FUITES SUR LES MESURES D'EMMANUEL MACRON

Il a fâché une partie des retraités avec la hausse de la CSG. C'est pourquoi le Président doit annoncer la réindexation des «retraites de moins de 2 000 euros» sur l'inflation à brève échéance, c'est-à-dire à partir du 1er janvier 2020. « Les retraites de moins de 2 000 euros seront réindexées sur l'inflation dès le 1er janvier prochain», selon ce projet de discours.

Par mesure d'économie, le Premier ministre Edouard Philippe avait annoncé fin août que la hausse des pensions de retraite serait plafonnée à 0,3 % en 2019 et 2020, une mesure impopulaire qui s'ajoutait à l'effet de la hausse de la CSG pour certains retraités.

Le 10 décembre, lors d'une allocution télévisée, M. Macron avait déjà annoncé l'annulation, pour 2019, de la hausse prévue de la CSG pour les retraités touchant moins de 2 000 euros par mois.

Une baisse «des impôts des classes moyennes» sera financée notamment par «la suppression de certaines niches fiscales».Le Premier ministre Édouard Philippe avait évoqué l'«exaspération fiscale» comme le principal enseignement du grand débat national lancé début janvier.

Parmi les mesures en faveur du pouvoir d'achat, le texte mentionne également que la prime exceptionnelle de 1 000 € défiscalisée et sans cotisations sociales, décidée fin décembre 2018, va être «pérennisée» et ouverte aux employeurs «chaque année».

S'agissant de l'impôt sur la fortune, le président de la République refuse comme prévu de le rétablir immédiatement mais annonce une «évaluation objective» de la réforme controversée de 2017, s'engageant sur cette base à «apporter toutes les modifications et corrections nécessaires».

Est prévue aussi la suppression de certaines niches fiscales. Tout cela sera une réalité dès le début de l'année prochaine.

Emmanuel Macron explique ne plus vouloir «aucune fermeture d'école et d'hôpital jusqu'à la fin du quinquennat», «sauf demande des maires».

Prenant acte que «beaucoup de nos concitoyens ont le sentiment que leur territoire est abandonné», le chef de l'État souhaite «assurer la présence des services publics» et «ouvrir un nouvel acte de notre décentralisation», notamment avec «plus de fonctionnaires sur le terrain, avec davantage de responsabilités», «et moins de fonctionnaires à Paris pour écrire des normes ou créer des règles». Emmanuel Macron fixe le nouveau plafond à 24 élèves par classe, de la grande section de maternelle au CE1, y compris hors REP.

Pour répondre aux demandes pressantes des Gilets jaunes et de certaines oppositions comme La France insoumise (LFI), Emmanuel Macron se montre donc «favorable» à ce que des référendums d'initiative citoyenne (RIC) «puissent être organisés sur certains sujets d'intérêts locaux».

Il est en outre «favorable à ce qu'on puisse rendre plus accessible, en simplifiant les règles», le référendum d'initiative partagée (RIP), prévu par la Constitution mais extrêmement compliqué à mettre en œuvre. Le RIP a été introduit dans la loi en 2008 par Nicolas Sarkozy mais le décret d'application n'a été promulgué qu'en décembre 2014.

Le texte de l'allocution d'Emmanuel Macron prévoit aussi qu'«une convention de 300 citoyens tirés au sort» sera installée «dès le mois prochain», en mai. Elle sera chargée de «travailler à la transition écologique et aux réformes concrètes à prendre». Depuis deux ans, la constitution d'une assemblée citoyenne s'occupant des questions écologiques a été maintes fois proposée.

Enfin, le Président veut un nouvel acte de décentralisation conçu avec les élus et les forces vives pour simplifier le «millefeuille».

Le président de la République se dit favorable, selon son projet d'allocution, à la suppression de l'ENA (Ecole nationale d'Administraton), dont il est lui-même sorti diplômé en 2004. Le chef de l'Etat est favorable à un changement de «la formation, la sélection, les carrières en supprimant l'ENA et plusieurs autres structures», selon le discours de son allocution. «Nous avons besoin d'une élite, de décideurs», estime Emmanuel Macron, qui souhaite qu'on donne «à tous nos jeunes leurs chances en fonction uniquement de leur mérite et pas de leur origine sociale ou familiale», selon le document

L’incendie de Notre-Dame de Paris a certes bousculé l’agenda du président de la République, contraint de remettre ses annonces de sortie du « grand débat » à plus tard. Mais les Français attendent avec impatience cependant du président des éclaircissements sur les mesures envisagées et sur le mode de gouvernance.

 

Garett Skyport pour DayNewsWorld