AFFAIRE BERNARD TAPIE ADDIDAS / CREDIT LYONNAIS

LE DEBUT DE LA JUSTICE

Dernier épisode en date d'un feuilleton judiciaire vieux de 20 ans, marqué par de nombreux retournements de situation, le tribunal correctionnel de Paris a décidé, mardi 9 juillet 2019, de relaxer l'ancien ministre Bernard Tapie et les cinq autres prévenus dans l'arbitrage de l'affaire Addidas / Crédit lyonnais

Bernard Tapie : "Mon cancer vient d'en prendre un sale coup dans la gueule" a lancé l'ancien ministre, sous chimiothérapie pour un double cancer

"C'est bien la preuve qu'il faut toujours, toujours, se battre jusqu'au bout."

Dominique Tapie, la femme de l'ancien ministre a commenté :

"C’est le plus beau jour de la vie de mon mari car son honneur a été reconnu"

Hervé Temime l'avocat de Bernard Tapie :

"Le tribunal a rendu avec une indépendance rare un jugement d'une netteté exceptionnelle et c'est pour nous (...) une immense satisfaction et une grande libération"

Poursuivi pour escroquerie et détournement de fonds publics, cinq ans de prison ferme et 375 000 euros d'amende  avaient été requis le 1er avril 2019, contre l'ancien ministre Bernard Tapie. Il lui était reproché d'avoir organisé, avec son ancien avocat Maurice Lantourne, un arbitrage " truqué " en concertation avec l'un des trois membres du tribunal arbitral, le haut magistrat Pierre Estoup pour solder le contentieux entre Bernard Tapie et le Crédit lyonnais, lié à la revente d'Adidas dans les années 1990.

Pour le parquet, qui n'a pas encore annoncé s'il allait faire appel, Bernard Tapie avait " truqué " l'arbitrage qui lui avait notamment accordé en juillet 2008 la somme inédite de 45 millions d'euros au seul titre du préjudice moral.

Ce jugement ne remet cependant pas en cause l'arrêt de la cour de cassation de Paris dans le volet civil de l'affaire.

La cour avait annulé l'arbitrage en 2016, le jugeant " frauduleux " et avait condamné Bernard Tapie à rembourser les 404 millions d'euros obtenus.

Une décision qui apparaît aujourd'hui en décalage avec la relaxe prononcée dans le volet pénal.

Cependant les deux procédures ne portaient pas exactement sur la même chose.

- Dans le volet civil, il s'agissait de juger la décision prise lors de l'arbitrage lui-même.

- Dans le volet pénal, les juges s'intéressaient aux conditions dans lesquelles cette procédure a été choisie et exécutée.

- Le tribunal n'a pas rejugé le contentieux Adidas, il n'en était pas saisi, a rappelé Hervé Temime, l'avocat de Bernard Tapie.

- Mais pour moi il n'y a aucune cohérence entre ces décisions.

Autre personne relaxé Stéphane Richard, 57 ans, PDG d'Orange à la tête de l'opérateur de télécom, au moment de l'affaire, Stephane Richard était directeur de cabinet de la ministre de l'Economie et des Finances de Christine Lagarde, pour lequel le parquet avait requis à son encontre trois ans de prison dont 18 mois ferme, 100.000 euros d'amende et une interdiction de toute fonction publique pendant cinq ans

Stéphane Richard, a déclaré à sa sortie du tribunal :

"Aujourd'hui il y a ce soulagement d'avoir mon innocence totalement reconnue par ce tribunal. C'est le sentiment qui me domine. Le tribunal a dit que l'arbitrage était légal, il a même dit qu'il était légitime".

Vu d'ici (USA)

Ce jugement n'est que le début d'un juste retour des choses, car si la mémoire manque à certains il faut se souvenir sur le fond des faits qui ont généré cette situation !!

En effet l'affaire Addidas Bernard Tapie n'est pas la seule dans laquelle le Credit Lyonnais à été impliqué !!!

Jean-Maxime Lévêque ancien président du Crédit Lyonnais mais aussi propriétaire d'une banque exotique, International Bankers, est l'un des acteurs du désastre Crédit Lyonnais et des ses 120 milliards de perte  de la banque nationalisée !

Jean Maxime sort de l'ENA en 1948, haut fonctionnaire, inspecteur des finances, il cumule les nominations prestigieuses et représente la France au Fonds monétaire international et à la Banque internationale pour la reconstruction et le développement.

Il quitte son poste de conseiller économique à l'Elysée en 1964 pour le Crédit commercial de France (CCF), dont il devient président en 1976.

En 1982 bascule le destin de Jean-Maxime Lévêque. Il crée cette année-là une petite banque prometteuse, l'International Bankers Incorporated Holding Cy NV (IBI), qu'il domicilie aux Antilles néerlandaises.

L'histoire sulfureuse de Jean-Maxime Lévêque commence donc à Curaçao, aux Antilles néerlandaises.

Ce paradis fiscal sera la terre d'accueil d'IBI. Le siège opérationnel de la banque, International Bankers SA, est, lui, installé au Luxembourg.

Le tour de table d'IBI réunit, outre le mystérieux cheikh Baroum, trois anciens clients du CCF. Il y a là le Syrien Akram Ojjeh, le Saoudien Adnan Kashoggi et le Libanais Samir Traboulsi.

Dotée de 130 millions de capital initial, la petite IBI a de grandes ambitions.

Jean-Maxime Lévêque, qui veut en faire une star du négoce international, crée très vite des succursales de la banque à Paris, Londres, Hongkong et Genève.

La palette des services de la banque est vaste et particulièrement adaptée aux sociétés et aux hommes d'affaires désireux que la trace de flux financiers se perde dans des sociétés exotiques spécialement créées.

Dans le domaine de l'administration de sociétés offshore, explique un rapport de la direction des études économiques et financières du Crédit lyonnais, IBI est à même d'intervenir sur une vingtaine de types de sociétés, localisées juridiquement à Luxembourg ou sur d'autres places offshore (Jersey, Panama, Antilles néerlandaises, etc.).

La nomination de Jean-Maxime Lévêque à la présidence du Crédit lyonnais date de juillet 1986

Après la défaite de la droite aux élections législatives de 1988, Jean-Maxime Lévêque est limogé de la présidence du Lyonnais et regagne le siège de président d'une IBI qu'il n'avait pas réellement quitté, puisqu'il avait pris grand soin de conserver, dans l'intervalle, des fonctions de vice-président de la banque.

En 1994, les pertes d'IBI se chiffrent à plusieurs milliards de francs, et le Crédit lyonnais, actionnaire de référence, paie, seul l'addition.

Sur l'argent du contribuable Français !!!

Les dossiers les plus extravagants de cette folie financière :

Altus Finances, MGM, Addidas, Sasea et ses comptes en Suisse...

Avec de nombreux hommes d'affaires impactés comme Robert Maxwell, Bernard Tapie, Florio Fiorini, Giancarlo Parretti........ !!

Crédit Lyonnais innocent ?

Cela fait beaucoup d'affaires !!

Tous coupables sauf le Crédit Lyonnais ???

L'affaire Addidas Bernard Tapie / Crédit Lyonnais n'a que trop duré, l’indemnisation de Bernard Tapie semble normal, même si la somme de 404 millions d'euros peut paraître importante au yeux du grand public.



Simon Freeman pour DayNewsWorld