MARINE LE PEN ENTRE EN CAMPAGNE PRESIDENTIELLE SOUS LE SIGNE DES « LIBERTES »

La mise en orbite de Marine Le Pen a eu lieu ce dimanche12 septembre 2021 à Fréjus, devant les cadres du parti rassemblés en conseil national. La patronne du Rassemblement national a laissé officiellement, pour le temps de la présidentielle, les rênes de son mouvement à son dauphin: le jeune vice-président du RN, Jordan Bardella pour souligner le dépassement par la candidate de son propre parti et partir à la conquête des Français qui n'y croient plus.

« Marine Le Pen sera une candidate détachée de la présidence du RN pour rassembler au-delà », fait valoir le futur numéro un du parti, qui aura 26 ans lundi, en plaidant que la présidentielle est « la rencontre entre un homme ou une femme et le peuple français ». Déjà début juillet Marine Le Pen avait exhorté ses militants à « aller chercher la victoire » en continuant à « ouvrir » le parti. Elle a ainsi nommé à cet égard comme directeur de campagne un ancien préfet, Christophe Bay, qui n'est pas issu du sérail partisan, contrairement à David Rachline, maire RN de Fréjus, qui occupait ce poste en 2017.

Aussi la candidate du RN a-elle lancé sa campagne présidentielle sous le signe des « libertés », pour trouver ce nouveau souffle.

« Libertés, libertés chéries! », expression inspirée de La Marseillaise (où elle s'écrit au singulier), sera son slogan de campagne sur des affiches sans le nom Le Pen ni celui du parti.

«La présidente des libertés françaises»

Marine Le Pen s’est présentée comme «la présidente des libertés françaises». «En France, les Français ont le droit de vivre comme des Français. Les délinquants seront mis hors d'état de nuire, les délinquants français en prison, les étrangers dans l'avion», a-t-elle promis. Prenant à partie «le silence assourdissant des prétendues féministes» à propos de certaines pratiques imposées par des communautés, elle a promis de libérer les femmes concernées du «joug obscurantiste (des) talibans de l'intérieur».

«Un choix de civilisation»

La candidate a affirmé que la présidentielle 2022 «ne sera pas seulement un choix de société, comme ont pu l'être les précédents scrutins, ce sera un choix de civilisation». Selon elle, seulement deux alternatives se présentent aux Français : «soit la dilution de la France par déconstruction et submersion (migratoire), soit le sursaut salutaire qui fera entrer la France dans le troisième millénaire autour de l'idée de Nation». Un projet de loi sur l’immigration doit être présenté en octobre, dont elle a promis qu’il serait soumis à un référendum pour être adopté si elle accède à l’Elysée.

Outre les questions de l'immigration et de la sécurité, qui tiennent évidemment une place très importante dans le programme, la candidate y a ajouté l’écologie, sous le thème de la «protection de notre lieu de vie». Marine Le Pen souhaite également relancer la natalité, avec un prêt aux jeunes parents qu’ils n’auraient plus besoin de rembourser après la naissance de leur troisième enfant.

Elle a également détaillé plusieurs volontés marquantes, comme la nationalisation des autoroutes. Selon elle, cette mesure devrait permettre de faire baisser de 10 à 15% les péages et limiter la «spoliation des Français», a-t-elle décrit au Figaro. Un milliard et demi d’euros devraient également revenir dans le budget de l’Etat, pour permettre de financer une politique de réaménagement du territoire. Une autre idée forte est celle de privatiser l’audiovisuel public. De quoi «rendre aux Français» 2,8 milliards de redevance, d’après elle. Les canaux d’outre-mer, l’INA ou Arte en seraient préservés.

Une troisième candidature ternie cependant par les signaux qu'envoie Eric Zemmour sur une possible candidature à la présidentielle...




Andrew Preston pour DayNewsWorld