ROUEN INCENDIE USINE LUBRIZOL LA DEFIANCE

ET LA COLERE NE CESSENT DE MONTER

Malgré les propos qui se sont voulus rassurants, tenus hier au soir, 30 septembre 2019, par le Premier Ministre Edouard Philippe, la population de l’agglomération rouennaise est au bord de la crise de nerf.

Cinq cent (500) personnes étaient massées hier au soir devant les locaux où se tenait une réunion organisée à l’initiative du Préfet ,devant les élus eux aussi inquiets et demandeurs d’informations précises.

La foule hurlait : « on veut savoir » !

Il faut dire que depuis plusieurs heures les choses se sont singulièrement compliquées, cette évolution étant due aux contradictions successives de la communication gouvernementale .

Hier, le PDG de LUBRIZOL qui déclarait qu’il n’y avait aucune activité humaine dans la nuit du 25 au 26 septembre dans le secteur du stockage, a fait savoir simultanément qu’en s’appuyant sur des vidéos et témoignages de riverains, il avait déposé plainte.

Il faut convenir que non seulement la zone de stockage de Lubrizol a brûlée mais que le feu s’est étendu aussi à un entrepôt voisin, appartenant à la Société SCMT (Société Commerciale de Magasinage et de Transports).

Ce qui est sûr, en tout état de cause, c’est que le nuage de fumée s’est répandu bien au delà de l’agglomération rouennaise, jusque dans les Hauts de France, peut-être même au-delà de la frontière belge.

La campagne environnante a été si sérieusement touchée par les retombées de suies, que décision a été prise d’interdire aux agriculteurs de vendre leurs produits, conduisant par suite le Ministre de l‘agriculture à promettre des indemnités de réparations. Qui va payer ? Pour l’instant ! On ne sait pas !

Les informations contradictoires recueillies heure après heure par les élus locaux, directement concernés et en charge de leurs concitoyens, ont mis ces derniers en colère, à la sortie de la réunion préfectorale d’hier soir certains n’ont pas hésité à déclarer que l’on se retrouvait en face du Syndrome de Tchernobyl ( le nuage s’était soi-disant arrêté aux frontières) ou encore devant celui plus récent de l’incendie de Notre-Dame de Paris dont on ignore encore tout des résultats de l’enquête, toujours inachevée après l’incendie spectaculaire du 15 avril 2019

Pour contrecarrer le silence des autorités: Corinne Lepage, Présidente de Cap 21, avocate spécialisée dans le droit de l’environnement et ancienne ministre de l’Environnement sous les gouvernements Juppé 1 et Juppé 2 (Présidence Jacques Chirac).

A la demande de l’association « Respire » elle vient de déposer, dans le cadre d’une procédure d’urgence, un référé dont l’objectif est de savoir quels sont exactement les produits qui ont brûlé dans l’incendie, quels sont les polluants qui ont été découverts. Selon elle, il se pourrait que des métaux lourds soient découverts dans les suies qui sont retombées sur le sol, dans les prés et les champs et dans les habitations et leur environnement. Elle s’appuie pour lancer cette procédure sur diverses informations :

- Réalisations de travaux d’extension, en juin 2019, dans la zone de stockage de Lubrizol où l’incendie s’est développé rapidement
- Informations qui n’auraient pas été données à temps en raison d’une simplification excessive des procédures de contrôle initiées par Emmanuel Macron et ses équipes.

Ajoutons, parallèlement qu’une enquête parlementaire a été demandée par des élus nationaux

Pour ne rien arranger, mais aussi pour aider encore mieux à comprendre le niveau de défiance et de colère des habitants de Rouen, nous rappellerons que l’entreprise Lubrizol, qui est installée depuis 1954, (et qui vient d’être mise à l’arrêt) appartient au groupe de Chimie américain Lubrizol, lui-même propriété de Berkshire Hatthaway, holding du milliardaire Warren Buffet aujourd’hui âgé de 87 ans.

A 80 ans, Warren Buffet, troisième fortune mondiale selon le magazine Forbes (85 milliards de dollars) s’est offert Lubrizol, pour 9 milliards de dollars.

L’homme, qui n’a jamais investi dans les technologies internet, aime les sociétés qui rapportent de l’argent de façon quasi mécanique.

Selon le milliardaire lui-même, lorsqu’il a fait cette acquisition « il avait le fusil de chasse rechargé et le doigt sur la gâchette le démangeait ».

Son choix est tombé sur Lubrizol « qui vend des composants chimiques aux industries du bâtiment, aux industries cosmétiques, des lubrifiants pour les moteurs de voitures et de bateaux, comme Coca Cola vend son sirop (sic), en imposant ses prix à ses clients car sa technologie n’est pas imitable ».

Ces déclarations risquent de redonner du corps à l’idéologie de ceux qui pensent que le capitalisme nuit à la santé…..

Clara Mitchell pour DayNewsWorld