ATTERRISSAGE REUSSI POUR LA FUSEE SOYOUZ

La fusée Soyouz MS 11, qui est actuellement le seul moyen d’acheminer des équipages vers la Station spatiale internationale (ISS), a été lancée avec succès,  lundi 3 décembre depuis le centre spatial de Baïkonour, au Kazakhstan.

Elle a amerri à 18 h 40 (heure de Paris) après avoir décollé sans encombre à 12h30 , soit 6h30 après le lancement comme prévu. A bord l'équipage d'Expedition 58, composé de trois astronautes :

David Saint-Jacques de l'Agence spatiale canadienne , l'Américaine Anne McClain de la Nasa et le cosmonaute russe Oleg Kononenko de Roscosmos . Les trois scientifiques ont décollé pour une mission de six mois et demi en orbite à 400 kilomètres au-dessus de la Terre. L’équipage actuel, composé de Sergueï Prokopyev, Alexander Gerst et Serena Auñon-Chancellor doit revenir sur terre le 20 décembre.

Ce vol faisait figure de test pour l'industrie spatiale russe,un demi-siècle après le début de la conquête spatiale marquée par le vol historique de Youri Gagarine,

En effet le 11 octobre, la fusée emportant l’Américain Nick Hague et le Russe Alexeï Ovitchinine avait été victime d'une défaillance deux minutes après le décollage. S'est ajouté à cet échec un autre incident , à savoir la découverte d'une fuite en août sur l'un des vaisseaux Soyouz stationnant à bord de l'ISS.

Même si Soyouz reste l' un des programmes spatiaux les plus sûrs de l'histoire, des doutes ont été émis sur l’industrie spatiale russe, en proie à de nombreux échecs ces dernières années. Aux États-Unis, qui ont investi 100 milliards de dollars en 28 ans dans la Station spatiale, les dirigeants de la Nasa comme les responsables politiques s'inquiètent de leur dépendance à un système de transport spatial unique.

Vladimir Vladimir Poutine a d'ailleurs demandé en juillet à son agence « d'améliorer drastiquement la qualité et la fiabilité des véhicules spatiaux et des lanceurs » russes. Roscosmos se heurte à des problèmes de coûts de plus en plus élevés, à une technologie insuffisante et un manque de main d’œuvre qualifiée.

L'industrie spatiale russe a bien du mal à remplacer une main-d’œuvre vieillissante par de jeunes ingénieurs et techniciens aux salaires si peu attrayants. A cela s'ajoute la corruption et les détournements de fonds. Depuis 2014, ce sont 140 enquêtes qui ont été ouvertes suite à des détournements de fonds autour de la construction du cosmodrome Vostochny.

Si la Russie avait jusque-là le monopole de ces voyages depuis 2011 et l'arrêt de la Navette spatiale américaine, elle devrait affronter dès 2019 la concurrence des « taxis de l'espace » SpaceX et Boeing .

Paul Emison pour DayNewsWorld