LEGISLATIVES EN TUNISIE PARTI ISLAMISTE

ENNAHDA EN TETE ET LIBERATION DE NABIL KAROUI

Le candidat à la présidentielle Nabil Karoui, accusé avec son frère Ghazi pour blanchiment d’argent et évasion fiscale, a été libéré à quatre jours du second tour, alors que dans le même temps, les résultats officiels confirment une victoire en demi-teinte des islamistes aux législatives.

Le paysage politique reste plus morcelé que jamais. Selon les résultats préliminaires officiels annoncés mercredi 9 octobre soir par l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), le parti d’inspiration islamiste Ennahda est arrivé en tête des législatives de dimanche emportant 52 sièges sur 217. Mais il ne pourra pas former un gouvernement seul, se plaçant très loin de la majorité requise de 109 voix.

Errahma est mené par un imam controversé, Said Jaziri, connu notamment pour ses prêches et sa radio, Coran Karim, très écoutée même si elle émet illégalement. Le chef d’Ennahda, Rached Ghannouchi, a été élu député à Tunis. En seconde position, le parti de Nabil Karoui, Qalb Tounes, créé en juin, rentre au Parlement avec 38 sièges.

Le parti social-démocrate Attayar («Courant démocrate ») du militant des droits de l’homme Mohammed Abbou a obtenu 22 sièges. Karama, un mouvement islamo-populiste formé récemment par un avocat connu pour avoir assuré la défense de salafistes présumés, Seifeddine Makhlouf, a quant à lui remporté 21 sièges.

De son côté le Parti destourien libre de l’avocate anti-islamiste Abir Moussi a récolté 17 sièges. Candidate déçue à la présidentielle, Mme Moussi, qui a défendu le régime du président déchu Zine el Abidine Ben Ali, est élue député de Tunis.

Des résultats qui ne font que confirmer l’émiettement du Parlement et augurent des négociations ardues pour la formation d'un gouvernement.

Jenny Chase pour DayNewsWorld