RETRAITES , GREVE ET COLERE DE MACRON

Le 51e jour de grève contre la réforme des retraites coïncide avec l’examen, en conseil des ministres, des deux projets de loi qui seront ensuite soumis aux députés. Les projets de loi relatifs à la mise en place d’un système universel de retraites ont en effet été présentés en conseil des ministres.

Les syndicats, mobilisés pour la 51e journée consécutive, ont manifesté et fait grève dans toute la France. Les manifestants étaient 1,3 million selon la CGT, dont 350 000 à Paris alors que les autorités ont annoncé que plus de 127 000 personnes ont défilé dans une soixantaine de villes hors Paris d’après la police et les préfectures.

La prochaine journée de mobilisation est fixée au mercredi 29 janvier, sans la participation de la CFE-CGC.

Réagissant à la situation sociale en France marquée par le conflit sur la réforme des retraites, le chef de l’Etat a dénoncé dans l’avion de retour d’Israël avec véhémence « les discours politiques extraordinairement coupables » affirmant que la France est devenue une dictature, et justifiant de ce fait la violence politique et sociale :« Aujourd’hui s’est installé dans notre société, et de manière séditieuse, par des discours politiques extraordinairement coupables, l’idée que nous ne serions plus dans une démocratie. Qu’il y a une forme de dictature qui s’est installée. ».

« Allez en dictature, et vous verrez », a continué le président au micro de Radio J .

« Mais allez en dictature ! La dictature c’est un régime où une personne ou un clan décide des lois. Une dictature c’est un régime où l’on ne change pas les dirigeants, jamais. Si la France c’est ça, essayez la dictature et vous verrez ! La dictature, elle justifie la haine. La dictature, elle justifie la violence pour en sortir. Mais il y a en démocratie un principe fondamental : le respect de l’autre, l’interdiction de la violence, la haine à combattre. »

Après plusieurs actions coups de poing dans les jours précédents, Emmanuel Macron a dénoncé « les actes de violence et la radicalité de certains blocages », appelant « à la plus grande fermeté à l'égard de leurs auteurs » selon des propos rapportés par Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement, à l'issue du Conseil des ministres. Selon M. Macron, « tous ceux qui aujourd’hui dans notre démocratie, se taisent sur ce sujet, sont les complices, aujourd’hui et pour demain, de l’affaiblissement de notre démocratie et de notre République ».

Interrogé au retour d’Israël, où il a participé jeudi aux commémorations de la libération du camp nazi d’Auschwitz, le président français a par ailleurs précisé à un confrère son analyse de l’antisémitisme, qu’il relie à la crise économique et sociale.

« Toutes les démocraties occidentales vivent une crise, et c’est une crise qui s’exacerbe devant les grandes peurs contemporaines », a-t-il estimé, citant la transformation numérique et la transformation climatique.

Or d’après lui, « l’antisémitisme est la forme la plus avancée, à chaque fois la plus radicale de la peur de l’autre ».




Garett Skyport pour DayNewsWorld