredi 8 février 2023. C’est la deuxième fois que Volodymyr Zelensky quitte son pays depuis le début de la guerre.
Volodymyr Zelensky a en profité pour une nouvelle fois exhorté ses
alliés occidentaux à lui fournir les "armes nécessaires" pour stopper
l'invasion russe, dont des avions de combats devant les parlementaires
britanniques. "Je vous demande, à vous et au monde - des mots simples,
pourtant très importants : des avions de combat pour l'Ukraine, des
ailes pour la liberté". Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a
demandé à l'armée britannique d'étudier la possibilité de livrer des
avions à l'armée ukrainienne, a indiqué mercredi Downing Street,
assurant cependant que cela ne pourrait constituer qu'une "solution de
long terme".
En amont de la rencontre entre Volodymyr Zelensky et Rishi Sunak, Downing Street a indiqué que Londres allait encore renforcer l’entraînement fourni par l’armée britannique aux soldats ukrainiens. Des pilotes et des Marines seront ainsi formés pour utiliser les équipements fournis par l’Otan – c’est une demande de longue date de Kiev. Cet engagement s’ajoute aux 10 000 Ukrainiens déjà formés les six derniers mois, et aux 20 000 qui doivent entraîner cette année. Le Premier ministre renouvelle également son engagement de fournir des tanks Challenger 2 à l’Ukraine.
Le risque d'une nouvelle offensive russe
D'après une note des services de renseignement britanniques publiée mardi 7 février 2023, la Russie multiplie actuellement les envois de forces armées à l'est de l'Ukraine pour mener une nouvelle offensive. Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a vanté hier la progression de son armée après une réunion stratégique avec les hauts gradés russes : "Actuellement, les combats évoluent avec succès dans les zones" de Bakhmout et Vougledar que se disputent les deux camps depuis plusieurs mois.
Kiev s'attend à ce que la Russie cible les régions de Kharkiv, dans le nord-est du pays, et de Zaporijjia, dans le sud du pays, dans le cadre de ce qu'elle anticipe comme une offensive d'ampleur de Moscou destinée à faire basculer le rapport de forces dans le conflit. Dans un entretien à Reuters, Oleksiy Danilov, directeur du Conseil ukrainien de sécurité et de défense, a affirmé que les troupes russes évaluaient les capacités défensives ukrainiennes dans la région de Zaporijjia, partiellement occupée par la Russie pour former un pont terrestre entre l'Est ukrainien et la péninsule de Crimée annexée. Les Russes voudraient lancer l'assaut aux alentours du 24 février, soit un an jour pour jour après le déclenchement de la guerre, a assuré le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors de son allocution télévisée du 5 février 2023.
Plusieurs centaines de milliers de soldats russes supplémentaires "achèvent leurs entraînements à la frontière avec l'Ukraine", avait affirmé Oleksii Reznikov, le ministre ukrainien de la Défense.
Les Ukrainiens ne sont pas les seuls à agiter le chiffon rouge d'une grande offensive en préparation à Moscou. Julianne Smith, l'ambassadrice américaine auprès de l'Otan, l'a également évoquée début février pour insister sur " l'urgence " de faire parvenir des chars à l'Ukraine au plus vite pour contenir l'assaut russe.
Même le président russe Vladimir Poutine y a fait allusion, sans pour autant parler ouvertement de grande offensive. " Il a averti l'état-major de l'armée qu'il voulait que les territoires perdus par la Russie dans la région de Donetsk [à l'issue de la contre-offensive ukrainienne, NDLR] soit repris avant mars ", souligne Sim Tack, un analyste militaire pour Forces Analysis, une société de surveillance des conflits.
Il y a ainsi effectivement des "nouvelles troupes qui sont redéployées à plusieurs endroits de la ligne de front", a constaté cet expert. Ce sont essentiellement des soldats qui effectuaient leur entraînement en Biélorussie après avoir été appelés à la guerre lors de la mobilisation partielle de septembre 2022.
Mais la Russie ne se contente pas d'envoyer des hommes supplémentaires. De l'artillerie et, surtout, de nouveaux chars se dirigent aussi vers de front.
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Alize Marion pour DayNewsWorld |
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DES AVIONS... ET TOUJOURS DANS LA SURENCHERE
COTE UKRAINIEN ?
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Les alliés de l'Ukraine ont franchi de nouveaux paliers dans le soutien militaire à l'Ukraine en s'engageant à fournir notamment des chars lourds et des roquettes de plus longue portée. Dernier en date, le Portugal, qui s'est dit disposé à envoyer des chars lourds Leopard 2 à l’Ukraine, mais qui doit d’abord travailler avec l’Allemagne pour remettre une partie de ses blindés en état de fonctionnement.
L’Ukraine va recevoir des blindés de la part des États-Unis et de la France : des chars Bradley pour les premiers et des AMX 10 RC, des blindés légers, pour la seconde. Le président français a promis d’être aux côtés des Ukrainiens « jusqu’au retour de la paix en Europe ».
Courant janvier 2023, le président ukrainien Zelenski réclame avec insistance à l’Allemagne des chars lourds Leopard 2 , après beaucoup d’hésitations Berlin accepte – un peu forcé – la réexportation d’une quinzaine de ses chars.
Dans une interview accordée ce dimanche à l'hebdomadaire allemand Bild, le chancelier allemand Olaf Scholz a tenu à révéler l'existence d'un "consensus" avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky autour de l'utilisation des armes fournies par les Occidentaux. Celles-ci ne doivent pas être utilisées pour mener des attaques sur le territoire russe, a affirmé le chancelier. "Il y a un consensus sur ce point", a-t-il déclaré.
De peur de devenir partie prenante de la guerre...
Mais cette condition autorise-t-elle pour autant Kiev a exigé toujours plus ?
Après l’artillerie et les chars, des avions occidentaux pour Kiev ?
Depuis que les Etats-Unis et l'Allemagne ont annoncé la semaine dernière qu'ils fourniraient à l'Ukraine des chars lourds de combat, Kiev presse pour recevoir des avions de chasse de quatrième génération, comme le F-16 américain.
Si Joe Biden a, comme la Pologne et l’Allemagne, indiqué que les livraisons de F-16 n’étaient pas à l’ordre du jour, Emmanuel Macron a davantage entrouvert la porte à des discussions sur le cas des avions de chasse. D’autres se disent en revanche prêts à le faire, dont la Slovaquie qui pourrait céder des Mig-29 soviétiques ou encore les Pays-Bas, qui ont entamé le remplacement par des F-35 de leur flotte de F-16, l’avion de chasse réclamé par le président Zelensky.
Quelles lignes rouges ?
Force est de constater que les lignes rouges fixées par les alliés, par crainte de l’escalade avec Moscou, ont sauté les unes après les autres au fil du conflit :
réticents au départ, les États-Unis ont fini par promettre à Kiev leur très performant système de défense antiaérienne Patriot, et tout récemment des chars, comme plusieurs pays européens.
Après avoir opposé lundi à un refus catégorique à l’idée d’envoyer à l’Ukraine des avions de combat américains F-16, le président Joe Biden n'at-il pas déclaré mardi qu’il "allait parler" à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky de ses demandes pressantes en avions de combat et missiles à longue portée ?
La position de Joe Biden évoluera-t-elle une fois de plus ?
Car les Ukrainiens ont bien compris comment manoeuver avec Joe Biden « Pour chaque première demande, il faut lutter contre le NON d’abord. Ça veut dire non en l’état d’aujourd’hui […]
Je vous rappelle qu’avec le char allemand Leopard, c’était non d’abord et maintenant nous avons une coalition de chars, a relativisé mardi 31 janvier à Paris le ministre ukrainien de la défense, Oleksiï Reznikov.
Tout comme livrer des chars lourds à Kiev, la question des avions de chasse va animer les discussions et diviser les alliés occidentaux. Et une fois de plus ce sont les Américains qui vont en quelque sorte décider pour les Européens.
Le Chancelier allemand Olaf Scholz a pourtant été très clair, lors d’une interview datant du 29 janvier accordée au journal Tagesspiegel, de fournir à l’Ukraine des avions de combat.
"La question des avions de combat ne se pose même pas. Je ne peux que déconseiller d'entrer dans une guerre d'enchères constante quand il s'agit de systèmes d'armes", a-t-il déclaré. "L’Otan n’est pas en guerre contre la Russie", précise encore le chancelier allemand.
Tout en songeant sans aucun doute à une possible surenchère militaire de la part de Moscou également ce qui pourrait entraîner l'Europe dans un conflit mondial...
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Garett Skyport pour DayNewsWorld |
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L'EX-GENERAL DE L'OTAN PETR PAVEL
ELU PRESIDENT DE LA TCHEQUIE
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Sa victoire a été accueillie avec un profond soulagement dans les chancelleries occidentales.
Le général Petr Pavel, ex-haut gradé de l'Otan, a battu le milliardaire populiste Andrej Babis . Se posant en candidat de la "paix", ce dernier avait provoqué un tollé en déclarant qu'il n'enverrait pas de troupes tchèques en aide à la Pologne ou aux pays baltes dans le cadre de la défense collective de l'Otan. Il succède à la tête de l'Etat Milos Zeman, un homme politique controversé, qui a entretenu des liens étroits avec Moscou avant de faire volte-face au moment de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022.
Petr Pavel, 61 ans,qui a remporté avec 58 % des voix l’élection a promis de « rétablir l’ordre » dans ce pays fort de 10,5 millions d’habitants, membre de l’Otan.
"Je ne peux pas ignorer que les gens ressentent de plus en plus le chaos, le désordre et l’incertitude, que l’État a en quelque sorte cessé de fonctionner ", a-t-il déclaré sur son site de campagne. "Nous devons changer cela. Nous devons respecter les règles valables pour tout le monde. Nous avons besoin d’un balayage général", a-t-il insisté.
Barbe blanche soigneusement taillée et cheveux blancs, le sexagénaire a rarement souri pendant la campagne, qui fut acrimonieuse et marquée par la controverse.
Un passé communiste
Petr Pavel a fréquenté un lycée militaire puis une université militaire. Il a rejoint le Parti communiste - une décision que ses adversaires lui reprochent toujours - et a commencé une ascension rapide dans les rangs de l’armée. On lui reproche aussi d’avoir voulu devenir agent du renseignement militaire.
Lorsque le communisme est tombé en 1989, Petr Pavel a quitté le parti mais a poursuivi sa formation en renseignement. " Pendant 33 ans, j’ai participé à la démocratisation de notre pays et milité pour un tournant pro-occidental ", s’est défendu Petr Pavel.
" Je crois que mes actes montrent clairement quelles valeurs je défends et que je suis prêt à me battre pour les préserver ", a-t-il encore martelé.
Commandant de l’Otan
Petr Pavel est un héros de la guerre en ex-Yougoslavie au cours de laquelle il a notamment aidé à libérer des soldats français. Il est ensuite devenu chef de l'état-major tchèque, et a exercé de 2015 à 2018 le poste de président du Comité militaire de l'Otan, le plus haut poste de responsable militaire de l'Alliance atlantique
Il a promis d'être un président indépendant, non influencé par la politique des partis, de continuer à soutenir l'aide à l'Ukraine déchirée par la guerre, et d'appuyer la candidature de Kiev pour devenir membre de l'UE.
" Naturellement, l'Ukraine doit d'abord remplir toutes les conditions pour en devenir membre, comme du progrès dans la lutte contre la corruption. Mais je pense qu'elle a le droit d'avoir les mêmes chances que nous avons eues dans le passé ", a-t-il déclaré.
Entre autres promesses, Petr Pavel a juré d’être un président indépendant, non influencé par la politique des partis, de continuer à soutenir l’aide à l’Ukraine déchirée par la guerre, et d’appuyer la candidature de Kiev pour devenir membre de l’UE.
Bien que son rôle soit essentiellement honorifique en République tchèque, le chef de l'Etat nomme le gouvernement, choisit le gouverneur de la banque centrale et les juges constitutionnels, et assure le commandement suprême des forces armées. "Une présidence « au-dessus de la mêlée » dans une société de plus en plus divisée ?
C'est la question que pose la spécialiste Jana Vargovcikova dans un article de TheConversation dont nous reprenons l'analyse.
"Les prérogatives présidentielles, plutôt honorifiques dans un système politique parlementaire, contrastaient jusqu’ici avec les personnalités fortes élues à ce poste après 1989 : l’écrivain et ancien dissident Vaclav Havel (président de la Tchécoslovaquie de 1989 à 1992, puis de la Tchéquie de 1993 à 2003), l’économiste et leader souverainiste Vaclav Klaus (2003-2013), ainsi que le sus-mentionné Milos Zeman (2013-2023).
Le président peut néanmoins peser par son pouvoir de nomination du premier ministre et des ministres, mais aussi des juges de la Cour constitutionnelle, qu’il nomme en accord avec le Sénat et dont il faudra renouveler prochainement un nombre important (onze sur quinze dans les deux prochaines années). En outre, il a un poids par sa fonction de représentation à l’étranger (comme l’a montré la politique étrangère clivante de Milos Zeman) ou encore par son influence sur le débat public.
Sur ce point, les prises de position libérales de Petr Pavel sur les questions de société comme le mariage homosexuel sont attendues par une partie de ses électeurs. Il insistera sans doute également pour que la Tchéquie respecte l’engagement envers l’OTAN de renforcer le budget de la défense pour atteindre les 2 % du PIB contre les actuels 1,33 %.
Un des défis de la présidence de Petr Pavel consistera à la fois à ramener la fonction présidentielle dans ses limites après les soubresauts des deux mandats de Milos Zeman, mais aussi à jeter des ponts à travers des divisions de la société qui s’expriment de plus en plus sous forme de camps à frontières étanches. Si cette image est exagérée, elle traduit bien un phénomène nouveau en Tchéquie, que l’on pourrait rapprocher, toutes proportions gardées, des divisions entre Républicains et Démocrates aux États-Unis, ou encore des électorats polonais ou hongrois.
En effet, les électeurs de Pavel évoquent les « 2 millions » d’électeurs de Babiš ou les 620 000 d’abstentionnistes du premier tour qui ont soutenu Babiš au second tour, pour exprimer l’effroi de « vivre dans le même pays » que « ces gens-là ». Ce « jeu à se faire peur » fonctionne dans un contexte où le gouvernement repose sur une large coalition de partis qui disposent d’une petite majorité et où la guerre en Ukraine ouvre de nouvelles opportunités pour la diffusion des fausses informations. Il fonctionne également parce que les divisions croissent sur le terreau des inégalités qui se creusent au sein de la société puisque, notamment dans les anciennes régions minières aujourd’hui désindustrialisées, mais aussi dans les grandes villes, la précarité s’accroît. Andrej Babis a effectivement largement remporté le vote de ces électeurs vivant dans la précarité. La traduction en politique de ces inégalités sera l’un des principaux enjeux des années à venir", conclut Jana Vargovcikova.
M. Pavel sera le quatrième président de la République tchèque depuis qu'elle est devenue un État indépendant après une scission pacifique avec la Slovaquie en 1993, quatre ans après que la Tchécoslovaquie a abandonné son régime communiste.
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Britney Delsey pour DayNewsWorld |
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MALGRE UN CHIFFRE EN HAUSSE DE 32% UNE LOI DE PLUS POUR CONTROLER L' IMMIGRATION EN DANGER
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Les premières demandes d'asile ont augmenté de 31,3 % en 2022, par rapport à 2021, pour atteindre 137 046, proche du record de 2019.
"Les effets de la crise sanitaire, qui ont marqué les flux migratoires en 2020 et 2021, sont aujourd'hui partiellement effacés", a expliqué hier le ministère de l'Intérieur.
Au total, 34 029 sans-papiers ont été régularisés (+7,8 % par rapport à 2021), tandis que 15 396 éloignements ont été prononcés, parmi lesquels figurent 3 615 étrangers délinquants. Depuis le début du conflit en Ukraine, 65 833 déplacés ont trouvé refuge en France.
Régulière ou pas, l'immigration a encore battu des records l’année dernière, sans même compter l’exode forcé des Ukrainiens. Depuis des décennies, le sujet ne cesse d’inquiéter. Pourtant, rien ne change, tout empire: les camps de fortune se multiplient, les tensions dans certains quartiers ou territoires montent dangereusement et les liens avec l’augmentation de la délinquance sont manifestes.
Ce rapport intervient alors que le gouvernement va porter un projet de loi hautement sensible en mars. « Son intitulé - projet de loi 'pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration' - est une ode au 'en même temps' », analyse un journaliste Paul Chaulet.
Un texte d'équilibriste du "en même temps"
Le débat sur le projet de loi immigration s'annonce un peu plus délicat que prévu pour le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. Présenté mercredi prochain en Conseil des ministres, le texte sera examiné au Sénat en mars puis à l'Assemblée nationale, en mai ou juin.
En l’état, le texte transmis au Conseil d’État prévoit une série de mesures pour faciliter les expulsions, surtout des étrangers "délinquants", une réforme "structurelle" du système d’asile et un volet intégration, notamment des travailleurs sans-papiers.
"Pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration", résume l’intitulé de la future loi dont l’exécutif vante "l’équilibre"
Un texte qui résulte d' un subtil équilibre . Pour parler à la droite, il entend faciliter les mesures d'éloignement des étrangers en situation irrégulière, alors que l'exécutif est accusé de ne pas en faire assez sur les obligations de quitter le territoire français, tandis qu'il crée également un nouveau titre de séjour d'un an pour les travailleurs en situation irrégulière dans les métiers en tension selon les demandes récurrentes de la gauche.
Trouver un accord avec LR
Ce texte doit passer en mars au crible du Sénat, sous contrôle d’une droite hostile au projet, puis à l’approche de l’été à l’Assemblée nationale.
Et, en plus du dossier brûlant des retraites cet autre texte majeur pour le gouvernement, sur le volet régalien, a besoin du vote LR pour obtenir une majorité.
Sauf que la tâche s'annonce particulièrement complexe avec Les Républicains. Car l'immense majorité des députés LR expriment déjà des réticences sur ce texte, avec une ligne rouge: le titre de séjour métiers en tension, considéré comme une ouverture des vannes
"La logique parlementaire voudrait que le texte passe en premier à l’Assemblée. Donc quel est le but d’envoyer ce texte d’abord au Sénat, si ce n’est d’essayer de trouver un accord avec Les Républicains ?", feint de s’interroger une source proche du dossier, qui estime que le Sénat est la "clé" de l’avenir du texte.
Son volet intégration pourrait être réduit à portion congrue après la lessiveuse de chambre haute, avec pour cible la mesure de création d’un titre de séjour "métiers en tension", synonyme chez LR de vague de régularisations massives.
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin affirmait pourtant fin décembre que « tout ce que les LR ont toujours demandé, nous le proposons ».
La droite veut aller encore plus loin concernant les expulsions
Jeudi, à l’occasion de la publication des statistiques annuelles de l’immigration, sa seule prise de position s’est située sur le terrain sécuritaire cher à la droite : "La priorité a été donnée aux étrangers délinquants : 3 615 étrangers délinquants ont été expulsés en 2022 (…) soit deux fois plus" qu’en 2021.
Son ministère a rappelé à cette occasion que le texte visait justement à contourner les "freins" aux expulsions, notamment "l’existence de voies de recours" contre celles-ci.
"Certaines" mesures, celles favorisant les expulsions, "vont dans le bon sens mais elles sont très largement insuffisantes", a déjà balayé le nouveau président des Républicains Éric Ciotti, qui a assuré le 18 janvier qu’il voterait "contre".
Comme l’ensemble de sa famille politique, qui plaide pour un durcissement sur l’immigration, il a estimé que le gouvernement faisait "semblant d’imposer des mesures plus fermes". "C'est la guerre totale", insiste un député LR, qui réclame déjà une restriction du regroupement familial ou la division par deux des visas étudiants.
Et quid du Rassemblement national ? Et appliquons déjà la pléthore de lois existantes au lieu de donner de nouveaux projets de lois en pâture médiatique !!!
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Abby Shelcore pour DayNewsWorld |
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TERRORISME EN ESPAGNE
ATTAQUE A LA MACHETTE DANS DEUX EGLISES
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Un sacristain a été tué et un prêtre blessé dans une attaque à la machette survenue mercredi soir dans deux églises d'Algésiras en Espagne. Une enquête pour terrorisme est ouverte. Les fidèles sont sous le choc.
Il était 19h, mercredi soir, quand un homme est entré dans l'église San Isidro d'Algésiras dans le sud de l'Espagne. Armé d'une machette, il a grièvement blessé le prêtre. Une heure auparavant, il s'était déjà rendu sur place - non armé - et s'était disputé avec des paroissiens en leur disant qu'ils devaient suivre l'islam, selon des médias espagnols.
Une fois le prêtre blessé, l'homme s'est rendu dans un autre édifice religieux, l'église Nustra Señora de La Palma, située à 200 m de là. Il a commencé à jeter au sol des crucifix et des bougies placés sur l'autel et s'est attaqué à un sacristain. et homme d'Église a réussi à s'enfuir mais l'assaillant lui a couru après et lui a infligé plusieurs blessures mortelles
Le sacristain s'appelait Diego Valencia. Le prêtre se nomme Antonio Rodriguez. Il a été grièvement blessé au cou.
"Peu avant 20 heures, une personne a perpétré une attaque à l’arme blanche, tuant une personne et en blessant d’autres dans l’église de San Isidro d’Algésiras, dans la province de Cadix", a indiqué pour sa part le ministère espagnol de l’Intérieur dans un communiqué succinct. Et de préciser : "L’assaillant a été arrêté et placé en garde à vue."
Selon une source policière, l’assaillant était vêtu d’une djellaba et a « crié quelque chose » au moment de l’attaque. Des médias locaux, se basant sur des témoignages, indiquent que l’assaillant était armé d’une machette avec laquelle il a tué le sacristain.
L’auteur présumé était en instance d'expulsion depuis le mois de juin en raison de sa situation irrégulière mais il n'avait pas d'antécédents pénaux ou en matière de terrorisme en Espagne ou dans des pays alliés, a indiqué ce jeudi le ministère espagnol de l’Intérieur.
Le parquet a ouvert une enquête pour des "faits présumés de terrorisme" de nature islamiste.
Le maire d'Algésiras a décrété un jour de deuil national. Il invite la population à se rassembler à midi, ce jeudi, devant l'église où le sacristain est mort.
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Alize Marion pour DayNewsWorld |
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QUELLES SONT LES CONSEQUENCES DE LA LIVRAISON DE CHARS LOURDS A L'UKRAINE ? VERS UNE ESCALADE OFFENSIVE ?
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Le verrou a sauté !.
L'Allemagne va autoriser la livraison de chars Leopard à l'armée ukrainienne. Le chancelier allemand Olaf Scholz a décidé de livrer des chars lourds de combat Leopard 2 à l'Ukraine et d'autoriser des pays alliés à faire de même, a déclaré mardi une source au fait de la question, tandis que les Etats-Unis pourraient eux aussi envoyer des chars à Kyiv pour l'aider face à l'offensive de la Russie. L'information a été saluée par l'Ukraine, qui demandait de longue date par la voix de son président Volodimir Zelensky une accélération des livraisons d'armes et l'envoi de chars d'assaut par ses alliés occidentaux.
D'après le journal allemand Der Spiegel, qui a rapporté en premier lieu la décision de Berlin, la livraison concerne au moins un escadron de Leopard 2 A6. Un escadron est traditionnellement composé de quatorze véhicules.Cette décision intervient quelques jours après une réunion entre alliés de l'Otan qui n'avait pas permis d'aboutir à un accord sur l'envoi de chars lourds à l'Ukraine.
L'Allemagne faisait face à une pression accrue de plusieurs pays européens, comme la Pologne, pour les autoriser à fournir à Kyiv des chars Leopard et à envoyer elle aussi ses véhicules afin d'aider l'Ukraine face à l'offensive de la Russie.
Après les Allemands, voici les Américains.
Quelques heures après l’annonce faite par Berlin de la livraison prochaine de chars lourds Leopard 2 à l’armée ukrainienne, les Etats-Unis ont confirmé ce mercredi après-midi l’envoi de chars modèles M1 Abrams. Logique : d’après la presse allemande, l’annonce du chancelier Olaf Scholz n’est intervenue qu’après des discussions avec Washington autour d’un engagement conjoint. 31 chars Abrams seront envoyés à l’Ukraine, a annoncé ce mercredi soir un haut responsable américain, " dans la droite ligne de nos efforts en vue de fournir à l’Ukraine les capacités dont elle a besoin pour continuer à mieux se défendre ".
Combien de chars ?
Sur les 3 500 chars Leopard 2 dans le monde, plus de 2 000 sont utilisés dans 13 pays européens. S'il est vrai que l'Allemagne a réduit drastiquement le nombre de ses chars de combat à un maigre 6-7% des stocks de 1989, elle pourrait encore épargner certains de ses plus de 300 chars Leopard 2 en service, même si seulement 100 à 150 sont prêts à l'emploi. Les forces armées pourraient potentiellement épargner ses 19 modèles Leopard 2A5 utilisés uniquement pour la pratique, ainsi que quelques dizaines d'autres si politiquement prioritaires et remplacés par des stocks de l'industrie plus tard. Ensemble, l'Allemagne pourrait alors fournir une cinquantaine de chars Leopard 2 en quelques semaines. Sans oublier les 180 chars Leopard 1 plus anciens et moins puissants qui sont toujours dans les stocks de l'industrie .
La puissance de feu, les capacités, la mobilité des Leopard 2 promettent beaucoup au parc décimé des Ukrainiens, démunis dans ce secteur face à l'armada russe.Impressionnante fiche technique
Construit en série à partir de la décennie 1970, le Leopard 2 n'est pas l'arme ultime mais il demeure un engin aux propriétés impressionnantes. Il peut rouler et tirer ses obus depuis son canon de 120mm en même temps. Fort de ses 450 km d'autonomie et surtout de ses 1500 chevaux, le Leopard 2 est capable de pousser sa vitesse de pointe jusqu'à 70 km/h.
Encore faudra-t-il les livrer en nombre suffisant et accompagner l'expédition des efforts nécessaires en termes de préparation, soulignent les observateurs.
Les Etats-Unis , de leur côté, vont livrer 31 chars Abrams.
Ce char lourd qui dispose d’un canon de 120 mm est le combat principal de l’armée américaine et n’a cessé d’être amélioré depuis son introduction en 1981. L’annonce s’inscrit dans un programme de soutien américain à l’Ukraine, renforcé depuis des semaines. Le 6 janvier, l’administration s’engageait à délivrer une nouvelle aide de 3 milliards de dollars à l’Ukraine. Dans le même temps, le gouvernement décidait de l’expédition à Kyiv de centaines de véhicules de combat blindés plus légers.
Un tournant dans le conflit ?
En fin d'après-midi, Joe Biden a déclaré en conférence de presse que les Etats-Unis livreraient 31 chars Abrams à l'Ukraine. « Pour renforcer leurs positions sur le champ de bataille, [les Ukrainiens] doivent être capables d'effectuer des manœuvres en terrains ouverts et à se défendre face à l'agresseur russe », a précisé le président.
La livraison de chars lourds devient une solution alternative qui doit permettre d'ouvrir de nouvelles brèches dans le dispositif russe. Il s'agit en effet pour les Ukrainiens de percer la muraille bétonnée édifiée par le Kremlin dont les forces sont toujours capables de gagner comme le montre la bataille de Soledar.
En fin de matinée ce mercredi, à la suite de la décision allemande, la présidence ukrainienne a salué la livraison future des 14 chars Leopard. Tout en exhortant les Occidentaux à en fournir davantage pour lutter face aux soldats russes. «Un premier pas a été fait», a commenté sur Telegram Andriï Iermak, le chef de l’administration présidentielle qui a réclamé la mise en œuvre d’une «coalition» internationale pour organiser la fourniture de chars lourds à son pays. Ajoutant enfin : «nous avons besoin de beaucoup de Leopards».
"Cela va devenir un vrai coup de poing de la démocratie contre l'autocratie", a déclaré Andriy Yermak via l'application de messagerie Telegram. Si le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a salué la décision des Occidentaux, leur demandant de faire vite. "La clé est maintenant la vitesse et le volume" des livraisons des chars, a-t-il insisté. Il a mis la barre encore plus haut, en réclamant aussi des missiles de longue portée et des avions de combat. Ou vers une escalade offensive et dangereuse ?
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Joanne Courbet pour DayNewsWorld |
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L'UKRAINE GANGRENEE PAR DES AFFAIRES
DE CORRUPTION EN CASCADE | 
Malgré les affaires de corruption toute récentes l’Allemagne a donné son accord pour les chars Leopard qui pourront être livrés à l’Ukraine. C’est une étape supplémentaire. Depuis le début du conflit, les Occidentaux lui ont fourni des armes, en quantité "gigantesque". Mais qu’en est-il des garde-fous mis en place ? Que deviendront ces armes à l’avenir ? Les risques de détournement ne sont-ils pas réels ? Les contrôles restent insuffisants, alerte notamment le GRIP, le Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité. Face à l'inquiétude justifiée des autorités occidentales son directeur, Yannick Quéau a répondu sans ambages aux questions posées par le journal RTBF à propos de l'Ukraine.
« C’est un pays hautement corrompu, où il y a des réseaux en tout genre qui préexistent au conflit, y compris le trafic d’armes. On y trouve des filières bien connues pour approvisionner en armement des destinations un peu partout dans le monde, particulièrement des destinations suspectes. Ce sont des filières pour partie héritées de l ’époque soviétique (l’Ukraine a hérité d’importants stocks d’armes soviétiques à la chute de l’URSS, ndlr). Pour faire caricatural, quand on voulait briser un embargo, on appelait le réseau ukrainien. », affirme le spécialiste.
« Ce qu’on craint c’est que ça abreuve les filières du crime organisé, ou les filières terroristes. », poursuit-il.
Et la corruption est à tout les étages Elle gangrène même l'entourage proche de Zélenksky devenu chef de guerre.
En effet pas moins de cinq gouverneurs régionaux, quatre vice-ministres et deux responsables d'une agence gouvernementale ont été démis de leurs fonctions ce mardi 24 janvier 2 023, en plus du chef adjoint de l'administration présidentielle et du procureur général adjoint après les révélations d'affaires de corruption. Ces dernières 24 heures, des scandales de corruption ont touché de très hautes personnalités du pays. Outre le ministre adjoint de la Défense, ceux de la Politique sociale et du Développement territorial ont également été limogés. A cette liste s’ajoutent le chef adjoint de l’administration présidentielle, le procureur général adjoint, Oleksiï Simonenko, accusé d'être récemment parti en vacances en Espagne alors que les déplacements à l'étranger, sauf à des fins professionnelles, sont interdits pour les hommes en âge de combattre, et enfin plusieurs gouverneurs de région, tous forcés de quitter leurs postes. Des scandales sans précédent depuis que la guerre a éclaté.
Ces hauts fonctionnaires auraient touché des pots-de-vin en lien avec les contrats.
Le ministre adjoint aux infrastructures a été arrêté dimanche pour avoir touché 400 000 dollars grâce à l’achat surfacturé de générateurs électriques. Et ce alors que le pays est en proie à de graves problèmes de coupures d’électricité.
Autre scandale touchant cette fois la logistique militaire : Viatcheslav Chapovalov fait partie des mis en cause. Le vice-ministre de la Défense est ainsi accusé d’avoir participé à la signature d’un contrat à un prix surévalué sur les produits alimentaires destinés à ses soldats, comme le révèle le média ukrainien ZN.UA. Le montant du contrat s'élèverait à 324 millions d’euros avec des prix établis " deux à trois plus élevés " que les tarifs actuels en vigueur pour les produits alimentaires de base selon la presse ukrainienne . Le ministère de la Défense a démenti, mais le vice-ministre Viacheslav Shapovalov, chargé de l'appui logistique des forces armées, a été contraint à la démission, officiellement pour faciliter l’enquête sur ces allégations.
Des affaires d’autant moins acceptables pour les Ukrainiens que tout cela a lieu en temps de guerre et que l’Ukraine, si elle veut continuer à bénéficier du soutien des pays occidentaux à qui elle réclame en ce moment des chars modernes, doit se montrer irréprochable sur ce chapitre.
" Je veux que cela soit clair : il n’y aura pas de retour à ce qui se faisait dans le passé, à la façon dont vivaient certaines personnes proches des institutions étatiques ", déclarait lundi soir Volodymyr Zelensky. Le président ukrainien a promis de nouvelles annonces et de nouvelles décisions dans les prochains jours pour lutter contre la corruption.
Les problèmes de corruption en Ukraine n'ont pas commencé avec la guerre : Le pays était classé à la 122e place sur 180 sur l’indice de perception de la corruption de l’ONG Transparency International en 2021.
Et les livraisons d'armes de l' Union européenne sans garde-fou aucun pourraient faire que les stocks abreuvent les marché criminels...
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Alize Marion pour DayNewsWorld |
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LA LOCOMOTIVE FRANCO-ALLEMANDE A DU PLOMB DANS L'AILE
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Emmanuel Macron et Olaf Scholz ont célébré hier le 60e anniversaire du traité de réconciliation entre la France et l'Allemagne, avant de diriger un Conseil des ministres. A cette occasion, les chefs d'Etat ont souhaité apaiser les tensions croissantes entre les deux pays.
Les dirigeants ont réaffiché un plein soutien à l'Ukraine, mais n'ont pas statué sur la livraison directe de chars Leclerc (France) et Leopard 2 (Allemagne). Le président français Emmanuel Macron a déclaré que « rien n'est exclu » concernant la livraison de chars Leclerc à l'Ukraine. « J'ai demandé au ministre des Armées d'y travailler », a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse dimanche soir, aux côtés du chancelier allemand Olaf Scholz. Le chef d'État a toutefois listé trois conditions à cette livraison : la première, « que cela ne soit pas escalatoire », la deuxième, « que cela puisse apporter un soutien réel et efficace à nos amis ukrainiens » et la troisième, « que cela n'affaiblisse pas nos capacités propres de défense. »
Interrogé sur les chars Leopard, Olaf Scholz a déclaré que « la manière dont nous avons agi par le passé est toujours étroitement coordonnée avec nos amis et alliés et nous continuerons à agir en fonction de la situation concrète ». Critiqué par nombre de ses alliés, en particulier orientaux, Olaf Scholz a laissé sa ministre des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, annoncer sur la chaîne LCI que Berlin ne s'opposerait pas à la Pologne si Varsovie décidait de réexporter vers l'Ukraine les chars allemands Léopard en sa possession.
