PAMELA ANDERSON SORT SES GRIFFES

Sex Symbol des années 90, Pamela Anderson, 55 ans, publie à la fois un livre et un documentaire sur sa version moins glamour des paillettes.

Depuis plusieurs années, l’ex-sex symbol des nineties est un peu devenue l’intello de service. Elle publie des bouquins, milite, se politise. Elle vient de sortir le 31 janvier 2023, en effet, à la fois une autobiographie sans tabou Love, Pamela, Éd. Dey Street Books, dont la version française sortira en avril, et un documentaire coup de poing (Pamela, a love story, sur Netflix) afin "de prendre le contrôle de la narration du récit pour la première fois".

Pour livrer son propre témoignage, l’Américano-Canadienne de 55 ans se montre sous un nouveau visage. Exit faux-cils, regard charbonneux, lèvres glossy et look apprêté… la star hollywoodienne accepte de retirer son maquillage.

Parfaitement naturelle, elle se livre comme jamais, bouleversante de sincérité.

Repérée... à un match de football !

Car Pamela, comme toutes les vraies icônes, a longtemps été une femme écrite par et pour les autres, captive corps et âme de l’imaginaire et des désirs d’autrui. Une sorte de rapt médiatique, quasi au sens littéral, qui survient à la fin des années 80, quand cette coach de fitness canadienne assiste à un match de football à Vancouver. 

La jolie fille, âgée alors de 21 ans, voit soudain son visage apparaître en mode XXL sur l’écran géant du stade et de toutes les chaînes de télés retransmettant la rencontre, repéré au milieu de la foule par le caméraman chargé de divertir les spectateurs. Elle se fait alors remarquer par la marque de bière Labatt.

Vite convoitée par les magazines en quête de la nouvelle playmate qu’on s’arrachera dans les kiosques à journaux, elle pose pour Playboy en 1989, début d’une longue et fructueuse collaboration avec la publication de Hugh Hefner: elle deviendra la fille la plus photographiée de l’histoire du magazine. Pour elle, cette expérience est une révélation.

"Faire cette première séance photos m’a donné ce petit aperçu sur ce que c’était que d’être une femme sensuelle, expliquait-elle au Sunday Times après le décès du controversé magnat. Ma sexualité était la mienne. J’ai repris possession de mon pouvoir".

Avant d’ajouter qu’il fut le seul homme croisé lors de son parcours professionnel qui l’avait vraiment respectée.

"Il a donné du pouvoir à tant de femmes et a brisé des murs".

Mais c’est surtout son rôle dans Baywatch dans Alerte à Malibu,qui contribue à la starifier, sauvant des vies à tout va, penchant photogéniquement sa poitrine double D sur les victimes à réanimer.

L’hypersexualisation de l’image de la jeune Canadienne ne fait pourtant que commencer et connaîtra son paroxysme au milieu des années 90, au point de finir par lui échapper. Avec le sulfureux film Barb Wire de 1996, d’abord. Elle y incarne une mercenaire en bustier de cuir noir, personnage né des BD Comics et aux allures de Lara Croft gothique.

Pamela Anderson est raillée pour son jeu d’actrice et réduite à sa performance physique parfois dénudée, comme dans d’autres téléfilms gentiment érotiques qu’elle tourne à l’époque. Une situation qu’elle vit de manière encore plus violente lorsque éclate la célèbre affaire de la sextape avec son mari Tommy Lee, batteur du groupe Mötley Crüe.

Terribles traumatismes d'enfance

«Nous étions nus tout le temps et nous filmions, nous étions idiots, mais ces bandes n’étaient pas destinées à être vues par qui que ce soit d’autre, indiquait-elle récemment au CBS Sunday Morning. Je ne les ai toujours pas visionnées. C’était quelque chose qui me heurtait.»

Plus tard, une autre sextape, avec son ex Bret Michaels cette fois, fuite à son tour sur le Net. Le refus d’être mise face à ces événements n’a pas évolué avec le temps.

Dans Entertainment Weekly, un proche de l’actrice demeuré anonyme analysait :

 "Dans les années 90, le corps de Pamela a été considéré par un juge comme un bien public. Il n’y avait aucun doute que la bande-vidéo était une propriété volée, mais le tribunal a décidé que ça ne l’était pas parce que son corps appartenait au monde".

"Je l’ai vécu comme un viol», se rappelle-t-elle dans son documentaire. L’actrice, devenue première victime de slut-shaming 2.0, avait déjà vécu le pire plusieurs fois des années auparavant, victime d’attouchements par sa baby-sitter étant enfant, violée par un voisin adulte à l’âge de 12 ans, puis par une bande de sept garçons au collège".

"Pendant ces moments traumatisants, je quittais mon corps et flottais dans mon propre monde".

C’est en partie à cause de tous ces cauchemars éveillés que Pamela a perdu confiance en l’Homme et s’est lancée dans la défense des animaux, en s'associant notamment à l'organisation PETA. 

"Pendant longtemps, j’ai prié les baleines, les pieds dans l’océan, racontait-elle en 2014 lors de la soirée marquant la création de la Pamela Anderson Foundation, qui milite pour la défense du droit animal. Mes seules amies jusqu’à ce que j’aie des enfants" (ndlr: deux, avec Tommy Lee).

Idylles et mariages

Reste que la Pamela Anderson des années 2000 puis 2010 demeure une grande amoureuse. 

Six mariages au total (dont l’un dure douze jours), des relations passionnées plus ou moins chaotiques, comme avec le footballeur français Adil Rami, qu’elle quitte en l’accusant de violences et d’infidélité. Leurs joutes musclées par médias interposés nourrissent la presse people. Fini le temps où la blonde se laisser dicter son destin.

Pamela est surtout plus que jamais une muse: le créateur Jacquemus la consacre, envoûtante, dans sa collection fin 2022, Julien Doré l’invite dans l’un de ses clips. Il y a un an, elle ensorcelait Broadway en incarnant Roxie Hart, dans la célèbre comédie musicale Chicago.

Standing ovation à la clef.




Kate White pour DayNewsWorld