COUP DE TONNERRE POUR LES CESAR 2020 OU

LA DEMISSION COLLECTIVE DE LA DIRECTION

La direction des César a annoncé jeudi soir sa « démission collective », à quinze jours de la prochaine cérémonie annuelle, sur fond de crise, entre dénonciation de l’opacité de la gestion de l’académie et la polémique Polanski.

Cette cérémonie des César aura fait couler beaucoup d’encre. À quelques jours de l’événement, qui aura lieu le 28 février, la direction de l’académie des César annonce sa démission unanime.

Cette démission collective permettra de procéder au renouvellement complet de la direction », indique l’Académie présidée depuis 2003 par le producteur Alain Terzian .

Dans un communiqué, l’institution affirme vouloir « honorer celles et ceux qui ont fait le cinéma en 2019, pour retrouver la sérénité et faire que la fête du cinéma reste une fête ».

Elle précise que l’Assemblée Générale se réunira après la cérémonie pour élire une nouvelle direction, sous l’égide du CNC. Le but de ce bouleversement : « mettre en œuvre les mesures de modernisation annoncées »

Cette annonce choc survient après une tribune publiée lundi soir dans « le Monde », où quelque 400 personnalités dont Omar Sy, Bertrand Tavernier, Michel Hazanavicius, Jacques Audiard, Céline Sciamma, Marina Foïs ou Agnès Jaoui ont réclamé une « réforme en profondeur » de l’Académie des César.

Parmi leurs griefs, des « dysfonctionnements », une « opacité des comptes » ou des statuts qui « n’ont pas évolué depuis très longtemps » et reposent encore et toujours sur « la cooptation ».

Si Polanski recevait un César…

Il faut dire que l’Académie est au cœur de plusieurs polémiques, dont la nomination dans 12 catégories de Roman Polanski. Le cinéaste fait l’objet d' accusations pour viols et agressions sexuelles et a même été condamné en 1977.

Plusieurs associations féministes dénoncent la nomination du cinéaste et accusent l’Académie de protéger l’homme pourtant condamné. Des associations comme Osez le féminisme ! appellent à un rassemblement le soir de la cérémonie devant la salle Pleyel à Paris.

Une autre affaire secoue aussi la cérémonie. À l’occasion du traditionnel dîner des révélations, qui réunit les nommés des espoirs féminins et masculins, deux marraines sont refusées par l’Académie. Virginie Despente et Claire Denis sont jugées illégitimes et pas assez médiatiques pour jouer ce rôle.

Enfin, une tribune relance le débat sur l’Académie et ses pratiques jugées « élitiste et fermée »  par des professionnels du cinéma. Publié dans Le Monde, le texte demande une réforme en profondeur et une refonte des modes de gouvernances. Ils dénoncent le mode de fonctionnement de l’Académie et l’opacité de la gestion.

Sur Twitter, le ministre de la Culture, Franck Riester, a annoncé avoir demandé au CNC d’accompagner l’Académie « dans la rédaction des nouveaux statuts de l’association, en concertation avec les professionnels concernés et dans le respect de ces principes. » Il ajoute « Cette gouvernance renouvelée doit permettre de représenter le cinéma français dans toutes ses esthétiques et sa diversité ».

La cérémonie, qui se tiendra à la salle Pleyel le 28 février prochain récompensera les films français sortis en 2019. Outre J’accuse de Roman Polanski, la Belle Époque de Nicolas Bedos et Les Misérables de Ladj Ly sont en lice pour le prix du meilleur film.

C’est Florence Foresti qui officiera en qualité de maîtresse de cérémonie.




Jenny Chase pour DayNewsWorld