Mais les deux dirigeants n'ont pas caché que leurs positions restées très éloignées sur un projet de bouclier antimissile européen que Berlin souhaite réaliser avec des technologies israéliennes et américaines déjà existantes alors que Paris plaide pour une solution européenne, sur la base d'un système franco-italien.
Seule annonce concrète d'envergure, le ralliement de l'Allemagne au projet de pipeline franco-portugais-espagnol transportant de l'hydrogène vert (H2Med).
Ils ont en revanche défini une « ligne commune » en faveur d'une réponse européenne « ambitieuse et rapide » aux subventions industrielles américaines en matière de transition énergétique. Cette action doit reposer sur la « simplicité » et une « plus grande visibilité sur nos dispositifs d'aide », selon le président français, à la manœuvre ces derniers mois pour convaincre les pays européens, et notamment l'Allemagne, d'engager un plan tout aussi massif que celui des États-Unis pour éviter la désindustrialisation de l'Europe. Les deux capitales ont donc donné la mesure du calibrage de la réponse européenne au plan américain de réduction de l’inflation (IRA) dont les subventions massives menacent la compétitivité de l’industrie du Vieux Continent.
Souvent critiqué, le leadership franco-allemand reste cependant attendu par les autres capitales, Paris et Berlin ont la responsabilité de se mettre en surplomb.
Loin de se cantonner aux deux rives du Rhin, les hauts et les bas du couple franco-allemand animent aussi les débats à Bruxelles. Les termes « axe » ou « moteur » y sont cependant préférés à celui de « couple », car décrivant plus finement le rôle de Paris et Berlin dans la fabrique des compromis à vingt-sept.
Ainsi de l’accord de mai 2020 entre Angela Merkel et Emmanuel Macron qui avait ouvert la voie à un plan historique de relance de 750 milliards d’euros, financé par un endettement commun.
Sur la plupart des sujets – économie, défense, commerce international –, les deux puissances européennes partent en effet de points de vue opposés, qui structurent l’espace dans lequel les autres se positionnent. « Depuis le départ du Royaume-Uni, cet axe informel est devenu encore plus important pour construire des ponts entre l’est et l’ouest ou entre le nord et le sud de l’Europe », analyse l’eurodéputé roumain Dacian Ciolos.
Ces derniers mois cependant, leur mésentente ne passe pas inaperçue. Mais les doigts accusateurs désignent plutôt Berlin. Le chancelier peinerait-il à s’extirper de ses intérêts nationaux ? Si l’Allemagne doit revoir ses fondamentaux, depuis la politique énergétique jusqu’à ses relations commerciales avec la Chine, alors que trois partis gouvernent ensemble à Berlin pour la première fois, il n'en demeure pas moins que l'Europe se déporte de plus en plus vers l'Est, laissant la France aux pays du Sud...
« L'avenir, au même titre que le passé, repose sur la coopération de nos deux pays, comme locomotive d'une Europe unie », a déclaré le chancelier,
qui a qualifié le « moteur franco-allemand » de « machine de compromis » permettant de « transformer les controverses et les intérêts divergents en une action convergente ». |
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Joanne Courbet pour DayNewsWorld |
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L'ALLEMAGNE DE BORIS PISTORIUS VA-T-ELLE LIVRE DES CHARS LEOPARD A L'UKRAINE ?
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L’Allemagne a un nouveau ministre de la Défense, un poste particulièrement exposé dans le contexte de la guerre en Ukraine. Boris Pistorius a été nommé mardi, faisant ainsi son entrée au gouvernement.
Le 19 janvier 2023, le chancelier allemand, Olaf Schoz, a indiqué que son prochain ministre de la Défense serait Boris Pistorius, alors ministre social-démocrate de l’Intérieur et des Sports du gouvernement de l’État de Basse-Saxe.
C'est un « homme politique hautement expérimenté, qui s’occupe depuis des années de politique de sécurité », a fait valoir M. Scholz. Il est, « grâce à ses compétences, sa capacité à s’imposer et son grand cœur […], exactement la bonne personne pour conduire la Bundeswehr à travers ce changement d’époque », a-t-il ajouté.
Elu régional aguerri, ce social-démocrate de 62 ans, quasi inconnu au niveau national, remplace Christine Lambrecht qui a démissionné lundi après une série de bévues. Ministre de l’Intérieur de Basse-Saxe depuis 2013, c’est un « homme politique hautement expérimenté, qui a fait ses preuves dans l’administration, qui s’occupe de politique de sécurité depuis des années », a déclaré le chancelier Olaf Scholz.
Un spécialiste des questions de cybersécurité
Boris Pistorius est juriste de formation et issu du parti politique du chancelier. Il s’est spécialisé dans les questions de cybersécurité, de sécurité intérieure et de politique migratoire. Ces dernières années, il n’avait pas caché ses ambitions nationales. Sa tentative d’accéder en 2019 à la présidence du Parti social-démocrate avait toutefois échoué. Puis en 2021, il avait été considéré comme un candidat potentiel à un poste ministériel lors de la formation du gouvernement.
Mardi, il a salué un homme qui apporte « beaucoup d’expérience en matière de sécurité », ainsi que la « force et le calme » nécessaires à la fonction. M. Pistorius a déclaré avoir accepté « avec grand plaisir » la mission offerte par Olaf Scholz, promettant de s’investir à « 150 % ».Au vu de la difficulté de la tâche, la motivation était un indispensable prérequis pour occuper ce poste. Le ministère de la défense est traditionnellement l’enfant mal-aimé de la politique allemande.
RDV à Davos jeudi et vendredi sur l’Ukraine
Pistorius sera très vite plongé dans le grand bain, avec la pression mise sur Berlin pour livrer des Leopard 2 à l’Ukraine.
Le remaniement intervient alors que l’Allemagne subit la pression de plusieurs pays alliés, en premier lieu la Pologne, pour livrer à Kiev des chars d’assaut lourds de fabrication allemande Leopard.
La Suède a décidé déjà de commencer à livrer à l'armée ukrainienne des canons à longue portée de modèle Archer, un obusier mobile et moderne réclamé par Kiev depuis de nombreux mois, a annoncé ce jeudi le Premier ministre suédois Ulf Kristersson.
Après
une réunion du gouvernement, le dirigeant du pays nordique a en effet annoncé
lors d'une conférence de presse "la première décision de commencer à
livrer des systèmes d'artillerie Archer à l'Ukraine" pour l'aider
contre la Russie. Ce mercredi le secrétaire général de l’Alliance Jens Stoltenberg avait annoncé que les pays mems de la Russie. Une
réunion cruciale sur le sujet des ministres de la Défense occidentaux,
autour des Etats-Unis, se tiendra d’ailleurs vendredi en Allemagne.
Boris Pistorius accueillera en outre jeudi à Berlin, juste après sa
prise de fonction, le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin.
Puis il enchaînera avec un conseil des ministres franco-allemand.
"Nous nous réunirons (vendredi) à Ramstein (Allemagne) au sein du groupe de contact pour l’Ukraine dirigé par les États-Unis et le principal message sera un soutien accru avec des armes plus lourdes et plus modernes", a-t-il déclaré au Forum économique mondial à Davos, en Suisse.
Changement d’époque
Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, le ministère de la Défense allemand a dû faire sa révolution, devenant un des centres névralgiques de l’action du gouvernement.
C’est là que doit se concrétiser le grand projet annoncé par Olaf Scholz lors de son discours sur la "Zeitenwende"
( le changement d’époque ) le 27 février 2022, qui mettait fin à des décennies de retenue allemande en matière de défense et de sécurité.
Ce sont 100 milliards d’euros de fonds spéciaux qui ont été accordés à la Bundeswehr, afin de combler plus de deux décennies de sous-investissement de l’appareil de défense. Mais il est déjà clair que cette somme ne suffira pas.
Il s’agit moins de gagner en puissance que de combler des défaillances criantes – manque de munitions, d’équipements de base, matériels gravement dysfonctionnels – afin que l’Allemagne puisse honorer ses engagements internationaux et surtout faire face aux nouvelles menaces.
De là à fournir des chars Leonard ? Une question qui fait l'objet d'un débat au sein de la coalition gouvernementale. La pression de certains s'accentue pour que Berlin autorise la livraison de ces chars lourds . La Russie envisage,elle, de déployer un petit nombre de ses nouveaux chars de combat principaux T-14 Armata en Ukraine. En outre le Kremlin a averti que la livraison à l'Ukraine par les Occidentaux d'armes longue portée, capables de frapper le territoire russe en profondeur, entraînerait une aggravation dangereuse du conflit armé entre Kiev et Moscou. C'est
potentiellement très dangereux, cela signifierait que le conflit
atteindrait un nouveau palier qui ne promettrait rien de bon pour la
sécurité européenne , a déclaré le porte-parole de la présidence russe,
Dmitri Peskov.
La livraison d'armes longue portée entraînerait « une
escalade », avertit le Kremlin
"Tout désir de détruire la Russie signifiera la fin du monde", tonne le seizième patriarche de Moscou et de toutes Russie Kirill.
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Alize Marion pour DayNewsWorld |
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LE MAFIEUX LE PLUS RECHERCHE DE L'ITALIE ARRETE APRES 30 ANS
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La fin de trente années de cavale.
En 2018, les autorités italiennes avaient tente un coup de filet au sein de la Trapani Mafia, mais n'etaient pas parvenues a mettre la main sur Matteo Messina Denaro.
Depuis 1993, le Sicilien Matteo Messina Denaro était le mafieux le plus recherché d'Italie. Il a été arrêté à Palerme, en Sicile, lundi 16 janvier. « Aujourd'hui, 16 janvier, les carabiniers […] ont arrêté le fugitif Matteo Messina Denaro à l'intérieur d'une structure sanitaire à Palerme, où il s'était rendu pour suivre des thérapies cliniques », a ainsi indiqué le général des carabiniers Pasquale Angelosanto à l'agence AGI.
Matteo Messina Denaro, 60 ans, est considéré comme le successeur des grands dirigeants historiques de Cosa Nostra, Toto Riina et Bernardo Provenzano, morts en prison en 2016 et 2017. Sur la liste du ministère de l'Intérieur des six criminels les plus recherchés en Italie, cet homme, né en avril 1962 près de Trapani, en Sicile, occupe la première place. Ancienne gâchette de Cosa Nostra, il avait été condamné par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité pour meurtres. Mais la seule photo connue de lui remonte au début des années 1990. Depuis de nombreuses années, des centaines de policiers et carabiniers participaient à la traque du fugitif le plus connu d'Italie. En vain, tant son réseau de soutien était important.
"Après trente ans de fuite, le superboss Matteo Messina Denaro a été arrêté. C'est avec une grande émotion que je remercie les femmes et les hommes de l'État qui n'ont jamais abandonné, confirmant la règle que, tôt ou tard, même les plus grands criminels en fuite sont arrêtés", a réagi sur WhatsApp le vice-Premier ministre Matteo Salvini.
"C'est une belle journée pour l'Italie et qui sert d'avertissement aux mafieux : les institutions et nos héros en uniforme n'abandonnent jamais", a-t-il conclu.
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Britney Delsey pour DayNewsWorld |
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INTENSIFICATION DES FRAPPES DE MISSILES RUSSES CONTRE L'UKRAINE
DES OPERATIONS QUI SE DEROULENT " EXACTEMENT COMME PREVU " SELON POUTINE
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La Russie a déclenché une nouvelle frappe massive de missiles contre l'Ukraine samedi 14 janvier 2023, jour du Nouvel An orthodoxe, tuant et blessant des civils et engendrant des coupures de courant. Les secours s'activent à Dnipro dans les décombres d'un immeuble frappé samedi à Dnipro, où l'on déplore actuellement 21 morts et de 73 blessés.
Kiev et d'autres régions du sud, du nord et de l'est du pays ont par ailleurs été également la cible samedi matin de nouveaux tirs de missiles russes visant des infrastructures essentielles, notamment électriques, selon des responsables ukrainiens.
Plusieurs explosions ont en effet retenti dans la matinée à Kyiv, ont constaté des journalistes, des responsables ukrainiens affirmant que des frappes avaient pris pour cible des infrastructures clés de la capitale. « Une attaque au missile sur des infrastructures essentielles » est en cours à Kyiv, a indiqué en débat de matinée un conseiller de la présidence ukrainienne Kyrylo Timochenko sur Telegram tandis que le maire de la ville Vitali Klitschko a rapporté des explosions dans le quartier de Dniprovskiy, sans faire état de blessés mais appelant les habitants à « rester dans les abris ».
Situation incertaine à Soledar
Les combats dans et autour de Soledar font rage depuis plusieurs mois, mais leur intensité a fortement augmenté ces derniers jours. Sur le front, la petite ville de Soledar, dans l'est de l'Ukraine, dont Moscou revendique la prise, est toujours « sous contrôle » ukrainien, a assuré samedi le gouverneur de la région de Donetsk, Pavlo Kyrylenko. Auparavant, le ministère russe de la Défense avait affirmé vendredi que la « libération » de cette ville avait eu lieu « le 12 janvier dans la soirée ». L'armée russe avait par ailleurs salué les « actions courageuses » des combattants du groupe de mercenaires Wagner, dont les hommes ont mené « l'assaut direct contre les quartiers résidentiels de Soledar ». Sa prise par les forces de Moscou constituerait une victoire notable pour la Russie, après la série d'échecs sur le terrain de ses troupes ces derniers mois.
« Aujourd'hui, l'ennemi a à nouveau tiré contre des installations énergétiques », a déclaré l'opérateur Ukrenergo, en ajoutant être à l'œuvre pour « éliminer les conséquences » de ces frappes.
Des installations de production d'énergie touchées
« Des coupures d'urgence ont été décidées dans la plupart des régions », a annoncé samedi soir le ministre ukrainien de l'Energie, Guerman Galouchtchenko. Des frappes russes ont touché les installations de production d'énergie du pays, notamment dans les régions de Kharkiv, Lviv, Ivano-Frankivsk, Zaporijjia, Vinnytsia et Kiev.
L'opérateur Ukrenergo a pour sa part dit être à l'œuvre pour « éliminer les conséquences » de cette « douzième attaque massive de missiles sur le secteur de l'énergie en Ukraine ».
« Une dynamique positive » selon Poutine
Alors que la bataille de la communication bat son plein, le président russe, dans une interview ce dimanche, était interrogé sur le tarmac d'un aéroport, près de l'avion présidentiel. Il répondait à la question d'un journaliste de la chaîne Rossia-1 l'interrogeant sur les « nouvelles venant de Soledar », que l'armée russe a affirmé vendredi avoir conquise. Le président russe Vladimir Poutine a déclaré avoir trouvé une « dynamique positive » de l'opération militaire que son pays poursuit en Ukraine et dans le Donbass.
« J'espère que nos combattants vont encore nous ravir plus d'une fois avec leurs résultats militaires », a également déclaré Poutine dans son interview. Le dirigeant russe a ajouté que l'opération se déroule « exactement comme prévu » lors d'un entretien à la chaîne de télévision Rossiya-1. Faire passer la conscription de 27 à 30 ans en Russie permettrait d'augmenter de 30% le nombre des forces russes.
De plus pour avoir une puissance de feu supérieur, selon le renseignement britannique, la Russie envisage de faire passer l'âge de la conscription de 27 à 30 ans au printemps. Selon le président de la Douma, Kartapolov, cela permettrait l'augmentation de 30% du nombre des forces russes. L'année dernière, le président Poutine a déclaré qu'il soutenait une telle décision. De plus Vladimir Poutine, ce mercredi, a annoncé que le chef d’état-major de l’armée russe Valéri Guerassimov reprenait les opérations militaires en Ukraine, trois mois seulement après la nomination de Sergueï Sourovikine à ce poste.
Les experts convergent à voir dans cette décision le signe d'une accélération de l'opération russe. Une offensive est évoquée depuis plusieurs mois et l'hypothèse d'une nouvelle mobilisation n'est pas exclue, après une première en septembre de quelque 300 000 hommes.
Fournir ou non des chars d’assaut à l’Ukraine
Pour faire face à l'armada russe, Kiev a de nouveau appelé ses alliés occidentaux à lui fournir plus d'armes et d'équipements militaires performants.
En réponse le Royaume-Uni a annoncé vouloir fournir à l'Ukraine des chars Challenger 2, les premiers blindés lourds de fabrication occidentale. L'annonce britannique - « un bon signal » selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky - intervient après que la Pologne s'est dite prête mercredi à livrer 14 chars lourds Leopard 2, ce qui demande l'aval de Berlin, dans le cadre d'une coalition internationale. Leur nombre n'est pas précisé, mais le Royaume-Uni devient ainsi le premier pays à s'engager à fournir ce type de chars de combat pour aider l'Ukraine face aux forces russes. Kiev avait déjà reçu de ses alliés des chars lourds de conception soviétique, mais encore aucun de fabrication occidentale.
Washington et Londres ont de leur côté annoncé la semaine passée l'envoi de chars d'infanterie ou de reconnaissance, plus légers.
Le gouvernement allemand a pour sa part annoncé début janvier qu'il fournirait à l'Ukraine une quarantaine de véhicules de combat d'infanterie Marder avant la fin du premier trimestre pour combattre les forces russes mais il semble toujours réticent à la livraison de chars lourds, même si le ministre de l'Economie, Robert Habeck, a dit le week-end dernier « ne pas exclure » cette option. Par contre le fabricant d'armes allemand Rheinmetall ne pourrait pas fournir de chars d'assaut Leopard 2 à l'Ukraine avant 2024 au plus tôt, le temps de procéder à leur réparation, si le gouvernement de Berlin décidait d'en livrer à Kiev prévient le patron du groupe dans les colonnes du Bild.
La Turquie plaide pour des «cessez-le-feu localisés »
Alors que les combats font rage, la Turquie, sur le plan diplomatique, souhaite promouvoir des « cessez-le-feu localisés » en Ukraine faute d'espérer un accord de paix plus global à ce stade, a indiqué samedi Ibrahim Kalin, proche conseiller du président Recep Tayyip Erdogan. Ni la Russie ni l'Ukraine « n'est en situation de l'emporter militairement », a-t-il par ailleurs estimé, se disant convaincu « qu'à la fin, ils devront négocier pour parvenir à une issue acceptable » pour les deux parties
Mais la veille le Conseil de sécurité de l'ONU, réuni une nouvelle fois pour discuter de la situation en Ukraine, a fait le constat qu'il n'y avait, selon la secrétaire générale adjointe de l'ONU pour les affaires politiques, Rosemary DiCarlo, « aucun signe d'une fin des combats ».
Toujours est-il qu'il serait sage de continuer les négociations...alors même que les combats continuent de tuer des civils.
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Joanne Courbet pour DayNewsWorld |
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NOEL ORTHODOXE
POUTINE SEUL DANS UNE EGLISE DU KEMLIN
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Le président russe a suivi la célébration dans la cathédrale de l’Annonciation, conçue à l’origine comme une église pour les tsars, menée par des prêtres en aubes dorées dont certains tenaient des candélabres, selon les images diffusées par le Kremlin.
Les années précédentes, Vladimir Poutine avait pour habitude d’assister aux services religieux pour le Noël orthodoxe dans des provinces russes ou en périphérie de Moscou.
Dans un message diffusé samedi 7 janvier 2023 par le Kremlin, le président russe a adressé ses félicitations aux chrétiens orthodoxes, indiquant que ce jour inspire « de bonnes actions et aspirations ».
Il a dit aussi prier pour l’Église orthodoxe.
Douze pour cent des chrétiens du monde s’apprêtent également à fêter la naissance du Christ, le 7 janvier. En effet, 260 millions de chrétiens orthodoxes, qu’ils vivent en Russie ou en Grèce où ils sont majoritaires, ou bien dans des communautés en Éthiopie et en Égypte notamment, s’apprêtent à fêter leur propre Noël.
Marquée par des vigiles pieuses et des festins traditionnels, cette version particulière de Noël trouve son origine dans la décision prise il y a plusieurs siècles par les instances orthodoxes de se séparer de l’Église catholique et d’adopter un calendrier différent de celui utilisé par la majorité des humains aujourd’hui.
Commémoration de la naissance Jésus Christ ou le Grand schisme d’Orient
Les désaccords sur la date à laquelle il faut officiellement commémorer la naissance de Jésus Christ remontent à l’an 325 de notre ère. À cette date, un groupe d’évêques chrétiens convoqua le premier concile œcuménique du christianisme afin de trancher sur certaines questions de doctrine religieuse.
Un des sujets les plus importants à l’ordre du jour du premier concile de Nicée était la standardisation de la date de la fête la plus importante de l’Église : Pâques. À cet effet, il fut décidé de la calquer sur le calendrier julien, un calendrier solaire que le pontifex maximus Jules César avait adopté en 46 av. J.-C. sur les conseils de l’astronome égyptien Sosigène d’Alexandrie afin de mettre de l’ordre dans le calendrier lunaire alors en vigueur à Rome.
Mais les calculs de Sosigène comportaient une erreur : ils surévaluaient la longueur de l’année solaire d’environ onze minutes. Par conséquent, l’année calendaire et l’année solaire se désynchronisaient d’autant plus que les siècles passaient.
Le calendrier julien
En 1582, les dates des principales fêtes chrétiennes se trouvèrent si décalées que le pape Grégoire XIII dut intervenir. Il convoqua un autre groupe d’astronomes et proposa un nouveau calendrier : le calendrier grégorien.
Celui-ci résolut un certain nombre de problèmes délicats qui s’étaient accumulés au fil des années, et la majorité du monde chrétien l’adopta.
Mais l’Église orthodoxe ne l’entendait pas de cette oreille. Depuis 1054 et le Grand schisme d’Orient, résultat de siècles de tensions politiques et doctrinales croissantes, celle-ci formait sa propre branche du christianisme. Les chrétiens orthodoxes ne reconnaissent pas le pape comme chef de l’Église, ils rejettent le concept de purgatoire et sont en désaccord quant à l’origine du Saint-Esprit, entre autres différences.
Pour adopter la rectification de trajectoire proposée par le pape Grégoire, il fallait accepter que Pessa’h et Pâques se chevauchent de temps en temps, ce qui est proscrit par les textes saints du christianisme orthodoxe. L’Église orthodoxe a donc rejeté le calendrier grégorien et continué à suivre le calendrier julien.
L’Église orthodoxe russe fête Noël le 7 janvier. Le
patriarche Kirill a appelé jeudi Moscou et Kyiv à instaurer un
cessez-le-feu en Ukraine à l’occasion de la fête du Noël orthodoxe. Dans
la foulée, Vladimir Poutine a annoncé jeudi un cessez-le-feu unilatéral
pour 36 heures.
Le chef influent de l’Église orthodoxe a pleinement soutenu l’offensive des forces armées russes en Ukraine décidée par Vladimir Poutine.
Les organisations ecclésiastiques « soutiennent nos soldats qui participent à une opération militaire spéciale », a déclaré le président russe, utilisant le terme officiel du Kremlin pour désigner l’offensive en Ukraine.
« Un travail aussi formidable, aux multiples facettes, et véritablement ascétique mérite le respect le plus sincère », a-t-il ajouté.
Le patriarche Kirill a appelé les croyants à soutenir les « frères » prorusses pendant l’offensive russe dans l’est de l’Ukraine. Depuis le début de l’offensive en Ukraine le 24 février, il a prononcé des sermons dans lesquels il donnait sa bénédiction aux troupes russes tout en fustigeant les autorités ukrainiennes.
Dans un sermon l’an dernier, il avait déclaré que mourir en Ukraine « lave tous les péchés ».
Récemment l’église orthodoxe ukrainienne s'est séparée du patriarcat de Moscou (Russie). Le 27 mai 2022, à l'issue d'un synode extraordinaire, l'Église proclame en effet son indépendance totale du Patriarcat de Moscou en changeant ses statuts.
Parmi les raisons invoquées figure la position prise par le patriarche Kyrill de Moscou, encourageant l'invasion russe de l'Ukraine à partir de février 2022.
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Alyson Braxton pour DayNewsWorld |
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LES MENSONGES EHONTES DU POUVOIR
SUR LES PRIX DE L'ELECTRICITE
ET SUR LE NUCLEAIRE EN FRANCE
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Le président de la République a voulu rassurer les Français à propos de potentielles coupures d’électricité, tout en expliquant qu’il ne fallait pas paniquer et qu’il ne s’agissait pour le gouvernement que de préparer « un cas extrême », suggérant ainsi que les probabilités de coupures importantes étaient faibles.
Or pour Philippe Murer, économiste, spécialiste de l’environnement et de l’énergie, « il est pratiquement certain qu’on aura des pénuries d’électricité longues de plusieurs jours en France. » Aussi, cette période sera synonyme de forte restrictions pour les populations européennes, selon l'économiste qui rappelle que nos dirigeants, par leurs décisions, parfois leurs absences de décisions, sont responsables de la situation actuelle : « Nos politiques ne savent pas résoudre les problèmes, car ils font de la communication, , ils ne travaillent jamais dans le concret. »
argue-t-il sur le plateau de FranceSoir du 14 avril 2022. A Loïk Le Floch-Prigent d'ajouter dans un entretien sur Atlantico : « En tant qu’ancien patron de GDF, je peux vous le dire, le plan du gouvernement face au risque de coupures d’électricité n’en est pas un ».
« Est-ce que vous vous rendez compte quand même qu'on est au XXIe siècle, dans la 6e puissance mondiale, et qu'on est en train de nous expliquer qu'on va retourner à l'âge de pierre parce qu'on n'aura plus d'électricité ? », a notamment critiqué la président du groupe RN à l'Assemblée nationale, jeudi 8 décembre, sur RTL. Et ce n'est pas faux. La France est bel et bien l'un des pays les plus à risque pour cet hiver. Toutefois, elle n'est pas la seule.
« C’est un suicide économique européen » Philippe Murer
Le rapport de l'association européenne des gestionnaires de réseaux de transport d'électricité (ENTSO-e) paru début décembre explique que « le système électrique européen est sous plus forte tension que les autres années » et ce, en raison de « circonstances exceptionnelles » telles que la guerre en Ukraine.
L'organisation s'appuie notamment sur les résultats de plusieurs simulations. Ainsi, elle estime que dans le scénario d'une « demande normale », la France serait effectivement un des pays les plus touchés.
« Couvre-feu énergétique » en Italie
Concrètement, le rapport indique que nous pourrions manquer de 20 heures d'électricité pour couvrir tous nos besoins cet hiver. Mais l'Irlande est également ciblée. D'après le rapport de l'ENTSO-e, c'est le 2e pays le plus à risque juste derrière la France puisque les Irlandais pourraient manquer d'un peu plus de 14 heures d'électricité. La Suède et la Finlande pourraient également rencontrer des difficultés, principalement à cause d'une plus faible production issue du nucléaire et des conséquences de la guerre en Ukraine.
Au delà de ce rapport, de nombreux pays ont par ailleurs préparé des plans plus ou moins sévères en cas de manque d'électricité. Au Royaume-Uni par exemple, dès le mois d'octobre le principal fournisseur d'énergie a prévenu les Britanniques qu'en cas de manque, ils pourraient être privés de courant jusqu'à 3 heures certains soirs de semaine, entre 16h et 19h. En Italie aussi le gouvernement a déjà préparé les esprits et anticipé un possible « couvre-feu énergétique ». Ainsi, les magasins pourraient notamment être forcés de fermer une heure plus tôt.
On rejoue un peu le Covid dans cette histoire.
Le fonctionnement des entreprises, de services ou industrielles vont en pâtir :si la consommation baisse, cela veut dire la baisse de la production, l'arrêt des usines comme aussi des fours de boulangers ou les frigos des bouchers, et ce n'est pas une bonne nouvelle car c'est la décroissance, la désindustrialisation et non pas seulement la fin de l'abondance mais celle de la prospérité du pays qui repose sur sa production agricole et industrielle...un véritable « suicide économique européen »
De l'incurie européenne
Or si le marché de l'énergie n'a pas été heurté par un choc aussi puissant depuis plus d'un demi-siècle, ce n'est pas la guerre en Ukraine qui est à l'origine de ce péril, mais bien l'incurie européenne ajoutée à l'incurie française.
La propagande gouvernementale affirme que la guerre à l’Ukraine, qui multiplie par cinq le prix du gaz en Europe, devait (selon RTE, un appendice de l’exécutif) entraîner en France une hausse du prix de l’électricité de 35 %.
Mais dans sa générosité, le gouvernement français a mis en place un « bouclier » qui va limiter cette hausse à 4 % en 2022, et à 15 % en 2023. . En réalité, un quintuplement du prix du gaz européen n’a qu’un effet très limité, pratiquement négligeable, sur le coût de production de notre électricité, comme le rapporte un spécialiste chez notre confrère dont l'analyse suit.
« Les raisons du coût de production de notre électricité
Elles sont au moins au nombre de quatre.
La première est que le poids de l’électricité au gaz dans le mélange électrique français est faible : 6 % en 2021. L’essentiel de notre électricité est d’origine nucléaire, hydraulique et renouvelable. Les coûts de production de ces formes d’électricité sont totalement indépendants du gaz et de son prix. Le coût de 94 % de notre production électrique n’est en rien affecté par une hausse du prix du gaz.
La deuxième raison est que (pour ces 6 % là) le coût du combustible (le gaz) ne représente que 10 % du coût de production de l’électricité au gaz. Le reste correspond au coût du capital, aux salaires, à l’entretien, toutes dépenses qui sont évidemment sans lien avec le prix du gaz et son évolution.
La troisième raison est que pour l’électricité en général et donc aussi pour l’électricité au gaz, le coût de la production compte seulement seulement pour 50 % (48 % exactement) du prix payé en France par le ménage ou l’entreprise. L’autre moitié de ce coût consiste en dépenses de commercialisation, de transport, de distribution et en taxes. Ces dépenses et ces taxes sont elles aussi complètement indépendantes du prix du gaz.
Enfin, le gaz importé et utilisé en France (pour produire de l’électricité et pour d’autres usages) n’est russe qu’à 17 %. Le prix du gaz norvégien ou qatari que nous consommons n’est pas directement affecté par la guerre à l’Ukraine et l’embargo sur le gaz russe. On peut cependant soutenir qu’il l’est indirectement, dans la mesure où existent des marchés mondiaux ou régionaux du gaz.
L’embargo de Poutine sur les ventes de gaz à l’Europe a peut-être contribué à la multiplication par cinq du prix du gaz mais certainement pas entraîné une dramatique menace d’augmentation de 35 % du prix de l’électricité en France. De l'incurie européenne...
Qu’est-ce qui transforme ce petit +1,5 % en un terrible +35 % ?
Le marché européen est une fabrique de rentes
Pour le comprendre, il faut regarder du côté de Bruxelles plutôt que du côté de Moscou.
Il fut un temps où le prix de vente par EDF de l’électricité en France (on disait : le tarif) était égal à la moyenne des coûts de production de cette électricité par EDF (plus un honnête dividende versé par EDF à l’État). Lorsque ces coûts diminuaient, les tarifs baissaient, comme cela se produisit durant la période 1988-2008. Comme ces coûts étaient largement des coûts de capital, les tarifs étaient raisonnablement stables.
Or « des idéologues idolâtres du marché et de l’Europe ont postulé qu’un marché était toujours préférable à un monopole et que l’Europe était toujours préférable à la France. Ils ont remplacé un monopole français éclairé par un marché européen inadapté. »
En simplifiant un système complexe, on peut dire que le prix actuel de l’électricité européenne est égal au coût marginal de l’électricité en Europe, qui est en pratique le coût marginal de l’électricité au gaz russe en Allemagne. Lorsque la Russie de Poutine réduit ou cesse ses livraisons de gaz à l’Allemagne, le prix du gaz en Allemagne bondit, entraînant celui de l’électricité en Allemagne et par contagion ailleurs en Europe et donc en France.
Quelle aubaine pour tous les producteurs d’électricité infra-marginaux ! Ils produisent leur électricité (nucléaire ou même renouvelable) à son coût habituel et la vendent à ce prix européen, empochant des bénéfices extravagants. En théorie, un marché, un marché qui fonctionne s’entend, élimine les rentes ; en réalité le marché européen de l’électricité fabrique des rentes.
L’apparition de cette rente n’a pas grand-chose à voir avec Poutine.
L’embargo du président russe Poutine, on l’a vu, cause une augmentation de 1,5 % du coût de l’électricité en France, qui aurait, du temps d’EDF, entraîné une augmentation du prix de cet ordre de grandeur. C’est le marché européen de l’électricité qui engendre une augmentation supplémentaire de 33,5%, pour conduire aux 35% d’augmentation estimés par RTE.
D’où sort ce marché européen ? Il a été forgé et mis en place à l’initiative de la Commission européenne, avec l’appui du Parlement européen, dans des décisions prises par des conseils ministériels européens. »
...à l'incurie française depuis les années Hollande
Le nucléaire français a raté l'occasion de se démarquer comme l'outil de l'indépendance énergétique et du courant disponible et peu cher.
En effet la loi dite «Énergie-climat» de 2019 a scellé le sort de ces centrales: toutes devaient être arrêtées en 2022 et leur fonctionnement strictement limité dans l'intervalle. Les responsables de cette sortie de route sont pour la circonstance les deux derniers Présidents de la République, Hollande et Macron, qui l’un et l’autre, sous la pression du lobby vert, n’auront eu de cesse, ou presque, que de complaire à ce dernier.
Des décisions bien imprudentes, mais les décideurs avisés d'alors sont toujours au pouvoir, mieux, sur les mêmes créneaux : la seule urgence visible a été de précipiter une proposition de loi sur l'accélération de la construction des installations éoliennes et solaires dont on sait que dans le meilleur des cas elles n'auront aucun résultat sur le problème posé par les prochains hivers puisque le vent et le soleil , intermittents, ne répondent pas aux besoins surtout en janvier/février aux moments où on pourrait le souhaiter !!
En France, c'est pourtant le nucléaire et l'hydraulique qui correspondent à plus de 87 % des consommations depuis vingt ans, c'est donc là que le problème doit être traité pour ne pas céder à la panique pour les prochains hivers, et c'est l'action qui rassure, pas la parole , assène Loïk Le Floch-Prigent
Or le nombre de réacteurs nucléaires actuellement à l'arrêt (vingt-sept sur cinquante-six) est inquiétant, il l'est aussi pour les professionnels de la filière qui doivent relever un défi d'importance pour l'économie du pays et de ses citoyens, et pour la crédibilité de leur outil industriel.
