L'APPEL DU 18 JUIN DU GENERAL DE GAULLE OU L'ESPRIT DE RESISTANCE

A l’occasion du 80e anniversaire de l’Appel du 18 juin, s’inscrivant dans le cycle de commémorations de « l’année de Gaulle », le chef de l'Etat rend hommage ce jeudi au général de Gaulle . Le président de la République appelle, à cette occasion, à l’unité de la nation, alors que tous ses adversaires se disputent l’héritage du général de Gaulle.

« Ranimer les braises » des valeurs de la nation.

Emmanuel Macron, accompagné de nombreuses personnalités politiques , a assisté à la traditionnelle cérémonie militaire au mémorial du Mont-Valérien, à l’ouest de Paris, pour honorer la mémoire des quelque mille otages et résistants exécutés par les nazis pendant la deuxième guerre mondiale.

La patrouille de France et les Red Arrows, la patrouille de la Royal Air Force, ont survolé le mémorial et les Invalides.

Avant de se rendre au Mont-Valérien, Emmanuel Macron a passé une heure au Musée de la Libération, en compagnie d’Hubert Germain, 99 ans, l’un des premiers compagnons engagés dans la France libre en 1940 et l’un des quatre derniers Compagnons de la Libération encore vivants.

« Nous nous devons d’être inspirés par cette force d’âme. Même quand l’amour de la patrie semble s’étioler (...) l’exemple du Général doit inspirer les jeunes générations.

Ne cédez pas au désarroi et au doute. Les braises, on peut les ranimer et qu’elles flambent à nouveau », a-t-il déclaré à l’ancien résistant.

Le président de la République devait ensuite s’envoler pour Londres pour rendre hommage à la ville qui fut la capitale de la France libre.

En présence du prince Charles, M. Macron remettra la Légion d’honneur à la ville de Londres, la septième ville ainsi décorée après Alger, Belgrade, Brazzaville, Liège, Luxembourg et Volgograd.

Au lendemain de son arrivée à Londres, le général de Gaulle avait appelé les militaires, ingénieurs et ouvriers français à le rejoindre pour poursuivre la lutte contre l’Allemagne nazie, malgré l’armistice demandé par le maréchal Pétain. « Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas », avait-il déclaré en concluant son intervention. Emmanuel Macron sera reçu à Clarence House, résidence du prince Charles, héritier de la couronne britannique, et de son épouse, Camilla.

Ce déplacement sera pour le chef de l’Etat le deuxième événement dans le cadre de « l’année de Gaulle » après la célébration, le 17 mai, du 80e anniversaire de la bataille de Montcornet (Aisne) et avant le 50e anniversaire de la mort du général à Colombey-les-Deux-Eglises, le 9 novembre. L'historien Serge Berstein résume, pour le journal L'Opinion, les intentions élyséennes derrière ces mises en scène.

« Ce qui est frappant pour les historiens, c’est qu’il a commémoré l’anniversaire de la bataille de Moncornet, une petite victoire locale qui n’a eu aucun effet dans une France qui s’est totalement effondrée en 1940. Emmanuel Macron a saisi l’occasion de célébrer ‘l’esprit français de résistance’. Il se pose implicitement en héritier du Général. Après tout, c’est à cela que sert l’histoire pour les politiques: se hisser à la hauteur de celui qui est considéré comme un modèle », souligne-t-il.

« L’ADN de notre famille »

Emmanuel Macron n’est pas le seul à se revendiquer du général de Gaulle, en particulier comme le défenseur de la « souveraineté » de la France, un mot qu’emploie désormais toute la classe politique.

Les partis de droite comme de gauche se revendiquent, en ce moment de crise sociale sur fond de crise sanitaire et économique, du général de Gaulle.Tandis que pour les Républicains (LR) le général est « l’ADN de notre famille »,selon le chef du parti, Christian Jacob, il est un homme qui « n’a jamais adhéré à la main invisible du marché et préférait la planification »,pour Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France insoumise (LFI). De son côté Marine Le Pen, la présidente du Rassemblement national (RN), s’est rendue mercredi sur l’île de Sein pour commémorer l’appel du 18 juin. Citant en exemple sa défense de l’indépendance de la France, elle estime, désormais, que le RN est le véritable héritier des valeurs de De Gaulle.

Mais qui peut, aujourd'hui, se hisser à la hauteur d'hommes providentiels comme le fut le général de Gaulle ?




Garett Skyport pour DayNewsWorld