PROTESTATIONS ANTI-SISSI EN EGYPTE

Pour la deuxième journée consécutive, des manifestants ont bravé le pouvoir égyptien. Des protestataires exigeant le départ du président Abdel Fattah al-Sissi se sont rassemblés dans la nuit du samedi 21 au dimanche 22 octobre à Suez avant d'être dispersés par la police.

« Sissi va-t-en », ont scandé les manifestants, « nous, on ne partira pas, c'est lui qui doit partir ». Ils ne n'étaient pourtant que quelques centaines dans la rue, les manifestations d'opposition étant interdites en Égypte depuis le coup d'État militaire de 2013. Il y aurait eu un peu plus de 70 arrestations.

C'est à l'appel d'un homme d'affaires égyptien Mohamed Aly, en exil en Espagne qu'ils sont descendus dans la rue, au Caire, et dans d'autres villes du pays dont Suez et Alexandrie. Cet entrepreneur dans le secteur du bâtiment a publié plusieurs vidéos virales depuis début septembre appelant au renversement de Sissi et des militaires, qu'il accuse de corruption. Mohamed Aly, a appelé samedi à une « marche du million » de personnes pour le vendredi 27 septembre.

Le président a nié en bloc ces allégations : « Ce sont des mensonges et ils ont pour but de briser la volonté des Égyptiens et de leur faire perdre toute espoir et toute confiance en eux-mêmes » . Abdel Fattah al-Sissi se targue régulièrement de diriger un pays sûr et stable, à la différence d'autres pays de la région, comme la Libye voisine. Cependant, des jihadistes sont actifs dans certaines régions du pays, comme dans la péninsule du Sinaï.

L'Égypte vit sous état d'urgence. Le régime mène une répression féroce contre l'opposition, emprisonnant islamistes, militants ou encore blogueurs.

Andrew Preston pour DayNewsWorld