Et on ne prépare même pas l'avenir puisqu'après avoir fermé le programme Astrid en 2019, celui des générateurs à neutrons rapides (RNR), la 4ème génération nucléaire, celle qui utilise les déchets, on n'en parle même plus tandis que tous nos concurrents s'y engagent à grands pas. Yves Bréchet, membre de l’Académie des sciences, dont l’audition devant la commission d’enquête parlementaire visant à faire la lumière sur les raisons ayant présidé à la perte de la souveraineté énergétique de la France, délivre un propos sous forme de réquisitoire sans appel.
Sur l’arrêt du programme « Astrid » dont l’objectif consistait à développer la nouvelle génération de réacteurs du futur, décision actée en 2018, l’ancien dirigeant du CEA évoque « une décision emblématique de la disparition de l’Etat stratège et de la transition d’un État stratège vers un État bavard »...
Pour endiguer les dix années d’errements des gouvernements successifs de François Hollande et Emmanuel Macron, il faut prendre , tout comme l’Espagne et au Portugal, ses distances avec le carcan du marché européen de l’énergie
« Il nous faut également reprendre le chemin vertueux de l'augmentation des centrales pilotables, c’est-à-dire des centrales nucléaires, et de l'hydroélectricité en priorité et imaginer la réussite de notre réindustrialisation avec une énergie abondante, bon marché et souveraine. »
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Alize Marion pour DayNewsWorld |
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LE « QATARGATE » UN SCANDALE DE CORRUPTION AU SEIN DU PARLEMENT EUROPEEN
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Le Parlement européen était sous le choc lundi, contraint de réagir fortement après l'incarcération de l'élue grecque Eva Kaili, une vice-présidente, inculpée pour corruption dans une affaire liée au Qatar qui menace de ternir l'image de l'institution
Les ministres des Affaires étrangères de l'Union, qui se réunissaient ce lundi à Bruxelles, ont confié leurs inquiétudes. La ministre allemande, la verte Annalena Baerbock, a affirmé que « la pleine force de la loi » devait primer dans le dossier. « Il en va de la crédibilité de l'Europe », a-t-elle ajouté, alors que le Parlement européen critique sévèrement les pratiques de corruption en Hongrie depuis des mois. Viktor Orban, le Premier ministre hongrois qui donne du fil à retordre à ses homologues depuis des mois sur les questions d'Etat de droit, n'a pas manqué de publier un tweet sarcastique sur les initiatives des eurodéputés contre la corruption dans son pays. « Notre Parlement est attaqué, la démocratie européenne est attaquée. Des acteurs malveillants, liés à des pays tiers autocratiques, ont tenté d’instrumentaliser des ONG, des syndicats, des assistants et des membres du Parlement pour influencer nos processus. », a déploré, lundi 12 décembre, Roberta Metsola, présidente du Parlement européen . Elle n’a pas minimisé la gravité du scandale de corruption qui ébranle depuis vendredi l’institution représentant les 450 millions de citoyens européens.
Le Parlement européen est dans la tourmente.
Ces réactions résument à elles seules les risques que le Qatargate fait peser sur sa réputation.
Ce qu'il s'est passé Mme Kaili et trois autres personnes ont été écrouées dimanche à Bruxelles, deux jours après avoir été interpellées dans le cadre d'une enquête visant d'importants versements d'argent qu'aurait effectués le pays organisateur du Mondial-2022 pour influencer la politique européenne.
En effet depuis 48 heures, les murs du Parlement européen tremblent et un visage incarne le scandale, celui de la vice-présidente grecque Eva Kaili qui a dormi dimanche soir en prison. Ex-présentatrice star de la télévision, elle était arrêtée vendredi soir avec plusieurs sacs de billets.
Aurait-elle été payée en échange de faveur politique envers le Qatar ? Sur les réseaux sociaux, Eva Kaili n'a jamais caché sa proximité avec l'émirat. Ex-présentatrice de télévision âgée de 44 ans, Eva Kaili, eurodéputée depuis 2014 et élue en janvier 2022 à l'une des vice-présidences du Parlement européen, s'était rendue début novembre au Qatar où elle avait salué, en présence du ministre qatari du Travail, les réformes de l'émirat dans ce secteur. Au Parlement, quelques jours avant la Coupe du monde, elle tenait ce discours
« La Coupe du monde au Qatar montre comment la diplomatie sportive aboutit à la transformation historique d'un pays. Le Qatar est un chef de file en matière de droit du travail ».
Dans cette affaire, elle n'est pas seule. Son père a été interpellé avec une valise de milliers d'euros. Il a été écroué. Son compagnon, l'Italien Francesco Giorgi, ex-assistant parlementaire, spécialiste des questions de droits humains et des affaires étrangères, de sept ans son cadet, a été lui aussi interpellé. En couple depuis cinq ans, ils ont une petite fille de deux ans.Parmi les autres suspects, un ancien eurodéputé, un leader syndical italien et un eurodéputé belge, un vaste réseau présumé de corruption.
La police a saisi près d'un million d'euros en liquide selon nos informations.
Eva Kaili n'a pas bénéficié de son immunité parlementaire car l'infraction a été constatée « en flagrant délit », a expliqué une source judiciaire belge, en précisant que des « sacs de billets » ont été découverts dans l'appartement de l'élue socialiste grecque.
La chambre du conseil devra se prononcer sur son maintien en détention, comme sur celui des trois autres personnes écrouées, dans un délai de cinq jours.
Avoirs d'Eva Kaili gelés -
Eva Kaili a été exclue dès vendredi soir du parti socialiste grec (Pasok-Kinal) dont elle était déjà une figure controversée. Ses avoirs ont été gelés lundi par l'Autorité grecque de lutte contre le blanchiment d'argent.
La vice-présidente du Parlement européen, la Grecque Eva Kaili, est une ancienne présentatrice de télévision, devenue une figure controversée du parti socialiste grec. L'élue socialiste de 44 ans a vu samedi suspendues ses délégations de vice-présidente de l'assemblée européenne, moins de onze mois après son élection à ce poste, en raison de l'enquête déclenchée par le parquet belge.
Entrée en politique à 20 ans
L'eurodéputée grecque à la mise soignée, aux longs cheveux blonds et au regard perçant, a été un temps perçue dans son pays natal comme une étoile montante du parti socialiste Pasok-Kinal.
Originaire de Thessalonique, la deuxième ville de Grèce, Eva Kaili est entrée en politique à 20 ans : étudiante en architecture, elle y devient en 1998 conseillère municipale. Son diplôme d'architecture en poche, elle se lance dans des études des relations internationales et européennes et suit des cours de journalisme.
Présentatrice de journaux sur une grande chaîne grecque
Les Grecs la découvrent alors sur leur écran de télévision : elle présente les journaux sur l'une des grandes chaînes privées, Mega, de 2004 à 2007. Cette année-là, à seulement 29 ans, elle est élue au Parlement grec. Elle est alors la plus jeune députée du Pasok. En 2014, elle est élue au Parlement européen dans le groupe des Socialistes et Démocrates (S & D), un mandat qu'elle conserve lors du scrutin européen de 2019.
En janvier 2022, elle est élue vice-présidente du Parlement européen dès le premier tour. Eva Kaili faisait partie de la délégation visant à développer les relations de l'Union Européenne avec la péninsule arabe. Dans ce cadre, elle s'était rendue au Qatar peu avant le début du Mondial de football.
Les institutions européennes ébranlées
L'onde de choc du scandale de corruption au Parlement européen, révélé au cours du week-end, s'est propagée à toutes les institutions de l'UE en ce lundi où a débuté la plénière mensuelle des eurodéputés à Strasbourg.
En tout premier lieu, évidemment, au Parlement européen. En fin d'après-midi, la présidente, Roberta Metsola, a prononcé un discours solennel en prenant garde à ne pas interférer avec les enquêtes en cours - la police belge a mené de nouveaux raids, lundi à Bruxelles. « La démocratie européenne est attaquée », a affirmé la Maltaise, faisant part de sa « fureur, colère et tristesse ».
Elle a promis que « rien ne sera mis sous le tapis » et engagé les groupes parlementaires à ne pas instrumentaliser le scandale, déjà baptisé « Qatargate », à des fins politiciennes. « Nous allons lancer un processus de réforme pour voir qui a accès à nos locaux, comment ces organisations, ONG et personnes sont financées, quels liens elles entretiennent avec des pays tiers, nous demanderons plus de transparence sur les réunions avec des acteurs étrangers », a-t-elle ajouté.
Le Qatar, organisateur du mondial de football, a démenti être derrière cette opération d'ingérence.
Crédibilité de l'Europe
On connaît déjà une des failles principales : les eurodéputés n'ont pas l'obligation de déposer dans le « registre de transparence de l'UE » leurs rencontres avec des représentants de pays tiers, alors que de nombreuses puissances hostiles cherchent à infiltrer l'assemblée et parasiter le processus de décision de l'UE.
Nouvelle autorité
A la Commission européenne aussi, on se dit « abasourdi » par le « Qatargate ». Lors d'une conférence de presse consacrée à l'approvisionnement énergétique de l'UE, Ursula von der Leyen a estimé que cette affaire met en jeu « la confiance des Européens dans nos institutions. Cette confiance a besoin de plus hauts standards d'indépendance et d'intégrité ».
La présidente de la Commission a réitéré une proposition qu'elle avait déjà faite : la création d'une autorité indépendante d'éthique « qui couvrirait toutes les institutions de manière uniforme ». En 2011, le Parlement européen avait été secoué par un autre scandale quand trois eurodéputés et anciens ministres - roumain, autrichien et slovène -, avaient été piégés par des journalistes de l'hebdomadaire Sunday Times se faisant passer pour des lobbyistes. Ils avaient accepté de déposer des amendements sur des projets de loi européens, en particulier dans le secteur bancaire, en échange de rémunérations allant jusqu'à 100.000 euros.
Ils ont tous trois été condamnés par la justice de leur pays à des peines allant de deux ans et demi à quatre ans de prison ferme...
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Joanne Courbet pour DayNewsWorld |
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SELON LE KREMLIN LEUR OFFENSIVE EN UKRAINE SERA CONCLUE PAR "UN SUCCES "
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Dimitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, reste positif quand on lui demande son ressenti sur le déroulement du conflit qui dure depuis neuf mois maintenant. Le Kremlin a affirmé que leur offensive en Ukraine allait être couronnée de " succès " malgré les revers sur le champ de bataille.
Les soldats ukrainiens ont en effet reconquis la région de Kherson après la retraite de Moscou le 11 novembre, marquant le troisième coup dur pour la Russie, après le retrait de ses troupes du nord en avril, puis de Kharkiv en septembre.
Dmitri Peskov a cependant déclaré lors d’une visite en Arménie : " L'avenir et le succès de l'opération spéciale ne font aucun doute. "
Et à Maria Zakharova, la porte-parle du ministère des Affaires étrangères russe, d'écrire sur Telegram : " Je propose de désigner le Parlement européen comme sponsor de l’idiotie ".
Par ailleurs, Vladimir Poutine devrait annoncer une seconde mobilisation générale dans le pays afin d’injecter du sang neuf dans son armée.
C'est que l’hiver, devient la nouvelle arme des Russes contre les Ukrainiens Selon l’armée de l’air ukrainienne, la Russie a tiré 70 missiles sur le pays, dont 51 ont été abattus. L’attaque a tué plusieurs personnes, notamment à Kiev, la capitale.
Elle a également provoqué des pannes de courant d’urgence et interrompu l’approvisionnement en eau dans plusieurs villes, comme à Lviv, dans l’ouest du pays. L'Ukraine, notamment sa capitale Kiev, reste majoritairement privée d'électricité et d'eau courant ce jeudi après-midi, au lendemain de nouvelles frappes massives de la Russie visant spécifiquement l'infrastructure énergétique.
A Kiev, frappée par une pluie glaciale qui tombait sur la neige, environ 70% de la population restait privée de courant jeudi matin, selon la mairie, tandis que l'approvisionnement en eau a été rétabli en début d'après-midi, alors que les températures dépassaient à peine zéro degrés.
A Kharkiv, " des problèmes d'approvisionnement d'électricité " perduraient, a notamment indiqué dans la matinée le gouverneur Oleg Synegoubov. La Russie, quant à elle, a promis de renvoyer le pays au 18ème siècle, c'est-à-dire sans eau, sans chauffage et sans ressources énergétiques. " L'Ukraine va revenir au 18ème siècle ". |
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Steven Colton pour DayNewsWorld |
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POURQUOI KHERSON RETOURNE-T-ELLE SOUS LE CONTROLE DE L'UKRAINE
ET LES MILITAIRES RUSSES SE RENDENT-ILS ?
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L'armée ukrainienne est entrée ce vendredi 11 novembre dans Kherson, ville clé dans le sud du pays, après le retrait des forces russes, a indiqué le ministère ukrainien de la Défense. « Kherson retourne sous le contrôle de l'Ukraine, des unités des forces armées ukrainiennes entrent dans la ville », a indiqué le ministère sur Facebook.
Le ministère a appelé les militaires russes restant sur place à « se rendre immédiatement », en promettant de « préserver la vie et la sécurité » à ceux qui le feront. « Chaque militaire russe qui opposera de la résistance sera éliminé. Vous n'avez qu'une seule chance d'éviter la mort: vous rendre immédiatement », a-t-il appuyé sur Facebook. Le Parlement ukrainien, la Verkhovna Rada, a relayé de son côté sur Telegram des photos de civils brandissant des drapeaux ukrainiens à Kherson.
Moscou a annoncé un peu plus tôt avoir achevé le retrait de ses troupes de ce territoire. Au total, plus de 30 000 soldats russes se sont repliés dans la région de Kherson en quittant la rive droite du fleuve Dniepr et en se déployant sur celle de gauche, a annoncé ce vendredi l'armée russe. Un revers majeur pour les forces de Vladimir Poutine, un mois après avoir revendiqué l'annexion de l'Oblast et avoir perdu la région de Kharkiv, au nord-est. La nouvelle avait été accueillie sans triomphalisme, et avec circonspection, par Kiev, qui soupçonnait un guet-apens. Volodymyr Zelensky avait réagi mercredi avec une « extrême prudence ».
La diplomatie ukrainienne salue aujourd'hui une « victoire importante » face à ce troisième repli d'ampleur de l'armée russe, qui « prouve que quoi que dise ou fasse la Russie, l'Ukraine gagnera », a affirmé sur Twitter le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba. Les forces ukrainiennes avaient, ces derniers jours, effectué plusieurs avancées importantes et reconquis plusieurs localités autour de Kherson.
Malgré cette défaite énorme pour la Russie, le porte-parole du Kremlin a estimé le 10 novembre que la zone reste « un sujet de la Fédération de Russie ». Le président russe avait prévenu en septembre qu'il défendrait « par tous les moyens » ce qu'il considère comme des territoires russes, brandissant à demi-mot la menace d'un recours à l'arme nucléaire.
À Mykolaïv, cinq Ukrainiens tués par une frappe russe
À une centaine de kilomètres au nord-ouest de Kherson, dans la grande ville du sud de Mykolaïv, au moins cinq personnes ont été tuées et plusieurs blessées, dans la nuit de jeudi à vendredi, dans une frappe de missile sur un immeuble résidentiel, selon les autorités régionales. Le bilan est provisoire. « Dans une réponse cynique de l'Etat terroriste à nos succès sur le front, une frappe a touché un immeuble de cinq étages, détruit entièrement », a déclaré sur Telegram le chef de l'administration régionale.
Sur le front de l'est, les combats continuent aussi de faire rage, en particulier à Bakhmout, une ville que Moscou tente de conquérir depuis l'été et principal champ de bataille où l'armée russe, appuyée par les hommes du groupe paramilitaire Wagner, reste à l'offensive.
Les États-Unis annoncent 400 millions supplémentaires pour l'Ukraine
Compte tenu des « frappes aériennes incessantes et brutales de la Russie sur les infrastructures civiles cruciales de l'Ukraine, des capacités supplémentaires de défense antiaérienne sont primordiales », a déclaré, ce vendredi 11 novembre, le Pentagone. Pour ce faire, les États-Unis ont annoncé fournir des missiles supplémentaires destinés à la défense de Kiev, pour une valeur totale de quelque 400 millions de dollars.
Cette nouvelle tranche d'aide comprend notamment quatre systèmes antiaériens de courte portée Avenger, un nombre imprécisé de missiles Stinger et Hawk, ainsi que des obus et missiles pour les systèmes d'artillerie de précision Himars.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a remercié Joe Biden. Cette nouvelle aide porte à plus de 18,6 milliards de dollars l'assistance militaire des Etats-Unis à l'Ukraine depuis le début de l'offensive russe, le 24 février. Mercredi 9 novembre, le chef d'État-Major américain, Mark Milley, avait néanmoins espéré des pourparlers pour mettre fin à la guerre, une victoire militaire n'étant selon lui possible ni pour la Russie ni pour l'Ukraine.
Séoul nie soutenir l'Ukraine militairement via les Etats-Unis
La Corée du Sud a démenti, ce vendredi, avoir vendu des obus d'artillerie aux Etats-Unis, à destination des forces ukrainiennes. Le Wall Street Journal avait révélé le jour précédèrent que Washington était sur le point de conclure un accord pour l'achat, auprès de Séoul, de 100 000 obus d'artillerie de 155 mm qui seraient ensuite livrés à Kiev, en citant des « responsables américains au fait de l'affaire ».
De son côté, Séoul insiste sur le fait que si la négociation en cours est finalisée, les munitions seront destinées aux forces américaines uniquement. Dans un communiqué, le gouvernement Sud-Coréen a précisé que la « politique sud-coréenne consistant à ne pas fournir d'armes létales à l'Ukraine reste inchangée ». Le but pour le pays est de préserver ses liens avec la Russie, un intermédiaire clé avec le Nord.
L'UE ne reconnaîtra plus les passeports Russes issus d'Ukraine
Les détenteurs passeports russes délivrés dans les régions ukrainiennes de Donetsk, Lougansk, Zaporijia et Kherson, annexées unilatéralement par la Russie en septembre, ne seront plus reconnus dans l'Union européenne et ne pourront plus entrer dans l'espace Schengen. C'est aussi le cas de la Crimée, annexée en 2014 par Moscou, ainsi que des régions séparatistes prorusses en Géorgie, l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud, reconnues comme indépendantes seulement par la Russie. La peur américaine d'un conflit nucléaire généralisé.
Après huit mois de combats intenses en Ukraine qui ont vu les Ukrainiens commencer à reprendre l'avantage sur les forces russes, les États-Unis semblent désormais faire pression pour que les deux parties en présence retrouvent le chemin des négociations. En début de semaine, plusieurs « fuites » dans la presse américaine sont allées dans ce sens. Lundi, on apprenait ainsi dans le Wall Street Journal que Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, s'était récemment entretenu, et à plusieurs reprises, avec deux hauts responsables russes qui ont « l'oreille du président » Poutine. Au sujet de ces discussions : la volonté américaine que la crise ukrainienne ne se transforme pas en conflit nucléaire généralisé. Canal secret entre Washington et Moscou
De fait, derrière les postures de communication des uns et des autres, les discussions entre les deux superpuissances nucléaires que sont les États-Unis et la Russie n'ont jamais été rompues depuis le début de la guerre en février dernier. Ainsi, a été mis en place ces derniers mois un canal secret entre les deux pays, contournant à Washington le chef de la diplomatie Antony Blinken, patron du Département d'État (le ministère des affaires étrangères).
Lundi, on apprenait ainsi dans le Wall Street Journal que Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, s'était récemment entretenu, et à plusieurs reprises, avec deux hauts responsables russes qui ont « l'oreille du président » Poutine.
Le lendemain de la publication de l'article du Wall Street Journal, c'était au tour du Washington Post d'expliquer que le même Jake Sullivan s'était rendu à Kiev ces derniers jours pour convaincre Volodymyr Zelensky de ne pas fermer la porte à d'éventuelles négociations. Les Américains tenaient à faire comprendre aux Ukrainiens qu'ils ne pouvaient plus exiger le départ de Vladimir Poutine du pouvoir comme préalable à tout début de discussions. « Une fenêtre d'opportunité pour la négociation » entre Moscou et Kiev
Clairement, Joe Biden pousse le président Zelensky à déclarer que l'Ukraine est ouverte à la négociation avec la Russie pour ne pas apparaître comme un facteur de blocage : « La fatigue de certains alliés envers l'Ukraine est une réalité », a ainsi déclaré anonymement un responsable américain au Washington Post. Si ces paroles se veulent bienveillantes, on assiste bien à un gros coup de pression de Washington sur Kiev, selon l'analyse du journaliste Endeweld que nous reprenons.
Quelques jours après la publication de ces articles, c'est Joe Biden lui-même qui a déclaré : « Il faut voir si l'Ukraine est prête à un compromis ». Cette déclaration intervient juste après les élections des midterms. Quelques jours après la publication de ces articles, c'est Joe Biden lui-même qui a déclaré : « Il faut voir si l'Ukraine est prête à un compromis ». Cette déclaration intervient juste après les élections des midterms, qui a vu les Démocrates résister bien mieux que prévu face aux Républicains emmenés par Donald Trump. Au même moment, le chef d'état-major des armées américaines, le général Mark Milley, annonçait qu'il existait « une fenêtre d'opportunité pour la négociation » entre Moscou et Kiev. On est bien loin des déclarations guerrières du printemps dernier contre Vladimir Poutine.
C'est qu'on est à quelques jours du sommet du G20 qui doit se réunir à Bali.
Le pays organisateur, l'Indonésie, a d'ailleurs appelé à « régler nos différends à la table de négociations, pas sur le champ de bataille ». Selon une source off, les Américains seraient aujourd'hui soucieux de contenir le vent d'anti américanisme qui souffle en dehors de l'Occident au sujet de la guerre en Ukraine. Au point que l'idée d'une rencontre entre Joe Biden et Vladimir Poutine à l'occasion du G20 a été évoquée ces derniers jours. Un projet avorté, car le maître du Kremlin a préféré renoncer à se déplacer à Bali, envoyant à la place son chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov, pour le représenter Un vent d'antiaméricanisme
Et alors que les troupes russes se replient dans la région de Kherson, Poutine continue de bander les muscles dans ses discours en expliquant récemment que la Russie n'avait « pas encore commencé les choses sérieuses ». Lundi prochain, est néanmoins annoncée à Bali une rencontre déterminante entre les deux plus grands leaders mondiaux, Xi Jinping et Joe Biden.
"C'est qu'en filigrane de la guerre en Ukraine, à l'heure où l'on commence à parler négociations de paix sur fond de bras de fer entre Biden et Zelensky, il se joue aussi une sourde bataille sur l'avenir du nucléaire civil et l'influence des industriels américains et russes dans ce secteur clef." |
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Pamela Newton pour DayNewsWorld
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RISHI SUNAK ENVISAGE DES « DECISIONS TRES DURES » POUR AFFRONTER LES DEFIS MAJEURS
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Le nouveau Premier ministre britannique Rishi Sunak, nommé par le roi Charles III ce mardi, hérite d'un pays fracturé et en perte de confiance. Des défis majeurs se dressent face à lui.
Le Premier ministre Rishi Sunak hérite d'une économie britannique à genoux et d'une situation sociale explosive.
Affronter la crise économique et sociale
Depuis des mois, le pays enchaîne les épreuves. La pandémie, l'impact du Brexit devenu effectif en janvier 2021, la guerre en Ukraine, la flambée des coûts de l'énergie et de l'alimentation, et son corollaire la montée de la pauvreté avec des millions de Britanniques noyés sous les factures.
A cela s'est ajouté le chaos politique, avec les scandales du gouvernement de Boris Johnson et dernièrement la tempête provoquée par le «mini-budget» de l’éphémère Première ministre Liz Truss. Ce plan d'une ampleur colossale, alliant baisses d'impôts et aides aux factures énergétiques, avait fait fuir les investisseurs et précipité la chute de la dirigeante conservatrice.
Ex-chancelier de l'Echiquier de Boris Johnson, Rishi Sunak est issu du monde des affaires qu'il va devoir s'atteler à rassurer. Le nouveau Premier ministre a d'ores et déjà sabré les ambitieuses promesses de Liz Truss. Il travaille à un plan budgétaire de moyen terme pour le 31 octobre, qui devrait annoncer des coupes dans la dépense publique et de possibles hausses d'impôts, qui pourraient notamment viser les secteurs énergétique et bancaire.
Alors que Rishi Sunak a annoncé des «décisions très dures» à venir, c'est le spectre de l'austérité qui plane désormais sur le Royaume-Uni, une pilule qui pourrait être amère à faire avaler de la part du richissime Rishi Sunak, dont l'épouse est héritière d'une des plus grandes fortunes indiennes.
Rassembler le parti conservateur
Le Royaume-Uni et le parti conservateur qui dirige le pays depuis douze ans sont fragilisés par une forte instabilité politique. Pas moins de cinq Premier ministres conservateurs se sont succédé depuis 2016.
Aujourd'hui, les «Tories» semblent plus divisés que jamais. Boris Johnson a chuté en juillet après avoir perdu la confiance d'une soixantaine de membres de son gouvernement. Liz Truss, restée en poste seulement 44 jours, n'a jamais réussi à convaincre ses collègues.
Une majorité de députés conservateurs ont soutenu la candidature de Rishi Sunak, ce qui semble lui donner une solide légitimité. Mais pour les nombreux partisans de Boris Johnson, le nouveau Premier ministre traîne la réputation de traître. Il avait en effet claqué la porte du gouvernement début juillet, suivi ensuite par une soixantaine de collègues, acculant «BoJo» à la démission après
Connu pour avoir eu avec des relations tendues avec son ministre des Finances, Boris Johnson, qui a renoncé à un «come-back» au 10 Downing Street, a néanmoins adressé mardi ses «félicitations» à Rishi Sunak pour son accession au pouvoir en ce jour «historique».
Résoudre le casse-tête nord-irlandais
Partisan du Brexit, Rishi Sunak va devoir gérer la question épineuse des dispositions post-Brexit en Irlande du Nord, province britannique frontalière de la République d'Irlande membre de l'Union européenne.
Londres a introduit un projet de loi pour revenir de manière unilatérale sur certaines mesures clés de cet accord, dénoncé par les unionistes attachés au maintien au sein du Royaume-Uni. Rishi Sunak a déjà exprimé son soutien à ce projet de loi, mais Bruxelles menace de représailles commerciales.
Sur place la situation est tendue. La vie politique de la province est bloquée, sans exécutif ni Assemblée. Or, si les députés locaux ne siègent pas d'ici au vendredi 28 octobre, des élections législatives devront être organisées à la mi-décembre. Les dernières élections avaient donné vainqueur le Sinn Fein, parti favorable à la réunification des deux Irlande.
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Alyson Braxton pour DayNewsWorld |
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GIORGIA MELONI FAIT TAIRE
LES MAUVAISES LANGUES
DANS SON DISCOURS DE POLITIQUE GENERALE
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La nouvelle première ministre italienne Giorgia Meloni présente mardi 25 octobre au matin son discours de politique générale au Parlement, un mois jour pour jour après la victoire historique de son parti post-fasciste Fratelli d'Italia aux législatives. Giorgia Meloni «est en train de mettre la dernière main au discours qu'elle prononcera devant la Chambre des députés (...) Son intention est de définir un cadre programmatique (...) avec pour objectif de mettre en œuvre les engagements pris auprès des Italiens durant la campagne électorale», ont indiqué lundi soir des sources gouvernementales.
La Première ministre, Giorgia Meloni, a prononcé son discours de politique générale devant les députés italiens, ce mardi 25 octobre, un mois jour pour jour après l'inquiétude suscitée par la victoire historique de son parti postfasciste Fratelli d'Italia aux législatives.
Le discours de Meloni, première femme cheffe de gouvernement de l'histoire italienne qui a pris ses fonctions dimanche, sera suivi d'un vote de confiance, mardi soir à la Chambre des députés et mercredi au Sénat. La successeure de Mario Draghi, auquel elle a d'ailleurs rendu hommage, est assurée de remporter la confiance puisque sa coalition dispose de la majorité absolue dans les deux chambres.
Dans son allocution, la Première ministre a notamment ancré son pays au sein de l'Union européenne et de l'Otan et a développé son programme en matière économique et sur les migrants.
L'Italie fait « pleinement partie de l'Europe » ...
L'Italie fait « pleinement partie de l'Europe et du monde occidental », a affirmé la nouvelle Première ministre avec force. Giorgia Meloni a expliqué que l'approche italienne n'était pas de « freiner et de saboter l'intégration européenne » mais de faire mieux fonctionner la machine communautaire. « L'Italie va respecter les règles » européennes, a-t-elle également assuré, même si Rome veut aussi « contribuer à changer celles qui ne fonctionnent pas ». L'UE est « une maison commune pour affronter les défis que les États membres peuvent difficilement affronter seuls », a-t-elle ajouté, jugeant que l'UE n'a pas fait assez dans ce domaine dans le passé.
S’il est probable que le besoin qu’a l’Italie des fonds européens ainsi que l’actuelle politique de fragmentation menée par la BCE (pour limiter la spéculation dont seraient victimes les pays les plus endettés) auront pour effet de contraindre le nouveau gouvernement à jouer le jeu, ce dernier ne manquera pas à moyen terme de bloquer toute réforme des traités européens qui pourrait donner davantage de marges de manœuvre à l’Europe (entre autres, l’extension du nombre de domaines où le vote à majorité qualifiée se substituerait à l’unanimité).
Il est certain aussi qu’un gouvernement fondé autour des FDI continuera à attiser les braises d’un nationalisme des valeurs et des préférences nationales en reprochant à l’Europe son normativisme et sa définition de l’état de droit, qu’elle voudrait imposer à tous au mépris des valeurs et cultures nationales.
« un partenaire fiable de l'Otan »
La cheffe de file de Fratelli d'Italia, qui compte dans sa coalition des partenaires prorusses, notamment le chef de la Lega Matteo Salvini et le leader de Forza Italia Silvio Berlusconi, a promis que l'Italie resterait « un partenaire fiable de l'Otan en soutien à l'Ukraine qui s'oppose à l'agression de la Russie ».
« Céder au chantage (du président russe Vladimir) Poutine sur l'énergie ne résoudrait pas le problème, cela l'aggraverait, ouvrant la voie à de nouvelles prétentions et chantages et de futures augmentations (du prix)de l'énergie encore plus importantes que celles que nous avons connues ces derniers mois », a-t-elle estimé.
Rejet du fascisme
La nouvelle Première ministre italienne, cheffe du parti post-fasciste Fratelli, a enfin catégoriquement nié toute « sympathie » ou « proximité » avec le fascisme. « Je n'ai jamais eu de sympathie ou de proximité vis-à-vis des régimes antidémocratiques. Pour aucun régime, fascisme compris », a-t-elle affirmé devant la Chambre des députés.Fratelli D’Italia (FDI), un parti de droite radicale fondé en 2012 par Giorgia Meloni (dans le lignage du MSI, lui-même créé en 1946 par des anciens de la république de Salo), est arrivé largement en tête des élections générales du 25 septembre, porté par une coalition de partis dont l’ancienne Ligue du Nord, qui a longtemps défendu une ligne au moins aussi radicale.
Mesures de soutien contre l'inflation
Alors que l'inflation fait rage, la Première ministre s'est engagée en « priorité » à « renforcer les mesures de soutien aux ménages et aux entreprises, aussi bien pour les factures énergétiques que pour le carburant ». « Un engagement financier qui drainera une grande partie des ressources disponibles », a-t-elle reconnu.
L'inflation a augmenté de 8,9 % sur un an en septembre et l'Italie a été particulièrement touchée par la crise énergétique en raison de sa dépendance aux importations de gaz russe. Paradoxalement, alors que son parti avait campé dans une opposition frontale au gouvernement de Mario Draghi, son programme s'inscrit dans la continuité de celui de l'ex-chef de la Banque centrale européenne (BCE), au moins dans le domaine économique.
Giorgia Meloni a en effet confié le portefeuille crucial de l'Économie à un ex-ministre de son prédécesseur, Giancarlo Giorgetti, représentant de l'aile modérée de la Lega. Elle a en outre pris comme conseiller au palais Chigi, le siège du gouvernement, l'ex-ministre de la Transition écologique de Draghi, Roberto Cingolani, qui suivait les dossiers énergétiques tant à Rome qu'à Bruxelles. «Sur la politique économique, il y a un soutien populaire général en Italie pour ce que faisait Draghi», observe Gilles Moëc, chef économiste du groupe Axa.
Sa démarche vise à rassurer aussi bien les marchés que Bruxelles et les partenaires européens de la troisième économie de la zone euro, dont la croissance dépend des près de 200 milliards d'euros de subventions et de prêts accordés par l'Union européenne dans le cadre de son fonds de relance postpandémie.
Ces fonds dépendent d'une série de réformes, allant de la justice à la numérisation de l'administration publique, qui doivent être mises en œuvre d'ici à 2026. Cette manne est indispensable pour un pays dont la dette atteint 150 % du PIB, soit le ratio le plus élevé de la zone euro après la Grèce, et qui devrait entrer en récession en 2023, selon les prévisions du Fonds monétaire international. Les nombreux défis qui attendent son gouvernement sont donc essentiellement économiques, à commencer par l'inflation et la dette publique.
Stopper les afflux de migrants depuis l'Afrique
La nouvelle cheffe du gouvernement italien a également expliqué comment elle voulait réduire l'immigration dans son pays :
« Ce gouvernement veut arrêter les départs illégaux (d'Afrique) et briser le trafic d'êtres humains » en Méditerranée, a-t-elle dit lors de son discours de politique générale devant la Chambre des députés.
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Andrew Preston pour DayNewsWorld |
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RISHI SUNAK DEVIENT PREMIER MINISTRE EN SUCCEDANT A LIZ TRUSS
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Après seulement 44 jours au pouvoir, la Première ministre britannique Liz Truss a annoncé sa démission.
Pour désigner son successeur, une élection interne au parti conservateur a eu lieu ce lundi 24 octobre 2023 en faveur de Rishi Sunak .
La dirigeante avait connu des débuts chaotiques. Le 23 septembre, elle dévoilait un programme de baisses d'impôts, notamment pour les plus riches, avant de faire machine arrière. Entre-temps, son ministre des Finances a été remercié. Dernier coup de grâce : sa ministre de l'Intérieur, Suella Braverman, a démissionné.
Démission de Liz Truss
Après la démission de la Première ministre Liz Truss, deux favoris se détachent au sein du Parti conservateur. Boris Johnson ou Rishi Sunak ? L'ancien ministre des Finances de 42 ans a franchi en premier la barre des 100 parrainages de députés, nécessaire pour postuler, et a d'ailleurs annoncé sa candidature dimanch. Face à l'ancien Premier ministre Boris Johnson, le soutien massif de nombreux Tories le place pour l'instant en pole position.
