L'INCURIE DU GOUVERNEMENT FRANCAIS

FACE AUX GREVES

Le climat social conflictuel s'envenime. La CGT annonce ce jeudi 13 octobre2022 la reconduction de la grève sur les deux sites de production d'Esso-ExxonMobil, dont celui de Port-Jérôme, concerné par des réquisitions de personnel. Le secrétaire général de la CGT estime que le recours aux réquisitions de salairés grévistes a « mis le feu au poudre »: « Le fait que le gouvernement fasse des réquisitions de salariés chez Esso-ExxonMobil n’a pas participé à apaiser le climat social. ». Six des sept raffineries de France métropolitaine sont toujours en grève: les quatre de TotalEnergies et les deux d'Esso-ExxonMobil. Seule celle de Lavéra, du groupe Petroineos, n'est pas bloquée. Le gouvernement, qui a réclamé mardi un déblocage « sans délai » de la situation, a lancé mercredi une première réquisition de salariés grévistes pour débloquer le dépôt de carburant de la raffinerie normande d'Esso-ExxonMobil.

Vers la réquisition

Elisabeth Borne a ordonné hier « la réquisition des personnels indispensables au fonctionnement des dépôts » du groupe Esso-Exxonmobil afin de mettre fin aux pénuries de carburant.

Que dit la loi ? En application de l'article L2211-1 du Code de Défense, l'Etat peut ordonner une réquisition de personnes ou de biens « en cas de menace portant notamment sur une partie du territoire, sur un secteur de la vie nationale ou sur une fraction de la population ». En 2010, Nicolas Sarkozy avait déjà ordonné la réquisition de salariés de raffinerie.

Sans gain de cause, la mobilisation pourrait cependant s'inscrire sur la durée. « La fédération Chimie de la CGT est sans doute l'une des fédérations les plus combatives de la CGT. Il n'y a pas de mouvement social important sans qu'il y ait de militants syndicalistes qui soient déterminés à organiser la mobilisation », souligne l'historien Stéphane Sirot. Philippe Martinez va proposer une nouvelle journée de grève la semaine prochaine

Vers la mobilisation générale ?

Et de fait le leader de la CGT affirme sur BFMTV/RMC que la décision d'un appel interprofessionnel à la grève va être prise dans la journée. « Nous allons allons proposer un nouvel appel à la grève dans toutes les entreprises publiques », affirme Philippe Martinez ce matin.Cette journée de grève et de manifestations pourrait se tenir mardi 18 octobre, jour de mobilisation des lycées professionnels.

La mobilisation a gagné du terrain dans les raffineries, mais aussi dans le nucléaire. Le mouvement, qui dure chez EDF depuis fin septembre, est plus discret. Chez EDF, la mobilisation s’est étendue mercredi matin, à l’appel - comme dans le pétrole - de la CGT (et de FO). Elle touche maintenant huit réacteurs dans quatre centrales nucléaires. Des salariés ont en effet voté la grève à Cattenom, suivant l’exemple de leurs collègues de certaines équipes de Tricastin, Cruas et Bugey. À Gravelines, les salariés ont voté la grève à partir du 13 octobre.

Le mouvement pourrait cependant engendrer des conséquences graves sur la production d’électricité au plus fort de l’hiver. Le contexte est déjà tendu: une dizaine de centrales sont à l’arrêt à cause d’un problème de corrosion et les autorités, craignant des coupures en cas d’hiver froid, appellent les Français et les entreprises à diminuer leur consommation de kilowattheures.

L'impuissance du gouvernement

Bruno Le Maire appelle la CGT à « clarifier sa position »: « Le blocage de tout le pays, c'est inacceptable ». Le ministre de l'Economie et des Finances s'adresse directement à la CGT, deuxième syndicat du groupe TotalEnergies. 

« Que veut la CGT ? des négociations salariales ? C’est acceptable. Le blocage de tout le pays ? C’est parfaitement inacceptable », a déclaré Bruno Le Maire sur RTL.

Du côté du gouvernement, c'est l'incompétence et l'impuissance faute d'intelligence.




Jenny Chase pour DayNewsWorld