LA STATUE DE COLBERT VANDALISEE

Après la statue de Faidherbe à Lille, ou celle du général Gallieni à Paris, celle de Jean-Baptiste Colbert, devant l'Assemblée nationale, a été vandalisée, mardi 24 juin, en étant recouverte de peinture rouge au torse et aux jambes et d’une inscription « Négrophobie d’Etat ». L’auteur des dégradations, qui a été arrêté, revendique une action antiraciste. Une vidéo postée sur Twitter par la « Brigade antinégrophobie » montre l'auteur du tag être interpellé par la police et se justifier : « Ce qui est interdit, c'est le racisme. Cet homme-là (Colbert, ndlr) fait l'apologie de la négrophobie ». Ministre de Louis XIV, Colbert est considéré comme à l’initiative du Code noir, rédigé en 1685 et qui a légiféré sur l’esclavage dans les colonies françaises.

Face à la recrudescence de ces actes de vandalisme et aux appels à déboulonner les statues jugées racistes, le président de la République avait réagi, le 15 juin dernier. « La République n’effacera aucune trace ni aucun nom de son Histoire. La République ne déboulonnera pas de statue. Nous devons plutôt lucidement regarder ensemble toute notre Histoire, toutes nos mémoires », avait-il martelé.

Cet acte prétend s'inscrire dans le sillage des manifestations antiracistes dans le monde à la suite de la mort de l’Américain George Floyd. Mais plusieurs responsables politiques ont dénoncé avec justesse, mercredi, une tentative de « censurer » l'Histoire ou de « culpabilisation ». Côté LR, le député souverainiste Julien Aubert a estimé sur Twitter « purement consternante » le tag apposé sur la statue de Colbert, « grand serviteur de l'État et promoteur de notre industrie ».

« Arrêtons cette culpabilisation permanente qui est vraiment ridicule », a surenchéri sur Public Senat le député LR des Alpes-Maritimes Eric Ciotti, pour qui « on juge avec des valeurs qui viennent d'autres pays, et nous n'avons pas la même histoire que les Etats-Unis ».




Andrew Preston pour DayNewsWorld