Ce dimanche matin, l'ancien ministre des Finances Rishi Sunak a annoncé sur Twitter sa candidature pour devenir le prochain Premier ministre du Royaume-Uni. « Le Royaume-Uni est un grand pays, mais nous sommes confrontés à une profonde crise économique. C'est pourquoi je me présente pour être le leader du Parti conservateur et votre prochain Premier ministre », a-t-il écrit.
Aux yeux de beaucoup de Tories, Rishi Sunak, orthodoxe du budget, est le candidat idéal pour remettre l'économie britannique sur la bonne voie et regagner ainsi la confiance des marchés. Pour le ministre de la Santé, Robert Jenrick, l'ancien banquier de Goldman Sachs est un « homme capable de prendre les décisions difficiles pour stabiliser l'économie ».
Une crédibilité renforcée par sa mise en garde face au programme économique, qualifié de « conte de fée » composé de baisses d'impôts et d'aide pour les ménages, de Liz Truss qui l'avait battu à la course à Downing Street en août dernier.
"Il faut passer à autre chose"
"Il avait les bonnes mesures cet été, et il a les bonnes mesures maintenant", promet de son côté le ministre du Commerce international Greg Hands. Autres louanges, celles de David Frost, négociateur du Brexit aux côtés de Boris Johnson qui soutient désormais publiquement Rishi Sunak : "Boris Johnson restera toujours un héros pour avoir mené à bien le Brexit. Mais il faut passer à autre chose".
"Nous avons choisi notre prochain premier ministre", a ainsi tweeté ce lundi 24 octobre 2023 la députée conservatrice Penny Mordaunt, qui a reconnu sa défaite et assuré Rishi Sunak de son soutien.
Le conservateur Rishi Sunak va devenir le prochain premier ministre britannique à la suite de Liz Truss, son unique concurrente dans la course, la ministre Penny Mordaunt n'ayant pas obtenu lundi le nombre de parrainages.
"Rishi Sunak est élu chef du Parti conservateur", a annoncé Graham Brady, chargé de ces questions au sein de la formation au pouvoir depuis 12 ans. Penny Mordaunt avait juste avant reconnu sa défaite, apportant sur Twitter son "plein soutien" à Rishi Sunak, ancien ministre des Finances de 42 ans.
"Nous n'avons reçu qu'une candidature valide"
Âgé 42 ans, ce petit-fils d'immigrés d'origine indienne au parcours typique de l'élite britannique entre dans l'histoire en devenant le premier non-blanc à diriger le gouvernement du Royaume-Uni. La victoire de ce député qui a prêté serment au Parlement sur la Bhagavad Gita, texte considéré comme l'un des écrits fondamentaux de l'hindouisme, intervient en pleine fête hindoue de Diwali.
«Je peux confirmer que nous n'avons reçu qu'une candidature valide», a déclaré le responsable de l'organisation du scrutin, Graham Brady, «Rishi Sunak est ainsi élu chef du parti conservateur». Le parti étant majoritaire à la chambre des Communes, Rishi Sunak devient ainsi premier ministre, avec le défi de s'attaquer à une profonde crise sociale et tenter d'unifier une majorité que certains jugent ingérable après 12 ans au pouvoir. Il doit s'exprimer à 14h30 (13h30 GMT).
"Agir pour notre pays"
«Je veux redresser notre économie, unir notre parti et agir pour notre pays», a-t-il déclaré dimanche en annonçant sa candidature sur Twitter lors d'un intense week-end de tractations.
Voulant marquer sa différence par rapport à Boris Johnson, il a promis «intégrité, professionnalisme et responsabilité». Le nouveau Premier ministre britannique Rishi Sunak a ensuite promis aujourd'hui d'apporter «stabilité et unité» face aux «profondes difficultés économiques» que connaît le Royaume-Uni. «Nous avons besoin de stabilité et d'unité, et rassembler le parti et le pays sera ma priorité absolue», a-t-il déclaré lors de sa première prise de parole depuis sa victoire. «C'est le plus grand privilège de ma vie de servir le parti que j'aime et donner à mon tour au pays auquel je dois tant», a-t-il souligné.
Une fois la démission de Liz Truss, poussée au départ après la tempête financière provoquée par ses projets de baisses d'impôts massives, formellement remise au roi Charles III, le souverain chargera Rishi Sunak de former un nouveau gouvernement, dans un calendrier qui doit être précisé d'ici peu. Il s'agira d'une première pour le nouveau souverain, qui a accédé au trône le 8 septembre avec la mort de sa mère Elizabeth II.
Candidat malheureux cet été contre Liz Truss, première ministre éphémère , Rishi Sunak sera le cinquième Premier ministre depuis le référendum du Brexit de 2016, qui a ouvert un long chapitre de turbulences économiques et politiques inédites au Royaume-Uni.
Faute d'être parvenue à recueillir 100 parrainages, son adversaire, la ministre des Relations avec le Parlement Penny Mordaunt, 49 ans, est éliminée. Elle a reconnu sa défaite sur Twitter, peu avant l'annonce officielle. Les 170.000 membres du parti conservateur n'ont ainsi pas à être consultés, un processus qui aurait retardé jusqu'à vendredi l'émergence du vainqueur.
Rishi Sunak, l'ancien Chancelier, gardien de l'orthodoxie budgétaire, a séduit une grande partie de son camp et va arriver au pouvoir dans un Royaume-Uni qui traverse une sévère crise économique et sociale, avec une inflation à plus de 10% et des grèves qui se multiplient. La situation n'a cessé de se dégrader ces derniers mois alors que le gouvernement était paralysé par les soubresauts successifs agitant la majorité Elle a été encore aggravée par les errements de Liz Truss qui ont déstabilisé les marchés et fait chuter la livre.
Johnson prend date
Rishi Sunak avait régulièrement dénoncé cet été le plan économique de Liz Truss. Il apparaît comme une figure rassurante pour les marchés britanniques. Dans un spectaculaire retournement, son ancien patron, l'ex-premier ministre Boris Johnson a annoncé dimanche soir qu'il renonçait à se présenter, en raison des divisions au sein de la majorité.
Toujours sûr de lui, Boris Johnson, 58 ans, s'est lui dit convaincu qu'il aurait eu, s'il avait choisi d'être candidat, «une bonne chance (...) de retourner à Downing Street». Il avait annoncé sa démission en juillet, acculé par des dizaines de démissions dans son gouvernement, dont celle de Rishi Sunak.
Il s'est dit "bien placé" pour mener son camp, au pouvoir depuis 12 ans, lors des prochaines législatives prévues dans deux ans.
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Jenny Chase pour DayNewsWorld |
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VERS UN EMBRASEMENT INTERNATIONAL DANS LA GUERRE RUSSO-UKRAINIENNE ?
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Bombardements sur plusieurs villes, déploiement des forces biélorusses, frappes sur des infrastructures énergétiques... La Russie a lancé une contre-attaque sur le sol ukrainien, depuis lundi 10 octobre 2022. L’armée russe a multiplié les bombardements sur quatre villes ukrainiennes : Kiev, la capitale, mais également Lviv, Dnipro et Ternopil ont été pilonnées dès le lever du soleil.
Ces villes, habituellement épargnées par l’armée russe, ont été visées par pas moins de soixante-dix missiles. Des missiles de croisière russes qui ont mis durement à l’épreuve la défense sol-air ukrainienne. Vladimir Poutine mise depuis samedi sur une nouvelle figure à la tête de ses troupes : Sergueï Sourovikine, promu chef de « l'opération militaire spéciale » russe. Avant cela, ce commandant aguerri de 55 ans était déjà à la tête du groupement des forces sud en Ukraine.
Les nombreuses frappes de missiles, notamment, sont donc une réponse à une série de revers ces dernières semaines sur les fronts est et sud du pays, où les forces ukrainiennes ont repris depuis la fin septembre près de 2 500 km2 et 96 localités, selon le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Autre camouflet pour la Russie : l'explosion, samedi 8 octobre, d'une partie du pont de Crimée, reliant la péninsule ukrainienne annexée en 2014 au territoire russe.
Cette explosion sur le pont de Kertch a aussi pu servir d’élément déclencheur pour l'engagement de la Bielorussie au côté de la Russie. Minsk peut en effet l'utiliser comme prétexte « en l’interprétant comme une attaque ukrainienne sur le sol russe, ce qui – au regard de l’obligation d’assistance commune entre les pays de l’Union de la Russie et de la Biélorussie – obligerait la Biélorussie à participer au conflit », détaille la chercheuse Nadja Douglas.
Implication de la Bélorussie aux côtés de Moscou
C’est donc le réveil guerrier du « dernier dictateur d’Europe », comme il est désigné en Occident. Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a en effet affirmé, lundi 10 octobre, que son pays allait déployer un groupement militaire « conjoint » avec la Russie dans le cadre de la guerre menée en Ukraine. L’autocrate de 68 ans, qui dirige la Biélorussie depuis 1994, a aussi confirmé qu’il s’apprêtait à accueillir sur son territoire davantage de troupes de son allié russe. Pour justifier cette escalade guerrière, il a cité l’explosion samedi sur le pont de Kertch reliant la Crimée à la Russie et d'hypothétiques menaces « terroristes » venant de Pologne et de Lituanie.
Pour Moscou, une implication plus importante de la Biélorussie dans sa guerre en Ukraine a d’abord une importance symbolique : elle sort légèrement Vladimir Poutine de son isolement face à une Ukraine soutenue ouvertement par la totalité des pays de l’Otan.
Si l’apport militaire est cependant plus discutable, l’armée biélorusse comptant environ 40 000 hommes sans aucune expérience de combat réel, l'engagement accru de la Biélorussie sur le chemin de la guerre « crée aussi une insécurité au nord pour Kiev », principal intérêt stratégique vu de Moscou. Même si elle n’est pas des plus impressionnantes, l’armée biélorusse existe et peut, ainsi, empêcher l’Ukraine de jeter toutes ses forces sur le front dans le sud et le Donbass.
«Encore les moyens d'une escalade »?
Lors du sommet d’urgence virtuel des pays du G7, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a martelé mardi que Vladimir Poutine, « qui est en fin de règne, a encore les moyens d’une escalade » de violences. Il a ainsi appelé les autres pays à renforcer les sanctions contre Moscou ainsi que l’aide militaire à l’Ukraine, après deux journées de bombardements d’ampleur dans le pays.
Accusant Moscou de vouloir « entraîner directement la Biélorussie dans la guerre », le chef de l’Etat ukrainien a réclamé une mission d’observation internationale à la frontière de son pays avec la Biélorussie. « L’Ukraine n’a pas prévu et ne prévoit pas d’action militaire contre la Biélorussie », a martelé le président ukrainien mardi devant le G7.
Lors de son intervention, M. Zelensky a également appelé ses homologues du G7 à aider à la création d’un bouclier aérien en mesure d’arrêter les frappes russes qui s’abattent sur son pays et qui se sont multipliées depuis lundi. « Des millions de personnes seront reconnaissantes au G7 pour une telle assistance », a-t-il
Des « systèmes perfectionnés » de défense antiaérienne
Les Ukrainiens ont « un besoin urgent » de défense anti-aérienne pour faire face aux bombardements indiscriminés de la Russie, a affirmé le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, mercredi, deux jours après des frappes massives sur plusieurs villes ukrainiennes.Un système de pointe vient d'ailleurs d'être livré par l'Allemagne. « Une nouvelle ère de la défense aérienne a commencé », s'est enthousiasmé le ministre de la Défense ukrainien, Oleksii Reznikov alors que son pays a reçu mardi 11 octobre, un système de défense anti-aérienne Iris-T SLM livré par Berlin. Trois autres sont attendus en 2023.Ce système officie comme un bouclier à 360°, grâce à une série de missiles pouvant parcourir 40 kilomètres et neutraliser des menaces adverses jusqu'à 20 kilomètres d'altitude. Le
président américain, Joe Biden, a promis à son homologue ukranien « de continuer à fournir à l'Ukraine ce dont elle a
besoin pour se défendre, y compris des systèmes perfectionnés de défense
antiaérienne », selon un communiqué de la Maison Blanche, lundi 10
octobre. Les Etats-Unis ont également promis des systèmes de missiles sol-air des Nasams. Ces équipements, composés d'un radar, de lanceurs et de missiles, permettent de « repérer, cibler et détruire » des avions, des drones et des missiles de croisière, selon l'un de ses concepteurs, l'entreprise américaine Raytheon.Ces systèmes « protègent Washington [la capitale fédérale américaine] en permanence depuis 2005 », vante l'autre concepteur, le Norvégien Kongsberg. Deux livraisons sont attendues à Kiev dans les prochaines semaines, et six autres à plus long terme.
Mais la maîtrise de ces équipements nécessite une formation de plusieurs mois et l'Ukraine
restera cependant vulnérable dans les airs, malgré une défense étoffée,
aucun bouclier antiaérien n'etant entièrement étanche, notamment face
aux missiles de croisière.
La France, quant à elle, renforce sa présence militaire aux frontières de Europe de l'est
Lors de son audition devant la commission des Affaires étangères, le ministre Sébastien Lecornu a annoncé ce mardi un renforcement de la présence française aux frontières de l'Ukraine en Roumanie.Une compagnie renforcée de véhicules blindés de combat d’infanterie en Roumanie, un escadron de chars Leclerc, des Rafales pour assurer la défense du ciel en Lituanie ainsi qu'une compagnie d'infanterie légère en Estonie seront notamment déployés.
Une décision prise lundi soir par le président de la République sur proposition du chef d'état-major des Armées.
Un cessez-le-feu « dès que possible » demandé par la Turquie
Le président russe, Vladimir Poutine, va rencontrer jeudi son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, à Astana, en marge d’un sommet régional dans la capitale du Kazakhstan, a confirmé mardi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. « Les préparatifs sont en cours pour la rencontre », a-t-il déclaré à la presse.
La Turquie maintient une position neutre depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Elle a offert ces derniers mois sa médiation pour ouvrir des pourparlers entre les deux belligérants, en vain. Mardi, le chef de la diplomatie turque, Mevlut Cavusoglu, a de nouveau appelé Moscou et Kiev à un cessez-le-feu « dès que possible ».
De son côté, Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, affirme que la doctrine nucléaire russe « ne prévoit que des mesures de représailles destinées à empêcher la destruction du pays ». Cela intervient donc « à la suite de frappes nucléaires directes ou de l'utilisation d'autres armes qui constituent une menace pour l'existence même de l'État russe ».
« J'espère que ceux qui spéculent sur le sujet de la guerre nucléaire - sur l'organisation d'une provocation avec l'utilisation d'armes de destruction massive par la Fédération de Russie sont conscients de leur responsabilité », a-t-il expliqué. |
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Joanne Courbet pour DayNewsWorld |
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LIZ TRUSS EN PLEINE TEMPETE
AU SEIN DE SON GOUVERNEMENT
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La Première ministre britannique a promis mercredi de sortir le Royaume-Uni de « la tempête » au dernier jour du congrès du Parti conservateur, marqué par des dissensions internes, où sa politique a
« Sortir de la tempête. »
Déjà affaiblie après seulement un mois au pouvoir, la Première ministre britannique Liz Truss a tenté de reprendre l'ascendant mercredi 5 octobre, au dernier jour d'un congrès du Parti conservateur chaotique, miné par les dissensions internes sur la politique à mener pour sortir le Royaume-Uni de la crise.
« Dans ces temps difficiles, nous devons agir. Je suis déterminée à faire avancer le Royaume-Uni pour nous sortir de la tempête », a lancé Liz Truss, dans un discours d'un peu plus d'une demi-heure devant les élus et militants de son parti, dans lequel elle n'a fait aucune annonce.
Liz Truss défend son budget
Avec la volonté de renouveler un pouvoir conservateur à la tête du pays depuis douze ans, la Première ministre a affirmé vouloir « en finir avec le cycle de faible croissance » et martelé son objectif de faire « croître l'économie britannique ».
« Le statu quo n'est pas une option », a-t-elle insisté.
Tentant de faire taire ceux qui, même dans ses rangs, l'accusent d'être déjà hors-jeu après à peine un mois au pouvoir, elle a de nouveau insisté sur ses priorités : baisser les impôts, améliorer le service de santé et la lutte contre l'immigration illégale.
Interrompue par des militants de l'ONG Greenpeace protestant contre la fin du moratoire sur la fracturation hydraulique décidée par son gouvernement, la Première ministre Liz Truss ne semblepas inquiète ou concernée face à la crise climatique. Selon le Sunday Times , Liz Truss a refusé de participer à la Cop27 prévue en Egypte au mois de novembre. Elle a même conseillé le roi Charles III de ne pas y aller. Pour Greenpeace , l’élection de Liz Truss est doncun véritable pied de nez aux promesses du parti conservateur tenues en 2019 - son prédécesseur Boris Johnson voulait faire du Royaume-Uni « l’Arabie Saoudite de l’éolien». Au pouvoir depuis tout juste un mois, elle a par exemple promis d'accélérer l'exploitation de pétrole et de gaz en mer du Nord. Son gouvernement a d'ores et déjà levé le moratoire sur la fracturation hydraulique, une technique polluante d'extraction des hydrocarbures de schiste. Liz Truss a également refusé de taxer les compagnies pétrolières, malgré les profits records engrangés ces derniers mois.
La Première ministre a aussi défendu une nouvelle fois son approche budgétaire « responsable », alors que son « mini-budget » présenté le 23 septembre pour faire face à la crise du coût de la vie a suscité une foule de critiques pour ses baisses d'impôts financées par la dette, et fait chuter la livre sterling.
Pression de toutes parts
Sous la pression de sa propre majorité, le gouvernement a renoncé lundi à supprimer la tranche d'imposition la plus élevée, une mesure qui cristallisait l'opposition car bénéficiant aux contribuables les plus riches. Lundi, le ministre des Finances Kwasi Kwarteng a en effet annoncé que la mesure visant à supprimer l’impôt additionnel de 45 % pour les revenus supérieurs à 150 000 livres était annulée. « L’abolition de cette taxe de 45 % est devenue une distraction dans notre mission primordiale de relever les défis auxquels notre pays fait face », a-t-il déclaré.
« C’était la mesure la plus impopulaire et la plus régressive de ses annonces, explique Nicholas Dickinson, maître de conférences en politique britannique à l’Université d’Oxford. Cela renforce l’image du parti des riches, ce que les Tories essaient toujours d’éviter. »
En sacrifiant ce qui a été interprété comme un « cadeau pour les riches », le gouvernement essaie surtout de sauver le reste de son programme qui prône un Etat peu interventionniste, ayant de faibles impôts et la dérégulation.
Un putsch contre la Premier ministre
Cette volte-face portée par le ministre des Finances, Kwasi Kwarteng, a affaibli la Première ministre, qui s'est défendue, assurant qu' « il n'y a pas de honte pour un dirigeant à écouter ».
Son discours devant le congrès suffira-t-il à réaffirmer son autorité, quand la ministre de l'Intérieur Suella Braverman a accusé mardi les conservateurs ayant ouvertement critiqué Liz Truss d'avoir lancé un putsch contre elle ?
L'enjeu est grand au moment où l'ancien ministre des Transports Grant Shapps, qui avait soutenu l'ex-ministre des Finances Rishi Sunak face à Liz Truss dans la course à Downing Street, a évoqué mardi le danger d'un vote de défiance des parlementaires conservateurs.
« Je ne pense pas que les membres du Parlement, conservateurs, s'ils voient les sondages continuer comme ça, resteront sans rien faire », a-t-il prévenu.
D'autant que quantité de dossiers minés attendent encore le gouvernement et pourraient alimenter la fronde, comme la levée du moratoire sur la fracturation hydraulique ou la suppression de la tranche maximale d'imposition pour les plus riches, que Liz Truss s'est refusée à abandonner définitivement, après l'avoir écartée de son « mini-budget ».
Mais la révolte gronde surtout sur la future revalorisation des prestations sociales, à propos de laquelle le nouveau gouvernement ne se juge pas lié par l'engagement pris par l'ancien Premier ministre Boris Johnson de les augmenter à hauteur de l'inflation. Plusieurs voix se sont d'ailleurs élevées au sein de la majorité pour rappeler à Liz Truss de ne pas trop s'éloigner du programme de Boris Johnson, qui avait valu en décembre 2019 aux conservateurs un triomphe dans les urnes inédit depuis Margaret Thatcher (Première ministre de 1979 à 1990). Liz Truss étant plus libérale que son prédécesseur, son équipe a naturellement essayé de faire virer la barre plus à droite. Mais en faisant marche arrière , le gouvernement a affiché un aveu de faiblesse et, en filigrane, confirme un manque de soutien en interne.
Une opposition revigorée
« Elle n’a pas la majorité de ses députés derrières elle, rappelle Stephen Fisher, sociologue de la politique. Maintenant qu’elle a déjà cédé sur une mesure, je pense que ceux qui s’opposent à sa politique n’hésiteront pas à faire pression pour qu’elle change d’avis. »
Les prochaines élections sont attendues dans moins de deux ans et l'opposition travailliste, sous l'impulsion de son chef Keir Starmer, plus centriste que son prédécesseur Jeremy Corbyn, est ressortie revigorée de son congrès fin septembre, alors que 39 % des Britanniques estiment désormais que les conservateurs penchent très à droite, en hausse de 12 points en deux mois, selon un sondage YouGov publié mardi. Un autre sondage donnait récemment 33 points d'avance aux travaillistes par rapport aux conservateurs, un écart inédit depuis la fin des années 1990 et l'arrivée au pouvoir de Tony Blair (1997-2007).
Pour rester chef du gouvernement et gagner des votes au parlement, Liz Truss devra donc respecter le point de vue du parti dans ses décisions politiques. Nicholas Dickinson note que le maintien du gouvernement devrait sûrement se traduire par d’autres reculs par rapport au mini-budget de septembre.
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Joanne Courbet pour DayNewsWorld |
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QUELLE ISSUE A LA GUERRE APRES L'ANNEXION DES PROVINCES UKRAINIENNES PAR LA RUSSIE ?
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L'Ukraine a annoncé dimanche avoir repris la ville de Lyman, dans la région de Donetsk annexée par la Russie, au moment où la Cour constitutionnelle russe a jugé légaux les traités d'annexion des territoires ukrainiens signés par Vladimir Poutine. L'annonce est tombée en milieu de journée: « A partir de 12h30 locales, Lyman est totalement débarrassée (de l'armée russe). Merci à nos militaires », s'est félicité le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.
La capture dimanche par les Ukrainiens de la ville de Lyman, un important nœud ferroviaire, pose un grave problème aux forces russes, sur la défensive et obligées d’établir une nouvelle ligne de front. L’armée russe a dû se replier à la hâte en direction de Svatové, à mi-chemin vers les grandes villes importantes de Severodonetsk et Lyssytchansk. De plus le ministère russe de la Défense reconnaît ce mardi 4 octobre un recul important de son armée dans la région ukrainienne de Kherson, selon une carte montrée lors de son briefing quotidien.
Serait-ce la dégradation même de la situation militaire qui a poussé le président russe a décidé, dans l’urgence, à la fois ces annexions et la mobilisation « partielle » d’un nouveau contingent. Le président Poutine a annoncé vendredi l’annexion de quatre régions ukrainiennes, trois jours après l’organisation de référendums, en prétextant du « droit à l’auto-détermination des peuples ». Vendredi 30 septembre, Vladimir Poutine officialisait ainsi l’intégration à la Russie de quatre régions ukrainiennes, les régions de Luhansk, Donetsk, Zaporijjia et Kherson. En outre la Cour constitutionnelle russe a, ce lundi 3 octobre, jugé légaux les traités d'annexion des territoires ukrainiens signés par Vladimir Poutine.
Si cette décision unilatérale viole le droit international et ne sera pas reconnue par les autres Etats – sauf rares exceptions – , elle fait suite aux référendums organisés du 23 au 27 septembre dans les secteurs occupés par l’armée russe. Cette annexion pourrait ainsi avoir des conséquences stratégiques, car le Kremlin explique désormais que c’est le territoire même de la Russie qui est attaqué par l’Ukraine, soutenue par l’Otan.
L’article 4 de la Constitution de 1993 stipule en effet que « la Fédération de Russie assure l’intégrité et l’inviolabilité de son territoire ». Cela signifie que, pour Moscou, les nouveaux territoires (qui s’ajoutent à la Crimée annexée depuis 2014) ne peuvent désormais plus faire l’objet d’une négociation.
Du point de vue du droit russe (contraire au droit international), la guerre se déroule sur le sol même de la Russie, par exemple la ville de Lyman (oblast du Donetsk), reprise par l’armée ukrainienne. Pour Vladimir Poutine, cela pourrait justifier de nouvelles escalades, afin de garantir « l’inviolabilité du territoire ». Dans son discours du 30 septembre, le président russe a ainsi assuré que « les personnes vivant à Louhansk et Donetsk, à Kherson et Zaporojjia sont devenues nos citoyens, pour toujours. La décision a été prise, et la Russie ne la trahira pas. Nous défendrons notre terre avec toutes les forces et les ressources dont nous disposons ».
Or l’armée ukrainienne affirme avoir repris des milliers de kilomètres carrés en septembre, avec une importante aide américaine. Kiev a conçu une de ses contre-offensives sur Kherson. La tentative ukrainienne de reprendre les territoires annexés par son voisin pourrait-elle, aux yeux du Kremlin, constituer une « menace existentielle » pour la Russie, se demande le journaliste Jean-Dominique Merchet dans un article de L'Opinion? Aucune chancellerie ne l'exclut..
En outre les quatre régions annexées par la Russie ne sont que partiellement tenues par son armée : Luhansk à 99 %, Donetsk à 57 %, Zaporijjia à 72 % et Kherson à 93 %.
Cette situation peut-elle évoluer rapidement avec la « mobilisation partielle » de 300 000 hommes décrétée par Vladimir Poutine pendant que les Occidentaux continuent à fournir des armes, les Etats-Unis annonçant ainsi la livraison de 18 nouveaux lance-roquettes Himars qui s’ajouteront aux 16 premiers. Pour renforcer l’arsenal militaire ukrainien, l’Allemagne, le Danemark et la Norvège ont promis à Kiev à partir de 2023 seize canons d’artillerie automobiles blindés, des Zuzana-2 slovaques pendant que la France envisage elle aussi de nouvelles livraisons, notamment 6 à 12 canons Caesar prélevés sur une commande destinée au Danemark.
L’une des grandes questions est celle de la capacité de l’armée russe à « régénérer » ses forces pour continuer l' invasion.
Et dans sa longue diatribe anti-occidentale de vendredi, Vladimir Poutine a évoqué la question en veillant à le faire de manière indirecte. « Les Etats-Unis sont le seul pays au monde à avoir utilisé des armes nucléaires à deux reprises, détruisant les villes d’Hiroshima et de Nagasaki. Et ils ont créé un précédent. » .
Outre le nucléaire, une extension du conflit à d’autres domaines est également possible. « D’où la sérieuse préoccupation suscitée par les explosions des gazoducs Nord Stream en mer baltique. Il pourrait s’agir d’un avertissement russe sur le thème : Voyez ce que nous pourrions faire ailleurs sur d’autres gazoducs. Ou sur les câbles sous-marins par lesquels transite Internet. », fait remarqué J-D Merchet dans un article de L'Opinion.
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Emily Jackson pour DayNewsWorld |
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SABOTAGE DES GAZODUCS NORD STREAM 1 ET 2
OU L'AUTRE GUERRE
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Les autorités danoises et suédoises ont indiqué ce mardi 27 septembre que les gazoducs Nord Stream 1 et 2 - qui relient la Russie à l'Europe via l'Allemagne - avaient été victimes de plusieurs fuites. Des bouillonnements étaient visibles à la surface de la mer, dont un d'un diamètre de 1 000 mètres environ, selon un communiqué de l'armée danoise.
Nord Stream 1 est touché par deux fuites, selon l'Autorité maritime suédoise, l'une dans la zone économique exclusive suédoise, l'autre dans la zone économique danoise, au nord-est de l'île de Bornholm. Le Danemark a découvert pour sa part lundi une fuite sur Nord Stream 2, qui est parallèle au 1.
Selon le centre de recherche géologique allemand GFZ, deux secousses sismiques ont été enregistrées lundi, l'une peu après 2 heures du matin, l'autre à 17h00. L'institut a toutefois refusé d'établir un lien formel avec les fuites décelées sur les gazoducs. La police suédoise a toutefois annoncé mardi l'ouverture d'une enquête préliminaire pour « sabotage », a dit un porte-parole.
Objets de bras de fer géopolitiques ces derniers mois, les deux pipelines exploités par un consortium dépendant du géant russe Gazprom ne sont plus opérationnels à cause des conséquences de la guerre en Ukraine. Mais ils étaient remplis de gaz.
Un sabotage complexe
La cause accidentelle de ces explosions a été rapidement écartée car non plausible. Les trois explosions d'une puissance équivalente à 6 tonnes de TNT se sont produites dans les eaux internationales à quelques minutes d'intervalles sur les deux gazoducs à une profondeurs de 70 à 100 mètres. Pour la Première ministre danoise, Mette Frederiksen, « il s'agit d'actes délibérés. On ne parle pas d'un accident ».
La thèse du « sabotage » est donc hautement privilégiée pour expliquer les fuites spectaculaires des gazoducs Nord Stream, une opération certes complexe mais nullement hors de portée d’une armée compétente. Et elles sont nombreuses dans la zone. Mais la méthode utilisée reste inconnue comme l’auteur présumé, objet de multiples conjectures.
Les trois fuites identifiées depuis lundi qui se situent en mer Baltique, au large de l’île danoise de Bornholm, entre le sud de la Suède et la Pologne, appartiennent pourtant à une zone hautement surveillée depuis des décennies. « La mer Baltique est confinée et peu profonde et chaque mouvement ou presque est traqué et observé par les États du littoral et leurs navires », relève Julian Pawlak, de l’université Helmut Schmidt de Hambourg.
De plus l’opération nécessite d’intervenir par 70 mètres de fond. « C’est du lourd. Abîmer deux gazoducs au fond de la mer est un évènement important, donc un acteur étatique est probable », note Lion Hirth, professeur à la Hertie School de Berlin, écartant implicitement l’acte terroriste ou crapuleux. Mais une armée compétente sait le faire. « Navires et sous-marins sont capables d’y déployer des plongeurs de combat en cachette » et autres véhicules sous-marins guidés à distance.
Mais rien n’est impossible pour une armée rompue à l’art des opérations clandestines.
Qui sont les responsables ?
Reste à savoir qui aurait pu saboter ces installations et qui aurait intérêt à couper ces gazoducs. Personne n'a en effet revendiqué les explosions. Pour Ulrich Bounat, analyste géopolitique et spécialiste d'Europe centrale et orientale, peu de pays ont la capacité de commettre ces actes. Et les regards se tournent vers Moscou.
De son côté, le Kremlin réfute sa responsabilité et s'est dit « extrêmement préoccupé », estimant qu'il ne fallait exclure « aucune » hypothèse, dont celle d'un sabotage, sans donner plus de détails sur son origine. La Russie va d'ailleurs demander une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU au sujet des fuites détectées sur les gazoducs Nord Stream 1 et 2, après avoir sommé Joe Biden de dire si les États-Unis étaient à l’origine de ce « sabotage », a annoncé mercredi la diplomatie russe.
« La Russie a l’intention de convoquer une réunion officielle du Conseil de sécurité de l’ONU dans le cadre des provocations concernant les gazoducs Nord Stream 1 et 2 », a affirmé sur Telegram la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova.
De son côté, le conseiller de la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak, dénonce lui « une attaque terroriste planifié » par Moscou, sans toutefois avancer de preuves. Washington est réservé, les Américains se refusant à « confirmer » un acte de sabotage.
Reste à savoir qui a la paternité de l’opération. Certains pays ont intérêt à ce que le “pipe” ne puisse plus jamais fonctionner. Les adversaires de Nord Stream 2 sont nombreux depuis des années, États-Unis en tête. Le 7 février dernier, peu avant l’invasion russe en Ukraine, le président américain Joe Biden avait évoqué la possibilité d’y « mettre fin ».
Interrogé sur la méthode employée pour une infrastructure sous contrôle de son allié allemand, il avait répondu : « je vous le promets, nous serons capables de le faire ». La vidéo circule abondamment depuis 24 heures sur les réseaux sociaux.
Ce mardi 27 septebre, par ailleurs, Pologne, Norvège et Danemark ont inauguré un gazoduc stratégique qui permettra aux Polonais et Européens d’être moins dépendants des livraisons de Moscou. « L’époque de la domination russe dans le domaine du gaz prend fin », a déclaré le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki lors de son inauguration.
La réponse prudente de l'Europe
Si l'Europe estime qu'il ne peut s'agir que d'un acte délibéré, elle reste cependant prudente sur son origine et son auteur. L'Union européenne a mis en garde ce mercredi contre toute attaque contre ses infrastructures énergétiques dans une déclaration publiée par le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.
« Toute perturbation délibérée des infrastructures énergétiques européennes est totalement inacceptable et fera l'objet d'une réponse vigoureuse et unie », affirme Josep Borrell, s'exprimant au nom des 27 Etats membres de l'UE.
Car les conséquences pour l'Europe sont bien réelles. Les deux gazoducs n'étaient certes pas fonctionnels mais les explosions réduisent à néant la possibilité d'une négociation pour livrer du gaz en Europe cet hiver. Selon le Danemark, il faudra déjà « une ou deux semaines » avant de pouvoir inspecter les gazoducs endommagés.En attendant, alors même que les gazoducs Nord Stream ne fournissaient pas, l’Europe n’a jamais autant acheté de gaz russe. Depuis le début de l’année, les importations de gaz naturel liquéfié (GNL) livré par bateaux par la Russie ont augmenté de 13%, selon les données le Groupement international des importateurs de GNL (GIIGNL). Elles s’élèvent déjà à 11 millions de tonnes à fin août. Elles devraient largement dépasser le niveau des importations de GNL Russe sur 2021 qui étaient de 13 millions de tonnes.Ce gaz provient du champ gazier de Yamal, opéré par le Français TotalEnergies, et son partenaire russe Novatek.
Aujourd’hui, la Russie pèse environ 12% des approvisionnements de GNL en Europe. Ce gaz arrive en Europe par les terminaux méthaniers aux Pays-Bas, en Belgique, en France et en Espagne.
On a cependant deux certitudes à ce stade : d’abord, l’événement est lié à la guerre à l’Ukraine. « Le commandement maritime de l’OTAN et les navires alliés envisagent et se préparent à des activités hybrides, incluant le sabotage d’infrastructures critiques, en marge de l’objectif principal de la défense collective », assure Julian Pawlak.
