COMMENT VA REAGIR TAYLOR SWIFT 

VICTIME DE DEEPFAKES PORNOGRAPHIQUES

SUR LES RESEAUX SOCIAUX ?

La semaine dernière, la chanteuse Taylor Swift a été victime de deepfakes à caractère pornographique, des montages photo et vidéo de synthèse ultraréalistes générés par l'IA et diffusés sur les réseaux sociaux. Ces contenus proviendraient d'un groupe Telegram spécialisé dans la création de montages sexuels impliquant des femmes.

Une des images mettant en scène la célèbre artiste américaine a été visionnée près de 50 millions de fois sur X, où elle est restée accessible pendant quasiment 24 heures avant d'être retirée, suscitant l'indignation parmi les millions de fans de l'artiste, élue la plus écoutée au monde en 2023.

Cet incident a incité les "swifties" à se mobiliser afin de contrer la prolifération de ces deepfakes. Les fans ont massivement publié le message "PROTECT TAYLOR SWIFT" en lettres majuscules, accompagné d'extraits de concerts de l'artiste pour submerger les contenus explicites.Plus de 200 000 messages de soutien ont été enregistrés pendant le week-end, marquant un mouvement de protestation général contre les deepfakes à caractère pornographique impliquant des femmes.

Face à la polémique, X, le réseau d'Elon Musk, a fini par retirer les images controversées, de fermer les comptes impliqués dans leur diffusion et de bloquer toutes les recherches liées au nom de la chanteuse. "Une mesure temporaire, prise avec énormément de prudence, car nous accordons la priorité à la sécurité", selon la plateforme, qui n'a pas précisé combien de temps elle allait durer.

Les femmes: les plus premières victimes des deepfakes

Cette décision du réseau social intervient quelques heures après une intervention de la Maison Blanche sur le sujet. "Nous sommes alarmés par les informations faisant état de la circulation de ces fausses images", a déclaré devant la presse Karine Jean-Pierre, la porte-parole de l'exécutif américain .

La Maison-Blanche veut pousser le Congrès à adopter une loi fédérale contre les deepfakes porno générées par l'IA. 

Pour l'heure, une dizaine d'Etats américains ont déjà pris des mesures en ce sens mais aucune loi fédérale ne criminalise la diffusion de deepfakes. Les plateformes ont également été sommées d'agir plus vite pour lutter contre la diffusion de ces images.

"Une politique de tolérance zéro"

Elle pourrait marquer une prise de conscience contre un fléau qui vise quasi-exclusivement les femmes.

L'utilisation répandue de la technologie pour générer des vidéos à caractère sexuel sans le consentement des femmes, qu'elles soient célèbres ou anonymes, est devenue une problématique majeure. Selon une enquête menée par la société de cybersécurité Home Security Heroes, les deepfakes pornographiques représentaient l'année dernière 98% de la production mondiale dans cette catégorie. 

Le magazine Wired rapporte que pas moins de 113 000 vidéos de ce type ont été mises en ligne sur des plateformes pornographiques au cours de la dernière année. Avec les avancées de l'intelligence artificielle, des forums spécialisés diffusent désormais des conseils permettant à n'importe qui de créer des contenus déshabillant une personne de son choix en quelques clics, à partir d'une simple photo.

L'icône mondiale Taylor Swift, désignée personnalité de l'année 2023 par le magazine Time, connue pour avoir influencé les politiques d'entreprises telles qu'Apple en matière de droits d'auteur et avoir révélé les pratiques discutables de Live Nation dans l'industrie des concerts, pourrait jouer un rôle déterminant dans la lutte contre le Deepfake Porn. 

Attendons sa prochaine prise de parole sur ce sujet brûlant.




Kate White pour DayNewsWorld