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UN ROBOT SEXUEL CONCU POUR LE VIOL

CREE LA POLEMIQUE

L’amour entre les humains et les robots fait couler beaucoup d’encre. Les progrès en robotique sont tels que le phénomène s’attaque même au sexe. Les questions éthiques s’y rapportant sont parfois des plus préoccupantes.

La firme américaine True Companion sort la neuvième version du robot sexuel pour 9 995 dollars (environ 8 600 euros) . Alors que ce genre d’initiatives tend à se démocratiser aux États-Unis, le robot « Roxxxy » crée un véritable tollé outre Atlantique. La raison ?

Ce robot sexuel, doté d’une intelligence artificielle, possède plusieurs personnalités dont l’une des personnalités, « Frigid Farrah », est programmée pour résister aux avances de son propriétaire. Dans sa fiche de produit (mise à jour depuis la polémique), la société décrivait son robot comme suit : "Si votre Roxxxy a la personnalité 'Frigid Farrah' et que vous la touchez dans une zone intime, elle ne va très certainement pas apprécier vos avances". Une description qui a très vite suscité la polémique. Outre la simulation de viol, l'utilisateur pourra également s’acoquiner avec la personnalité « Young Yoko », avec une jeune fille « d’à peine 18 ans ». « oh si jeune (à peine 18 ans) qui attend que vous lui appreniez des choses ». De taille humaine et à l'apparence personnalisable, la machine est là pour "permettre à chacun de réaliser la plupart de ses fantasmes sexuels les plus privés ".

Une incitation au viol qui a soulevé la polémique outre-Atlantique, rapporte The Independent.

La firme américaine se défend en avançant l'argument suivant : « Si les femmes peuvent avoir un vibromasseur, pourquoi les hommes ne pourraient-ils pas avoir un Roxxxy ? Avoir un robot sexuel est juste une autre aide pour permettre aux femmes comme aux hommes de faire en sorte que leurs rêves deviennent réalité. »

Cet argument n’a pas fait mouche: certains craignent que ces robots reproduisant l’apparence d’une femme, l’autonomie en moins, encouragent à la culture du viol.

Pour le professeur Noel Sharkey, membre de la Fondation pour une robotique responsable, les implications éthiques de ces robots pour notre sexualité future doivent être examinées. Ils peuvent encourager toute sorte d’abus sexuels, y compris la pédophilie.

« Il y a des gens qui disent qu’il est préférable que des robots soient violés plutôt que de vraies personnes. D’autres assurent que cela encouragera davantage les violeurs. »

Laura Bates, militante et fondatrice du Everyday Sexism Project dénonce également ce robot, Frigid Farrah, n'y voyant pas seulement un sextoy anodin pour les hommes : « Le viol n’est pas un acte de passion sexuelle. C’est un crime violent », dénonce-t-elle dans le New York Times.

« Nous ne devrions plus encourager les violeurs à trouver des exutoires prétendument sûrs, ou alors nous devrions aussi aider les meurtriers en leur donnant des mannequins réalistes et couverts de sang à poignarder. Si cette suggestion semble ridicule, pourquoi l’idée de fournir des victimes robotiques aux agresseurs sexuels semble faisable pour certains ? »

Selon elle ces robots ne font que « normaliser » le viol dans une société où la violence sexuelle n'est pas encore perçue comme un véritable crime

Britney Delsey pour DayNewsWorld