IMPORTANTE MOBILISATION ET DES VIOLENCES DANS LES MANIFESTATIONS DU 1 ER MAI

Les traditionnels rassemblements du 1er-mai en France sont cette année particulièrement fournis, , l'opposition à la réforme des retraites refusant toujours de s'éteindre. Des défilés dans toute la France pour le 1er-Mai. Quelque 2,3 millions de personnes ont manifesté dans à travers le pays, lundi 1er mai, selon la CGT. A Paris, le syndicat a dénombré environ 550 000 manifestants. Ils étaient 100 000 à Toulouse et 130 000 à Marseille selon le syndicat, respectivement 13 500 et 11 000, selon la police.

 La police a ainsi compté 16 300 manifestants à Caen (40 000 selon la CGT), 11 000 à Marseille (130 000), 13 500 à Toulouse (100 000), 15 000 à Brest (33 000), 14 000 à Clermont-Ferrand (25 000), ou 2000 à Charleville-Mézières (4500). Un total de 782 000 personnes ont manifesté dans le pays, dont 112 000 à Paris, a indiqué le ministère de l’Intérieur. L’année dernière, 116 500 personnes avaient défilé en France, dont 24 000 à Paris, selon le ministère de l’Intérieur.

Des heurts ont éclaté entre manifestants et forces de l'ordre dans plusieurs villes et 180 personnes ont été interpellées, dont 46 à Paris.Des tensions ont rapidement éclaté dans le précortège, mêlant gilets jaunes et black blocs, avec notamment des jets de projectiles contre les forces de l’ordre et des vitrines caillassées.

Des centaines de « black blocs » à Paris

Les défilés ont par contre été marqués par des heurts parfois violents dans plusieurs villes de France, et principalement à Paris, Nantes et Lyon. « Dans de nombreuses villes de France, ce 1er mai a été un moment de mobilisation et d’engagement responsables. Les scènes de violence en marge des cortèges en sont d’autant plus inacceptables. Soutien à nos forces de l’ordre », a tweeté la Première ministre, Elisabeth Borne.

108 policiers et gendarmes blessés et 291 interpellations en France.

« Si la très grande majorité des manifestants furent pacifistes bien sûr, à Paris, Lyon et Nantes notamment, les forces de l’ordre font face à des casseurs extrêmement violents venus avec un objectif : tuer du flic et s’en prendre aux biens des autres », a pour sa part dénoncé sur le même réseau social le ministre de l’Intérieur. A Paris, « un policier a été grièvement blessé, brûlé à la suite d’un jet de cocktail Molotov », a poursuivi Gérald Darmanin, qui a ensuite fait état de 108 policiers et gendarmes blessés et 291 interpellations en France.

Dans la capitale, les violences se sont intensifiées à l’arrivée du précortège place de la Nation, point final du défilé. Des centaines de « black blocs » ont notamment fait usage de feux d’artifice en tir tendu sur les forces de l’ordre, qui ont répliqué à grand renfort de lacrymogènes et de grenades défensives. La préfecture de police faisait état en soirée de 111 interpellations et 25 blessés parmi les forces de l’ordre, dont 24 transportés à l’hôpital.

A Nantes, les affrontements, qui ont duré une bonne partie de l’après-midi, ont fait cinq blessés, dont un gendarme et un manifestant touché à une main, selon la préfecture. Les autorités ont par ailleurs fait état de 54 interpellations à Lyon, 31 à Besançon ou 23 à Bordeaux.

" C’est un gros 1er mai. Ce n’est pas un baroud d’honneur"

"On a un 1er-Mai historique, je peux le dire." Avant même le départ du cortège parisien, Laurent Berger s'est félicité de la mobilisation partout en France pour ce 1er-Mai, marqué par la contestation contre la réforme des retraites. "Ce gros succès de la mobilisation montre le rejet de la réforme et l'aspiration des travailleurs à être considérés autrement par le gouvernement", a ajouté le patron de la CFDT.

" C’est un gros 1er mai. Ce n’est pas un baroud d’honneur, c’est la contestation du monde du travail de cette réforme ", s’est réjoui le leader de la CFDT Laurent Berger. " Ce 1er mai est un des plus forts du mouvement social ", a renchéri la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet.

Les chiffres étaient de fait bien au-delà d’un 1er mai classique, même si ce n’était pas le « raz de marée » espéré des syndicats.

Sophie Binet, nouvelle secrétaire générale de la CGT, a souligné elle aussi qu'outre le rejet de la réforme des retraites, les manifestants défilaient pour obtenir des augmentations de salaires et des réponses à la crise environnementale. "Pas de retour à la normale" sans retrait de la réforme. C'est ce qu'a promis la nouvelle patronne de la CGT, Sophie Binet. Elle estime que cette nouvelle journée de manifestations peut servir à montrer au gouvernement que les opposants à la réforme "ne passeront pas à autre chose tant que [le texte] n'est pas retiré".

La force de cette mobilisation influera sur la suite du mouvement d'opposition au report de deux ans de l'âge de départ à la retraite, sur sa forme et son calendrier. Laurent Berger a indiqué que dès le lendemain, mardi 2 mai, l'intersyndicale se réunira pour dresser un bilan.

Elle devra aussi déterminer les conditions d'une nouvelle rencontre éventuelle avec la Première ministre Elisabeth Borne, à laquelle a présenté jusqu'ici un front syndical uni. Laurent Berger s'est dit prêt à discuter si la Première ministre invite les syndicats, ajoutant que les organisations syndicales avaient intérêt à continuer à travailler en intersyndicale

C'est en effet le premier défilé unitaire depuis 2009. Le dernier défilé unitaire avec les huit principaux syndicats remonte à 2009, face à la crise financière (la CGT avait compté près de 1,2 million de manifestants, la police 456 000). En 2002 (1,3 million de personnes, selon le ministère de l'Intérieur), les syndicats avaient aussi fait bloc pour "faire barrage" à Jean-Marie Le Pen entre les deux tours de la présidentielle.

Le RN se rassemble au Havre. Le Rassemblement national de Marine Le Pen attend environ 1 400 de ses militants, lundi, au Havre (Seine-Maritime), une manière de relancer sa traditionnelle fête du 1er-Mai autrefois consacrée à Jeanne d'Arc, désormais rebaptisée "Fête de la nation" et tournée vers la "paix sociale".

La semaine pourrait être déterminante sur un sujet qui domine tous les débats depuis plusieurs mois. Le Conseil constitutionnel doit donner mercredi sa réponse sur la deuxième proposition de loi déposée par la Nupes pour organiser un référendum d'initiative partagée (RIP) sur les retraites. La première demande avait été rejetée.

"Il y a deux rendez-vous qui arrivent", rappelle Laurent Berger. La décision du Conseil constitutionnel le 3 mai et la proposition de loi déposée le 8 juin par le groupe Liot. Il ne croit pas à un recul du gouvernement aujourd'hui. Ce serait "naïf".

Mais "si le Conseil constitutionnel accorde la tenue d'un référendum d'initiative partagée, alors le gouvernement devra mettre sa réforme sur pause". 

En attendant, le défi de l’intersyndicale sera de rester unie alors que des divergences commencent à pointer face aux invitations de l’exécutif à reprendre le dialogue sur d’autres sujets liés au travail.




Britney Delsey pour DayNewsWorld