PREMIER VOL REUSSI DU BOEING 777 X

LE PLUS GRAND AVION DU MONDE

Enfin une bonne nouvelle chez Boeing ! Son dernier-né, le Boeing 777X, le plus grand avion au monde doté de seulement deux moteurs, a effectué son premier vol inaugural samedi 25 janvier 2020.

L’appareil s’est posé à Boeing Field près de Seattle après environ 4 heures de vol dans le ciel de l’État de Washington, au nord-ouest des États-Unis.

Le plus gros bimoteur jamais construit

Le 777X a de quoi impressionner. Avec l'arrêt de la production de l'Airbus A380, le 777X sera également le plus gros avion neuf du monde, capable d'emporter jusqu'à 426 passagers en version sur 14.000 km.

Cette version modernisée de l'actuel 777-300ER est aussi dotée du plus gros moteur d'avion jamais construit (le GE9X de General Electric), qui doit lui offrir un gain de consommation de carburant de 13 % comparé à son prédécesseur.

Autre caractéristique visible du 777X, ses nouvelles ailes révolutionnaires de 72 mètres d'envergure - trois de plus que le 747 - en matériau composite et dotées d'extrémités repliables. Ceci afin de limiter l'encombrement de l'avion au sol, tout en maximisant sa portance en vol.

Concurrencer l’Airbus A350

Le 777X, qui peut transporter de 384 à 426 passagers, présente un carnet de commandes de 340 unités, principalement de la part de sept grandes compagnies aériennes, dont Emirates, Lufthansa, Cathay Pacific, Singapore Airlines et Qatar Airways.

Son carnet de commandes totalise aujourd'hui 340 commandes et options, voire 309 en enlevant les options douteuses. Au prix catalogue, cela représente déjà quelque 57 milliards de dollars.

Le 777X est censé concurrencer l’A350 de l’avionneur européen Airbus. Il est censé conforter la domination de Boeing sur Airbus dans le long-courrier, position fragilisée par la réduction prochaine des taux de production du 787 « Dreamliner », faute de commandes fermes de la Chine.

Le 777X aura en effet la lourde tâche de prendre le relais du 777-300ER, le plus vendu des gros-porteurs long-courriers, face au nouvel Airbus A350. De sa réussite dépend donc l'avenir de l'avionneur américain.

Tourner la page du 737 MAX

D'autant que l'avionneur américain était englué dans une crise sans précédent depuis l’accident rapproché de deux 737 MAX en octobre 2018 et mars 2019, qui ont fait 346 morts.

La crise du 737 MAX était en effet dans tous les esprits samedi, y compris celui du directeur de la division commerciale, Stan Deal : « Ce vol est la démonstration aux yeux du monde que nous savons ce que nous faisons.

Nous savons construire des avions sûrs et donner confiance au public ».

Avec la crise du 737 MAX, qui a durablement creusé l'écart avec Airbus sur le marché des moyen-courriers , Boeing compte en effet plus que jamais sur ses long-courriers 787 et 777X pour maintenir son rang et ses bénéfices.

Il n'est pas le seul. Rien qu'en France, une douzaine d'équipementiers aéronautiques, parmi lesquels Safran, Thales, Latécoère, ont contribué au 777X.

L'épreuve de la certification

Depuis trois ans, les commandes de porteurs long-courriers ont certes ralenti. Une mévente des gros-porteurs long-courriers , liée à la baisse du prix du pétrole et aux déboires des compagnies du Golfe, qui n'épargne pas Airbus, dont l'A350-1000, le concurrent direct du 777X.

Mais de l'avis des deux avionneurs, le gros de la vague des remplacements des 777, des 747, des A340 et des A380, n'arrivera pas avant 2023-2024.

Et au cours de cette nouvelle décennie, Boeing espère vendre entre 60 et 100 gros-porteurs long-courriers par an.

Le principal challenge pour Boeing sera de passer rapidement la phase de certification, qui s'annonce particulièrement délicate, compte tenu du passif de Boeing avec l'aviation civile américaine .

Nul doute que la FAA, qui s'est vu reprocher son manque de vigilance pour le 737 MAX, sera particulièrement sourcilleuse avec le 777X.




Luc T.  pour DayNewsWorld