LE CONGRES AMERICAIN PARALYSELE CHAOS EMPORTE LE PRESIDENT DE LA CHAMBRE DES REPRESENTANTS KEVIN MCCARTHY |
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Secouée ces dernières années par une succession de bouleversements, la scène politique des États-Unis a connu mardi un nouveau tournant historique, mettant en lumière son caractère de plus en plus chaotique et dysfonctionnel. Le président de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, a été destitué de ses fonctions mardi, à l'issue d'un vote mené par la frange conservatrice du parti républicain. Lors du scrutin, 210 républicains ont soutenu l'élu californien, mais huit élus dissidents ont fait chuter le "speaker". Une première dans l'histoire du Congrès. Kevin McCarthy est ainsi devenu le premier "speaker" à être destitué de ce poste éminent, qui le plaçait au sommet de la hiérarchie du Congrès américain et au deuxième rang dans l'ordre de succession présidentielle après la vice-présidente Kamala Harris. Après une réunion avec ses collègues républicains, le représentant de Californie a annoncé qu’il ne prolongerait pas son humiliation en se portant candidat à sa propre succession. "Je n’abandonnerai jamais le peuple américain, mais cela ne signifie pas que je doive être président de la Chambre", a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse tenue en soirée. C’est l’élu de Caroline du Nord, Patrick McHenry, principal négociateur avec la Maison Blanche lors de la crise de la dette, qui a été choisi par Kevin McCarthy pour devenir Speaker temporaire, en attendant qu’un vote puisse avoir lieu. Vu la guerre intestinale des républicains à la Chambre, cela pourrait prendre du temps : en janvier, il avait fallu 15 tours de scrutin pour que McCarthy soit élu face à l'opposition du même groupe. Et le compte-à-rebours a déjà commencé : la rallonge pour éviter le "shutdown" ne court que pendant 45 jours, avec des lois de finance toujours dans l'impasse. Le maintien de la position de Kevin McCarthy était toujours précaire. C'était dû à une vague rouge qui n'a pas eu lieu aux élections de mi-mandat en novembre 2022, avec une infime majorité républicaine de cinq voix. C'était dû surtout à une douzaine d'élus ultraconservateurs du Freedom Caucus qui avaient exigé, pour sortir de l’impasse en janvier, qu’un vote de confiance puisse être déclenché à la demande d’un seul représentant. Depuis 2010, le parti républicain est en crise à la Chambre, d'abord avec les membres du Tea Party, puis avec ceux du Freedom Caucus, qui avaient poussé John Boehner à la démission en 2015. D’autres représentants républicains ont exprimé la crainte que le chaos provoqué par Matt Gaetz finisse par aider les démocrates à retrouver la majorité à la Chambre en 2024. "Pourquoi les républicains se battent-ils toujours entre eux, pourquoi ne combattent-ils pas les démocrates de la gauche radicale qui détruisent notre pays ?", a écrit l’ancien président dans un message publié sur Truth Social pendant une pause de son procès civil pour fraude à New York et avant le vote sur la motion pour destituer Kevin McCarthy La sortie de crise n'était pas claire mardi soir, tandis que les tractations débutaient. Les républicains et les démocrates ont tenu des réunions séparées pour aborder la question du prochain président de la Chambre. Les démocrates ont déjà leur candidat : le représentant démocrate de New York Hakeem Jeffries, chef de la minorité Le choix des républicains ne sera pas aussi simple. Les noms de cinq candidats potentiels ont circulé mardi soir : Patrick McHenry (Caroline du Nord), Steve Scalise (Louisiane), Tom Emmer (Minnesota), Tom Cole (Oklahoma) et Jim Jordan (Ohio). Parmi ceux-ci, Scalise et Emmer font partie de l’état-major républicain à la Chambre, le premier en tant que chef de la majorité, le second en tant que whip. |
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Joanne Courbet pour DayNewsWorld | |