CONDAMNATION SEVERE DU COUPLE FILLON

 DANS L'AFFAIRE DES EMPLOIS FICTIFS

C'est dans un climat tendu après les révélations de la juge Eliane Houlette- qui a récemment fait état de « pressions » procédurales de sa hiérarchie pendant l’enquête- que le tribunal correctionnel de Paris a rendu son jugement le 29 juin 2020. François Fillon, son épouse, Penelope, et son ancien assistant parlementaire Marc Joulaud ont été reconnus coupables, lundi 29 juin, de détournements de fonds publics, complicité et recel.

L’ancien premier ministre a été condamné à une peine de cinq ans d’emprisonnement, dont deux ferme, 375 000 euros d’amende et une peine d’inéligibilité de dix ans. En faisant « prévaloir son intérêt personnel sur l’intérêt commun » dans un but d’« enrichissement personnel », François Fillon, 66 ans, « a contribué à éroder la confiance » des citoyens, a souligné la présidente du tribunal, Nathalie Gavarino.

Penelope Fillon est condamnée à trois ans de prison avec sursis, 375 000 euros et deux ans d’inéligibilité. Entre 1998 et 2013, la discrète Galloise de 64 ans a perçu au total 613.000 euros net au titre de trois contrats d’assistante parlementaire.Pour le tribunal, ses contrats n’avaient « aucune consistance » et ne répondaient à « aucun besoin ».

Marc Joulaud, maire sortant de Sablé-sur-Sarthe, battu dimanche soir aux élections municipales mais élu au conseil municipal, a quant à lui été condamné à trois ans d’emprisonnement avec sursis, 20 000 euros d’amende avec sursis et cinq ans d’inéligibilité.

L’ancien premier ministre et son épouse font appel de cette condamnation.

« Cette décision, qui n’est pas juste, va être frappée d’appel (…), il y aura un nouveau procès », a ainsi annoncé devant la presse Antonin Lévy, conseil de M. Fillon. L’avocat de Penelope Fillon, Pierre Cornut-Gentille, a, lui, dénoncé une peine « sévère ».

« Il y aura un nouveau procès, c’est d’autant plus nécessaire que, depuis quelques jours, on commence enfin à comprendre ce que nous pressentons depuis 2017, les conditions ubuesques dans lesquelles cette enquête s’est déclenchée, les conditions scandaleuses dans lesquelles cette instruction a été ouverte, les conditions surprenantes dans lesquelles les investigations ont ensuite été conduites », a affirmé M. Lévy.

Cette affaire aux multiples rebondissements avait stoppé net la course en tête pour la présidentielle de François Fillon, le candidat de droite, parti favori dans les sondages, faussant l'élection présidentielle.




Jaimie Potts pour DayNewsWorld