LE TEMPS DES TEMPETES DE NICOLAS SARKOSY

 UN LIVRE SUR LE POUVOIR

Il est de retour... en librairie. Un an après son best-seller Passions- il s'est vendu à plus de 200 000 exemplaires -,Nicolas Sarkozy revient sur le devant de la scène ce vendredi 24 juillet avec un nouvel ouvrage, Le Temps des tempêtes. Un grand coup médiatique, à 600 jours de la prochaine élection présidentielle.

Il se dédouane pourtant de toute ambition politique : « Je ne suis pas en campagne. Ça ne me manque pas ! » a-t-il déclaré au Figaro qui publiait les bonnes feuilles de ce nouvel ouvrage.

Dans cet opus de 522 pages, majoritairement écrites pendant le confinement, l'ancien président y retrace ses deux premières années à la tête du pays, mêlant Histoire et son histoire.

Histoire(s) de crises

Fidèle à son tempérament, Nicolas Sarkozy aborde ainsi plusieurs des épisodes forts de sa présidence en évoquant la manière dont lui, l’homme, et pas seulement le président, a vécu les événements. Il revient principalement sur son action à l'international.:

la crise financière sans précédent, la crise entre la Géorgie et la Russie ou la libération des otages - comme Ingrid Bétancourt - À propos de la libération d’Ingrid Betancourt notamment, l’ancien chef d’État se remémore l’admiration qu’il eut pour les voyages dantesques de l’émissaire envoyé dans la jungle colombienne.

L'occasion aussi de brosser de petits portraits ciselés à sa façon des différents leaders internationaux, qu'il a fréquentés dès son entrée à l'Elysée :

Angela Merkel, Georges Bush - dont il fait un portrait plus flatteur qu'on ne l'imagine et qu'il a préféré finalement à Obama -, Vladimir Poutine, le Prince Charles, la reine d'Angleterre.... D’Angela Merkel, Nicolas Sarkozy retient surtout le courage, la détermination, la capacité de travail mais aussi la résilience, « à l’image de sa coiffure qui ne change jamais », s’amuse-t-il. Il dépeint aussi une chancelière gourmande qui préfère se priver des petits-déjeuners en chambre au profit des buffets mieux garnis...

Des règlements de compte avec ses rivaux

Mais pour la chroniqueuse politique Catherine Nay ce qui constitue « un agrément du livre » , ce sont les portraits que l'auteur dresse de certains de ses rivaux politiques, au vitriol. Des politiques français qu'il n'aime pas du tout comme Jean-Louis Debré, François Bayrou, Philippe de Villiers, Laurent Fabius, Dominique Strauss-Kahn et Alain Juppé. Premier visé et touché, le chiraquien Jean-Louis Debré. Leur détestation n'est un secret pour personne. « Il m'a toujours voué une haine tenace fondée sur une jalousie irrationnelle, mais assez fréquente chez cet homme. Sentiment au demeurant très étrange pour celui qui connut une carrière inespérée au regard de son peu d'intérêt pour les débats intellectuels ou programmatiques »

A propos de Daniel Cohn-Bendit, il dit « qu'il vivait dans sa bulle et n'était jamais confronté aux réalités du terrain ». De Dominique Strauss-Kahn, dont les ambitions présidentielles ont été emportées par l'affaire du Sofitel, alors qu'il présidait le Fonds monétaire international, Nicolas Sarkozy écrit : « Aujourd'hui, j'avoue ne plus trop savoir qui est ce DSK que j'ai propulsé à la tête du FMI.Si c'était à refaire, je ne le referais pas. »

Mais sa cible préférée reste François Bayrou, sur lequel il écrit deux pages et demie au vitriol : « Son tempérament profond le portait à une détestation de tous ceux qui avaient réussi là où il avait lui-même échoué. Emmanuel Macron en fera à son tour, avant la fin de son quinquennat, l'amère expérience. »Nicolas Sarkozy va jusqu'à comparer le maire de Pau à l'abbé Frollo, le trouble et pervers personnage de Notre-Dame de Paris qui prône la rigueur et la morale tout en pratiquant l'absolu contraire.

Quelques anecdotes personnelles

Au-delà de ces règlements de compte, l'ancien président consacre quelques pages à son divorce avec Cécilia, sa deuxième vie avec Carla Bruni, son mariage et la façon dont il a vécu ces épreuves personnelles. Dans ce livre tiré à 250 000 exemplaires, il amorce des mea-culpa lorsqu'il revient sur son célèbre « Casse toi pauvre c.. ». Il se reproche d'avoir été grossier, d'être tombé dans un « piège de débutant ». Mea culpa aussi lorsqu’il revient sur le discours de Dakar. En déplacement au Sénégal en juillet 2007, Nicolas Sarkozy avait choqué en évoquant un homme africain « pas encore entré dans l’histoire ». « C’était une erreur, comment le contester », écrit-il, treize ans plus tard.

Un livre sur l'exercice du pouvoir avant tout .




Joanne Courbet pour DayNewsWorld