QUE DEVIENNENT LES OTAGES SOPHIE PETRONIN ET SOUMAILA CISSE AU MALI

 AVEC LA LIBERATION DE DJIHADISTES ?

Le porte-parole du gouvernement a refusé de commenter les rumeurs d’une libération prochaine de l’otage bordelaise, évoquant un sujet « extrêmement sensible ».

Un développement significatif semblait en effet se profiler ce mardi 6 octobre au Mali dans les efforts pour la libération de la dernière otage française dans le monde, Sophie Pétronin, et celle de l’une des plus hautes personnalités politiques maliennes, Soumaïla Cissé.

La Bordelaise Sophie Pétronin a été enlevée le 24 décembre 2016 par des hommes armés à Gao (nord du Mali), où elle dirigeait depuis des années une organisation d’aide à l’enfance. Elle est supposée avoir été retenue, avec Soumaïla Cissé, ancien ministre, candidat à la présidentielle et chef de l’opposition au Mali, par des groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda.

La dernière otage française dans le monde, Sophie Pétronin, et celle de l’une des plus hautes personnalités politiques maliennes, Soumaïla Cissé, seraient imminentes. La famille de Sophie Pétronin a annoncé tard ce mardi 6 octobre sa libération. Mais les autorités françaises n’avaient toujours pas confirmé l’information ce mercredi.

Plus d’une centaine de djihadistes ont été libérés de prison au Mali depuis ce week-end pour obtenir la libération des otages. Le fils de Sophie Pétronin, Sébastien Chadaud, arrivé mardi à Bamako, demeure sans nouvelle.

Une trentaine de jihadistes ont encore été sortis de prison lundi 5 et mardi 6 octobre, après plus d’une centaine pendant le week-end, en relation avec les tentatives pour obtenir la libération de Sophie Pétronin et Soumaïla Cissé, qui seraient détenus par des islamistes armés, ont indiqué des sources proches des tractations s’exprimant sous le couvert de l’anonymat compte tenu de la sensibilité du dossier.

Les autorités françaises et maliennes observent un silence total sur les mouvements qui seraient en cours.

Sophie Pétronin est apparue dans des vidéos diffusées en 2017 et 2018 par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), alliance de groupes jihadistes affiliée à Al-Qaïda. La dernière où on la voit autrement qu’en photo, publiée mi-juin 2018, la montre très fatiguée, le visage émacié, en appelant au président français Emmanuel Macron. Dans un document ultérieur, une photo la montre alitée. Les images de l’otage n’ont cessé d’alarmer la famille qui la disait malade et craignait pour sa vie. Les proches se sont mobilisés sans désemparer pour sa libération, pressant à différentes reprises le président Emmanuel Macron et le gouvernement français ne pas oublier Sophie Pétronin et d’accepter de négocier avec les ravisseurs. Emmanuel Macron a assuré plusieurs fois que les services français travaillaient à sa libération « sans relâche », mais dans la discrétion.

Soumaïla Cissé, pour sa part, deuxième à trois reprises de l’élection présidentielle, a été kidnappé le 25 mars alors qu’il était en campagne législative dans la région de Tombouctou (nord-ouest). À défaut de preuve formelle, les soupçons pèsent sur le groupe jihadiste d’Amadou Koufa, actif dans le centre du Mali et affilié à Al-Qaïda.

Soumaïla Cissé est la personnalité nationale la plus éminente kidnappée au Mali depuis que les rébellions indépendantistes et jihadistes de 2012 ont plongé le pays dans une crise sécuritaire profonde.

Formation d'un gouvernement et sanctions levées au Mali

La spirale des violences a causé, avec les tensions intercommunautaires, des milliers de morts civils et militaires, malgré le déploiement de forces françaises et internationales, et s’est propagée au Burkino Faso et au Niger voisins.

Le sort de Soumaïla Cissé a constitué un des cris de ralliement de la contestation de plusieurs mois contre l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta. Ce dernier a fini par être renversé par un putsch le 18 août. Les colonels qui l’ont déposé contrôlent la transition politique qu’ils ont eux-mêmes organisée et qui doit ramener les civils au pouvoir sous 18 mois.

Après la formation d’un gouvernement lundi, dans lequel les militaires conservent des postes stratégiques, les Etats ouest-africains ont salué mardi les « avancées notables vers la normalisation constitutionnelle » et décidé de lever les sanctions qu’ils avaient imposées au Mali après le coup d’État.

Au moins huit autres otages occidentaux resteraient détenus au Sahel.




Alize Marion pour DayNewsWorld