EMMANUEL MACRON A LA MANOEUVRE

POUR LE GRAND SOIR DE LUNDI

" C’est un président de fulgurances qui souvent arbitre au dernier moment" , selon un proche du président.

Son premier ministre Edouard Philippe s'est époumoné un semaine durant pour juguler l'impatience des Français après la clôture du grand débat. Place ce soir aux réponses concrètes du Président Emmanuel Macron.

Emmanuel Macron va dévoiler, ce lundi soir à 20 heures à la télévision, « les chantiers d’action prioritaires et les premières mesures concrètes » pour répondre au grand débat national et à la crise des « gilets jaunes », a annoncé l’Elysée, ce dimanche soir.

Mercredi, il « fera de nouvelles annonces », « expliquera et détaillera » ses grands chantiers, lors d’une conférence de presse à l’Elysée. Sa première en France depuis le début de son quinquennat en mai 2017, lui qui s'était drapé dans une attitude olympienne. Objectif de cette allocution : provoquer un effet « blast » en parlant au plus grand nombre.

« C’est un président de fulgurances qui souvent arbitre au dernier moment », a confié un proche.

Mais le suspense que le président entretient depuis des semaines sur cette intervention doit répondre aux attentes des Français.

Des « changements en profondeur vont être lancés » pour marquer « un nouvel acte », prédisent certains. D' autres promettent même « des surprises » pour lundi pour relancer un quinquennat en perte de vitesse.

Mais Edouard Philippe n'avait-il pas freiné les ardeurs de certains? La sortie du grand débat « va durer longtemps » et « ne se fera pas en trois annonces », avait-il d’ailleurs prévenu fin mars. Avant d’avertir aussi que toutes les attentes, parfois contradictoires, des Français ne pourraient être satisfaites. « Additionner 66 millions de voix individuelles ne construit pas un projet commun », a-t-il souligné à Saint-Brieuc.

Les pistes ne manquent pas pour sortir par le haut de cette impasse inédite du pouvoir.

Certaines d’avance semblent exclues, comme le retour de l’ISF dont la suppression lui a valu d’être taxé de « président des riches ». Une piste qu'évoquent d'autres fait rêver certains : celle de la création d'une allocation universelle...

Selon le sondage Ifop, 88 % des Français veulent avant tout réindexer les petites retraites sur l’inflation, 87 % veulent obliger les médecins à s’installer dans les déserts médicaux, 82 % veulent une baisse générale de l’impôt sur le revenu et 80 % supprimer la redevance télévisuelle.

On l'aura compris des mesures pour améliorer leur pouvoir d'achat, pour la fiscalité et les retraite. Car ne nous trompons pas : le déclencheur de la crise des « gilets jaunes », c'est avant tout l'augmentation de l'essence à la pompe. « Une jacquerie du XXIe siècle » ?

Garett Skyport pour DayNewsWorld