Ensuite, cela créé une instabilité supplémentaire sur l’économie européenne. « C’est un violent rappel de la vulnérabilité de notre infrastructure énergétique », estime Lion Hirth.
Quels qu’ils soient, ceux qui ont attaqué Nord Stream font aussi comprendre qu’ils pourraient frapper d’autres infrastructures énergétiques desservant une Europe assoiffée de gaz et pétrole. Outre le nucléaire, une extension du conflit à d’autres domaines est possible. D’où la sérieuse préoccupation suscitée par les explosions des gazoducs Nord Stream en mer baltique. Il pourrait aussi s’agir d’un avertissement russe sur le thème : voyez ce que nous pourrions faire ailleurs sur d’autres gazoducs. Ou sur les câbles sous-marins par lesquels transite Internet, remarque J-D Merchet dans un article de L'Opinion.
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Britney Delsey pour DayNewsWorld |
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LEGISLATIVES EN ITALIE GIORGIA MELONI FAIT TRIOMPHER LE BLOC DES DROITES
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Giorgia Meloni, cheffe de file du parti italien Fratelli d'Italia (Frères d'Italie), devrait devenir la première femme à présider le Conseil des ministres italien, après le triomphe de l'alliance des droites aux élections législatives qui se sont tenues dimanche en Italie.
L'alliance des droites formée par Fratelli d'Italia (FdI), la Ligue de Matteo Salvini et Forza Italia de Silvio Berlusconi, devrait en effet bénéficier d'une solide majorité au Parlement italien.
Les résultats préliminaires des élections donnent les FdI en tête, avec près de 26% des voix. Lors des précédentes élections législatives, le parti n'avait recueilli que 4,3% des suffrages. La Ligue de Matteo Salvini a obtenu environ 9% des votes, contre plus de 17% il y a quatre ans, et Forza Italia de Silvio Berlusconi a recueilli environ 8% des suffrages. Le Parti démocrate de centre gauche a recueilli 19% des voix, le Mouvement 5 étoiles a obtenu 16% des suffrages et le groupe centriste « Action » était crédité d'un peu plus de 7% des votes.
« Nous devons nous rappeler que nous n'en sommes encore qu'au début. A partir de demain, nous devrons prouver notre valeur », a déclaré Giorgia Meloni tôt lundi matin aux fidèles de son parti. Romaine, âgée de 45 ans, Giorgia Meloni s'est comparé aux Tories britanniques, et a axé sa campagne sur la lutte contre l'immigration et sur la baisse des impôts.
Dans un discours prononcé après l'annonce des résultats, Giorgia Meloni a adopté un ton conciliant. « Si nous sommes appelés à gouverner ce pays, nous le ferons pour tous les Italiens, avec la volonté d'unir le peuple et de nous concentrer sur ce qui nous rapproche plutôt que sur ce qui nous divise », a-t-elle dit. « Le temps est venu d'être responsable. »
Le prochain gouvernement italien va en effet avoir du pain sur la planche. L’échéancier à respecter avant le 31 décembre est serré. Outre les réunions ayant lieu dans le cadre du Conseil européen, celui ou celle qui présidera le Conseil italien à la suite des élections législatives de dimanche participera au prochain sommet du G20 de Bali, le 15 et 16 novembre.
Giorgia Meloni et ses alliés devront toutefois composer avec une situation politique difficile, qu'il s'agisse de l'envolée des coûts de l'énergie, de la dette publique, du risque de récession ou des retombées du conflit en Ukraine. La victoire de la coalition des droites en Italie: « une recomposition politique qui, au-delà du cas italien, traverse toutes les démocraties occidentales, comme on a pu le voir il y a peu en Suède également », note Alexandre Devecchio dans le Figaro.
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Andrew Preston pour DayNewsWorld |
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LEGISLATIVES EN ITALIE LE PARI GAGNANTDE GIORGIA MELONI LEADER DE LA DROITE RADICALE
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Ce vendredi marque le dernier jour de campagne en Italie avant les élections générales anticipées qui vont se dérouler dimanche. En effet dimanche, 50 millions d’Italiens sont appelés aux urnes pour des élections anticipées. Après la chute du gouvernement Draghi en juillet, ils vont élire 400 députés et 200 sénateurs. Le résultat de ce vote doit mener au nouveau président du Conseil italien. Et ce président du Conseil pourrait bien être une présidente, pour la première fois de l’histoire du pays. Giorgia Meloni et son parti Fratelli d’Italia font la course en tête dans les sondages, avec 25% des voix.
Cette année, Giorgia Meloni semble en passe de réussir son pari d’améliorer son score dans toute la Péninsule. En Vénétie, région du nord-est de la Péninsule parmi les plus riches du pays et fief de la Ligue, ce bouleversement est très visible. Selon un sondage de l’institut Demos, publié le 10 septembre, Frères d’Italie y est crédité de 30,5 % des suffrages, contre 14,4 % pour la Ligue. Un résultat inimaginable il y a encore quelques années (en 2018, FDI avait récolté 4 % des voix), d’autant que la Ligue, qui dirige la plupart des grandes et petites villes de la région, avait atteint 49 % aux élections européennes de 2019.
Sa coalition avec la Lega, de Matteo Salvini, et Forza Italia, de Silvio Berlusconi, atteignent même les 45% d’intentions de vote, ce qui en ferait la coalition majoritaire au Parlement. La coalition des droites pourrait ainsi rafler entre 45% et 55% des sièges au parlement.
Un tel résultat le jour du scrutin permettrait à Giorgia Meloni de prétendre au poste de premier ministre et de fixer le cap de la coalition, avec notamment la droite libérale de l'ancien chef de gouvernement Silvio Berlusconi.
Issue de la classe moyenne, Giorgia Meloni n'est pas une débutante en politique. Elle commence à 15 ans au sein du mouvement post-fasciste MSI. À 29 ans, elle devient la plus jeune élue du Parlement, puis en 2006, la plus jeune ministre de l'histoire du pays, sous Silvio Berlusconi. : Son credo : Famille, religion et patrie. Elle se présente avec ferveur depuis les pupitres de ses meetings : « Je suis Giorgia, je suis une femme, je suis une mère, je suis italienne, je suis une chrétienne ! ». La candidate du parti Fratelli d'Italia entend restaurer le patriotisme, avec un discours ultra-conservateur, anti-système et anti-immigration.
Au plus fort de la crise provoquée par le conflit entre la Russie et l'Ukraine, l'Italie serait, après la Suède, le second membre de l'UE à se doter d'un gouvernement de coalition entre la droite et l'extrême droite. |
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Andrew Preston pour DayNewsWorld |
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LE DERNIER VOYAGE DE LA REINE
ELISABETH II
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Réunie dans le deuil derrière le cercueil d’Élisabeth II, la famille royale britannique s’est jointe lundi à des centaines de dignitaires étrangers à l’abbaye de Westminster à Londres pour des adieux en grande pompe à la souveraine, à la hauteur de sa popularité planétaire.
Les Britanniques font ce matin leurs derniers adieux à la reine, avec des funérailles parfaitement chorégraphiées.
La chapelle ardente s’est terminée à 6 h 30, heure locale, après quatre jours et quatre nuits de visites interrompues.
À 10 h 35, des gardes royaux ont emporté le cercueil d’Élizabeth II à l’extérieur du Westminster Hall, et l’ont déposé sur un affût de canon de la Royal Navy, tiré par 142 marins, une tradition remontant aux funérailles de la reine Victoria en 1901.Le même chariot avait été utilisé pour les funérailles d’Edouard VII en 1910, de George V en 1936, de George VI en 1952 et de Winston Churchill en 1965 et de Lord Mountbatten en 1979.
Dans un ballet militaire parfaitement huilé, sur fond de cornemuses tristes, le cortège s’est ensuite dirigé vers l’Abbaye de Westminster, là où la reine s’est mariée en 1947 et été couronnée en 1953.
Puis le cercueil, à nouveau porté par les gardes, est entré dans l’abbaye, suivi du roi Charles, du prince Andrew, de la princesse Anne, du prince Edward et des princes William et Harry, sous le regard solennel de 2000 invités de prestige, dont le président américain Joe Biden, le président français Emmanuel Macron, et le premier ministre canadien Justin Trudeau, accompagné de Sophie Grégoire, pour ne nommer que ceux-là.
La cérémonie dirigée par le doyen de Westminster David Doyle, s’est interrompue pour une minute de silence nationale, où le Royaume, exceptionnellement uni, a semblé s’immobiliser d’un seul coup. Dernier hommage d’un peuple à sa souveraine pendant 70 ans. Derniers adieux à une époque révolue.
La cérémonie a ensuite repris son cours, pour emmener le cercueil à Wellington Arch à Londres, d’où la défunte reine sera emmenée vers sa dernière demeure, le château de Windsor, où elle reposera. ultimement, à compter de ce soir. La reine sera inhumée en soirée et reposera aux côtés de son mari et de ses prédécesseurs.
Terminée au XVIe siècle, la chapelle sert de dernier repos aux rois d’Angleterre depuis George III en 1820.
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Andrew Preston pour DayNewsWorld |
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VICTOIRE DU BLOC DE DROITE
ET D'EXTREME-DROITE EN SUEDE
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C'est un tournant historique dans l'histoire de la Suède. L'alliance des trois partis de droite avec le parti de l'extrême-droite a remporté la victoire aux élections législatives dans un scrutin particulièrement serré. Selon les derniers résultats partiels communiqués par la commission électorale, la coalition de droite serait en passe d'obtenir 176 sièges et la coalition de gauche 173 sièges au Parlement.
Jimmie Akesson semble tenir sa revanche, après dix-sept années à la tête du parti d’extrême droite. Le parti Démocrates de Suède (donné à 20,7 %) pourrait être le premier parti à droite grâce à l’insécurité.
Ces résultats reflètent la politique d'immigration adoptée au milieu des années 1970 par les sociaux-démocrates sous Olof Palme consistant à accueillir des réfugiés politiques du monde entier (Chiliens, Iraniens, Kurdes, Somaliens, Erythréens, Syriens...) qui a culminé en 2014-2015 avec l'accueil de 163 000 réfugiés - un record absolu en Europe proportionnellement à la population.
La Première ministre suédoise Magdalena Andersson a annoncé hier, mercredi 14 septembre, sa démission face à la victoire de l'alliance de la droite et de l'extrême-droite qui remporte les élections législatives d'une courte tête.
Elle a dit souhaiter que le pays puisse se doter le plus rapidement possible d'un nouveau gouvernement pour faire face aux défis qui l'attendent, notamment une possible crise énergétique cet hiver. La gauche était au pouvoir depuis 8 ans.
Le conservateur Ulf Kristersson, dirigeant du parti des Modérés, une des quatre formations du bloc de droite qui rassemble également les Chrétiens-démocrates, les Libéraux et le parti d'extrême droite Démocrates de Suède, est le candidat de son camp pour le poste de Premier ministre.
« Je vais m'atteler maintenant à la formation d'un nouveau gouvernement qui peut obtenir des résultats, un gouvernement pour tous les Suédois et tous les citoyens », a-t-il déclaré. |
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Carl Delsey pour DayNewsWorld |
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CHARLES III SERA-T-IL UN BON ROI ?
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Une page se tourne pour Charles. Charles III, né le 14 novembre 1948 au palais de Buckingham , est devenu roi du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord ainsi que de quatorze autres États souverains, appelés royaumes du Commonwealth, et de leurs territoires et dépendances. En tant que monarque du Royaume-Uni, il est, de droit, gouverneur suprême de l'Église d'Angleterre et, par tradition, chef du Commonwealth, une organisation intergouvernementale regroupant cinquante-six États.
Fils aîné de la reine Élisabeth II et du prince Philip, duc d'Édimbourg, il est prince de Galles de 1958 à 2022, titre traditionnellement accordé au fils aîné du monarque régnant ou à son petit-fils. Il est le prince de Galles ayant conservé le plus longtemps ce titre. Le 9 avril 2021, à la mort de son père, il devient duc d'Édimbourg.
Continuité de la monarchie
À 73 ans, le successeur d’Elizabeth II est conscient de la nécessité d’assurer la continuité avec la tradition royale incarnée par sa mère. « J’ai été élevé dans le profond respect du dévouement aux autres et dans celui des précieuses traditions, libertés et responsabilités qui découlent de notre histoire unique et de notre système de gouvernement parlementaire », a-t-il assuré vendredi. En promettant de servir son pays « avec loyauté, respect et amour », il a laissé entrevoir l’émergence d’un nouveau lexique royal, voire d’une nouvelle relation entre les Windsor et le peuple.
Le roi Charles III a eu une vie entière pour se préparer à cette fonction. Il a d'ailleurs commencé progressivement à suppléer la reine dans ses devoirs, la remplaçant notamment pour les voyages officiels à l'étranger, et à l'accompagner à son traditionnel discours d'ouverture de la session parlementaire. Ses responsabilités s'accroissent encore alors qu'Elizabeth II se montre de plus en plus affaiblie après la mort du prince Philip. En mai 2022, c'est lui qui ainsi prononce le discours du trône au Parlement, un rendez-vous solennel que sa mère n'a manqué que trois fois en 70 ans de règne.
Entre évolutions et continuité de la monarchie
Pour autant, le nouveau monarque compte bien continuer à défendre les valeurs qu’il a cultivées et mises en pratique depuis un demi-siècle.
La reine Elisabeth II ne s'y était d'ailleurs pas trompée, elle qui lui avait rendu un hommage émouvant et très remarqué à l’occasion du 70e anniversaire du prince de Galles, en 2018. La souveraine avait salué en Charles « un homme accompli, passionné et créatif, notamment grâce au soutien de son épouse Camilla ».« Je n’admire personne autant que lui pour son énergie, son ambition et son enthousiasme », a pour sa part confié Malcolm Ross, chef du personnel du prince de Galles, à Sally Bedell Smith, auteure d’une biographie d’Elizabeth II (La Vie d’un monarque moderne, éditions Équateur, en librairies demain).
L'engagement écologique
Amateur de polo et de chasse et d'aquarelles, le prince Charles se prend aussi de passion pour la botanique et l'agriculture biologique. « Dans les années 1980, il était perçu comme un amoureux de la nature, ce qui n'était pas un compliment à l'époque », rappelle Anna Whitelock, historienne spécialiste de la monarchie. Le prince Charles a créé un jardin et une ferme entièrement biologiques dans son domaine de Highgrove dans le Gloucestershire, dans l'ouest de l'Angleterre. Il a également lancé la gamme d'aliments et de boissons issu de l'agriculture biologique Duchy Originals, commercialisée par les supermarchés haut de gamme Waitrose. 2019). Passionné de jardinage, Charles a révélé dans une interview en 1986 qu'il parlait aux plantes. L'écologie est « peut-être le sujet qui va définir le règne » de Charles III, estime le professeur à la City, University of London. Il s'agit en effet d'un engagement de longue date du monarque, qui crée une fondation pour la protection des forêts tropicales, appelle à des investissements plus verts en ouverture du Forum économique mondial de Davos, promeut l'urbanisme durable et publie son bilan carbone annuel depuis 2007. Lors du
sommet du climat COP26 à Glasgow en novembre 2021, il a exhorté les
responsables politiques à redoubler d'efforts dans la lutte contre le
réchauffement.
Les oeuvres caritatives
Outre l'environnement Charles III s'est investi dans une intense activité caritative : il préside ou soutient plus de 400 organisations, dont le Prince's Trust, qui a aidé près d'un million de jeunes défavorisés . Le roi Charles III ne pourra certes plus se consacrer autant au Prince’s Trust, l’organisation caritative qu’il a créée en 1976 avec ses indemnités de départ de la Royal Navy pour venir en aide aux jeunes défavorisés. C’est à William, désormais premier dans l’ordre de succession au trône, et à son épouse, Catherine, qu’il appartient de reprendre le flambeau de ses œuvres sociales, a indiqué l’ex-prince de Galles. « Charles a essayé de montrer [...] qu'il était aussi un monarque en devenir, digne et humain », avance la journaliste Tina Brown dans son livre The Palace Papers.
L'ingérence dans les affaires politiques
Proche du 14e dalaï-lama, le prince Charles a également toujours affiché ses convictions en ne visitant jamais la Chine, n'assistant pas à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Pékin24 et ne participant pas aux dîners officiels lors des visites de Jiang Zemin en 1999, de Hu Jintao en 2005 et de Xi Jinping en 201525,26.
De plus il a n'a pas hésité non plus à s'ingérer dans les affaires politiques du pays. Ainsi en mai
2015, une série de lettres adressées par le prince Charles à différents
membres du gouvernement Blair entre 2004 et 2005 sont-elles rendues
publiques par le Bureau du Cabinet au terme d'une longue bataille
juridique engagée par un journaliste du Guardian. Dans ces vingt-sept
lettres, surnommées « les courriers de l'araignée noire » (« black
spider memos ») par le quotidien, l'héritier du trône fait preuve d'un
intérêt insistant sur des sujets aussi divers que la guerre en Irak, la
promotion des médecines alternatives ou la lutte contre la pêche
illégale à la légine. Au fil de cette vie passée à attendre de devenir
roi, " il s'est battu pour se forger une identité en tant que prince de
Galles ", relève le New York Times.
Pour autant Charles III continuera-t-il d'exprimer ouvertement ses opinions, en rupture avec la réserve attendue du monarque de la couronne du royaume unis ? "Je ne suis pas si idiot ", glissait-il ainsi à la BBC en 2018 se disant " partisan d'une monarchie un peu en retrait ". Le chef de l'Etat, Charles III, devra également sauver l'intégrité du Royaume-Uni où les forces centrifuges gagnent du terrain. Comme son homologue Philippe II d'Espagne sur les questions catalane et basque, il va devoir composer avec les velléités d'indépendance et maintenir l'unité de son royaume. L'Ecosse, notamment, veut prendre sa liberté. Du côté duCommonwealth, la Jamaïque et la Barbade viennent de le quitter. Les Australiens se demandent s'il est bien souhaitable d'avoir le roi d'Angleterre pour chef d'Etat. L'idée républicaine fait mouche dans de nombreux pays parmi la cinquantaine qui ont encore ce mode de Constitution.
En mai, un mois avant les célébrations des soixante-dix ans de règne de sa mère, seules 32 % des personnes interrogées par YouGov estimaient que le prince de Galles ferait un bon roi, contre 60 % six mois plus tôt. Après des décennies passées dans l’ombre de sa mère, Charles peut enfin exister par lui-même. Son premier discours a été bien reçu par les Britanniques.
Reste pour le nouveau souverain à trouver le point d’équilibre entre respect de la tradition royale et modernisation de l’institution.
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Garett Skyport pour DayNewsWorld |
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COMPRENDRE LES CONTRE-ATTAQUES UKRAINIENNES
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L’Ukraine a annoncé lundi de nouveaux succès militaires, disant avoir atteint la frontière et repris l’équivalent de sept fois la superficie de Kiev en un mois à l’armée russe. Selon les renseignements britanniques, une prestigieuse unité de l’armée russe a été gravement dégradée dans la contre-offensive de Kharkiv. La 1ère armée de chars de la Garde de Russie - désignée pour protéger Moscou en cas d’attaque et mener des contre-attaques contre les pays de l’OTAN - a pris part à la retraite chaotique de l’oblast de Kharkiv.
Selon Volodymyr Zelensky, depuis le début du mois de septembre, les soldats ukrainiens « ont déjà libéré 6.000 km2 de territoire ukrainien dans l’Est et le Sud, et nous continuons d’avancer ». L'Ukraine a déjà revendiqué tout au long du week-end de nouveaux succès militaires contre l'armée russe dans les parties orientale et méridionale de son territoire, Moscou reconnaissant avoir perdu du terrain.
Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken estime cependant qu’il est « trop tôt » pour anticiper le résultat de cette contre-offensive. Sur le terrain, les Russes bombardent d’ailleurs certaines zones reconquises.« Il est trop tôt pour dire exactement où tout cela va nous mener », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Mexico. « Nous sommes dans les premiers jours (de la contre-offensive) donc je pense qu’il ne serait pas bien de prédire exactement où tout cela va nous conduire ».« Les Russes maintiennent des forces très significatives en Ukraine, ainsi que des équipements et des munitions », a observé le secrétaire d’Etat.
Malgré les succès tactiques qu’elles semblent promettre, comment expliquer les victoires ukrainiennes, s'interroge Cyrille Bret, enseignant à Sciences Po, qui donne son analyse de géopoliticien dans The Conversation FR . Surtout, cette contre-attaque présage-t-elle d’une reconquête complète des 20 % du territoire ukrainien occupés par la Russie ?
Il s'agit avant tout pour le président Zelensky de saisir l’opportunité de la « rentrée diplomatique », avance Cyrille Bret dans son article partiellement reproduit .
Tout en évitant l’érosion de son soutien populaire à l’intérieur, il se devait de prendre l’initiative. pour manifester sa détermination à l’extérieur avec des résultats militaires tangibles avant la 77ᵉ session de l’Assemblée générale des Nations unies, qui aura lieu du 20 au 26 septembre 2022. L’Ukraine veut s’y présenter non seulement comme victime de la Russie mais également comme État souverain capable d’assurer sa sécurité, pour peu qu’il bénéficie des soutiens internationaux nécessaires. En effet explique-t-il, l’Ukraine dépend très largement des financements extérieurs (Banque mondiale, FMI, Union européenne, États-Unis) pour continuer à fonctionner.
Il s'agit donc de faire reconnaître sa détermination à recouvrer son intégrité territoriale dans le temple des États-nations, l’ONU. La paix ou la victoire ?
Si ces contre-offensives manifestent la détermination des Ukrainiens à sauver leur État, à défendre leur territoire et à préserver leur souveraineté, elles n'en restent pas moins circonscrites dans l’espace et dans leurs résultats. Elles posent donc avec acuité la question de la finalité stratégique que poursuit l’Ukraine.
Dans de nombreux forums politiques, les représentants officiels de l’Ukraine affirment que leur but est la victoire complète contre la Russie. Et ils considèrent tout compromis d’armistice et de paix comme une véritable « trahison » de l’idée nationale ukrainienne. Autrement dit, leur objectif stratégique est de reconquérir non seulement les zones prises par les Russes depuis le 24 février 2022 mais également les régions sécessionnistes (Républiques autoproclamées de Lougansk et Donetsk) et les zones annexées (Crimée) depuis 2014.
Ces objectifs sont-ils militairement et économiquement réalistes ? L’Ukraine est-elle en capacité de mener une contre-offensive de grande ampleur pour reprendre le cinquième de son territoire actuellement occupé par les troupes de la Fédération de Russie ? Si elle est dans son droit au regard des normes internationales, l’Ukraine doit-elle s’engager résolument dans un conflit nécessairement très long pour reconstituer son territoire ? En conséquence, les soutiens de l’Ukraine doivent-ils également assumer cet objectif de « victoire » ? C’est la position que plusieurs voix influentes défendent aux États-Unis.
L’Ukraine doit-elle plutôt chercher un rapport de force militaire suffisamment favorable pour engager ensuite des négociations ? Doit-elle donc multiplier les contre-offensives pour conduire ensuite une Russie épuisée à la table des négociations ? Et les soutiens de l’Ukraine doivent-ils la soutenir dans cette stratégie comme la France et l’Allemagne l’envisagent mezza voce ?
Si les succès tactiques actuellement constatés se confirment et se multiplient, les autorités ukrainiennes seront placées devant un véritable dilemme : la victoire complète à très long terme ou la paix insatisfaisante à moins longue échéance, conclut le géopoliticien.
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Andrew Preston pour DayNewsWorld |
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LES HYDROCARBURES RUSSES UNE ARME
CONTRE L'EUROPE MENACEE DE PENURIE ?
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La semaine dernière, les pays du G7 ont indiqué vouloir mettre en œuvre « urgemment » un plafonnement du prix du pétrole russe, encourageant une « large coalition » de pays à y participer, en représailles contre l'offensive menée en Ukraine.
Mercredi, Vladimir Poutine a tenu à être clair: la Russie ne livrera plus de pétrole ou de gaz aux pays qui plafonneraient les prix des hydrocarbures vendus par Moscou. Plafonner les prix des hydrocarbures russes serait « une décision absolument stupide », « une bêtise », a lancé Vladimir Poutine lors d'un forum économique à Vladivostok (Extrême-Orient russe).
« Si les pays européens veulent renoncer à leurs avantages compétitifs, c'est à eux de décider », a-t-il prévenu. Mais « nous ne livrerons rien du tout si c'est contraire à nos intérêts, en l'occurrence économiques. Ni gaz, ni pétrole, ni charbon (...). Rien », a-t-il ajouté, le ton ferme. « Nous ne fournirons rien en dehors du cadre des contrats » signés avec les pays importateurs, a encore affirmé M. Poutine devant plusieurs dirigeants économiques russes et asiatiques, fustigeant « ceux qui essaient de nous dicter leur propre volonté .
Les pays européens face à la menace du boomerang
C'est dans ce contexte de bras de fer que la Russie a annoncé la semaine dernière la fermeture des vannes du gazoduc Nord Stream, qui dessert l'Allemagne et plusieurs pays européens, invoquant des raisons techniques. Selon le géant russe Gazprom, cette interruption prolongée est due à la nécessité de réparer une turbine du gazoduc.
Cette décision a renforcé les craintes des pays européens d'une coupure totale du gaz russe vers le continent à l'approche de l'hiver et sur fond d'inflation galopante des prix de l'énergie. Dans un communiqué, Gazprom a affirmé mercredi que « les pays de l’Union européenne avaient réduit de 48 % les livraisons de gaz russe sur leur marché depuis le début de l’année, et de 49 % si on ajoute la Grande-Bretagne ».
Selon le président russe, les pays de l'UE, confrontés à une envolée des prix de l'énergie, « ont plusieurs solutions: soit subventionner (ces) prix élevés, (...) soit réduire la consommation ». « D'un point de vue économique, c'est correct. Mais d'un point de vue social, c'est dangereux. Cela peut provoquer une explosion », a-t-il mis en garde. « Il vaut mieux respecter les obligations contractuelles, les règles civilisées », a fait valoir le leader russe. « Il est impossible de nuire aux lois économiques 'objectives'. Sinon cela vous reviendra comme un boomerang ».
Le renforcement des relations russo-asiatiques
Désormais indésirable pour l’Occident depuis le lancement de son intervention en Ukraine le 24 février, Moscou a accéléré un virage vers l’Asie ces derniers mois dans l’espoir d’y trouver de nouveaux marchés et fournisseurs, pour remplacer ceux perdus du fait des sanctions américaines et européennes.
C’est dans ce contexte que M. Poutine a participé mercredi à un forum économique d’une importance stratégique pour la Russie à Vladivostok (Extrême-Orient), en présence de plusieurs hauts responsables asiatiques.
Isoler la Russie est « impossible » malgré la « fièvre de sanctions » des Occidentaux, a déclaré mercredi son président Vladimir Poutine, saluant le « rôle croissant » de l’Asie vers laquelle Moscou se tourne de plus en plus. Pékin, de son côté, traverse également une crise diplomatique avec les États-Unis, notamment depuis la visite à Taïwan en août de la présidente de la Chambre américaine des représentants, Nancy Pelosi.
Souhaitant opérer un rapprochement étroit, tant sur le plan économique que sécuritaire, Vladimir Poutine a rencontré le chef du Comité permanent de l’Assemblée nationale populaire, Li Zhanshu, troisième plus haut responsable chinois.
Ainsi le géant gazier russe Gazprom, entreprise d’État, sera payé dorénavant par la Chine pour ses contrats en roubles et en yuans, au lieu du dollar.
En parallèle du forum de Vladivostok, Moscou a aussi mené ces derniers jours des exercices militaires de grande ampleur dans l’Extrême-Orient russe, en présence de militaires de plusieurs pays alliés, dont la Chine. Face à « l’agression technologique, financière et économique de l’Occident », le président russe a dit se réjouir de « l’éloignement petit à petit » de l’économie russe du dollar, de l’euro et de la livre.
S’efforçant de présenter la Russie comme faisant partie d’un front commun face à l’Occident, M. Poutine a estimé que les sanctions visant Moscou étaient une menace pour l’économie mondiale.La
pandémie « a été remplacée par de nouveaux défis d’ordre global, qui
menacent le monde entier. Je veux parler de la fièvre de sanctions de
l’Occident », a-t-il lancé.« La majorité absolue des États d’Asie-Pacifique n’accepte pas la logique destructrice des sanctions », a affirmé M. Poutine. Malgré
les sanctions, la Russie a empoché 158 milliards d'euros grâce aux
ventes de pétrole et de gaz depuis le début de la guerre en Ukraine...
« Des changements irréversibles se sont produits dans tout le système des relations internationales », a-t-il relevé, dénonçant « le refus obstiné des élites occidentales de voir les faits ». |
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Joanne Courbet pour DayNewsWorld |
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LIZ TRUSS SUCCEDE A BORIS JOHNSON
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Liz Truss a été désignée, ce lundi 5 septembre 2022, pour prendre la succession de Boris Johnson, par les quelque 160 000 membres du parti conservateur. Et de ce fait , les tories ayant la majorité absolue à la Chambre des communes, elle devient à 47 ans, la troisième femme à occuper le poste de Première ministre de l'histoire du Royaume-Uni, après une campagne de plusieurs semaines contre Rishi Sunak. Elle sera officiellement nommée Première ministre lors d'une cérémonie avec Elizabeth II, mardi. Le nouveau locataire de Downing Street prendra ses fonctions dans un contexte économique et social explosif, en pleine crise du coût de la vie au Royaume-Uni.
La nouvelle Maggie
Elizabeth Truss se présente comme la nouvelle Margaret Thatcher, encore très populaire chez les Tories. Comme elle, Liz Truss est une grande partisane du libre-échange et se montre très ferme face à la Russie. Elle s’est même dite prête à appuyer sur le bouton nucléaire en cas de menace.En plus d’avoir joué le rôle de Maggie dans une pièce de théâtre plus jeune, beaucoup de médias lui ont fait remarquer, à de nombreuses reprises, qu’elle s’habille souvent de la même manière que celle qui fut la première femme cheffe de gouvernement entre 1979 et 1990 et que la ressemblance est parfois frappante.
Elle se situe idéologiquement, à la droite du parti conservateur, favorable à un système avec des impôts faibles dans un État peu interventionniste.
Une carrière politique riche mais parfois opportuniste
Née le 26 juillet 1975 dans une famille très à gauche, cette diplômée d’Oxford a d'abord milité au parti centriste Libéral-Démocrate avant de rejoindre les conservateurs, pour qui elle devient députée en 2010, pour la circonscription de South West Norfolk (est de l'Angleterre).
Avant d’être ministre sous Boris Johnson, Liz Truss avait déjà participé aux gouvernements précédents. Elle a servi sous David Cameron, avant le Brexit, ensuite sous Theresa May. En 2014, quatre ans après avoir été élue parlementaire pour la circonscription de South West Norfolk, Liz Truss devient en effet, à 38 ans, la plus jeune femme membre du cabinet au Royaume-Uni. L'élue conservatrice est nommée secrétaire d'Etat à l'Environnement, à l'Alimentation et aux Affaires rurales, puis secrétaire d'Etat à la Justice en juillet 2016, sous l'autorité de la Première ministre Theresa May. Secrétaire en chef du Trésor en 2017, elle devient secrétaire d'Etat chargée du Commerce international en 2019, puis, deux mois plus tard, ministre des Femmes et des Egalités. Liz Truss gravit un échelon supplémentaire en septembre 2021, lorsqu'elle est nommée à la tête du secrétariat d'Etat des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement.
Elle a cependant aussi connu défaites et revers: elle a failli perdre l'investiture aux législatives en raison d'une aventure extraconjugale et a été rétrogradée par Theresa May après un passage difficile à la Justice.
Elle aurait pu aussi payer son vote contre le Brexit en 2016...Mais elle en est devenue l'une des plus ferventes supportrices, négociant et vantant de nouveaux accords de libre-échange au ministère du Commerce international. Nommée en 2021 à la tête de la diplomatie britannique, elle se montre intransigeante face à l'Union européenne sur l'Irlande du Nord, et incarne avec Boris Johnson la fermeté contre la Russie après l'invasion de l'Ukraine.
La crise économique en ligne de mire
La campagne devait permettre de tourner la page du « partygate », scandales à répétition qui ont révélé l’organisation de fêtes de Boris Johnson et ses équipes pendant les confinements liés au Covid-19. Mais elle a été bousculée par la crise de l’énergie et du pouvoir d’achat. L’inflation a dépassé les 10 % en juillet et pourrait atteindre 18 % en janvier 2023.
La grogne sociale n’a cessé de monter depuis juin et plus encore depuis que Boris Johnson assure de très loin l’intérim à la tête du pays pendant l’été. Les syndicats ont lancé des grèves pour réclamer une hausse des salaires dans de nombreux secteurs : transports publics, le service postal, les ports…
L'ancienne ministre des Affaires étrangères va devoir faire face à la crise qui touche le pays. Une mission à haut risque alors que seuls 35% des Britanniques trouvent qu'elle ferait une bonne Première ministre, selon un sondage publié par Inews. Malgré l'inflation galopante et les nombreux mouvements sociaux liés à la question des salaires, la nouveau chef du gouvernement a promis durant sa campagne « de baisser les impôts et non pas de distribuer des subventions ». Au sujet de la crise énergétique qui secoue le pays, Liz Truss est restée vague, promettant une annonce durant la première semaine, sans donner plus de détails.
Une mission à haut risque pour le nouveau chef de gouvernement...
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Emily Jackson pour DayNewsWorld |
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LES FUNERAILLES DE MIKHAIL GORBATCHEV
SANS VLADIMIR POUTINE
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Le Kremlin a annoncé officiellement que Vladimir Poutine n'assistera pas aux funérailles de Mikhaïl Gorbatchev.
« Nous savons que la cérémonie principale sera le 3 septembre 2022, ainsi que les funérailles, mais l'emploi du temps du président ne lui permettra pas d'être là », a déclaré à la presse Dmitri Peskov, précisant que Vladimir Poutine s'était déjà rendu à l'hôpital moscovite où est mort Mikhaïl Gorbtachev pour « déposer des fleurs auprès de son cercueil ».
