VERS UN ESSOUFFLEMENT DU MOUVEMENT

ET UN ECLATEMENT DES GILETS JAUNES ?

Plusieurs manifestations étaient en cours ce samedi après-midi, trois mois après le début du mouvement. À 14 heures, le ministère de l'Intérieur recensait 10.200 manifestants partout en France dont 3000 à Paris. Selon les chiffres officiels, contestés par les «gilets jaunes», la mobilisation pour cette journée serait donc en baisse par rapport à la semaine précédente à la même heure, où 12.100 manifestants avaient été recensés en France par le ministère dont 4000 à Paris

Vers un essoufflement de la mobilisation

La mobilisation diminue globalement à chaque samedi depuis mi-janvier. Selon les chiffres des autorités, le 19 janvier le nombre de « gilets jaunes » atteignait 84 000, ils étaient 69 000 le 26 janvier, puis 58 600 le 2 février et enfin 51 400 personnes le 9 février. Des chiffres que contestent cependant les « gilets jaunes » qui avaient recensé samedi 9 février au moins 110 000 manifestants

Un sentiment de lassitude chez les Français

Ce tarissement de la mobilisation semble aller de pair avec un sentiment de lassitude d' une majorité de Français (56%) qui souhaitent que le mouvement s'arrête. Si une majorité de Français (58%) continuent à approuver le combat des « gilets jaunes », les deux tiers pensent que le type de mobilisation du samedi ne correspond plus aux revendications initiales  autour du pouvoir d'achat.

L'exécutif a donné10 milliards et défiscalisé les heures supplémentaires et satisfait un certain nombre de revendications. De même, le débat  répond à cette revendication d'être entendu et de s'exprimer.

De plus les actes de violence sont condamnés par la population. Même si la tension a semblé s'atténuer 26 personnes ont été interpellées samedi à Paris. Des heurts ont eu lieu à Bordeaux, Toulouse, Nantes et Lyon. Au Mans, la permanence du député de la Sarthe Damien Pichereau (LREM) a été complètement détruite ", et à Rouen, quatre Gilets jaunes ont été légèrement blessés par une voiture.

A Paris, l'écrivain et essayiste Alain Finkielkraut a subi des insultes antisémites.

De plus le mouvement peine à trouver une unité.

La « gilet jaune » Ingrid Levavasseur a annoncé mercredi 13 février qu'elle abandonnait la liste du « Ralliement d'initiative citoyenne » (RIC) qu'elle voulait mener pour les élections européennes, expliquant vouloir « repartir sur de bonnes bases » et « lisser le nom RIC » sans toutefois « renoncer ». « Je me désolidarise officiellement du ralliement d'initiative citoyenne (ce qui ne veut pas dire que je renonce à présenter une liste pour les Européennes) » , a-t-elle insisté sur son compte Twitter.

Ce n'est pas la première fois que la liste RIC connaît depuis ses débuts en janvier quelques déconvenues. Hayk Shahinyan, avait annoncé « prendre du recul » fin janvier en renonçant à son rôle de directeur de la campagne. Deux membres de la liste avaient ensuite annoncé renoncer.

Le 31 janvier, c'est Brigitte Lapeyronie qui était partie déplorant « que sa candidature aux européennes lui imposait d'abandonner la défense des salariés ». Puis Marc Doyer qui disait avoir été la cible de menaces de mort et de « fake news » en raison de son soutien passé à Emmanuel Macron.

Ainsi les figures émergentes sont  récusées ou alors jugées non représentatives.

Le mouvement a du mal à se structurer politiquement : quatre listes de « gilets jaunes » étaient annoncées début février pour les élections européennes aucune n'étant complète.

Mercredi 13 février, Ingrid Levavasseur, a donc jeté l'éponge en abandonnant la liste du « Ralliement d'initiative citoyenne » (RIC) qu'elle entendait mener. Parallèlement, Hayk Shahinyan, qui s'était retiré de la première liste menée par Ingrid Levavasseur, a annoncé, dimanche 10 février, qu'il allait fonder un nouveau parti, le Mouvement alternatif citoyen (MAC)...

Alize Marion pour DayNewsWorld