JEAN CASTEX

NOUVEAU PREMIER MINISTRE FRANCAIS

Après trois ans en fonction, Édouard Philippe a quitté le gouvernement ce vendredi 3 juillet. Emmanuel Macron a nommé pour le remplacer son « M. Déconfinement », Jean Castex. Haut fonctionnaire, cet énarque de 55 ans, ancien secrétaire général adjoint de l’Élysée sous Sarkozy, est aussi un élu local, maire LR de Prades (petite bourgade des Pyrénées-Orientales), qui incarne une droite sociale.

Un  élu de terrain

Il est maire depuis2008 de la commune de Prades avec ses 6 000 et quelques habitants .Au premier tour des municipales de 2020, qui se sont déroulées le 15 mars dernier, il a d’ailleurs été réélu avec 75% des voix.

Un véritable plébiscite. Il est également conseiller régional et départemental dans le Languedoc-Roussillon. Il s’était présenté aux législatives de 2012, mais avait été battu par la candidate socialiste.

Un sarkozyste remplace un juppéiste à Matignon.

Profondément ancré à droite, Jean Castex a longtemps soutenu François Fillon, notamment aux dernières primaires en 2016. Sa carrière, il la doit à un autre ponte de l'ancienne UMP : Xavier Bertrand. En 2004, alors qu’il est ministre de la Santé de Jacques Chirac, ce dernier nomme Jean Castex directeur de l'hospitalisation et de l'organisation des soins, avant d'en faire son directeur de cabinet.

Un poste qu’il occupera ensuite au ministère du Travail jusqu’en 2008. En 2010, il est appelé par Nicolas Sarkozy à l’Élysée pour remplacer Raymond Soubie au poste de conseiller social. En 2011, Castex est même promu secrétaire général adjoint de l’Élysée.

Une nomination dans l'air du temps

La nomination de l'élu de Prades est dans l'air du temps. La crise sanitaire a révélé les faiblesses d'une France trop jacobine, trop « verticale » et bureaucratique, nommer un homme de terrain s'imposait. Mais en désignant Jean Castex, proche d’Édouard Philippe à bien des égards, Emmanuel Macron mise sur la continuité confirmant qu’il entend mener une politique plus à droite qu'à gauche. Lors de la passation des pouvoirs, vendredi dans la cour de l’Hôtel Matignon, le nouveau premier ministre a d'ailleurs revendiqué une « communauté de valeurs » avec Edouard Philippe, « ces valeurs démocratiques et républicaines ». En esquissant la suite, il a jugé qu’en raison de la crise sanitaire « les priorités devront évoluer, les méthodes devront donc être adaptées ». « Il nous faudra plus que jamais réunir la nation » pour poursuivre les réformes déjà engagées afin « que nous en [sortions] plus forts et plus solidaires ».

Le nouveau chemin pour les deux dernières années du quinquennat n’est pas un changement de cap, mais la redéfinition de grandes priorités dictées par les circonstances. Il s’agira d’investir massivement pour relancer l’économie, accélérer la transition écologique, sauver les emplois en ayant non moins massivement recours à l’endettement.

La composition du nouveau gouvernement pourrait rééquilibrer peut-être la balance vers le centre..




Garett Skyport pour DayNewsWorld