Dans un message de condoléances très mesuré, le président russe avait évoqué la mémoire d'un homme qui a eu « une grande influence sur l'Histoire du monde » et a « guidé notre pays à travers une période de changements complexes et dramatiques et de grands défis ». Gorbatchev adulé par les Occidentaux
Par contraste, les responsables occidentaux ont rendu des hommages appuyés à celui qui a reçu le prix Nobel de la paix en 1990 pour avoir fortement réduit la confrontation Est-Ouest. Il s'est éteint mardi 3à août à l'âge de 91 ans des suites d'une « longue et grave maladie », avait annoncé l'Hôpital clinique central (TSKB) de Moscou, où il était soigné.Mikhaïl Gorbatchev, dernier dirigeant de l'URSS, est mort mardi 30 août à l'âge de 91 ans. Celui qui a reçu le Prix Nobel de la paix a mis fin à l'Union soviétique et à la guerre froide.
Le 25 décembre 1991, Mikhaïl Gorbatchev signe sa démission, mais aussi l'acte de décès de l'URSS. L'ère soviétique se referme. Parvenu à la tête du Parti communiste en 1985, il s'engage sur la voie des réformes. Perestroïka, « glasnost »... Mikhaïl Gorbatchev veut libéraliser l'économie et la société. C'est une porte qui s'entrouvre pour les peuples du bloc soviétique, avides de liberté. Lorsque les Allemands de l'Est se lancent à l'assaut du mur de Berlin, en 1989, Gorbatchev refuse d'envoyer les chars. Le bloc communiste s'effondre.
Mikhaïl Gorbatchev est alors adulé par les dirigeants occidentaux, comme Ronald Reagan, François Mitterrand et Margaret Thatcher, laquelle dira : « Avec lui, on peut faire des affaires. » En 1987, il apparaît même tout sourire à la Maison-Blanche et signe le premier accord de désarmement nucléaire entre l'Est et l'Ouest. Il recevra ensuite le Prix Nobel de la paix.
Une figure ambivalente en Russie
En Russie en revanche, depuis la disparition de l'URSS en 1991, il restait une figure ambivalente. S'il est celui qui a donné une chance à la liberté d'expression d'émerger, il fut pour beaucoup le responsable de l'éclatement d'une superpuissance et des terribles années de choc économique qui suivirent vécus comme une humiliation.
Les années qui suivirent la dissolution de l'URSS restent un traumatisme pour nombre de Russes, plongés dans une pauvreté fulgurante, confrontés à un chaos politique et à une guerre sanglante en Tchétchénie. Avec l'arrivée au pouvoir en 2000 de Vladimir Poutine, qui a dit considérer la disparition de l'URSS comme la « plus grande catastrophe géopolitique » du XXe siècle, l'Etat met au pas la société tout en assurant le retour de la puissance russe sur la scène internationale.
Pour Mikhaïl Gorbatchev, les relations ont toujours été complexes avec les nouveaux maîtres du Kremlin, que ce soit le premier président russe Boris Eltsine (1991-1999), son ennemi juré, ou Vladimir Poutine, qu'il a critiqué tout en voyant en lui une chance pour un développement stable de la Russie.
Mikhaïl Gorbatchev était le dernier dirigeant encore en vie de l'époque de la Guerre froide, période dont les échos se font particulièrement sentir depuis l'offensive de l'actuel président russe Vladimir Poutine en Ukraine, lancée le 24 février.
Avant son décès, Mikhaïl Gorbatchev ne s'était pas exprimé publiquement sur ce conflit en Europe depuis le Seconde guerre mondiale, décrié en Occident comme une résurgence de l'impérialisme russe.
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Jenny Chase pour DayNewsWorld |
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RUSSIE/UKRAINE LES ENJEUX AUTOUR DE LA CENTRALE NUCLEAIRE DE ZAPORIJIA
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La tension reste maximale aux abords de la centrale nucléaire de Zaporijia, la plus puissante d'Europe en 2022, située au sud de l'Ukraine et occupée par l'armée russe depuis le mois de mars. Depuis quelques semaines, des bombardements tombent en effet non loin de la centrale nucléaire faisant craindre un nouveau Tchernobyl, le plus important accident nucléaire civil. Elle est la cible de bombardements dont s'accusent mutuellement l'Ukraine et la Russie.
Tandis que Moscou a rejeté les demandes de démilitarisation de cette zone stratégique, les deux pays se sont mutuellement accusés jeudi de se préparer à mener, ce vendredi 19 août 2022, une « provocation ». De part et d'autre, on s'accuse d'encourager l'escalade, en plein pendant la visite du secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres, prévue le même jour en Ukraine, dans le port d'Odessa notamment.Toujours est-il que ni Moscou, ni Kiev n'ont fourni d'élément concret à l'appui de leurs accusations mutuelles...
Face au danger, Vladimir Poutine et Emmanuel Macron se sont toutefois entretenus par téléphone ce vendredi. Le dirigeant russe « a souligné que le bombardement systématique (...) du territoire de la centrale nucléaire de Zaporijjia crée un danger de catastrophe de grande envergure qui pourrait conduire à la contamination radioactive de vastes territoires », a dit le Kremlin dans un communiqué. MM. Macron et Poutine ont par ailleurs appelé à organiser « dans les plus brefs délais » une visite de la centrale par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), selon la même source. C'est ce qu'a confirmé l'Elysée, peu de temps après, indiquant que Vladimir Poutine avait accepté que la mission de l'AIEA « passe par l'Ukraine ». Il a déclaré, lors de cet entretien, qu'il acceptait de « revoir l'exigence » qu'elle passe par la Russie. « Il a accepté qu'elle (s'y) rende dans le respect de la souveraineté ukrainienne et donc en passant par l'Ukraine, sous contrôle gouvernemental », a ajouté la présidence française.
Plus tôt, c'est le secrétaire général de l'Onu qui tirait la sonnette d'alarme. « Nous devons dire les choses telles qu'elles sont : tout dégât potentiel à Zaporijjia serait un suicide », a déclaré Antonio Guterres, appelant une nouvelle fois à « démilitariser » la centrale. « Zaporijie n’est ni Tchernobyl ni Fukushima »
La centrale nucléaire de Zaporijjia qui se trouve sur le territoire de la ville d'Enerhodar, à 56 km au sud-ouest de Zaporijjia, n'a cependant rien à voir avec avec les centrales comme Tchernobyl ou Fukushima.
En effet la centrale de Zaporijia ressemble davantage aux constructions françaises, étant couverte par une enveloppe qui lui sert de bouclier. « L’enceinte de confinement est en béton armé et fait presque un mètre d’épaisseur », explique ainsi Emmanuelle Galichet, docteure en physique nucléaire et maîtresse de conférence au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam). Pour ce qui est du cœur du réacteur, il est enfermé dans une cuve, lui-même protégé par un puits de cuve. Et en surface, une dalle très robuste limite la casse des chutes d’objets lourds. Constat également partagé par les experts Défense & Sécurité internationale pour qui les matériaux de la centrale limitent les risques d’une terrible explosion. « Le bâtiment turbine est construit en béton, avec des structures (murs/toit) en métal. L’intérieur est une structure complexe et compartimentée », souligne le compte Twitter Défense & Sécurité internationale.
« Il n’est pas certain que le bâtiment réacteur puisse être touché, ni que des organes essentiels et pouvant relâcher de la radioactivité (générateurs de vapeurs, boucles primaires, pompes primaires et auxiliaires) en son sein le soient », concluent-ils, confirmant les dires de la chercheuse du CNAM : « Zaporijie n’est ni Tchernobyl ni Fukushima : les structures de confinement diffèrent ».
Mais surtout nombre d'experts soulignent que Russes comme Ukrainiens auraient tout à perdre en bombardant la centrale. « Les Russes et Ukrainiens sont conscients du risque qu’ils font peser sur leur population avant tout ». « Des rejets plus ou moins massifs sont susceptibles de poser problème aux Russes eux-mêmes », explique également les spécialistes du magazine Défense & Sécurité internationale.
Ces accusations mutuelles participeraient-elles alors plutôt d'une stratégie de la peur qui joue sur l’angoisse des risques nucléaires, exacerbés par les catastrophes nucléaires comme celle de Tchernobyl ?
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Alize Marion pour DayNewsWorld |
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ROYAUME-UNI PREMIER DUEL TELEVISE
ENTRE LIZ TRUSS ET RISHI SUNAK
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C’était un débat télévisé tendu, lundi soir 25 juillet à Londres, entre les deux finalistes en lice pour la présidence du parti conservateur et donc le poste de Premier ministre. La ministre des Affaires étrangères Liz Truss et l’ancien chancelier de l’Échiquier Rishi Sunak se sont affrontés dans un dialogue passionné autour de problématiques principalement économiques.
Au centre des querelles en effet, les taxes et leurs politiques fiscales très différentes.
Liz Truss a déclaré vouloir réduire les impôts : « Tout le monde comprend que le Covid-19 est un événement qui ne se produit qu'une fois par siècle et qu'en essayant de renflouer les caisses, nous nuisons à notre économie, nous finissons par provoquer une récession, et nous mettons des gens au chômage, au détriment des contribuables qui travaillent dur et voient leurs impôts augmenter contrairement à ce que nous avions promis dans notre manifesto… »
Pour Rishi Sunak, il n’y a « rien de conservateur » dans l'approche de Liz Truss et sa politique économique conduirait à des taux d'intérêt de 7%. De son côté, elle rétorque que la stratégie de l’ancien chancelier pourrait conduire le pays à la récession et souhaite également élaborer un plan de croissance économique immédiat, et imposer un moratoire temporaire sur la taxe sur l'énergie verte.
Stratégie inverse pour Rishi Sunak qui souhaite au contraire augmenter les impôts et avoir des réserves pour faire face à l’inflation.
La situation déplorable du système de santé national et le Brexit ont été à peine évoqués , mais un nouveau débat est prévu la semaine prochaine.
Si la ministre des affaires étrangères de M. Johnson a fait une entrée difficile en campagne – elle s’est hissée de justesse dans le duo de tête – son positionnement à la droite du parti commence cependant à payer. Selon un sondage YouGov publié le 21 juillet, 62 % des membres du parti interrogés préféraient Liz Truss, contre 38 % se disant prêts à choisir M. Sunak. A en croire un sondage réalisé par Opinium après le débat, 38 % des personnes interrogées (électeurs conservateurs ou pas) ont trouvé Liz Truss la plus convaincante, 39 % ont préféré son collègue.
Les deux prétendants à la succession de Boris Johnson seront départagés par un vote, à partir du 1er août et jusqu’au 2 septembre, des 160 000 membres du Parti conservateur. Le nom du nouveau premier ministre britannique sera annoncé le 5 septembre.
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Joanne Courbet pour DayNewsWorld |
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ACCORD ENTRE LA RUSSIE ET L'UKRAINE
POUR LA REPRISE DES EXPORTATIONS DE CEREALES
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L’issue semblait encore incertaine en milieu de semaine. L’Ukraine et la Russie, sous l’égide de la Turquie et de l’ONU, ont enfin fini par s’entendre sur les conditions d’exportation des céréales ukrainiennes en mer Noire, bloquées dans les ports. Un accord a été signé ce vendredi 22 juillet 2022 à Istanbul. Qualifié de « très important » par le Kremlin, il a été obtenu après deux mois de discussions entre les deux camps. Kiev et Moscou ont signé deux textes identiques mais séparés - à la demande de l'Ukraine qui refusait de parapher tout document avec la Russie et avait ainsi fait savoir qu’elle ne signerait ce texte qu’avec l’ONU et la Turquie.
Un centre de contrôle à Istanbul
L’inspection des navires transportant les céréales constituait une exigence de Moscou, qui voulait s’assurer qu’ils ne délivreront pas simultanément des armes à l’Ukraine. Un centre de contrôle et de coordination doit donc être établi à Istanbul, avec des représentants de toutes les parties : un Ukrainien, un Russe, un Turc et un représentant de l’ONU.
Les inspections n’auront pas lieu en mer comme envisagé un temps pour des raisons pratiques, mais dans l’un des ports turcs. Conduites par des représentants des quatre parties, elles auront lieu au départ et à l’arrivée des navires. Outre les inspections, les experts seront également chargés d’établir le calendrier des rotations de navires en mer Noire. Trois ou quatre semaines sont encore nécessaires pour finaliser les détails et rendre opérationnel ce centre.
Des couloirs de navigation sécurisés
Russes et Ukrainiens s’engagent à respecter des couloirs de navigation à travers la mer Noire exempts de toute activité militaire. En revanche, les négociateurs ont renoncé à débarrasser la mer Noire des mines, principalement posées par Kiev pour protéger ses côtes, faute de temps. « Déminer aurait pris trop de temps », a justifié l'ONU, qui a précisé que des « pilotes ukrainiens » ouvriraient la voie aux cargos dans les eaux territoriales. Par ailleurs, l'Ukraine a suggéré que ces exportations commencent à partir de trois ports - Odessa, Pivdenny et Tchornomorsk - et espère pouvoir accroître leur nombre à l'avenir. 20 à 25 millions de tonnes de céréales débloqués
L’accord serait signé pour quatre mois et automatiquement reconduit. Si 20 à 25 millions de tonnes de céréales sont actuellement en souffrance dans les silos des ports ukrainiens, et à raison de 8 millions de tonnes évacuées par mois, cette durée de quatre mois devrait suffire à écouler les stocks. L'invasion de l'Ukraine par la Russie - deux pays qui assurent notamment 30% des exportations mondiales de blé - a conduit à une flambée des cours des céréales et des huiles ainsi qu'à des pénuries sur les marchés mondiaux.
Cette hausse des cours est venue aggraver la situation de pays déjà confrontés à une crise alimentaire, notamment dans la Corne de l'Afrique (Kenya, Ethiopie, Somalie, Djibouti) qui connaît sa pire sécheresse depuis 40 ans.
Des famines menacent également d'autres pays très dépendants des céréales d'Ukraine ou de Russie, comme le Pakistan qui importent plus de 80% de blé depuis l'Ukraine, le Liban plus de 60% de son blé alors que la Tunisie, l'Algérie et la Libye sont à plus de 40% de blé en provenance d'Ukraine. L'Union africaine (UA) s'est d'ailleurs « félicitée » ce samedi 23juillet 2022 de l'accord signé entre la Russie et l'Ukraine pour débloquer les exportations de céréales, un « développement bienvenu » pour le continent qui fait face à un risque accru de famine.
Une contrepartie pour les produits russes
Un mémorandum d’accord doit accompagner cet accord, signé par les Nations unies et la Russie, garantissant que les sanctions occidentales contre Moscou ne concerneront pas les céréales et les engrais, de manière directe ou indirecte.
Il s’agissait d’une exigence de la Russie, qui en faisait une condition sine qua non à la signature de l’accord.
Un accord voué à l'échec ?
Moins de 24 heures après la signature de ces accords, le territoire ukrainien a été frappé par l'armée russe. Si une dizaine de missiles ont été envoyés au centre de l'Ukraine, ce sont les frappes russes qui ont visé le port d'Odessa , point stratégique pour la reprise des exportations de céréales ukrainiennes, qui ont vivement fait réagir ce samedi.
En tirant des missiles de croisière sur le port d'Odessa, le président russe a « craché au visage du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres et du président turc Recep (Tayyip) Erdogan, qui ont déployé d'énormes efforts pour parvenir à cet accord », a ainsi estimé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Oleg Nikolenko.
Un peu plus tard ce samedi, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a déclaré « condamner sans équivoque les frappes signalées aujourd'hui dans le port ukrainien d'Odessa » alors que le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell, a également fustigé le comportement de Moscou. « Frapper une cible cruciale pour l'exportation de céréales un jour après la signature des accords d'Istanbul est particulièrement répréhensible et démontre une fois de plus le mépris total de la Russie pour le droit international et les engagements », a-t-il écrit sur Twitter.
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Alize Marion pour DayNewsWorld |
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LA DEMISSION DE MARIO DRAGHI PLONGE L'ITALIE DANS L'INCERTITUDE
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Trois partis du gouvernement ont refusé, mercredi, d'accorder leur confiance au président du Conseil italien Mario Draghi lors d'un vote au Sénat, le forçant à quitter le pouvoir. Aussi, loin du style bravache de Boris Johnson prenant congé de ses collègues parlementaires sur une réplique de Terminator : « Hasta la vista, baby. », le Premier ministre italien italien Mario Draghi , 74 ans, a-t-il remis ce jeudi matin sa démission au président Mattarella quasi sur la pointe des pieds. « Parfois, les banquiers centraux se servent aussi de leur cœur. » avait-il cependant concédé, visiblement ému, remerciant les parlementaires qui l'acclamaient. Par une déclaration lue par son porte-parole, le président Mattarella en a « pris acte », ajoutant que dans l’immédiat le gouvernement Draghi restait en place pour expédier les affaires courantes.
Le sauveur « Super Mario »
Au mois de février 2021 le pays avait vu en « Super Mario » un sauveur : l’ex-patron de la Banque centrale européenne acceptait de jouer les équilibristes en formant un gouvernement du centre-gauche à l’extrême-droite pour parer à l’urgence : s’attaquer à la redoutable dette (150% de la richesse nationale) qui valait à Rome les foudres de l’UE.
Mais depuis quelque temps déjà la crise couvait au sein de cette alliance improbable. Le 14 juillet, la formation populiste Mouvement 5 Etoiles (M5S), qui appartenait à la coalition gouvernementale, avait décidé de ne pas voter un texte clé soumis au Sénat et vécu comme un « vote de confiance » par le gouvernement. Le parti, lui-même profondément divisé par une récente scission et en berne dans les sondages, estimait que ses priorités (instauration d'un salaire minimum et incitations fiscales pour la rénovation énergétique des habitations) n' étaient pas prises en compte.
Arrivé à la tête de l'exécutif en février 2021 pour sortir l'Italie de la crise sanitaire et économique, Mario Draghi a estimé à son tour que son gouvernement d'unité nationale, allant de la gauche à l'extrême droite, avait été rendu caduc par le geste du M5S. Il avait donc présenté sa démission le jour-même au président Sergio Mattarella... qui l'avait refusée. Le centre-gauche (qui craint que des élections anticipées ne favorisent la droite), un millier de maires ainsi que plusieurs responsables européens (qui voient en lui le chevalier blanc de l'orthodoxie budgétaire) ont alors exhorté le Premier ministre à rester en fonction. Depuis cinq jours, Mario Draghi guettait un « geste politique significatif » pour se laisser la possibilité de changer d'avis. Il voulait la confirmation qu'il était soutenu par une très large majorité, allant de la droite à la gauche. Et attendait un engagement formel des partis à poursuivre l'action lancée depuis 17 mois. Hormis le Parti démocrate (PD) et les centristes, alliés sans faille de Draghi, ni la Ligue et son allié Forza Italia ni le M5S n'avaient découvert leurs cartes mercredi matin. La folle journée de mercredi
Mario Draghi s'est finalement dit prêt à poursuivre sa mission si sa coalition parvenait à se ressouder pour éviter des élections anticipées. « L'unique solution, si nous voulons encore rester ensemble, est de reconstruire à partir de ses fondements ce pacte, avec courage, altruisme et crédibilité », a-t-il déclaré devant le Sénat. « C'est ce que demandent les Italiens », a-t-il ajouté, fort de sondages affirmant que deux tiers de ses compatriotes souhaitent que « Super Mario » reste à la barre. Mais il a prononcé hier, mercredi 20 juillet 2022, un discours sans concession au Sénat.
En effet Mario Draghi, qui s’est présenté au Sénat pour expliquer les raisons de sa démission, présentée jeudi dernier et refusée par le président de la République, a choisi de parler très franchement.
Le président du Conseil italien n'a pas hésité à attaquer le comportement des partis qui a mené à la désunion . « Malheureusement, depuis des mois, à la demande de cohésion des citoyens, les forces politiques ont opposé un croissant souhait de division », a-t-il lancé. « Les réformes du Conseil supérieur de la magistrature, du cadastre et des concessions de plage ont montré un effilochage progressif de la majorité sur la modernisation du pays ». Autant de mesures qui ont fortement mis à mal le M5S et la Ligue. Il dénonce aussi leurs « tentatives visant à affaiblir le soutien du gouvernement à l'Ukraine, à affaiblir notre opposition au projet du président Poutine ». Il rappelle enfin les exigences de la Ligue, dont « les appels à la poursuite de l'endettement se sont multipliés au moment même où la nécessité de veiller à la viabilité de la dette était la plus forte ». Et pointe du doigt les incohérences du M5S : « Il n'est pas possible de dire que nous voulons la sécurité énergétique pour les Italiens et de protester en même temps contre cette infrastructure ».
N'épargnant personne, sauf le Parti démocrate, qui, lui, n'a jamais mis sa confiance en doute, il annonce la couleur : il entend faire toutes les réformes, y compris les plus impopulaires, comme la remise en cause des concessions balnéaires ou la libéralisation des taxis, contre lesquelles se bat la Ligue depuis plusieurs mois.
Mario Draghi conclut : « L'Italie n'a pas besoin d'une confiance cosmétique, qui disparaît face à des mesures incommodes. Elle a besoin d'un nouveau pacte de confiance, sincère et concret, comme celui qui nous a permis de changer le pays pour le mieux jusqu'à présent », a-t-il dit.
Finie l'unité nationale
Le Sénat lui a bien accordé sa confiance mais trois alliés cruciaux l’ont lâché : le Mouvement 5 étoiles, Forza Italia et la Ligue ont décidé de s’abstenir lors du vote de confiance après le discours de l’ancien président de la Banque centrale européenne (BCE). Son message d'unité n'a pas été entendu. En cause, officiellement : le M5S n'a pas obtenu satisfaction sur ses demandes, et Forza Italia et la Ligue refusent de rester dans un gouvernement aux côtés du M5S, qui a « rompu le pacte de confiance » qui scellait l'unité gouvernementale après avoir boycotté le vote du 14 juillet.
Le « jour du jugement », comme l’a défini l’ancien Premier ministre Matteo Renzi, se termine donc mercredi soir avec la fin du gouvernement de Mario Draghi. Finie l’unité nationale.
Le gouvernement tombe mais les problèmes demeurent. L’Italie, ultra-dépendante du gaz russe (43 % de ses importations) prend de plein fouet la guerre en Ukraine. Son inflation s’emballe (8 %)...
La balle est désormais dans le camp du président de la République italienne, Sergio Mattarella. Il va probablement décider de dissoudre les Chambres. Des élections législatives anticipées pourraient être organisées le 2 octobre prochain.
Une crise politique qui plombe la zone euro et envoie un message de désunion à la Russie. « Moscou se réjouit de voir la tête de Draghi servie sur un plateau à Poutine », alerte le chef de la diplomatie italienne, Luigi Di Maio.
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Joanne Courbet pour DayNewsWorld |
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LES MENACES DU KREMLIN FACE AUX LIVRAISONS D'ARMES A LONGUE PORTEE A L'UKRAINE
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Moscou fait de nouveau monter les enchères en menaçant d'étendre le conflit au-delà du Donbass si des armes à longue portée comme les Himars sont fournies à l'Ukraine
« Nous ne pouvons pas permettre à l'Ukraine d'avoir des armes qui menaceront directement notre territoire », a indiqué Sergueï Lavrov.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré mercredi que les objectifs territoriaux de la Russie en Ukraine ne se limitaient plus à la région orientale du Donbass, selon l'agence de presse russe RIA Novosti. La Russie ne vise « plus seulement les républiques populaires de Donetsk et Lougansk », les deux républiques séparatistes autoproclamées du Donbass, mais aussi « les régions de Kherson et Zaporijjia et une série d'autres territoires, et ce processus continue, de façon constante ».
Il a justifié ce changement par une « géographie différente » par rapport à la situation prévalant sur le terrain fin mars, lorsque Moscou avait dit vouloir se concentrer sur l'est après avoir échoué à s'emparer de Kiev.
Représailles envers les Occidentaux
Le chef de la diplomatie russe a précisé que les objectifs de ce que Moscou décrit comme une « opération militaire spéciale » pourraient encore être revus à la hausse si les Occidentaux fournissaient des armes à longue portée à l'Ukraine.
« Parce que nous ne pouvons pas permettre à la partie de l'Ukraine que Zelensky contrôlera ou à celui qui le remplacera d'avoir des armes qui menaceront directement notre territoire et le territoire des républiques qui ont déclaré leur indépendance »
Cette menace de conquérir de nouveaux territoires ukrainiens constitue bel et bien une riposte et une menace envers Kiev et les Occidentaux, dont les livraisons de canons sont en train de changer le rapport de force sur le champ de bataille .
Les douze batteries HIMARS livrées par Washington, en frappant en profondeur les dépôts de munitions russes ont contribué à stopper l'offensive russe, dans l'est, après la chute des villes jumelles de Severodonetsk et Lyssytchansk. Elles peuvent tirer des missiles de haute précision jusqu'à 80 km, le double de la portée des autres batteries déployées sur le champ de bataille, et se déplacer immédiatement après avoir tiré, évitant ainsi toute riposte. Washington va annoncer dans les prochains jours une nouvelle aide militaire à Kiev, vraisemblablement sous forme de missiles ATACMS, d'une portée de 300 km.
Vladimir Poutine avait déjà exigé en janvier-février que Kiev s'engage à ne jamais rejoindre l'OTAN et que les forces occidentales ne puissent plus être déployées sur le territoire des quatorze pays de l'Est ayant rejoint l'Alliance atlantique suite à la disparition du bloc soviétique... |
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Alize Marion pour DayNewsWorld |
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VERS DES SOLUTIONS FACE A LA PENURIE DE GAZ EN EUROPE ET NOTAMMENT EN FRANCE
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Depuis l'éclatement de la guerre en Ukraine et les baisses de livraison de gaz russe, l'UE cherche à diversifier ses approvisionnements pour s'affranchir rapidement de sa grande dépendance à l'égard du gaz russe. Le gaz étant utilisé aussi bien tel quel que pour la production de l'électricité, une pénurie engendrerait une situation très complexe pour les consommateurs de l'Hexagone.
Avant la guerre en Ukraine, la Russie couvrait environ 40 % de la consommation européenne de gaz. Ce chiffre descendait à près de 20 % pour la France, une part plus basse, mais loin d'être négligeable. Si notre pays n'est pas le plus dépendant au gaz russe, il doit tout de même développer des pistes d'approvisionnement viables pour compenser le manque à gagner futur. Une pénurie entraînerait en effet de lourdes conséquences pour les ménages, comme pour les entreprises et les industries françaises.
La production d'électricité, déjà fragilisée par la mise à l'arrêt de douze réacteurs nucléaires à cause d'un défaut de corrosion et par la sécheresse qui réduit le remplissage des barrages hydroélectriques, doit également être surveillée de près : l'arrêt des importations de gaz russe viendraient se surajouter à ces difficultés conjoncturelles.
Des stocks de gaz en cours de remplissage
Il convient tout d'abord de diversifier ses sources d'approvisionnement, de développer son autosuffisance sur une période donnée et, bien évidemment, de s'assurer que les stocks de gaz sont remplis de façon optimale. Thierry Trouvé, directeur général de GRTgaz, expliquait sur Franceinfo le 24 mai 2022 : « L'enjeu de l'été, c'est de remplir les stockages correctement ».
Aujourd'hui, les stocks français sont remplis à 63,6 %. Bien que la dynamique de forte hausse soit habituelle en début d'été, ce chiffre est largement plus élevé qu'en 2021 à la même période (49,73 %). Cela témoigne de l'accent qui est mis sur l'objectif de remplissage des stocks de gaz en cette époque d'incertitude énergétique.
Si l'Union Européenne a rempli exactement 58,92 % de ses réserves, de fortes disparités entre les États demeurent. Ainsi, l'Allemagne se situe à peu près au même niveau que la France avec 61,85 % de remplissage, tout comme l'Italie (59,85 %). Le Portugal et la Pologne arrivent largement en tête, avec des réserves presque pleines (respectivement 100 % et 97,46 %). En revanche, la situation s'avère plus difficile pour l’Autriche (45,58 % de remplissage) et la Bulgarie (35,27 %), entre autres.
« La CRE, en coordination avec le gouvernement, travaille à l'adaptation de la régulation des opérateurs de stockage pour répondre aux enjeux de ce nouveau contexte. (...) Le bon niveau de souscription des stockages pour l'hiver 2022-2023, la dépendance limitée au gaz russe et l'accès aux approvisionnements en gaz norvégien et en gaz naturel liquéfié, permet à la France d'aborder plus sereinement que nombre de ses voisins la campagne de remplissage des stockages qui commence ». Une autresource d'approvisionnement vient de s'ajouter pour les stockage. En visite à Bakou lundi18 juillet Ursula von der Leyen a annoncé un accord avec l'Azerbaïdjan pour doubler les importations européennes de gaz en provenance de l'ancienne république soviétique « en quelques années ».
Pour le court terme la nouvelle loi sur le pouvoir d’achat organise la souveraineté énergétique de la France La loi sur le pouvoir d’achat sera examinée par l'Assemblée nationale à partir du 18 juillet 2022. Elle prévoit notamment un volet sur l'indépendance énergétique de la France, qu'elle entend articuler autour de quatre axes : la réquisition des centrales à gaz, le remplissage forcé des stockages, les dérogations pour accélérer l'installation du terminal de GNL au Havre et le redémarrage de la centrale à charbon de Saint-Avold.
Vient s'ajouter un plan de délestage gaz qui a été mis en place par le gouvernemnt français notamment. En effet le décret 2022-85 du 8 avril 2022, sur le délestage gaz , paru au journal officiel a pour objectif d'autoriser les coupures ciblées de fourniture de gaz sur des sites donnés et pendant une période restreinte. Le délestage permet ainsi d'éviter tout black-out pendant les heures de pointe, tout en privilégiant l'approvisionnement dans les lieux essentiels tels que les écoles, hôpitaux ou encore EHPAD. « Le délestage consiste pour le site à procéder à une diminution importante de consommation en moins de 2h. C’est une obligation réglementaire qui s’impose à tous les clients sollicités par GRDF dans le cadre des textes en vigueur », indique GRDF. Il ne concerne que les très gros consommateurs de gaz, c'est-à-dire ceux qui consomment plus de 5 GWh par an (qu'ils soient connectés aux réseaux de transport GRTgaz, Téréga ou GRDF).
Les mesures de délestage seront appliquées en priorité aux industriels gazo-intensifs tels que les tuileries, aciéries, papetiers, chimistes et plusieurs entreprises du tertiaire.
Pour le plus long terme trois autres options sont envisagées :
L'importation de gaz naturel liquéfié (GNL) en plus grandes quantités : Engie et l'américain Nextdecade ont déjà signé un contrat pour 1,75 million de tonnes de GNL livrées en France entre 2026 et 2041. Cette solution requiert toutefois de créer des terminaux méthaniers adaptés pour accueillir et regazéifier le GNL. Un projet de navire terminal méthanier dans le port du Havre, en collaboration avec Engie et TotalEnergies, est en cours de développement. Le problème, c'est que le GNL est issu d'un procédé qui impacte fortement l'environnement, ce qui en fait une solution peu durable et non écologique ;
L'augmentation de la part d'énergies renouvelables dans le mix énergétique français et européen : le plan REPowerEU prévoit ainsi d'injecter 113 milliards d'euros pour déployer massivement les EnR, et notamment l'énergie solaire, dans l'UE. Par exemple, tous les bâtiments publics et commerciaux de plus de 250 m2 et les nouveaux bâtiments résidentiels devront être dotés de panneaux solaires sur toiture. D'autre part, les délais d'obtention de permis d'installation pour les infrastructures solaires et éoliennes seront réduits ;
La démarche de sobriété énergétique : des gestes de réduction des consommations provenant de tous les consommateurs, particuliers, professionnels, industriels et corps d'État, c'est une solution immédiate pour réduire le risque de manquer de gaz durant l'hiver. « La meilleure énergie reste celle que nous ne consommons pas", affirmaient ainsi les dirigeants de TotalEnergies (Patrick Pouyanné), d'EDF (Jean-Bernard Levy) et d'Engie (Catherine MacGregor) dans une tribune commune inédite parue dans le Journal du Dimanche le 26 juin 2022. Les trois énergéticiens appellent ainsi à une « prise de conscience et à une action collective et individuelle pour que chacun d'entre nous - chaque consommateur, chaque entreprise - change ses comportements et limite immédiatement ses consommations énergétiques, électriques, gazières et de produits pétroliers ».
Pour certains l'UE doit profiter de cette crise pour accélérer la transition énergétique...
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Sandra Stac pour DayNewsWorld |
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AU ROYAUME-UNILA BATAILLE POUR LA SUCCESSION DEBORIS JOHNSON EST LANCE
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Le premier ministre Boris Johnson n'a pas eu d'autre choix que de démissionner, jeudi 7 juillet 2022 , de la tête du Parti conservateur, empêtré dans une série de scandales. Il n’a pas encore pour autant quitté Downing Street, précisant qu’il resterait au pouvoir le temps que son successeur soit nommé. Le porte-parole de M. Johnson a en effet exclu que le vice-premier ministre, Dominic Raab, assure l’intérim.
« Le premier ministre agit conformément à la convention. Il reste premier ministre jusqu’à ce qu’un nouveau chef de parti soit en place et le travail du gouvernement se poursuivra pendant ce temps », a-t-il déclaré.
Les détails de la procédure pour lui succéder seront annoncés lundi par le Comité 1922, un groupe parlementaire conservateur. La désignation du nouveau chef des tories, qui deviendra premier ministre − le parti étant majoritaire à la Chambre des communes −, doit avoir lieu avant la convention annuelle du parti, le 2 octobre, à Birmingham.
Bataille pour la succession
Cependant la bataille pour sa succession à la tête du parti a déjà commencé.
Cité parmi les favoris pour succéder à Boris Johnson à la tête du parti conservateur, le ministre britannique de la Défense Ben Wallace a annoncé qu’il ne se lancerait pas dans la course. « Après avoir mûrement réfléchi et discuté avec mes collègues et ma famille, j’ai pris la décision de ne pas entrer dans la course à la direction du parti conservateur », a-t-il écrit sur Twitter, expliquant qu’il voulait se concentrer sur sa tâche actuelle et « assurer la sécurité du pays ». Parmi les quatre autres candidats qui ont pour le moment officialisé leur candidature- l’ancienne ministre de l’Egalité Kemi Badenock, le député Tom Tugendhat, la procureure générale Suella Braverman et Rishi Sunak- seul ce dernier, ministre des Finances démissionnaire, fait figure de poids lourd. Rishi Sunak, a été l’un des tout premiers à se positionner pour sa succession à la tête du Parti conservateur, et donc à la tête du gouvernement. « Je me présente pour être le prochain chef du Parti conservateur et votre premier ministre. Rétablissons la confiance, reconstruisons l’économie et réunissons le pays », a-t-il déclaré sur Twitter. « Mes valeurs ne sont pas négociables, patriotisme, justice et travailler dur », a-t-il ajouté dans une vidéo où il souligne notamment l’importance de sa famille.Depuis sa déclaration de candidature vendredi soir, Rishi Sunak est celui qui a récolté le plus de soutiens auprès des députés.
