LES PUNCHLINES DE L'ANCIEN PRESIDENT

    JACQUES CHIRAC

En quarante-deux ans de carrière politique, l'ancien président français Jacques Chirac a laissé dans les mémoires plusieurs déclarations marquantes, entre discours historiques, provocations, gaffes et dérapages.

En voici un florilège:

Notre maison brûle

«Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. La nature mutilée, surexploitée, ne parvient plus à se reconstituer et nous refusons de l'admettre. [...] La Terre et l'humanité sont en péril et nous en sommes tous responsables» (Sommet de la Terre à Johannesburg, 2 septembre 2002)

Rafle du Vél' d'Hiv'«Oui, la folie criminelle de l'occupant a été secondée par des Français, par l'Etat français. [...] Patrie des Lumière et des droits de l'homme, terre d'accueil et d'asile, la France, ce jour-là, accomplissait l'irréparable. Manquant à sa parole, elle livrait ses protégés à leurs bourreaux» (Reconnaissant la collaboration de la France avec l'Allemagne nazie lors de la Rafle du vélodrome d'hiver, 16 juillet 1995)

What do you want ?

«What do you want? Me to go back to my plane and go back to France? Is that what you want ? Let them go, let them do.» («Que voulez-vous? Que je retourne à mon avion et que je rentre en France ? C'est ce que vous voulez ? Laissez-les aller, laissez-les faire») (Altercation avec les services de sécurité israéliens qui s'interposent entre lui et la population arabe dans la vieille ville de Jérusalem, 22 octobre 1996)

Ménagère

«Qu'est-ce qu'elle veut de plus, cette ménagère? Mes couilles sur un plateau?» (Lors d'un sommet européen, Jacques Chirac, alors premier ministre, ignore que son micro est resté ouvert et s'emporte contre son homologue britannique Margaret Thatcher, février 1988)

Immigration

«Notre problème, ce n'est pas les étrangers, c'est qu'il y a overdose. [...] Comment voulez-vous que le travailleur français qui travaille avec sa femme et qui, ensemble, gagnent environ 15'000 francs, et qui voit sur le palier à côté une famille avec un père de famille, trois ou quatre épouses, et une vingtaine de gosses, et qui gagne 50'000 francs de prestations sociales, sans naturellement travailler! Si vous ajoutez à cela le bruit et l'odeur, eh bien le travailleur français devient fou! [...] Et ce n'est pas être raciste que de dire cela» (Dîner-débat avec des militants de son parti, 19 juin 1991)

Le roquet

« Ce n'est certainement pas vous monsieur Fabius qui allez me déstabiliser. Soyez gentil de me laisser parler et de cesser d'intervenir incessamment, un peu comme le roquet ! » (En octobre 1985, Jacques Chirac inflige à Laurent Fabius, alors Premier ministre, un recadrage osé sur le plateau de TF1)

Les pommes

« C’est d’abord parce que j’aime beaucoup les pommes, je suis un mangeur de pommes. » (En 1995, il sort un livre, La France pour tous, dont la couverture représente un pommier. Interrogé sur ce choix par Alain Duhamel, Jacques Chirac explique tout simplement de cette manière.Une phrase qui deviendra le slogan « Mangez des pommes » sous la plume des Guignols de l’info, et qui, selon certains observateurs, contribuera à sa victoire à l’élection présidentielle de 1995.)

Extrême droite

«Je ne peux pas accepter la banalisation de l'intolérance et de la haine» (Justifiant son refus de débattre avec le président du Front national (FN, extrême droite) Jean-Marie Le Pen, son adversaire au deuxième tour de l'élection présidentielle, 23 avril 2002)

Voyages payés en liquide

«Ce n'est pas qu'elles se dégonflent, c'est qu'elles (ndlr: les sommes) font pschitt , si vous me permettez cette expression.» (Interview télévisée au palais présidentiel, 14 juillet 2001)

Une histoire abracadabrantesque

« Je suis indigné par le procédé, indigné par le mensonge, indigné par l'outrance... Il doit y avoir des limites à la calomnie... Aujourd'hui on rapporte une histoire abracadabrantesque ».(En septembre 2000, au cours d'un entretien sur France 3, Jacques Chirac questionné sur le financement occulte de son parti, le RPR, révélé par Jean-Claude Méry, un membre du comité central du parti.)

Sarkozy

«Je décide et il exécute» (Recadrant Nicolas Sarkozy, alors son ministre des Finances, 14 juillet 2004)

« Sarkozy, faut lui marcher dessus. Et du pied gauche, ça porte bonheur. »

Hollande

«Je peux dire que je voterai Hollande!» (11 juin 2011 en Corrèze, à propos de François Hollande, candidat socialiste à la présidentielle française de 2012 et alors que Nicolas Sarkozy est aussi candidat. L'entourage de l'ancien président parlera «d'humour corrézien»)

Après deux mandats, soit douze années passées à la tête du pays, Jacques Chirac donne son dernier discours officiel de président de la République. Dans cette dernière allocution chargée d'émotion, le chef de l'Etat déclare aux Français:

« Pas un instant, vous n'avez cessé d'habiter mon cœur et mon esprit. Pas une minute, je n'ai cessé d'agir pour servir cette France magnifique. Cette France que j'aime autant que je vous aime ».

Carl Delsey pour DayNewsWorld