73 MILLIONS D'AFRICAINS

AU BORD DE LA FAMINE EN 2019

 COMBIEN EN 2020 APRES LE CORONAVIRUS ?


L’année dernière, c’est l’Afrique qui a payé le plus lourd tribut, avec 73 millions de personnes touchées par la famine, selon un rapport de l’ONU publié mardi 21 avril 2020, qui redoute que la pandémie de Covid-19 ne soit un facteur aggravant.

73 millions de personnes touchées par la famine

Parmi les pays dont la population est la plus largement concernée par le fléau de la famine, le Soudan du Sud (61 %), le Yémen (53 %), l’Afghanistan (37 %), mais également la Syrie, l’Ethiopie, la République démocratique du Congo (RDC), le Soudan et la partie nord du Nigeria.

Le nombre de personnes menacées de famine en Afrique de l’Ouest pourrait quasi tripler en trois mois et concerner 50 millions de personnes en août, contre 17 millions en juin, a alerté mardi l’organisation non gouvernementale (ONG) Oxfam.

Les conflits régionaux notamment continuent de faire peser des niveaux élevés d’insécurité alimentaire aiguë « dans le bassin du lac Tchad et le centre du Sahel ».

A cette insécurité alimentaire va se greffer la pandémie de Covid-19. Le coronavirus s'est en effet progressivement enraciné en Afrique , avec désormais plus de 15 000 cas et 800 morts recensés sur le continent.

Or les pays concernés par ces crises alimentaires ont « une capacité très limitée voire inexistante à faire face aussi bien aux conséquences sanitaires qu’économiques » de la pandémie de Covid-19, précise le rapport .

Aussi l’impact que pourrait avoir la pandémie causée par le nouveau coronavirus risque de toucher durement les communautés vulnérables des pays les plus pauvres du monde.

 Une capacité  limitée face aux conséquences du coronavirus

Pour contenir la propagation du virus, certains pays d'Afrique ont appliqué une forme déclinée du confinement. Lundi 2 avril le Nigeria a prolongé pour deux semaines le confinement à Abuja, la capitale fédérale, et Lagos, ville la plus peuplée d’Afrique avec 20 millions d’habitants. Le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et le Niger ont confiné leurs capitales. Le Kenya a isolé Nairobi du reste du pays et imposé un couvre-feu nocturne. Or dans toutes ces villes, des millions de personnes dépendent de l’économie informelle pour survivre et vivent dans des bidonvilles.60 % des habitants de Nairobi par exemple logent dans des bidonvilles .

Les populations ont donc des difficultés d'accès aux marchés alimentaires, et elles font face à un début de hausse des prix et une baisse de la disponibilité de certaines denrées de base, conséquences des confinements ou couvre-feux mis en place, de la fermeture des frontières et de l'insécurité dans certaines zones.

Quelque soient les différents types de confinement, «un confinement est impossible à mettre en œuvre et est intenable dans la plus grande partie de l’Afrique, argue Jakkie Cilliers, expert auprès de l’Institute for Security Studies. Vous condamnez les gens à choisir entre mourir de faim ou tomber malade. ».

Des chiffres accablants pour la seule Afrique de l'Ouest

Quelque 50 millions de personnes sont menacées par la faim en Afrique de l'Ouest en raison de l'impact de l'épidémie de Covid-19 ajoutée aux problèmes de sécheresse et à l'insécurité dans la région, a averti l'ONG Oxfam mardi 21 avril.

Le nombre de personnes en crise alimentaire pourrait plus que doubler en trois mois, à 50 millions en août contre 17 millions en juin, selon Oxfam, qui cite des estimations de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao).

Même si certains Etats africains ont pris des mesures sociales- en distribuant de la nourriture , de l'eau gratuitement...- le défi ne pourra être relevé sur un continent dépendant largement des donateurs internationaux qu' avec l'aide de ces derniers.....




Kelly Donaldson pour DayNewsWorld