L’AFFAIRE GENERAL ELECTRIC/ ALSTOM

Affaire Alstom, l’Elysée à nouveau pointé du doigt.

1000 salariés de Général Electric, de Belfort notamment vont perdre leur emploi !

L’information est tombée le 29 mai 2019, 3 jours après les élections européennes, ceci alors même que l’entreprise américaine avait promis, lors du rachat d’Alstom d’en créer un millier !

Le maire LR de Belfort, Damien Beslot et les salariés ont crié immédiatement au scandale, allant jusqu’à dénoncer un scandale d’Etat.

De source interne, le détail de ces licenciements sera présenté aux syndicats vers la mi-juin 2019.

C’est Hugh Bailey, un ancien conseiller d’Emmanuel Macron à Bercy qui a confirmé ce qui se tramait depuis des semaines et qu’il ne pouvait pas ignorer puisque l’intéressé est devenu le 22 avril le patron de Général Electric.

Mais, croix de bois-croix de fer, l’Elysée assure de son coté qu’il ne savait rien avant le 26 mai :

« on n’était pas plus au courant que les personnes concernées » a juré sur France Info la Secrétaire d’Etat  auprès du Ministre de l’Economie et des Finances, (Bruno Le Maire) Agnès Pannier Runnacher qui a néanmoins tenu a rappeler « qu’on avait imposé à Général Electric de mettre en place un fonds de 50 millions d’euros destiné à financer des plans de revitalisation industrielle ».

Il suffit de la croire et surtout de croire que l’Elysée n’a pas manœuvré pour que l’information tombe après les élections européennes.

Pourtant, début juin 2019, on apprenait que le député de l’Eure et Loir, Olivier Marleix avait été entendu le 29 mai par les enquêteurs de l’Office Central  de la lutte contre la Corruption.

Le député avait signalé en janvier dernier au parquet les opérations de vente des activités énergie d’Alstom à General Electric et la fusion de Tecnip FMC, ceci dans le but de savoir si des personnalités qui ont contribué financièrement et opérationnellement à celles-ci, ne figuraient pas sur la liste des soutiens à Emmanuel Macron durant la campagne des élections présidentielles.

Et d’ajouter  que pendant ses deux années à Bercy, Emmanuel Macron a autorisé des fusions pour des montants colossaux : Alstom/General Electric pour13 milliards d’€, Lafarge pour 17 milliards d’€, Tecnip  pour 8 milliards d’€.

A chaque fois les sommes en jeu ont été considérables, en accélération inédite dans l’histoire des fusions acquisitions. A chaque fois elles ont apporté aux Banques d’Affaires des primes de résultat (success fees) allant de 10 à 15 millions d’€.

Ces ventes ont été examinées par le Ministère de la Défense pour les activités le concernant (par exemple les turbines qui équipent nos sous marin) mais les procédures de contrôle prévu par décret ont été largement contournées à chaque fois, selon Olivier Marleix, qui  présida la Commission d’Enquêtes chargé d’examiner les décisions de l’Etat en matière de politique industrielle, dont celle d’Alstom.

En avril 2018, le député LR avait déjà fait part de ses conclusions accablantes dans le rôle joué par l’Elysée dans la vente du fleuron français de son concurrent américain. « Il faut, bien sûr être prudent », vient de déclarer  Jacques Myard, ancien député et maire LR de Maison Lafitte  qui s’est intéressé lui aussi au dossier ; mais Olivier Marleix qu’il connait bien est selon lui « un député précis et sérieux » qui ne cesse de dénoncer le mélange des genres dans ces affaires, en raison du fait que ce sont les trésoriers de la campagne d’Emmanuel Macron, Alexis Köhler ancien Secrétaire Général de l’Elysée, démissionnaire et faisant l’objet d’une enquête dans l’affaire Benalla et Julien Denormandie , Ministre de la Ville et du Logement, qui étaient en charge de ces dossiers au Cabinet. « C’est une affaire extrêmement grave » ajoute Jacques Myard ; « c’est une affaire de  souveraineté et de puissance industrielle mais aussi de justice car aujourd’hui des centaines d’emplois sont menacés ».

Dans la lettre de 4 pages publiée par le journal « Le Monde » le 17 janvier 2019, Olivier Marleix avait de son coté déjà fait remarqué que les deux Banques conseil auxquelles il avait été fait appel pour l’opération de cession d’Alstom-Activités Energies à Général Electric ont été la Banque Of América/Merill Lynch et Rothschild & Co, deux banques qui viennent à nouveau d’être mandatées dans l’affaire de la privatisation d’ADP (Aéroport de Paris). Nous rappelons au passage qu’Emmanuel Macron a été gérant de la Banque Rothschild de 2008 à 2012.

On va se plaire à rappeler au demeurant, qu’il y a 4 ans pile , le 25 mai 2015 , Emmanuel Macron, alors Ministre de l’Economie et des Finances , en visite sur le site industriel Energie et Transports avait assuré que « Belfort avait un avenir industriel » (sic) On comprend la colère des élus locaux  et des salariés.

Le scandale d’Etat semble bien se profiler à l’horizon ce qui a déjà permis à plusieurs observateurs de dire que le naufrage d’Alstom pourrait bien entrainer celui d' Emmanuel Macron.

Affaire à suivre …

Clara Mitchell pour DayNewsWorld