Son idéologie se rapproche du conservatisme dur : favorable à une large réduction des impôts, du rôle de l’Etat, des dépenses publiques et pour une approche plus stricte de l’immigration. La marque Rishi, c’est aussi un député toujours tiré à quatre épingles, costumes sur mesure et cheveux gominés… Des arguments qui résonnent chez les militants qui le placent pour l’instant (et à une faible majorité) en tête dans les sondages.
Cependant l’élu le plus riche de la Chambre des Communes entre en campagne avec quelques casseroles. Il va devoir assumer son soutien à Boris Johnson malgré le Partygate. Lui-même a été verbalisé pour avoir participé à une fête à Downing Street. Et son épouse, Akshata Murthy, fille d’un milliardaire indien, a également jeté le doute sur les finances du couple après la révélation il y a quelques mois qu’elle n’était pas domiciliée fiscale au Royaume-Uni. Fille du fondateur d'Infosys, un géant de la technologie très coté en Inde et aux États-Unis, elle possède un peu moins de 1% de parts dans la société, ce qui lui a permis de recevoir l'année dernière presque 14 millions d'euros en dividendes. Elle a gardé sa nationalité indienne et reste officiellement domiciliée en Inde. Une situation que Rishi Sunak n'a jamais cachée au gouvernement ni au Trésor, et qui n'est pas illégale.
Akshata Murthy a depuis déclaré qu’elle changerait sa résidence fiscale pour ne pas pénaliser son mari.
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Joanne Courbet pour DayNewsWorld |
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MALGRE DES DEMISSIONS EN SERIE DANS SON GOUVERNEMENT BORIS JOHNSON S'ACCROCHE A SON POSTE DE PREMIER MINISTRE
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Boris Johnson subit depuis deux jours une avalanche de démissions au sein de son gouvernement qui fragilise son autorité, déjà entamée par une succession de scandales. Après les départs fracassants mardi 5 juillet 2022 des ministres de la Santé Sajid Javid et des Finances, Rishi Sunak, plusieurs autres membres du gouvernement britannique ont claqué la porte, mercredi 6 juillet, portant à une vingtaine le nombre total de démissions cette année.
Appel à la démission de Boris Johnson
Le secrétaire d’Etat chargé de l’enfance et de la famille, Will Quince, a jugé qu’il n’avait « pas le choix », après avoir répété « de bonne foi » dans les médias des éléments fournis par les services du premier ministre « qui se sont révélés inexacts ». L’assistante auprès du secrétaire d’Etat aux transports, Laura Trott, a démissionné en jugeant que la confiance était « perdue ». Enfin, le ministre chargé des normes scolaires, Robin Walker, a expliqué que sa décision découlait de son regret que le Parti conservateur ait « été détourné de sa mission première à cause de questionnements permanents sur son équipe dirigeante ». Cinq autres membres du gouvernement – la ministre d’Etat à la croissance régionale et aux collectivités locales, Kemi Badenoch, le sous-secrétaire d’Etat parlementaire à la mise à niveau, au logement et aux collectivités, Neil O’Brien, le sous-secrétaire d’Etat parlementaire à l’apprentissage et aux compétences, Alex Burghart, le sous-secrétaire d’Etat parlementaire aux entreprises et à l’industrie, Lee Rowley, et la ministre d’Etat aux médias et aux données, Julia Lopez – ont annoncé leur démission mercredi après-midi dans un communiqué commun ; ils remercient Boris Johnson pour son action, mais l’appellent à la démission « pour le bien du parti et du pays » .«Nous devons demander que, pour le bien du parti et du pays, vous vous retiriez», lui ont-ils écrit.
« Le mandat colossal »
Mais ignorant les appels à partir, Boris Johnson a au contraire affirmé que le «mandat colossal» qui lui avait été confié par les électeurs en 2019 lui conférait le devoir de «continuer». « Le travail d’un premier ministre dans des circonstances difficiles, lorsqu’on vous a confié un mandat colossal, est de continuer à avancer », a-t-il déclaré. Devant les députés, il a notamment défendu l’action de son gouvernement, vantant des baisses d’impôt.
Le chef de l’opposition travailliste, Keir Starmer, a fustigé un « spectacle pathétique », tandis que le leader du Parti national écossais (SNP) à la Chambre des communes, Ian Blackford, a exigé la tenue d’élections anticipées.
Mais Boris Johnson exclut également toute tentative d’organiser des élections anticipées. «Je ne crois vraiment pas que qui que ce soit dans ce pays veuille que les responsables politiques s'engagent maintenant dans des élections», a-t-il déclaré devant les chefs des commissions parlementaires. «Je crois que nous devons continuer à servir nos électeurs, et nous occuper des problèmes qui importent pour eux», a-t-il ajouté.
Un Premier ministre rejeté par la population
Après les scandales qui ont terrassé son mandat, Boris Johnson est pourtant dans le viseur des Britanniques. Selon un sondage YouGov réalisé après les démissions de Sajid Javid et Rishi Sunak, 69 % souhaitent le départ de celui qui leur a permis de quitter l’Union européenne. Plus de la moitié (54 %) des électeurs conservateurs de 2019 pense que le premier ministre doit quitter son poste. Le contexte économique est, en outre, particulièrement délicat, avec une inflation au plus haut depuis quarante ans, à 9,1 % en mai sur douze mois. Après une grève historique des cheminots à la fin du mois de juin, les syndicats ont déjà appelé à un « été du mécontentement » et plusieurs professions – avocats, personnels de santé, enseignants – ont appelé à des mouvements sociaux.
«BoJo» serait-il à un point de non-retour ?
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Joanne Courbet pour DayNewsWorld |
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UNE FUSILLADE MEURTRIERE AU DANEMARK
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Plusieurs personnes ont été touchées par des tirs, hier 3 juillet 2022, dans un grand centre commercial de Copenhague, la capitale du Danemark. La police faisait état, en milieu de soirée, de « plusieurs morts » ainsi que de nombreux blessés.
« Nous ne savons pas encore avec certitude combien sont blessés ou morts, mais c’est très grave », déclarait, peu avant 19 h 30, la maire de Copenhague, Sophie Haestorp Andersen, sur Twitter.
La direction du principal hôpital de la ville, le Rigshospitalet, a expliqué à Reuters que l’établissement avait reçu « un petit groupe de patients » pour des soins et que du personnel supplémentaire, notamment des chirurgiens et des infirmières, avaient été appelés en renfort.
Selon la télévision nationale DR, trois personnes ont été hospitalisées, mais ce bilan n’inclut pas d’éventuelles prises en charge sur place.
« Une personne a été arrêtée en lien avec la fusillade », a indiqué la police sur Twitter en début de soirée. Il s’agit d’un jeune Danois âgé de 22 ans. Dans une conférence de presse, l’inspecteur en chef de la police de Copenhague, Søren Thomassen, a expliqué que la police a été alertée peu après 17 h 30 et que d’importants renforts ont ensuite été dépêchés aux abords du centre commercial, dans le quartier d’Amager, situé entre le centre-ville et l’aéroport de la capitale.
Lorsque les premiers coups de feu ont été entendus, plus d’une centaine de personnes se sont ruées à l’extérieur de la galerie commerciale, selon des témoins cités par les médias danois.
Hier soir, la police déclarait ne pas pouvoir exclure le fait qu’il s’agisse d’un attentat terroriste.
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Jenny Chase pour DayNewsWorld |
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DES REFORMES INDISPENSABLES A FAIRE POUR L 'UKRAINE CANDIDATE A L'UNION EUROPEENNE
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Les pays membres de l’Union européenne ont décidé d’accorder jeudi 23 juin 2022 le statut de candidat à l’adhésion à l’UE à l’Ukraine accompagnée de la Moldavie.Depuis le début de l’invasion russe, Kiev n’a eu de cesse de plaider cette cause auprès des Vingt-Sept. Cette décision historique est hautement symbolique. Ce nouveau statut de candidat envoie en effet un message à la Russie, qui refuse que l'Ukraine puisse avoir une voie européenne et acte la souveraineté de l'Ukraine et la reconnaissance de cette souveraineté par l'UE. Le statut de pays candidat ouvre ainsi la voie à une éventuelle intégration de l’Ukraine à l’Union et permet d’entamer les discussions. Mais le chemin vers une intégration est encore long et pourrait prendre « des décennies », a relativisé Emmanuel Macron lors de la conférence de presse de fin de sommet européen, vendredi après-midi. L’Ukraine
devra en effet procéder à des changements, politiques,
environnementaux, économiques, afin de correspondre aux normes
d'adhésion des pays de l’UE. De nombreux défis attendent donc le pays
dans ce dossier.
Il y a en effet des étapes dans la procédure de candidature à l'Union.La toute première phase, qui consiste à dire que les États membres de l'Union ont reconnu l’Ukraine comme candidat après l’établissement d’un rapport par la Commission européenne, vient d'être franchie. Il va falloir ensuite que l'Union européenne se prononce à l’unanimité sur le lancement concret du processus d'adhésion, avec des négociations entre l'UE et l'Ukraine. Or
l'une des conditions pour l'ouverture d'une quelconque négociation
d'adhésion est le retour à la paix et la reconstruction du pays, un pays en guerre ne pouvant négocier son entrée dans l'Union.
Afin de pouvoir prétendre à une entrée dans l’Union européenne, l’Ukraine doit également se hisser aux standards européens si bien que de
nombreuses réformes vont devoir être mises en branle , l'Ukraine étant
loin de remplir les critères pour une adhésion à l'Union européenne.
Pour ce faire l’Ukraine doit adapter sa législation et ses modes de gouvernance à celles de l’UE. Le pays est touché par un phénomène de corruption endémique (en 2021, l'Ukraine obtient un score de 32/100 dans l'indice de perception de la corruption établi par l'ONG allemande de lutte contre la corruption, Transparency International NDLR). C'est un pays où des oligarques règnent sur l'économie. L'indépendance de la justice est une fiction. Tous ces points sont les chantiers prioritaires de la réforme . De plus avant de pouvoir entrer dans l'UE, l'Ukraine largement détruite par l'action de l'armée russe. va devoir être reconstruite .
Une fois toutes les négociations terminées, l’entrée de l’Ukraine devra être une dernière fois validée par tous les pays membres de l'UE. Pour l'élargissement de l'UE, la règle décisionnelle est celle de l'unanimité. Des pays comme la Pologne ou les pays Baltes vont être très accommodants avec l'Ukraine car ils considèrent que, géopolitiquement, l'entrée de l'Ukraine dans l'UE est un facteur prioritaire de stabilité.
Mais d'autres pays, à l'instar de la France, des Pays-Bas ou de l'Espagne ne voudront pas d'une Ukraine mal préparée. Le chemin risque donc d'être long.
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Joanne Courbet pour DayNewsWorld |
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GUERRE EN UKRAINE
BRAS DE FER AUTOUR DE KALININGRAD ENCLAVE RUSSE AU COEUR DE L'EUROPE
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La Lituanie a bloqué le transit des produits russes affectés par les sanctions européennes destinés à l’enclave de Kaliningrad, s’attirant des menaces directes de Moscou. Cette crise a un fort potentiel d’escalade.
L'enclave de Kaliningrad
Après la deuxième guerre mondiale, l’URSS a reçu en compensation de l’Allemagne la ville de Königsberg, rebaptisé Kaliningrad, avec un corridor de 70 kilomètres nommé Suwalki pour la relier à la Biélorussie, alors au sein de l’Union soviétique. Ce petit territoire de 15 000 kilomètres et un million d'habitants est un bout de Fédération de Russie, surarmé, coincé entre la Pologne et la Lituanie. Son approvisionnement se fait par le corridor nommé Suwalki à cheval sur les frontières de la Pologne et la Lituanie, tous deux membres de l’Union européenne et de l’Otan.
Or la Lituanie a décidé d’appliquer les sanctions européennes concernant environ la moitié des produits russes à destination de Kaliningrad. Moscou a réclamé la levée immédiate de cette interdiction considérée comme « illégale ». En effet la mise en place de ce transit était l’une des conditions imposées à la Lituanie lors de son adhésion à l’UE en 2024 .
« Un blocus » selon Moscou
Depuis lundi 20 juin 2O22, la Russie a donc réagi avec des mots menaçants : si le transit n’est pas rétabli dans sa totalité, a déclaré Moscou, « alors la Russie se réserve le droit d’agir pour défendre ses intérêts nationaux ». Les autorités russes promettent une réaction adaptée à ce que Moscou considère désormais comme un blocus de l’enclave russe de Kaliningrad, alors que Vilnius a commencé à appliquer des sanctions européennes qui touchent au transit de certaines marchandises transportées en train à travers le territoire lituanien entre la Russie continentale et l’enclave. Les mesures de représailles européennes concernent essentiellement le charbon, les métaux et les matériaux de construction, et seront étendues en juillet au ciment et à l’alcool. Le gouverneur de Kaliningrad, Anton Alikhanov, a alerté Moscou en affirmant que l’application du quatrième paquet de sanctions affecterait entre 40 % et 50 % des importations du territoire peuplé d’environ un million de Russes.
Le chargé d’affaires russe en Lituanie, Sergueï Ryabokon a quant à lui déclaré que l’interdiction du transit n’était plus seulement une affaire d’application de sanctions : « Il s’agit d’un blocus, d’un blocus partiel des cargaisons qu’ils mettent en œuvre de cette manière contre notre région. » . Des mots qui pèsent lourd, car sa mise en place pourrait s’apparenter à un acte de guerre, Moscou pouvant voir dans cette action un engagement de plus de la part de l’Otan.
Si la Russie décide de riposter, voire de rétablir par la force le transit entre Kaliningrad et la Biélorussie, puis vers la Russie, il y a un risque d’escalade considérable. Le risque est d’autant plus élevé que Kaliningrad est l’un des endroits les plus militarisés au monde. Y compris en missiles balistiques Iskander, et en armes nucléaires. C’est aussi le siège de la flotte russe de la Baltique.
La ville natale du philosophe Kant est en train de devenir un abcès de fixation de la confrontation Russie-Occident.
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Joanne Courbet pour DayNewsWorld |
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L'AVENIR DE BORIS JOHNSON MIS EN JEU PAR UNE MOTION DE DEFIANCE DE SON PARTI
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Après le répit des quatre jours fériés du jubilé d'Elisabeth II , les droits de la politique reprennent leur cours.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson, affaibli par des mois de scandales sur les fêtes à Downing Street pendant les confinements, affrontera lundi soir un vote de défiance des députés du Parti conservateur. « Le seuil des 15% des parlementaires demandant un vote de confiance du chef du Parti conservateur a été dépassé », a annoncé dans un communiqué Graham Brady, président du comité 1922 chargé des questions d'organisation interne. Il fallait 54 lettres de députés pour déclencher ce vote. Le scrutin se tiendra entre 18 heures et 20 heures (heures locales) (entre 19 heures et 21 heures) et le résultat annoncé dans la foulée.
« Le Premier ministre se félicite de l'occasion qui lui est donnée de présenter ses arguments aux députés et leur rappellera qu'il n'existe pas de force politique plus redoutable que quand ils sont unis et concentrés sur les questions qui comptent pour les électeurs. » « (Le vote) ce soir offre une occasion de mettre fin à des mois de spéculation et de permettre au gouvernement de tirer un trait et de passer à autre chose en répondant aux priorités de la population », a réagi le porte-parole de Boris Johnson dans un communiqué.
Si le Premier ministre reçoit la confiance de moins de 50% de ses troupes, il perdra la tête de son parti, qui devra choisir un nouveau Premier ministre. S'il l'emporte, aucun autre vote de défiance ne peut être organisé avant un an, même si Graham Brady affirme qu'il serait « techniquement possible » de changer cette règle interne au parti conservateur.
Une chute de popularité avec des conséquences électorales
Loin de mettre un point final au scandale qui plombe le gouvernement conservateur depuis six mois, la publication la semaine dernière d'un rapport administratif détaillant l'ampleur des violations des règles anti-Covid à Downing Street a suscité de nouveaux appels à la démission. Boris Johnson, lui-même visé par une amende (du jamais vu pour un Premier ministre en exercice), avait alors dit assumer « l'entière responsabilité de tout ce qui s'est passé » mais estimé devoir « continuer » son travail.
Le scandale, ainsi que la flambée des prix qui provoque une chute historique du pouvoir d'achat des ménages, a déjà fait chuter sa popularité inoxydable, entraînant de lourds revers pour les conservateurs dans des élections locales début mai. Il s'est maintenu en mettant notamment en avant le contexte de la guerre en Ukraine, mais aussi faute de successeur évident dans les rangs des conservateurs, au pouvoir depuis 12 ans au Royaume-Uni.
Si le Premier ministre est défait par une motion de défiance, une élection interne aura lieu au sein du parti pour désigner un nouveau leader. S'il y survit, il ne pourra plus être délogé pendant un an.
Deux
législatives partielles sont prévues le 23 juin, prochaine date
susceptible de relancer la fronde contre le chef du gouvernement.
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Joanne Courbet pour DayNewsWorld |
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L'APPETIT RUSSE IRA-T-IL JUSQU'A LA TRANSNITRIE ?
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La guerre en Ukraine ne manque pas d’inquiéter les pays voisins et, en premier lieu, la petite Moldavie (2,6 millions d’habitants), qui joue aujourd’hui un rôle essentiel dans l’accueil des réfugiés de l’Ukraine du Sud.
La situation de cette ancienne république soviétique, indépendante depuis 1991 et neutre depuis 1994, coincée entre une Roumanie membre de l’OTAN et une Ukraine en guerre, est d’autant plus précaire qu’elle doit composer quasiment, depuis son indépendance, avec un territoire séparatiste pro-russe situé dans sa partie orientale, la Transnistrie.
Cette dernière entité, où résident quelque 470 000 personnes, accueille environ 1 500 militaires russes, présents dans le cadre d’une mission de maintien de la paix, ainsi que d’importants stocks d’armement hérités de l’URSS.
Si les affrontements entre Transnistriens et Moldaves n’ont pas repris depuis juillet 1992, et si les deux parties cohabitent d’une façon relativement sereine, entretenant notamment des échanges commerciaux assez fournis, la situation en Ukraine, et d’éventuels appétits russes pour la Transnistrie pourraient à brève échéance venir fragiliser cet équilibre.
Du conflit de 1992 à aujourd’hui
Sans entrer dans une chronologie trop détaillée, rappelons brièvement que, au lendemain de la Première Guerre mondiale, la Bessarabie, dont le territoire correspond peu ou prou à l’actuelle Moldavie (moins la Transnistrie), et qui appartenait depuis un siècle à l’empire des tsars, est intégrée à la Roumanie. Le territoire de la Transnistrie actuelle, lui, demeure alors aux mains de l’URSS. En 1924, celle-ci y instaure une entité administrative nommée République autonome soviétique socialiste moldave (RASSM), qui est incorporée à la République socialiste soviétique d’Ukraine.
En 1940, l’URSS occupe et annexe la Bessarabie, qu’elle s’empresse de fusionner avec la RASSM pour créer une « République socialiste soviétique de Moldavie ».
La RSS de Moldavie subsistera pendant cinquante ans au sein de l’URSS, en tant qu’égale des quatorze autres Républiques (Russie, Ukraine, Biélorussie, les trois républiques baltes, les trois républiques du Caucase et les cinq républiques d’Asie centrale) et deviendra donc indépendante en 1991, quand l’URSS s’effondre.
À ce moment-là, l’union de la Transnistrie et de la Bessarabie est déjà fissurée. Depuis quelques années, sentant l’URSS vaciller, la Bessarabie envisage très sérieusement un rattachement à la Roumanie. La Transnistrie, aux liens étroits avec Moscou, décide de faire sécession dès 1990, mais le centre soviétique rejette cette option. C’est donc ensemble, en tant qu’État de Moldavie, que la Bessarabie et la Transnistrie accèdent en 1991 à l’indépendance. La Transnistrie proclame aussitôt son indépendance vis-à-vis de la Moldavie, ce qui entraîne un conflit violent peu après. De mars 1992 jusqu’au cessez-le-feu du 21 juillet 1992, la 14e Armée russe, venue soutenir les séparatistes transistriens, et les forces moldaves se livrent à des affrontements violents, qui font plus de 2 000 morts.
Un conflit gelé Depuis, le conflit n’a pas connu de nouveaux épisodes et est dit « gelé », expression pouvant d’ailleurs être avantageusement remplacé par l’épithète « non-résolu », la Transnistrie étant de facto indépendante, mais reconnue par aucun État, pas même la Russie, qui la soutient pourtant largement. C’est pour trouver une solution diplomatique et politique à ce statu quo que la Moldavie a adopté le statut de pays neutre lors de l’adoption de sa Constitution en 1994.
Au cours des 28 dernières années, les différentes tendances politiques du pays qui se sont succédé au pouvoir, qu’elles aient été classées pro-russes (comme Igor Dodon, président de 2016 à 2020) ou pro-européennes, comme l’actuelle présidente Maïa Sandu, ont toutes souhaité conserver ce statut. Il implique la non-adhésion de la Moldavie à une alliance militaire comme l’OTAN, mais exige aussi le départ de Transnistrie des troupes russes présentes depuis 1992. Ce départ est régulièrement réclamé par les autorités moldaves dans les enceintes internationales. Récemment encore, Maïa Sandu a rappelé cette exigence, recevant une fin de non-recevoir de la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.
Depuis la fin des hostilités en 1992, un format de négociation a pris place, incluant la Russie, l’Ukraine, l’OSCE, ainsi que la Moldavie et la Transnistrie, afin de trouver la voie d’un règlement politique passant par une forme d’autonomie de la Transnistrie au sein d’une Moldavie réintégrée.
Hélas, la Russie, si elle n’a jamais reconnu l’indépendance de la Transnistrie, n’a pas non plus aidé de manière déterminante à régler le conflit. Elle avait proposé en 2003 sa propre solution par le biais du mémorandum Kozak (du nom du négociateur russe Dmitri Kozak, né en Ukraine et aujourd’hui chef adjoint de l’administration présidentielle russe en charge des relations avec l’Ukraine), mais cette tentative n’a pas été couronnée de succès. Si les discussions ont continué depuis lors, il n’y a plus eu de rencontre de haut niveau depuis l’automne 2019.
Il n’en reste pas moins que – en tout cas jusqu’à l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février dernier – ce conflit apparaissait probablement comme celui qui avait le plus de chances d’être réglé de tous les conflits gelés post-soviétiques. Après trois décennies sans affrontement, un modus vivendi s’est dégagé entre les deux parties, les tensions étant limitées et exprimées en termes interpersonnels, tandis que le pragmatisme économique poussait à entretenir des relations relativement étroites. Ainsi, le club de football du Sheriff Tiraspol (Tiraspol est la « capitale » de la Transnistrie), qui s’est illustré lors de sa participation cette année à la Ligue des Champions, joue dans le championnat moldave. Preuve qu’un espace de coexistence entre Moldaves et Transnistriens est possible, au moins sur les terrains de sport !
En premier lieu, la Moldavie se rapproche-t-elle d’un conflit ouvert avec la Russie ? Pour l’heure, les autorités de Chisinau sont surtout concentrées sur l’accueil des réfugiés ukrainiens et sur la question énergétique, considérant que l’extension de la guerre à leur territoire est peu probable. Plusieurs observateurs, comme le Roumain Mircea Geoana, secrétaire général adjoint de l’OTAN, ou l’ambassadeur américain en Moldavie, Kent Logsdon, partagent cet avis. Il est vrai que la Moldavie revêt moins d’importance pour Moscou que l’Ukraine.
Sur un plan militaire, l’évolution de la région dépend directement du sort réservé au port d’Odessa, ville du sud de l’Ukraine située à quelque 60 kilomètres seulement de la Moldavie. En effet, si Marioupol permet de boucler la mer d’Azov, le port d’Odessa permet à la Russie de contrôler l’ensemble du littoral ukrainien, coupant le territoire ukrainien d’un accès à la mer. Dans ce cas, on peut estimer que le nombre de réfugiés grandirait encore en Moldavie, alors qu’elle a déjà vu passer 360 000 personnes depuis le début de la guerre.
Cet objectif de contrôle du littoral explique certainement l’ampleur des attaques contre Mykolaev, ville âprement disputée entre Russes et Ukrainiens. Ce n’est qu’après les éventuelles chutes de Mykolaev et d’Odessa que la Russie peut s’offrir un couloir vers la Transnistrie ; il n’est pas sûr, parallèlement, que la Transnistrie puisse jouer un rôle déterminant dans l’offensive russe dans la région, au vu du faible nombre d’hommes disponible.
La guerre en Ukraine a également incité plusieurs pays à s’orienter vers l’Union européenne. Ainsi, comme l’Ukraine avant elle, et en même temps que la Géorgie, la Moldavie a demandé son adhésion à l’Union européenne. Si la « voie accélérée » réclamée par ces trois pays n’existe pas dans les faits, ces demandes ont au moins eu pour mérite d’attirer l’attention des capitales européennes sur le sort de ces pays, ainsi que sur leur demande d’adhésion.
Si la Géorgie et la Moldavie ont pris position pour le respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’Ukraine, ces deux pays n’ont en revanche pas repris à leur compte la politique de sanctions prises par l’UE. Le ministre moldave des Affaires étrangères, Nicu Popescu, a en effet concédé qu’il serait difficile d’adopter les sanctions sans subir de représailles insurmontables. Il faut noter qu’en 2014, la Moldavie ne soutenait pas davantage les sanctions imposées à la Russie après l’annexion de la Crimée.
Tensions encore ravivées par une résolution du Conseil de l’Europe
Enfin, sur le plan diplomatique, le départ de la Russie du Conseil de l’Europe a eu une incidence directe pour la Moldavie. En effet, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) a voté une résolution dans laquelle la Transnistrie a été qualifiée de zone d’occupation russe.
Cette interprétation a naturellement suscité des contestations à Tiraspol. Les autorités transnistriennes ont qualifié le document de « détaché de la réalité » et « extrêmement dangereux », ainsi qu’à Moscou où l’on considère que cette résolution ne tient pas compte des réalités du terrain. Le ministre moldave des Affaires étrangères Nicu Popescu, s’est contenté de rappeler que cette résolution reflétait « l’opinion politique des parlementaires des pays membres du Conseil de l’Europe ». Dans le même temps, Popescu a souligné que Chisinau continuerait à chercher des solutions pour la réintégration du pays et insisterait sur le retrait des troupes russes du territoire de la Moldavie.
En conclusion, si les inquiétudes sur une reprise du conflit sont au plus haut depuis trois décennies, la Moldavie s’appuie en ce moment sur son statut d’État neutre pour éviter d’être à son tour enrôlée dans la guerre.
Mais la prudence des autorités de Chisinau ne pèsera sans doute pas lourd si Vladimir Poutine parvient à s’emparer d’Odessa et de décider que la Transnistrie sera la prochaine étape de sa guerre… Florent Parmentier
Secrétaire général du CEVIPOF. Enseignant à Sciences Po. Chercheur-associé au Centre HEC Paris de Géopolitique, Sciences Po. Article publié dans TheConversation.
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Simon Freeman pour DayNewsWorld |
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UN TRAIN DE NOUVELLES SANCTIONS DE L'UE
CONTRE LA RUSSIE
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A l’issue d’un sommet européen à Bruxelles, Emmanuel Macron a détaillé, mardi 31 mai 2O22, les sanctions prises par l’Union européenne à l’encontre de Moscou après son offensive en Ukraine.
1° Réduire de 9O % les importations par l’UE de pétrole russe d’ici à la fin de l’année. L'accord prévoit une exemption temporaire pour acheminer le pétrole russe par oléoduc afin de lever le véto de la Hongrie.
2° Elargir la liste noire à quatre-vingts oligarques russes.
3° Interdire trois chaînes de télévision.
4° Exclure les banques russes du système international Swift, dont Sberbank
Pour le chef de l’Etat « ce sixième paquet [de sanctions contre la Russie] est historique. Les mesures d’exemption ont été décidées pour les Etats très dépendants (…) et qui n’ont pas d’accès à la mer, dans un cadre très spécifique avec une limite de temps de dix-huit à vingt-quatre mois ». « Nous sanctionnons la Russie et nous aidons l’Ukraine parce qu’il y a sur notre continent une guerre décidée par la Russie contre un peuple, contre la démocratie. Notre objectif est toujours le même : stopper la guerre sans participer. »
Emmanuel Macron a également annoncé avoir proposé à Vladimir Poutine le vote d’une résolution à l’ONU pour lever le blocus russe du port d’Odessa afin de permettre l’exportation des céréales ukrainiennes qui y sont bloquées. « J’ai proposé, dans la discussion que nous avons eue avec Olaf Scholz [le chancelier allemand] samedi dernier, au président Poutine que nous prenions l’initiative d’une résolution aux Nations unies pour donner un cadre très clair à cette opération », a-t-il déclaré à l’issue d’un sommet européen à Bruxelles.
Emmanuel Macron a aussi réagi à la mort de Frédéric Leclerc-Imhoff, journaliste français tué par un éclat d’obus dans le Donbass, alors qu’il se trouvait dans un convoi humanitaire. Il a « condamné avec la plus grande fermeté » les propos « inacceptables » d’officiels russes remettant en cause le statut de journaliste du jeune homme.
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Boby Dean pour DayNewsWorld |
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LES ENJEUX D'UNE ADHESION A L'OTAN
DE LA FINLANDE ET LA SUEDE
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Après des décennies passées à l'écart des alliances militaires, la Finlande a annoncé, dimanche 15 mai, sa candidature à l'Otan, et la Suède pourrait suivre. Les deux pays sont inquiets de ce que pourrait faire leur grand voisin russe, après l'invasion de l'Ukraine débutée en février.
Pendant des décennies, la plupart des Suédois et des Finlandais sont restés attachés à leur longue politique de non-alignement militaire. Mais l'invasion de l'Ukraine le 24 février a marqué un tournant majeur, notamment pour la Finlande qui partage une frontière de près de 1 300 kilomètres avec la Russie.
Alors que le soutien à une intégration à l'Otan tournait autour de 20 à 30 % depuis 20 ans, les derniers sondages suggèrent aujourd'hui que plus de 70 % des Finlandais et 50 % des Suédois soutiennent une adhésion.Dans les deux pays, de nombreux partis ont été ou sont en train de changer de position sur la question. Au Parlement finlandais, une majorité fleuve d'au moins 85 % en faveur de l'adhésion se dessine. En Suède, le parti social-démocrate, historiquement opposé à rejoindre l'Otan, se prononce ce dimanche, avec un feu vert ouvrant la voie à une candidature du pays. C'en est donc fini de la doctrine de non-alignement. Le retournement de l'opinion est d'autant plus stupéfiant que les crises antérieures n'avaient jamais entamé leur placidité : ni l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014 ni le conflit du Donbass depuis huit ans.
La « finlandisation », neutralité forcée Un retournement historique pour ce pays de 5,5 millions d'habitants, membre de l'Union européenne depuis 1995 et jusqu'ici arc-bouté sur sa neutralité négociée avec l'URSS au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Le basculement finlandais ouvre une perspective désastreuse pour la Russie. Le régime de Vladimir Poutine verra l'Otan se rapprocher, avec 1 340 kilomètres de frontière commune supplémentaire, soit deux fois plus qu'aujourd'hui.
Cédée par la Suède à la Russie en 1809, la Finlande proclame son indépendance de Moscou à l'occasion de la révolution bolchévique de 1917. Envahi par l'Union soviétique en 1939, le pays résiste vaillamment lors des trois mois de la guerre d'Hiver. Après la reprise du conflit en 1941, la Finlande est contrainte à un armistice après trois ans de combats.Au terme d'un traité « d'amitié » signé en 1948 sous la pression de Moscou, les dirigeants finlandais acceptent de rester en dehors de la coopération militaire occidentale dans une forme de neutralité forcée, restée dans l'Histoire sous le nom de « finlandisation ».
Le pays échappe au rang d'État satellite de l'URSS, mais reste sous l'œil de Moscou en ce qui concerne sa politique étrangère et militaire.
Après la chute de l'Union soviétique, la Finlande adhère à l'Union européenne (1995) et au Partenariat pour la paix de l'Otan, mais reste officiellement militairement non alignée.
La Suède, elle, a maintenu pendant près de deux siècles une politique officielle de neutralité héritée de la fin des guerres napoléoniennes, notamment durant les deux guerres mondiales.Si elle a participé à des missions militaires en Afghanistan ou plus récemment au Mali, elle n'a pas été en guerre depuis un conflit en 1814 avec la Norvège.Dans les années 1990, sa politique de neutralité est amendée en un non-alignement militaire « visant à permettre » la neutralité en cas de guerre.
Tout en restant en dehors de l'Otan, les deux pays ont tissé des liens toujours plus étroits avec l'Alliance, qui les considère désormais comme les deux États non-membres les plus proches. Les deux
pays ont ainsi participé à des missions menées par l'Otan dans les
Balkans, en Afghanistan et en Irak, ainsi qu'à de nombreux exercices
conjoints.
D'importants moyens consacrés à l'armée
Durant la Guerre froide, Suède et Finlande consacrent d'importants moyens (4 à 5 % de leur PIB) à leurs armées, conséquence de leur absence d'alliés militaires.
Avec la disparition de la menace soviétique, toutes deux réduisent leurs crédits, mais la Finlande maintient un recours massif au service militaire et aux réservistes.
Avec ses 5,5 millions d'habitants, la Finlande peut ainsi compter sur une armée en temps de guerre de 280 000 soldats aptes au combat, plus 600 000 autres réservistes, une force exceptionnelle pour une nation européenne. L'armée professionnelle ne compte toutefois que 13 000 soldats, même si elle forme 22 000 conscrits chaque année.
La Suède a pour sa part davantage désinvesti, faisant passer son budget militaire de 2,6 % du PIB en 1990 à 1,2 % en 2020. Mais le pays a commencé à inverser la tendance après l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014. Le service militaire obligatoire, supprimé en 2010, a été réintroduit en partie en 2017. Actuellement, l'armée suédoise compte quelque 50 000 soldats, dont la moitié de réservistes. Les deux pays ont annoncé d'importants investissements militaires depuis le début de la guerre en Ukraine.
Perturbation du fragile équilibre en Arctique
Cette région est une mine d'or potentielle – en matière de ressources énergétiques et de routes maritimes – souvent régie par de multiples accords bilatéraux entre les différents États ayant des intérêts sur place : Canada, Finlande, Danemark, États-Unis, Islande, Norvège, Suède et Russie. Ces huit pays parviennent généralement à s’entendre, unis par leur littoral arctique commun, avec des accords sur le droit maritime, l'équilibre environnemental et les besoins sécuritaires.
