LA COURONNE DU ROI CHARLES III

Comme le veut la tradition, le monarque porte entre autre coiffe  la couronne de saint Edward. Ce joyau historique, qui a quitté récemment la Tour de Londres pour des travaux de modification, a été crée dès 1661.

Une couronne d’exception.

La couronne de saint Edward, pièce centrale des joyaux de la couronne portée par Elizabeth II lors de son couronnement en 1953, a coiffé à son tour son fils Charles dans quelques jours.

Plus de deux kilos d'orfèvrerie

Traditionnellement portée par les monarques britanniques au moment de leur couronnement, cette pièce a été créée pour le roi Charles II en 1661, afin de remplacer la couronne médiévale qui avait été fondue en 1649. 

Il ne s'agit pas d'une réplique identique du modèle médiéval, mais comme l'original, la couronne de saint Edward en conserve les éléments symboliques.

Commandée à l'orfèvre royal, Robert Vyner, en 1661, elle est conçue en or massif et sertie de 444 pierres précieuses (rubis, saphir, améthyste, topaze…), pour 30 centimètres de haut et pas moins de 2,23 kg. 

Composée de son velours pourpre, qui lui donne sa teinte reconnaissable, et d’hermine à sa base, elle est constituée de quatre croix pattées, en alternance avec quatre fleurs de lys. 

Sur sa partie haute, deux arches serties de perles soutiennent un orbe crucigère, au-dessus duquel trône une ultime croix pattée, elle aussi richement décorée. Au total, la couronne est évaluée à plus de 4 millions d'euros.

Une valeur symbolique toujours puissante

Ce ne n'est pas la seule couronne que porte Charles III le jour de la cérémonie, chacune symbolisant l'autorité du monarque sur un élément de son royaume. 

Ainsi, durant le service dirigé par l'archevêque de Canterbury, le monarque de 74 ans coiffe également la couronne impériale d'apparat, pièce régulièrement portée par Elizabeth II, notamment sur le balcon de Buckingham Palace lors de son couronnement. 

Une couronne qui avait également trôné sur son cercueil durant deux jours. D'ailleurs, deux monarques depuis 1661 ont remplacé la couronne de saint Edward pour leur couronnement, la jugeant trop lourde, la reine Victoria et Edouard VII.

Encore actuellement, cette couronne pourpre est utilisée comme symbole de l'autorité royale dans les royaumes du Commonwealth.

D'autres joyaux incarnant la monarchie britannique

Le sceptre à la colombe

Ce sceptre composé d’un bâton en or, orné d’un globe, d’une croix et d’une colombe en son sommet, représente le pouvoir spirituel et pastoral du souverain. Il a été utilisé à chaque couronnement depuis celui de Charles II en 1661. Long de 110 centimètres, il pèse 1 150 grammes.

Le sceptre à la croix

Lui aussi utilisé depuis 1661, le sceptre représente le pouvoir temporel du souverain. Il pèse 1 170 grammes pour 92 centimètres de long. En 1911 y a été ajouté le diamant Cullinan I de 530,2 carats, si lourd que le sceptre a dû être renforcé pour supporter son poids.

L’orbe royal

Ce globe de 27,5 centimètres surmonté d’une croix symbolise le monde chrétien. Il est constitué d’une sphère creuse en or sertie de pierres précieuses et de perles. Une croix sertie de diamants, avec d’un côté un saphir au centre et de l’autre une émeraude, surmonte le globe. Lors de la cérémonie de couronnement, l’orbe est placé dans la main droite du monarque, avant d’être déposé sur l’autel.

La canne à la colombe

Utilisé pour tous les couronnements de reine consort depuis 1685, ce petit sceptre en ivoire surmonté d’une colombe sera tenu par la reine Camilla durant la cérémonie, malgré les appels à ne pas l’utiliser en opposition au commerce de l’ivoire. Camilla se verra remettre également un sceptre en or surmonté d’une croix.

L’ampoule

Cet objet en or en forme d’aigle aux ailes déployées contient l’huile utilisée lors de l’onction du souverain, moment considéré comme le plus sacré du couronnement. L’archevêque de Canterbury verse l’huile depuis la tête de l’aigle dans une cuillère, avant d’oindre le monarque. La figure de l’aigle vient d’une légende selon laquelle la Vierge Marie est apparue à saint Thomas Becket, et lui a remis un aigle en or et une fiole d’huile destinée à l’onction des futurs rois d’Angleterre.

Les éperons

Ces éperons en or, symbolisant la chevalerie, sont utilisés depuis le couronnement de Richard Cœur de Lion en 1189. Ils sont attachés aux chevilles des souverains, et dans le cas des reines simplement placés sur l’autel.

La robe d’Etat

Cette grande cape en soie et velours violet est brodée du monogramme du monarque, d’épis de blé et de branches d’olivier. Faite spécialement pour le couronnement, elle a nécessité 3 500 heures de travail par douze couturières de l’Ecole royale de couture.

La chaise du roi Edouard

Commandé par le roi Edouard I en 1300, ce trône en chêne, de plus de 2 mètres de haut, est au centre des couronnements royaux depuis plus de sept cents ans. Il encapsulait à l’origine la "pierre du destin", un bloc de grès symbole de la monarchie écossaise et rapporté d’Ecosse comme butin de guerre par Edouard I. 

Brièvement volée par des étudiants écossais lors d’une audacieuse entreprise en 1950, la pierre est symboliquement rendue à l’Ecosse en 1996, en pleine montée du sentiment indépendantiste. Mais il est convenu qu’elle revienne du château d’Edimbourg à Westminster pour les couronnements.

La croix de Galles

Autre symbole du pouvoir spirituel du roi, cette croix en argent contient des fragments venant, selon le Vatican, de la croix sur laquelle a été crucifié Jésus, et offerts par le pape François en cadeau pour marquer le couronnement de Charles. Ces fragments ont été façonnés dans une petite croix apparaissant derrière un cristal de roche rose. La croix de Galles sera utilisée en tête de la procession du couronnement, qui ramènera le roi, tout juste couronné, de l’abbaye de Westminster vers le palais de Buckingham.

"Le couronnement reflétera le rôle du monarque aujourd'hui et sera tourné vers l'avenir, tout en étant enraciné dans la longue tradition et la pompe de la monarchie", selon un communiqué royal.




Kate White pour DayNewsWorld