PRESIDENTIELLE AMERICAINE 

VERS UN DUEL BIDEN-TRUMP

La longue saison des primaires, où républicains et démocrates choisissent leur champion pour la présidentielle de novembre, vient à peine de débuter aux États-Unis. Cependant, après le scrutin du New Hampshire mardi, elle semble avoir perdu tout son piquant, faute de suspense.
Au lendemain des primaires du New Hampshire, l'écart entre Donald Trump et Joe Biden creuse déjà l'écart. 

Il semble de plus en plus certain qu'ils décrocheront l'investiture de leur parti respectif cet été, se préparant ainsi à s'affronter de nouveau le 5 novembre.

Donald Trump, âgé de 77 ans, a confirmé sa victoire écrasante de la semaine précédente dans les caucus de l'Iowa en reléguant la seule concurrente de poids encore en lice, Nikki Haley, à une distance significative. Dans cet État de la côte atlantique, où les électeurs non affiliés à un parti pouvaient participer à la primaire, il a remporté une victoire écrasante avec 54,6 % des suffrages contre 43,2 % pour Haley.

Le particularisme de cet État a permis à Haley, âgée de 51 ans, que l'extrémisme du milliardaire populiste qualifie de modérée, de réaliser un score respectable. Cependant, cela s'est avéré largement insuffisant pour inquiéter Trump, qui confirme son statut de "patron" du Parti républicain grâce au soutien inébranlable de la faction populiste connue sous le nom de "Maga" (Make America Great Again).

Battue pour la seconde fois en huit jours, la challenger de Donald Trump, Nikki Haley, soutient cependant que "la course à l'investiture du Parti républicain est loin d'être terminée".

"La compétition est loin d'être close", a affirmé avec assurance l'ancienne gouverneure de Caroline du Sud, suite à l'annonce des résultats du New Hampshire. Cependant, dans son propre État, où les élections auront lieu le mois prochain, elle est présumée perdante, les élites politiques locales ayant déjà rallié le camp de Trump.

L'ancien Président a exprimé son agacement face au refus de Haley de se retirer, déclarant devant ses partisans réunis à Nashua : "Quelle honte !" Avant de la qualifier, avec sa grossièreté habituelle, de "cerveau d'oiseau" sur les réseaux sociaux.

Du côté démocrate, Joe Biden, âgé de 81 ans, a remporté une victoire facile face au représentant du Minnesota, Dean Phillips (51,6 % contre 19,7 %), et à l'écrivaine Marianne Williamson (4,7 %), même si son nom ne figurait pas sur les bulletins en raison d'un différend entre le Parti et sa branche locale. Ses partisans ont dû l'inscrire "manuellement". 

Le Président sortant s'apprête seulement à entrer en campagne et a l'intention de "tuer" le semblant de compétition le 3 février lors de la primaire démocrate en Caroline du Sud, où il avait pris une avance significative lors des primaires de 2020.

La conclusion des primaires pourrait-elle signifier que l'affiche du 5 novembre, marquant la réédition du duel Biden-Trump de 2020, est déjà établie ?

Des incertitudes cependant

Dans chaque État, les candidats accumulent des délégués qui exerceront leur influence lors des conventions de chaque parti, prévues cet été. À ce stade, Trump en a acquis 62, tandis que Haley en compte 17. L'ancien Président, s'il réussit à remporter tous les délégués, pourrait réunir les 1215 nécessaires sur les 2429 dès mars, après le Super Tuesday, où des primaires simultanées auront lieu dans 16 États. La même opportunité se présente pour Biden.

Sur le plan politique, l'issue semble prévisible : presque personne ne conteste désormais la victoire des deux favoris. "Nous devons désormais nous concentrer sur Joe Biden, plus sur Nikki Haley", a affirmé Tim Scott, sénateur de Caroline du Sud et ancien candidat brièvement rallié à Trump. 

Réagissant par communiqué aux résultats du New Hampshire, Joe Biden semble lui aussi avoir tourné la page des primaires : "Il est maintenant clair que Donald Trump sera le candidat des républicains. Notre démocratie, nos libertés individuelles, notre économie... Tout est en jeu."

Cependant, d'autres types d' incertitudes extra-politiques persistent. L'hypothèse d'un problème de santé ou de l'incapacité de l'un des candidats semble de plus en plus plausible, compte tenu du fait que Trump et Biden, les deux candidats les plus âgés de l'histoire américaine, ont parfois montré des signes de confusion sans prompteur.

Moins théoriques, les déboires judiciaires de Donald Trump, confronté à quatre affaires distinctes (fraude bancaire, vol de documents secrets, tentative de subversion de la présidentielle de 2020 et incitation à l'émeute du Capitole), pourraient perturber le jeu.

Sa candidature, contestée dans plusieurs États en vertu du 14e amendement à la Constitution, doit encore être validée par la Cour suprême, probablement d'ici mars.




Jaimie Potts pour DayNewsWorld