Mais des signes indiquent que l'invasion russe de l’Ukraine perturbe déjà ces fragiles relations. La Russie partage le littoral arctique avec cinq États membres de l'Otan, la Finlande et la Suède – et tous soutiennent l’Ukraine militairement et financièrement.
« Un cinquième océan au sommet du monde »
En Arctique, les préoccupations politiques et économiques sont conditionnées par le climat unique de cette région et sa rapide évolution. Lors des 30 dernières années, la glace la plus épaisse y a perdu 95 % de sa superficie. Au rythme actuel de l'évolution des émissions de gaz à effet de serre, il pourrait ne plus y avoir de glace en été sur place d'ici 2040. La fonte spectaculaire des glaces modifie le paysage politique et économique de la région. « Nous sommes en train d’assister à l’apparition d’un cinquième océan au sommet du monde », alerte Katarzyna Zysk, professeure à l'Institut norvégien d'études de Défense. « Et quand cet océan sera là, il sera utilisé à des fins économiques et militaires. »
La fonte des glaces modifie également la stratégie militaire de la Russie – qui possède 53 % du littoral arctique. « C’est une zone incroyablement vaste. Les frontières de la Russie étaient protégées par la glace, mais à présent elle est en train de disparaître, ce qui la rend plus vulnérable aux potentielles attaques », explique Katarzyna Zysk.
C’est l’une des raisons pour lesquelles Moscou a renforcé, ces dernières années, sa présence militaire dans le Grand Nord. Le Kremlin a créé une marine arctique (« la flotte du Nord ») basée sur la péninsule de Kola – proche de la Finlande et la Norvège. Selon Katarzyna Zysk, c’est là que la Russie possède sa plus grande part de sous-marins stratégiques et d'autres capacités non-nucléaires importantes.
La guerre actuelle en Ukraine a encore fait monter les enchères. Si la Suède et la Finlande rejoignent l'Otan – ce qu'elles envisagent sérieusement – tous les États qui se partagent l’Arctique, exceptée la Russie, feront partie de l'Alliance atlantique. Ce qui pourrait provoquer des tensions avec la Russie . « Le souci demeure de ne pas davantage agacer l'ours russe. Dans notre débat sur l'Otan, nous devons être clairs sur la nécessité de ne pas héberger de bases militaires étrangères et de missiles nucléaires », insiste l'ex-ministre finlandais des Affaires étrangères Erkki Tuomioja. L'après-Poutine le préoccupe également : « Il ne faudra pas humilier la Russie comme on a humilié l'Allemagne au lendemain de la Première Guerre mondiale. »
La Russie a d'or et déjà fait savoir que si la Suède et la Finlande rejoignaient l'Otan, elle déploierait des armes nucléaires et des missiles hypersoniques dans la région des pays baltes.
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Alize Marion pour DayNewsWorld |
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UN COMMANDANT ASSIEGE A MARIOUPOL DEMANDE L'AIDE D'ELON MUSK
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Un commandant ukrainien faisant partie des combattants assiégés par les forces russes dans l’usine Azovstal à Marioupol a lancé mercredi un appel à l’aide adressé directement au milliardaire américain Elon Musk pour qu’il intervienne afin de les sauver.
« Les gens disent que vous venez d’une autre planète pour apprendre aux gens à croire en l’impossible. […] A l’endroit où je vis, il est presque impossible de survivre », a tweeté Sergueï Volyna, commandant de la 36e Brigade des Marines de Marioupol.
« Aidez-nous à quitter Azovstal pour un pays tiers. Si ce n’est pas vous, qui d’autre ? Donnez-moi une piste », a-t-il poursuivi, indiquant avoir créé un compte sur Twitter spécifiquement pour interpeller directement l’homme le plus riche du monde qui essaie d’acheter le réseau social pour 44 milliards de dollars.
Le militaire a demandé « à chaque personne de la planète Terre » d’aider à faire en sorte qu’Elon Musk soit au courant de son appel.
Kiev a indiqué cette semaine que plus d’un millier de soldats, dont beaucoup sont blessés, se trouvaient toujours dans les entrailles du site sidérurgique qui abritent un labyrinthe souterrain très étendu datant de l’ère soviétique.
C’est la seule poche de résistance de la ville portuaire stratégique de Marioupol, désormais contrôlée par les Russes.
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Emily Jackson pour DayNewsWorld |
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UN DISCOURS DU 9 MAI DE VLADIMIR POUTINE SANS SURPRISE
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Dans le conflit en Ukraine, la date du 9 mai était attendue et redoutée. Côté russe, c'est un jour de célébration de la fin de la Seconde Guerre mondiale, avec défilé militaire et discours du président russe Vladimir Poutine. Mais depuis plusieurs jours, il était craint que le chef du Kremlin fasse des annonces graves, entraînant une escalade de la guerre actuelle en Ukraine.
Le président russe a cependant fait un discours plus court qu'à son habitude, avec la propagande habituelle justifiant l'intervention russe en Ukraine, mais il n'a pas mentionné de potentielle attaque nucléaire, n'a pas parlé de guerre ni d'extension du conflit, et a même appelé à éviter la guerre mondiale.
Un discours « classique » sans réelle surprise
Il a rappelé le fait que la Russie n'avait pas le choix, qu'il fallait défendre la patrie, que les séparatistes pro-russes et les troupes russes se battent sur leurs terres...« Malgré toutes les divergences internationales, la Russie s’est toujours prononcée pour la mise en place d’un système de sécurité indivisible. En décembre dernier, nous avons proposé de signer de nouveaux accords offrant des garanties de sécurité. La Russie a agi de façon honnête mais en vain. On n’a pas voulu nous écouter. En réalité, nos partenaires avaient des plans très différents. Nous le voyons: ils ont ouvertement préparé une mission dans le Donbass, contre nos terres historiques de Crimée. A Kiev, on a évoqué l’acquisition de l’arme nucléaire.Une menace inacceptable se préparait à proximité immédiate de nos frontières. Le choc avec les néonazis et les bandéristes soutenus par les Occidentaux était inévitable. Nous avons vu des centaines de conseillers militaires leur apporter des armes de pointe de l’OTAN. »
Si la possibilité d'une attaque nucléaire n'a pas été évoquée, Vladimir Poutine a montré vouloir continuer cette guerre, évoquant « une menace absolument inacceptable » qui « se constituait, directement à nos frontières », et renouvelant ses accusations de nazisme à l'encontre de l'Ukraine.
Le 24 février dernier, lors de son discours annonçant l'invasion en Ukraine, il avait cependant été beaucoup plus virulent, menaçant par exemple « ceux qui tenteraient d'interférer avec nous » d'une réponse « immédiate » de la Russie, avec « des conséquences que vous n'avez encore jamais connues ». Cette fois, il s'est surtout adressé au peuple russe, annonçant une aide pour les familles des soldats tués au front, et déclarant qu'il fallait « tout faire pour que cette guerre globale [en référence avec la Seconde Guerre mondiale, NDLR] ne se reproduise pas ».
Les observateurs s'attendant à des déclarations fortes, le Kremlin n'a-t-il pas voulu jouer de cette attente ? Vladimir Poutine aime souffler le chaud et le froid : moins offensif ce 9mai 2022 il n'en demeure pas moins déterminé.
« Après l’effondrement de l’URSS, les Etats-Unis ont revendiqué l’exclusivité, humiliant le monde entier. » , a-t-il poursuivi.
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Alize Marion pour DayNewsWorld |
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COMMEMORATION DE LA VICTOIRE DU 8 MAI 1945
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La commémoration de la victoire du 8 mai 1945 sur l’Allemagne nazie s’est tenue à Paris, à la veille du traditionnel défilé militaire russe à Moscou, potentielle démonstration de force cette année, dans le contexte de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Le président français, investi la veille pour un nouveau mandat, a célébré, dimanche 8 mai, à Paris, le 77e anniversaire de la victoire du 8 mai 1945 des Alliés sur l’Allemagne nazie, une cérémonie particulière dans le contexte de la guerre en Ukraine et à la veille du traditionnel défilé militaire russe à Moscou.
Cette commémoration ouvre une séquence internationale pour le chef de l’Etat, qui participera le même jour, à partir de 17 heures, à une visioconférence des membres du G7 « relative à la situation en Ukraine », avant de se rendre lundi à Strasbourg pour la journée de l’Europe et, dans la foulée, à Berlin pour y rencontrer le chancelier Olaf Scholz.mmanuel Macron est arrivé en voiture pour déposer une gerbe devant la statue du général de Gaulle en bas de l’avenue des Champs-Elysées à 11 heures. Un bleuet à la boutonnière, le chef de l’Etat a échangé quelques mots avec le petit-fils du général, avant de remonter dans sa voiture pour rejoindre l’Arc de triomphe, accompagné de la grande escorte mixte de la garde républicaine, salué par des passants. C’était la première fois depuis 2019 que le public était autorisé à assister à cette cérémonie, après deux années de restrictions liée à l’épidémie de Covid-19.Place de l’Etoile, M. Macron a retrouvé le premier ministre, Jean Castex, et les ministres des armées et des anciens combattants, Florence Parly et Geneviève Darrieusecq. Il a rendu honneur au drapeau, avant de passer en revue les troupes. Puis il a déposé une gerbe de fleurs sur la tombe du Soldat inconnu et ravivé la flamme.
Interrogée sur le contexte très particulier de cette cérémonie, la ministre de la culture, Roselyne Bachelot, a déclaré aux journalistes présents qu’il s’agissait d’un « moment qui prend une signification tout à fait considérable » avec la guerre en Ukraine. « Nous pensions que la guerre avait disparu d’Europe », a-t-elle ajouté.
Lire aussi Article réservé à nos abonnés En pleine guerre en Ukraine, Emmanuel Macron s’accroche à la « souveraineté européenne »
« Aujourd’hui, nous commémorons la fin de la seconde guerre mondiale en Europe et la victoire des combattants alliés sur l’Allemagne nazie.
Nous n’oublions pas les soldats venus de toute l’ex-URSS, y compris ukrainiens et russes, qui ont contribué à cette victoire », a écrit le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, sur Twitter.
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Alize Marion pour DayNewsWorld |
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LA RUSSIE FUSTIGE L'AIDE MILITAIRE APPORTEE PAR LES OCCIDENTAUX A L'UKRAINE
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L’aide militaire et les renseignements des Occidentaux à l’Ukraine empêche la Russie d’achever « rapidement » son offensive chez son voisin, a indiqué jeudi le Kremlin, assurant néanmoins que tous ses objectifs seront remplis.
Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a en outre assuré à la presse que les couloirs
« Les États-Unis, le Royaume-Uni, l’OTAN dans son ensemble partagent en permanence des données du renseignement avec les forces armées ukrainiennes. Conjuguées aux approvisionnements en armes […], ces actions ne permettent pas d’achever rapidement l’opération », a déclaré à la presse Dmitri Peskov, en réagissant à une publication parue mercredi dans le New York Times.
Selon ce journal, citant des sources anonymes au sein des services américains, les renseignements fournis par les États-Unis à l’armée ukrainienne ont permis de cibler plusieurs généraux russes près du front.
Ces actions occidentales « ne sont toutefois pas en mesure d’empêcher » que les objectifs de l’offensive russe en Ukraine soient remplis, a souligné le porte-parole du Kremlin.
Il a également assuré que l’armée russe respectait le cessez-le-feu qu’elle avait annoncé la veille pour jeudi afin de permettre l’évacuation de civils réfugiés au site de l’usine Azovstal.
« Les couloirs y fonctionnent aujourd’hui », a affirmé M. Peskov, en démentant les déclarations de Kyiv selon lesquelles des combats entre forces russes et ukrainiennes étaient en cours pour le contrôle de cette aciérie.
« La partie ukrainienne et surtout (les combattants) qui sont réfugiés sur le site de l’usine sont connus pour fabriquer beaucoup de mensonges », a-t-il assuré.
Selon le Kremlin, aucun assaut n’est en cours à Azovstal, Vladimir Poutine ayant ordonné d’assiéger le site pour faire céder les unités ukrainiennes qui s’y trouvent, coupées du monde.
Cette résistance ainsi que des civils se concentrent dans le vaste réseau de galeries souterraines de l’aciérie qui sont difficiles à prendre d’assaut ou à détruire par des bombardements.
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Carl Delsey pour DayNewsWorld |
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LA LIVRAISON D'ARMES OFFENSIVES A L'UKRAINE ENTRAINE-T-ELLE UN RISQUE DE « COBELLIGERANCE » POUR LES OCCIDENTAUX ?
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Washington a réuni mardi 26 avril 2022, en Allemagne , 40 pays pour accélérer les livraisons d'équipements militaires à l'Ukraine. Les Etats-Unis se disent prêts à « remuer ciel et terre » pour faire gagner l'Ukraine contre la Russie. Au risque de basculer dans la cobelligérance ?
Mardi, 40 pays alliés de l'Ukraine ont été réunis sur la base américaine de Ramstein, en Allemagne, à l'initiative de Washington pour accélérer les livraisons d'équipements militaires. Du jamais vu en Europe. Pour faire face à l'invasion Russe lancée le 24 février, plus d'une vingtaine de pays viennent en aide à l'Ukraine en envoyant de l'aide humanitaire, mais aussi des équipements militaires, qu'ils soient défensifs (casques, gilets pare-balles) ou offensifs. Affaiblir la Russie est désormais un objectif. L'objectif de Biden ne fait plus aucun doute: l'Ukraine doit gagner la guerre mais est-ce au risque de cobelligérance ?
L'appui militaire se voulait discret au départ pour ne pas être considéré comme un pays cobelligérant face à la Russie, mais aussi pour ne pas se déposséder de l'armement nécessaire si le conflit s'entend. Désormais, de nombreux pays, dont la France, l'Allemagne ou les Pays Bas, ont annoncé l'envoi d'armes lourdes comme des chars ou des obusiers.
Selon Mike Jacobson, un spécialiste civil de l'artillerie, les Occidentaux veulent permettre aux Ukrainiens de répliquer aux bombardements russes de longue portée, qui visent à faire reculer le gros des forces ukrainiennes pour ensuite envoyer chars et soldats occuper le terrain. L'Ukraine a aussi reçu des avions de chasse et des pièces détachées pour renforcer son armée de l'air, avait indiqué le porte-parole du Pentagone, John Kirby avant de se rétracter.
Petit inventaire non exhaustif
Des annonces similaires sont tombées en cascade ces derniers jours.Sans
passer par un inventaire à la Prévert, détaillons cependant quelques aides
militaires rendues publiques -d'autres peuvent rester secrètes -.
Le président américain Joe Biden a ainsi annoncé ce jeudi une nouvelle aide militaire de 800 millions de dollars, comprenant 72 obusiers et leurs véhicules, 144.000 obus et 121 drones tueurs Phoenix Ghost, portant à plus de 4 mds USD l'aide à l'Ukraine depuis le début de son mandat. Le 13 avril, il avait déjà annoncé une aide incluant des véhicules blindés, de l'artillerie (18 obusiers) et des hélicoptères. Précédemment Washington avait fourni ou promis 1400 systèmes anti-aériens Stinger, 5000 missiles antichars Javelin, 7000 armes antichars d'un autre modèle, plusieurs centaines de drones kamikazes Switchblade, 7000 fusils d'assaut, 50 millions de balles et munitions diverses, des roquettes à guidage laser, des drones Puma, des radars anti-artillerie et anti-drones, des blindés légers et des systèmes de communication sécurisée.
La Slovaquie, qui a contribué avec du matériel militaire d'une valeur d'environ 62,5 million euros (carburant, munitions, missiles sol-air, missiles anti-char) et a fourni un système de défense aérienne S-300, négocie actuellement avec l'Ukraine la possibilité d'envoyer des obusiers Zuzana Howitzer.
Les Pays-Bas, eux, ont promis fin février la livraison de 200 missiles Stinger. Lors de la rencontre de Ramstein, ils ont annoncé l'envoi d'un « nombre limité » d'obusiers blindés de type Panzerhaubitze 2000 à Kiev. Ils ont la capacité d'éliminer des cibles ennemies à 50 kilomètres dans toutes les conditions météorologiques. Mi-avril, la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, annonçait que les capacités d'approvisionnement en matériel tiré des réserves de la Bundeswehr ont atteint leur limite. La filière va désormais passer directement par les industriels. Le groupe Rheinmetall, constructeur entre autre du char Leopard, a fait savoir à Handelsblatt qu'il s'apprête à livrer une cinquantaine de blindés à l'armée ukrainienne. Selon son dirigeant, Armin Papperger, le premier d'une série de Leopard 1 pourra partir en Ukraine dans seulement 6 semaines.
Si la France reste discrète sur le type d'armes, elle a cependant livré plus de 100 millions d'euros d'équipements militaires.« Nous livrons quand même des équipements conséquents, des Milan aux Caesar en passant par plusieurs types d’armements », a dévoilé Emmanuel Macron en ajoutant « je pense qu’il faut continuer sur ce chemin. Avec toujours une ligne rouge, qui est de ne pas entrer dans la cobelligérance ».
Un changement de braquet dans l'aide militaire occidentale à l'Ukraine
Selon Elie Tenenbaum, directeur du Centre des études de sécurité de l’Institut français des relations internationales, on assiste à un véritable « tournant dans la guerre ». Il s’agit en effet d’une deuxième phase de livraison d’armes, et cette fois offensives. La première, juste après le 24 février, concernait des armes dites «défensives» c’est-à-dire qu’elles servent à contrer une attaque adverse, et ce même si leurs effets peuvent être létaux. Depuis, on a atteint un certain plateau avec les demandes formulées par l’Ukraine en vue de moyens plus offensifs ou polyvalents (avions de combat par exemple).
Au risque de basculer dans la cobelligérance ?
Un nouveau mot a fait son apparition. C’est celui de «cobelligérant». Les Etats occidentaux, les Européens et les Américains, sont-ils déjà, de facto, entrés en guerre aux côtés de l’Ukraine? La reculade des Etats-Unis à l’heure d’envoyer vers la zone de conflit des avions de chasse polonais Mig-29 montre assez l’embarras du camp occidental. «Nous ne voulons pas de guerre ouverte entre la Russie et l’OTAN», a répété Jens Stoltenberg, un secrétaire général de l’Alliance placé entre le marteau et l’enclume: des appels à l’aide ukrainiens de plus en plus désespérés, d’un côté, et des constantes menaces russes, de l’autre.
D'autant que Joe
Biden a également annoncé hier, jeudi 27 avril, qu'il allait demander au Congrès
américain d'octroyer une aide de 33 milliards de dollars à l'Ukraine,
dont 20 milliards d'équipements militaires, tout précisant que les Etats-Unis
« n'attaquent pas » la Russie mais « aident l'Ukraine à se défendre
contre l'agression russe ».
Le risque d’escalade réelle est en effet toujours présent, le risque d’élargissement du conflit aussi, avec une potentielle déstabilisation de la Moldavie. Déjà présente cette escalade a lieu dans la guerre des mots. Pour sidérer les opinions publiques occidentales Vladimir Poutine a, dès le 27 février, agité la peur nucléaire. Hier Sergueï Lavrov évoque explicitement le risque d’une Troisième Guerre mondiale. Et mercredi 28 avril 2022 c'est le président de la Russie en personne qui a demandé aux Etats-Unis de cesser d'envoyer des armes à l'Ukraine, déclarant que les livraisons d'armes occidentales attisaient le conflit. S'adressant aux parlementaires russes, Vladimir Poutine a déclaré que l'Occident voulait découper la Russie en plusieurs morceaux, et a accusé les pays occidentaux de pousser l'Ukraine dans un conflit avec la Russie. « Si quelqu'un a l'intention d'intervenir dans les événements en cours et de créer des menaces stratégiques contre la Russie, cela sera inacceptable pour nous. Ils devraient savoir que les frappes que nous mènerons en représailles seront fulgurantes », a dit Vladimir Poutine, selon une vidéo de son allocution diffusée par les médias russes.
Une implication militaire directe contre la Russie est certes exclue, mais le débat sur l’ampleur des livraisons d’armes à Kiev fait rage. Mais jusqu’où les alliés peuvent-ils aller sans être considérés comme partie prenante au conflit ?
L' « équilibrisme des Occidentaux, ni neutres ni cobelligérants » Une implication militaire directe en Ukraine, contre la Russie, est certes exclue. Les risques d’un conflit de vaste envergure, débordant sur le territoire de pays de l’OTAN, sont trop sérieux. Il s’agit donc de contenir les combats sur le sol ukrainien, sans pour autant abandonner sa population à son sort. Interviewé par BFMTV, l'amiral Hervé Bléjean, directeur général de l'état-major de l'Union européenne, a ainsi déclaré : «Le droit international et le droit des conflits armés ne font pas des pays qui fournissent à un autre pays [pour] son autodéfense des belligérants. Donc les pays de l'Union européenne et les autres pays qui aident à cet effort de guerre ne peuvent pas être caractérisés comme des belligérants malgré la désinformation et malgré le discours qui peut être fait par Vladimir Poutine à ce sujet».
L' « équilibrisme des Occidentaux, ni neutres ni cobelligérants », selon la formule de journalistes du Monde, ne peut cependant pas cacher une réalité : l'isolement croissant de la Russie et l'instabilité politique que Vladimir Poutine représente désormais dans le concert des nations font particulièrement redouter d'imprévisibles réactions à ses interlocuteurs.
« On ne sait pas ce qu’il y a dans la tête de Vladimir Poutine », a ainsi observé le journaliste spécialiste de l'Europe de l'est, Bernard Lecomte sur BFM: « On a un immense pays de 11.000 km de long qui est en train d’avoir le statut de la Corée du Nord, c’est vertigineux. »
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Joanne Courbet pour DayNewsWorld |
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QUE SIGNIFIE LE NAUFRAGE DU CROISEUR MOSKVA DANS LE CONFLIT RUSSIE /UKRAINE
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Le naufrage du navire amiral de la Flotte de la mer Noire entraînera-t-il toute la Russie par le fond , se demande Cyrille Bret, géopoliticien, dans TheConversation.
Il est tentant de voir dans la perte du croiseur russe Moskva le symbole d’un naufrage plus large : celui de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
D’abord, cet événement a une portée opérationnelle, d’autant plus que la Flotte russe de la mer Noire ne peut être renforcée par la Flotte du Nord via les détroits des Dardanelles et du Bosphore, que la Turquie a fermés depuis le début de l’« opération militaire spéciale » lancée par le Kremlin. Mais il a, surtout, une signification politique : la perte du principal navire russe à proximité des côtes ukrainiennes paraît illustrer le renversement progressif du rapport de force militaire, médiatique et stratégique entre l’Ukraine et la Russie.
Sur le plan militaire, un rapport du faible au fort
Qu’elle résulte d’une attaque ukrainienne (comme l’affirme Kiev) ou d’un incendie accidentel (comme le prétend Moscou), la disparition du croiseur Moskva, navire amiral de la Flotte de la mer Noire, met en évidence plusieurs aspects essentiels de la confrontation militaire en cours.
Admis au service actif en 1983, ce navire de plus de 12 000 tonnes, initialement baptisé Slava (Gloire), est un héritage de l’URSS, conçu dans les années 1970 par les ingénieurs soviétiques pour mener la deuxième guerre froide, celle de l’ère Brejnev, à une époque où les forces armées soviétiques étaient déployées sur tous les continents. Retiré du service pendant une décennie, de 1990 à 2000, il a contribué au renouveau des armées russes consacré par le grand plan de modernisation lancé en 2009 par Vladimir Poutine.
Son naufrage constitue le symbole des limites de cette modernisation des forces armées conduite pendant plus d’une décennie dans toutes les dimensions (air, terre, mer, cyber) pour affirmer la puissance de la Russie au loin (en Syrie depuis 2015) mais aussi à proximité de ses frontières (Caucase, Baltique, mer Noire, Atlantique Nord). En d’autres termes, la combinaison de l’héritage militaire soviétique et de la modernisation poutinienne des forces ne suffit pas à emporter une victoire militaire, décisive, nette et incontestable.
Depuis le début de l’invasion, en février, malgré les importantes pertes civiles et militaires subies par l’Ukraine, malgré la destruction de plusieurs villes et de nombreuses infrastructures, et malgré la supposée supériorité des forces armées russes, Moscou n’a pas atteint ses objectifs avoués : changer le gouvernement ukrainien et imposer au pays un statut de stricte neutralité.
Pour l’Ukraine, qui revendique d’avoir coulé le navire comme une action d’éclat – cet épisode constitue tout un symbole d’espoir sur le plan militaire : longtemps critiquée, très récemment réformée et ne bénéficiant jusqu’à récemment que d’un soutien limité de la part des Occidentaux, l’armée ukrainienne prend ainsi sa revanche sur la supposée invincibilité de l’armée russe et sur un bâtiment qui a paralysé son action en mer [...]
En outre, la disparition du Moskva a un effet direct sur la dimension maritime de l’invasion russe. Si Marioupol à l’est et Odessa à l’ouest sont des objectifs stratégiques de la Russie, c’est parce que la conquête de ces villes constituerait pour Moscou le parachèvement stratégique de l’annexion de la Crimée. En effet, elle lui permettrait de refaire de la mer Noire le « lac russe » qu’il était durant l’ère soviétique et de priver l’Ukraine de façade maritime. Mais une telle conquête repose largement sur la capacité des navires russes à appuyer depuis la mer l’assaut mené sur la terre ferme…
Du naufrage d’un croiseur de 40 ans à la victoire sur la Russie, il y a un saut important, mais cet épisode souligne l’évidence : sur le plan militaire, l’Ukraine parvient à établir un rapport du faible au fort qui prive la Russie de la victoire qu’elle cherche depuis près de deux mois.
Dans l’espace médiatique, un conflit de générations
Le sort du Moskva est rapidement devenu l’enjeu d’un conflit bien éloigné de la mer Noire et des opérations navales. Depuis plusieurs heures, il incarne l’affrontement des récits.
D’un côté, la Russie minimise l’événement comme elle essaie d’atténuer l’impression de son isolement international, de minimiser le nombre de ses soldats tués en Ukraine et de récuser les accusations de crime de guerre.
La communication de guerre de Moscou est rodée par l’expérience : elle avait déjà donné sa mesure dès le début de l’opération russe en Syrie. Elle est également appuyée sur la maîtrise d’« usines à trolls » omniprésents sur les réseaux sociaux, et relayée par des médias traditionnels de plus en plus contrôlés par le gouvernement au nom de l’Union sacrée, de l’effort de guerre et de la fidélité à la patrie.
[...]Tout entière structurée par la « verticale du pouvoir » qui, comme à l’ère soviétique, fait apparaître le chef seul au sommet du pouvoir et de la maîtrise, la communication officielle russe martèle à l’envi que la Russie fait l’objet d’un complot médiatique occidental qui déforme à dessein la réalité, comme dans le « simple » incendie accidentel sur le Moskva. En somme, une communication issue du XXe siècle équipée des technologies du XXIe siècle… exactement comme le Moskva, modernisé avec des équipements des années 2000.
La stratégie médiatique de l’Ukraine, elle, rompt avec le XXe siècle. Ce constat vaut en général pour la communication du président Zelensky et, en particulier, concernant l’épisode de la perte du Moskva – un navire qui avait déjà été moqué par l’Ukraine au début de la guerre, quand les marins ukrainiens de l’ïle aux Serpents, menacés par cet immense croiseur et sommés de se rendre, lui avaient répondu en des termes peu amènes.
S’adressant directement aux opinions publiques et aux leaders politiques du monde entier, souvent dans leur propre langue, mettant en évidence des particuliers, résistants ou victimes de l’invasion russe, et pointant toutes les fissures du dispositif militaire russe, le président ukrainien et les agences de communication publiques ukrainiennes maîtrisent la grammaire des médias contemporains.
Renonçant à monopoliser le récit, donnant à la communication officielle les apparences de la téléréalité presque spontanée, la communication ukrainienne actuelle est évidemment influencée par la précédente carrière de Zelensky, mais également par l’expérience acquise depuis la crise de 2014. Les agences publiques et privées mènent des contre-attaques virales face à la propagande russe grâce aux médias sociaux. En somme, dans la sphère médiatique comme dans les villes ukrainiennes, le gouvernement ukrainien mène une guerre de partisans qui privilégie le mouvement, l’esquive et les équipements légers, à l’instar des missiles anti-navires et anti-chars… et des vidéos auto-réalisées du président ukrainien.
Dans le conflit entre Ukraine et Russie pour la conduite du récit, l’asymétrie des moyens et l’hétérogénéité des stratégies sont frappantes dans le cas du Moskva. D’un côté, une propagande d’État guindée, basée sur le déni systématique. De l’autre, une nouvelle génération de communicants, réactifs et agiles.
Victoire improbable, négociations impossibles
La perte du croiseur Moskva souligne également l’état du rapport de force politique et diplomatique entre une Russie qui peine à remporter la victoire et une Ukraine durablement affaiblie. Ce navire avait en effet permis à la Flotte de la mer Noire de la Russie de faire jouer sa supériorité militaire. Grâce à sa puissance de feu, la Russie avait établi un blocus des côtes ukrainiennes, entravant et la vie économique des régions du sud du pays et l’affirmation de la souveraineté ukrainienne dans ses propres eaux territoriales.
Aujourd’hui, la perte de ce navire n’est pas un « game changer » : elle ne consacre ni la défaite de la Russie, ni la victoire de l’Ukraine. Il ne précipite pas non plus des pourparlers de cessez-le-feu et prépare encore moins des négociations de paix. À l’instar de bien des épisodes de la guerre, cet événement ne laisse pas entrevoir d’issue. C’est tout le tragique de cette guerre : des succès symboliques sont possibles mais des victoires définitives semblent exclues. De sorte que les hostilités semblent devoir s’éterniser, au prix de multiples vies humaines, en particulier parmi les civils ukrainiens. |
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Alize Marion pour DayNewsWorld |
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LES CRIMES EN UKRAINE TRADUITS
DEVANT LA COUR PENALE INTERNATIONALE ?
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Le professeur d'université, agrégé de droit public, compétences en Droit international, anthropologie du droit, d' Aix-Marseille Université (AMU), Laurent Sermet répond à cette question dans la revue en ligne TheConversation
La Cour pénale internationale ne peut conduire un procès sur les crimes commis en Ukraine depuis le début de l’invasion russe, le le 24 février dernier, que sous réserve de l’accomplissement d’un certain nombre de conditions.
La première d’entre elles concerne les incriminations en cause. Le Statut de la Cour en reconnaît quatre : crimes de guerre, crime de génocide (ou crime d’extermination), crimes contre l’humanité crime d’agression (crimes politiques).
La deuxième repose sur la réunion des preuves : Iryna Venediktova, procureure générale d’Ukraine, entre autres, s’y emploie à l’aide des forces de police nationale – une situation remarquable sur la permanence de la justice en temps de guerre.
La troisième exige que la compétence de la Cour soit admise par les parties concernées, sachant que ni l’Ukraine, ni la Fédération de Russie, ne sont Parties au Statut de la Cour. Ces deux États ont validé le texte, en le signant, mais ils n’ont pas souhaité être engagés par lui. En 2016, la Russie a officiellement annoncé qu’elle n’envisageait pas d’être liée par le Statut. Comment, dans ces conditions, la Cour serait-elle compétente ? Ce point est central et, tout regrettable qu’il soit, contraint la Cour dans l’exercice de sa compétence.
Un tribunal spécial est-il possible ?
Une récente tribune signée par l’ancien premier ministre britannique Gordon Brown et d’éminents juristes appelle, faisant ouvertement référence au précédent du tribunal de Nuremberg, à créer par traité un tribunal ad hoc dont la Russie serait exclue, afin de juger Vladimir Poutine. Or une telle procédure serait immanquablement perçue comme l’instauration d’une justice internationale aux mains de l’Occident.
L’idée d’un tribunal pénal spécial, hors les clous de la CPI, paraît en l’état des relations internationales inadéquate politiquement et délicate juridiquement à mettre en œuvre. Il reste que, en 2014, à la suite de l’annexion de la Crimée par la Russie et du soutien accordé par Moscou aux séparatistes du Donbass, l’Ukraine avait fait deux déclarations consécutives pour reconnaître, sans être partie au Statut, la compétence de la Cour pour les crimes commis sur l’ensemble de son territoire.
Il doit être relevé que cette ouverture de compétence, exceptionnelle et dérogatoire, n’avait reçu depuis huit ans aucune suite. Pour Karim Khan, Procureur de la Cour depuis juin 2021, et pour ses prédécesseurs, la situation en Ukraine ne paraissait pas, pour le moins, prioritaire. Sa décision « tonitruante » d’ouvrir une enquête, annoncée le 28 février 2022, est bien tardive. Sur cette base, toutefois, le Procureur pourra conduire des investigations et contraindre la Cour à apprécier les éléments de preuve qu’il lui présentera sur les crimes de guerre commis sur le territoire de l’Ukraine.
Encore faut-il que les auteurs des faits allégués lui soient présentés car il n’y a pas, devant la Cour, de procès in abstentia. Cette hypothèse de jugement international est de surcroît réduite par le fait que l’Ukraine, en tant qu’État souverain, reste en priorité compétente pour juger des crimes commis sur son propre territoire. Les investigations actuelles conduites par la Procureure générale vont en ce sens.
En outre, la déclaration de compétence de la CPI par l’Ukraine doit s’interpréter au regard des termes utilisés par l’État déclarant. Ceux-ci visent les « hauts fonctionnaires » de la Fédération de Russie (senior officials selon les termes anglais) et les leaders des « organisations terroristes » DNR et LNR. L’actuelle reconnaissance de compétence, si elle n’est pas renouvelée, est restrictive et place la Cour devant certaines difficultés. Celle-ci se gardera de ne juger que les crimes des uns et pas ceux des autres afin d’éviter un reproche de la partialité. Pour le dire autrement, dès lors qu’il n’y a pas de guerre sans crime de guerre, les crimes des troupes ukrainiennes ne pourront pas être lavés par les crimes des troupes russes.
Poutine peut-il être jugé pour crimes de guerre ?
« He’s a butcher » a dit de lui Joe Biden. Vladimir Poutine pourrait-il être poursuivi pour crimes de guerre ?
Ressortissent de cette qualification les atteintes graves au droit de Genève (le droit des victimes de la guerre, dont la première Convention remonte à 1864) et au droit de La Haye (le droit des méthodes et moyens de combat).
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