LA TENUE DU CONSEIL DE DEFENSE ECOLOGIQUE

UNE MOBILISATION OPPORTUNISTE DU GOUVERNEMENT A TROIS JOURS DES EUROPEENNES

A trois jours des élections européennes Emmanuel Macron réunit le premier Conseil de défense écologique. Ce conseil, dont la création, sur le mode du Conseil de défense , a été annoncée le 25 avril en conclusion du grand débat national, est composée du premier ministre et de douze ministres. Il a pour objectif de coordonner l'action écologique du gouvernement et de s'assurer de leur «priorité» dans les politiques publiques, affirme la présidence.

"C’est une forme de conseil des ministres, mais dédié entièrement à la transition écologique. La priorité indiquée par le président de la République à la question climatique ne peut être l’affaire d’un seul ministre, elle réunit tous les ministres les plus concernés ", fait-on savoir dans l’entourage du chef de l’Etat. Le Premier ministre et les ministres de la Transition écologique, de l'Economie, du Budget, des Affaires étrangères, de l'Agriculture, des Collectivités territoriales, de la Santé, du Logement et des Outre-mer sont des membres permanents de ce Conseil, énumère le décret du Journal officiel.

Quelques annonces sont attendues comme le probable abandon du projet « Montagne d’or », cette mine d’or à ciel ouvert en Guyane « incompatible avec les exigences environnementales », selon Emmanuel Macron. Le ministre de la transition écologique et solidaire, François de Rugy, doit d'ailleurs se rendre en Guyane à la mi-juin.

Une série d'autres sujets seront abordés, comme le renforcement des aires naturelles protégées, piste évoquée par le chef de l'Etat après sa rencontre avec les experts biodiversité de l'ONU, début mai. Le Conseil pourrait aussi proposer de freiner l'artificialisation des sols, pour enrayer la diminution des terres agricoles au profit de lotissements, fixer de nouveaux objectifs de recyclage du plastique ou préciser la future loi sur l'économie circulaire, attendue début juillet en Conseil des ministres.

Ce Conseil devra aussi faire le bilan du plan climat adopté en juillet 2017 et du plan biodiversité adopté en juillet 2018 et, plus globalement, assurer le suivi des programmes «verts» déjà annoncés, comme le plan vélo.

Cette mise en scène du volontarisme affiché du chef de l'Etat sur les questions environnementales n'a pas manqué de susciter des réactions de la part de ses détracteurs dénonçant un «opportunisme électoral» à trois jours du vote en France pour les élections européennes.

Son parti, LREM, n' a-t-il pas fait de la transition écologique une priorité de son programme pour les Européennes avec le ralliement de quelques têtes d'affiche piquées au camp écologiste, comme Pascal Canfin et Pascal Durand ?

LREM sait que la liste d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) représente une menace susceptible de faire perdre à la majorité quelques précieux points...

De plus une journée de mobilisation internationale de la jeunesse et de nombreuses marches sont annoncées, vendredi et samedi, en France et à l’étranger.

Pas question pour Emmanuel Macron de laisser les écologistes reprendre du terrain.

Garett Skyport pour DayNewsWorld