LREM CONNAIT L'HEMORRAGIE

AVEC SEPT NOUVEAUX DEPARTS

Les défections se poursuivent.

Ce mardi matin, sept nouveaux députés quittent le groupe LaREM à l'Assemblée nationale pour rejoindre un nouveau groupe, nommé « Agir ensemble ». Malgré ce départ, le groupe se présente dans son communiqué comme un « pilier de la majorité ».

A l'heure actuelle, il reste donc 281 députés au sein du groupe LaREM au Palais-Bourbon. De fait, la perte de la majorité absolue (289 sièges) se creuse. Le nouveau groupe, dénommé « Agir ensemble », et dont l'esprit se veut « constructif », comprend 17 élus en tout.

Il y a à peine une semaine des « marcheurs » et ex « marcheurs » déposaient officiellement à l'Assemblée nationale un neuvième groupe politique baptisé « Ecologie démocratie solidarité » si bien que La République en marche (LREM) perdait ainsi la majorité absolue. politique les élus.

Un nouveau coup de tonnerre dans le paysage politique : le parti d'Emmanuel Macron ne connaît non seulement plus sa majorité absolue au Palais-Bourbon, fixée à 289 députés.mais depuis 2017, perdrait en moyenne un député tous les deux mois et demi. Le mouvement n'en compte plus que 281 – contre 314 en début de législature il y a trois ans.

Mais quelles sont les raisons invoquées par les intéressés ?

Pourquoi ces élus quittent-ils le navire ?

Une confrère de Franceinfo explique la fuite des « marcheurs » . Si l'on excepte le cas du député M'jid El Guerrab parti en septembre 2017 après sa mise en cause pour violences volontaires avec arme, Jean-Michel Clément, député de la Vienne, est le premier à quitter le mouvement macroniste. Il claque la porte en avril 2018, après plusieurs déconvenues politiques.

Des lois sécuritaires qui rebutent les députés de gauche.

L'ancien socialiste n'a pas apprécié la prolongation de l'état d'urgence en juin 2017, la loi sur la transparence de la vie politique, qui omet selon lui la question des lobbys mais surtout la loi asile et immigration, en avril 2018, qui précipite son départ.

Les textes sécuritaires ont rebuté une kyrielle de députés issus du PS ou ayant une sensibilité de gauche.Ainsi d'Albane Gaillot, élue dans le Val-de-Marne, qui s'est d'abord mise en retrait du groupe en siégeant parmi les apparentés en septembre 2019, avant de quitter définitivement ses anciens camarades en mars 2020. « C'était une évolution progressive. Il y a eu la loi asile et immigration et la loi anti-casseurs. J'étais de plus en plus mal à l'aise sur ces sujets, et puis la réponse du gouvernement à la crise des 'gilets jaunes' n'était pas à la hauteur », explique-t-elle pour France-info. Le recours au 49.3, cet article de la Constitution brandi par le gouvernement pour faire passer en force la réforme des retraites a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, explique-t-elle. Sébastien Nadot a lui aussi rejoint Ecologie, démocratie, solidarité après avoir été exclu du groupe LREM, en décembre 2018, pour ne pas avoir voté le budget...

Un manque de culture politique et des aides de camp.

Outre leur désaccord politique sur certains textes, ces députés déserteurs avancent aussi un autre dysfonctionnement majeur propre au jeune mouvement macroniste et de nature à expliquer en partie leur départ. « LREM, c'est une coquille vide idéologique. Les députés n'ont pas d'autre choix que de se mettre en phase avec le texte du ministre car ils n'ont pas de base idéologique pour se mettre en travers. Il n'y a pas de ressources collectivement , explique Sébastien Nadot. Au PS et chez LR, quand un ministre venait présenter son texte, il se faisait éventuellement bien rentrer dedans. Ce n'était pas forcément visible, mais le texte évoluait ». Un constat partagé par tous ceux qui sont partis. « C'est un groupe pléthorique de gens élus de manière inattendue, sans passé ni culture politique, et qui n'étaient pas dans le sens de désobéir », appuie Jean-Michel Clément. On n'a pas de corpus idéologique, on n'a pas travaillé dessus et donc on n'a pas cette épaisseur politique, qui manque à toute cette architecture », poursuit Albane Gaillot, ex-députée LREM sur franceinfo

Les députés LREM n'auraient aucune marge de manœuvre. « C'est géré comme une entreprise avec quatre députés sur cinq qui décident en relation avec le gouvernement. Les autres sont des aides de camp », assène Sébastien Nadot.




Garett Skyport pour DayNewsWorld